been going through an awkward phase. (ft. @marius warren )

Sur le principe, l’idée n’est pas mauvaise. Enfin pas trop en tout cas. C’est difficile à expliquer, en vérité. Peu convaincue par la nécessité d’avoir accepté ce rendez-vous, Ciara a tout de même voulu tenter l’expérience sans trop savoir pourquoi. Lorsque son aîné, Lincoln, est venu la voir pour lui annoncer qu’elle devait rencontrer un certain Owen, un peintre de renom, en fin de soirée, elle n’a pas su quoi dire. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et ça ne sera sûrement pas la dernière. Le regard malicieux, le torse bombé d’orgueil, son frère n’a même pas eu besoin d’insister. Elle a juste soupiré longuement, secoué un peu la tête en se disant que de toute façon, elle n’a pas grand chose à perdre. Qui sait, avec un peu de chance, ça sera peut-être une belle rencontre. Peut-être le début de quelque chose, même si elle a clairement un doute là-dessus. Manque de temps, manque d’envie, les raisons pour ne pas démarrer une quelconque nouvelle relation sont nombreuses.

Alors les heures passent et le rendez-vous approche. Hogan a considéré l’idée de ne pas y aller du tout, d’envoyer un message pour annuler, avant de finalement se résigner. Si elle continue à rester dans sa bulle de confort et à éviter les nouvelles rencontres, elle ne risque certainement pas de tourner la page un jour prochain. Et puis elle est plutôt curieuse, il faut l’avouer. D’avance elle sait que le fameux Owen ne doit pas être un mauvais bougre, Lincoln s’en est forcément assuré avant. Jamais de la vie il n’enverrait sa précieuse petite soeur dans un quelconque traquenard. En principe.

Et les voilà en train de discuter. Owen, donc, est un grand blond aux épaules larges, physique plutôt typique des Australiens. Pas déplaisant en toute honnêteté. Récemment divorcé, il dit chercher quelqu’un avec qui finir ses vieux jours. Mensonge éhonté pour attirer de potentielles conquêtes ou vérité, c’est plutôt difficile à dire à première vue. Dans tous les cas, l’irlandaise a eu vite fait de calmer le jeu en précisant qu’elle n’est pas forcément là pour les mêmes raisons, qu’elle a du mal à se projeter avec qui que ce soit pour le moment. La révélation n’a en tout cas pas l’air de décourager Owen. Ciara a même l’impression qu’il se penche de plus en plus au dessus de la table, cherchant à se rapprocher. La discussion, même si elle n’est pas inintéressante, ne passionne pas réellement Ciara qui se contente de répondre poliment, cherchant une opportunité pour couper court à tout ça. (C’est qu’il a un flot de paroles assez impressionnant, le Owen.) Il parle, encore et encore, souvent de lui et ses exploits sportifs (il a répété au moins cinq fois qu’il faisait de l’escalade, du surf et elle ne sait plus quoi d’autre.) Alors oui, il a l’air passionné et franchement enthousiaste, mais ce n’est pas franchement comme ça que Ciara voyait le déroulé du rendez-vous. Alors lorsqu’enfin, il lui laisse un peu de temps de parole, elle en profite pour évoquer ses enfants. Secrètement, elle espère que ça sera suffisant pour lui faire peur et pour le décourager. Mais non. Le voilà qui commence à parler de sa propre enfance, il évoque même l’idée saugrenue de potentiellement les rencontrer prochainement. Alors là, certainement pas. Je doute que ça soit une très bonne idée., qu’elle lui dit. Oh oui, un peu rapide, désolé. Plus tard alors, lorsqu’on se connaitra mieux. qu’il lui répond. Le sourire de Ciara se crispe un peu et elle s’excuse un instant, juste le temps d’aller se rafraichir un peu. Oh, elle ne manque pas les yeux d’Owen qui la suivent jusqu’à la salle d’eau où elle disparaît quelques minutes. Le temps pour elle d’envoyer un SOS à quelqu’un. Bien sûr, elle pourrait se débarrasser plutôt facilement d’Owen et son égocentrisme qui prennent toute la place. Quelques mots et ça peut être terminé. Mais elle a aussi le sentiment qu’il ne lâchera pas l’affaire comme ça, il a l’air trop sûr de lui et de son charme australien.

Et la première personne à laquelle elle pense pour la sortir de cette situation sans faire de vague c’est Marius. Alors rapidement, elle lui envoie un sms pour l’appeler à l’aide. ”Lincoln a recommencé et j’ai eu le malheur d’accepter. Si tu me sors de là, je te paye un verre ou à manger ou les deux ou je corrige des copies ou qu’importe. (Au Burrow.)” En évoquant son frère et la récidive, elle sait qu’il comprendra le problème. Ils en ont déjà parlé. (C’est à la fois gênant pour elle et amusant pour lui.) Une fois le message envoyé, elle repart donc prendre sa place auprès d’Owen qui n’a toujours pas bougé et qui lui offre un grand sourire en la voyant revenir. Plus qu’à attendre de voir si Warren viendra voler à sa rescousse. Si ça se trouve il est bien trop occupé par les cours et son SOS presque désespéré ne sera qu’une bouteille à la mer dont ils discuteront plus tard autour d’un verre en riant des malheurs d’Hogan. Et la “discussion” reprend. Cette fois, il se met à parler de son travail, des peintures qu’il a déjà vendues et exposées aux quatre coins du globe. Et elle acquiesce poliment, faisant mine de s’y intéresser. Pour quelqu’un qui la connaît un minimum, il n’est pas difficile de voir que c’est plutôt forcé.

Après de très longues, agonisantes minutes, elle l’aperçoit finalement, son sauveur. L’autre ne semble même pas remarquer le regard presque implorant qu’elle lance à quelqu’un derrière lui.

been going through an awkward phase. (ft. @ciara hogan )

Quand ton téléphone vibra sur la table basse, tu étais chez toi, tranquillement installé dans ton canapé en train de peindre une aquarelle. Comme à ton habitude, tu avais mis en fond sonore des mélodies de jazz. Tu avais découvert que c’était une musique qui t’inspirait beaucoup et l’appréciant énormément, tu n’avais fait que grossir ta collection depuis plusieurs années. Ton passage à Paris pendant deux ans t’avait beaucoup aidé à faire de nouvelles découvertes et tu avais fréquenté un certain nombre de cafés musicaux quand tu habitais dans la capitale française. Contrairement à la plupart de tes élèves qui ne pouvaient pas résister à répondre à leur message dans la seconde, tu laissais ton téléphone face cachée sur la table basse alors que tu terminais tes coups de pinceaux pour appliquer le bleu sur ton dessin. Tu étais assez confiant que le résultat ne soit pas trop mal et il te tardait de le finir. Ton portable vibra de nouveau, te rappelant que le message attendait toujours que tu le lises. Soupirant, tu attrapais ton portable. Ce n’était pas difficile de comprendre pourquoi tes élèves ne pouvaient pas se concentrer sur quoi que ce soit si leurs téléphones vibraient dans leurs poches toutes les trente secondes. Déverrouillant l’écran, tu pensais avoir droit à un message de Colleen mais ce n’était pas la jolie brune qui t’envoyait un message. C’était idiot de ta part de penser le contraire, elle était de garde à l’hôpital ce soir, tu doutais qu’elle profite de sa pause pour t’envoyer un message. Tu ne l’avais pas vue depuis quelques jours et si tu n’avais pas peur de tomber sur Lou, tu n’aurais pas hésité à aller lui rendre visite à Logan City. Une idée te traversa l’esprit, tu te voyais lui préparer un bon petit déjeuner pour l’accueillir quand elle rentrerait de l’hôpital et lui permettre de bien se restaurer après une nuit à courir dans tous les sens avant d’aller se coucher. Ton coeur se serra à cette pensée car vous n’en étiez pas là mais peut-être un jour … Rien que le fait que cela soit une possibilité te suffisait. En attendant, tu te reconcentrais sur le message que tu avais reçu et tu fronçais les sourcils quand tu vis qu’il venait de Ciara. Ce n’était pas qu’elle ne te contactait pas habituellement, c’était plutôt qu’elle connaissait ton désamour pour les textos et t’appelait pour discuter si vous ne pouviez pas vous voir. Légèrement inquiet, tu ouvris son message : Lincoln a recommencé et j’ai eu le malheur d’accepter. Si tu me sors de là, je te paye un verre ou à manger ou les deux ou je corrige des copies ou qu’importe. (Au Burrow.) Tu ne pus t’empêcher un léger rire à ce message. Si Lincoln avait recommencé, tu n’avais aucun mal à imaginer Ciara, au Burrow, attablée avec un homme qui n’avait aucun intérêt. Malheureusement, tu ne savais que trop bien ce qu’elle devait ressentir, Beth avait eu une période où elle s’était sentie obligée de te caser avec une de ses copines. Très franchement, tu n’en gardais pas que de mauvais souvenirs mais ils n’étaient pas tous excellents non plus. Secouant la tête, tu décidais de ne pas répondre pour faire croire à Ciara que tu l’avais abandonnée alors que tu partais te changer rapidement. Tu ne savais pas encore comment tu allais la sortie de là mais tu trouverais bien une idée sur le chemin. Pourquoi est-ce que les personnes de votre famille se sentent obligées de vouloir vous caser ? Est-ce que c’était si important que ça de vous trouver une moitié ? Tu n’arrivais pas à comprendre très franchement car tu n’avais aucune envie de te mettre à trouver un petit ami à Scarlett ou Beth, elles te décapiteraient toutes les deux rien que pour y avoir songé.

Prêt pour l’aventure, tu pris un bus qui te déposa à quelques mètres du restaurant. Tu n’avais toujours pas décidé de la meilleure manière de sortir Ciara de cette situation. La faire passer pour ta petite amie alors qu’elle était en plein tête à tête avec un autre homme ne serait pas une bonne idée. Il te fallait trouver autre chose. Tu repensais à ton passage éclair au commissariat quelques mois plus tôt et si Ciara avait dit à cet idiot à quel point elle était investie dans son travail, venir la chercher pendant son rendez-vous était certainement le plus crédible. Tu n’étais pas certain de faire le meilleur policier du monde mais tu avais pris quelques cours de théâtre dans ta jeunesse, il était temps de les mettre à profit. Passant la porte du restaurant, tu ne tardais pas à repérer Ciara avec sa belle chevelure rousse. Des fois, tu avais encore du mal à croire que vous étiez toujours de si bons amis après tout ce que vous aviez traversé tous les deux et tous les tournants de votre relation. Tout ça parce que sa mère était l’une de tes professeurs favorites et ta directrice de thèse à l’époque et que tu ne pouvais rien lui refuser … Mais tu ne regrettais rien, Ciara était devenue une de tes plus proches amies voilà pourquoi il était temps d’aller la sortir de là. Le regard qu’elle te lança quand elle t’aperçut était tellement rempli de désespoir que tu eues mal pour elle. T’approchant d’un pas décidé, tu prononçais un : « Bonsoir. » en arrivant à la hauteur de leur table. L’homme en face de ton amie se coupa en te jetant un regard noir auquel tu répondis avec un sourire. « Je suis vraiment désolé de vous déranger. Je sais que c’est la soirée off de Ciara mais une grosse affaire vient de nous tomber entre les mains et ils ont besoin de tout le monde au commissariat. » Tu ne cillais pas, tu essayais d’être aussi à l’aise que possible en prononçant ces mots comme si tu les prononçais tous les jours. L’homme avec qui Ciara discutait n’avait pas l’air très malin de toute façon. « Ah pardon, je me présente, Marius, je suis le partenaire de Ciara. » Te rendant compte de ce que tu venais de dire, tu ajoutais : « Le partenaire de boulot bien sûr, nous sommes un binôme depuis plusieurs années. Je suis désolé de couper court à votre soirée. » Tu ne l’étais pas du tout mais tu fis comme si pendant que Ciara rassemblait ses affaires, chose qu’elle fit assez rapidement. « Je t’attends dehors. » Dis-tu à ton amie avant de quitter le restaurant. Tu n’avais pas pris ta voiture du coup vous alliez devoir marcher vite pour que si cet homme décidait de vous suivre, il ne puisse pas le faire. Quelques secondes plus tard, Ciara sortit du restaurant et tu lui attrapais la main avant de lui dire : « On file ! » Tu ne courrais pas, pas vraiment par contre tu marchais vite, prenant des petites rues pour  que le parcours ne soit pas évident. Vous étiez à plusieurs centaines de mètres du Burrow quand tu t’arrêtais, légèrement essoufflé devant un petit restaurant que tu connaissais. « Alors ? Verdict ? Je pense que tu peux me payer le resto après une prestation pareille. » Lui dis-tu avec un sourire en coin sur les lèvres. « Ca va ? » Lui demandas-tu presque par réflexe.

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Elle essaye de faire au mieux pour garder bonne figure face à Owen. Des sourires un peu forcés, des hochements de tête compréhensifs, un beau masque derrière lequel elle se cache en attendant le messie. Ca semble même un peu long, comme attente. (Elle sait très bien que Marius ne peut pas être là dans la minute qui suit l’envoi du message, mais elle le souhaite très fort.) L’autre continue d’étaler son palmarès professionnel et personnel, parlant encore et toujours de lui, lui et lui. Et enfin, finalement, un vrai sourire se dessine sur son visage lorsqu’elle aperçoit Warren dans l’entrée. Elle l’attendait comme un miracle, elle a même douté qu’il ai reçu le message. Owen, toujours très concentré sur son monologue, ne semble même pas remarquer que Ciara a complètement détourné son attention de lui l’espace de quelques secondes. Elle lance un regard plein de gratitude à Marius qui prend quelques secondes avant de s’approcher d’un pas assuré. Là, maintenant, Hogan se demande quel stratagème il va bien pouvoir employer pour régler la situation. « Bonsoir. » les regards se tournent vers lui et Ciara joue au mieux la surprise de le voir là, tandis qu’Owen affiche un air peu ravi. Le pauvre vient d’être coupé dans le récit de sa victoire écrasante à une session de trap-ball de haut niveau. Si il avait pu fusiller Marius avec ses yeux, il l’aurait fait. Mille fois. « Je suis vraiment désolé de vous déranger. Je sais que c’est la soirée off de Ciara mais une grosse affaire vient de nous tomber entre les mains et ils ont besoin de tout le monde au commissariat. » Mais quelle bonne excuse. Entrant bien vite dans le jeu de son ami, Ciara penche légèrement la tête sur le côté, Owen reportant son attention sur elle l’espace d’un instant. « Vraiment ? Rien de trop grave j’espère... » elle adopte un air concerné, presque inquiet tout en se redressant sur sa chaise. « Ah pardon, je me présente, Marius, je suis le partenaire de Ciara. » le fameux champion de ball-trap semble tiquer, Hogan aperçoit un léger spasme à l’oeil et l’air incrédule qu’il arbore est absolument incroyable. Plutôt compliqué pour elle de garder son sérieux devant une face comme ça. « Le partenaire de boulot bien sûr, nous sommes un binôme depuis plusieurs années. Je suis désolé de couper court à votre soirée. » son visage semble rassuré et Ciara trouve ça presque dommage. « Oh ce n’est rien. » elle se racle légèrement la gorge et adopte à nouveau son meilleur faux sourire forcé. « Je suis vraiment désolée Owen mais il va falloir que j’aille voir de quoi il s’agit. » sans même lui adresser un regard, l’inspectrice commence à rassembler ses quelques affaires avant de sortir de quoi payer sa consommation pour la soirée. « Je t’attends dehors. » et il tourne les talons. Dieu merci, Owen semble bien trop déstabilisé pour sortir quoi que ce soit de cohérent. Ciara tapote gauchement le bras du type et se lève finalement, s’excusant encore et promettant de penser à peut-être le recontacter. (Quelle triste histoire, elle fera bien en sorte de ne plus jamais le faire.) Devant le regard presque interloqué de son rendez-vous, elle s’éclipse ensuite pour rejoindre Marius devant l’entrée du restaurant. Elle a à peine mis le nez dehors que Warren lui attrape la main pour l’entrainer un peu plus loin à coup de grandes enjambées. « On file ! » elle lâche un rire amusé, ayant l’impression d’avoir à faire à un adolescent qui vient de commettre un méfait digne des plus grands. Finalement, les deux fuyards s’arrêtent à quelques rues de là, assez loin des éventuels regards indiscrets du Burrow. Ciara pose une main sur son coeur en reprenant un peu son souffle entre deux crises de rire. « Alors ? Verdict ? Je pense que tu peux me payer le resto après une prestation pareille. » il a l’air si fier de lui. Ciara ricane de nouveau et inspire grandement en acquiesçant d’un air satisfait. « Ton interprétation était magistrale, même moi j’y ai cru. » si elle n’avait pas été celle à l’appeler à l’aide, elle aurait été capable d’appeler le Central pour vérifier que tout allait bien là-bas. « Tu devrais songer à changer de carrière, sérieusement. » avec un peu de travail, il ferait un acteur de théâtre très convaincant. « Ca va ? » Hogan sourit en retour, joignant les mains devant elle à la manière d’une prière silencieuse. « Bien mieux maintenant que je suis sortie de là. » et c’est peu dire. « Merci merci merci. » elle exagère un peu le trait, il l’aura compris. « Et toi ? J’espère que je ne t’ai pas trop dérangé… Désolée d’avoir appelé à l’aide si tard. » la rouquine plisse légèrement le nez dans une petite grimace. Si il est là, c’est qu’il n’avait rien de trop important à faire. Du moins elle l’espère, elle s’en voudrait qu’il ai lâché un travail ou un rendez-vous galant pour voler à son secours.

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Jouer le sauveur de ces dames, cela semblait être devenu ton nouveau rôle. Tu préférais oublier la dernière fois que tu étais venu en aide à une jeune femme, cela s’était terminé au commissariat et tu n’étais toujours pas prêt à partager cette histoire avec quelqu’un d’autre que Jacob. Et puis cette fois c’était différent, tu connaissais la personne que tu allais secourir et tu n’avais rien bu avant de le faire. Heureusement d’ailleurs car cette fois, un sauvetage légèrement réfléchi serait bien plus efficace que la dernière fois. Ayant toi aussi été victime à de nombreuses reprises de rendez-vous arrangés par ta soeur, tu ne savais que trop bien le désarroi qu’était en train de vivre Ciara. Il était évident que tu allais venir lui donner un coup de main. Malheureusement, tu ne t’étais pas transformé en Superman ou Spiderman dans la nuit et il fallut que Ciara attende que tu arrives sur les lieux. Et quoi de mieux pour la sortir de là que de prétexter une urgence professionnelle ? Dans d’autres circonstances, tu aurais pu faire croire que tu étais le petit ami de Ciara mais vu qu’elle était à un rendez-vous galant, cela ne serait pas très à propos et se transformerait en fausse scène de ménage. Or, tu n’aimais pas attirer l’attention. Quand tu arrivais au niveau de leur table, tu ne manquais pas l’agacement qui traversa les traits de l’homme attablé qui ne fut pas ravi du tout de l’urgence professionnelle que tu venais de créer. « Vraiment ? Rien de trop grave j’espère... » Tu retins un petit sourire amusé, heureux que Ciara joue de suite le jeu car tu n’étais pas la personne la plus à l’aise quand elle jouait un rôle alors si elle te soutenait dès le début, cela se passerait bien mieux. Tu secouais la tête, le but n’était pas d’alarmer non plus l’homme qui l’ennuyait, il ne se passait rien de grave à Brisbane ce soir, du moins pas à ta connaissance. Tu t’excusais de couper court à leur soirée et Ciara s’empressa de te rassurer en te disant que ce n’était pas grave. Ca, tu t’en doutais mais lui semblait avoir pas mal d’attentes pour cette soirée. « Oh ce n’est rien. Je suis vraiment désolée Owen mais il va falloir que j’aille voir de quoi il s’agit. » Tu ne trainais pas plus longtemps dans le restaurant, cela aurait paru suspect de toute manière. Tu laissais Ciara rassembler ses affaires et dès qu’elle sortit du restaurant, tu lui attrapais la main et tu l’entrainais au pas de course dans les rues aux alentours de Brisbane. Tu n’avais pas de voiture donc il valait mieux disparaître tant que l’homme qu’elle fuyait ne cherchait pas à la rattraper. Elle ne chercha pas à protester et te suivit en riant jusqu’à ce que tu finisses par t’arrêter à plusieurs centaines de mètres de votre point de départ. « Ton interprétation était magistrale, même moi j’y ai cru. Tu devrais songer à changer de carrière, sérieusement. » Alors que tu reprenais ton souffle, c’est un rictus qui s’échappa de tes lèvres à ces paroles. Non, vraiment, changer de carrière n’était pas dans tes plans et si tu le faisais, cela ne serait pas pour devenir acteur. Tu avais pris des cours de théâtre plus jeune, cela faisait parti des choses à faire chez les Warren mais tu n’étais pas tombé amoureux de cet art même si tu appréciais te rendre au théâtre de temps en temps. « Ma mère sera ravie d’entendre que les cours qu’elle a payé il y a des dizaines d’années portent enfin leurs fruits. » Dis-tu un sourire amusé sur les lèvres. L’essentiel à tes yeux c’était que Ciara soit débarrassé de ce type. Tu ne te faisais pas de soucis pour elle, Ciara avait toujours su prendre soin d’elle-même et l’homme n’avait pas semblé bien méchant mais au moins elle n’avait pas eu à le remballer violemment. Surtout si c’était un ami de son frère. Tu ne pus t’empêcher de lui demander si elle allait bien. « Merci merci merci. Et toi ? J’espère que je ne t’ai pas trop dérangé… Désolée d’avoir appelé à l’aide si tard. » Tu commences à respirer de nouveau normalement et tu secoues la tête. Ciara fait partie des personnes pour lesquelles tu décrocheras ton téléphone peu importe l’heure. Le problème c’est que si Colleen avait été avec toi, tu aurais beaucoup moins regardé ton téléphone. « Tu as de la chance, j’étais installé tranquillement chez moi et je n’avais personne pour me tenir compagnie. » Tu voulais surtout la rassurer sur le fait qu’elle n’avait pas changé tes plans mais tu ajoutais : « Je serai venu dans tous les cas, j’aurais juste mis beaucoup plus de temps. » C’était quelque chose de nouveau pour toi, de te retrouver avec des soirées entières prises, de ne plus être autant à disposition des autres que tu ne l’avais été. Regardant les différents restaurants près de vous, tu lui demandais : « Tu veux manger quelque chose ou tu préfères qu’on déambule ? » Tu étais ouvert à toutes les propositions en vérité. « Je veux absolument que tu me racontes comment tu es tombée dans ce traquenard. » Lui dis-tu un sourire amusé sur les lèvres. Ciara avait toujours été bien plus malicieuse et forte que toi pour esquiver les stratagèmes de son frère.

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Tout se passe trop bien, c’en est presque étonnant. Marius vole finalement à son secours. Un vrai héros. Il entre dans le restaurant, improvise et quelques minutes après, les voilà en cavale, à filer dans les rues comme si leurs vies en dépendaient. Après coup, la scène est vraiment drôle. L’entrée presque théâtrale de Warren et le sérieux dont il fait preuve en jouant son rôle de faux partenaire, la tête déconfite d’Owen, la course folle dans les rues. Digne d’une comédie Netflix. Une fois finalement arrêtés et leur souffle retrouvé, Ciara plaisante sur l’interprétation de son sauveur. « Ma mère sera ravie d’entendre que les cours qu’elle a payé il y a des dizaines d’années portent enfin leurs fruits. » elle rit doucement en hochant la tête d’un air approbateur. « Mieux vaut tard que jamais. » renchérit-elle en regardant brièvement autour d’eux, comme pour s’assurer que le fameux Owen n’avait pas eu l’idée saugrenue de les suivre. Rien à signaler, à part quelques passants qui ne leur prêtent pas la moindre attention. « Tu devrais garder l’idée de côté en tout cas » finit-elle par ajouter en reportant son attention vers le professeur. Elle sait très bien qu’il n’a absolument pas l’intention d’abandonner son travail, c’est quelque chose de bien trop important pour lui. Et là dessus, elle ne peut absolument rien dire vu son propre rapport avec son boulot. Finalement, elle le remercie de son intervention rapide. Tout le monde n’aurait pas pris la peine de voler à son secours. « Tu as de la chance, j’étais installé tranquillement chez moi et je n’avais personne pour me tenir compagnie. » un sourire amusé se dessine sur les lèvres d’Hogan. « Je serai venu dans tous les cas, j’aurais juste mis beaucoup plus de temps. » à ça, elle ne peut s’empêcher de rire doucement avant de secouer la tête. « Ta gentillesse finira par te perdre. » si il y a bien une chose qu’elle n’a pas envie de faire, c’est empiéter sur la vie personnelle de Marius ou lui créer des ennuis avec l’éventuelle personne qu’il pourrait fréquenter. « Tu pouvais dire non aussi, si tu étais occupé. Il n’y avait pas vraiment de réelle urgence. » la soirée aurait certes été moins intéressante si elle avait dû rester avec Owen jusqu’à la fin du rendez-vous, mais elle aurait survécu et s’en serait remise après quelques heures de sommeil bien méritées. Après tout, il n’a aucune obligation envers elle. « Tu veux manger quelque chose ou tu préfères qu’on déambule ? » oh, là ça l’intéresse. Elle n’a pas besoin de réfléchir bien longtemps à la réponse qu’elle va donner. « En toute honnêteté, j’ai plutôt faim. Je n’ai vraiment touché à mon assiette.  » la bouteille de vin quant à elle a bien descendu, il faut l’admettre. Mieux vaut qu’elle mange quelque chose avant de songer à rentrer chez elle. « Tu as mangé quelque chose toi ? Je te laisse choisir et je t’invite, même. En remerciement. » n’étant pas difficile sur la nourriture en général, n’importe quel restaurant accueillant encore de la clientèle à cette heure là lui conviendrait. Ils devront sûrement se rabattre sur de la junkfood ou quelque chose de similaire, mais c’est sans importance. « Je veux absolument que tu me racontes comment tu es tombée dans ce traquenard. » A ces mots, elle se met à rire (presque nerveusement.) « Alors, ça s’est passé à peu près comme ça... » elle se racle la gorge de manière assez exagérée avant d’adopter son meilleur accent irlandais et de forcer un peu sur sa voix, la rendant ridiculement rauque, imitant ainsi son frère à la quasi-perfection. (Le tout sans trop forcer en plus, et ça c’est un détail au final assez terrifiant.) « Ciara, prépare toi à aller rencontrer ce bon vieux Owen, tout est arrangé ! Je reste là pour garder mes neveux préférés et toi tu sors t’amuser ! » elle affiche une grimace très exagérée avant de rire et de secouer la tête, visiblement amusée par la situation. Son petit show terminé, elle finit par soupirer et par reporter son attention vers Marius l’air de rien. Haussement d’épaules désinvolte et elle fait mine de réfléchir, reprenant finalement son anglais presque scolaire, dénué de son accent natif. « Et voilà, ça s’est à peu près passé comme ça. » son sourire en dit long. Reprenant son sérieux, elle se permet d’ajouter tout de même un petit détail qui a tout de même son importance. « Au final, il n’y avait même pas de piège et j’y suis allée… Par curiosité, dirons-nous. Enfin… Pour une fois, je pensais que ça serait peut-être intéressant. Mon instinct m’a fait défaut, il faut croire. » et ça c’est un vrai coup dur pour sa fierté d’enquêtrice, qu’on se le dise. Ca et les enfants ont pu passer leur soirée avec leur oncle, loin de l’habituelle tension présente à la maison. Elle se racle doucement la gorge avant de reprendre. « Et toi, monsieur Warren, il y a quelqu’un qui aurait pu retarder ton intervention ? » elle sourit en coin, faisant référence à sa phrase d’un peu plus tôt. Si ça se trouve, c’était juste pour la plaisanterie, mais Ciara doit bien avouer que ça l’a rendue curieuse.

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L’idée t’est venue de loin, tu ne saurais pas dire d’où exactement mais peu importe parce que l’essentiel c’est que tu aies sauvé Ciara de ce rendez-vous désastreux. Alors que vous reprenez votre souffle après votre course pour échapper à votre mensonge et surtout à Owen, tu ne pus t’empêcher de penser que c’était un peu comme revenir en arrière, comme si vous aviez remonté le temps et vous étiez des adolescents. Les passants ne vous prêtaient aucune attention et c’était l’avantage des grandes villes, personne ne semblait étonné de rien face au comportement des autres. Ciara te fit remarquer que tu devrais envisager une carrière théâtrale ce que tu préférais prendre à la rigolade car tu doutais être très à l’aise devant un public en train de jouer la comédie. Tes élèves ne comptaient pas, la plupart se fichaient de ce que tu racontais d’ailleurs. « Mieux vaut tard que jamais. Tu devrais garder l’idée de côté en tout cas » Un sourire amusé vont se dessiner sur tes lèvres. Tu doutais garder cette idée en tête mais bon, c’était agréable de savoir que si besoin tu pouvais jouer la comédie de manière à peu près crédible. Tu assurais ensuite à ton amie qu’elle ne t’avait pas dérangé. Tu aurais été avec Colleen, tu aurais réfléchi à deux fois à venir jouer les sauveurs mais ce soir, tu étais seul et cela faisait longtemps que tu n’avais pas vu Ciara alors tu avais sauté sur l’occasion. « Ta gentillesse finira par te perdre. Tu pouvais dire non aussi, si tu étais occupé. Il n’y avait pas vraiment de réelle urgence. » Cette fois c’est un petit sourire taquin qui se dessina sur tes lèvres à ces paroles. Pas une urgence ? Certes, elle n’était pas réellement en danger mais par contre Owen l’était car s’il avait continué ainsi, Ciara aurait pu se montrer bien moins cordiale qu’elle l’avait été. « T’es sûre que c’était pas une urgence ? Ton ennui pouvait se ressentir à l’autre bout du bar. » Lui dis-tu remarquer plus pour la taquiner qu’autre chose. Et puis si Owen était un ami de son frère, il serait peut-être moins vexé qu’elle le plante pour le travail que parce qu’il était insupportable. Tu demandais à Ciara si elle avait envie de manger quelque chose : « En toute honnêteté, j’ai plutôt faim. Je n’ai vraiment touché à mon assiette. Tu as mangé quelque chose toi ? Je te laisse choisir et je t’invite, même. En remerciement. » Tu secoues la tête, tu n’avais pas encore pris le temps de manger donc ce sera l’occasion de le faire. Tu ne sais pas ce qui est ouvert ou non mais en vous promenant le long de cette rue, vous alliez finir par trouver quelque chose à manger. « J’ai le ventre vide, partons à la recherche de notre repas alors. » Lui dis-tu en te mettant en marche. Tu espérais pouvoir trouver un restaurant où vous pourriez vous installer tranquillement pour discuter mais en attendant de le trouver, tu demandais à ton amie comment elle s’était retrouvée dans une telle situation : « Alors, ça s’est passé à peu près comme ça... » Tu la regardes ensuite se préparer à imiter son frère et tu ne peux empêcher de laisser échapper un petit rire à cette imitation. Tu n’as aucun mal à imaginer son frère lui tenir un tel discours et tu ne pus t’empêcher de lui dire : « C’est toi qui devrais te mettre à la comédie. » Juste après qu’elle ait fini son imitation, alors qu’elle haussait les épaules comme résignée de cette situation dans laquelle elle était piégée. Tu avais une soeur qui s’était beaucoup amusée à t’organiser ce type de rendez-vous et même si cela partait d’un bon sentiment, il fallait qu’ils arrêtent tous à essayer de vous caser. Vous pouviez le faire tout seul quand vous en aviez envie. « Et voilà, ça s’est à peu près passé comme ça. Au final, il n’y avait même pas de piège et j’y suis allée… Par curiosité, dirons-nous. Enfin… Pour une fois, je pensais que ça serait peut-être intéressant. Mon instinct m’a fait défaut, il faut croire. » Tu te souviens toi aussi des fois où tu avais voulu être optimiste et où tu t’étais bien vite rendu compte que tu aurais mieux fait de rester chez toi … Tu avais du mal à croire que Ciara avait des difficultés à rencontrer des hommes intéressants. Elle était très belle, elle était intelligente et savait ce qu’elle voulait. Peut-être que cela effraie certains hommes mais d’autres doivent être attirés par ces qualités. « Ton instinct ne t’a pas fait défaut. Owen ne rime pas forcément avec rendez-vous désastreux. Je suis désolé que ça ne se soit pas bien passé. La prochaine fois tu peux peut-être choisir toi-même l’homme de l’autre côté de la table ? » Lui proposas-tu, manière comme une autre de savoir si c’était quelque chose qu’elle envisageait. Vous arrivez devant un petit restaurant qui semblait encore servir. La carte n’avait rien d’exceptionnel, en majorité des burgers et des frites mais vous pourriez vous poser : « Ça te dit ? » Demandas-tu à Ciara avant qu’elle-même te pose une question : « Et toi, monsieur Warren, il y a quelqu’un qui aurait pu retarder ton intervention ? » Tu laisses échapper un petit rire pas vraiment surpris qu’elle oriente les questions vers toi pour le coup. Tu ne répondis pas de suite, tu pris le temps de tirer la chaise pour que Ciara s’installe avant de prendre place en face d’elle. « Il y a bien quelqu’un qui aurait pu me retarder mais elle travaille ce soir alors tu as eu de la chance. » Dis-tu à ton amie avec un sourire amusé sur les lèvres. Pas de doutes que les questions allaient fuser dans tous les sens, toi qui répondais depuis dix ans négativement à ce type de question.

been going through an awkward phase. (ft. @marius warren )

A peu de choses, on pourrait croire avoir à faire à des gamins. Deux très grands gamins, certes, mais tout de même. Ca fait longtemps qu’elle ne s’est pas amusée comme ça, Ciara. Sans se prendre la tête, sans penser à rien. (Le tout au détriment de ce pauvre Owen, mais c’est un très léger détail qui ne l’empêchera clairement pas de dormir.) « T’es sûre que c’était pas une urgence ? Ton ennui pouvait se ressentir à l’autre bout du bar.  » effectivement, vu de cette façon… Hogan masque une grimace amusée et secoue la tête, faisant l’air de rien. « Avec un peu de chance il aurait fini par s’en rendre compte lui-même. » En vérité, rien n’est moins sûr. Il était beaucoup trop occupé par son propre nombrilisme pour remarquer quoi que ce soit d’autre que sa voix. Pour tout ce que Ciara en sait, elle aurait pu boire trois bouteilles de vin et commencer à rouler sous les tables sans qu’il ne s’inquiète. Au moins une fois ivre, elle aurait peut-être finalement trouvé sa compagnie agréable, qui sait ? C’est tout de même triste à dire. (Et pourtant ça en dit long sur le personnage.) Fort heureusement, c’est derrière elle tout ça. Ca ne sera plus qu’un vague souvenir, même pas une bonne anecdote à raconter à son frère. Un seul mot suffira à qualifier ce rendez-vous ; ennuyeux. « J’ai le ventre vide, partons à la recherche de notre repas alors. » Parfait. Au moins quelque chose qui se passera bien et qui aura au moins le mérite d’être intéressant. Elle profite donc de leur temps de marche pour exposer les faits de manière à peu près fidèle, dénonçant sans honte aucune les agissements de Lincoln (qui attendra forcément un compte rendu à son tour et qui ne manquera pas de se moquer gentiment du malheur de sa soeur.) « C’est toi qui devrais te mettre à la comédie. » Ciara ricane doucement à cette remarque. « J’y ai songé figure toi. Quand j’avais environ cinq ans. » époque lointaine où sa famille et elle vivaient toujours en Irlande, les étés passés chez sa grand-mère en compagnie de Gabriel où ils refaisaient le monde à leur façon. Et dans ces moments-là, elle imaginait effectivement sa future potentielle carrière sous le feu des caméras. Rêve court qui n’aura pas duré longtemps au final. Peut-être une opportunité manquée, qui sait. « Ton instinct ne t’a pas fait défaut. Owen ne rime pas forcément avec rendez-vous désastreux. Je suis désolé que ça ne se soit pas bien passé. La prochaine fois tu peux peut-être choisir toi-même l’homme de l’autre côté de la table ? » c’est ça qu’elle apprécie chez Marius, sa capacité à être compréhensif et toujours de bon conseil. Toujours là pour trouver les mots justes quand il faut. La policière affiche un bref sourire histoire de dédramatiser un peu. « Boh, ça aurait pu être pire j’imagine. » après tout, il n’y avait pas mort d’homme. « Toujours est-il que c’est une riche idée que tu as là. J’y songerai la prochaine fois. » Dans la mesure où elle ne cherche pas activement à se remettre en selle, ça n’arrivera sûrement pas de si tôt. Elle a bien assez à gérer avant de songer à se lancer dans une relation de couple incertaine. Ca viendra en son temps. Finalement, ils passent devant un petit resto qui semble encore faire le service. Quelque chose de simple qui conviendra parfaitement à leurs attentes pour la soirée. « Ça te dit ? » demande Marius avant même qu’elle ai eu le temps de lui demander. Elle acquiesce donc en souriant. Continuant nonchalamment la conversation, ils entrent et, bon gentleman qu’il est, Marius tire la chaise pour elle, ne répondant pas tout de suite. Ciara le remercie d’un geste de tête en s’installant. « Il y a bien quelqu’un qui aurait pu me retarder mais elle travaille ce soir alors tu as eu de la chance. » ah, voilà ce qu’elle attendait de savoir. Son sourire s’agrandit alors qu’elle jette un bref coup d’oeil à la carte, sachant pourtant déjà ce qu’elle va prendre. « Hooou. Intéressant. » dit-elle dans un souffle en reportant son attention sur lui. Avant de l’assaillir de questions (encore que, est-ce bien nécessaire ?) « Juste… Si jamais tu n’es pas seul un soir où j’appelle à l’aide, je t’interdis formellement de venir. » le ton est à la rigolade, mais elle est on ne peut plus sérieuse. Non pas qu’elle prévoit d’appeler souvent à l’aide, mais mieux vaut prévenir de guérir. « Je ne tiens pas à être responsable de quoi que ce soit. » elle imagine un peu ce que ça peut laisser paraître comme impression. Marius qui vole au secours d’une autre femme lors d’une soirée de couple, ça la mettrait un peu mal à l’aise. Elle le regarde dans les yeux, lui faisant comprendre qu’elle est tout à fait sérieuse. Maintenant que ça c’est dit, elle va pouvoir faire un peu sa curieuse. Pas trop d’un coup, elle sait très bien que ce n’est pas spécialement agréable de subir un interrogatoire. « Ca fait longtemps ? » elle sourit en coin alors qu’un serveur s’approche de leur table pour prendre leur commande. « Un cheeseburger pour moi, s’il vous plaît. » un classique. Elle ne se souvient pas vraiment de la dernière fois où elle a mangé de la junkfood comme ça. Elle regarde Marius un instant, le temps qu’il commande à son tour.

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Les rendez-vous inintéressants, tu ne savais que trop bien ce que c’était. Tout comme toi, Ciara était victime d’une famille persuadée que vous ne pouviez être heureux qu’avec un ou une partenaire et qu’il n’était pas souhaitable que vous restiez seuls encore longtemps. Alors que vous aviez démontré que vous saviez prendre soin de vous et que vous n’aviez réellement besoin de personne. Mais malgré toutes les bonnes intentions de vos familles, cela tournait régulièrement au vinaigre, comme ce soir. Même si au fond, à part être d’un ennui mortel, Owen n’avait pas l’air méchant. « Avec un peu de chance il aurait fini par s’en rendre compte lui-même. » Tu laissais échapper un petit rire à ces paroles. Cela t’étonnait toujours de voir des gens qui n’arrivaient pas à arrêter de parler d’eux et qui ne laissaient pas de place à l’autre quand toi tu étais tout l’inverse. Tu préférais que les autres prennent toute la place pour avoir à dire le moins de choses possibles sur toi à des personnes que tu connaissais à peine. Mais dans un rendez-vous, l’idée était d’apprendre à se connaître, chacun devait jouer le jeu et partager un peu de soi ce qu’Owen n’avait apparemment pas compris. Alors que vous partiez à la recherche d’un restaurant, Ciara t’imita son frère et la discussion qui l’avait amenée dans cette situation catastrophique. Cette fois, c’est toi qui lui fis remarquer qu’elle aurait dû être comédienne : « J’y ai songé figure toi. Quand j’avais environ cinq ans. » Vu le métier actuel de la jeune rousse, tu n’étais pas surpris qu’elle ne se soit pas tournée vers cette voie. Mais cela te rappela vos premières rencontres quand sa mère était ta professeur et que Ciara te regardait avidement avec ses beaux yeux tout en se cachant derrière une timidité qui avait aujourd’hui disparue. Cela te faisait sourire d’y repenser surtout en voyant tout le chemin que vous aviez parcouru aujourd’hui. En parlant de ce rendez-vous désastreux, tu te montrais désolé qu’il se soit aussi mal passé mais tu rebondis en disant qu’il serait bien plus agréable si Ciara choisissait elle-même les personnes avec qui elle passait ce genre de soirée. Même si elle ne cherchait pas à se caser de nouveau, peut-être qu’elle apprécierait des soirées avec des personnes intéressantes. Tu t’étais toujours refusé à organiser des rendez-vous entre des amis à toi, tu détestais que l’on te le fasse donc tu ne le faisais pas aux autres mais des fois tu t’arrangeais pour que certains de tes proches se rencontrent, le reste leur appartenait. « Boh, ça aurait pu être pire j’imagine. Toujours est-il que c’est une riche idée que tu as là. J’y songerai la prochaine fois. » Y songer était déjà une chose mais tu n’allais pas insister. Tu savais trop bien que cela ne servait à rien de pousser les gens dans cette direction et Ciara avait bien assez à faire avec ses deux enfants pour l’instant de ce qu’elle t’avait laissé comprendre ces derniers temps. « Pense-y, ça ne fera pas de mal. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil. Finalement, vous vous arrêtiez devant un restaurant de fast food qui avait l’air correct et tu proposais à la jeune femme de manger là ce qu’elle accepta. Une fois à table et suite à la question de ton amie, tu lui répondis qu’en effet, tu avais quelqu’un dans ta vie mais ce soir, la soirée avait été libre. « Hooou. Intéressant. Juste… Si jamais tu n’es pas seul un soir où j’appelle à l’aide, je t’interdis formellement de venir. Je ne tiens pas à être responsable de quoi que ce soit. » Un petit rire s’échappa de tes lèvres. Si Colleen avait été dans tes bras, tu n’aurais pas volé au secours de Ciara, du moins pas de la manière dont tu l’avais fait. Tu aurais pu l’appeler et prétexter une urgence, cela n’aurait pris que quelques minutes et tu n’aurais pas dû bouger de chez toi. Maintenant que t y pensais, il y avait de fortes chances que Ciara et Colleen s’entendent à merveille. « J’aurais pu t’appeler pour prétexter une urgence avec la babysitter, ça aurait fonctionné à merveille et tu n’aurais rien interrompu du tout. » Oui, tu avais souvent envisagé comment tu pourrais échapper aux rendez-vous où tu te rendais pour faire plaisir à ton entourage. Regardant le menu, tu finis par te décider pour un burger alors que Ciara te demandait : « Ca fait longtemps ? » Tu secoues la tête mais tu n’as pas le temps de lui répondre qu’un serveur s’approche de vous. Tu laisses Ciara commander un Cheese burger avant de dire : « La même chose s’il vous plaît. » Une fois votre commande enregistrée, le serveur repartit dans la direction opposée et tu répondis en disant : « Non, un peu plus d’un mois. C’est … Je sais pas, c’est différent, j’ai envie d’y croire pour une fois. » D’habitude, tu avais déjà envisagé tout ce qui pouvait mal se passer dans ta relation. Tu l’avais fait avec Colleen, tu savais où se trouvaient les potentiels points de frictions mais tu n’en faisais pas une priorité, tu voulais croire que tu avais le droit à une autre chance, après Alice. Une vraie chance cette fois.  Décidant de prendre des nouvelles de ton amie, tu lui demandais : « Comment vont tes deux garnements ? Ça va mieux avec Riley ? » Tu avais encore du mal à te dire que la fille de Ciara entrera à l’université en janvier. Le temps passait bien trop vite … Tu te souvenais encore du bébé qu’elle était quand tu avais rendu visite à Ciara à l’époque quelques semaines après l’accouchement.  

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« Pense-y, ça ne fera pas de mal. » pour toute réponse, elle se contente d’hocher la tête en souriant. Avant de penser à d’éventuels autres rendez-vous, Ciara devra d’abord faire en sorte de prendre du temps pour elle et d’arrêter de se tuer à la tâche au travail. Et le temps qu’elle prendra, elle compte bien le dédier à ses enfants. Le reste viendra ensuite. Tant que Jackson était encore là, ils pouvaient compter sur lui et elle pouvait les observer de loin, mais aujourd’hui… Ce n’était clairement plus une option envisageable. Pas pour le moment en tout cas. Ca viendra en temps voulu, une fois qu’elle se sera recentrée sur les choses vraiment importantes. En arrivant au fast-food, elle lui interdit d’intervenir au cas où il ait de la compagnie et qu’elle appelle à l’aide. Ce à quoi il a bien évidemment une réponse toute prête. « J’aurais pu t’appeler pour prétexter une urgence avec la babysitter, ça aurait fonctionné à merveille et tu n’aurais rien interrompu du tout. » elle rit doucement avant d’acquiescer. « Je vois que tu as déjà pensé à tout. » il fallait lui reconnaître son sens de l’improvisation, à Marius. Entre ça et le coup du faux collègue qui se déplace en personne pour une urgence… Non vraiment, c’est impressionnant. Ils sont brièvement interrompus par la prise de leur commande où le professeur opte pour la même chose qu’elle. Ce genre de sortie nocturne, ça rappelle vaguement à Ciara la période où elle étudiait encore et qu’elle sortait tard de cours ou de la bibliothèque. A l’époque, elle ne comptait pas le nombre d’heures passées dans ce genre d’endroit à potasser ses cours en grignotant quelques frites et en abusant (un peu trop) du café gratuit en quantité… « Non, un peu plus d’un mois. C’est … Je sais pas, c’est différent, j’ai envie d’y croire pour une fois. » la manière qu’il a de parler de cette relation toute nouvelle fait vraiment chaud au coeur. Mieux que quiconque, elle sait à quel point Marius est quelqu’un d’attentionné qui mérite qu’on s’intéresse à lui. Elle affiche un grand sourire en croisant les bras sur la table. « Je l’espère pour toi, tu mérites de trouver quelqu’un de bien. » dit-elle avec la plus grande sincérité. Même si les choses entre eux n’ont jamais abouties à une quelconque romance durable, elle ne conçoit pas qu’il ne trouve pas chaussure à son pied. Elle le voit venir, d’ailleurs, à dire que l’inverse est vrai également. Une fois que sa situation familiale sera plus posée et qu’elle se sentira véritablement prête, peut-être. Mais pour l’heure, Ciara ne peut que se réjouir de la nouvelle qu’il vient de lui annoncer. Quelques mois c’est encore jeune comme relation, mais parfois c’est tout ce qu’il faut pour savoir. C’est tout ce qu’il avait fallu avec Jackson. « Comment vont tes deux garnements ? Ça va mieux avec Riley ? » Ah, la grande question. Doucement, elle hoche la tête, mesurant bien la réponse à apporter. Ils ne lui parlent pas énormément, ses enfants. Cameron un peu plus, Riley un peu moins. Beaucoup moins. Mais elle garde espoir sur le fait que ce n’est qu’une mauvaise passe. L’année a été mouvementée et difficile pour tout le monde. Elle leur accorderait le temps qu’il faut pour faire leur deuil et d’ici là, elle tiendra bon et fera ce qu’il faut. « Ça va. Il y a du mieux. C’est pas encore tout à fait ça, mais on avance un peu. » se confie-t-elle en affichant une légère moue. L’ambiance à la maison s’est nettement calmée depuis quelque temps. Par moments, quelques tensions latentes sont toujours là, mais ce n’est plus aussi électrique que lors des premiers mois de cohabitation. « Avec un peu de temps j’imagine que ça finira par s’arranger. » du temps et de la patience. (Beaucoup de patience.) Et quelques abcès à crever. Mais c’est là que Ciara est complètement paumée, incapable de savoir correctement parler à sa fille. Elle grimace légèrement pendant que le serveur vient leur apporter leur commande. ainsi que l’addition. Comme convenu, la policière prend en charge la dépense et en profite pour donner quelques dollars de pourboire au jeune qui les sert. Après un bref remerciement et un “bon appétit”, il les laisse à leurs affaires. Ciara secoue la tête et finit par hausser les épaules. « Tu sais comment sont les ado... » pas faciles à aborder et à approcher. « Et tu sais comme je suis... » trop exigeante et peut-être pas assez pédagogue. Mais ça finira par s’arranger. Elle s’éclaircit la gorge en se redressant un peu sur son siège. « Pour l’heure, bon appétit. » dit-elle avec un demi-sourire.

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Avec toutes les erreurs que tu avais faites au fil des années, avec tous les gens que tu avais repoussés, c’était un miracle que tu puisses être encore aussi bien entouré aujourd’hui. Il t’arrivait de faire ce constat quand tes proches te montraient encore et toujours qu’ils étaient là et qu’ils ne comptaient pas t’abandonner. Alors quand c’était à ton tour de leur montrer que toi aussi tu ne comptais aller nulle part, tu le faisais sans hésiter. Venir sauver Ciara de ce rendez-vous désastreux était une évidence pour toi parce que tu étais seul ce soir et que c’était toujours un plaisir de passer du temps avec la jeune femme. Bien entendu, si Colleen avait été avec toi, tu aurais trouvé une autre parade pour permettre à ton amie de s’échapper de cette torture. « Je vois que tu as déjà pensé à tout. » Tu lui réponds avec un petit sourire. En vérité, tu n’y avais pas réfléchis du tout mais tu savais improviser quand la situation le demandait. S’il y avait bien une chose que ton métier t’avait appris, c’était à improviser. Il fallait tout le temps s’adapter aux élèves en face de toi et c’est quand on pense avoir tout vu que ces derniers vous surprennent le plus. Alors que vous êtes installés dans ce petit restaurant à attendre votre burger, tu mentionnes Colleen à ton amie sans vraiment la nommer. Tu n’es pas étonné que cette nouvelle surprenne Ciara qui est habituée à ton célibat depuis le temps. Aujourd’hui, tu as du mal à croire que vous ayez pu penser qu’une relation entre vous deux serait possible et serait une bonne idée mais ce test vous avait permis de renforcer un peu plus votre amitié à défaut de vous lancer dans une histoire sérieuse. « Je l’espère pour toi, tu mérites de trouver quelqu’un de bien. » C’était le genre de phrases qui te mettait toujours mal à l’aise. Le méritais-tu vraiment ? Qui décidait ce que l’on méritait ou pas ? Tu avais fait de nombreuses erreurs sur ton parcours, tu avais blessé beaucoup de monde alors méritais-tu vraiment d’avoir Colleen dans ta vie ? Tu préférais ne pas trop t’attarder sur cette question et te concentrer sur le fait qu’elle rendait ton quotidien bien moins morose. Tu sais que tes élèves l’ont remarqué, les plus aventureux n’ont pas hésité à te lancer de petites taquineries. Haussant les épaules tu lui réponds : « Peut-être ou peut-être pas. Je vais surtout essayer de ne pas la faire fuir tout de suite. » C’était ton objectif principal. Il y avait une partie de toi qui étais toujours convaincue que si Alice était partie avec ton frère, c’était parce que tu n’en avais pas fait assez. Tu ne savais pas ce que tu aurais dû changer et Alice n’est plus là pour te le dire mais tu restes persuadé que tu aurais dû  faire plus et tu refuses que cela se reproduise avec Colleen. « Tu t’imagines refaire ta vie ? Ou tu n’en as pas envie ? » Ne pus-tu t’empêcher de demander à Ciara. La perte d’un être cher était compliquée. Ton frère n’avait toujours pas refait sa vie, n’avait même pas essayé d’après ce que tu avais compris alors que vous alliez fêter les dix ans de la mort d’Alice dans quelques années. Même si Ciara et Jackson étaient déjà séparés quand il a disparu, c’est quelque chose qui vous marque. Et de cette union, Ciara avait eu deux enfants dont l’aînée lui donnait du fil à retordre. « Ça va. Il y a du mieux. C’est pas encore tout à fait ça, mais on avance un peu. Avec un peu de temps j’imagine que ça finira par s’arranger. » Tu étais heureux d’entendre que les choses allaient un peu mieux. Tu notais qu’elles allaient légèrement mieux et que la situation était loin d’être stabilisée mais tu ne fis pas de commentaires. Tu les vois défiler les ados et jeunes adultes dans tes cours, tu sais à quel point ils peuvent être rebelles. Les burgers ne tardèrent pas à arriver et ton amie te confia : « Tu sais comment sont les ado... Et tu sais comme je suis... » Tu avais déjà vu la mère et la fille en action et cela te faisait toujours sourire parce qu’au fond, elles se ressemblaient plus qu’elles ne voulaient l’avouer. « Pour l’heure, bon appétit. » Tu prends une frite avant de prendre une bouchée de ton burger. Une fois avalée, tu dis : « Pas mal du tout ! Bon appétit ! » Tu ne dis rien pendant plusieurs minutes, vous laissant tous les deux le temps de commencer votre repas. Puis une fois que tu eus avalé plusieurs bouchées, tu lui dis : « Tant mieux si cela s’arrange. Ce n’est facile ni pour l’une ni pour l’autre. Riley rentre à l’université n’est-ce pas ? Elle veut étudier quoi ? » Tu n’avais pas vu la jeune Bates depuis un moment et tu savais à quel point les jeunes changeaient d’idée. Toutefois, elle avait dû faire son choix vu que vous étiez proches de la fin de l’année scolaire …

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Cette complicité qu’il y avait entre eux, ça mettait clairement du baume au coeur de l’irlandaise. Ce genre de soirée improvisée valait bien le coup de supporter des Owen le temps de quelques heures. « Peut-être ou peut-être pas. Je vais surtout essayer de ne pas la faire fuir tout de suite. » elle secoua doucement la tête, affichant un bref sourire en coin. « Ca devrait aller. » lui dit-elle en acquiesçant de manière à le rassurer sur la question. Peut-être qu’elle s’avançait un peu trop, après tout, elle ne savait rien de cette relation si ce n’était le fait qu’elle était récente. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était toucher du bois et souhaiter bonne chance à Marius. Elle restait néanmoins persuadée qu’il méritait de se poser un peu avec quelqu’un et de profiter d’un peu de bonheur. « Tu t’imagines refaire ta vie ? Ou tu n’en as pas envie ? » la question, elle se l’était bien sûr posée à plusieurs reprises. Rester seule n’était pas vraiment dans ses projets, mais c’était plus compliqué que ça. Se mordant l’intérieur de la joue, elle hocha la tête tout en cherchant les mots justes. « Sûrement un jour, oui. Juste… Pas tout de suite. » à cela, les raisons étaient diverses et variées. Pour commencer, il fallait qu’elle arrive à gérer autrement sa carrière. Elle y avait toujours porté beaucoup trop d’importance et ça avait fini par lui coûter son mariage et sa famille. Elle s’en était rendue compte, mais bien trop tard, le mal était déjà fait. « Pour être honnête, je ne me projette pas encore tout à fait. Pas dans l’immédiat en tout cas. » pour l’heure, son attention était presque totalement dirigée vers ses enfants. Elle avait des choses à se faire pardonner auprès d’eux et ils étaient son unique priorité à l’heure actuelle. « Je dois faire le point sur certaines choses et après... » advienne que pourra. Elle fit un bref geste histoire de signifier l’idée. Complètement affamée, elle attendit que Marius soit servi à son tour avant d’attaquer. « Pas mal du tout ! Bon appétit ! » d’un geste de tête, elle confirma les dires du professeur. L’endroit ne payait pas de mine, mais ils faisaient effectivement de bon burgers. Pas vraiment ce qui était prévu au menu ce soir, mais ça fera parfaitement l’affaire. Ils mangèrent dans un silence confortable pendant quelques minutes. Et il fallait être honnête, elle se sentait bien mieux avec l’estomac plein. « Tant mieux si cela s’arrange. Ce n’est facile ni pour l’une ni pour l’autre. Riley rentre à l’université n’est-ce pas ? Elle veut étudier quoi ? » l’idée était encore compliquée à assimiler. « Je… J’ai encore du mal à réaliser, mais oui. Dès la rentrée. » elle ne put s'empêcher de souffler légèrement du nez, riant silencieusement. Elle était loin l’époque où Riley était encore une petite fille qui allait se réfugier dans les bras de son père à la moindre contrariété. Ciara ne put réprimer un sourire au souvenir. D’ici quelques mois, sa petite fille aurait dix-huit ans et si les choses n’allaient pas mieux d’ici là, elle avait peur de ce que ça pourrait impliquer. « Le stylisme. Elle veut… Travailler dans la mode. » un fin sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle croisait les mains sur la table. A vrai dire, elles n’en avaient pas tellement discuté. Si les choses étaient plus calmes à la maison, rien n’était réglé pour autant. Et sa fille ne partageait pas vraiment ses aspirations avec sa mère. Ce n’était pourtant pas faute d’essayer, Ciara s’y prenait juste mal, il semblerait. « Tu ne l’auras pas en classe du coup. » ajouta-t-elle avec un nouveau sourire amusé. D’un côté, elle aurait été rassurée de savoir Marius là pour garder un oeil sur la gamine, mais de l’autre elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment ça aurait pu se passer si tel avait été le cas. « Tu connais des profs de ce côté du campus ? » et la voilà déjà en train de prévoir les personnes à contacter en cas de besoin. Mieux valait oublier l’idée, si Riley venait à l’apprendre, ça risquait de ne pas lui plaire que sa mère commence à mettre son nez dans ses affaires.

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Aujourd’hui, il était difficilement imaginable que Ciara et toi ayez pu être plus que des amis. Vous vous étiez laissés cette chance et ce n’était peut-être pas votre meilleure idée mais pour le coup, tu ne pouvais pas le regretter. Tu avais appris à connaître ton amie différemment et vous étiez ressortis tous les deux de cette relation avec une amitié grandie qui vous permettait aujourd’hui de vous réjouir du bonheur de l’autre avec une tierce personne. Ciara n’avait pour l’instant personne dans sa vie et pour avoir été poussé dans des relations que tu ne voulais pas par ta mère et tes soeurs, tu n’allais pas la juger si elle souhaitait rester célibataire. Ce que ta relation avec Colleen t’avait montré c’était que ce genre de rencontre et d’étincelle pouvait se créer quand on s’y attend le moins. « Ca devrait aller. » Un sourire amusé se dessina sur ton visage. Voir Colleen fuir était vraiment quelque chose qui te terrifiait. Tu commençais à t’habituer à sa présence dans ta vie, à ce qu’elle rende chaque journée moins pénible et plus belle. La voir disparaître t’angoissait rien que d’y penser … « Dit celle qui n’a pas mis longtemps à fuir. » Tu taquinais bien entendu Ciara. Elle n’avait rien fui du tout, la fin de votre relation avait été concertée mais il n’empêchait qu’elle n’était pas restée elle non plus. Quoique … Elle était toujours une de tes très bonnes amies, c’était un mal pour un bien … Intrigué, tu lui demandais si elle était intéressée par l’idée de refaire sa vie ou non. Elle pouvait très bien te dire non, tu ne la jugeais pas. Mais comme tu t’y attendais, sa réponse était plus nuancée que ça. « Sûrement un jour, oui. Juste… Pas tout de suite. Pour être honnête, je ne me projette pas encore tout à fait. Pas dans l’immédiat en tout cas. Je dois faire le point sur certaines choses et après... » Tu hoches la tête. Ciara n’était pas dans la même situation que toi. Elle avait ses deux enfants dont elle avait la garde exclusive depuis la mort de son ex-mari et un travail qui avait toujours été très prenant. Tu trouvais cela amusant de voir que tu t’étais entouré de personnes qui comme toi faisaient souvent passer leur travail avant tout le reste. Le seul conseil que tu pouvais donner à Ciara était le suivant : « Prends ton temps. Ne laisse pas qui que ce soit te forcer à te lancer. Fais-le quand tu seras prête et avec la personne qui te plaira. Je pense que c’est ça finalement le succès d’une relation bien partie. » Dis-tu en haussant les épaules. Pour avoir été à des dizaines de blind dates organisés par ta mère et sa soeur, tu pouvais attester que c’était le genre de choses qui vous dissuadait de tout relation plutôt que l’inverse. Vous mangiez tranquillement votre burger tout en discutant. Il était bien meilleur que ce à quoi tu t’attendais. Il fallait avouer que tu ne mangeais pas souvent des burgers, en général tu essayais de tendre vers des plats plus sains vu que tu ne compensais pas avec du sport. Mais tu étais loin de te priver … La conversation se tourna vers Riley qui avait déjà l’âge de rentrer à l’université. Cela te paraissait complètement fou, autant que Ciara apparemment. Tu savais que la relation entre la mère et la fille était très compliquée et tu étais heureux d’apprendre que cela allait un peu mieux. Cela ne voulait pas dire que les choses s’étaient arrangées mais un peu mieux c’était déjà mieux que rien. « Je… J’ai encore du mal à réaliser, mais oui. Dès la rentrée. Le stylisme. Elle veut… Travailler dans la mode. » Voilà un domaine que tu ne connais pas très bien. Enfin, si, un peu de loin car tu as des collègues dans ce domaine qui reste malgré tout artistique. Tu n’as pas vu Riley depuis longtemps, tu ne savais pas ce qui l’intéressait comme domaine. « Tu ne l’auras pas en classe du coup. Tu connais des profs de ce côté du campus ? » Effectivement, il y a peu de chances que tu aies Riley en cours à moins qu’elle ne choisisse l’histoire de l’art comme matière complémentaire mais tu doutais que cela soit le cas. Cependant, tu voyais Ciara arriver avec sa question et tu ne comptais pas jouer les surveillants avec Riley. « Oui, je connais des professeurs dans tous les domaines dont celui-là. » Dis-tu en plongeant ton regard dans celui de Ciara. « Mais je pense qu’il est préférable que laisses Riley faire son chemin à l’université. Crois-moi, tu n’arrangeras pas la situation entre vous de cette manière-là. » Si Riley apprenait que sa mère la surveillait un peu par l’intermédiaire de ses professeurs, tu n’osais pas imaginer ce que cela donnerait. Les premières années à l’université sont les premières années d’indépendance, celles où ces jeunes adultes pouvaient se construire. « Je comprends que tu sois inquiète mais fais confiance à ta fille. Si ça se passait trop mal, je le saurais. » Bien sûr que tu veilleras sur Riley de loin mais tu ne voyais aucune raison qui ferait que les choses se passeraient plus mal qu’avec les autres élèves. Tu profitais de ce moment de silence pour finir ton assiette et boire la dernière gorgée de ton verre.

been going through an awkward phase. (ft. @marius warren )

Lorsque Marius évoqua le fait de ne pas faire fuir sa prétendante, elle tenta au mieux de le rassurer. Un peu maladroitement, mais l’idée était là. Et vu son air, ça sembla l’amuser. « Dit celle qui n’a pas mis longtemps à fuir. » Elle essayait toujours de se rassurer, Ciara. De rassurer son ami également, mais surtout elle-même. Sur beaucoup de sujets, elle avait toujours ces longues phases de réflexion sur les décisions qu’elle devait prendre. Et les rares fois où elle avait le malheur d’agir sur un coup de tête au lieu de soigneusement considérer toutes les options, elle se retrouvait dans des situations comme celle-ci. Autant dire qu’elle n’était pas prête à recommencer de si tôt. Il n’avait pas tort sur ce point. Depuis quelques années et pour bien des raisons, elle avait du mal à se projeter dans une quelconque relation durable. « C’était un cas d’urgence. Et exceptionnel. » dit-elle avec un sourire en secouant la tête d’un air amusé. A tout cas particulier, une réaction adaptée était nécessaire. C’était exactement ce qui était arrivé avec Owen ce soir. Elle expliqua brièvement ses appréhensions et surtout les choses qu’elle devait à tout prix régler avant de même songer à se remettre sérieusement en selle. « Prends ton temps. Ne laisse pas qui que ce soit te forcer à te lancer. Fais-le quand tu seras prête et avec la personne qui te plaira. Je pense que c’est ça finalement le succès d’une relation bien partie. » à nouveau elle hocha la tête, on ne pouvait plus d’accord avec les propos de Warren. « Alors ça, je n’aurai pas mieux dit moi-même. » au moins, ils pouvaient rire de ce genre de choses aujourd’hui. Le sujet de Riley fut abordé et bien malgré elle, la policière fit part de ses inquiétudes. C’était assez indirect encore une fois, mais parler de la relation avec sa fille, c’était toujours compliqué et délicat. Elle ne voulait pas se montrer intrusive dans le quotidien de l’adolescente, elle était tout à fait au courant des besoins qu’ils pouvaient avoir en terme de vie privée, mais c’était plus fort qu’elle. Déformation professionnelle, instinct maternel, appelez ça comme vous voulez. « Oui, je connais des professeurs dans tous les domaines dont celui-là. Mais je pense qu’il est préférable que laisses Riley faire son chemin à l’université. Crois-moi, tu n’arrangeras pas la situation entre vous de cette manière-là. » un bref sourire se dessina sur son visage, bien vite remplacé par une mine presque défaite. C’était terrible de ne pas savoir comment s’y prendre, vraiment. « Je sais… » commença-t-elle en soupirant avant de croiser le regard de Marius. « C’est juste que… C’est le genre de chose que j’aimerai assez partager avec elle. » confessa l’irlandaise, pourtant bien consciente de la difficulté que cela pouvait impliquer. C’était bête à dire, mais elle se souvenait de son propre passage au collège, de tout ce qu’elle pouvait raconter à ses parents ou à ses frères en rentrant chez elle les weekends… Et la simple idée de ne pas avoir ça avec sa fille, c’était difficile à accepter. Elle soupira doucement, pas tout à fait prête à affronter cette réalité. Elle continua néanmoins. « Mais je vais me contenter de suivre tout ça de loin, j’imagine qu’elle n’a pas spécialement envie de voir sa mère mettre son nez là-dedans. » pas du tout, même. C’était une certitude. « Je comprends que tu sois inquiète mais fais confiance à ta fille. Si ça se passait trop mal, je le saurais. » Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui. Même sur Riley en vérité. Le tout c’était d’apprendre à laisser couler et c’était sûrement ça le plus compliqué pour Ciara qui aimait tout pouvoir gérer. Seulement c’était sûrement ça, l’un des principaux soucis dans toute cette histoire. « En principe je n’ai aucun souci à me faire, elle est débrouillarde et bien entourée. » encore une fois, elle tentait de se rassurer et de relativiser. « C’est parfois compliqué de la voir grandir, tu sais. Dans une certaine mesure, elle restera toujours mon bébé. » l’aveux fut accompagné d’un léger sourire. C’était sûrement un ressenti général pour la plupart des parents. Elles avaient encore du travail à faire pour arranger les choses, les rouquines. Une fois que tous les deux eurent terminé leurs plats, ils ne tardèrent pas trop à plier bagage. Il n’était pas encore si tard que ça, mais le serveur avait sûrement autre chose à faire que s’occuper de traînards nocturnes au lieu de pouvoir tranquillement terminer son service.  « Encore merci pour ce soir, je t’en dois une. » dit-elle d’un air amusé alors qu’ils sortaient du petit restaurant. Finalement, cette soirée n’avait pas été aussi désastreuse que prévu grâce à l’intervention de Marius.  

et j'irai archiver ça tout à l'heure comme prévu