| make it hurt so good || elack #14 |
| | (#)Mar 13 Oct 2020 - 13:50 | |
| Tu es là, sans vraiment être là. Il y a tout ce brouhaha autour de toi, pourtant c'est comme si c'était le calme plat. C'est comme s'il n'y avait personne autour de toi, tant tu es plutôt obnubilé par ton téléphone, qui pourtant, ne s'allume jamais. C'est que tu ne voudrais vraiment pas qu'il sonne sans que tu ne l'entendes. Cosimo est à la maison. C'est déjà ça. Tu lui as dit que tu annulerais, que tu resterais avec lui au cas où. Mais il a refusé. Il a insisté pour que tu y ailles quand même à cette stupide soirée duquel tu n'as absolument aucun intérêt à y aller. Encore moins aujourd'hui. Mais après lui avoir rappeler au moins une vingtaine de fois que si quelque chose n'allait pas, qu'il t'écrive et tu serais revenue dans la seconde même. Tu n'es quand même pas si loin de la maison. Tu n'y serais pas aller si ce n'aurait pas été le cas. Alors, voilà, tu te prends la tête toute seule à ta table en fixant ton cellulaire sans vie.
Quand tu te décides à enfin lever la tête, il est là Jack, juste un peu plus loin. Et bien sûr que son regard est vissé dans le tien. Ivy n'est pas avec lui, mais elle n'est sûrement pas loin. Il n'a clairement pas fait ce noeud de cravate lui-même. Il n'a clairement pas non plus d'invitation sans elle. Et même si ton coeur se brise presque à la seconde où tu le vois, c'est quand même un sourire qui orne ton visage, et tu viens quand même tirer la chaise libre à tes côtés.
Il viendra pas. Il devrait pas venir. Okay. Il vient.
« C'est comme ça que tu es censé la mettre. » que tu le corriges en revenant serrer ce noeud de cravate qu'il avait dû lousser à la seconde où la Waterhouse avait détourner le regard dès qu'il prend place sur la chaise. « Comment tu vas ? » Comment tu vas depuis la dernière fois ? Les journées ont passés, les semaines aussi, sans qu'une seule ne se passe sans Jack qui traverse tes pensées au moins une fois. Et lui ? Il pense à toi parfois ? Ou il t'a oublié aussi rapidement que tu es entré dans sa vie ? C'est pas faute d'avoir essayé, de l'oublier, par tous les moyens. Tu n'as pas le temps de vivre cette brisure. Tu as plus urgent sur les épaules, et c'est lourd. Tellement lourd. Lui, il a essayé d'oublier ? Il a réussi ? Qu'il te donne son secret s'il a réussi.
@jack epstein |
| | | | (#)Mar 13 Oct 2020 - 21:32 | |
| « C'est comme ça que tu es censé la mettre. » « Alors de base le but c'est de flirter avec une presque-asphyxie? »
Il a changé le ton, entre eux deux. Probablement parce qu'ils ont changé tous les deux dirons-nous. Jack est plus en confiance. Jack, le nez enneigé et les traces complètement nettoyées, il prend ses aises sur l'immense terrasse où on l'a posté ce soir. Il n'est pas plus charismatique qu'un autre et définitivement pas là pour jouer les requins. Mais on le reconnaît désormais. On reconnaît ses efforts, on reconnait des artistes. On reconnait Cory aussi, qui butine par là ou alors plutôt par ici. Elle et ses cheveux verts ce soir, un turquoise éclatant qui détonne à travers les complets cravates noirs et bleu marin des autres grands magnats d'on ne sait plus quelle industrie. Ah ouais, eux, ce sont des médias. Eux, ce sont ceux qui compilent les différentes informations à ajouter aux journaux et aux magazines de la ville. Eux qui grattent ce qui deviendra la nouvelle tendance pour un temps avant d'en changer la semaine qui suit.
Eux qui veulent se sentir au-delà de leurs connaissances en choppant en dossier spécial les différents nouveaux noms à suivre et leurs parcours intéressants vers les billboards. Jack qui se sent chez lui, quand il peut parler de ses groupes, quand ce sont ses bands qui sont mis de l'avant bien plus que lui. Ivy n'est pas là ce soir, c'est lui et lui seul qui tient les rênes de ce qui sortira sur son cas et sur le cas du label. Alors il se gâte en partageant le spotlight, en le laissant à ses musiciens qui en ont bien plus besoin.
Elise a changé, elle. Elle a l'air bien, elle a l'air en forme, elle a l'air mieux. Elle a changé son parfum aussi, Epstein le dénote de suite quand les gestes de la brune s'étirent une seconde de plus autour du collet de sa chemise, et que l'instant d'après elle se dégage aussi vite qu'elle est apparue. « Comment tu vas ? » sa main à lui refait le trajet d'où un moment plus tôt sa paume à elle s'était ancrée. « J'ai évité d'être sur l'article de la mort, alors tout va. » elle a resserré le noeud Elise, il s'amuse en le détachant d'un millimètre un seul.
« Toi? » lui, il a merdé et lui il a tout compliqué. S'il s'est éloigné du groupe accoudé aux rambardes, c'était pour aller se chercher un verre. S'il reste parce contre, c'est que pour elle. D'où la question, brève. Comment elle va, elle? « T'es accompagnée? » simple, net et concis. Doit-il s'attendre à ce que Saül vienne lui casser de nouveaux doigts, même s'ils ont potentiellement enterré la hache de guerre la dernière fois où ils se sont croisés? Oui, ou non, il ose Epstein. La drogue le rend naïf, encore plus utopiste qu'il ne l'est à son habitude. « Un double. » qu'il finit par commander, double whisky, le classique. Certaines choses ne changent pas, apparemment. |
| | | | (#)Mer 14 Oct 2020 - 2:53 | |
| « Alors de base le but c'est de flirter avec une presque-asphyxie? » « Tu es très beau- » Sa main qu'il vient porter à son col que tu chasses à la seconde près. Il a quand même eut le temps de se trouver une bouffée d'air supplémentaire. - quand tu flirt avec une presque-asphyxie. » Il est beau Jack dans un costume. Ça lui vas bien même s'il n'est sûrement pas du même avis que toi, qu'il est sûrement très inconfortable et qu'il rêve de la seconde où il pourra retirer son déguisement. « Tu en portais une quand tu t'es marié ? » La cravate que tu fais relever du bout de ton doigt, alors qu'un sourire en coin s'affiche sur ton visage. « J'suis certaine que non. » Parce que son mariage et le tien sont probablement complètement à l'opposé l'un de l'autre. Le sien en toute simplicité et le tien dans toute sa luxure avec une liste d'invités exorbitante. C'est comme ça que tu te l'imagine.
« J'ai évité d'être sur l'article de la mort, alors tout va. » Oh ce que l'expression est mal choisis. Oh ce qu'elle te dérange, en dénote le plissement de ton nez qui dure une seule seconde seulement. S'il peut éviter le mot mort pour le reste de la soirée ce serait bien, très bien même. « Tant mieux. » Tant mieux si son plan débile - celui de Ivy plutôt - fonctionne. En réalité, tu avais autant envie que ça fonctionne que ça ne fonctionne pas. « Toi? » « Ça va. » que tu réponds simplement, le joli mensonge sur le bout des lèvres. C'est plus simple de mentir, parce que la vérité est trop compliquée, parce que tu n'as pas non plus envie d'en parler. De toute façon, Saül et toi aviez convenu de garder ça entre vous pour l'instant. Le temps que les choses deviennent plus claire, que vous saviez vraiment dans quel direction vous alliez vous dirigez. Alors, oui, juste ça va. Il posera pas de questions Jack, parce qu'il verra jamais que c'est un mensonge de toute façon. « T'es accompagnée? » Ça, ça t'arrache un sourire par contre. « Pourquoi ? Tu veux m'inviter ? » Il veut pas t'inviter. Parce que, lui, il est forcément accompagné. Il n'est clairement pas venu ici de son plein gré. Elle est probablement sur le point de venir mettre son grain de sel Ivy. Elle est doué pour s'interposer entre vous deux.
« Une double. » qu'il commande Jack quelques minutes plus tard. Ton regard, lui, qui se tourne vers lui - qui se perd sur lui, sur sa commande qui arrive presque immédiatement. « J'dois m'habituer à te voir ici ? » Ici, dans ce genre d'événement. Tu ne sais pas vraiment si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Mais si vous auriez été raisonnables, aucun de vous deux n'aurait aborder l'autre. Visiblement, vous ne l'êtes pas. |
| | | | (#)Dim 18 Oct 2020 - 17:10 | |
| Ses mains à elle repartent lorsque les siennes à lui prennent toute la place. La danse est aussi maladroite que possible et eux, ils le sont avec. « Tu es très beau, quand tu flirt avec une presque-asphyxie. » Jack qui éclate de rire, au point où de fines rides viennent creuser son regard un peu plus perçant et pour cause. « Tu en portais une quand tu t'es marié ? » la coke le rend heureux ce soir. Demain, ce sera autre chose. « J'suis certaine que non. » « J'aurais pu. » qu'il répond Epstein, sans la laisser divaguer toute seule plus longtemps. « Si y'avait eu quelconque magasin sur la route où on s'est arrêtés. » personne ne s'étonnera de l'imaginer un matin même pas fiancé, et une poignée d'heures plus tard à convoler en justes noces avec celle à qui il a attribué l'étiquette d'âme soeur pendant presque toute sa vie. « C'était une chapelle dans le fin fond du monde, je pense qu'il y avait autant de coquerelles que d'invités. » c'est là qu'il remontera, le frisson de dégoût d'Elise, celui qu'il prévoit le sourire aux lèvres. Les souvenirs d'une église croche et miteuse au fond des plaines de la Saskatchewan à citer pour conséquences.
« Ça va. » elle va bien, elle ne lui mentirait pas qu'il se dit, dont il se convainc sagement. « Pourquoi ? Tu veux m'inviter ? » et elle est seule, elle le fait savoir d'une bien adorable façon. « Tu dirais oui? » à lui de tenter, de tâter les eaux un bref moment avant d'attirer l'attention d'un serveur vers eux. « T'es déjà là de toute façon. Meilleure chance la prochaine fois pour moi. » et d'ainsi la sauver d'avoir à dire quoi que ce soit qui n'irait pas dans le même sens que leurs derniers échanges. Ils ne sont qu'Elise et Jack ce soir, pas tout ce qu'ils ont entretenu autant que caché durant des mois déjà. N'est-ce pas? « J'dois m'habituer à te voir ici ? » « Autant que moi, je dois m'habituer à venir ici. » qu'il souffle, amusé et bien loin de râler.
Son whisky est fumé, boisé, il lui brûlerait les lèvres s'il n'y était pas désormais habitué. Alors, c'est ça sa vie maintenant. Les lancements et les apéros, les médias et les mots qu'on lui dédie dans les journaux. Une seconde plus tard et c'est le rire de son alliée du soir qui perce la salle. Elle n'est qu'une gamine un peu incertaine qui finalement apporte toute la certitude du monde aux côtés d'Epstein. Ils s'apprivoisent encore, ils s'adoreront très vite sûrement. « C'est Cory. On fait un album ensemble. » il la pointe du menton pour la présenter à distance à Elise, le sourire d'un père bien trop fier aux lèvres. « Je comprends absolument rien de ce qu'elle, elle fait, mais au final ça sonne pas si mal. » elle est la jeunesse et il est la nostalgie. Pourtant, ça semble marcher. |
| | | | (#)Lun 19 Oct 2020 - 20:46 | |
| Il éclate de rire et tu voudrais l'embrasser dans la seconde qui suit. Mais, ouais, non, c'est pas une bonne idée. Pas ce soir. Pas déjà. Peut-être un autre soir. Peut-être jamais. Tu la déteste soudainement cette incertitude qui t'empêche de te raccrocher à une once d'espoir. « J'aurais pu. Si y'avait eu quelconque magasin sur la route où on s'est arrêtés. » Alors, ils s'étaient mariés sur un coup de tête lui et Jude. Ça ne t'étonne en rien de lui. Elle ? Tu n'as jamais réellement pris le temps de la connaître. Ça ne t'avait jamais intéressé. Lui non plus avant cette fois là. Celle qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Ce serait important de s'en rappeler. « C'était une chapelle dans le fin fond du monde, je pense qu'il y avait autant de coquerelles que d'invités. » Okay, ouache dégueulasse. Vraiment, mais vraiment rien à voir, avec tob mariage à toi. En voilà une belle limite qu'il ne peut pas franchir avec toi. Mais bon, c'est pas comme si ça avait de l'importance aujourd'hui. « Vraiment charmant. J'espère qu'il n'y avait pas beaucoup d'invité. » Parce que pas beaucoup d'invités égale pas beaucoup de coquerelles. Non ?
« Tu dirais oui? » Ce ne serait pas raisonnable. « Faut demander pour le savoir. » Pourquoi est-ce qu'il s'emballe ton coeur soudainement ? « T'es déjà là de toute façon. Meilleure chance la prochaine fois pour moi. » Pourquoi est-ce qu'il s'emballe et qu'il se brise simultanément ?
« Dis pas ça... » que tu laisses sortir dans un souffle difficile qui se perd derrière ta coupe que tu portes à tes lèvres, alors que ton regard le quitte, lui, pour se planter en face de toi. Ne parle pas d'une prochaine fois qui n'existe pas, qui ne devrait pas exister, surtout. Ne parle pas d'une invitation qui n'aura jamais lieu, encore moins dans ce monde qui n'est pas le sien et dont tu as horreur qu'il prenne ses aises doucement, mais sûrement. « Autant que moi, je dois m'habituer à venir ici. » « Elle n'est pas ici ta place. » Ce n'est pas un reproche. Au contraire. C'est tout en son honneur.
« C'est Cory. On fait un album ensemble. » Ton regard qui suit là où il désigne une ado coloré d'un coup de menton. « Je comprends absolument rien de ce qu'elle, elle fait, mais au final ça sonne pas si mal. » Tu l'observes quelques secondes avant de revenir porter ton regard sur Jack. « Alors c'est grâce à elle que tu as évité d'être sur l'article de la mort ? » Ça pourrait. Si vraiment, ils font du bon boulot ensemble, qu'ils réussissent à se faire remarqué. Ça pourrait. Mais, tu sais parfaitement que c'est pas grâce à cette fille là. Ivy. Cory. C'est du pareil au même, non ? Non. |
| | | | (#)Ven 23 Oct 2020 - 16:06 | |
| Son récit de mariage vient sur ses lèvres aussi vite que le sourire espiègle qui l'accompagne. « Vraiment charmant. J'espère qu'il n'y avait pas beaucoup d'invité. » et la répartie d'Elise ne fait qu'ajouter un rire de plus à l'équation. La chapelle en bord d'autoroute et le truck stop en diagonale où ils étaient tous allés s'acheter des bières, des paquets de chips et des arachides bien trop salées qu'ils avaient contrebalancées avec de la glace en cristaux que personne n'achetait pour une raison évidente. C'était ça, sa cérémonie. « Chacun avait sa blatte d'attitrée. » ils ne sont pas du même monde pour ce détail-ci et pour une infinité d'autres. Pourtant, s'il était attentif, peut-être qu'il verrait que la lueur de malice qui illumine son regard à lui ne trouve pas son homologue dans son regard à elle.
« Faut demander pour le savoir. » le jeu de celui qui se brûlera le plus les doigts sur la flamme de la chandelle n'est qu'une distraction de plus pour ne pas avoir envie de l'embrasser. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a dirons-nous. « J'en prends bonne note. » il devrait pas. Il devrait pas la regarder comme ça et il devrait pas aller dans un sens quand elle lui dit clairement d'aller dans l'autre. C'est qu'il est à chier Jack, pour apprendre de ses erreurs. Il répète les mêmes depuis deux décennies. « Dis pas ça... » Elise le gronderait presque, il noie son soupir derrière un whisky qui goûte une touche plus amer sur sa langue.
L'endroit est pompeux, Jack ne le sera jamais. Malgré la quantité de coke qu'il se sniffe dans les toilettes avec les gros porte-feuilles de l'endroit, Epstein est fait pour la vie de bohème et il le sait autant qu'Elise. « Elle n'est pas ici ta place. » sa voix est douce, ses mots seraient durs pour qui que ce soit tenterait véritablement de se faire un cocon parmi les plus grands. Lui, il est là parce qu'il n'a pas d'autre choix. Il est dramatique mais il est aussi au bord de la faillite Jack. Les solutions se font rares. « J'ai presque envie de le prendre comme un compliment. » s'il a vendu son âme à la drogue une nouvelle fois, il ne l'a au moins pas donnée aux grands magnats qui décident de tout dans cette ville, et c'est déjà ça. « Alors c'est grâce à elle que tu as évité d'être sur l'article de la mort ? » Cory représente en elle-même l'une des solutions avec lesquelles Jack est bien plus à l'aise. « Ça se pourrait, ouais. » il est vague, parce qu'il se sait idéaliste. Parce qu'il est du genre à croire trop fort et trop vite, parce qu'il s'est brisé la gueule et le coeur trop souvent à cause de ça. Elise en aurait été témoin si elle ne lui avait pas tourné le dos ce jour-là. « Elle est vraiment douée. Elle m'a fait aimer l'électro t'imagines. » Epstein petit musicien trop puriste, trop attaché à ses instruments à cordes, le gars noble qui préfère les cuivres à tout le reste. « Le studio est envahi de fils et de machines et de trucs qui font des sons improbables et encore plus aigus quand je les touche. » un vrai éléphant dans une boutique de porcelaine qu'il représente en somme, le musicien, lorsqu'il met les pieds chez B&B ces temps-ci.
« Tu devrais passer. » tu fous quoi, Jack. « Au studio. Si t'as envie. » ouais, ouais, bien rattrapé.
« Epstein, ici! » et apparemment, qu'il ait sa place ici ou pas, les photographes du coin ont fini par apprendre son nom. Quand celui qui vient juste de l'interpeller lui fait signe de regarder l'objectif, il passe le plus naturellement du monde son bras autour des épaules d'Elise. Tu fous quoi, Jack. |
| | | | (#)Sam 24 Oct 2020 - 15:51 | |
| « Chacun avait sa blatte d'attitrée. » Il réussit quand même à t'arracher un rire combiné à cette énorme frisson de dégoût qui parcours chaque parcelle de ton épiderme. « T'es dégueulasse. » On parle d'un mariage ou d'un film d'horreur là ?
« J'ai presque envie de le prendre comme un compliment. » « C'en est un. » Tu te gardes le commentaire que c'était l'une des raison pour lesquelles tu l'aimais - l'aimes? - Tu l'aimais ce monde que vous aviez construit à deux, même s'il était faux, même si tu le gardais jalousement juste pour vous deux. Tu t'y sentais bien. Tu t'y sentais libre, heureuse même. Vous auriez probablement dû continuer comme ça; il n'a pas survécu une seule seconde au monde extérieur. « Ça se pourrait, ouais. Elle est vraiment douée. Elle m'a fait aimer l'électro t'imagines. » Un sourire vient prendre toute la place sur tes lèvres, alors que ton menton vient prendre place contre la paume de ta main. C'est qu'il est beau Jack quand il a l'étincelle passionnée dans son regard. « Le studio est envahi de fils et de machines et de trucs qui font des sons improbables et encore plus aigus quand je les touche. » Il est beau quand il est heureux. Ce soir, c'est une bonne soirée. Tu le crois vraiment, qu'elle fait partie de celle où tout est bien. Parce que c'était ça le problème à la fin. Il y avait ces soirées où tout était beau, simple et de plus en plus, il y avait celles où tout était compliqué. Tu n'avais pas besoin qu'il vienne ajouter un couche à la complexité de ta vie. Il était là pour l'alléger à la base.
« Tu devrais passer. » « Jack... » À quel moment elle s'est autant réduit la distance entre vous deux ? « Au studio. Si t'as envie. » À quel moment l'ambiance est soudainement redevenue aussi électrique ? « Tu vas- » « Epstein, ici! »
Tu sursautes comme une adolescente surprise en flagrant délit. Ta main qui n'était plus qu'à quelques centimètres de frôler la sienne refait le chemin inverse beaucoup plus rapidement. Le petit cocon formé de toi et Jack n'en est pas vraiment un. La foule est toujours là autour de vous même si tu avais arrivé à ne plus l'entendre. Ils courent encore les ragots et les regards indiscrets. Ce serait important de se le rappeler. Et c'est ce que tu fais que tu choisis plutôt de retourner la tête pour éviter la lentille, alors que Jack, au contraire, fier comme un paon, vient tout naturellement glisser son bras autour de ses épaules. Bras duquel tu te dégages aussi rapidement qu'il s'y est posé. Il n'y a aucun cancan qui ne sortira ici ce soir. Il n'y a aucune photo controversante qui fera la une demain. Tu n'en a jamais eu. Tu n'en aura jamais. « Ne me mêle pas à ça. » À ça, aux rumeurs qu'on laisse couler, à ce complot médiatique qu'il a monté avec Ivy - c'est elle sa supposé copine qu'il s'en souvienne s'il ne veut pas détruire ce qu'ils ont construit - à ses mensonges dont tu ne veux pas faire partie.
Ton verre est vide. Et ta soirée ici est tout aussi terminé.
Tu lances un dernier regard vers Jack - une invitation ? pfff non, n'importe quoi, il n'y avait absolument rien dans ce regard - avant de simplement te lever de ton tabouret direction l'ascenseur qui mène jusqu'à l'extérieur. Vous êtes au dernier étage ici, alors, oui, l'ascenseur met une éternité à arriver. Elle laisse amplement le temps à Jack d'arriver derrière toi. « J'suppose que tu t'en vas par hasard en même temps que moi ? » Non, tu n'as même pas besoin de te retourner pour savoir qu'il est là. |
| | | | (#)Dim 25 Oct 2020 - 14:47 | |
| Tout va bien ; tout est un désastre ensuite. Certains diraient que ce n'est qu'une question d'équilibre, d'autres pointeraient son karma en dents de scie. Jack lui, s'assure simplement de ne pas perdre le contact visuel avec Elise à défaut d'avoir perdu celui venant de son bras contre les épaules de la brune. Ça n'aurait jamais dû commencer.
« Ne me mêle pas à ça. » « Elise... »
Son ton ressemble franchement trop à celui que l'australienne a pris pour s'interposer à l'invitation du musicien une poignée de secondes plus tôt. Il ne s'en rend même pas compte le pire, bien trop occupé à entendre des "reste" et des "bouge pas" dans sa voix rauque d'artiste embrumé. Connerie de photographes qui lui demandent tantôt de sourire tantôt d'avoir l'air mystérieux. Qu'est-ce que ça veut dire, avoir l'air mystérieux de toute façon?
Elle est partie. Il a appris à mémoriser les courbes de sa silhouette de dos désormais. Quelle ironie quand sa fille comme Jude auraient pu dire la même chose de sa silhouette à lui. Il est toujours celui qui part Jack, d'habitude. Il est éternellement celui qui ne stagne pas, qui ne fait jamais de surplace et qui s'envole, incapable de s'enraciner trop longtemps au même endroit. Force est d'admettre qu'Elise lui vole depuis plusieurs fois déjà la palme de la plus éphémère des deux. « J'suppose que tu t'en vas par hasard en même temps que moi ? » « Je suis resté bien plus longtemps que prévu. » à ses mots piquants à elle, il ajoute sa traditionnelle désinvolture doublée d'un sourire en coin. L'ascenseur tinte et ouvre ses immenses portes pour eux. Elle aurait tous les droits de le chasser de là et entre nous, elle le devrait. Il rôde trop Epstein, il s'incruste et s'impose. « C'est que pour une clope. La terrasse appartient aux non-fumeurs, apparemment. » et il a des raisons de merde. Quand il brandit son paquet de cigarettes sous les yeux de la brune comme le meilleur des alibis, il capte qu'il a oublié son briquet à l''étage. L'imbécile.
« Ça me manque. » l'ascenseur continue de descendre, les étages passent au compte-goutte sur l'écran électronique tout comme le font ses confidences sur ses lèvres. « Tu me manques. » la précision n'est pas nécessaire, mais ils sont seuls, autant le dire. Autant se mettre les pieds dans les plats une bonne fois pour toutes (une bonne fois de plus). N'est-ce pas Jack? « T'as pas besoin de rien dire à ça. Y'a rien à ajouter de toute façon. » qu'il croit la dédouaner est presque adorable - lancer des conversations qu'il ne sait pas comment finir est devenu un art. « Ton étage. » celui des vestiaires. Le sien à lui, est au-dessous du sien à elle. Drôle de rappel de leur hiérarchie. |
| | | | (#)Dim 25 Oct 2020 - 15:58 | |
| « Je suis resté bien plus longtemps que prévu. » Il n'avait pourtant pas l'air de quelqu'un qui s'apprêtait à partir tant il semblait parfaitement à l'aise dans ce milieu qui ne lui convient pas. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent finalement alors que vous y entrer à tour de rôle. « C'est que pour une clope. La terrasse appartient aux non-fumeurs, apparemment. » Le paquet de clopes qu'il agite sous tes yeux. Trop facile de mettre tout ça sous sa soudaine envie de fumer. « Ça va finir pas te tuer. » Tu avais prévu une attaque plus subtile pour éventuellement le convaincre de peut-être pensé à arrêter de fumer. Tu comptais placer tes pions un à un jusqu'à lui faire croire que c'était son idée. Parce que c'était la seule chose qui te dérangeait vraiment chez lui. Mais, ouais, tu manques clairement de temps. Aussi bien aller droit au but. Dommage que tu n'es pas sous la main ses images dégueulasses des poumons encrassés par la cigarette. De toute façon, ça ne te regarde plus maintenant. Il fait ce qu'il veut.
« Ça me manque. » Ton estomac se tord dans tous les sens à cet simple phrase. Ton corps en entier se fige sur place. Arrête Jack. Ne vas pas plus loin. Vous allez vous faire mal. « Tu me manques. » Ne le regarde pas, ne le regarde pas, oh fuck, pourquoi tu l'as regardé ? Bien sûr que ton corps tout crispé réussi quand même à tourner la tête vers lui. Bien sûr que ton regard croise douloureusement le sien. Et bien sûr qu'il te manque lui aussi. Toujours. Tous les jours. Mais ça ne change rien. C'est pas assez. « T'as pas besoin de rien dire à ça. Y'a rien à ajouter de toute façon. » Il y en a des tonnes de choses à ajouter, des tonnes que tu aimerais qu'il te dise, des milliers que tu aimerais lui confier, mais à quoi bon ? C'est trop tard pour réparer les pots cassés - ou peut-être, qu'au contraire, c'est trop tôt ? Et puis,de toute façon t'es sauvé par le gong quand les portes de l'ascenseur s'ouvre de nouveau. C'est sûrement mieux comme ça, sûrement mieux que de s'avancer dans une conversation qui fera plus de mal que de bien. « Ton étage. » Tu mets quelques secondes avant de détacher ton regard du sien, avant d'à nouveau traverser les portes qui mène jusqu'aux vestiaires. « Bonne nuit, Jack. » Un dernier regard vers lui alors que les portes se referment à nouveau. Il va en avoir combien des adieux comme ceux là ? |
| | | | | | | | make it hurt so good || elack #14 |
|
| |