Le printemps était là, il était beau, il était frais. Du moins, pas aussi frais que l’hiver qui venait de se terminer en Australie mais assez frais quand même. Bien qu’Hélène aimait beaucoup les saisons froides car il faisait nuit plus tôt alors les étoiles étaient visibles plus tôt, elle avait hâte de voir tout ces bourgeons fleurir et les insectes faire leur travail. Même si la blonde allait éviter de s’approcher d’eux. Elle allait les aimer mais de loin. Mais ce n’était pas le sujet principal de la blonde. Elle avait faim et malgré tout ce qu’elle avait dans son placard, elle n’avait envie de rien. Du moins, Hélène avait envie de quelque chose de léger, la chaleur australienne commençait à revenir et avec elle, le manque d’appétit. Hélène voulait quelque chose de frais et de léger. La solution lui vint en tête en quelques secondes. Une salade. Hélène allait se faire une salade.
Une fois l’idée mise en place, la blonde chercha les ingrédients. Elle remarqua très vite qu’elle ne les avait pas. Ce qui l’embêta car maintenant qu’elle avait pensé à sa salade, elle en avait envie. La blonde prit donc son sac et s’en alla chercher à manger.
Hélène avait pris presque instinctivement la route pour aller à l’épicerie bio. Elle avait eu la flemme immense de prendre sa voiture alors la voilà dans les transports en commun.
Arrivée devant le magasin, Hélène rentra en saluant la personne à la caisse. Elle alla ensuite se perdre dans les rayons, ne sachant pas trop quoi prendre. L’astrophysicienne avait envie d’une salade, certes mais s’il n’y avait rien avec, elle allait être fade sa salade. Dans son panier, juste de la laitue et à présent, la blonde louchait sur des pommes de terre. Elle avait les doigts sur la bouche pour montrer qu’elle réfléchissait. Elle se retourna vers d’autres fruits et légumes comme des tomates ou encore des aubergines. A moins qu’elle ne prenne des noix. Ou non, du fromage. Ou de la charcuterie. Hélène ne savait plus quoi prendre. Elle avait juste faim et voulait pour ainsi dire, prendre tout ce qui était succulent. Très mauvaise idée. A court de, justement, d’idées, elle regarda son panier où se trouvait, tristement sa salade toute seule, qui n’attendait qu’une chose. Avoir de la compagnie. Mais l’astrophysicienne ne savait pas du tout quoi prendre. Et cela l’embêta à un point qu’elle ne cacha pas sa grimace alors qu’elle était en pleine réflexion.
Il était temps pour Kaya d’aller faire un peu de shopping. Pas du shopping personnel comme des vêtements ou des bijoux mais plus du shopping utile car il fallait bien qu’elle mange de temps en temps. Certes, elle comptait toujours ses calories et tout ce qu’elle avalait même si c’était bien moins qu’à une époque. Lorsqu’elle était plus jeune, elle était devenue anorexique. Il fallait donc avouer que sa relation avec la nourriture n’était pas toujours la plus seine qu’il soit. Avec le temps, elle s’y était fait même si certains évènements de sa vie avait faillit la faire replonger. Son mari avait été là pour l’aider à ne pas retomber dans ses travers. Maintenant qu’il n’était plus là, elle devait faire encore plus attention. C’était d’autant plus difficile que la mort de Ian lui donnait qu’une envie, celle de proscrire toute nourriture et de se mettre en boule. Elle qui à cet instant avait tellement envie de sauter le repas devait se forcer à ne pas le faire. Elle devait continuer son combat journalier et faire honneur à la mémoire de son mari. Il l’avait aidé, elle ne devait pas replonger. Elle allait donc se forcer à le faire et pour cela, il fallait bien quelque chose à préparer. Après tout, ce n’était pas parce qu’elle devait continuer à se nourrir qu’elle allait manger de la mal bouffe. Elle n’avait pas envie de prendre des kilos et ça ne servait à rien non plus de manger pour tout vomir par la suite.
Elle avait donc fini par aller à l’épicerie bio. Elle n’était pas spécialement à côté de chez elle mais au moins, cela lui ferait faire un peu d’exercice avant de manger. Elle allait donc perdre quelques kilos ce qui mentalement lui faisait plaisir. Elle était en train de chercher entre plusieurs rayons, récupérant ce dont elle pourrait avoir besoin plus tard. Après tout, autant faire une paire deux coups. Cela lui éviterait de devoir repenser à ça. Elle allait donc terminer ses courses par les légumes. C’était plus facile pour éviter de les abîmer. Il fallait les prendre délicatement et surtout éviter de mettre d’autres choses dessus. Elle passait donc toujours en dernier par cet endroit, excepté lorsqu’elle se rendait compte qu’elle avait oublié autre chose. Elle faisait donc son choix, prenant un peu de tout sans trop grandes quantités pour éviter de devoir jeter ou préparer à l’avance, chose qu’elle détestait faire. Elle entendit une jeune femme se demander ce qu’elle pourrait bien prendre pour elle. Dans d’autres circonstances, elle serait peut être partie mais c’était une manière non intentionnelle de repousser encore un peu plus l’heure du repas. Elle se tourna vers la jeune femme. « Ca dépend de quoi vous avez envie exactement. Sucré ? Salé ? Epicés ou nature ? Ou alors vous n’avez pas du tout la moindre idée ? » Kaya aurait pu donner des dizaines de recettes malgré son envie de ne pas manger. Elle en avait toujours plusieurs au coin de son cerveau.
Toujours son regard entre sa salade, seule et triste au fond de son panier et le stand de légumes et de fruits qui avaient l’air tous aussi succulents les uns que les autres, Hélène était perdue. A son souvenir, jamais elle n’avait eu de problèmes de ce genre. Elle prenait ce qui lui passait sous la main et elle essayait d’en faire quelque chose de potable. Mais pas aujourd’hui. Serait-ce ça l’effet du bio sur les gens ? Peut-être. Mais alors qu’elle était encore en pleine réflexion, quelqu’un se posa à côté d’elle et lui adressa la parole. Hélène observa la jeune femme. Blonde, plus jeune qu’elle et sociable apparemment. L’inconnue lui proposa diverses choses mais là était bien le problème, Hélène ne savait pas.
L’astrophysicienne lui sourit voulant montrer un peu de joie et de gentillesse envers cette personne. Elle se tourna vers le stand de légumes, devant les pommes de terre puis la blonde reposa son regard vers l’inconnue.
- Je veux quelque chose de frais. Donc nature je suppose.
Mais les questions sur l’assaisonnement reprirent leur chemin dans la tête d’Hélène. Elle ne savait pas quoi prendre avec. Des noix avaient l’air d’être une bonne solution. Avec un peu de charcuterie. Quoique les pommes de terre avaient l’air succulentes. Hélène était vraiment perdue dans ses pensées, qu’elle oublia presque la dame à côté d’elle. Quand elle reprit conscience de son environnement, la blonde se tourna vers l’autre blonde et lui posa une question.
- Vous prendriez quoi si vous étiez à ma place ?
Peut-être que l’inconnue pourrait l’aider dans son choix et c’était peut-être pour cela qu’elle avait abordé Hélène en premier lieu. Donner des conseils. De base, la blonde n’aurait pas aimé cela. Elle n’aime pas avoir des conseils quand elle ne demande pas sur un choix personnel. Mais Hélène avait trop faim et d’une minute à l’autre, son ventre risquait de reproduire le bruit d’une baleine échouée. Hélène se tourna complétement cette fois-ci vers sa camarade. Elle lui sourit franchement. Après tout, cette jeune femme pouvait être son salut pour son repas.
- Vous avez l’air de vous y connaitre.
Hélène espérait ne pas faire fausse route mais après tout, si on pose ce genre de question, c’est qu’on s'y connait, non ?
Avec le temps, Kaya était devenue très sociable. En réalité, elle l’avait toujours été mais encore plus depuis qu’elle était devenue avocate. C’était son travail après tout de parler et de faire tourner les choses en sa faveur, alors elle s’entraînait. Bien entendu, elle n’aurait jamais vendu ou obligé quelqu’un à quoique ce soit mais c’était une bonne manière de pratiquer. Une chose était sûre, le rayon des fruits et légumes n’était en général pas son lieu de prédilection. Enfin, elle n’en avait pas vraiment et aimait aider ceux qui avaient l’air d’avoir besoin d’aide comme cette jeune femme. Parfois c’est plus facile lorsque quelqu’un que vous ne connaissez pas vous parle. Encore faut-il que ce soit le genre de chose que vous acceptiez. Beaucoup de personnes préfèrent rester dans leur bulle ou leur confort. Il sembla à la jeune femme que ça allait être le cas d’Hélène et préféra ne pas insister. Cependant, l’inconnue se tourna vers elle pour lui dire que quelque chose de frais était sa préférence à ce moment là. « Je vois le genre. » Elle aimait était plutôt du genre à prendre des choses fraîches mais surtout peu caloriques. Bien que les deux ne s’accordent pas toujours. Elle lui demanda alors ce qu’elle prendrait à sa place et Kaya sourit. Elle avait bien son idée mais encore fallait-il que les spécifiques plaisent à Hélène. Elle lui demanda alors. « Vous aimez le sucré salé ? Je sais que ce n’est pas du goût de tout le monde mais ça peut vous donner pas mal de possibilités. » Des fruits mélangés avec un peu de salade, de céréales aussi étaient parfait mais encore fallait-il aimer et oser les goûts si différents. Après tout, ce n’était pas du goût de tout le monde, ce qu’elle comprenait très bien.
Lorsque sa nouvelle « compagnonne » lui demande si elle s’y connaissait, elle s’arrêta un moment. S’y connaître était vrai mais elle n’avait jamais fait d’étude pour être une nutritionniste ou quelque chose dans ce genre là. Elle lui répondit simplement. « Un peu oui, on m’a appris. » Elle préférait ne pas s’étendre sur les pourquoi du comment. Il n’était jamais facile pour elle d’ouvrir cette porte même si avec le temps, elle avait fini par s’habituer à tout ça. Les « Oh, je ne savais pas » ou encore « Désolée, ce n’était pas… » . Oui oui, c’était toujours fâcheux mais avec le temps, ça le devenait moins. Après tout, ça faisait presque quinze ans qu’elle vivait en tant qu’ancienne anorexique alors même si ça la touchait encore chaque jour à devoir faire attention, le reste, elle s’en fichait complètement.
La nourriture, ça pouvait vite devenir un casse-tête. C’était soit on savait tout de suite ce qu’on voulait, soit-on se tourner dans le stand encore et encore. Ce qui était le cas d’Hélène. Heureusement pour elle, l’épicerie était presque vide. Surtout le stand des fruits et légumes. Ce qui arrangeait bien la blonde car même si, elle avait le droit d’hésiter, cela l’aurait embêté de gêner du monde pour acheter leur nourriture.
Cependant sa longue réflexion et ses décisions indécises furent interrompues par quelqu’un. Une jeune femme. Mais cela pouvait peut-être aider Hélène car si elle devait choisir toute seule, elle serait encore là pour la nouvelle année. Et même si la blonde n’aimait pas trop être dérangée, elle laissa passer pour cette fois car, elle avait un peu faim. Hélène avait commencé une discussion avec sa camarade et même celle-ci semblait à présent réfléchir à la composition de la salade d’Hélène. Elle avait même réussi à donner une nouvelle idée. Les sucré-salé. C’est vrai que l’astrophysicienne aimait bien ça. D’ailleurs, elle adorait ce genre de repas. Pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt.
- C’est une bonne idée.
Hélène avait repris un peu de couleur et surtout, elle voyait enfin une issue à son idée de salade. Elle n’en avait pas, d’idées, mais elle avait bon espoir d’enfin, réussir à en trouver une. D’un seul coup, elle imaginait plein de recette mélange de sucré et de salé comme sa camarade lui avait dit. En plein doute, Hélène lui avait quand même sortir une petite remarque pour la plus jeune. Cette dernière avait répondu une petite phrase. La blonde avait tiqué sur la petite phrase. On aurait dit qu’elle n’était pas assurée mais Hélène préfère juste sourire et se retourna vers le stand. Elle posa son panier, prit dans sa main gauche, une pomme et dans la main gauche, une tomate. Elle semblait réfléchir. Quoi prendre ? Elle se tourna vers la blonde plus jeune.
Kaya n’était pas vraiment venue pour donner des conseils mais elle était dans un jour de bonté. Enfin elle l’était tous les jours, il ne fallait pas croire mais ces derniers temps, c’était un peu plus compliqué. Elle était plus repliée sur elle-même et il fallait qu’elle change ça. En voyant Helene hésiter, c’était l’occasion d’aider quelqu’un et de redevenir un peu plus elle-même. C’était du gagnant-gagnant . Lorsqu’elle lui demanda qu’elle type de salade elle voulait, la jeune femme en face d’elle ne semblait pas savoir quoi lui répondre ce qui était embêtant. Elle lui proposa la facilité du sucré-salé. Tout le monde n’aimait pas alors elle préférait s’assurer qu’Helene soit partante pour ce qui était le cas. Kaya sourit. Elle avait préféré passer sous silence comment elle connaissait le domaine de la nourriture . Il fallait dire aussi que ce n’était pas un sujet sur lequel elle aimait s’épancher et par chance, l’inconnue n’insista pas.
Après avoir eu le feu vert d’un mélange sucré salé, elle se lança. Elle prit d’abord une pomme dans les mains en lui disant, « Alors je vous propose soit des pommes avec de la salade, un peu de fromage, des noix et un peu de miel. Un délice que dans lequel vous pouvez ajouter un peu de viande genre de la dinde si vous en mangez. » Elle avait attrapé entre temps les noix et la salade. Ca allait toujours bien avec et ce n’était pas bien compliqué. Etant végétarienne depuis l’âge de dix ans, elle ne prenait pas de viande avec mais tout le monde n’était pas comme elle. Elle avait donc suggéré la chose naturellement bien qu’elle espérait au fond qu’Helene lui dise qu’elle ne mangeait pas de viande. Pourquoi espérait-elle ça ? Probablement pour ne pas se sentir toute seule mais c’était autre chose.
Elle ajouta par la suite, attrapant ce coup ci la tomate « Sinon, pour la tomate, je partirai sur des fruits rouges, genre framboises et myrtilles, le tout avec de la salade, un peu de semoule ou quinoa arrosé de vinaigre et le tour est joué. Personnellement, j’adore les deux. Ce sont des recettes légères et fraîches. Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix. » Légèreté et comptage de calories, telle était devenue sa devise mais elle ne le criait pas haut et fort pour ne pas se retrouver de nouveau enfermée. Et puis, c’était quand même de très bonnes salades même si ce n’était pas tout à fait la saison des fruits rouges. Il y en avait en rayon donc ce n’était pas vraiment triché bien qu’elle n’ait pas fait attention si les prix étaient élevés ou pas. En tout cas, elle avait désormais envie de manger les deux salades. Il allait falloir faire un choix.
Hélène ne se rappelle pas avoir tant réfléchi pour un menu. Ou du moins pour une salade. A part au restaurant quand elle avait plusieurs variétés. Mais là, elle n’avait rien sous les yeux. Sauf si on comptait les ingrédients. Et c’était peut-être là tout le problème, elle avait trop de choix. C’était logique, au restaurant, elle ronchonnait parce qu’elle avait trop de choix mais cette fois-ci la blonde avait réellement trop de choix possibles. Heureusement pour elle, Hélène avait une sauveuse pour son repas. Une autre blonde. On pouvait croire à un club de soutien. C’était peut-être ça. En tout cas, sa camarade lui apportait de bonne idée et Hélène la remerciait pour ça. De base, elle n’aimait pas trop être dérangé mais elle lui passait. Après tout, on se soutient entre blondes.
L’idée du mélange salé-sucré avait l’air d’avoir réveillé aussi bien l’astrophysicienne que sa camarade. Le ventre de la blonde plus vieille et le regard de la plus jeune. Quand Hélène avait montré la pomme et la tomate pour savoir ce que sa camarade aurait prit si elle avait été elle, cette dernière avait pris les fruits, l’un après l’autre pour proposer ses idées. Et chaque idée avait l’air succulente. Salade pomme, fromage, miel, la blonde en avait déjà l’eau à la bouche. Ou alors la salade tomate, fruits rouge quinoa. C’était très tentant ça aussi. Hélène fut un moment absent et observa de plus près les deux fruits. Réellement, les deux fruits ? L’astrophysicienne n’arrivait toujours pas à croire que la tomate était un fruit. Mais là n’était pas la question. Elle avait faim et tant pis si la tomate était en réalité un légume, elle la mangerait. Mais la première proposition lui disait bien mieux.
Avec un sourire, Hélène prit la pomme des mains de sa camarade. Elle la tourna et la lança pour la rattraper avant de regarder la plus jeune femme, toujours le sourire aux lèvres.
- On dirait bien qu’on a une salade gagnante.
Hélène mit la pomme dans son panier en même temps que sa salade. Elle se tourna ensuite vers le stand pour regarder d’autres ingrédients puis vers sa camarade.
- Vous m’avez grandement aidé. Je ne sais pas comment vous remerciez.
Hélène réfléchit à ce qu’elle pourrait faire. Quand tout d’un coup, une idée lui vint en tête. Elle ne sait pas si cela était correct mais après tout, la plus jeune des blondes l’avait bien aidé alors la femme pourrait en faire de même. Ou du moins, peut-être continuer la discussion. Ça pourrait être malpoli de partir comme ça, chercher les autres ingrédients de sa salade, après un tel coup de main. Donc, avec un petit sourire et tenant bien son panier, elle déclara :
Kaya ne savait pas elle-même ce qu’elle allait manger. Aider Hélène allait peut-être l’aider. Elle n’en était pas vraiment persuadée mais tout était possible. Surtout qu’à force d’énumérer les deux salades possibles de cuisiner avec les deux éléments que la Styx avait pris, elle commençait à avoir faim. Elle préférait éviter d’y penser. Pourtant, ça lui éviterait bien de manger des choses trop grasses ou alors trop sucrés. Elle évitait tous les aliments entrant dans ces deux catégories. Là, c’était plus facile avec ce qu’elle lui avait proposé. Elle sourit à la réponse de la jeune femme en face d’elle. Elle avait fait son choix entre les deux idées que lui avait donné la Jones. « Parfait alors. » Alors qu’Hélène s’activait, Kaya commença à se perdre dans les légumes. C’était ça d’aider les autres, maintenant, il fallait qu’elle trouve ce qu’elle-même allait manger. Si elle prenait une des deux recettes qu’elle avait proposé, ce serait plus simple non ? Elle n’était cependant pas persuadée que c’était ce que son ventre voulait ou elle tout court pour ce que cela importait.
La blondinette la sorti de ses pensées. Elle la regarda souriante. « Oh, ce n’est rien vous savez. J’aime aider mon prochain. » Oui, c’était une de ses choses préférées à faire. En général, c’était différemment mais elle n’était jamais contre aider quelqu’un comme ça quand elle le pouvait. Hélène lui avait semblé perdue et elle s’était dit que si elle pouvait l’aider un peu, ce serait mieux que de la laisser là sans rien faire. Elle aurait bien sûr pût prendre ce qu’elle voulait et partir comme si de rien n’était mais ce n’était pas vraiment sympa si ? Non, c’était bien ce qu’il lui semblait. ET puis, cela lui avait valu une petite conversation, chose qu’elle ne refusait jamais ou presque. Elle n’était en général pas le moins du monde sauvage, excepté dans de rares cas où elle préférait rester seule. Elle se dit d’ailleurs que c’était ce qui allait arriver ; que la jeune femme en face d’elle allait s’en aller, la laissant à son tour choisir ce qu’elle voulait manger maintenant ou plus tard encore. Elle fût surprise d’entre la voix de la Styx lui demander ce qu’elle allait manger. Elle la regarda toujours en souriant. Elle trouvait que c’était la chose la plus naturelle, sourire. Bien que parfois, on ne soit pas d’humeur pour ça. Mais en général, ça mettait en confiance non ? « J’avoue que je ne sais pas encore. Celle à la tomate que je vous ai conseillé me tente bien mais j’aime aussi les pommes et le fromage. Je ne sais pas si je ne vais pas faire plouf plouf pour savoir à moins que je me commande quelque chose à emporter. » Une manière comme une autre de reculer un peu plus le moment où elle allait manger. Franchement, il ne lui en fallait pas tellement plus pour ne pas manger tout de suite. Au train où elle allait cependant, son ventre allait grogner et ça c’était moins classe.
Bon, elle avait enfin réussi à se décider sur une idée de salade. Enfin, Hélène n’avait réussi que grâce à une aide extérieure qu’elle n’aurait jamais cru avoir besoin. Elle ne pensait même pas qu’elle allait tant galérer pour trouver une idée de salade. La blonde pensait qu’elle allait juste aller à l’épicerie bio, qu’elle allait prendre ce qui allait lui tomber sous la main et finit, le repas était préparé. Mais quelle belle illusion que ce qu’elle avait prévu. Toute une aventure avec sa salade, toute seule dans son panier.
Mais revenons à l’aide extérieur. Elle avait été amicale bien que la française pût sembler froide. Cette dernière ne doutait pas qu’il lui avait fallu une grande attention et une grande patience pour cela. Elle aussi semblait perdu dans son choix de nourriture donc, elle avait en plus privilégié quelqu’un d’autre à sa place. Cette dernière en plus, en toute modestie, lui déclara qu’elle aimait aider son prochain. Hélène pensa à ce qu’elle, elle aurait fait. Surement rien. Elle aurait juste jeté un coup d’œil, aurait peut-être fait un sourire et serait parti. Voilà. Donc, pas du tout, ce qu’a fait la plus jeune des blondes.
La plus vielle semblait avoir fait la bonne chose quand elle avait demandé à sa camarade ce qu’elle comptait manger. La plus jeune d’ailleurs lui souriait. Sourire qu’Hélène n’avait pas enlever de son visage d’ailleurs. Elle apprit que même sa camarade hésitait. Hélène lui lança un regard de sympathie. Et même poussa un petit sourire quand les plats à emporter furent mis dans la conversation.
- Les plats à commander, je connais. Très pratique mais assez chère aussi.
Une petite pensée vint à Hélène pour cette réflexion. C’était peut-être parce que, elle, elle prenait trente-six milles trucs que cela revenait chère. Si sa camarade avait une idée précise, cela allait très surement lui revenir moins cher. Enfin, peut-être était-elle tombé sur une acheteuse compulsive de plats à emporter, on ne sait jamais. Partie sur sa lancée, et surement persuadée que tout le monde faisait comme elle, la blonde s’octroya une petite remarque.
- Après, il ne faut pas voire trop grand avec ce genre de plats. C’est comme ça qu’on grossit.
Cette manière un peu mère poule devait surement venir avec l’âge chez Hélène car la remarque était une typique de ce que lui disait sa mère. Enfin, si elle pouvait être de bon conseil, ça pouvait être intéressant. La blonde sourit à sa cadette, presque fière de son conseil.
Kaya était typiquement le genre de personne qui mangeait parce qu’il le fallait, pas parce que c’était un réel plaisir. Enfant, c’était le cas. Vous pouviez la retrouver avec un gâteau dans chaque main, pressée d’avaler le second. Aujourd’hui, c’était une torture d’en manger ne serait-ce qu’un seul. Elle était tombée anorexique lorsqu’elle avait voulu devenir nageuse olympique. Ni l’un ni l’autre n’avait eu le bon effet sur elle. Avec le temps, les choses s’amélioraient mais ce n’était pas encore tout à fait ça. Surtout qu’elle n’avait plus son mari pour l’aider dans ce chemin là. Elle mangeait oui, mais à reculons, choses qui avait été bien différente lorsqu’il était vivant et qu’il lui disait qu’il l’aimait même si elle mangeait un muffin et deux barres de chocolat. Il la soutenait, arrivait même à la faire rire la dessus. Avec son décès cinq mois plus tôt, elle replongeait dans ses travers d’adolescente. Rien n’y faisait. Elle ne mangeait pas assez, s’exerçait trop d’ailleurs. Il aurait fallut qu’elle prenne soin d’elle dans une autre mesure mais elle n’avait pas envie de se retrouver de nouveau devant un psy à admettre que ça n’allait pas. Elle savait que ça l’avait beaucoup aidé plus jeune mais là, elle ne savait pas pourquoi, elle ne le voulait pas, partagée entre vouloir que tout aille bien et s’enfoncer au plus bas. Aider la blondinette à côté d’elle était donc une intention comme une autre. Elle aimait certes aider les autres mais si cela pouvait l’empêcher de penser à elle et à ce qu’elle devait manger, c’était encore mieux. C’était sa manière à elle de manger par procuration et c’était pas mal elle trouvait. Alors lorsqu’Helene lui demandait ce qu’elle, elle comptait manger, Kaya ne savait quoi dire. Elle ne le savait pas tout simplement, hésitant entre quelque chose de simple et quelque chose à emporter. Plus gras mais moins fatiguant à faire. Juste un petit tour au four et c’était bon. C’est donc ce qu’elle dit à la jeune femme à côté d’elle. Elle secoua la tête positivement. Ca pouvait être cher mais franchement, ce n’était pas un problème pour Kaya qui n’était de toute manière jamais du genre à en prendre trop. « Non, en général, je ne prends pas trop de choses ou sinon, du bon pour la ligne. » Bah quoi, vous n’iriez pas la voir avec trois plats en sauces, oh ça non. Quel intérêt de prendre des plats à emporter alors ? Allez savoir. « Oh vous savez, une fois de temps en temps, ça fait du bien mais effectivement, il ne faut pas en prendre tous les jours. » Rien qu’une fois de temps en temps, cela semblait trop pour elle mais elle préféra montrer un différent profil, souriant toujours. Elle ajouta alors, comme pour éviter de penser à prendre quelque chose. « Vous avez trouvé tout ce que vous désirez ? » Une question comme une autre pour détourner l’attention d’elle-même.
Hélène repensa à tout ce qui était arrivé jusqu’à là. Elle avait eu une petite fringale sauf qu’elle n’avait rien dans son frigo ou du moins, rien qu’il ne lui plaisait. Alors la blonde était partie à pied et en transport en commun afin de trouver son bonheur à l’épicerie bio. Hélène n’avait pas vraiment l’habitude d’y aller. Enfin, elle y allait souvent pendant les saisons chaudes. Déjà qu’elle avait chaud en France, pendant l’été et le printemps alors à Brisbane, c’était mille fois pire. Suite à son escapade, elle s’était retrouvée devant des stands à la recherche d’idées pour composer une salade car prendre une salade déjà faite, c’était surement surfait. Et la française avait séché devant tant d’idées. Heureusement pour elle, une jeune femme aussi blonde qu’elle était venu à son aide. Et une flopée de questions avait suivi les suggestions. A présent, Hélène avait une idée de salade et elle savait ce qu’elle voulait et où pouvait se trouver les ingrédients manquants. Mais rien ne serait arriver sans la jeune femme. Avec qui maintenant, la française parlait plats à emporter, à livrer. La plus vieille avait à son tour essayé de donner des conseils.
- C’est bien alors si vous prenez ce qui est bon.
Hélène souriait. Elle avait vraiment une dette envers Kaya. Cette dernière semblait vraiment confirmer tout ce que pouvait dire la blonde. Cela rendait heureuse Hélène. Un peu. Elle ne voudrait pas que des femmes tombent dans le piège de la société amincissante ou accusatrice. Mais la plus vielle des femmes avait du toucher un point sensible car, la plus jeune changea vite de sujet. Hélène regarda dans son panier. Sa salade n’attendait qu’à être mélangée à d’autres produits. Puis vite fait, un coup dans le sac à main pour voir si elle avait bien pris son porte-monnaie. C’est bon.
- Il me semblerait que j’ai tout ce qu’il me faut. Merci de votre aide.
Hélène hésita à tendre la main pour remercier. Peut-être serait-il trop professionnel. Après une rapide réflexion, la blonde leva la main et la tendit. Tant pis pour le côté trop mature, elle ne pouvait partir sans remercier.
- Au revoir.
Suite à ça, Hélène se détourna et partir en fouillant dans son sac pour voir si en plus de son porte-monnaie, elle avait pris un sac. Yes, c’est encore bon. Non mais parce que cela aurait fait mauvais genre de venir dans un magasin bio et de sortir un vieux sac plastique, non ?
Kaya se dit que si elle avait eu tout ce qu’il fallait dans son frigo, elle n’en serait pas là à chercher ce qu’elle allait manger. Elle hésitait franchement entre ne finalement ne rien prendre et prendre comme Hélène. Elle hésitait grandement mais se dit qu’elle devrait quand même peut être prendre de quoi faire une salade si jamais demain elle avait le même problème. Après tout, elle venait d’aider une personne du mieux qu’elle pouvait. Ce n’était pas grand-chose mais Kaya se sentait déjà mieux bien que le sujet dévie sur elle et franchement, elle ne savait pas trop quoi faire. Elle espérait que la française ne se rende pas compte qu’elle était en train de mentir parce que franchement, ça la mettrait mal mais bon, parler de nourriture la mettait toujours mal à l’aise. Alors elle avait penser que parler de nourriture à emporter serait le moyen de s’expliquer de manière à ne pas manger. La blonde en face d’elle lui dit cependant de faire attention pour ne pas grossir après en avoir trop pris ou en tout cas, qu’en prendre trop pouvait coûter cher. Kaya connaissait presque toutes les techniques pour éviter de prendre du poids. Elle ne les utilisait plus mais elle les connaissait, les ayant utilisé à une époque. Désormais, c’était différent, elle gérait juste son nombre de calories. Alors la vente à emporter, elle évitait bien qu’elle aimait ça. Elle sourit lorsque la jeune femme lui répondit. Oui, c’était bien même si elle savait s’y faire pour éviter même d’y aller.
Elle lui demanda alors si elle avait tout. Il sembla que c’était le cas et Hélène la remercia même de son aide. Elle sourit à nouveau. « Avec plaisir. » et attrapa la main de la jeune femme pour la saluer. C’était un peu bizarre mais ce n’était pas bien grave. On ne savait jamais vraiment quoi faire dans ce genre de situation. Après tout, elles ne se connaissaient pas. Kaya aimait aider son prochain mais cela ne voulait pas dire qu’elle devenait amie avec tout le monde et heureusement. Elle espérait juste que la personne qu’elle aidait ferrait un petit geste à son tour. « Au revoir. » Elle se dirigea à son tour vers les caisses pour payer et retourner chez elle se préparer la salade.
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