« Je m'inquiéterai toujours pour toi et puis tu sais que je les aimes tes enfants aussi, alors laisse moi t'aider si tu en as besoin. Je veux que vous soyez heureux tout simplement. » Une vraie tendresse dans ses propos et dans le regard. Elle l'était heureuse, elle. Et, elle aurait aimé que tout ses proches le soient autant qu'elle, surtout lui parce qu'il méritait de l'être. De vivre une vie sans embûches, sans épreuves, juste une vie ou il serait heureux et épanoui. Et elle ferait ce qu'elle peut, avec ses moyens, pour l'aider à trouver le bonheur, à s'épanouir dans sa vie malgré tout ce qu'il avait à surmonter. Elle serait là pour eux trois, et elle savait bien qu'elle ne pourrait pas combler l'absence d'une mère, elle n'avait pas la prétention de pouvoir jouer ce rôle et surtout ce n'était pas à elle de faire ça, mais Heïana semblait en revanche être un choix tout à fait valable. Tant que Tim était heureux, Alex le serait pour lui. Un soutien amical à chaque moment de sa vie, ce qu'elle aurait du être à l'époque et ce qu'elle se promettait d'être désormais. « Je sais pas si tu t’en rends compte mais tu es quelqu’un de fort Tim. » Il en avait vécu des choses et Alex avait connaissance de certaines des épreuves qui avaient jonché la vie du français. Les violences physiques et morales qu’il avait subit enfant. L’abandon d’un père. La folie d’une mère. Une solitude imposée à un enfant qui avait dû se taire et accepter. Et Tim avait été comme ça aussi quand Alex l’avait rencontré. Renfermé sur lui même et pourtant toujours prêt à venir en aide aux autres. Tant que ce n’était pas ses problèmes que l’on évoquait Tim répondait présent pour Alex. Et elle avait vu le chemin qu’il avait parcouru depuis pour devenir père de deux magnifiques bébés. Non voulus mais tellement aimé par leur père, Alex pouvait le lire dans les yeux du Français à chaque fois qu'elle avait eu la chance de passer du temps avec eux. Alors même si la situation n'était pas très joyeuse, ni même propice à se réjouir pour son ami, Alex ne doutait pas une seconde de lui. Elle ne doutait pas non plus que les jumeaux Decastel seraient heureux. « Tim ce n’est pas comme toi. Ils ne grandiront jamais dans le même environnement que toi parce que tu es là pour eux. Toi tu n’avais personne sur qui compter, pas un adulte pour t'aider, personne pour te protéger et te donner de l’amour et sur ce domaine je sais que les petits n’en manqueront jamais. » Et puis comme Tim l'avait signalé, il y avait Heïana dans la vie du Français et dans celle des deux bébés pour apporter un soutien au papa mais aussi pour accompagner Willow et Gabriel dans leurs développements et puis elle s'y connaissait en bébé donc elle serait un véritable atout pour la petite famille. Alex n'en doutait pas. Elle était bien entendu désolée que son ami ait à vivre ça, mais elle ne se faisait finalement pas tant de soucis que ça pour lui. Parce qu'il allait s'en sortir, il allait trouver comment gérer tout ça parce qu'il avait désormais deux merveilleux enfants qui comptaient sur lui. Elle n'avait jamais été vraiment optimiste Alex, joyeuse par moment, mais de nature anxieuse et inquiète qui l'amenait à douter beaucoup. Mais aujourd'hui, peut-être que c'était les conséquences de la naissance de ses filles et l'amour qu'elle ressentait pour elle qui la rendait ainsi, mais elle avait envie de croire que tout irait bien pour tout le monde. Pour elle, pour ses enfants, pour Tim et pour sa famille. Tout irait bien parce qu'ils avaient déjà eu trop de choses à supporter. « Je me dis que finalement avoir les parents qu’on a eu ça va nous servir au moins une fois, on sait toi et moi comme les parents peuvent faire du mal et finalement peut être qu'il vaut mieux avoir un seul parent qui soit prêt à assumer et à assurer son rôle que deux aussi défaillances l’un que l’autre. Et puis tu as trouvé une femme qui aime les enfants et je suis là. Ils ne grandiront pas sans soutien et sans amour, je te promet que tout va bien se passer. » C’était rare qu’Alex se montre aussi ferme et déterminée. Aussi sure d’elle même. Mais elle l’était. Ou peut être qu’elle avait besoin de l’être alors qu’elle venait de faire son entrée dans le monde rempli d’incertitude des nouveaux parents. Un monde dans lequel elle n'avait jamais songé entrer et pourtant elle était là dans son lit à la maternité, une fille posée sur elle et sa deuxième fille dans les bras de Tim. Ils iraient bien. C'était tout ce qu'Alex désirait, qu'ils s'en sortent tous sans trop de dommages et surtout qu'aucun de leurs enfants n'aient à vivre avec un manque d'amour, de reconnaissance, de tendresse ou d'affection. Elle ferait tout pour, pour ses filles, mais aussi pour Tim et les jumeaux Decastel, parce qu'il était de sa famille. C'était pas son frère, mais pourtant elle n'envisageait pas sa vie sans lui désormais, et en le choisissant comme parrain, elle avait lié encore un peu plus sa vie avec celle du Français.

@Timothy Decastel

Il était habitué à tout devoir gérer seul, c'était au moins une certitude que Tim ne laisserait pas tomber et ce, malgré les difficultés annoncées. Il avait déjà eu tant d'épreuves à surmonter, tant de traumatismes à essayer d'effacer et même si ce n'était jamais aisé tous les jours de devoir vivre dans ses baskets, le grand français avait toujours réussi à mettre un pied devant l'autre. Cela ne voulait assurément pas dire qu'il ne ferait pas de faux pas à l'avenir, c'était même inévitable quand on épousait un rôle aussi complet que celui de père seul mais il pouvait toutefois compter sur son instinct infaillible et surtout, sur les quelques personnes qui peuplaient son existence depuis de multiples années. Alex faisait partie de cette courte liste d'individus: elle était partie quelques années mais cette séparation inopportune n'avait en rien entaché le lien qu'ils partageaient depuis leur sortie de l'adolescence. Ces deux-là avaient toujours été proches, à marcher main dans la main avec un objectif commun, atteindre le bonheur. Il avait fallu être clairement patient pour aboutir à ce résultat puisque, effectivement, on ne parlait pas en mois mais en années, voire en décennies dans ce cas précis mais tout arrivait pour le meilleur. Désormais, ils avaient chacun des enfants et si la tâche s'annonçait gigantesque, ils avaient conscience qu'ils pouvaient toujours s'appuyer sur l'épaule de l'autre pour avancer plus sereinement. Tim, en tout cas, n'avait pas peur depuis quelques semaines, certainement parce qu'il savait que la jeune Clarke était dans les parages et qu'elle répondait toujours présente au moindre appel de sa part. Elle le rassurait d'ailleurs sur la question, en lui annonçant encore et toujours qu'elle accourrait s'il en avait besoin et ce qui était beau dans toute cette histoire, c'était que la réciproque était bel et bien vraie. "Comme moi je serai là pour toi, toujours. Et ça vaut aussi pour toi, cette histoire de force d'ailleurs." Ils en avaient souvent douté, l'un comme l'autre, mais il y avait de la beauté à réaliser que les deux jeunes gens grandissaient au fur et à mesure, surtout pour aller vers une meilleure version d'eux-mêmes. Il n'y avait qu'à voir l'assurance avec laquelle ils tenaient l'un comme l'autre les deux petits êtres entre leurs bras. Ils n'auraient probablement pas pu opérer ce genre de gestes ne serait-ce qu'une année auparavant. "J'avais mon frère, heureusement. Mais tu as raison, ils ne seront jamais totalement seuls... On fera des erreurs, c'est certain mais j'espère que cela ne viendra jamais entacher l'amour que je leur porte." C'était une peur que Timothy aurait probablement encore pour un moment, celle de fauter quelque part et de sentir la confiance s'amoindrir, jusqu'à disparaître même. Il se revoyait vivre ce genre de dynamiques avec ses propres parents et même si les erreurs avaient été graves les concernant, Tim se doutait que tout était si vite arrivé. Non, ce serait différent, voilà ce qu'il devait conserver bien ancré au fond de son crâne car il aimait ses enfants plus que tout, que la vie allait les aider à se diriger tous ensemble vers la bonne direction. "J'aurais pas dit mieux. On a vraiment évolué dans une merde noire, hein? Je pense que ça nous évitera, oui, de faire les mêmes bourdes que nos vieux. On sera pas parfaits mais on aura toujours les meilleures intentions. Et puis, on sera là l'un pour l'autre, ça commence d'ailleurs dès maintenant, avec ton mariage. je vais activer le mode meilleur ami de compétition avant cette cérémonie pour que t'aies le moins de boulot possible avec les petites à gérer à côté." Si cela voulait dire entrer dans des magasins avec ses propres enfants en pleurs pour aller acheter des décorations quelconques, Tim le ferait. Il était clairement capable de s'épuiser pour autrui, à croire qu'on n'allait pas le changer après ses trente ans révolus.

Ils étaient là l'un pour l'autre, deux amis qui se comprenaient et qui traversaient des épreuves similaires renforçant peut-être encore un peu le lien entre eux. Ils avaient été très proches à une époque, une époque qui semblait si loin désormais tant ils avaient avancé. Mais pourtant, leur lien semblait avoir résisté, au temps, aux épreuves, à la séparation aussi. Et ils étaient là tout les deux, Alex partageant son bonheur avec son ami et désormais parrain de Lucy constatant le chemin qu'ils avaient fait pour en arriver là. Tenir sa fille dans ses bras, tenir ce tout petit être qu'elle aimait déjà tellement, c'était presque inespérée au vue de son parcourt. Mais c'était pourtant ce qu'elle était en train de vivre, des émotions fortes, de l'amour à donner autour d'elle, c'était une sensation nouvelle pour elle. L'Anglaise n'avait jamais pensé à devenir mère, elle n'avait jamais pensé pouvoir ressentir autant d'amour et en double en plus. Mais alors que ses filles n'avaient que quelques heures, elle n'imaginait plus sa vie sans elles, et sur son petit nuage, elle profitait de cette tendresse et de cet amour qui venait de faire irruption dans sa vie. De façon un peu prématurée mais le bonheur de les avoir enfin avec elles, en bonne santé, était tout ce qu'il comptait désormais. Et ses filles lui amenaient déjà une force, parce qu'elles étaient là et Alex savait qu'elle ne pouvait plus abandonner désormais parce que ces deux petites avaient besoin d'elle et qu'elle ferait tout pour elles. Elle allait devoir être forte désormais et entendre les mots de Tim suffisait à l'émouvoir et à la rassurer. Elle avait tenu bon durant la grossesse, elle avait réussi à gérer les choses, et elle venait de donner naissance à des jumelles, elle avait été forte mais l'entendre de la bouche de Tim ne la laissait pas indifférente. Il était là pour elle, et elle serait là pour lui, et si l'un d'eux venaient à flancher, ou à craquer, ils ne seraient pas seuls. Elle avait la chance d'avoir Caleb dans sa vie, elle n'allait pas élever ses filles seule, Tim n'avait plus cette chance, mais Alex ne doutait pas de la capacité de son ami à surmonter les épreuves. Parce qu'il y avait bien une chose à tirer des leurs familles chaotiques, l'exemple à ne pas suivre, et l'envie de réussir là ou leurs parents avaient gravement échoué. Tim en avait souffert enfant et Alex espérait qu'il pourrait s'épanouir dans son rôle de père cette fois et elle garderait un regard bienveillant sur lui et sur sa famille, espérant que malgré leur vie agitée à tout les deux, leur lien n'en sera pas impacté. Dans tout les cas, elle comptait sur son meilleur ami pour être présent pour les événements importants de sa vie et le mariage en serait un sans aucun doute. « Je sais que tu seras parfait dans ton rôle de meilleur ami, mais tu as déjà beaucoup à gérer alors n'en fait pas trop pour moi. » Et puis Alex, même si elle n'avait jamais envisagé de se marier un jour, allait faire les choses biens. Elle avait dit oui à Caleb, elle en avait envie de ce mariage et elle allait le faire avec son futur mari et elle savait qu'il aurait sans doute envie de gérer tout les aspects de ce mariage, de ce jour si spécial pour eux. Et Tim serait là, à ses côtés. Elle le voulait aussi, mais en tant qu'ami, en tant que personne spéciale pour elle, mais il n'aurait pas à s'épuiser pour ce mariage. Elle ne voulait plus qu'il s'épuise pour elle, ou pour n'importe qui, à part Willow et Gabriel. Il était vraiment temps que Tim ne s'épuise plus pour les autres, ni pour l'Anglaise, ni pour n'importe qui. Et elle veillerait à ça tout en essayant de veiller à ce qu'il s'autorise à être heureux. « On en a fait du chemin, je suis fière de nous. » D'elle, de Tim aussi. Fière de voir que leur lien avait tenu, fière de pouvoir partager ces moments de joies et d'intenses bonheur avec lui après avoir partagé le pire. Lena contre elle, elle attrape son portable pour immortaliser ce moment. La première rencontre entre Lucy et son parrain, entre son meilleur ami et ses filles. « Te voir avec Lucy me donne presque envie de pleurer tant je suis émue. » Sans doute que les hormones et la fatigue jouaient un rôle dans cette soudaine émotion qu'elle ressentait. Mais elle était heureuse, vraiment heureuse et elle savait que Caleb allait revenir dans quelques minutes, qu'elle allait retrouver le père de ses filles, et qu'elle pourrait partager tout ce bonheur avec les personnes les plus importantes de sa vie. Il ne lui manquait que Rachel, mais aujourd'hui, elle pensait à la vie avant de penser à la mort. Elle pensait à son bonheur sans laisser de pensées venir obscurcir sa joie. Elle était positive, optimiste et juste comblée, son regard qui couvrait de tendresse ses filles. Lucy et Lena, le centre de sa vie désormais. Lucy se faisait entendre d'ailleurs, des petits pleurs de nouveau-né, un nouveau bruit auquel Alex allait devoir s'habituer et tenter d'en saisir la signification. Et si elle n'en était pas encore là, elle savait que c'était surement le moment pour la petite de manger. Récupérant sa fille contre elle, après avoir déposée Lena dans son berceau, elle regarde tendrement sa première née et après avoir déposée un baiser tendre sur son front, elle l'avait placé contre elle profitant de cette sensation si forte d'avoir sa fille si proche d'elle. Elle était maman depuis à peine quelques heures, mais son regard ne laissait aucun doute, elle aimait ses filles, tellement.  

@Timothy Decastel