Amy & Keith.

Reprendre sa vie en main. C'était quelque chose ... qui lui semblait ... difficile. Mais pas insurmontable. En fait, elle a eu un espoir. Durant un temps. De se dire que ... En fait, elle s'est mise à espérer que ça pourrait peut-être repartir avec Ash. Après tout, Claire lui avait menti. Liam n'était pas son fils. Et elle pensait, tout bonnement, qu'il reviendrait vers elle. A la place, il est parti. Sans un mot. Sans rien dire. Adèle qui lui a appris que ... qu'il s'était tiré. Oh, bien sûr, ça a flingué Amy. Un peu. Beaucoup. Elle avait déjà pleuré toutes les larmes de son corps pour cet imbécile quand il s'est mis en couple avec Claire. Là, le fait de savoir qu'il était parti et qu'il ne reviendrait sans doute pas avant un moment, et bien, ça lui a fait ni chaud ni froid. Ca lui a juste fait comprendre que les belles promesses qu'il lui a faites, c'était du vent. Sur le fait qu'il voulait être là pour leur fille. Pour participer et tout ça. Jamais. Oh combien jamais elle ne le laissera approcher de leur fille. Quand bien même il pourrait décider de revenir et de s'investir, jamais elle le laissera s'en approcher. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Amy est peut-être plus jeune que Ash. Mais sans doute bien plus mature que lui. Elle aurait juste aimé découvrir son sale petit jeu bien avant. Elle aurait pris une décision. La seule décision qu'elle aurait pu prendre dans cette situation : avorter. Seulement, le destin en a décidé autrement. L'accident aurait pu être fatal pour le bébé. Mais ça n'a pas été le cas. Tout ça pour dire qu'elle regrette. Qu'elle regrette amèrement. Qu'elle regrette d'être sortie en boîte ce soir là. Qu'elle regrette d'avoir décidé de le suivre ce soir là. Qu'elle regrette qu'il l'ait approché. Qu'elle se soit ouverte à lui. Qu'elle lui ait offert son coeur. La manière dont il a largué Jimena, ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Quand elle a rencontré Philomenn également, même si c'était déjà trop tard pour le bébé. Mais Amy aurait pu prendre sa décision à ce moment là. M'enfin.

Tout ça pour dire qu'elle ne veut plus entendre parler des Shephard. Et malheureusement, Adèle est dans le lot. Oh, après la rupture, elles avaient gardé le contact. C'était dur pour Amy. Mais ça a été de mal en pire. Voir Adèle, c'était voir Ash. Après, elle ne pourra pas vraiment refuser à Adèle de voir sa petite nièce. Mais cette amitié qu'elle pouvait avoir avec la Shephard, ça s'est envolé ensuite. Des vies détruites. Des amitiés perdues. Et pourtant, ça faisait un moment qu'elles se connaissaient toutes les deux. C'est comme Dylane aussi. Ou bien Adam. Pas de nouvelles. En fait, elle a l'impression que les gens dont elle est le plus proche finissent tous par s'en aller. Les uns après les autres. Ou c'est peut-être la déprime qui parle. Amy n'a pas repris le travail après qu'on lui ait enlevé son plâtre. Elle l'a gardé un peu plus longtemps que prévu. Pratiquement trois mois. C'était pas totalement guéri. Elle a eu le droit à de la rééducation. Et elle y va toujours d'ailleurs. Et puis, elle ressemble à une baleine. Ah oui, elle a pris du ventre. Princesse Castle pointera le bout de son nez bientôt. Dans moins de deux mois, elle sera là. Sa mère a trop hâte d'être grand mère. Amy a voulu déménager. Mais pensant que sa fille était trop fragile psychologiquement parlant pour le moment, elle lui a conseillé de rester encore un peu à la maison. Qu'elle était bien assez grande pour Amy et pour la petite Abby. Oui. Abby. Miss Castle junior sera une petite Abigail. Au départ, Amy voulait un prénom court. Mais bon, elle est sûre et certaine que la petite se fera rapidement surnommée Abby.

Mais passons. Aujourd'hui, Keith passe la chercher. Lui, il a pas décidé à la fuir. Lui, il est resté dans le décor. Il s'implique pas. Mais elle le verrait bien comme parrain. Un tonton un peu gâteau. Il est là pour elle. Et elle a envie de croire qu'il sera là pendant un moment encore. Du moins, elle espère. Elle est pas certaine qu'elle supporterait un nouvel abandon. Amy est en train de marcher dans le quartier, elle promène Rio qui grossit aussi, qui profite bien. "Ca va être l'heure de rentrer mon gros." Elle marche toujours avec une canne. Le kiné lui a dit que ça prendrait un peu de temps pour qu'elle se mette à courser comme un petit lapin comme elle le faisait avant. Mais elle ne s'inquiète pas trop. Ou plutôt, elle ne veut pas s'inquiéter. Amy finit par revenir près de sa maison et elle constate qu'un véhicule vient de se garer. Elle a un léger sourire. "J'en viendrais presque à croire que j'te manquais trop pour que tu sois en avance !" Keith va la trimballer un peu à droite à gauche pour quelques petits achats. Oh, le plus gros, c'est déjà fait. Lit, poussette, armoire pour la chambre de bébé, berceau, j'en passe et des meilleurs, oui, elle a ce qu'il faut. Mais elle a pas eu encore la main trop lourde sur les peluches, jouets, ou bien encore bodys et pyjamas et petites choses de ce genre. Maintenant, faut qu'elle s'en occupe. Parce que dans un mois et demi, elle sera là. Elle se rapproche de Keith pour lui faire la bise. "Tu m'laisses le temps de rentrer Rio." Parce qu'elle ne va pas l'emmener avec eux. Il devrait rester dans la voiture et c'est pas bon pour lui.

Amy & Keith.

Les journées passaient et se ressemblaient toutes plus ou moins. J’avais mis fin à ma relation avec Danika et je pensais que ce simple fait aurait pu apaiser les milliers de pensées qui traversaient mon esprit. En vain. J’avais tenté de passer tout mon temps libre, enfermé dans mon bureau à scruter le moindre petit détail de chaque copie en pensant que le tout me ferait cesser de ruminer. Une fois encore la méthode avait montré des discordances et je me retrouvais toujours au même point. Hayden hantait mes pensées, et cette fâcheuse tendance à me trouver dépourvu de moyens me rendait fragile. Le temps d’un instant, je me mis à espérer que tout ceci n’était qu’un cauchemar, du coup de feu tiré dans ma direction au départ de ma meilleure amie, que j’allais me réveiller comme si de rien n’était. Solution de facilité. Fort heureusement, j’avais reçu un message un peu plus tôt dans la journée provenant d’Amy, me demandant si ma proposition de l’accompagner pour ses différents achats tenait toujours. Ni une, ni deux, je lui avais confirmé le tout, lui indiquant que je passerais la récupérer dans l’après-midi. Cela me laisserait le temps pour finir ce que j’avais commencé si tant est que mon état de concentration me le permette.

Les heures étaient passées et j’avais eu l’impression de procrastiner bien plus que d’avoir avancé. J’avais décidé de partir en direction de Logan City pour récupérer Amy en espérant que cette dernière soit prête à l’heure. Je détestais le retard. J’arrivais même pile à l’heure face à la maison de la jeune femme que j’apercevais arriver à pieds, une canne à la main. Je garais mon véhicule, sortant par la suite, remontant les lunettes sur mon crâne dans un léger sourire.  « Être à l’heure ne signifie pas être en avance ! » ironisais-je en m’adossant contre le capot de ma voiture. « Va rentrer la bête, prends tes affaires, ton chauffeur attend là ! » poursuivis-je en l’apercevant rentrer chez elle. Je sortais rapidement mon portable, soupirant en apercevant qu’aucun message ne m’attendait et je finissais par l’éteindre, le glissant dans la poche intérieure de mon blouson, croisant les bras patiemment. Je souriais de nouveau en apercevant Amy s’approcher. « C’est que tu es encore plus longue maintenant que tu es enceinte ! » me moquais-je en venant la serrer contre moi, lui ouvrant la portière sur le retour. « Montez donc mademoiselle Castle, les boutiques nous attendent ! » la taquinais-je en montant à mon tour au volant, mon regard se posant rapidement sur elle. « Tu vas bien ? » lui demandais-je, inquiet de savoir comment se passer sa grossesse. Puis c’était aussi l’occasion pour moi de penser à autre chose qu’à ma propre situation, préférant m’occuper d’elle que de moi-même. « Tu sais ce que tu veux aller voir ? » lui demandais-je en prenant la route, le regard fixé sur le trajet.

Amy & Keith.

Elle rentre. Lentement. Mais sûrement. Direction chez elle. Et elle le voit. Cette voiture qui est garée, là, juste devant chez elle. C'est Keith. Aucun doute. Elle reconnaît son véhicule. Elle a ce petit sourire au coin des lèvres. Au départ, elle n'était pas vraiment certaine qu'il accepterait ce tour avec elle. Amy pensait même que Keith allait plutôt se défiler. D'autant que les gens ont la fâcheuse tendance à ... à se tirer loin d'elle en ce moment. Ou plutôt, à rester éloignée d'elle. Ou peut-être que c'est juste son esprit qui lui joue des mauvais tours. Elle ne saurait réellement dire mais bon.

Keith sort de sa voiture, s'adosse contre le capot de celle-ci, et il fait une petite remarque à la jeune femme. "Moi j'crois que t'as cinq minutes d'avance !" Elle le cherche un peu. Un tout petit peu mais bon. Ca l'amuse. Elle a le droit, non ? Elle va essayer, toutefois, de ne pas trop repousser Keith dans ses derniers retranchements. Parce qu'elle n'aimerait pas que lui aussi décide, finalement, qu'elle n'en vaut pas la peine et qu'il devrait rester loin d'elle. Peut-être que les gens la fuient parce qu'elle est trop chiante. Ou parce qu'elle leur fait des blagues. Rien de bien méchant. Mais elle peut être pénible parfois. Oui. Mais peut-être pas au point de faire fuir les gens. Si ? Peut-être, qui sait. Ils vont partir. Une fois que Rio sera à la maison. Elle lui sourit. "J'espère bien !" Elle se rapproche de la maison. Insère la clé dans la porte et elle fait rentrer Rio. Elle en profite pour attraper son sac qui était juste à l'entrée. Quand elle part faire un tour avec Rio, elle ne s'amuse pas vraiment à prendre son sac avec. Parce que ça pourrait la ralentir. Et franchement, elle n'a pas besoin de ça. Du tout. Elle garde sa canne avec elle. Histoire de s'appuyer dessus et de pouvoir reposer sa jambe. Elle n'est pas là, non plus, pour trop en faire. C'est pas vraiment son but.

Il ne lui faut que quelques minutes avant de revenir auprès de Keith. Elle se demande ... Elle se demande pourquoi lui, il a pas cherché à la fuir. Mais d'un autre côté, elle s'en fout. Il est là. Il semble qu'elle peut compter sur lui. Que demander de plus ? Il est là. C'est tout ce qu'elle constate et qu'elle a besoin de savoir. Ni plus. Ni moins. Elle se rapproche de Keith qui se moque d'elle. "Va te faire ..." Et elle lui fait un doigt d'honneur. "J'voudrais t'y voir si tu ressemblais à une baleine !" Qu'il est loin son petit ventre top plat ! M'enfin, elle se doute, quand même, qu'elle va retrouver ça plus tard. Une fois que la petite sera là mais bon. "Tu sais que c'est pas beau de se moquer d'une femme enceinte ?" lui dit-elle tandis qu'il la serre un peu contre lui. "Tu devrais avoir honte." Est-ce qu'elle cherche à le faire culpabiliser ? Juste un tout petit peu. Il se la joue gentleman. Lui ouvre la portière. "Merci." Elle met sa canne à l'arrière et elle s'engouffre dans le véhicule. Elle attrape sa ceinture tandis que Keith fait le tour pour s'installer à son tour. De suite, ou presque, il lui demande comment elle va. "Fatiguée." Elle a un hochement de la tête. "J'ressemble plus à rien. J'ai les pieds qui enflent parfois." Elle soupire un peu. "J'serais bien contente quand Abby sera sortie de là !" M'enfin, elle sera sans doute toujours autant fatiguée puisqu'il faudra qu'elle s'occupe d'un bébé. Pas facile tout ça. Pas facile. Le brun lui demande ce qu'elle veut faire. Ou plutôt où aller. "Et bien ... la chambre est prête. J'ai tout ce qu'il me faut. J'pensais commencer à acheter quelques petites fringues." Et peut-être une ou deux peluches. Ou un doudou. Plusieurs doudous. Le même. Histoire d'en avoir un de secours si jamais elle en perd un.

Amy & Keith.

« Ca va, il vaut mieux cinq minutes d’avance que de retard… Puis le temps que tu te traînes jusqu’à chez toi on va finir par partir en retard ! » ripostais-je en écartant les bras, tendant mon poignet pour venir tapoter mon index sur le cadran de ma montre, dans l’espoir que celle-ci comprenne l’importance de se dépêcher… Ou non. Car après tout, nous allions simplement faire les magasins. Le nombre de fois où j’avais été traîné de force dans un centre commercial se comptait probablement sur les doigts d’une seule main. Et il était fort probable que j’en ais oublié le supplice que cela pourrait représenter. Mais je voulais aider Amy, la faire sortir et s’aérer l’esprit. J’en avais besoin aussi, et je comptais bien profiter de ces moments de répits que la vie m’offrait. J’attendais tranquillement Amy et ne manquait pas de lui offrir une pique à son retour qu’elle me renvoya dans un doigt d’honneur, lui offrant la meilleure tête faussement outrée que j’avais en stock.  « J’avais prévu d’y aller en effet… Mais bon avant ça, je devais venir te voir ! » ripostais-je avant de soupirer. « Ca va, t’es loin du stade de la baleine… Je prône plus celui de l’handicapée ! » riais-je un peu plus avant de l’entendre se plaindre des moqueries que son statut particulier lui permettrait d’échapper. « Enceinte ou pas, tu restes toi… Et je ne me priverais jamais de me moquer, tu le sais ! » lui dis-je dans un clin d’œil avant de secouer la tête. « Aucune honte… Je ne vais pas me laisser faire non plus hein ! » lui dis-je en contournant le véhicule pour venir m’installer, et démarrer. « C’est vrai que tu as une petite mine… Mais bon, après une bonne gaufre, ça devrait aller non ? » lui demandais-je dans un clin d’œil, prenant la route avec prudence. « Parce que j’ai prévu de goûter… j’ai une faim de loup cet après-midi… Tu crois que je souffre d’une grossesse nerveuse ? » lui dis-je avant de rire aux éclats, prenant la route du centre commercial. « Abby ? Vraiment ? » lui demandais-je en lui accordant un rapide coup d’œil, préférant garder mon attention sur la route. « Et c’est comme cela que tu m’annonces le prénom de ce petit bout ? C’est un diminutif ? » lui demandais-je. « Et tu ne m’as pas envoyé de photos de cette chambre ? Rien ne va plus Amy ! Comment tu veux que je sois un tonton parfait, si je ne sais rien ? » riais-je dans un clin d’œil. « Alors allons acheter des tenues pour cette puce… Mais par pitié, évite le rose fuchsia… Je trouve cela horrible ! » lui dis-je pour me moquer. « Et je m’occuperais de la décoration… Des photos de moi encadrées, c’est pas mal non ? » lui demandais-je en tapotant sur le volant, attendant au feu rouge. « Tu as vraiment tout ? Poussette ? Table à langer ? Biberons ? » vérifiais-je. « Parce que j’ai fait quelques recherches avant, il parait que ça demande beaucoup de matériel, je ne voudrais pas qu’il te manque quelque chose… Puis profites en, vu ton état, que je te serve de chauffeur… En revanche, le montage des meubles, ça risque d’être compliqué… J’ai deux mains gauches ! » lui fis-je comprendre. « En tout cas, je suis content de passer l’après-midi avec toi… Ca me fera du bien… » lui avouais-je avant de ralentir, pour me garer sur le parking alors que nous venions d’arriver. « Premier stop pour manger ? Et on débute ? » lui demandais-je en coupant le contact, mon regard posé vers elle.  

Amy & Keith.

Elle roule des yeux quelque peu quand il tapote le cadran de sa montre. Elle se contente de lever quelque peu la main, l'air de dire de se taire, et elle rentre chez elle. Juste quelques instants. Juste pour rentrer Rio. Et récupérer ses affaires. Elle verrouille ensuite la porte et elle rejoint son ami. Il se moque d'elle. Et il n'a pas honte de le faire. Non. "Mais je te merde !" Il la cherche. Vraiment. Mais ça fait sourire Amy quelque peu. Parce que Keith, il fait en sorte de la distraire un peu. De faire en sorte qu'elle soit de bonne humeur. Et c'est pas une mauvaise chose à dire vrai. Du tout. En tout cas, elle se plaint. Et elle lui demande s'il n'a pas honte de se comporter de la sorte avec elle. "Mais t'as vu comment tu me parles ?" Elle prend un air faussement horrifié avant de poser ses mains sur son ventre. "Oh ma puce. Il est ultra vilain tonton Keith. J'crois qu'il va falloir qu'on le détontonise. Et te trouver un tonton qui sera plus gentil et plus agréable avec ta pauvre maman." Et elle redresse la tête. Juste pour lui tirer la langue. C'est un vilain Keith. Un très très vilain. Mais ça l'amuse. Oui.

Elle rentre dans le véhicule. Il s'installe à son tour. Et démarre. Il fait une remarque. Sur le fait qu'elle ait une petite mine. Mais avoue qu'elle irait sans doute bien mieux après une petite gaufre. Amy a un sourire. Jusqu'aux oreilles. Ou presque. Il continue en se moquant un peu de lui, pour changer. "Peut-être bien." Elle a un hochement de la tête. "Ca arrive même aux hommes d'en faire de temps à autre !" C'est peut-être ce que Ash a fait. Une grossesse nerveuse. Il n'a pas supporté et il s'est tiré comme un voleur ... Ouais. "En tout cas, toi, tu sais comment me parler." Une gaufre. Elle en salive d'avance mine de rien. "Une bonne gaufre. Avec une boule de glace. Et peut-être un peu de chantilly ..." Tout ce qu'il faut pas. Mais elle s'en fiche. Maintenant qu'il lui a parlé de cette petite douceur, elle en a envie. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Oui. Elle va ... Elle va apprécier cette petite chose. Et pas qu'un peu. Est-ce que ça va lui remonter le moral ? Est-ce que ça va lui permettre d'aller mieux ? C'est sans doute pas une pauvre petite gaufre qui arrangera tout mais bon. C'est un début.

Ils roulent. Elle évoque le nom de sa petite princesse. Et Keith joue les horrifiés en indiquant que c'est seulement maintenant, et comme ça, qu'elle a décidé du prénom. "Tu sais, ça s'est fait y'a pas bien longtemps. J'étais pas arrêtée sur un prénom." A la base, ils devaient le choisir à deux. Et elle a choisi toute seule. "Et puis, c'est devenu comme une évidence. Abby, Amy, ça se ressemble." Et si c'est une chipie autant qu'elle, elle pense que ça sera bien. "Diminutif de Abigail, bien sûr. Mais Abby, c'est court, c'est bien." Et ça la botte bien. Keith continue d'être expressif. Et de la charrier. Elle est quasi certaine qu'il va continuer à l'embêter rien que pour ... pour essayer de lui donner le sourire. Oui. "Envoyer des photos, ça dénature. tu prendras cinq minutes une fois que tu m'auras ramené pour venir voir." Ca sera plus simple. Bien plus simple.

Amy lui confie qu'elle a envie de faire quelques petits achats. Keith ne veut pas qu'elle achète des trucs rose. "J'aime pas trop le rose de toute façon." Elle secoue la tête. "Le blanc, c'est uniforme. Et puis, j'prends pas de risque comme ça." Du tout. "Parce qu'imagine que j'me retrouve avec un petit gars au final ! Qu'ils se soient trompés et que j'achète tout en rose ! Ca serait la galère complète !" c'est pour ça que le Roi Lion, c'est pour fille comme pour garçon. Elle peut pas se planter. Du tout. Pareil pour les fringues. Blanc, c'est bien. C'est mieux. Oui. Keith, il est impayable mine de rien et propose de mettre des photos de lui partout. Elle lui donne un léger coup d'épaule. Elle en profite parce qu'il est au feu rouge. Sinon, elle ne l'aurait pas fait. "Tu vas la traumatiser cette pauvre petite ! Elle va jamais vouloir sortir !" dit-elle en riant. Il aurait fait un bon père, lui. Du moins, c'est l'impression qu'elle a. Peut-être qu'elle se plante. Peut-être qu'il n'aimerait pas. Il prend tout à la rigolade. Mais ça lui fait du bien à Amy. Ne pourrait-elle pas se trouver un gentil petit gars de la trempe de Keith ? Quelqu'un qui la tirerait vers le haut ? Et non pas vers le bas ? Ca serait chouette. "Oui, j'ai tout. Les biberons, en plein d'exemplaire." Parce que si elle en casse quelques uns ... Ca serait moche. "J'aimerais bien trouver un ..." Elle tape dans ses mains. "Ah merde ... J'ai perdu le mot ... Un truc ..." Avec son index, elle dessine une sorte de cercle. "Oh, tu sais, les machins qu'on met au dessus des lits de bébé." C'est chiant. Elle n'arrive pas à retrouver le mot. "J'pense que t'as compris ce que je voulais dire." Enfin, elle l'espère. Lui, il doit ses foutre de sa gueule comme pas deux, à chercher ses mots mais bon. Il s'inquiète pour elle. Il n'aimerait pas que ... et bien, qu'il lui manque des choses. Quant au bricolage, il peut pas l'aider. Il a deux mains gauches. "T'inquiète. Ca, c'est tout prêt déjà. David est plutôt doué avec ça." Elle hoche la tête. "Et mon père a aidé." C'est pas elle qui va monter des meubles. Elle est comme l'ancien policier.

Ils arrivent sur le parking. Il se gare. Et Keith lui avoue qu'il est content d'être avec elle. Amy tourne la tête vers lui. "On parle de moi, on parle de moi. Mais toi, ça n'a pas l'air d'être ... le top de chez top." Elle le regarde. "Tu sais, j'suis pas la fille la plus mature au monde. Mais j'sais écouter. Tu peux m'parler." Oui. Elle ne jugera pas. Oh, elle pourra se moquer un peu de lui comme il le fait pour elle. Qui aime bien châtie bien, non ? "Va pour une gaufre dès maintenant ! Oh alors, juste une petite friandise. Genre une viennoiserie. Et on se fait la gaufre après la séance shopping." L'un comme l'autre, elle, ça lui va.

Amy & Keith.

J’avais l’habitude de la voir réagir au quart de tour, ce qui me faisait quelque peu rire. Puis j’appréciais tellement la chose que je continuais à la taquiner, avec le temps j’avais appris à savoir comment la faire râler. Je gagnais presque à tous les coups et je me contentais presque de montrer patte blanche, lui offrant un air faussement outré des propos qu’elle me tenait. « Moi ? Mal te parler ? Non, jamais je n’oserais voyons ! » Je riais et d’autant plus quand je l’entendais parler à sa future petite fille. Je restais cependant quelques instants silencieux, accusant le coup du terme qu’elle venait d’utiliser. Tonton. C’était un sacré rôle qu’elle me déclarait là. Je tournais un rapide coup d’œil vers elle, lui offrant un sourire des plus sincères en guise de remerciement. J’espérais simplement en être à la hauteur. « A peine nommé que je suis destitué ? Ce fût bref mais tellement appréciable ! » ironisais-je en démarrant le véhicule.

Le trajet avait comme toujours été un moment privilégié pour discuter. Et même si elle confirmait de façon purement ironique la possible grossesse nerveuse, je me contentais de rouler des yeux, préférant m’engouffrer dans la brèche qu’elle me mettait sur le chemin. « De vraies envies de femme enceinte… Et après tu vas me dire que tu ne vois même plus tes pieds ? » lui demandais-je en esquissant un léger sourire en coin, le regard posé sur la route que nous étions en train d’emprunter. Ce serait donc Abigail. Joli choix, et j’acquiesçais pour donner mon approbation sur ce prénom, même si Amy n’en avait probablement pas le besoin. « C’est un bon choix, ne t’inquiètes pas. » voulais-je la rassurer pendant qu’elle me donnait les explications sur ce choix comme si elle avait le besoin de se justifier. « Et pour les cinq minutes, tout dépend combien de magasins tu vas me faire faire de fond en comble tu sais ? » lui dis-je pour l’embêter. Parce que de toute évidence, ma curiosité me pousserait à aller voir les travaux réalisés pour ce futur petit bout. « Tu sais de nos jours, les médecins savent ce qu’ils font Amy. Les chances de se tromper sont quand même infimes non ? » lui demandais-je comme pour la rassurer. « Mais la neutralité c’est bien, c’est plus efficace parfois. » admettais-je dans un léger sourire. « Puis je ne la traumatiserais pas, tu verras qu’une fois qu’elle aura admiré ce portrait sublime, elle sera contente d’être sortie va ! » ripostais-je tandis qu’elle me faisait les inventaires de ce qu’elle avait. « Un mobile ? Il y en a des sympas ! Mais faut pas que ça fasse trop de bruits, tu vas finir par devenir folle avec les musiques qu’ils mettent dedans ! » riais-je un peu plus. Elle venait de me donner une idée de cadeau sans s’en rendre compte. « Si tout est prêt, c’est parfait, je n’aurais pas besoin de t’aider alors ? » lui demandais-je en me garant sur le parking. Moment qu’elle avait décrété pour tenter de parler de moi un peu. Sujet que j’aurais préféré ignorer. « Ne t’inquiète pas. Tu sais, ce n’est pas facile la vie de couple, et je me pose pas mal de questions que je pensais laisser de côté pour profiter de ce moment à tes côtés… » lui avouais-je à demi-mot avant de sourire « Mais je note que si j’ai besoin, je peux te solliciter… » lui dis-je en ôtant ma ceinture. « Va pour un cookie dans ce cas et pour te récompenser de ta bonne humeur pendant cette séance, je t’offrirais ta fameuse gaufre chantilly glace. » lui dis-je en sortant du véhicule tout en prenant le trajet de l’entrée de la galerie marchande. « Ça fait longtemps que je n’y suis pas allé ! » admettais-je en passant les portes-battantes automatiques pour arriver dans le hall du centre commercial. « Alors un cookie pour Madame ? » lui demandais-je en prenant le trajet de la boulangerie qui se trouvait dans l’allée centrale. « On avance à ton rythme, si tu fatigues, tu me le dis, et on s’arrête d’accord ? J’ai pas envie que tu me fasses un malaise au beau milieu de l’allée ! » riais-je en venant percuter avec délicatesse son épaule.

Amy & Keith.

Oui, oui, il lui parle mal. Keith, il est vilain avec elle. Mais Amy sait qu'il ne pense pas à mal. Bien au contraire. Il fait ça simplement pour l'embêter et lui donner le sourire. Et ça, ça reste appréciable. Oui. En tout cas, il est clair qu'elle va devoir le destituer de son rôle de tonton, puisqu'il est tellement vilain. Si vilain d'ailleurs. [color=darkblue]"Que veux-tu ?"[/colo] Elle hausse les épaules. "C'est de ta faute si t'es destitué. Tu peux t'en prendre qu'à toi-même." Et elle lui tire la langue. Amy s'interroge un peu. Elle se demande si elle va faire baptiser sa petite fille ou pas. Peut-être. Après tout, elle, elle l'a été. Même si elle croit pas en tout ça. Non. Elle ne dira pas que c'est un tissu de conneries. Mais si y'a bien une ou un Dieu, il ou elle doit être pas mal tordu quand même. Parce que Amy, elle a pas eu ... une année facile. Elle espère, sincèrement, que 2021 sera bien meilleure. Elle en a bien besoin. Pour sûr.

Ils sont dans la voiture. Keith conduit sereinement, tranquillement. Ils ne sont pas pressés. Ils en profitent pour papoter. "C'est ça. J'vois plus mes pieds. C'est pour ça que j'préfère mettre des ballerines. Au moins, c'est facile à mettre." Elle hoche la tête. "Et j'évite de me baisser aussi." Sinon, elle risquerait de faire un roulé-boulé. Et elle n'est pas certaine qu'elle arriverait à se redresser facilement et rapidement. Donc, autant l'éviter dans la mesure du possible. Oui. Elle évoque, par la même occasion, le prénom de sa fille. Une petite Abigail. Qui sera surnommée Abby. Enfin, sur les papiers, oui, ça sera Abigail. Mais pour la maman, ça sera son surnom. Toujours. Keith la rassure sur son choix de prénom. Avant de se moquer un peu d'elle par rapport aux magasins où ils vont aller. "A dire vrai, je sais pas. Peut-être pas beaucoup." Elle secoue la tête. "J'veux dire, même si j'ai plus mon plâtre, j'ai toujours quelques douleurs parfois à la jambe." Il doit savoir ce que c'est, lui. Après tout, hein, il a été canardé. Et il doit avoir mal encore de temps à autre. "Et vu mon état, j'peux plus marcher autant qu'avant." A cause de sa jambe. Mais également parce qu'elle est enceinte. Elle aime pas cette situation. Cette situation où elle a l'impression d'être faible. Où elle a l'impression d'être une potiche. Et que ... Et qu'elle ne peut plus faire les choses par elle-même. C'est assez pénible à dire vrai.

Des fringues roses ? Elle aime pas le rose. Ou alors, faudrait du rose pâle. Qui tire presque sur du blanc. Elle préfère les couleurs unisexes. Comme ça, s'ils se sont plantés ... Et bien, elle n'aura pas tout un tas de fringues qui ne serviront à rien. Pour Keith, c'est du sérieux. Il y a peu de chance de se planter. "J'pense ... Surtout que j'ai demandé confirmation à chaque fois que j'avais une écho. Mais bon ... On sait jamais." Peut-être qu'ils ont pas vu quelque chose qui était présent. Elle en sait rien. Elle sera fixée une fois qu'elle aura accouché. Tout simplement. "Oh si si. Je suis sûre que tu vas la traumatiser !" Elle se met à rire quelque peu. En fait, elle ne sait pas trop comment Keith pourrait se comporter avec des enfants. Elle, elle a testé. Elle a essayé. Elle a Jade, elle a pu s'occuper de son petit bout. Mais elle n'en oublie pas, également, qu'elle a été baby-sitter. Et donc ... elle sait y faire. Du moins, c'est plus facile avec les enfants des autres qu'avec les siens. Et c'est ce qui inquiète un peu Amy. Qu'elle soit dépassée alors que d'habitude, elle sait le faire. Amy cherche quelque chose de particulier pour mettre au dessus du lit de sa fille. "J'veux pas qu'il fasse du bruit. J'veux juste qu'il tourne. Un peu. Ou bien que j'le fasse tourner quand j'vais la voir. Mais pas quelque chose de musical." Elle secoue la tête. "Si j'avais été chez moi, peut-être. Mais comme je squatte encore chez maman ..." Autant l'éviter, oui.

Ils sont sur le parking. Echange bref sur Keith. Et savoir comment il va, lui. Parce qu'il est vrai qu'ils ont parlé d'elle. Uniquement d'elle. Et lui dans tout ça ? Apparemment, c'est pas la joie dans son couple. "Et tu me l'as toujours pas présentée." Ou au moins montré une photo. "J'pourrais presque croire qu'elle existe pas." La future maman peut comprendre qu'il n'ait pas envie d'en parler. Après Ash, elle n'avait pas forcément envie de parler de tout ça, elle également. Mais elle l'a fait. Un peu. Elle tape dans ses mains, assez contente. Elle aura le droit à un cookie, là, tout de suite. Et après la séance de shopping, une gaufre. Avec plein d'extra. "C'est parfait !" Ils sortent de la voiture. Et ils vont marcher. Tranquillement. Ils rentrent dans le centre commercial. Et là, direction la petite boulangerie. "Euh ... En fait, s'ils ont, j'prendrais bien un pain aux raisins." Est-ce qu'elle abuse ? Juste un tout petit peu. Oui. Légèrement. Keith lui rappelle que c'est pas un marathon. Si elle est fatiguée ou que ça va pas, faut qu'il lui signale. "Moi, j'ai surtout pas envie qu'elle débarque, là, maintenant tout de suite." Elle hoche la tête. "Rien que le fait d'en parler, ça m'fait presque froid au dos !" Et ça lui ferait peur, carrément. Premier stop, donc, à la boulangerie tandis que Amy furète à droite à gauche, faisant une gymnastique dans sa tête pour savoir ce qu'elle va acheter. Et surtout si elle va trouver ce qu'elle veut. Y'a pas de raison. Enfin, elle espère. Petite douceur dans son sachet entre ses mains, Amy pioche un peu dans son pain aux raisins. "C'est bon ces saloperies. Y'a pas à dire." Elle va devoir faire attention à son langage quand la petite sera née mine de rien. Direction, ensuite, le magasin spécial bébé où il y a un peu de tout. Non seulement des poussettes et autres objets de ce genre, mais quelques jouets, et des habits aussi. Pour commencer. "Avec un peu de chance, j'trouverai mon bonheur ici !" Ou pas.

Amy & Keith.

J’avais dit oui à une ballade. Moi, Keith Weddington, l’homme le plus grognon actuellement que Brisbane rengorgeait, j’avais accepté une après-midi au centre commercial, juste pour le plaisir d’Amy. Et parce que je m’inquiétais pour elle. Mais à la voir me retourner les pics que je lui lançais, je me retrouvais à peu près soulagé de voir que sa répartie n’avait pas pâti de cette histoire. Je me contentais de rire légèrement, levant la main dans sa direction pour demander une trêve. En vain. « Alors je me plaindrais à moi-même de cette destitution que veux-tu que je te dise » soupirais-je en roulant des yeux, tandis que le trajet se passer sans embûches. « Des ballerines ? Vraiment » ironisais-je en lui tirant la langue avant d’acquiescer au sujet de son état. « Tu vas surtout te reposer… Parce que je n’ai pas envie de devoir te pousser en plus de pousser une poussette tu vois ? » lui fis-je remarquer avant qu’elle n’aborde le sexe de son futur enfant. « T’es pas pénible toi dis donc ? Si elle te le dit une fois, puis deux fois, tu penses vraiment qu’elle va se tromper ? » lui fis-je remarquer un peu plus calmement alors que je soupirais un peu plus. « Tu serais surprise de voir à quel point les enfants m’apprécient et que je le leur rends bien… » voulais la rassurer tout en évoquant le futur mobile qu’elle avait envisagé d’installer. « Tu sais que la musique pour les enfants, cela aide le développement ? Tu peux avoir un mobile un peu lumineux qui ne fait que de la musique lorsque tu le veux… Ca peut être sympa tu sais ? » rajoutais-je avant de sortir de la voiture


Je soupirais lorsqu’elle évoquait le fait que je ne lui avais pas présenté ma petite amie. Je grognais presque dans ma barbe, mon regard la fusillant presque en croisant le sien. « Crois bien ce que tu veux Amy… » répondais-je presque froidement. J’étais toujours sur la défensive quand il s’agissait d’aborder ma relation amoureuse actuelle. Pourtant, je pouvais comprendre la position d’Amy qui pouvait probablement s’inquiéter pour moi tout comme j’étais inquiet pour elle depuis son histoire avec Ash. Je suivais Amy en souriant, les mains glissées dans les poches de mon jean, tout en l’écoutant. « T’es bien enceinte je te le confirme, pour changer d’avis comme de chemise, ce sont bien des pulsions de femmes enceintes ! » lui fis-je remarquer en la taquinant, tandis que je m’approchais du comptoir, commandant un pain au raisin ainsi qu’un café noir, car j’aurais bien besoin d’un remontant. « Tiens prends ça… » lui dis-je en lui tendant son petit sac, un léger sourire aux lèvres. « Elle ne débarquera pas aussi tôt, ne t’inquiètes pas… » tentais-je de la rassurer avant de rire aux éclats en la voyant croquer dans sa viennoiserie avec envie. « On rentre là-dedans ? » lui demandais-je en passant les portiques de sécurité de la boutique sur laquelle Amy avait jeté son dévolu. « Du coup, qu’est-ce que tonton Keith pourrait bien acheter… » demandais-je en observant les rayons, m’arrêtant quelques instants devant des peluches, attrapant la première qui me tombait sous les yeux, la montrant à Amy. « Elle ferait des cauchemars avec ça dans son lit non ? » lui demandais-je en riant, face à la peluche qui ne payait pas de mine. « Je t’offre le mobile, tu viens m’aider à le choisir ? » lui demandais-je en l’attirant vers les rayons concernés. « Et après on ira voir les vêtements pour que je lui prenne le plus beau des pyjamas où il sera inscrit « Mon tonton c’est le meilleur » » rajoutais-je en m’arrêtant face à tous les mobiles qui étaient accrochés aux plafonds croisant les bras face à eux. « Tu en vois un qui pourrait te plaire ? » lui demandais-je en souriant légèrement.

Amy & Keith.

Même si elle est pas bien, même si parfois, elle est au plus mal et qu'elle n'a envie de rien, Amy, elle essaie de ne pas se laisser abattre. Et c'est pas facile. Pas tout le temps. Il lui balance quelques piques. Et elle en fait de même. Elle ne se laisse pas faire. Elle veut pas le laisser gagner. Amy ne voit plus vraiment ses pieds. Elle devient ... Ca devient plutôt difficile de se chausser maintenant. "Bah oui. Des chaussures quoi. De fines chaussures." Elle hoche la tête. "La ballerine est par terre et hop, j'ai qu'à mettre le pied dedans." C'est facile. Elle n'a pas besoin de se baisser. Et c'est pas plus mal. "Moi j'dis, heureusement que c'est pas l'hiver. Parce que devoir mettre des bottes, ça serait l'horreur." Trop compliqué. Et des chaussures avec des lacets, elle ne veut même pas y penser. Parce que ça serait encore plus compliqué. Bien plus compliqué. Keith lui conseille fortement de se reposer. "C'est sûr que ça serait pas marrant." Non. Elle n'a pas envie de terminer dans un fauteuil roulant. Mais le médecin et le chirurgien lui ont confirmés que ça irait pour sa jambe. Elle a toujours quelques séances de rééducation mais ça va. Selon eux. Peut-être qu'elle aura toujours quelques douleurs fantômes. Peut-être que ça sera toujours comme ça. Et quoi qu'elle fasse. C'est triste, oui. Amy avoue qu'elle a demandé, à plusieurs reprises, à sa gynéco si c'était bien une fille. "Bah, au départ, hein, c'était peut-être un peu tôt pour qu'elle soit totalement affirmative. Donc oui, j'ai préféré demander une nouvelle confirmation." Ca fait un peu fille insistante, c'est vrai. Mais fallait bien qu'elle soit sûre. Pour la chambre du bébé. Pour les premiers achats. Et tout un tas d'autres petites choses. Quoi qu'il en soit, Keith n'en démord pas. Sur le fait qu'il ... qu'il est apprécié par les enfants. "Et bien, on verra ça alors quand Abby sera plus grande !" Est-ce qu'elle est sceptique ? Elle n'en sait trop rien. Non. Mais c'est pas comme si elle connaissait Keith depuis une éternité. Si ça se trouve, il est mauvais avec les gosses. Elle verra bien quand Abby sera là. Et qu'elle sera en âge de se rendre compte des gens, si on peut dire ça ainsi. "Un mobile qui aurait pas une musique trop forte. Parce que imagine qu'elle réclame le mobile en plein milieu de la nuit." Elle voit déjà le truc. "J'aimerais pas trop réveiller toute la maison." Elle serait chez elle, oui, pourquoi pas. Sauf qu'elle n'est pas chez elle. Faut qu'elle se trouve un chez elle. Elle le fera à un moment ou à un autre, oui. Mais pas tout de suite. Elle va se laisser un peu de temps.

"Oh, mais monsieur semble grincheux !" Soit la copine n'existe pas. Soit ... Il se passe des choses dont Keith n'a pas du tout envie de parler. Elle peut pas l'obliger. Après tout, Amy sait très bien qu'il y a certaines choses qu'on préfère taire. Pourquoi ? Simplement parce que ... parce que c'est la seule chose à faire. Simplement parce que parler de ce qui fait mal, c'est pénible. Et ça n'aide pas. Enfin, pas toujours non. Keith se moque un peu d'elle quand elle lui demande quelle viennoiserie elle veut. "Et encore, j'ai plutôt été cool avec les hormones et les envies." Elle a un hochement de la tête. "J'ai pas trop embêté mes parents." Si elle avait été en couple ? Si elle avait été encore avec Ash ? Peut-être qu'elle aurait pu abuser un peu plus. Mais elle n'a rien fait de tout ça. Simplement parce qu'elle ne voulait pas emmerder ses proches. Elle reste inquiète. Elle peut pas s'en empêcher à dire vrai. Savoir que ... Et bien, savoir que Abby pourrait débarquer à n'importe quel moment, c'est ... difficile. Elle a peur. Un peu. Beaucoup. Keith essaie de la rassurer comme il le peut. "J'espère." Ouais. Et puis, si elle arrive plus tôt, bah, elle arrivera plus tôt, tout simplement. Amy mange son pain aux raisins. Et c'est trop bon. Y'a pas à dire. Ils rentrent dans la première boutique. Elle a déjà pas mal de choses. Mais elle n'a pas tout acheté non plus. Elle a préféré ... faire petit à petit. Là, elle se retrouve dans un couffin trop mignon mine de rien. Mais Keith a besoin d'aide pour choisir un mobile. Elle les observe. "J'adore celui-là. Il est trop mignon "! Elle est pas assez grande pour le décrocher. Mais elle lui montre en le pointant du doigt. Elle a pas fait gaffe que juste derrière elle, y'a des boites où ils sont tous emballés. Et qu'il faudra monter soi-même. Quant au pyjama avec le meilleur des tontons, ouais, ils verront ça après. Pour l'heure, c'est le mobile. "Tu le fais tourner un peu pour voir s'te plaît ?"

Amy & Keith.

Je riais face à l’explication que me donnait Amy, comme si elle me prenait pour un abruti qui ne savait pas ce qu’était une ballerine. Je secouais la tête, jouant l’abruti de première à la perfection. Puis j’attendais la fin de sa dernière phrase, tentant de rester, pendant quelques secondes, sérieux, avant de rire aux éclats, ne pouvant plus m’arrêter. « Tu es vraiment en train de me faire la description et l’utilité d’une ballerine ? » lui demandais-je en continuant de rire, me moquant d’elle comme je pouvais le faire d’habitude avant de prendre un air un peu plus sérieux quand il s’agissait de jouer la voix de la raison. J’étais un adepte du « faites ce que je dis, pas ce que je fais » et Amy n’y échappait pas depuis que je la connaissais, et encore moins maintenant qu’elle attendait un enfant. Enfant pour lequel elle a demandé à plusieurs reprises une confirmation du sexe. Et là encore, je secouais la tête dans un léger rire. « T’es vraiment pas croyable ma parole… » repris-je en continuant de rire. « Elle est sûre cette fois, ou tu vas lui redemander une dernière fois ? » la taquinais-je alors que je tendais ma main dans sa direction. Elle voulait attendre qu’Abby soit grande pour être certains que mes propos étaient avérés sur le fait que les enfants m’appréciaient ? « Pari tenu, on fait le point quand elle sera grande et qu’elle ne parlera que de Tonton Keith » lui dis-je, arborant un large sourire aux lèvres.

Amy profitait du moment pour me décrire le mobile qu’elle désirait acheter pour sa fille, hochant la tête au fur et à mesure qu’elle me le décrivait, un léger sourire aux lèvres. « Un mobile qui fait de la musique mais où tu peux régler le son… Je suis sûre qu’aujourd’hui, tous les mobiles sont réglables et dotés d’un minuteur même ! » lui fis-je remarquer gentiment. Après tout, c’était normal qu’elle ne s’y connaisse pas parfaitement, c’était son premier enfant, elle était jeune et elle découvrait la chose. J’évitais de riposter à la pique qu’elle venait de me lancer, préférant laisser couleur plutôt que de m’enfoncer dans une discussion que je ne désirais au fond pas. Je voulais me changer les idées, pas remuer le couteau dans la plaie. On entrait dans la boutique, essayant tant bien que mal de la rassurer, sans avoir réellement conscience que les femmes et leurs hormones, surtout en étant enceinte, restaient le plus grand mystère que je serais incapable d’élucider durant toute ma vie. Je préférais résoudre un autre problème qui semblait tout aussi grand : trouver le mobile adéquat. Et tandis qu’elle pointait le doigt en direction de l’un des mobiles, je respectais sa demande, le faisant tourner dans un sens. « Et je peux le faire tourner dans l’autre aussi ! » riais-je en stoppant le mobile pour le faire tourner dans le sens inverse initialement. « Et regarde ! » lui dis-je en tournant le minuteur, pour que le son s’enclenche tandis que j’hochais la tête, assez satisfait du bruit et du choix de musique. « J’ai connu mieux comme berceuse franchement… Tu ne veux pas en essayer un autre ? » lui demandais-je en avançant un peu plus dans les rayons. « Parce que les sortes de lapins là au bout, ça fait peur, crois-moi elle va en faire des cauchemars… » ironisais-je dans un clin d’œil, continuant d’observer. « Tu veux un truc tout blanc ? Ou un peu fantaisiste, ce serait acceptable et accepté ? » lui demandais-je en lui montrant ce mobile « Regarde il y a plein d’animaux tous aussi mignons les uns que les autres ! » lui fis-je remarquer, comme si c’était moi l’enfant qui allait m’amuser avec. « Puis je suis sûr qu’au moins ça la fera sourire » dis-je en attrapant une petite peluche du mobile et en mimant comme si c’était cette dernière qui était en train de répondre à Amy. J’étais un grand enfant, et je n’y pouvais rien.

Amy & Keith.

Amy a un sourire jusqu'aux oreilles. Elle aime bien embêter Keith. Et elle ne va pas s'en priver. Non. Parce que ... Parce que ça reste assez marrant quand même. "Oui, c'est tout à fait ça !" Elle continue de sourire. "Faut bien que je te prouve oh combien ce sont des chaussures ultra confortables et ultra pratiques pour une femme enceinte !" Et puis, Keith, il le prend bien. Il a toujours... il l'a toujours bien pris. Alors, hein, elle va continuer à l'embêter un peu. Le jour où ça lui sortira par les trous de nez, là, oui, elle arrêtera. Mais pour l'heure, l'embêter, c'est marrant. C'est assez distrayant. Et elle a besoin ... de ça. Elle a besoin de lui. Il ne juge pas. Il essaie de la faire rire. De lui remonter le moral. Et il ne lui a pas tourné le dos. Amy a tristement vu des gens s'éloigner d'elle. A cause de Ash. A cause de sa grossesse. Lui, il est encore là. Et franchement, ça lui fait plaisir. Elle sait pas trop si elle arrivera ... à accepter encore un abandon. Après, oui, elle va pas mal se concentrer sur comment élever sa fille. Et faire en sorte de ne pas faire d'erreurs. Elle espère, d'ailleurs, que ça ira. Mais elle doit chérir, également, les quelques amis ... qui lui restent. Dont Keith. Il se moque un peu d'elle parce qu'elle a demandé à plusieurs reprises si c'était bien une fille. "Normalement, là, y'a peu de risque qu'il y ait une erreur. Ca devrait être bon." D'autant qu'elle ne va pas tarder à accoucher. Donc ... donc oui, c'est certain que ça soit une fille. Ca lui donne un peu de l'espoir Amy. Qu'il se projette aussi loin. Et qu'il pense que Abby ne parlera que de lui. "Ca veut dire que tu vas rester dans le coin ... Et que tu vas pas m'abandonner ?" Là, tout de suite, elle a peur. Elle a peur de croiser son regard. Elle a peur qu'il finisse par lui dire que ... qu'il va s'en aller, lui aussi. Peut-être qu'elle a peur pour rien. Mais c'est plus fort qu'elle. Oui.

Le mobile ? Elle a une idée de ce qu'elle veut, sans en avoir réellement l'idée. "Hmmm ... j'en sais rien. Peut-être ..." Elle hausse les épaules. "J'pensais pas que j'aurais à me poser cette question aussi tôt dans ma vie !" Être maman à son âge ... Non. Elle ne le voulait pas. Elle en rêvait pas en tout cas. Mais ça s'est fait. Un peu malgré elle. Trop tard pour faire marche arrière. Faut dire que Ash l'a pas lâchée au bon moment. Elle en aurait été au tout début de sa grossesse, oui, il n'y aurait pas de petite Abby. Mais là, elle doit faire face. Avec ses doutes. Avec ses peines. En ne sachant pas vraiment si elle va réussir à faire les choses correctement ou bien si elle va tout faire ... merder ... En quelque sorte.

Ils sont dans le magasin. Elle voit un premier mobile. Mais elle ne peut pas le faire tourner. Amy reste petite quand même. C'est trop haut pour qu'elle puisse le toucher. Heureusement que Keith est là mine de rien. "Ouais, ouais. Fait pas le malin parce que t'es plus grand que moi !" Parce qu'elle pourrait bouder ... deux minutes. A peine. Elle n'arrive pas à rester fâchée trop longtemps contre lui. Il en profite pour mettre la musique du mobile. Keith apprécie ... Moyennement. "Vas-y, j'te laisse faire !" Pour lui, il craint trop ce mobile. La musique, les lapins. "Tant que c'est pas des voitures, moi, ça m'va." Il en profite pour lui en montrer un autre. "En plus, ils sont colorés." Ca mettra ... un peu de couleur. "Il est pas mal celui là." Elle aime bien. Tonton Keith semble faire un bon choix. "Tu fais tourner et tu mets la musique pour voir ?" Histoire de se rendre compte un peu de comment ça se fait. Une douce petite musique. Elle aime bien. C'est différent de l'autre qu'elle avait pu voir. "En tout cas, si j'le prends pas pour Abby ... Faut que j'le prenne pour toi ! J'suis sûre que ça irait super bien au dessus de ton lit." Et elle pouffe de rire. En même temps, il est comme un gosse devant les mobiles ! Normal qu'elle se moque un peu.

Amy & Keith.

Le sourire de la jeune femme était communicatif c’était indéniable. Surtout quand elle me donnait matière pour la taquiner. M’expliquer le principe d’une ballerine, vraiment ? Sa jeunesse laissait parfois place parfois à l’insouciance de son âge. Et j’aimais en profiter pour la faire réagir. Après tout, c’était le jeu. Donnant-donnant. Elle ne se faisait jamais prier pour m’attaquer, parfois de front, et à force elle savait qu’elle aurait le retour du bâton tôt ou tard. Puis si cela lui permettait de se changer les idées, je ne rechignais jamais à la tâche. Alors quand elle m’avait dit qu’elle avait demandé vérification à plusieurs reprises sur le sexe de l’enfant qu’elle attendait, forcément je l’avais embêté. Forcément qu’elle me donnait matière à la taquiner. « Alors si c’est bon…  Attend quand même de la voir hein, on ne sait jamais ! » ironisais-je dans un clin d’œil, me stoppant sur sa dernière question. « T’abandonner ? » répétais-je, surpris par la sincérité de ses mots. « Tu penses vraiment que je vais partir ? » lui demandais-je pour lui faire comprendre d’elle-même que mon intérêt ne se trouvait pas dans ce départ qu’elle me prêtait. Je pouvais comprendre que son contexte personnel et ses dernières expériences pouvaient laisser des traces. Alors s’il fallait la rassurer plus que de raison, je m’en chargerais sans soucis. « Je n’envisageais pas de partir, après si tu ne veux plus de moi comme tonton, ce sera ton choix mais pas le mien tu sais… » lui fis-je remarquer dans un sourire rassurant.

J’avais préféré changer de sujet, me concentrant sur le mobile qu’elle était bien décidée à acheter. Et même si je tentais de l’aider du mieux que je pouvais, elle semblait trop indécise. Je riais à sa remarque concernant son âge, secouant la tête. « Tu veux que je te rassure ? Peu importe l’âge, te connaissant, je suis persuadé que tu aurais mis autant de temps pour te décider… » la taquinais-je en continuant de faire tourner le mobile, fièrement. « Ça va, ça te passe par-dessus la tête non ? » continuais-je en riant aux éclats avant de lui montrer un second mobile qui avait attiré mon regard. Je le savais, ce serait celui-ci. J’étais en mesure de trouver des arguments pour la convaincre. « Et même si ce sont des voitures, elle peut devenir pilote ta fille tu sais ? » ironisais-je tandis que je le faisais tourner tout en allumant la musique du mobile. « VOILA ! C’EST CELLE-CI QUI ME BERCAIT PETIT ! » m’exclamais-je en l’entendant, tout heureux de l’avoir retrouvé. « Elles sont indémodables ! » dis-je tout en me mettant à la fredonner, le regard brillant. « Il est parfait celui-ci… » lui fis-je remarquer avant de froncer les sourcils. « Tu crois vraiment que j’ai besoin de ça pour m’endormir ? » lui fis-je remarquer, faisant mon air faussement renfrogné. « Tu vas le prendre pour ta fille, et tu lui diras que c’est tonton Keith qui t’a aidé à le choisir ! » lui fis-je remarquer en prenant le carton d’emballage neuf sous le bras. « Je vais aux habits, tu voulais voir autre chose dans le mobilier avant ? » lui demandais-je tendrement. Parce que je me devais d’aller à son rythme pour ne pas trop la bousculer. « Tu lui as pris un hochet ? » demandais-je soudainement en attrapant l’un des hochets qui trônait dans une des allées, entassé dans un bac pour le lui tendre. « Elle en aura besoin quand elle fera ses dents ! Bon ok, ce n’est pas encore, mais vaut mieux prévenir que guérir. » repris-je, mon air sérieux. « Parce qu’on ne sait jamais, peut-être qu’elle naîtra avec une dent… » dis-je tout content de cette information inutile. Mais après tout, je me devais de lui parler de tout et de rien pour éviter deux choses : qu’elle se mette à cogiter et qu’elle décide de revenir sur le sujet que je tentais d’éviter subtilement : mon état.

Amy & Keith.

Une fille. Elle devrait avoir une fille. Enfin, maintenant, c'est certain et y'a vraiment peu de chances pour qu'elle se retrouve avec un petit gars. De toute manière, fille ou garçon, tout ce qu'elle demande, c'est que le bébé soit en bonne santé. Et surtout ... qu'il ne ressemble pas à Ash. Mais qu'il ressemble plutôt à elle. Même si c'est le bébé de Ash, elle a besoin de tourner la page. Et malheureusement pour elle, la page est difficile à tourner. Amy ose poser la question ... de savoir si Keith va rester dans le coin. Ou bien s'il va finir par l'abandonner. Il semble assez surpris par la question qu'elle lui pose. "Je sais pas ... Les gens ... ont tous tendance à partir à un moment ou à un autre." Et c'est normal qu'elle s'inquiète pour Keith. Peut-être qu'elle pourrait faire la blague de trop. Peut-être qu'elle pourrait le fâcher. Ou le vexer. Ou que sais-je encore, sans véritablement le vouloir. Peut-être que ça n'arrivera pas. Ou peut-être que ça arrive au plus mauvais moment. Oui, Amy s'inquiète. Même si elle essaie de ne rien laisser transparaître. Ce qui est plus facile à dire qu' àfaire d'ailleurs mais bon. Keith finit par lui indiquer qu'il n'en fera rien. Sauf si elle ne veut plus de lui dans les parages. Mais ça sera pas mon choix. "J'ai le droit à un câlin ?" Parce que là, tout de suite, un bon câlin, ça lui ferait du bien. Beaucoup de bien même. Il a des paroles rassurantes, c'est vrai. Mais un câlin, c'est quand même encore mieux ! Un câlin, ça vaut mille mots. Et s'il peut lui offrir un petit câlin, ça sera top. De chez top à dire vrai.

Ils regardent les mobiles. Même s'il y a le choix, elle sait très bien que ... Et bien, elle sait très bien qu'elle repartira avec un mobile. Elle ne sait pas vraiment avec lequel encore. Mais elle ne repartira pas sans. Elle repartira aussi avec quelques peluches. Quelques jouets. Et peut-être encore quelques bodys. Elle en a déjà quelques uns. Mais il vaut mieux en avoir trop que pas assez, non ? Keith se moque un peu d'elle. Tout en la rassurant par la même occasion. "C'est bien possible." Ca serait pour elle, ça serait facile. Elle prendrait le premier truc qui lui plairait. Là, c'est quand même pour sa fille. Pour sa princesse. Et elle a envie ... de prendre le meilleur. Voilà tout. Oui. Enfin, de base, elle pensait quand même qu'ils seraient deux à faire les émarches. Deux à choisir tout ça. Mais elle est toute seule. Enfin, elle peut compter sur Keith apparemment. Et il joue ... disons qu'il est vraiment taquin avec Amy ! Et ça lui plaît. Ca lui change les idées. "Oh non ... Crois-moi ! Elle ne deviendra pas pilote !" Hors de question qu'elle suive les traces de son père. Jamais. Il met en route le mobile. enfin, la musique. Et pour lui, c'est LE mobile qu'il faut prendre parce que c'était la musique qu'il le berçait. Et ça fait rire Amy. "Ah, il te plaît celui-là !" C'est vrai qu'il est pas mal. Elle avoue volontiers. Elle suggère qu'elle lui en offre un. Mais apparemment, il n'a plus ... il n'a plus besoin d'être bordé les soirs par ce genre de musique. Heureusesment d'ailleurs ! "Tonton Keith, il va devoir assurer !" Et pas qu'un peu d'ailleurs. Mais elle a la certitude qu'il va être là. Oui. Qu'il sera dans le coin. Elle le veut en tout cas. Elle a besoin de quelqu'un sur qui ... elle peut compter. Et elle veut croire que Keith fait partie de ces gens là.

Keith lui laisse pas trop le choix. Il récupère le mobile. Il le prend sous le bras. C'est bien qu'il porte tout ça ! Il est son mulet ! Faudrait pas qu'elle porte trop lourd et qu'elle se fasse mal après tout ! Ca serait dommage qu'elle perde les eaux simplement parce qu'elle aura porté trop lourd. Le brun veut aller voir les vêtemenss. "Attends, j'viens avec toi. J'ai envie de retrouver quelques bodys !" En avoir trop. Que pas assez. "Non, j'ai pas encore trouvé le hochet." Amy pense qu'elle sera un peu trop petite pour le hochet. Et pour les dents, c'est pas pour tout de suite ! Elle pouffe de rire quand Keith imagine que la petite aura déjà une dent à la naissance. "Oui, j'crois qu'elle sera précoce !" Et elle rigole de plus belle. Elle espère qu'elle aura pas de dents ! Parce que si elle l'allaite les premières semaines, elle risque de prendre cher ! Et pas qu'un peu. "Allez, on va voir les vêtements." Et elle se met à marcher. Lentement. Mais sûrement. Elle se traîne ! Un peu comme une tortue. Mais c'est normal après tout, non ?

Amy & Keith.

Je ne comprenais pas pourquoi Amy s’inquiétait tant de me voir disparaître de son cercle d’amis. Je pouvais accepter le fait que ses expériences passées pouvaient créer le doute dans son esprit, mais je pensais avoir été suffisamment clair et rassurant pour que ce genre de pensées ne viennent plus dans son esprit. En vain vu que la question ressurgissait, l’observant un peu plus. Je ne voulais pas perdre patience, j’étais prêt à lui répéter autant de fois qu’il le faudrait même si les mots commençaient à me manquer. Je me contentais pourtant de secouer la tête, signe que je n’étais pas satisfait des explications qu’elle venait de me donner mais je ne voulais pas rajouter de l’huile sur le feu. Alors je me contentais d’accepter sa demande, m’approchant d’elle pour venir la serrer entre mes bras, embrassant sa tempe comme pour la rassurer. Après tout, le geste valait bien plus que toutes les tirades que j’étais en mesure de lui offrir, surtout en ce moment. Puis nous étions là pour remplir l’armoire de cette petite fille qui s’apprêtait à pointer le bout de son nez, et Amy était probablement à cran à cause des hormones. Je préférais donc remettre cette discussion à plus tard. C’était probablement le plus judicieux.

Je préférais me concentrer sur les mobiles dont disposait le magasin. La base des accessoires à mes yeux. La musique, le divertissement, les couleurs, tout pour attirer l’œil de l’enfant et le bercer afin de l’emmener tendrement dans les bras de Morphée. Et même si Amy ne semblait pas convaincue, je me pris d’une soudaine envie de jouer au parfait vendeur, faisant la démonstration du mobile en question. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il semblait bien plus me plaire qu’à la principale intéressée… Je levais les yeux au ciel, presque désespéré jusqu’à ce qu’elle n’admette – enfin – que ce mobile était le bon. « Hallelujah ! » riais-je en levant les bras, triomphant avant d’attraper la boite en question et de revenir à ses côtés. « Et ne t’inquiètes pas, j’assure toujours ! » ironisais-je dans un clin d’œil avant de l’attendre alors qu’elle voulait m’accompagner aux vêtements. « Tu comptes encore remplir la garde-robe ? Je croyais que tu avais tout ce qu’il fallait ? » lui fis-je remarquer en entrouvrant la bouche. « Comment ça tu n’as pas le hochet ? Il le faut ab-so-lu-ment ! » rajoutais-je en l’attrapant par le bras délicatement pour l’entraîner dans le rayon concerné. Fort heureusement, le choix était moindre que pour les mobiles, et mon regard descendait vers les rayons où se situaient les objets en question. « Et même si elle n’est pas précoce, tu verras que tu en auras besoin bien plus vite que tu ne l’imagines ! Ou alors, tu sais quoi ? Va aux vêtements, le temps que tu y arrives je t’aurais rejoint ! » la taquinais-je d’un clin d’œil attendant qu’elle ne s’éloigne pour me replonger dans le choix du hochet. Il ne me fallut que quelques minutes finalement pour trouver celui que je décrochais, retournant aux côtés d’Amy qui était face au rayon des bodys. « Tu ne veux pas en prendre un de chaque non plus ? Ne sait-on jamais hein ! » lui dis-je en haussant les épaules, observant les tenues qui me semblaient vraiment petites. « Tu m’as dit que tu voulais du neutre, alors oublie le rose et le violet là… » lui dis-je en poussant sur la tringle les petits cintres avant d’attraper plusieurs bodys de couleurs neutres et de tailles différentes. « Tu veux lui prendre des chaussures aussi ? Un bonnet, des moufles et une doudoune ? Tu voulais voir d'autres choses en plus de tout ce que j'ai déjà dans les bras ? » proposa subitement Keith avant de rire aux éclats. Il était trop dans l’exagération ? Non, juste impatient de voir comment il pourrait se débrouiller en qualité de tonton.

Amy & Keith.

Les gens la fuient. Tout le monde la fuie à un moment ou à un autre. Son père le premier. Ok, il est revenu dans sa vie et c'est mieux entre eux aujourd'hui. Mais elle a eu des amis qui sont partis. Qui lui ont tourné le dos soudainement. Et Ash ... C'est sans aucun doute celui qui lui a fait le plus de mal. Après toutes les promesses qu'il avait pu faire, elle a très mal digéré l'idée. Enfin, qu'il se casse, comme ça. Alors qu'il avait dit qu'ils allaient ... Elle a trop espéré. Elle s'est noyée entre ses promesses et ses mensonges. Qu'il aille au diable. Elle lui souhaite tous les malheurs du monde ! Ok, c'est pas cool. Mais elle est tellement en colère contre lui. Quoi qu'il en soit, Keith confirme qu'il sera là. Et il lui offre un câlin, comme elle vient de lui demander. Ce câlin, ça lui fait du bien. Est-ce que ça la rassure ? Quand même. Est-ce qu'elle pense que Keith restera ? Si ça lui est possible, oui. D'autant s'il veut être le tonton cool. Il aura pas trop le choix à dire vrai.

Le mobile est choisi. Tonton Keith a eu le dernier mot. Parce qu'elle lui a laissé avoir le dernier mot. Et puis, il est pas dégueulasse ce mobile quand même. Il fait une chouette musique. Pas le genre de musique qui vous donne envie de vous jeter par la fenêtre parce que c'est une musique horrible. Celle-là, elle est pas mal quand même. Peut-être qu'elle aurait pu trouver le mobile parfait. Peut-être que c'est celui-là. Elle sait pas. Mais il fera bien l'affaire. "Ok, donc, le jour où t'assures pas, j'te jure que j't'en ferais voir de toutes les couleurs !" Elle lui tire la langue telle une chipie. Parce que ça fait un peu vantard quand même. Mais c'est Keith. Elle peut tout lui pardonner, non ? Tant qu'il reste dans le décor, oui. "On est jamais trop prudents ! Quelques bodys de plus, ça sera pas de trop." Elle secoue la tête. Elle en a déjà quelques uns. Mais c'est bien d'en avoir plus. Sait-on jamais.

Apparemment, c'est un drame. Un drame qu'elle n'ait pas encore choisi le hochet pour sa fille. Ce qui amuse Amy. Et la fait rire un peu. "Mais peut-être que je ne vais pas trouver le hochet de mes rêves." Elle se laissera très certainement influencée par Keith. Et elle repartira avec un hochet. De ça, elle en est quasi certaine ! D'ailleurs, il essaie de la convaincre du fait qu'elle en aura besoin assez rapidement. "Dis tout de suite que j'suis une tortue !" Elle part. A moitié vexée. En fait, elle rit un peu. Cette sortie avec Keith, ça lui fait du bien. Ca lui fait beaucoup de bien. Elle ne dira pas qu'elle attendait une sortie de ce genre depuis longtemps. Mais elle est si ... décontractée. Et elle ne l'avait pas été depuis longtemps. Une main sur son gros ventre, elle se met donc à marcher en direction des fringues. Elle se retrouve devant un rayon où y'a plein de bodys. Elle en a pris des pour la naissance. Enfin, ils sont à la maison. Autant prendre du trois mois ou du six mois. Ca lui fera un peu d'avance. "Et pourquoi pas ?" dit-elle en tournant la tête vers Keith. Bon, elle va éviter le rose et le violet. Même si c'est une fille, ça, c'est une couleur qu'elle déteste. "J'vais me contenter du trio de blanc au final. En trois mois et six mois. Ca devrait faire l'affaire !" Et au moins, oui, elle aura de quoi faire. Keith se moque un peu. "Les chaussures, c'est un peu inutile tant qu'elle marche pas. Les bonnet et tout ça, on est en été Keith. J'pense pas en avoir besoin tout de suite." Ca sera pour plus tard. Amy a le souffle coupé juste quelques secondes et pose ses deux mains sur son ventre. "Oh bon dieu ... Ca remue beaucoup là-dedans !" Carrément même. Même s'il a plein de choses, elle lui attrape quand même une de ses mains pour la poser sur son ventre. Ca fait comme des petites vagues. "Mademoiselle est bien réveillée !" Et elle fait la java.