"Be my once in a lifetime. Lying on your chest, in my party dress I'm a fucking mess but I. Oh, thanks for the high life. Baby, it's the best, that's a test and yes, now I'm here with you and I would like to think that you would stick around. You know that I'd just die to make you proud. The taste, the touch, the way we love, it all comes down to make the sound of our love song."
Onze jours. J’ai l’impression de ne pas avoir dormi depuis onze jours. Depuis que Lucy et Lena sont nées. Le temps passe si vite. Onze jours, c’est rien, je me souviens encore de chaque détail de cette soirée, de cette nuit. Leur premier cri, la première fois que je les ai tenues dans mes bras et cette sensation si particulière est toujours la même. Presque deux semaines plus tard je suis toujours en totale admiration devant mes filles. Elles sont belles, elles sont même parfaites et elles vont bien. Elles pleurent beaucoup aussi. Vraiment beaucoup. Sûrement un peu trop. Quand ce n’est pas Lena qui pleure pour qu’on la change, c’est Lucy qui pleure parce qu’elle a faim, ensuite Lena a faim et Lucy a besoin d’être changée, et puis elles pleurent parce qu’elles sont fatiguées mais qu’elles n’arrivent pas à dormir. Le silence, c’est une notion que je ne connais plus, que j’ai totalement oubliée. Elles pleurent tout le temps, le jour comme la nuit. C’est pour ça que j’ai l’impression de ne pas avoir fermé l’œil depuis qu’on est rentrés tous les quatre à la maison. Dobby semble les aimer aussi, quelques fois quand elles pleurent il se met à aboyer en restant à côté de leur berceau comme pour nous pousser à courir immédiatement vers les filles. Et je les aime. Je vous assure que je les aime tellement. Je pourrais tout faire pour elles. Mais je suis tellement fatigué. Et ce n’est que le début, je le sais. On n’est pas prêts d’en avoir fini avec leurs pleurs et les cris constants. Mais quand elles sont dans mes bras, quand mon regard est plongé de le leur, quand elles sourient ou même quand elles rient, ma fatigue, elle est bien loin. Je souris tellement que je pourrais bientôt en avoir mal aux zygomatiques. Je suis fou amoureux de mes filles et je passe mon temps à les bombarder de photos. Jules doit en recevoir au moins deux à trois fois par jour, mais je sais qu’elle prend son rôle de marraine vraiment très à cœur et Lena semble déjà beaucoup l’aimer puisqu’elle s’apaise facilement lorsqu’elle est dans ses bras. Elles sont toujours si petites, même si j’ai l’impression qu’elles semblent déjà grandir un peu ? Ou pas, peut-être que je me fais des idées. Mais en tout cas les filles sont parfaites. Tellement parfaites et je sais que je me répète, mais je les aime tellement. Même s’il m’arrive d’être agacé quand je les entends pleurer à trois heures du matin alors que l’on venait à peine de se rendormir, j’oublie tout ça très vite quand elles sont dans mes bras.
Il y a déjà une certaine routine qui s’est installée. On se lève vers sept heures puisque les filles ne s’endormiront plus, je donne à Lena son biberon et puis je prends Lucy pour lui donner son bain, je prépare à Alex et moi notre petit-déjeuner. Je bois un premier café bien corsé pour me donner un peu la force d’affronter la journée qui arrive, je passe un peu de temps avec les filles et Alex, je nous fais à manger pour le repas du midi, on mange et pendant que les filles dorment on en profite pour passer un temps de temps ensemble. Simplement pour parler, pour passer des moments un peu plus tendre, ou bien également pour dormir un peu. Parce que c’est bien le conseil de tout le monde : quand les jumelles dorment il faut en profiter pour dormir nous aussi. Et c’est ce qu’on fait. Plus ou moins. Mais on en profite aussi pour parler, pour des câlins, profiter de manière simple de la présence de l’autre. Parce que forcément, avoir des nouveau-nées à la maison ne nous aide pas à passer du temps en tête à tête tous les deux. Je profite de ces moments pour des petites attentions, pour lui montrer que je l’aime et que je ne l’oublie pas, même si je passe mes journées à donner une grande partie de mon attention aux filles. Ces petits moments de calme et de répit sont importants pour nous et pour notre couple.
Aujourd’hui n’est pas une exception. Je me réveille, fatigué. Je commence la journée, fatigué. Je sais que cet après-midi mes parents viennent, ils nous ont rendus visite deux fois à la maternité et déjà trois fois depuis que nous en sommes sorti. Je n’en ai jamais douté, mais ils font des grands-parents tellement parfaits. J’ai même l’impression que les filles les reconnaissent déjà puisqu’elles sourient quand elles sont dans leurs bras. Les cernes sous mes yeux démontrent mon manque de sommeil, je ne me suis pas rasé depuis un peu plus d’une semaine et je regrette de ne pas avoir été chez le coiffeur avant la naissance de mes filles. Je ne prends pas la peine de vraiment me coiffer, je passe simplement mes mains dans mes boucles pour les remettre un peu en place et je considère que ça fera l’affaire. « T’as pas vu le doudou de Lucy ? » Je demande à Alex alors que ma fille commence à s’agiter dans mes bras. « Il n’y a que celui que ma mère leur a ramené à la maternité qui la calme quand elle est comme ça, mais je ne le trouve pas. Il est pas dans notre chambre. » Et pourtant, Lucy en a bien besoin puisqu’elle pleure et je ne sais pas pourquoi. Elle a déjà mangé il y a vingt minutes et je l’ai changée juste après, elle doit être fatiguée mais elle ne s’endormira pas sans le doudou apporté par sa grand-mère. Mais je ne le trouve pas, et ça m’énerve. Alex l’a peut-être vu. Je le cherche partout alors que j’essaie de la calmer, je lui parler, je la berce, je lui donne une tétine mais je sais bien que tout ça, elle s’en fiche. Elle veut son doudou. Doudou, que je ne trouve pas. J’essaie de lui en donner un autre mais ça ne fonctionne pas. Je déteste l’entendre pleurer comme ça, ça me donne cette désagréable impression de ne pas être à a hauteur. Et en plus, j’ai peur qu’elle réveille sa sœur qui s’est endormie – avec beaucoup de mal – il y a dix minutes. Elle dort comme un bébé et absolument rien ne semble pouvoir déranger son sommeil. Quelqu’un toque à la porte, il est quatorze heures et je sais que ce sont mes parents qui attendent qu’on leur ouvre. Toujours pile à l’heure, jamais en retard et je m’avance vers la porte d’entrée toujours en berçant Lucy dans l’espoir qu’elle finisse par se calmer, sans son doudou préféré. « Regarde ma chérie, mamie et papy sont là pour te voir. » Mais elle s’en fiche, elle veut son doudou. Je referme la porte derrière eux et ma mère a un grand sourire aux lèvres malgré les pleurs de Lucy. « C’est Lena ? » Erreur légitime de sa part, les deux se ressemblent tellement qu’il est difficile de les distinguer. Je secoue négativement la tête avant de lui répondre. « Non, c’est Lucy. » Instinctivement ma mère avance les bras vers moi pour que je lui confie ma fille, ce que je fais sans aucune inquiétude, je sais qu’avec elle, elle est en sécurité. Et en à peine une minute Lucy commence à se calmer. « Où est Alex ? Comment elle va ? Et toi, comment tu te sens ? » Je ne sais pas comment elle a fait pour calmer Lucy si vite, mais ça ne m’aide pas à me sentir à la hauteur en tout cas. « Ça va, fatigué mais ça va. Alex arrive elle est en haut. » Et puis elle va forcément descendre quand elle réalisera que Lucy ne pleure plus, en se demandant comment j’ai fait pour la calmer. Sauf que tous les mérites reviennent à ma mère.
BE MY ONCE IN A LIFETIME. LYING ON YOUR CHEST IN MY PARTY DRESS I'M A FUCKING MESS BUT I. OH, THANKS FOR THE HIGH LIFE. BABY, IT'S THE BEST, THAT'S A TEST AND YES, NOW I'M HERE WITH YOU AND I WOULD LIKE TO THINK THAT YOU WOULD STICK AROUND. YOU KNOW THAT I'D JUST DIE TO MAKE YOU PROUD. THE TASTE, THE TOUCH, THE WAY WE LOVE, IT ALL COMES DOWN TO MAKE THE SOUND OF OUR LOVE SONG
Ma vie a changé, définitivement et pour le meilleur même si parfois, alors que Lucy pleure pour la troisième fois de la nuit pour réclamer le sein, je n'ai qu'une envie dormir, je les regarde et j'en oublie pendant quelques temps la grosse fatigue que je ressens et qui semble ne plus me quitter. Dormir c'est désormais impossible, du moins plus comme je pouvais le faire avant et entre ça et la fatigue déjà accumulée durant la fin de la grossesse, j'ai parfois l'impression d'être à bout de force et ce n'est pas les quelques siestes qu'elles nous autorisent à faire qui me permette de récupérer vraiment. Et pourtant Caleb en fait beaucoup pour elles et pour moi alors qu'il est tout aussi fatigué que moi. Mais je crois qu'on est encore dans notre bulle de bonheur, du moins je le suis et ça aide à gérer le manque de sommeil vraiment. Et l'avantage d'être si fatiguée, c'est que je manque même de force pour me prendre trop la tête, alors je profite de mes filles, de ma famille simplement en essayant de faire au mieux chaque jour.
« T’as pas vu le doudou de Lucy ? » Je sors à peine de la douche au moment ou j'entends Caleb m'interpeller. « Elle l'avait quand je lui ai donné le sein tout à l'heure, il doit pas être loin. » Je pensais avoir quelques minutes pour moi, pour me préparer avant la venue de ses parents, et après avoir donné le sein à Lucy, je pensais vraiment avoir un peu de temps, mais je dois me faire à cette idée, depuis que les filles sont nées, prendre plus de quinze minutes pour soit c'est presque impossible, j'ai déjà eu le temps de prendre une douche, et c'était clairement indispensable pour m'aider à me réveiller. J'entends Lucy qui se met à pleurer avec plus de conviction et je comprends que trouver le doudou devient ma priorité numéro un, tant pis pour le maquillage, et tout le reste. « Il n’y a que celui que ma mère leur a ramené à la maternité qui la calme quand elle est comme ça, mais je ne le trouve pas. Il est pas dans notre chambre. » Les cheveux encore trempés, enroulés dans une serviette, je pars à la recherche du doudou de ma fille, tout en m'habillant. Nouveauté aussi depuis que j'ai des enfants, être multi-tâche est un atout plus qu'appréciable, voir même presque indispensable. Caleb est descendue avec Lucy, et je cherche ce doudou partout tout en entendant ma fille pleurer de plus belle. Et je ronchonne après ce fichu doudou qui semble avoir disparu, alors que c'est clairement pas le moment. Je finis de me préparer, attachant mes cheveux comme je le peux tout en me creusant la tête pour me souvenir du dernier moment ou j'ai vu le doudou de ma fille. Et dans un éclair de lucidité qui vient de nul part, je me rappelle l'avoir posé dans le placard des filles en choisissant leurs vêtements avant de filer à la douche. Caleb pouvait toujours le chercher. Je pourrais mettre ça sur le dos de la fatigue, sans doute, mais c'est aussi un peu mon côté tête en l'air ça, mais le principal c'est que j'ai retrouvé le doudou de Lucy et je m’apprête à le crier à Caleb, sauf que je me rappelle au dernier moment que si Lucy hurle, Lena elle dort dans la chambre juste à côté de celle ou je suis actuellement, et il est hors de question de la réveiller. Je passe quand même la voir quelques secondes, je m’assure qu’elle soit bien installée, qu'elle respire bien aussi, et après avoir allumé le baby-phone, je quitte notre chambre. C’est à ce moment que je me rends compte que je n’entends plus Lucy pleurer. C’est calme d’un coup et c’est si rare que ça me surprends presque. Je fronce les sourcils tout en cherchant à comprendre comment Caleb a pu calmer notre fille. Ça ne peut pas être grâce au doudou puisque c’est moi qui l’ai dans les mains. Ça ne peut pas être parce qu'il est en train de la nourrir. Ça ne peut pas non plus être la tétine Lucy n'ait pas trop fan à l’inverse de Lena. Alors je me demande par quel miracle il a réussi à apaiser notre fille, intriguée je descends rapidement les escaliers, que c’est agréable de ne plus être essoufflée au moindre mouvement. Le doudou en main, je les retrouve, ma fille, mon homme et mes beaux-parents dans le salon en train de s'installer et je découvre rapidement que celle qui a su calmer notre fille, c’est Mary ma belle-mère. Et je me sens un peu nulle de voir qu’elle s’en sorte mieux que moi avec ma propre fille, mais j’apprécie tellement le calme que je choisis d'en profiter parce qu'il est devenu si précieux depuis leur naissance. Je m'avance vers eux pour les rejoindre et je parle doucement comme si j'avais peur de déranger ma fille qui vient de se calmer. « Bonjour. C’est donc vous le remède miracle pour calmer Lucy. Je crois qu’on va être obligés de vous garder avec nous. » Je souris aux parents de Caleb. Je n’ai jamais été vraiment à l’aise avec eux, du moins avant la grossesse, nos rapports n’avaient jamais été vraiment développés. Mais depuis l’annonce de ma grossesse et depuis la naissance des filles, j’ai eu l’occasion de vraiment passer du temps avec sa mère et finalement aussi surprenant que ce soit, j’apprécie sa présence et je crois qu’elle a fini par m’apprécier aussi, du moins je l’espère. Je n'ai plus ma mère pour me guider, je n'ai pas de figure maternelle vers qui me tourner et je commence à me sentir un peu plus à l'aise avec elle, au point d'avoir déjà osé lui demander des conseils. Et malgré nos différences, nous avons les filles en commun, Caleb aussi, toute les deux nous voulons qu'il soit heureux, et je suis désormais, la mère de ses petites-filles, et la future femme de son fils aussi, ça doit sans doute jouer un peu sur le lien que nous avons, ou que nous sommes en train de créer. « Klaus, ça ne vous dérange pas de nous laisser votre femme pour les, disons, douze prochains mois ? J'espère qu'elles feront enfin leurs nuits d'ici là, mais s'il vous plaît, dites moi qu'on pourra redormir un jour. » Je plaisante un peu, même si très sincèrement j'espère qu'elles feront rapidement leur nuit, et que Lucy ne va pas réclamer le sein toutes les deux, trois heures pendant plusieurs mois surtout la nuit. Je m’approche de Mary qui s'est installée avec Lucy dans les bras, pour donner le doudou à ma fille, ce fameux doudou qu’elle a réclamé mais maintenant qu’elle a sa grand mère visiblement ça n’est plus aussi important. Je regarde Lucy si calme, et je souris, caressant du bout des doigts son front. C’est dingue comme je souris d’ailleurs depuis qu’elles sont là. Malgré la fatigue, malgré tout ce qu’elles demandent d’attention et d’organisation, malgré le fait que j'ai l'impression de n'avoir plus une seconde pour moi, dès que je les regarde, je me sens comblée. Et à chaque fois je me dis qu’elles sont à moi et je vous assure que c’est une pensée assez folle de les voir chaque jours et de se dire qu’elles n’existaient pas il y a de ça quelques mois, parce qu’aujourd’hui elles sont le centre de ma vie. « Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps de me préparer correctement, mais je suis ravie de vous voir. » Je sais qu'elle ne me tiendra pas rigueur de mes cheveux encore humides, attachés de manière assez sommaire, ni même de mon manque de maquillage, mais je tiens à le préciser. « Je suis passée par là, je sais que ce n'est pas simple, tu n'as pas à t'excuser vraiment, comment tu vas ? » Je m'assoies sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel est assit Caleb, et ma main glisse dans ses boucles plus longues qu'à l'accoutumée, et je regarde sa mère qui berce Lucy avant de lui répondre. « Je n'ai jamais été aussi fatiguée de ma vie je crois. Mais ça va, elles sont si belles qu'elles arrivent à me faire oublier qu'elles ont décidé de nous priver de repos chacune leur tour. ». Lucy semble si calme à ce moment précis, Lena dort et je me tourne vers Caleb en souriant. « Chéri, regarde ta mère gère très bien, on devrait s'éclipser discrètement et dormir, juste dormir plus de trois heures sans interruption. » Je ne suis pas sérieuse, et ça s’entend à ma voix, et ça ne serait pas possible de toute façon puisque j'allaite Lucy, mais pourtant j'ai presque envie de prendre la main de Caleb et de rejoindre notre lit. A défaut de le traîner jusqu'au lit avec moi, je reste la assisse sur l'accoudoir quelques minutes, avant de me lever et de leur proposer à boire, parce qu'à défaut d'avoir une tête présentable, je me dois de bien recevoir mes beaux-parents quand même.
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Maintenant je comprends pourquoi perdre le doudou préféré est la plus grande hantise de tous les parents. Il m’est impossible de retrouver celui que ma mère a offert à Lucy et pourtant c’est particulièrement de celui-là qu’elle s’est entichée. Elle pleure, et je sais que si j’essaie de l’apaiser avec un autre doudou elle ne l’acceptera pas. Elles ont déjà leur petit caractère les filles, elles savent se faire entendre lorsqu’elles jugent que c’est nécessaire et je sais que ça, elles le tiennent de leur mère c’est une certitude. « Elle l'avait quand je lui ai donné le sein tout à l'heure, il doit pas être loin. » Je l’ai pourtant cherché partout mais rien n’y fait, je ne le trouve pas et je commence à désespérer. Je m’en veux presque de déranger Alex avec ça alors qu’elle vient à peine de sortir de la douche, elle n’est même pas encore entièrement habillée, une serviette est enroulée autour de ses cheveux et elle se met à chercher le doudou avec moi. Toujours avec Lucy dans les bras, j’essaie de la bercer et de lui calmer doucement pour la calmer, mais ça ne change rien. Je descends pour partir à la recherche du doudou perdu dans le salon en espérant sincèrement l’y trouver mais toujours rien. Mais heureusement c’est tout autre chose qui finit par la calmer ; l’arrivée de mes parents. Au moment où elle se retrouve dans les bras de ma mère il ne lui faut que quelques secondes pour réussir à se calmer. Forcément, je me demande comment elle a fait, si j’ai fait quelque chose de mal avec ma fille. Parce qu’habituellement j’arrive à la calmer assez facilement mais aujourd’hui tout ce que j’ai essayé n’a fait que se solder par un échec. « Bonjour. C’est donc vous le remède miracle pour calmer Lucy. Je crois qu’on va être obligés de vous garder avec nous. » Alors que je suis debout à côté de ma mère, caressant délicatement la joue de Lucy tout en la fixant un sourire aux lèvres, je relève les yeux vers Alex quand je l’entends arriver. « Où est Lena ? Elle dort ? » Je lui réponds par un simple signe de tête alors que mes yeux se baissent sur les mains d’Alex qui tiennent le fameux doudou dont Lucy ne semble plus avoir besoin mais qu’elle aime toujours avoir avec elle. Alors je m’avance un peu vers elle pour lui prendre le doudou et j’en profite pour la remercier avant de l’embrasser sur la joue. Je donne à Lucy son doudou et tout de suite, je vois son visage s’illuminer, j’en viens même à me demander ce qu’elle lui trouve de si spécial à ce doudou. « Klaus, ça ne vous dérange pas de nous laisser votre femme pour les, disons, douze prochains mois ? J'espère qu'elles feront enfin leurs nuits d'ici là, mais s'il vous plaît, dites moi qu'on pourra redormir un jour. » Je suis de nouveau subjugué par Lucy, son visage apaisé et son sourire, tellement que je n’écoute même pas Alex parler à mon père. « Je suis sûr qu’elle se ferait un plaisir de rester avec vous quelques jours en plus tu sais. » Je finis par m’asseoir et je ne pense même pas à offrir quelque chose à boire pour mes parents. Je n’y pense pas certainement parce que je suis complètement à côté de la plaque avec tout ce manque de sommeil. Et pourtant ce n’est que le début, je sais qu’on en a pour plusieurs mois à vivre à ce rythme soutenu. Pour moi les choses devraient être encore plus compliquées quand je vais être obligé de reprendre le travail. Mais j’essaie de ne pas penser à tout ça et je me concentre sur l’instant présent. Sur Alex qui vient de s’asseoir à côté de moi sur l’accoudoir et une de mes mains se pose sur sa cuisse alors qu’elle s’adresse à mes parents. « Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps de me préparer correctement, mais je suis ravie de vous voir. » Je relève les yeux vers elle et je lâche par la suite un petit rire, secouant la tête de droite à gauche d’un air amusé. « T’as pas besoin de te maquiller pour être très belle, tu le sais. » Ma main est sur sa cuisse alors que la sienne dans mes cheveux. Mes doigts caressent doucement sa cuisse alors que je regarde ma mère bercer Lucy, un petit sourire collé aux lèvres. « Je n'ai jamais été aussi fatiguée de ma vie je crois. Mais ça va, elles sont si belles qu'elles arrivent à me faire oublier qu'elles ont décidé de nous priver de repos chacune leur tour. » Mon sourire s’agrandit en entendant Alex dire à quel point nos filles sont belles. Parce que c’est vrai, elles le sont. Elles vont ressembler à leur mère c’est sûr et je leur souhaite réellement. « Caleb a fait ses nuits assez vite, peut-être que ça sera pareil pour elles. » Et pourtant je savais à quel point avoir des jumelles est une chose compliquée mais je vous assure que je n’étais pas préparé à dormir aussi peu toutes les nuits. « Chéri, regarde ta mère gère très bien, on devrait s'éclipser discrètement et dormir, juste dormir plus de trois heures sans interruption. » Encore une fois, c’est la voix d’Alex qui me ramène à la réalité. Je redescends sur terre, ma tête se tourne vers Alex, puis vers ma mère et Lucy pour laisser mon attention se porter de nouveau sur Alex. « Arrête dis pas ça, ma mère va croire que t’es sérieuse et elle va nous demander d’aller nous coucher. » Je me lève en même temps qu’Alex pour reprendre Lucy dans mes bras. Elle s’est endormie alors je monte avec elle pour la coucher avec sa sœur. Je la borde bien et avant de quitter la chambre, je les embrasse toutes les deux sur le front et je redescends, rejoignant Alex dans la cuisine. « Elles dorment toutes les deux. » Je l’embrasse une nouvelle fois sur la joue et je l’aide à faire couler le café et je fais un thé pour ma mère sachant très bien qu’elle en boit un généralement l’après-midi. « Tu veux boire quoi ? Va t’asseoir je m’occupe de tout. Repose-toi un peu. » Je lui vole un baiser, je la pousse un peu à rejoindre mes parents au salon. On est tous les deux fatigués, certes, mais moi je veux qu’elle se repose un maximum c’est le plus important. Parce qu’elle cumule la fatigue qu’elle avait déjà en fin de grossesse et celle du manque de sommeil de ces derniers jours. Je mets un peu de gâteaux dans un plat et je ramène tout sur un plateau, servant à tout le monde sa boisson. Je reprends ma place à côté d’Alex et je reprends la parole. « C’est quoi ton secret pour avoir réussi à calmer aussi vite Lucy ? » La question est directement adressée à ma mère qui a réussi l’exploit de calmer notre fille en à peine une minute. C’est assez dingue, mais ça montre surtout qu’il y a quelque chose que je ne faisais pas bien.
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Je viens de rejoindre Caleb, et ses parents dans notre salon avec le doudou retrouvé même si visiblement notre fille n'en a plus réellement besoin. Dans les bras de sa grand-mère, elle s'est calmée et je réalise que j'ai encore beaucoup à apprendre parce qu'elle, elle y arriver là ou moi je galère à calmer les pleurs de mes propres filles. J'essaye de sociabiliser avec mes beaux-parents, et de plaisanter un peu avec Klaus, chose que je fais rarement quand même, alors que Caleb semble toujours aussi mignon et concentré à admirer notre fille. « Peut-être que quand Caleb reprendra le travail j'oserais faire appel à vous parce que j'appréhende un peu. » Et là je ne plaisante pas parce que me retrouver seule avec deux bébés à gérer, je ne suis clairement pas prête, pas prête du tout. On finit par s’asseoir tous ensemble, Lucy toujours dans les bras de Mary, je souffle un peu après une matinée agitée durant laquelle je n'ai même pas eu le temps de me préparer correctement pour recevoir ses parents. Caleb ne semble pas déranger par mes cheveux encore humides et l'absence de maquillage. « T’as pas besoin de te maquiller pour être très belle, tu le sais. » Je dépose un baiser furtif sur sa joue tout en jouant avec ses boucles alors qu'il caresse ma cuisse. Ce petit moment à souffler un peu est appréciable et je discute avec Mary qui à défaut de me complimenter comme le fait son fils, me rassure un peu. Elle comprends, elle est passée par là elle aussi. Des jumelles, elle connaît, la fatigue, les pleurs, et tout l'attention que demande deux bébés. C'est intense, tout est intense, la fatigue bien sur mais heureusement le bonheur et l'amour qu'elles me font ressentir aussi et ça vaut le coup. Même si j'espère quand même sincèrement pouvoir réussir à dormir plus de deux heures d'affilées. « Caleb a fait ses nuits assez vite, peut-être que ça sera pareil pour elles. » Au moment où j’entends Mary parler de Caleb bébé, je réalise que je ne sais rien de cette période pour moi. Je ne sais pas si j’ai fais mes nuits rapidement. Je ne sais pas quel genre de bébé j’étais. Je ne sais pas si j’étais calme ou agitée. Si j’étais plutôt un bébé facile ou un bébé ingérable. Je n’en sais rien et je ne le saurais jamais. Devenir mère, forcément que ça ravive certains souvenirs et surtout certains manques. Le manque de ma propre mère, le manque de relation avec ma famille, quand je vois comme la famille de Caleb semble déjà avoir adopté nos filles et comme elles sont déjà gâtées par les Anderson, forcément que ça me montre tout ce que ma famille n’est pas. Pas présente. Pas soutenant. Pas aimante. Pendant un instant je me demande même si mon père sait pour la naissance des filles, et au fond, je crois que je ne veux même pas de réponses à cette question. Je dois tirer un trait sur ma famille, sur lui et sur le reste. Accepter le fait que mes questions devront rester sans réponses. Et à défaut de savoir comment moi j’étais bébé, je me raccroche à ce que la mère de Caleb nous dit. « J’espère qu’elles tiendront de toi alors. » Je glisse ses mots accompagnés d’un léger sourire, je ne veux pas que mes émotions viennent gâcher ce moment, et eux ils n'y sont pour rien. Ils sont là et je ne peux pas le leur reprocher au contraire, je sais que c'est important pour eux, pour Caleb et pour nos filles, il n'y a qu'à voir comme Lucy est calme dans les bras de sa grand-mère pour s'en rendre compte. Je sais qu'à défaut de pouvoir compter sur mes parents, je vais pouvoir compter sur ceux de Caleb pour nous aider avec les filles et qu'elles auront la chance d'avoir une grand-mère et un grand-père présents pour eux. C'est d'ailleurs en plaisantant que je fais ce constat à voix haute, en voyant ma fille endormie et si paisible dans les bras de Mary, et moi aussi j'aimerais tellement dormir aussi à ce moment, mais je sais que c'est pas encore pour maintenant, ni même pour les jours à venir que je vais avoir le droit à une vraie nuit de sommeil. « Arrête dis pas ça, ma mère va croire que t’es sérieuse et elle va nous demander d’aller nous coucher. » Peut-être que je le suis en plus. Mais non, ils viennent d'arriver et même si on est fatigué, même si je suis réellement épuisée, j'ai aussi besoin de contact social avec des adultes avant de devenir gaga devant mes filles. Je finis par me lever pour servir à boire à tout le monde et Caleb se lève aussi mais pour s'occuper de notre fille. Il me retrouve dans la cuisine quelques minutes après et il m'embrasse sur la joue, je profite que nous soyons juste nous et que le café coule, pour l'embrasser et me blottir dans ses bras quelques secondes, les yeux fermés juste quelques instants. Je suis épuisée et à ce moment de la journée c'est peut-être pire encore, quand enfin le calme se fait dans la maison. « Tu veux boire quoi ? Va t’asseoir je m’occupe de tout. Repose-toi un peu. » Je lui montre mon verre déjà prêt, un simple sirop à l'eau. « Tu sais que tu es drôle chou, me reposer, on a tout les deux renoncer à ce droit quand tu m'as mis en cloque de jumelles. » Je lui souris, avant de quitter la cuisine, mon verre en main, non sans l'avoir embrassé une dernière fois avant de rejoindre ses parents.
On est de retour tout les quatre dans notre salon, entre adultes. Pas de pleurs, pas non plus de petits yeux pour nous faire fondre non plus, juste quatre adultes, dont deux très fatigués. Caleb a apporté des gâteaux et je n'attends que quelques secondes, par politesse, avant de me jeter dessus. Et je compense un peu le manque de sommeil, par le sucre, de tout façon j'ai encore beaucoup à perdre de la grossesse, alors je peux bien me faire plaisir. Et j'écoute Caleb demander à sa mère comment elle a pu calmer Lucy si vite et je l'écoute parce que sincèrement si elle a une réponse à nous donner, je la veux ! « Tu sais s’il y avait une technique secrète qui marchait à tout les coups tout les parents payeraient chers pour l’avoir. Y’a pas de secret, j’étais calme, détendue, quand je l’ai prise, mais tu sais se sentir dépassé par les pleurs de son enfant, se stresser et ne pas réussir à les calmer c’est le lot de tout parents. Souviens-toi comme tes sœurs pleuraient elles aussi. Mais même si vous êtes fatigués tout les deux, vous avez l’air de vous sortir très biens. » Je sais qu’elle dit ça par gentillesse, Mary c’est la gentillesse incarnée. C’est d’elle que Caleb tient sa douceur, son besoin de protéger et de faire en sorte que ses proches se sentent bien. Mais je sais qu’elle a sans doute raison, parce qu’elle a de l’expérience et parce que je peux confirmer que sentir son bébé pleurer dans ses bras peut vite devenir stressant quand il n’y a pas de raisons valables à ses pleurs. Je quitte mon accoudoir peu confortable et je m’assoie à côté de Caleb, enfin plus précisément sur lui vu la taille du fauteuil mais si habituellement me coller à lui est loin d’être un problème, j’essaye de rester quand même dans une attitude convenable devant les parents de Caleb. « Vous n’avez jamais eu peur de ne pas réussir à donner autant de temps et d’affections à vos deux filles. » C’est sans doute une pensée bête, une pensée que seule une mère ayant eu des jumeaux pourrait éventuellement comprendre et ça tombe bien Mary a eu des jumelles elle aussi. Avec Caleb on essaye vraiment d’avoir chacun nos moments privilégiés avec nos filles, mais je donne tellement de temps à Lucy avec l’allaitement que j’ai parfois l’impression de ne pas avoir autant de temps à donner à Lena et je me sens mal de penser ainsi. Et si elle venait à le ressentir ? Être mère c’est aussi faire face à pleins de doutes à ce qu’il parait et Mary est l’une des rares personnes auprès de qui je peux évoquer tout ça. Alors je le fais, même si je me sens pas toujours à l’aise de me dévoiler ainsi. « Bien sur que si. C'est normal surtout que tu vas vite voir qu'elles n'ont pas les même besoins et que tu auras beau vouloir ne faire aucune différence, tu seras bien obligée parce qu'elles ne réclameront pas la même chose, pas la même attention. Si tu savais comme on a eu du mal à gérer avec Klaus au début et pourtant on avait déjà l'expérience avec Caleb et Primrose, alors Alex ne te prends pas trop la tête avec ça, je vois comme vous les regardez toutes les deux et je sais que vous avez tout les deux assez d'affections pour deux bébés. » Bien calée contre Caleb, j'écoute sa mère, me rassurer, m'expliquer et c'est ce genre de conversation que je ne pensais jamais avoir avec elle, ou avec personne d'ailleurs. Mais ça fait du bien de l'entendre me conseiller, nous rassurer aussi et pendant qu'elle parle j'en profite pour piquer une gorgée du café de Caleb, bien serré, ne m'autorisant pas encore à replonger totalement dans ce breuvage qui me serait pourtant bien utile en ce moment, je me contente de me servir dans la tasse de Caleb. Je laisse ma tête retomber sur son épaule quelques secondes durant lesquelles j'ai presque l'impression de somnoler, mais je me redresse regardant les parents de Caleb face à nous. Et, je repense aux mots de Mary quelques minutes plus tôt, et j'ai subitement envie d'en savoir plus sur Caleb et ce qu'il aimait bébé, ce qui le calmait, ce qui l'aidait à s'endormir. « Il était comment bébé Caleb ? » Cette question risque de les étonner, puisque l'on était en train de parler des jumelles et de la difficulté de réussir à avoir du temps pour chacune d'elles, mais au fond de moi, j'ai vraiment envie d'en savoir plus sur lui, sur ses petites habitudes, sur des détails insignifiants peut-être mais qui pourrait se retrouver chez les filles. « Il y avait quelque chose qu'il aimait particulièrement, qui l'apaisait ? Peut-être que ça peut nous aider pour la suite. » Je veux vraiment être une bonne mère, et je sais au fond qu'il n'y a pas de recette miracle, mais s'il y a encore quelques années, j'aurais refusé de demander de l'aide, cette fois, je prends toute l'aide que je peux, je prends aussi tout les conseils que l'on veut bien me donner. Parce que je veux être à la hauteur pour elles, et leur offrir le meilleur.
"Be my once in a lifetime. Lying on your chest, in my party dress I'm a fucking mess but I. Oh, thanks for the high life. Baby, it's the best, that's a test and yes, now I'm here with you and I would like to think that you would stick around. You know that I'd just die to make you proud. The taste, the touch, the way we love, it all comes down to make the sound of our love song."
La présence de mes parents chez nous est presque devenue habituelle depuis la naissance des filles. Ils passent beaucoup de temps avec nous, et je ne sais pas si c’est dans l’idée de nous aider ou bien simplement parce qu’ils ont envie de passer du temps avec leurs petites-filles mais dans tous les cas les savoir disponibles et présents me rassure quelque peu. Ça faisait même très longtemps que je ne les avais pas vu autant de fois en si peu de temps, depuis que j’ai quitté Warwick pour Brisbane je les vois forcément beaucoup moins souvent mais je les appelle toujours plusieurs fois par semaine. Mais aujourd’hui ils sont là, avec nous, et heureusement puisque j’étais bien incapable de réussir à calmer et apaiser ma propre fille. Et forcément ça me pousse à me poser des questions sur mon rôle de père que je ne semble pas capable de remplir à la perfection. Pas comme j’aurais aimé du moins. Quand Alex dit à mes parents appréhender le moment où je devrais reprendre le travail, je réalise que oui, je vais devoir dans quelques semaines retourner au restaurant. Et si habituellement c’est une pensée qui ne me dérange pas, aujourd’hui je n’en ai pas envie du tout. J’ai envie de rester à la maison pour profiter de mes filles, m’occuper d’elles et passer du temps avec Alex. Depuis la naissance des filles j’ai toujours cette impression de l’aimer encore plus qu’avant et je suis sûr que je la regarde toujours avec des yeux remplis d’amour et de bonheur. Parce qu’elle me rend heureux. Lucy et Lena me rendent heureux et s’il y a un peu plus d’un an on m’avait expliqué à quoi ressemblerait ma vie aujourd’hui je n’y aurais clairement pas cru. J’ai l’impression de revenir de loin. De très loin. Et je pense que ce n’est de toute façon pas qu’une impression mais une réalité. J’avais même tiré un trait sur tout ça, ne pensant pas pouvoir l’obtenir un jour et surtout persuadé de ne pas le mériter. Et puis Alex est revenue dans ma vie et même si les choses ont été compliquées entre nous je pense qu’on a enfin trouvé notre bonheur à tous les deux. « Vous savez que si un jour vous vous sentez vraiment trop fatigués vous pouvez passer à la ferme et nous laisser les filles pour un ou deux jours. Pour que vous puissiez en profiter pour vous reposer. » Je m’imagine laisser Lucy et Lena quelque part et cette idée me semble inconcevable. Pourtant on parle bien de mes parents et oui je leur fais confiance les yeux fermés. Mais laisser mes filles une journée entière ? Une nuit ? Deux jours ? Non, c’est impossible pour moi. Je leur souris doucement pour les remercier mais garde pour moi cette pensée, le fait que jamais je ne les garderais éloignées de moi si longtemps. Ou du moins pas tout de suite. Pas avant quelques semaines voire même quelques mois. « J’espère qu’elles tiendront de toi alors. » Alex me dit, en souriant doucement et je lui réponds en lui rendant son sourire dans un premier temps mais également en lâchant un petit rire amusé. « Vu l’énergie qu’elles semblent déjà avoir, elles tiennent plus de toi bébé. On le sait déjà. » Elles pleurent beaucoup, elles s’agitent, elles semblent déjà avoir leur petit caractère alors qu’elles ne sont nées que depuis un peu plus d’une semaine. Lucy semble s’être endormie à poing fermé alors je me lève pour la coucher aux côtés de sa sœur Lena en prenant bien soin de vérifier que le baby-phone est bien avec nous au salon. Je rejoins Alex dans la cuisine qui est en train de nous préparer à boire à tous. « Tu sais que tu es drôle chou, me reposer, on a tout les deux renoncer à ce droit quand tu m'as mis en cloque de jumelles. » De triplés, même à la base. Mais je garde cette pensée pour moi et je lui rends son sourire, je n’ai même pas le temps de lui répondre quoique ce soit qu’elle a déjà quitté la pièce pour rejoindre mes parents dans le salon. Même si nous en parlons peu, bien sûr que depuis la naissance il m’est arrivé de penser à ce troisième enfant dont nous ne connaissons rien. Ni même son sexe, mais oui, j’y pense et elle aussi très certainement.
Je donne à ma mère son thé et à mon père son café alors que je reprends ma place, ma tasse à la main tout en questionnant ma mère sur ses talents pour calmer ses petites-filles. J’écoute sa réponse qui ne m’aide pas vraiment beaucoup mais elle nous dit qu’on se débrouille bien. Même si je pense qu’elle essaie simplement de nous rassurer je garde quand même ses mots dans un coin de ma tête et alors qu’Alex semble lancée dans une conversation avec mes parents je suis moi, complètement déconnecté. Je pense à autre chose mais je les entends parler sans réellement me concentrer sur leurs mots. Comme bien souvent c’est ma mère et Alex qui monopolisent les prises de parole. Elles sont toutes les deux aussi bavardes l’une que l’autre et je commence vraiment à me demander pourquoi toutes les femmes sont aussi bavardes ? Alex parle tout le temps, ma mère aussi. Eve a toujours quelque chose à dire et avec elle le silence n’est très courant et Victoria était comme sa meilleure amie. Elle aussi elle parlait tout le temps. Alex a quitté l’accoudoir pour s’asseoir sur mes genoux, mon bras s’entoure autour de sa taille pour la ramener un peu plus contre moi alors que j’écoute toujours à moitié leur conversation. Je me ronge les ongles alors qu’Alex prend ma tasse de café pour en boire quelques gorgées. Je la laisse faire, je me suis habitué maintenant et une fois la tasse de nouveau entre mes mains j’en bois moi aussi un peu alors que mon autre main caresse du bout des doigts la cuisse d’Alex et je semble redescendre à nouveau sur terre en entendant mon prénom sortir de la bouche d’Alex. « Il était comment bébé Caleb ? Il y avait quelque chose qu'il aimait particulièrement, qui l'apaisait ? Peut-être que ça peut nous aider pour la suite. » Je termine mon café et le repose sur la table basse alors que ma main se pose sur celle d’Alex, jouant un peu avec bague en plastique qu’elle porte à l’annuaire, cette bague venant de Nouvelle-Zélande représentant d’une manière assez peu sérieuse notre engagement l’un envers l’autre. Représentant nos fiançailles. « Il était assez calme la nuit mais par contre il pleurait beaucoup la journée. À deux mois il faisait déjà des nuits de presque six heures. Par contre il était insupportable quand il faisait ses dents. Il a dit son premier mot à onze mois et ses premiers pas à douze mois. C’était un bébé assez calme honnêtement, il était plutôt discret comparé à ses sœurs. Lui c’était son doudou girafe qui l’apaisait, et sa tétine préférée. Oui parce que c’était une tétine et pas une autre. Il était assez exigeant sur certains points quand même. » L’entendre parler de moi bébé m’amuse un peu, parce que j’ai l’impression que je n’ai pas changé sur certains points. Calme, discret, exigeant. « Voilà, je te l’avais dit que les filles tiennent plus que toi. Malheureusement. » J’insiste sur le malheureusement parce que c’est une conversation que nous avions tous les deux déjà eue avant la naissance, nous espérions que les jumelles aient plus de mon caractère que celui d’Alex. Parce que je suis largement plus facile à vivre, soyons honnête. Et elles nous le prouvent puisque j’entends des pleurs provenant du baby-phone. « J’y vais. » Je lui dis doucement à l’oreille, et je la laisse se lever pour me laisser monter pour partir voir nos filles. Cette fois c’est au tour de Lena. Je la prends avec moi et pars la changer, elle pleure toujours et en regardant l’heure je me rends compte qu’elle doit certainement avoir faim alors je descends avec elle. « Tu voulais te faire voir toi aussi, hein ? » Je lui parle d’une voix douce et une fois dans le salon je propose à mon père de prendre sa petite fille dans ses bras le temps que je prépare son biberon et il accepte sans hésiter. Je le vois sourire en regardant Lena et il la berce pour la calmer, il lui donne sa tétine mais pour le coup je sais qu’il pourra faire tout ce qu’il veut il ne pourra pas l’apaiser parce que cette fois ; elle a faim.
BE MY ONCE IN A LIFETIME. LYING ON YOUR CHEST IN MY PARTY DRESS I'M A FUCKING MESS BUT I. OH, THANKS FOR THE HIGH LIFE. BABY, IT'S THE BEST, THAT'S A TEST AND YES, NOW I'M HERE WITH YOU AND I WOULD LIKE TO THINK THAT YOU WOULD STICK AROUND. YOU KNOW THAT I'D JUST DIE TO MAKE YOU PROUD. THE TASTE, THE TOUCH, THE WAY WE LOVE, IT ALL COMES DOWN TO MAKE THE SOUND OF OUR LOVE SONG
« Vous savez que si un jour vous vous sentez vraiment trop fatigués vous pouvez passer à la ferme et nous laisser les filles pour un ou deux jours. Pour que vous puissiez en profiter pour vous reposer. » Je suis fatiguée, mais genre vraiment beaucoup et pourtant, je ne me vois pas être capable de me reposer sans mes filles. C'est peut-être fou parce que c'est essentiellement à cause d'elles que je ne peux plus dormir correctement, mais sans elles, je ne pense pas réussir à pouvoir dormir finalement. Et pourtant, je fais confiance à sa mère, elle me l'a déjà prouvé plusieurs fois depuis la naissance des filles, elle est sans aucun doute bien plus douée que moi avec des bébés, bien plus expérimentées aussi et je sais que Lucy et Lena seraient entre de bonnes mains. Mais, les laisser, c'est actuellement inenvisageable, j'ai besoin de les savoir avec nous, avec moi ou avec Caleb, mais toujours l'un de nous avec elles, pour les protéger et s'assurer qu'il ne leur arrive rien. Et puis pour Lucy qui est nourrit exclusivement aux seins, c'est pour le moment impossible de me séparer d'elle, une excuse plutôt bonne pour expliquer que pour l'instant je ne souhaite pas leur laisser pour un jour entier. « Avec l'allaitement c'est compliquée de vous les laisser à la ferme, mais peut-être qu'on pourra commencer par quelques heures ici à la maison. » Quelques heures, deux heures pour être précise, est-ce que je peux envisager de les laisser deux heures à quelqu'un d'autre que Caleb ? Je sais pas du tout, mais je sais qu'on a le temps d'y réfléchir et peut-être d'en parler aussi, parce que c'est pas quelque chose que je déciderai toute seule, pas pour tout ce qui concerne nos filles. Et quand on laissera nos filles, ce sera quand on l'aura décidé tout les deux, quand on sera prêt et pour le moment je ne le suis pas. Et au lieu de les laisser pour une nuit, je vais espérer qu'elles fassent leurs nuits assez vite, ou du moins qu'elles se réveillent moins souvent pour que nous puissions dormir plus de deux heures d'affilées. Caleb a fait ses nuits tôt, alors j'ai un peu d'espoir, même si elles sont deux, ce qui rends les choses un peu plus compliquées. Surtout si elles ne ressemblent pas à Caleb et qu'elles suivent leur propre route au niveau du sommeil et de pleins d'autres choses. « Vu l’énergie qu’elles semblent déjà avoir, elles tiennent plus de toi bébé. On le sait déjà. » Peut-être, peut-être pas, si ça se trouve j'étais un bébé super calme. Ce qui est sur c'est que je ne devais pas recevoir autant d'amour qu'on essaye d'en donner aux filles et je sais pas si ça fait une différence ou pas mais j'espère vraiment qu'elles ne seront, finiront, pas comme moi. « Tu devrais pas trouver ça drôle. On va tellement galérer chéri. » A mon tour de lâche un petit rire suite à ma remarque, et je le regarde s'occuper de Lucy. J'aime toujours autant le regarder avec l'une de nos filles dans les bras, et quand il est allongé dans notre lit, avec les deux filles sur lui, c'est une vision tellement parfaite. J'ai ma propre famille avec lui et j'en suis vraiment heureuse. C'est un papa tendre, affectueux, gaga avec ses filles, mais il est tellement investi dans ce rôle, que je sais que même si nos filles ont un caractère compliqué, elles auront des repères et des valeurs solides sur lesquelles se construire grâce à Caleb. Parce qu'il a eu tout ça, une famille, des parents sur qui il a pu compter et sur qui il peut encore compter aujourd'hui. Et ils sont là avec nous, en soutien pour nous dans la découverte de notre nouveau rôle de parents. Les filles sont couchées toutes les deux, elles dorment et c'est assez rare finalement qu'elles soient endormies en même temps et c'est autour d'un verre que nous nous retrouvons tout les quatre à parler des jumelles, de ce rôle de mère. Je m'assoies sur les genoux de Caleb et il m'attire un peu plus contre lui, c'est fou comme j'aime être contre lui et ces moments sont un peu plus rares depuis la naissance des filles alors j'en profite parce que ça fait du bien. Je discute avec sa mère, je parle de mes doutes, elle me rassure, elle semble me comprendre et c'est nouveau pour moi ça. Pour une fois que mes doutes ne semblent pas totalement improbables, c'est rassurant de voir qu'on me comprends vraiment. On continue de discuter, sa mère et moi principalement, Caleb et son père, se contentant de boire leur café. Mes yeux se baissent quelques secondes, alors que ses doigts jouent avec ma bague. Cette fameuse bague en plastique qui est plutôt bien résistante puisqu'elle est encore en bon état malgré le fait que je la porte tout les jours depuis cette nuit du 3 Octobre, bien qu'elle ne soit pas très pratique au quotidien. J'écoute Mary me parler de Caleb, de comment il était bébé et je souris parce qu'au fond, je reconnais Caleb dans cette description. « Voilà, je te l’avais dit que les filles tiennent plus que toi. Malheureusement. » Je fronce les sourcils. « On est foutu tu en as conscience. » Je me retourne vers lui amusée, lui glissant quelques mots dans l'oreille. « Imagine si elles ne nous laisse plus de moments rien qu'à nous. » Je lui souris, prête à l'embrasser sauf que les pleurs d'une de nos filles m'arrêtent et me font lever les yeux au ciel, quel timing pour prouver que nous allons en baver avec elles. On est définitivement foutu pour les vingt prochaines années. Je me lève pour le laisser aller rejoindre nos filles, je sais que c'est Lena qui pleure, c'est à peu près l'heure de son biberon. Je laisse ses parents quelques minutes pour aller tirer mon lait, ce n'est pas une chose que j'ai envie de faire devant mes beaux-parents. Lena n'a jamais voulu prends mon sein, dès le premier jour et ce malgré plusieurs tentatives, elle n'a jamais accepté et même si je l'ai accepté et que ça me facilite quand même beaucoup les choses finalement, ça reste frustrant de ne pas pouvoir avoir ce petit moment là avec elle comme je l'ai avec Lucy. Je les retrouve dans le salon à peu près au moment ou Caleb pose Lena dans les bras de son père. Je regarde ma fille qui s'agite et je le vois, Klaus, cet homme en apparence assez stricte, bercer ma fille avec calme et patience. Il a un sourire sur les lèvres, et c'est touchant comme image vraiment. « J'ai tout préparé dans la cuisine, mais j'ai pas trouvé les tétines. Elle n'a pas réveillé Lucy ? » Le biberon c'est son domaine, c'est lui qui gère la plupart du temps alors je le laisse faire. Je me réinstalle sur le fauteuil face à mes beaux-parents, ne quittant pas des yeux ma fille dans les bras de son grand-père. C'est étrange tout ce qu'une simple image peut faire remonter d'émotions. Caleb revient dans le salon au moment même ou je m'adresse à ses parents. « Je voulais vous remercier tout les deux d'être là pour Caleb et pour les filles. » Je me frotte les yeux, je détourne le regard quelques secondes cherchant à cacher mon émotion et mon trouble. J'adresse un petit sourire à Caleb, un sourire derrière lequel je tente de cacher mon émotion, mais il sait ce que signifie ce sourire. C'est un sourire triste, loin des sourires que j'ai quand je regarde nos filles ou quand je le regarde lui. Mais, depuis qu'ils sont là, depuis que je vois toute l'affection qu'ils sont prêt à donner à mes filles, je ressens ce manque, cette absence dans ma vie. Je sais qu'ils n'y sont pour rien, et sûrement qu'ils sont très loin de pouvoir penser que leur présence me trouble. Mais je sais qu'ils ne sont pas responsables de tout ça, et c'est bien pour ça que je ne ressens aucune émotion négative vis à vis d'eux ou de leur présence. Mais ça renforce encore un peu plus la rancœur et la haine que je peux ressentir envers mes propres parents et je crois que j'ai besoin de l'exprimer un peu. « Elles n'ont que vous comme grands-parents mais elles ont beaucoup de chance de vous avoir et moi aussi j'ai de la chance que vous soyez là. » J'ai ma famille désormais, et même s'ils ne sont pas du même monde que moi, même si les relations entre nous n'ont pas été d'une évidence folle. Ils font partis de ma famille puisque ma bague prouve que bientôt je porterais le même nom qu'eux. Je suis la femme qui leur a donné leurs premiers petits-enfants, alors j'espère qu'ils m'ont accepté, mais je sais qu'ils ont accepté nos filles et c'est là le plus important. Parce que la famille Anderson est une belle famille et je crois que je suis fière d'un jour pouvoir en faire partie et je suis surtout soulagée de savoir que mes filles auront toujours une famille pour les soutenir, parce que c'est pas avec la mienne qu'elles pourront trouver une stabilité, ou même de l'amour. Je déteste ma famille, je déteste mon père et pourtant, à voir Klaus tenir ainsi ma fille dans ses bras, je ne peux m'empêcher de penser à lui et ça me déstabilise bien plus que je ne le voudrais.
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Il y a comme un quelque chose qui me fait penser que les filles vont tenir plus d’Alex que de moi-même, malheureusement. Parce qu’Alex je l’aime. Je l’aime vraiment beaucoup mais je pense qu’il est impossible de nier son sale caractère. Alors si je me retrouve avec deux caractères similaires à celui d’Alex je sais que je vais passer des futures années compliquées et bien trop difficiles à gérer. Mais pour l’instant que ce soit pour moi ou pour elle il n’est pas encore question de laisser nos filles à quelqu’un d’autre. Même s’il s’agit de mes parents et que je leur fais bien évidemment confiance, il n’empêche que, je ne me sens pas prêt à rester loin d’elles trop longtemps. C’est pour ça que le retour au travail risque d’être compliqué. Pour moi du moins, parce que pour Lucy et Lena ça ne changera pas grand-chose. Elles passeront encore leurs journées avec leur mère. Mais pour le moment le retour au travail n’est pas encore prévu et je compte rester avec mes filles et Alex encore pour quelques petites semaines. Parce que je sais qu’elle a besoin d’aide mais aussi parce que j’aime par-dessus tout passer mes journées à m’occuper de mes filles. Même si c’est extrêmement fatiguant. « Tu devrais pas trouver ça drôle. On va tellement galérer chéri. » Oh mais je ne trouve pas ça drôle. Pas du tout. Enfin ça m’amuse un peu, parce qu’on avait déjà parlé de tout ça avant même la naissance des jumelles. Les filles dorment toutes les deux et nous en profitons pour passer un peu de temps entre adultes. En dehors des couches sales et des pleurs incessants, Alex installée sur mes genoux c’est surtout ma mère et elles qui parlent toutes les deux. Je me contente de les écouter sans décrocher un mot, dégustant mon café pendant qu’il est encore chaud. C’est toujours comme ça que ça se passe de toute façon. Elles parlent à deux et mon père et moi n’intervenons que très rarement dans leur conversation. Pas que je ne les écoute pas ou que je ne me sente pas concerné bien au contraire. Mais elles parlent tellement que je n’ai pas grand-chose à ajouter. Alors je bois mon café, je les écoute leur jetant un petit coup d’œil de temps en temps, je joue un peu avec sa bague. Sa vraie bague de fiançailles je l’ai trouvée. Après une après-midi de shopping avec Eve et Lisa je l’ai trouvée, mais il faut maintenant que j’organise ma vraie demande et si j’ai déjà quelques idées en tête il faut me laisser encore un peu de temps. « On est foutu tu en as conscience. » Alors que je m’apprête à lui répondre, elle me murmure quelques mots à l’oreille. « Imagine si elles ne nous laisse plus de moments rien qu'à nous. » Elle sourit, moi je lâche un petit rire alors qu’on est sur le point de s’embrasser nous sommes interrompus avec les pleurs de Lena, qui doit sûrement commencer à avoir faim. Je ferme les yeux quelques secondes tout en me pinçant les lèvres. Ce n’est pas la première fois qu’elle nous coupe comme ça et malheureusement je doute que ce soit la dernière. Avant de me lever je réponds tout de même à Alex en lui murmurant à l’oreille. « J’espère pas. » Nos moments de tendresse, nos moment remplis de passion aussi, tout ça moi j’y tiens et ça fait partie des nombreuses raisons pour lesquelles je l’aime. Je vais m’occuper de Lena laissant Alex seule quelques minutes avec mes parents. Maintenant elle est plus à l’aise avec eux, je le sais et elle n’a pas eu besoin de me le dire pour que je le comprenne. Elle ne panique plus quand mes parents passent l’après-midi avec nous, elle n’a plus besoin de réfléchir avant d’ouvrir la bouche de peur de dire une connerie. Et c’est important pour moi qu’il y ait une bonne entente entre mes parents et ma femme, ou du moins ma future femme. Ma fiancée. Et cette simple pensée, ce simple mot suffit à me faire sourire. « J'ai tout préparé dans la cuisine, mais j'ai pas trouvé les tétines. Elle n'a pas réveillé Lucy ? » Je lui réponds d’un signe négatif de la tête et avant de disparaître en cuisine je confie Lena à mon père qui s’en prend à cœur joie. Il essaie de la calmer en la berçant et je les rejoins peu de temps après, proposant à mon père de donner à Lena son biberon, chose qu’il accepte esquissant même un petit sourire. Je prends la place qu’avait Alex tout à l’heure, je m’installe sur l’accoudoir du fauteuil sur lequel elle est installée et elle prend la parole au même moment. « Je voulais vous remercier tout les deux d'être là pour Caleb et pour les filles. » Immédiatement, mon regard se baisse sur Alex, elle sourit, mais ce n’est pas n’importe quel sourire. C’est un sourire derrière lequel se cache beaucoup de tristesse et des émotions négatives. Je la regarde un instant mais je la prends très vite dans mes bras. Parce que même si elle ne le dit pas clairement, je suis sûr qu’elle doit beaucoup penser à ses parents en ce moment. Elle ne me le dit pas, elle ne m’en parle pas, elle ne me parle pas de toute façon, Alex. Je n’ai aucune idée de tout ce qu’elle ressent. Mais je ne lui en veux pas, même si j’aimerais qu’elle me fasse assez confiance pour se confier un peu plus à moi. Je déposé un léger baiser sur le haut de son crâne comme un preuve de soutien, c’est tout ce que je peux faire de toute façon, non ? « Alex on est pas là simplement pour les filles ou pour Caleb mais pour toi aussi. Tu fais partie de la famille maintenant. » Cette dernière phrase est étrange à entendre. Tu fais partie de la famille. Et c’est vrai. Mais la dernière fois que j’ai entendu ma mère dire ces mots, ils étaient destinés à Victoria. « Elles n'ont que vous comme grands-parents mais elles ont beaucoup de chance de vous avoir et moi aussi j'ai de la chance que vous soyez là. » Elle me confirme ce que je pensais, elle pense à ses parents et j’aimerais pouvoir l’aider sauf que je ne sais pas comment faire. J’apprends en même temps que mes parents que ses pensées sont tournées vers son père et sa mère, et même si c’est au fond pas étonnant à part l’embrasser et la prendre dans mes bras je ne sais pas ce que je peux faire de plus. Si elle avait besoin de mon aide ou de mon soutien je suppose qu’elle m’en aurait parlé avant. « Et nous on est vraiment très heureux que tu sois revenue dans la vie de Caleb. Non seulement parce que grâce à toi, nous avons deux merveilleuses petites filles mais aussi parce que voir Caleb heureux à nouveau, ça nous fait du bien. » Et même si je sais que ça ne part pas d’un mauvaise intention, quand elle parle de la période post-Victoria ainsi, ça ne me plaît pas du tout. Pas en ma présence du moins. Mais je crois que ça, ma mère ne l’a toujours pas compris puisque ce n’est pas la première fois qu’elle le fait. Je ne réagis pas, je me contente de regarder mon père donner le biberon à ma fille. « Et je suis vraiment désolée que tes parents ne soient pas plus présents. » Sans le vouloir, ma mère enchaîne les gaffes, mais c’était presque à prévoir, Alex a commencé cette conversation et mes parents me connaissent rien de son passé. Ils pensent bien faire. « Vous voulez autre chose à boire ? » Alors même si je ne lui dis pas clairement qu’elle s’engage sur un terrain glissant, en changeant ainsi de sujet de conversation je lui fais comprendre de manière indirecte. Je me ronge les ongles et je regarde à nouveau Lena avec mon père, qui semble avoir presque terminé son biberon maintenant.
BE MY ONCE IN A LIFETIME. LYING ON YOUR CHEST IN MY PARTY DRESS I'M A FUCKING MESS BUT I. OH, THANKS FOR THE HIGH LIFE. BABY, IT'S THE BEST, THAT'S A TEST AND YES, NOW I'M HERE WITH YOU AND I WOULD LIKE TO THINK THAT YOU WOULD STICK AROUND. YOU KNOW THAT I'D JUST DIE TO MAKE YOU PROUD. THE TASTE, THE TOUCH, THE WAY WE LOVE, IT ALL COMES DOWN TO MAKE THE SOUND OF OUR LOVE SONG
Est-ce qu'un jour j'aurais cru pouvoir avoir ma propre famille ? Absolument pas. Et pourtant, c'est bien ce que j'ai. Une famille avec Caleb. Nos deux filles, notre maison, cette bague et même le chien. Une vie à laquelle je n'aurais jamais osé penser il y a quelques années. Et pourtant, ça ne fait que onze jours qu'elles sont entrées vraiment dans ma vie, et je ne peux plus imaginer ma vie sans elles, et sans le père de mes filles. Il est là, attentionné, impliqué, toujours souriant et tendre, j'aime le regarder s'occuper de nos filles, comme j'aime le regarder tout simplement enfaîte. Ma vie est liée à la sienne désormais et elle est aussi liée à ses parents en quelque sorte. Deux personnes tellement différentes de moi, avec un parcours de vie à l'opposé du mien, des valeurs qui n'ont rien de celles avec lesquelles j'ai grandis et pourtant, depuis la naissance des filles, il y a cet élément qui nous rapproche, qui nous lie. Mes filles. Leurs petites-filles. Et le plaisir qu'ils ont à venir nous rendre visite, le plaisir qu'ils ont à tenir Lucy et Lena, et toutes ses petites attentions qu'ils ont pour les filles ou pour nous. Pour Caleb mais aussi pour moi. Alors je les remercie, d'être là. Et si pour la plupart des gens, c'est logique d'être présent, de vouloir passer du temps avec ses petits-enfants, surtout pour les premiers, à mes yeux ça n'a rien de si simple. Parce que si eux sont là, très présents, ça ne fait que renforcer l'idée que ma famille est absente, totalement absente de ma vie et c'est quelque chose avec laquelle je dois vivre et je dois faire avec même si parfois ce n'est pas si simple à gérer. Même si parfois, comme aujourd'hui, les émotions sont difficiles à cacher, du moins à cacher à Caleb, je sens qu'il m'apporte un soutien physique qui me fait du bien, vraiment du bien. Je prends sa main dans la mienne. C'est lui ma famille désormais et je dois me rattacher à ça, parce que lui, il est là. Et il ne me fait aucun mal contrairement à mon père, ou aux autres membres de ma famille. « Alex on est pas là simplement pour les filles ou pour Caleb mais pour toi aussi. Tu fais partie de la famille maintenant. » Ça me fait extrêmement bizarre d'entendre sa mère me dire que je fais partie de la famille. J'essaye de me le dire depuis quelques jours, depuis que je porte cette bague, depuis la naissance de mes filles qui portent le nom Anderson. Mais entendre sa mère me le dire ainsi, c'est assez fort finalement. Comme si elle venait réellement de m'accepter, même si elle l'avait fait déjà, ces mots ne me laissent pas indifférente. « Merci Mary, ça me touche beaucoup. » Je sens presque comme si j'avais enfin leur entière bénédiction, comme si, enfin, j'étais à la hauteur de Caleb, digne de leur fils. Et, je sais qu'ils n'ont jamais eu un mot méchant ou un jugement direct envers moi, je sais qu'ils ne m'ont jamais détesté, j'ai même toujours été bien reçue chez eux malgré mes craintes personnelles. Non, ils étaient aimables, cordiales et gentils, juste ils ne croyaient pas en notre couple. Aujourd'hui, tout est différent, peut-être parce que je suis la première à y croire en notre histoire, au sérieux de notre relation et si moi j'y crois, les autres aussi sont obligés d'y croire ? Je m'égare dans mes pensées, je me perds dans mes émotions, dans mes souvenirs, et j'en reviens toujours à ce manque que je ressens en voyant ses parents assis dans notre canapé, tenant ma fille dans leurs bras. Cette présence qui rends l'absence concrète, réelle. Je vois ce qu'ils ont, cette famille soudée, les membres de cette famille présents les uns pour les autres, sans concession, sans attentes particulières, sans pression et j'en veux à mes parents, je leur en veux tellement de ne pas être là et surtout de ne pas être comme eux. «Et nous on est vraiment très heureux que tu sois revenue dans la vie de Caleb. Non seulement parce que grâce à toi, nous avons deux merveilleuses petites filles mais aussi parce que voir Caleb heureux à nouveau, ça nous fait du bien. » Si elle savait tout ce que j'ai fais subir à Caleb, peut-être qu'elle ne serait pas 'très heureuse' de me savoir de retour dans la vie de son fils. Si elle savait la vérité sur les circonstances de notre rupture, si elle savait ce que j'ai fais et ce que j'ai été pendant des années avant de revenir dans la vie de son fils. Mais je me concentre sur le fait qu'elle me confit, à nouveau, que je rends Caleb heureux, et eux aussi grâce aux petites. Et peut-être que ça me permet de me racheter auprès de cette famille, en quelque sorte. « Je crois que je l'ai jamais vu aussi souriant que depuis que les filles sont là et pourtant il souriait déjà énormément à vingt ans. » Vingt-et-un an pour être précise, l'âge qu'il avait le jour de notre rencontre et il était heureux à ce moment, je le sais même si j'étais trop conne pour me rendre compte de ce que l'on avait et de tout ce que je risquais de perdre. J'ai été conne, tellement mais c'est le passé et il n'y a rien que je puisse faire pour changer les choses. Pour effacer les souffrances passées, je n'en ai pas le pouvoir, ce que je peux en revanche, c'est avoir un impact sur le présent et me concentrer sur ce présent que l'on a. Un présent avec nos filles, avec sa famille et sans la mienne. « Et je suis vraiment désolée que tes parents ne soient pas plus présents. » Je lève les épaules à la remarque de sa mère, tout en me mordant la lèvre légèrement, pour ne pas laisser mes émotions s'emparer de moi. Mais, c'est ainsi et je sais que c'est mieux comme ça en plus. Parce que si je regrette leur absence, je sais que je ne veux pas non plus d'eux à mes côtés, enfin de mon père parce que pour ma mère la question ne se pose même pas. Et je sais que c'est contradictoire, mais ce qu'il me manque, bien au delà de mon père, c'est une famille, c'est cette affection et ce respect mutuel qu'il y a entre eux. Cette solidarité, ce soutien, cet inquiétude qu'ils ont les uns envers les autres. C'est ça que je regrette de ne pas avoir, ou de ne pas avoir eu. Pas mon père, pas ce père là en tout cas. « Vous voulez autre chose à boire ? » C'est Caleb le premier qui met fin à cette discussion, ou qui tente de détourner l'attention en tout cas, sans doute pour tenter de m'éviter d'avoir à parler d'eux, à détailler tout ce qui me fait souffrir vis à vis de ma famille, à éviter de dire oh combien tout ceci est douloureux. « Je veux bien un verre d'eau. » Je profite de sa question, de ce changement de sujet pour souffler un peu et me concentrer sur Caleb, je lui souris comme pour lui montrer que je vais bien, qu'il n'a pas à s'inquiéter ou à me protéger. Le silence s'installe quelques secondes et nous regardons tous Lena qui termine son biberon. Je crois que tout ceci à jeter un léger froid entre nous et au moment ou je relève la tête, je vois que la mère de Caleb ne regarde pas Lena, mais elle me regarde moi. « Je suis désolée Alex si j'ai dis quelque chose de maladroit ou si je t'ai blessé. » Elle profite que Caleb s'éclipse dans la cuisine pour revenir sur le sujet, et s'excuser du malaise que ça a provoqué. « Non non, c'est pas votre faute je vous assure. C'est juste, compliqué. Mais c'est mieux ainsi, c'est dur parfois à accepter, mais c'est vraiment mieux ainsi, je vous assure. » Je la rassure, en accompagnant mes paroles d'un léger sourire, et alors que Lena vient de terminer son biberon, je la regarde. Elle, elle sourit très largement, elle semble apaisée et heureuse dans les bras de son grand-père. « Mon père ne sait même pas qu'il a des petites-filles et même s'il le savait, je ne le laisserais pas s'approcher des filles, alors vraiment c'est mieux qu'il reste loin de nous. » Je détache mes cheveux et je passe ma main à plusieurs reprises dans ma chevelure histoire de mettre un peu d'ordre dans mes cheveux et dans mes pensées. Et au moment ou Caleb revient, je reprends la parole pour ne pas laisser le silence s'installer. « Caleb vous a raconté qu'il a failli partir à la maternité en serviette ? » Je regarde Caleb un petit air amusé sur le visage, parce que cette anecdote mérite d'être racontée quand même et qu'elle va surtout permettre de faire redescendre la pression des dernières minutes. « Il était tellement paniqué qu'il a remarqué que je n'avais pas de chaussures mais pas que lui n'était pas habillé. » Je le revois, en serviette, ses clés et les valises à la main, à la recherche de mes chaussures et ce petit moment de rire qui avait suivis et qui m'avait permit de ne pas paniquer et de faire redescendre la pression. Je repense à cette soirée, à cette nuit, à tout ce que nous avons vécu et à l'arrivée de nos filles. « Mais à part ça, il a été parfait, que ce soit avec moi ou avec les filles. » Je repense à ces moments. De la joie intense et immense en découvrant Lucy, ce moment contre moi, à la peur ressentie pour Lena pendant les quelques secondes de silence qui avait suivit sa venue au monde et cette absence de contact avec elle. Je repense à tout ça, et je sais qu'elles sont là désormais. Toutes les deux, en bonne santé, petites mais en bonne santé et je me sens vraiment chanceuse et heureuse.
"Be my once in a lifetime. Lying on your chest, in my party dress I'm a fucking mess but I. Oh, thanks for the high life. Baby, it's the best, that's a test and yes, now I'm here with you and I would like to think that you would stick around. You know that I'd just die to make you proud. The taste, the touch, the way we love, it all comes down to make the sound of our love song."
L’entente entre mes parents et Alex est parfaite, et les voir parler ainsi me fait un bien fou. Ça me fait plaisir, parce que c’est à présent avec Alex que je veux passer le reste de ma vie et cette bague en plastique qu’elle porte au doigt le prouve aisément. Mes parents l’ont accepté avec bien plus de facilité qu’il y a dix ans et pour la simple et bonne raison : je suis heureux et comme n’arrête pas de le dire ma mère, je ne savais pas si je pourrais être à nouveau heureux de la sorte un jour. Peut-être que quelques personnes doivent se dire que je vais trop vite et en soi ce n’est sûrement pas faux. Il y a un an nous n’étions même pas vraiment ensemble et pourtant aujourd’hui nous avons acheté une maison ensemble et nous avons deux merveilleuses petites filles avec nous depuis presque deux semaines et je suis l’homme le plus heureux du monde. Parce qu’elles sont parfaites, parce que ce quotidien certes pas facile me comble un peu plus chaque jour. Parce que je me sens chanceux d’avoir Alex à mes côtés. C’est moi qu’elle a choisi, même si j’ai toujours eu un peu de mal à comprendre pourquoi elle est avec moi et je ferai tout pour la rendre heureuse. « Je crois que je l'ai jamais vu aussi souriant que depuis que les filles sont là et pourtant il souriait déjà énormément à vingt ans. » Je souris à sa remarque, parce que je sais que c’est vrai. À vingt ans si je souriais tant c’est parce que j’étais en train de découvrir l’amour, je tombais amoureux pour la toute première fois de ma vie. Alex me rendait heureux. Plus heureux que je ne l’avais jamais été alors oui, je souriais beaucoup. Tout comme aujourd’hui, je souris parce que je suis heureux d’être papa, parce que mes filles sont tellement parfaites et que je réalise un rêve. Un rêve que je ne pensais jamais vivre tant Alex semblait bien décidée sur l’idée de ne jamais avoir d’enfants. Mais pourtant elle est tombée enceinte et contre toute attente, elle l’a accepté. Ce qui a même été perturbant pour moi les premières semaines puisqu’à peine quelques petits mois auparavant elle paniquait complètement puisqu’elle avait deux jours de retard. Ça n’a pas de sens, mais c’est Alex et avec elle plus rien ne m’étonne. Sauf que la conversation ne s’attarde pas sur mon sourire mais plutôt sur Alex et le l’absence de ses parents. Je ne sais même pas comment on en est arrivé là mais je resserre sa main dans la mienne comme pour lui monter mon soutien. Je sais qu’elle n’aime pas en parler. Ou du moins je suppose parce qu’elle ne me parle pas vraiment, Alex. Et je le respecte, même si c’est assez frustrant pour moi. Alors je change de sujet en leur proposant à boire et je m’éclipse dans la cuisine pour me refaire couler un café et servir un verre d’eau à Alex. « Je suis désolée, ça ne doit pas être facile. Mais en tout cas sache qu’on est là pour toi aussi, d’accord ? » En revenant dans le salon je fais signe à Alex de se lever pour me laisser m’asseoir et je la laisse reprendre place sur mes genoux. Je lui donne son verre d’eau, une de mes mains teint ma tasse de café et l’autre se pose sur sa cuisse que je caresse du bout des doigts quand elle reprend la parole. « Caleb vous a raconté qu'il a failli partir à la maternité en serviette ? » Je lâche un rire, amusé par sa prise de parole qui est malheureusement plus vraie que jamais. Et mes parents semblent eux aussi bien amusés par cette anecdote que je ne leur avais bien évidemment par partagée. « En serviette, vraiment ? » Demande ma mère en riant, pour être sûr d’avoir bien compris. Ça l’amuse et à juste titre. C’était complètement ridicule. « Il était tellement paniqué qu'il a remarqué que je n'avais pas de chaussures mais pas que lui n'était pas habillé. » Et pourtant je ressortais de la douche alors oui, je savais que j’étais nu sous cette serviette mais ce n’est pourtant pas la première chose à laquelle j’ai pensé. « Le pire c’est que sincèrement, sans elle je ne m’en serais même pas rendu compte. » J’avais mes clés de voiture en mains et j’étais vraiment prêt à partir, et bien évidemment cette image semble réellement amuser mes parents. « Klaus a fait un malaise pendant l’accouchement de Caleb. » Si moi j’avais déjà entendu cette information, Alex, elle non. Je regarde mon père, amusé. Mais je ne dis plus rien maintenant parce que je peux le comprendre. Je me revois encore jeter un coup d’œil entre les jambes d’Alex alors que Lena était en train d’arriver et je confirme ; c’était franchement pas très beau à voir. Donc oui, je comprends largement la perte de connaissance de mon père, même si j’ai réussi à l’éviter. « Mais à part ça, il a été parfait, que ce soit avec moi ou avec les filles. » Je souris une nouvelle fois alors que mes doigts se promènent toujours sur sa cuisse et je me surprends à être même un peu plus démonstratif qu’à mon habitude, mais je suis tellement heureux que j’ai du mal à le cacher et aussi, j’aime Alex et je veux le lui montrer. « Caleb a toujours voulu avoir des enfants. » C’est un secret pour personne, en plus. Tout le monde le sait ça. Il y a dix ans Alex l’a même très vite appris, je lui ai rapidement parlé de mon envie de mariage et de fonder une famille. Oui, je suis définitivement allé trop vite avec elle. J’aurais dû prendre mon temps, mais je ne sais pas aller doucement quand je suis vraiment amoureux, la preuve. On est de nouveau ensemble depuis un peu moins d’un an et on est fiancés et parents de Lucy et Lena. Mon regard se pose d’ailleurs sur mon père tenant sa petite-fille dans les bras, il a fini de lui donner son biberon mais ne semble pas vouloir la lâcher – et je le comprends, moi aussi au début j’avais toujours du mal à les lâcher. – « Vous avez trouvé une date pour le mariage ? » Et il n’y a visiblement pas que moi qui ai tendance à m’emballer, je dois le tenir de ma mère. Je secoue doucement la tête de droite à gauche et une fois mon café terminé ma main attrape celle d’Alex alors que la deuxième est toujours sur sa cuisse. « Non, pas encore non. » Je n’ai même pas encore pu lui refaire ma demande, nous n’avons pas non plus eu le temps d’en reparler. Mais ce dont je suis sûr c’est que je veux prendre mon temps et surtout ne pas précipiter les choses.
BE MY ONCE IN A LIFETIME. LYING ON YOUR CHEST IN MY PARTY DRESS I'M A FUCKING MESS BUT I. OH, THANKS FOR THE HIGH LIFE. BABY, IT'S THE BEST, THAT'S A TEST AND YES, NOW I'M HERE WITH YOU AND I WOULD LIKE TO THINK THAT YOU WOULD STICK AROUND. YOU KNOW THAT I'D JUST DIE TO MAKE YOU PROUD. THE TASTE, THE TOUCH, THE WAY WE LOVE, IT ALL COMES DOWN TO MAKE THE SOUND OF OUR LOVE SONG
« Je suis désolée, ça ne doit pas être facile. Mais en tout cas sache qu’on est là pour toi aussi, d’accord ? » Je regarde la mère de Caleb, un sourire sincère sur les lèvres. « Je le sais désormais, merci. » Je n'en doute plus, je sais qu'ils seront là et ça me rassure vraiment. Je n'ai pas eu de modèle de mère, mais elle est là et c'est peut-être le modèle dont j'avais besoin finalement. Caleb revient vers nous, me tendant ce verre d'eau que je lui avais demandé. Je m'assoies sur ses genoux, cette fois c'est à sa demande et je me fais pas prier pour me caler contre lui. Sa main caresse ma cuisse et l'espace d'un instant, j'ai envie de poser ma tête contre son torse, de replier mes jambes sur lui et de dormir contre lui parce que je vous jure que je suis vraiment épuisée et qu'en plus je suis vraiment bien contre lui. Mais je ne fais rien de tout ça, je me contente de boire mon verre d'eau après l'avoir remercié et je relance la discussion sur un sujet plus léger après avoir jeté un léger froid avec mes histoires de famille. Et j'évoque Caleb et sa panique le jour de l'accouchement qui a failli le faire partir à la maternité en serviette. « En serviette, vraiment ? » Je secoue la tête de haut en bas pour lui confirmer l'information alors qu'elle rigole de cette anecdote dont il n'avait visiblement pas parlé. « Le pire c’est que sincèrement, sans elle je ne m’en serais même pas rendu compte. » Je le regarde un sourire aux lèvres, je pense qu'il s'en serait aperçu quand même s'il n'avait pas été obnubilée par l'annonce que je venais de lui faire et aussi paniqué à l'idée qu'il faille qu'on se dépêche. « L'avantage c'est qu'il a réussi à bien me faire rire et à me détendre, et ça fait une anecdote à raconter. » C'était pas voulu et c'était un peu à ses dépends que j'ai ris, mais à ce moment précis, c'était vraiment ce dont j'avais eu besoin. Rire pour ne pas paniquer alors que lui était clairement en panique. Et finalement, il a géré la suite, une fois à la maternité, il a géré même quand j'ai clairement paniqué, allant jusqu'à lui demander de me ramener chez nous. Mais il n'a pas flanché et on a fait ça ensemble. Je jette un regard vers lui, je lui souris avant de reporter mon attention sur Klaus. Je viens d'apprendre qu'il a fait un malaise pendant la naissance de Caleb et je ne sais pas si j'ai le droit de rire ou si je dois juste sourire légèrement sans trop montrer que cette info m'amuse. Enfin c'est drôle puisque tout le monde va bien, mais si Caleb avait fait un malaise à la naissance des filles, je pense que je n'aurais pas ris, mais alors pas du tout. Paniquée sans doute oui, mais pas ris. « Vous travaillez à la ferme et vous avec été choqué par ça ? » Je le taquine mais vraiment très légèrement. Ça c'est quand même un accouchement. La douleur, les émotions, l'attente, la crainte, la fatigue, le sang, la rencontre avec ce petit être. Devenir parents. Et ça a de quoi bouleversé un peu quand même. « J'avais vraiment peur que Caleb fasse un malaise pendant l'accouchement... » Mais lui c'est à cause de son cœur que j'avais cette peur. Peur que son cœur s'emballe et qu'il ne s'écroule. « ... mais il a tenu le coup et il m'a même laissé sa main à broyer, sans trop se plaindre. » Je me rappelle sa petite remarque comme quoi je lui faisais mal, mais malgré tout il a laissé sa main dans la mienne. « Caleb a toujours voulu avoir des enfants. » Oh je sais, je sais. Il en a toujours voulu et je l'ai toujours su. Que ce soit il y a un an quand on s'est remit ensemble ou il y a dix ans quand on était ensemble. Je le savais, et ça nous a séparé. Sauf qu'aujourd'hui ça nous rapproche, ça nous lie encore un peu plus, et on partage le bonheur d'avoir deux filles. Je partage la joie que je ressens au quotidien avec elles, avec lui. Et je sais que sans son désir d'enfant, peut-être que je n'aurais jamais pu me sentir prête à vivre ça. Peut-être que jamais je n'aurais évoquer ça en thérapie, peut-être que je n'aurais jamais pu accepter une grossesse sans lui, pour lui. Et surtout, sans lui, jamais je n'aurais vécu le bonheur que j'ai vécu en tenant Lucy pour la première fois, ou en découvrant Lena dans ses bras cette nuit là. Il a cru en nous, en moi, en tant que mère. Il y a cru et aujourd'hui, je suis la mère de ses filles et pour le moment je fais tout pour être à la hauteur parce qu'elles comptent sur moi, et que lui aussi compte sur moi. « Je sais, et il est fait pour ça. » Il suffit de le voir regarder les filles. De l'entendre parler d'elles. De l'observer quand il s'occupe d'elles, il fait tout avec beaucoup d'amour et de tendresse que ce soit dans les gestes ou dans le regard. Je le vois faire au quotidien et je sais qu'elles pourront toujours compter sur lui, comme moi je compte sur lui aussi. « J'étais pas sûr d'être prête pour être honnête … Mais maintenant je n'imagine pas ma vie sans elles. » Je me tourne vers Caleb, déposant un léger baiser sur sa joue en souriant. Et je lui murmure quelques mots. « Merci. D'avoir cru en moi et de m'aimer. Je t'aime. » Ma main joue avec ma bague, vraiment trop grosse et trop en plastique mais qui compte tellement, qui symbolise beaucoup de chose. Ce souvenir de notre voyage si parfait en Nouvelle-Zélande mais surtout le symbole de sa demande non préparée, instinctive, faite sous le coup de l'émotion mais qui a mes yeux ne pouvaient pas être forte en émotion. Ce 3 Octobre, le jour ou je suis devenue la mère de ses enfants et sa fiancée. « Vous avez trouvé une date pour le mariage ? » Y'a même pas quinze jours que nous sommes fiancés et sa mère pense déjà que nous avons une date ? Je sais que nous faisons tout très vite Caleb et moi, depuis notre rencontre c'est ainsi, mais là je veux prendre mon temps pour préparer les choses correctement. Je n'ai jamais rêvé d'un grand mariage, je pense que je n'ai même jamais rêvé d'un mariage, mais pourtant tout ça compte énormément. Parce que je sais que c'est le seul que je ne vivrais jamais, et je sais aussi que ça compte pour lui alors je veux prendre mon temps pour faire les choses biens. C'est Caleb qui lui réponds, je prends sa main dans la mienne. « Avec les filles, on a pas encore vraiment eu le temps d'en discuter, on a plus vraiment le temps de rien d'ailleurs. » Je lâche un petit rire, mais c'est la vérité au fond. Elles sont deux, ce qui représente deux fois plus d'investissement, deux fois plus de pleurs, deux fois plus d'attentions, deux fois de couches, de bains, de changes ... Alors, le mariage n'a pas vraiment été le sujet principal ces derniers temps, relayé un peu au second plan alors que toute notre énergie est tournée vers nos filles. « Mais je veux que l'on fasse ça bien. Et on va prendre notre temps pour que tout soit parfait. » Avec Caleb je sais de toute façon que ça le sera. Ma main caresse son avant-bras avec douceur, je le regarde un peu, m'adressant cette fois directement à lui. « Je veux que tu aies le mariage que tu désires et que tu mérites. » Je ferais tout pour lui, parce que si j'ai longtemps eu peur, désormais je le sais, c'est lui mon présent et mon futur, lui et lui seul et ce mariage est finalement la suite logique pour nous deux.