Juillet 2020

Le soleil se lève, j’ai mal fermé les rideaux et la lumière éclaire un peu trop la pièce. Je me réveille doucement, des cheveux chatouilles mon visage et je me rappelle soudain qu’il y a un corps contre le mien, endormi. Un sourire étire mon visage et j’observe le visage de Molly encore endormie. J’avais craqué, encore une fois. Ou plutôt elle avait craqué, m’avait laissé revenir une énième fois.

Je quitte le lit doucement, faisant tout pour être le plus discret possible et ne pas la réveiller. J’enfile un boxer, et je me dirige dans la cuisine. Je m’allume une cigarette, je regarde le verre d’alcool qui traîne, une fin de whisky que je n’ai pas terminé. J’hésite. J’hésite parce qu’elle est là et que j’ai envie de faire des efforts. Il faut que je fasse des efforts. Je serre les dents et je vide le verre dans l’évier presque à regret. En temps normal je l’aurais terminé et l’alcool aurait été la dernière chose que j’aurais bu avant d’aller me coucher et la première au réveil. Mais je me dis qu’elle va le sentir le goût de l’alcool sur mes lèvres et qu’elle va me le reprocher encore et je n’ai pas envie de ça, pas ce matin. Je veux une matinée parfaite.  J’en ai besoin.  Je fume ma clope à la fenêtre laissant l’air frais me rappeler les détails de la soirée. Elle était venue, parce que je lui avais demandé encore. Et elle avait craqué encore. Cette fois ci ça serait différent. Après tout s’ils pouvaient tous être heureux, mariés avec des gosses, pourquoi pas moi ?

Alors je me mets à faire des pancakes pendant que Molly dort encore, comme si du jour au lendemain je pouvais me transformer et devenir le petit ami dont elle avait toujours rêvé. Les pancakes sont prêts, je sers deux mugs de café, je pose tout sur un plateau, dans des assiettes, je pose la bouteille de sirop d’érable et je retourne dans la chambre très fier de moi, un grand sourire aux lèvres. Après avoir posé le plateau sur le lit je me glisse à côté d’elle, venant caresser sa joue. « Wake up sunshine. » Elle ouvre les yeux et je lui adresse un grand sourire avant de lui montrer mon plateau comme un enfant ayant remporté un premier prix. « Regarde je t’ai fait des pancakes. » Regarde Molly, regarde-moi je peux devenir parfait si tu veux ? Tu m’aimes encore non ? Tu m’aimeras toujours non ?


@Molly Ivywreath  

J’ai craqué, encore une fois. Pete a eu ce qu’il voulait, et moi aussi en partie. Je n’arrive jamais à résister quand il s’agit de lui. Il sait quels mots utiliser, quoi faire pour que je craque aussi facilement. Je ne sais pas quoi faire pour que ça s’arrête, pour qu’on puisse être heureux, ensemble ou séparément. Ma vie est bien trop compliquée. Quand je l’ai vu revenir, j’ai immédiatement pensé à mon histoire avec Dorian qui s'était terminée précipitamment. Je repense aussi un peu à Léo. Il ne se passe rien entre nous mais je me suis engagée auprès de lui et je n’ai pas le droit de le trahir de cette manière. Pourtant, je suis différente auprès de Pete. Je finis toujours par bafouer mes principes et ma morale pour quelques minutes, quelques heures auprès de lui.

Hier soir je l’ai rejoint chez lui, et je n’ai pas tenu plus de dix secondes avant de répondre à son baiser. On a fini dans son lit, et je m’attends déjà à ce qu’il soit énervé et qu’il cherche à me virer. Ca se passe souvent comme ça le matin. C’est le matin, souvent, qu’il m’appelle Mo. Je dors à poings fermés alors que je sens une douce caresse sur ma peau. Une fois bien trop connue, une voix que j’aime et qui m’avait manqué pendant toutes ces années me tire de mes rêves. Mes paupières papillonnent et je me retrouve nez à nez avec Pete. Il est beau, il sourit, et je ne peux pas ignorer cette odeur qui émane d’un plateau posé juste à côté de moi. Des pancakes, j’adore les pancakes. Mon sourire grandit et on voit certainement mes dents quand je me penche vers lui pour poser un baiser sur son épaule. Je n’aurais pas pu rêver mieux comme réveil. Mon regard croise le sien et mon coeur rate un battement, comme toujours. “Merci…” Ma voix n’est presque qu’un murmure et je viens poser un baiser sur sa joue. J’évite ses lèvres, ne sachant pas encore vraiment trop ce que je peux faire ou non. Je ne veux pas le brusquer, je n’ai pas le droit de gâcher ce moment qui me rappelle tant de bons souvenirs. J’attrape un pancakes pour mordre dedans “J’ai trop faim !” Et qui ça étonne ? Je suis un vrai ventre sur pattes. “A quoi je dois ce super réveil ?” Ca faisait une éternité qu’on avait pas partagé un tel moment.

Elle se réveille lentement et je regarde ses yeux s’ouvrir, son sourire apparaître, s’aggrandir jusqu’à illuminer son visage en voyant les pancakes, en voyant mon propre sourire. Je veux y croire au fait que je peux la rendre heureuse. Je veux le croire de toutes mes forces. Parce qu’alterative, l’idée de ressentir la solitude qui se propage lentement en moi, ça me donne envie de noyer ma journée dans une bouteille de vodka. Je préfère me concentrer sur mon objectif qui s’est confirmé dans mon esprit en me réveillant à ses côtés. Je devais la récupérer. Molly et moi étions fait pour être ensembles. Il était temps de sortir une certaine brune de mon esprit. Il était temps d’arrêter de batifoler et de suivre le chemin tout tracé que tous mes potes commençaient à prendre : celui d’une vie de couple posée, celui d’une famille. Je me force à fermer la porte à la petite voix qui me hurle que je n’ai pas envie de ça, pas vraiment, pas maintenant en tous cas, que je ne suis pas prêt, que je me sens  simplement seul.

“ J’avais envie de te faire plaisir.” Je lui dis avec un sourire venant croquer  dans son pancake avec un air de défi, mon regard plein de provocation et de charme. C’est ce regard qui l’a fait craquer, celui qui l’a fait tout le temps craquer à chaque fois que je reviens avec mon visage d’ange et mes belles paroles. Je prends à mon tour un pancake m’assayant plus confortablement contre le dossier du lit, mon corps lègèrement tourné vers elle, j’prends un peu de café et je repose la tasse lentement avant de la regarder dévorer les pancakes amusé. “J’avais oublié que tu étais un estomac sur patte.” C’est pas vrai je n’ai pas oublié. Mais ça me fait sourire, alors autant le souligner, j’en profite pour laisser ma main se poser sur sa cuisse et soudain je la regarde un peu plus sérieux. “Tu me manques Molly.” Je ne lui dirais pas que ce n’est pas tant elle qui me manque mais sa présence dans mes bras, son amour, son pardon encore et encore malgré toutes mes conneries.. Je ne dirais pas que je suis terrifié à l’idée de finir seul. Je n’avouerais même pas  à moi même qu’au fond il y a tout de même une part de moi qui pense les mots, qui voudrait plus, qui voudrait être capable d’être ce type parfait qui la mériterait. Le problème c’est que c’est bien trop fatiguant et bien trop ennuyeux et que je me lasse trop vite et que si je l’aime je l’ai toujours aimé mal. Je viens l’embrasser cette fois, doucement tendrement, comme le salopard que je suis à jouer avec des sentiments qui existent toujours par que c’est elle et parce que c’est moi.


@Molly Ivywreath  

J’ai l’impression d’être au beau milieu d’un rêve. Mon coeur est au bord de mes lèvres quand je vois son sourire et toutes ces jolies attentions. Je devrais me méfier, mais, comme toujours, je fais taire ma conscience quand je suis avec lui. C’est une bulle, un moment à part et je profite tant que je le peux. Il a envie de me faire plaisir, et je souris encore un peu plus si c’est possible. “C’est adorable.” Et je me perds dans ses prunelles océan pendant de longues secondes. J’aime être là, avec lui, comme si on était projeté des années en arrière. Il vient croquer dans mon pancake et je le regarde, faussement outrée avant de faire la même chose et d’en avaler près de la moitié.

“T’as pas prévu assez de pancakes c’est ça ?” Je pose la question en mordant dans un nouveau plein de sirop d’érable. J’en ai plein les doigts et je me retrouve à coller à tout ce que je touche. On jouait jusque là, rien n’était sérieux et on était comme ces adolescents qui ne pense qu’à une seule chose, être dans les bras l’un de l’autre. Et il me dit des mots qui me vont droit au coeur, des mots que je rêve d’entendre à chaque fois que je le croise et je le regarde, bien plus sérieuse moi aussi. “Pourquoi t’es parti ?” Parce que je n’ai jamais eu de vraie explication, il m’a demandé de partir avec lui et je ne pouvais pas abandonner les recherches d’Allie. Mais ce n’était pas une raison pour ne plus me donner de nouvelles. Si ? Je ne sais même pas quoi penser, la seule chose que j’ai en tête c’est que je pourrais lui pardonner, et je vais le faire. Parce qu’il a ce regard qui me fait craquer, parce qu’il sait quels mots utiliser et parce qu’il me connait bien mieux que quiconque. “Dis moi que tu partiras plus… s’il te plaît…” Je pourrais lui offrir mon âme et mon coeur une nouvelle fois, en sachant dans un coin de ma tête que ce n’est qu’éphémère et que jamais on arrivera à avoir ce qu’on souhaite tous les deux. Je ferme les yeux, pose mon front contre le sien avant de poser ma main collante sur sa joue. “Tu me manques à chaque fois que tu pars…” Et je devrais arrêter de me faire avoir à chaque fois qu’il pose à nouveau ses yeux sur moi.

Le sourire de Molly est beau, de ceux qui illuminent une pièce en un instant. Plus elle sourit, plus j’ai la sensation de gagner un peu plus. Elle m’a manqué. Elle me manque toujours un peu, parce que malgré tout elle a toujours gardé une petite partie de mon cœur, sinon je ne serais probablement pas revenu vers elle malgré toutes nos engueulades et toutes nos séparations.

C’est si facile avec elle, quelques mots, quelques sourires et elle craque de nouveau.  Je devrais m’arrêter mais c’est trop tard. Je viens mettre une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles, la regarder un instant. Pourquoi je suis parti ? C’est si simple en vérité. Je pourrais lui dire que j’avais simplement envie de partir voir le monde et pas grand-chose à faire des gens que je laissais derrière moi après tout ils ne bougeraient pas non ? Je serais toujours accueilli à bras ouvert, elle en était la preuve. Quelques cajoleries, de belles paroles et son cœur m’appartenait de nouveau avec une facilité déconcertante. J’élude. « Est-ce que ça a vraiment de l’importance ? C’était une erreur, j’aurais pas dû te laisser. » Je mens comme je respire et si une part de moi le pense toujours que je n’aurais pas dû la quitter, je sais très bien que je ne regrettais absolument pas d’être parti. Mais cela n’avait pas d’importance. Parce qu’aujourd’hui j’étais persuadé qu’il fallait que je la retrouve, qu’il n’y avait qu’elle finalement qui comptait. C’était peut-être parce qu’elle était la seule qui acceptait toujours de me voir revenir, qui m’acceptait finalement malgré mes défauts, qui m’aimait. Est-ce qu’elle m’aimait encore ? J’osais l’espérer, je cherchais son regard à la recherche de ces signes. Sa main est collante contre ma joue, son front est contre le mien. Je ferme les yeux un instant, respire l’odeur du café et du sirop d’érable de la pièce. Je reste un instant silencieux. « Tu m’as manqué. C’est pas pareil sans toi. J’ai besoin de toi. » Bien sûr que j’ai besoin d’elle. J’ai besoin d’elle parce que je suis seul, terriblement seul, que tout le monde grandit, commence une famille et que je me retrouve comme un abruti laissé au bord de la route. Plus que tout je me sens seul parce que voir les enfants de Jill me déchire le cœur, parce que j’ai l’impression que c’est ce que j’aurais pu avoir avec elle et que j’ai passé ma chance. Je viens l’embrasser doucement. Puis je me détache et affiche un air moqueur, attrapant sa main pleine de sirop d’érable. « T’es touuuute collaaaante. » Je l’embrasse une deuxième fois, une troisième fois comme un ado et son premier amour. Je la regarde doucement. « Je partirais plus, je veux te mériter Molly. » Une promesse, un mensonge de plus, qu’importe le moment doit rester parfait.


@Molly Ivywreath  

Je rêve de ces moments avec lui. Ce n’est pas la première fois qu’on vit un moment comme celui-ci, et, comme à chaque fois, j’ai terriblement envie de croire en lui. De croire en un nous qui pourrait exister dans l’avenir. Je l’ai toujours voulu, et c’est lui qui a fini par me repousser. Je ne sais pas pourquoi, je sais seulement qu’il m’a un peu plus brisé le coeur à chaque départ, et, qu’au moment où j’arrivais à respirer normalement de nouveau, il revenait dans ma vie avec son regard séducteur et son sourire à tomber.

J’ai besoin de me sentir rassurée, de le regarder dans les yeux et de chercher une confirmation. J’ai besoin qu’il reste avec moi, je ne pourrais pas survivre à un nouvel abandon, je ne peux plus vivre ce genre de choses maintenant. « Est-ce que ça a vraiment de l’importance ? C’était une erreur, j’aurais pas dû te laisser. » Je lui laisse une chance, et qui ça étonne ? Je souris, laisse les pancakes de côté pour quelques minutes. « Tu m’as manqué. C’est pas pareil sans toi. J’ai besoin de toi. » Mon coeur risque d’exploser s’il continue comme ça. Mon sourire ne quitte pas mon visage et mes yeux ne quittent plus les siens. “J’ai besoin de toi aussi.” Et c’est pour ça que je lui laissais un nombre de chances infinies jusqu’à aujourd’hui.

Il était sérieux, il n’a pas quitté mes yeux et il n’a pas joué cette fois. Je lui ai manqué, et il a besoin de moi. Ces mots continueront de tourner dans mon esprit encore et encore. « T’es touuuute collaaaante. » Il m’a embrassé, et j’ai laissé ma main remplie de sirop d’érable sur sa joue. Je ris, un vrai rire d’enfant, on est deux adolescents qui se chamaillent, et ça m’avait terriblement manqué. “C’est toi qui as mis du sirop partout !” Je lève les mains en l’air avant de rigoler une nouvelle fois. Il m’embrasse encore et encore et ma main finit par se retrouver sur la couette, et voilà que je mets du sirop partout dans ses draps. « Je partirais plus, je veux te mériter Molly. » Je prends le temps de le regarder cette fois, j’ai toujours rêvé d’entendre ces mots-là venant de lui. “Je t’aime” Ce n’est pas la première fois que je lui dis, mais peut-être la dernière.

J’ai besoin d’elle parce qu’elle me rappelle ce que je pourrais être. Elle me rappelle que je peux être aimé, qu’elle m’aimera peu importe mes conneries.  C’est peut-être pour ça que je reviens toujours, que je m’accroche malgré tout le mal que je lui ai fait, tout le mal que je continuerais à lui faire, parce que malgré tout je suis incapable de la mettre dans mon passé complètement.


Ces moments de simplicité me manquent, effacent tout ceux où bourré je lui ai hurlé dessus, effacent toutes ces disputes qu’on a eu sur le fait que je ne changerais jamais. Je ne veux pas y penser. Je refuse de penser à tous ces moments qui font que je ne suis pas bien pour elle je ne l’ai jamais été. Je ne pense qu’à sa main collante sur ma joue, qu’à son rire qui me réchauffe le cœur.  Je lui attrape sa main en riant, portant son doigt à ma bouche, goûtant le sirop d’érable sur sa peau avant de rire de plus belle. « Tu vas peut-être manger tous les pancakes mais moi je vais te manger toute crue. » Je l’embrasse de plus belle, promettant des choses que je ne devrais pas promettre parce que je ne suis pas sûre d’arriver à les tenir. J’ai envie d’y croire pourtant. Parce que je ne veux pas partir, je ne veux plus me sentir aussi seul que ces dernières semaines, je veux une famille et elle pourrait être ma famille. Elle m’aime. Est-ce que moi je l’aime ? Je l’ai aimée, comme j’ai aimé Rory d’ailleurs. Mais est ce que je l’ai aimée comme j’ai aimé Jill ? Est-ce que je l’aime comme une part de moi aime toujours le Satan qui vient d’avoir des jumeaux ? Je ne pense pas. Pas vraiment. Pourtant je force à effacer mes doutes, je ne pense qu’au fait que ce qui importe est le moment présent et la manière dont elle me fait sentir et doucement je lui dis. « Moi aussi je t’aime Molly. »  Je l’embrasse de plus belle, manquant de renverser les tasses de café, embrassant son cou. « On pourrait emménager ensemble, bientôt, rattraper le temps perdu ! » Je ne pense même pas à son mari officiel, il n’effleure même pas mes pensées. Je ne pense qu’à moi à vrai dire, à nous d’une certaine manière, mais surtout à moi. Je suis emporté dans le rêve que j’ai pour nous, dans cette illusion et soudain je lui dis avec sérieux. « Tu sais j’étais sérieux hier. Quand je te demandais si tu voulais des enfants Molly. Je veux dire pour plus tard. » Pour nous. Je manque de rajouter. Le sous-entendu est là,  celui que peut être j’aimerais une famille avec elle. Tout va vite, trop vite, je ne réfléchis pas aux mots que je prononce, je pense seulement à son rire qui efface la solitude de mon cœur, qu’à ses baisers qui m’apportent la tendresse dont j’ai besoin.

@Molly Ivywreath  

Je vis dans un rêve, et j’oublie tout ce qui m’entoure, toute ma vie, sauf lui. Parce qu’il est revenu et qu’il m’a retrouvé, parce qu’il est en train de me promettre monts et merveilles. Et que je l’aime bien plus qu’il n’oserait l’imaginer. « Tu vas peut-être manger tous les pancakes mais moi je vais te manger toute crue. » Je pouffe de rire comme une enfant, on est tous les deux comme de grands enfants. Il m’embrasse et je me fiche de mes doigts collants qui étalent du sirop d’érable partout dans ses cheveux. J’oublie la nourriture et profite de ses lèvres sucrées. Mes bras s’enroulent autour de son cou pour le rapprocher un peu plus de moi. Il est beau, et je l’aime, c’est tout ce qui compte pour moi à cet instant. Je fais comme s’il n’y avait que nous, et personne pour nous barrer la route, comme si je savais qu’en réalité rien de ce qu’il était en train de raconter n’était réel. Tout ça n’est qu’un rêve, et le réveil sera violent et difficile.

. « Moi aussi je t’aime Molly. » Ces mots me font vibrer, et je le regarde une seconde dans les yeux avant d’attraper ses lèvres de nouveau et tomber sur le dos. Il attaque la peau dans mon cou et je ne peux retenir un soupire de satisfaction. Mes doigts collants glissent encore dans ses cheveux et dans son dos. « On pourrait emménager ensemble, bientôt, rattraper le temps perdu ! » J’ai du mal à savoir s’il est sérieux ou s’il se moque de moi. Je recule légèrement pour croiser son regard, et j’ai vraiment l’impression que c’est ce qu’il veut. “Vraiment ?” Je ne suis pas habituée à cette version de Pete, mais j’ai très envie d’y croire plus que tout. « Tu sais j’étais sérieux hier. Quand je te demandais si tu voulais des enfants Molly. Je veux dire pour plus tard. » “Va falloir y aller doucement quand même.” J’enroule mes jambes autour de ses hanches et pose mes mains contre ses joues. Mon pouce caresse délicatement sa peau et c’est à mon tour de déposer un baiser sur ses lèvres à lui. “Tu sais que c’est toujours la vie que j’ai voulu.” Il le sait, parce que je lui en ai parlé des centaines de fois déjà. “Mais toi tu voulais pas de ça.” Et peut-être qu’il ne le veut toujours pas vraiment.

« Vraiment ? » Il le faut, il le faut où je finirais seul. Alors je me force à y croire de toute mes forces au fait que cette fois ci je ne vais pas tout faire foirer. « Vraiment. » Je lui souris doucement. Je suis fatigué d’être seul, fatigué de regarder Jill et ses bébés, fatigué de regarder Matt et Lily, fatigué de voir le monde avancer sans moi. Je veux plus, je veux cette vie de famille, du moins c’est ce dont j’essaye de me persuader. J’essaye de me convaincre que ce n’est pas qu’un élan de solitude et j’enterre les doutes au fond de mon cœur. J’enterre mes craintes qui me disent que je suis tout sauf prêt à l’avoir cette vie de famille.

« Va falloir y aller doucement quand même. » Doucement je ne sais pas faire. Parce que je ne veux pas penser, je veux me précipiter vers le futur pour oublier le vide dans mon cœur, je veux combler tous ces moments par le rire de Molly, par sa peau, par ses lèvres. Elle enroule ses jambes autour de mes hanches et je rapproche un peu plus mon corps du sien, la regardant alors qu’elle caresse doucement ma joue. J’embrasse sa main sur ma joue. « Tu sais que c’est toujours la vie que j’ai voulu. » Je le sais et j’hoche la tête, parce que je rêve parfois de pouvoir lui donner, j’ai déjà rêvé d’être le type parfait qu’elle a toujours voulu, d’être la personne que je lis dans ses yeux parfois, ce type qu’elle aime de tout son cœur. Et je me demande si je ne serais jamais assez. « Mais toi, tu voulais pas de ça. » Je l’embrasse immédiatement pour couper court à cette réflexion, mes mains allant effleurer sa poitrine, son ventre. « J’en ai marre d’agir comme un gamin Molly. Je…Je veux plus te blesser. Je veux plus partir. » Je viens embrasser son cou de nouveau, mordiller son oreille. « J’ai envie qu’on essaye. Pour de vrai cette fois. Ca a toujours été toi et moi. » Je relève la tête, plongeant mon regard dans le sien. Lit-t-elle dans mes yeux que je fais tout pour les mauvaises raisons ? Que j’essaye de combler un vide qui se répand comme du poison dans mon cœur ? Lit-elle que j’avais aussi pensé ça de Jill ? Je me force à laisser apparaître un sourire mutin sur mes lèvres et je la chatouille. « Tu veux qu’on y aille doucement à cause de ton mari ? » J’prononce le mot mari comme une bonne blague, parce que je n’ai jamais cru une seule seconde à ce mariage. Je pourrais dire Léo mais utiliser son titre m’amuse bien plus. Parce que Molly et moi ne sommes pas séparables si ce n’est par moi, parce qu’elle craquera toujours. Je laisse ma main s’aventurer entre ses cuisses, mon regard sombre de désir, jouant avec le feu, moqueur. « Il le sait ton mari que tu es là ? » Il le sait, que tu es à moi ?

@Molly Ivywreath

« Vraiment. » Je ne peux retenir mon sourire. Parce qu’il est en train de me dire tout ce que j’ai toujours voulu entendre venant de lui. Il veut des enfants avec moi, et j’en ai toujours rêvé. Il est l’homme que j’ai toujours imaginé à mes côtés, malgré le mariage, malgré Dorian. Je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne, et je ne sais pas si je serai capable de donner autant à une autre personne un jour. “Je t’aime…” Je le répète en le regardant dans les yeux. Il m’aime et je l’aime, on pourrait finir notre vie ensemble, et, à cet instant, c’est tout ce qui compte.

Je me pose des questions, je ne sais pas quoi faire ni quoi penser. J’ai peur que ce soit comme avant, et qu’il parte à nouveau. « J’en ai marre d’agir comme un gamin Molly. Je…Je veux plus te blesser. Je veux plus partir. » Mon coeur se remplit de joie et mes lèvres se perdent sur les siennes. Je suis comme une enfant, je laisse mes dents glisser sur ses lèvres avant de pouffer de rire encore. Mes doigts se collent à ses joues et je n’en ai plus rien à faire si on est tous les deux couverts de sirop d’érable. Je ne retiens pas un sourire de satisfaction quand ses lèvres à lui s’égarent dans mon cou et sur mes oreilles. Il connait chacun de mes points faibles, alors je profite de ses mains et de ses lèvres expertes. Il est beau quand il est à moi, et je sais qu’aujourd’hui il n’appartient à personne d’autre. J’ai terriblement envie d’y croire cette fois. “On reste là alors ? On reste là ensemble ?” Je cherche l’approbation dans son regard, je ne pense plus à Léo, plus à personne qui peut m’entourer. Seul lui compte, ça a toujours été comme ça. Je l’aime et je pourrais lui répéter pendant des heures sans me lasser.

« J’ai envie qu’on essaye. Pour de vrai cette fois. Ca a toujours été toi et moi. » Je hoche la tête, bien trop enthousiaste. Me jetant à corps perdu dans cette relation qui durera encore moins longtemps que les précédentes alors que je crois encore que ce sera pour la vie. Je doute, je continue de douter en pensant lire de la peur dans son regard mais son sourire efface tout, et ses baisers aussi. Peut-être que cette fois il va vraiment changer. Il commence à me chatouiller et je hurle de rire, le suppliant d’arrêter de me torturer. Je ne me suis pas sentie aussi bien depuis longtemps. « Tu veux qu’on y aille doucement à cause de ton mari ? » Léo. Mon sourire s’éteint quelques secondes. Est ce que je suis en train de le trahir ? Est ce que c’est de la tromperie alors qu’il ne s’est jamais rien passé entre nous. J’évite son regard pendant quelques secondes. “Mari est un grand mot.” Et c’est moi qui trahis les promesses qu’on a faite pendant cette cérémonie. Pete serait capable de me faire faire n’importe quoi. « Il le sait ton mari que tu es là ? » La main de Pete s’égare sur mon corps et je ferme les yeux quelques secondes pour profiter de l’instant. Je me relève et place une jambe de chaque côté de ses cuisses avant de l’obliger à s’allonger sur le dos. Je n’ai pas envie de penser à Léo, pas maintenant. On verra plus tard. “T’as du sirop partout.” et j’en ai encore plein les doigts alors que je les laisse glisser sur son torse. Dieu qu’il m’avait manqué. Et je pose des baisers sur ses joues et dans son cou, moi aussi je connais chacun de ses points sensibles après toutes ces années. Je laisse glisser ma langue sur les traces de sirop d’érable, souriant en voyant son regard empli de désir pour moi.

« Je t’aime… » Son sourire et ses mots sonnent comme une promesse et sur le moment j’aimerais être capable de tout lui offrir, de ne plus jamais la faire souffrir. Je veux y croire désespérément, il n’y a rien qui compte en ce moment elle qu’elle et les rêves qu’elle a pour nous deux. Alors je lui promets, je lui promets sans réfléchir, sans penser aux conséquences. Je ne partirais plus. Je ne la blesserais plus. Je n’ai plus envie de partir. Je ne me rends pas compte que ce sont des mots que je ne pense qu’à moitié, que je regretterais demain, une fois l’euphorie du moment passé. Ce sont des mots qui perdront leur importance dès le moment où mon regard sera attiré ailleurs. Sur un nouveau projet, sur un nouveau tournage, sur une nouvelle personne, sur une nouvelle ville.  Mais pour l’instant je suis incapable de m’en rendre compte, accroché uniquement au goût de ses lèvres, à la mélodie de son rire. Ses doigts collants me font rire un peu plus fort alors que je vais tracer des lignes de baisers dans le creux de son cou, je n’ai jamais été aussi familier avec un corps autant que je le suis avec le sien, car elle est finalement la personne avec qui je serais resté le plus longtemps.  « On reste là alors ? On reste là ensemble ? » J’hoche la tête, collant mon front contre le sien, ma respiration brûlante. « Oui. Ensemble. »  

Pour toujours j’aimerais dire. Mais toujours me semble trop loin, trop impossible, pourtant n’est ce pas ce que j’ai promis en lui annonçant que je ne partirais plus ?  J’oublie les doutes, le peu de raison qui me crie que c’est une mauvaise idée, que comme toujours je partirais, parce que la peur est trop présente dans le creux de mon estomac, parce que je ne suis pas prêt, je ne l’ai jamais été, pas pour cet amour qu’elle m’offre si facilement. Je mentionne le mot maudit. Mari. Léo. J’ai prononcé le mot avec désinvolture, parce que je n’ai jamais cru une seule seconde à ce mariage. « Mari est un bien grand mot. »  Un sourire en coin étire mes lèvres, alors que mes mains s’égarent entre ses cuisses et que mes caresses viennent souligner qu’elle ne sera jamais à ce mari, qu’elle sera encore et toujours à moi.

Je ris lorsqu’elle cherche à renverser nos positions, me laissant tomber sur le côté, manquant de renverser le plat de pancake.  « T’as du sirop partout. » « La faute à qui ? » Je glousse, mais bien vite mes yeux se ferment et un soupir de désir passe la barrière de mes lèvres alors que ses lèvres s’égarent sur ma peau. Quelques instants plus tard j’attrape son visage pour l’inciter à venir m’embrasser et je souffle mon front contre le sien. « Un jour je vais t’épouser Molly Oakheart. » Un jour ça sera mon nom qu’elle portera et pas celui d’Ivywreath. Un jour je grandirais, un jour je serais prêt et un jour je serais capable de l’aimer. Et je me dis que plus je le répète plus ça aura de chances de se réaliser et plus je serais capable de changer.

@Molly Ivywreath