Tu veux de l'imprévu, tu vas en avoir !

Jordan + Savage

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➽ RP flashback qui se déroule en novembre 2011. Jordan est un pote à son frangin Jeff. De fait, Savage et Jor se connaissent de vue, se sont déjà croisés rapidement en se glissant un salut ou deux-trois mots vite fait en passant. Savage a alors 22 ans et Jordan 21 à l'époque.

Clope calée au coin des lèvres, la nuque apposée contre le dossier du fauteuil dans lequel je suis posé à rien foutre depuis le début de soirée, j'échange quelques textos avec mon frangin Jeff. Les jambes étendues sur un coin de la table basse, je me redresse soudain vivement et rassemble mes jambes pour m'installer en tailleur alors que son dernier message m'interpelle. Je ne comprend pas trop son délire et mon expression dubitative depuis quelques secondes se renforce au travers d'un sourcil froncièrement arqué, autant que la surprise qui marque mes traits face à son message suivant. Il déconne plein régime ou quoi ?! Je décide de l'appeler, ne sachant même pas où il se trouve et commençant à m’inquiéter quant à ses propos sans queue ni tête.
L'avoir à l'autre bout du fil pourrait être rassurant en soi mais ça ne l'est pas. J'entends du chahut autour de lui. A tous les coups il s'est rendu à une fête. Là-dessus, rien de dramatique, c'est plutôt le reste qui m'interpelle. J'essaie de capter ce qu'il essaye de me dire mais tout ce que je constate, c'est qu'il est déjà sévèrement éméché ou bien sous l'influence de je ne sais quelle foutue substance. Jeff et ce genre de trucs, ça a vite fait de le faire méchamment vriller. Du coup, un brin inquiet, je joue la carte de la ruse en déclarant que je veux en être et lui demande alors l'adresse de la fête. Et putain, c'est difficile de déchiffrer le truc entre le brouhaha ambiant et ses propos on ne peut plus vagues.

- Putain, quel quartier frangin ?! demandais-je alors qu'il peine à me dire exactement où ça a lieu.

Ok.. une baraque de fils à papa pété de tunes, une grande baie vitrée face à une piscine et plein de gens devant. Je devrais trouver en trainant dans le dit quartier résidentiel qu'il parvient enfin à nommer.
Si je m'y rends, c'est pour garder un œil sur lui. Je suis moi-même un gros fêtard, mais ce soir c'était pas vraiment prévu avec la fatigue de la journée passée à bricoler chez les parents sur un foutu abri de jardin. Soit, je suis pas du genre à me poser en frangin pot de colle ni soucieux à l'extrême mais force est d'avouer que l'état psychologique de mon bro conduit parfois à quelques mauvaises surprises. Et je sais pas, y'a un truc qui a déclenché une alerte dans ma cervelle au vu de ses messages suivi de mon coup de fil.
Murphy, mon deuxième frangin passe dans la pièce.

- Alors on larve, bro ? Le père t'as foutu sur les rotules ?

- Pas pour longtemps, nope ! déclarais-je en bondissant de l'assise. Il ne cherche pas plus loin et rejoint la cuisine pour aller se servir un verre. Ça m'arrange. J'évite d'exposer les possibles frasques du frangin. Murph lui, vient squatter mon appart de temps à autre le week-end, il y ramène des meufs tranquille et c'est parfois à peine si on se croise.
Sur ce, je vais enfiler une chemise et mes pompes après m'être aspergé la figure et donné un coup de parfum. En ce mois de Juin, les nuits sont bouillantes mais pas le temps de troquer mon treillis pour un short. Je choppe les clés de ma caisse au passage et me mets en route. Nine inch nails accompagne mon trajet jusqu'à arriver dans le dit quartier. Résidences grand luxe et villas avec piscines ça et là. Facile de repérer la dite fête vu le bordel qui se joue devant, entre les allées venues d'autres jeunes dans notre tranche d'âge, ceux qui trainent dans le jardin à fumer et d'autres qui s'éclatent dans la piscine située un peu plus haut sur le terrain.
Descendu du véhicule une fois garé un peu plus loin dans la rue, je m'en grille une en chemin. De la bonne musique m’accueille alors que je fais mon entrée. Je remue entre les convives en levant les bras au rythme d'un morceau que j'adore, ne tardant pas à repérer un des potes à mon frangin qui se tient plus loin. Il a plu averse le temps de sortir de la maison plus tôt et de rejoindre la bagnole quand j’ai quitté l'appart. Ça a été aussi intense que fugace. Je glisse une main dans mes cheveux pour replacer quelques mèches qui me tombent sur le devant de la tronche, perlées de gouttes de pluie. Ma chemise est légèrement mouillée par endroits mais ça séchera vite. Une nana se glisse en travers de mon chemin comme un fait exprès et m'adresse une œillade accompagnée d'un sourire ravissant. Toutefois je n’ai pas le temps là tout de suite et me contente d'un sourire à son adresse. On a tout le temps de se recroiser et de jouer, aussi, on verra ça plus tard. Pour l'instant, il est question de voir ce que fout Jeff et plus précisément de m'assurer qu'il n'est pas dans un état susceptible de le pousser à faire n'importe quoi.
Mon frangin a quelques soucis d'ordre psychique et il n’en est pas à sa énième frasque. Il s'est déjà méchamment retrouvé dans la merde par inconscience, poussé par des délires sans nom sous le coup d'une euphorie démesurée. Nos vieux se font régulièrement du mouron pour lui. Le pire qu'il ait fait jusque là étant de se retrouver au poste de police pour des conneries comme trouble à l'ordre publique ou encore d'avoir disparu pendant une période de quelques semaines sans prévenir personne. Monsieur avait décidé de partir à l'aventure et le tout sans une seule tune. Moi et mon autre frangin, l'avons retrouvé dans un endroit paumé et dans un état innommable après être tombé sur de sales types. Coup de pot, il était finalement parvenu à nous joindre au téléphone pour nous rameuter à l'aide.
Bref, je rejoins le pote de Jeff. Mon bro ne semble pas être dans les parages.

- Hey ! saluais-je en me décalant dans le même temps pour laisser passer une petite nénette courte sur pattes. Jordan, c'est bien ça ? me remémorais-je son prénom. Je l’ai déjà aperçu avec mon frangin mais nous n'avons jamais vraiment échangé en dehors de salutations ou de deux-trois mots glissés vite fait pour le peu de temps qu'on se croisait. Ce mec a du style, il a une dégaine terrible qui pourrait inspirer un premier aperçu négatif mais j’ai vite su voir que ça n'était pas un mauvais gars. Pour autant, je me suis toujours fié à mon intuition mais qui sait. Quoi qu'il en soit, je n'éprouve aucune méfiance à son encontre.
Et pour l'heure, ce que j’apprends de la bouche de Jordan laisse place à quelque chose qui me rend d'autant plus inquiet cette fois-ci puisqu'il semblerait que mon bro se soit carapaté avec la meuf avec qui il est venu ce soir, accompagné de Jordan qu'il a ainsi laissé en plan. Et quand je dis carapater, ce n'est ni dans une piaule de l'étage ni dans un foutu coin de cette foutue ville ... .

(c) oxymort

Tu veux de l'imprévu, tu vas en avoir !

Jordan + Savage

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Tu confirmes lorsque je relève ton prénom pour m'assurer qu'il s'agit bien du bon. Je me pose un instant sur le coin du canapé où tu es installé et m'allume une nouvelle clope alors que je te demande si mon frangin est dans le coin. Je m'attends à tout sauf à ce que tu m'annonces alors.

« Il est parti avec une meuf. En voiture. Ils ont dit qu’ils allaient sur la plage. »

- Sérieux ?!

Je me colle un facepalm et glisse.

- Et ils étaient en état de prendre la route ? demandais-je par rapport à l'un ou l'autre. Sachant que je connais très bien la réponse et qu'elle se dirige surtout vers l'espoir que la fille quant à elle ait été un peu plus en état. Mais je vois mal une meuf venir à une fête et se contenter de jus de fruits ou de sodas.

Je te rassure dans le même temps sur le fait que je ne suis pas venu lui passer une tannée mais que je m’inquiétais après l'avoir eu brièvement au téléphone et que je comptais surtout me poser discretos dans le coin en profitant de la fête et m'assurer dans le même temps d'avoir un œil de temps à autre sur mon bro. Toi et moi on a pas beaucoup d'écart me semble-t-il d'après ce que m'avait dit Jeff un coup. On a quoi ? Deux ou trois ans d'écart je crois ? Bref, je suis pas là pour faire chier. Tu ne tardes pas à me préciser alors plus précisément vers quel endroit ces derniers ont ciblé leur escapade. Putain, Byron Bay, à deux heures d'ici. Merde !
Du coup, à l'annonce, je choppe en douce un verre qui passe à portée de main sur un plateau porté par une nana qui va servir ses amis avant de se réinstaller à la table qu'ils occupent. Je le vide d'une traite et te demande si tu veux m'accompagner pour remettre la main sur mon frangin et cette meuf.

- Une folle virée sur les coups de minuit passé ça peut-être amusant, relevais-je avec ironie. Si t'es prêt à te taper deux heures de route à mes côtés.

Une fois installés en voiture, je te demande :

- C'est qui cette nana ? Une nouvelle meuf ou c'était déjà une connaissance de son entourage ? Ils t'ont laissé en plan comme ça sérieux ?! J'hallucine.

Non désireux de spécialement te mettre en position d'interrogatoire, j'aimerais en savoir plus histoire de savoir si la meuf est aussi instable que mon frère à l'occasion. Mais dans un sens, qu'importe. Je ne peux décidément pas contrôler les fréquentations de mon frangin et je n'en ai somme toute pas envie. Je me contente de lui venir en aide quand il se fout dans la mouise et éviter les débordements quand ils s'annoncent.
Tu ne tardes pas à parcourir les stations radio pour combler un peu le trajet puis tu tombes sur un morceau de Katy Perry que tu laisses avant de fredonner les paroles.

- Ouoh tu me fais quoi là ?! lâchais-je, un sourcil arqué à ton adresse face à ce que tu écoutes et fredonnes. T'aimes ça toi ? J'aurais pas cru à ta dégaine. J't'imaginais plutôt porté sur le rock-metal niveau goût musicaux.

Ma remarque est un brin railleuse mais c'est une façon de déconner et d'en savoir un peu plus sur tes goûts en ouvrant la voix sur ce que tu peux écouter.

- Kiss me ... relevais-je en écoutant les paroles de la chanson, tournant un regard vers toi et t'adressant un clin d’œil racoleur pour déconner. C'est une invitation en vrai ? Putain t'as mis dans le mille, ça m'émoustille direct ! lançais-je en faisant le con, remuant un instant légèrement sur la musique.
Ouais j'aime bien provoquer et pousser un peu la déconne. En vrai, je suis porté sur les deux sexes et t'es loin d'être dégueulasse à regarder mais je ne me prends pas au sérieux présentement, c'est une façon de délier les langues et mettre l’ambiance à la rigolade tandis qu'on doit se coltiner toutes ces foutues bornes jusqu'à atteindre Byron Bay en espérant surtout qu'on ne retrouve pas la voiture échouée en chemin sur le bas côté de la route. C'est là sans doute ce qui m'inquiète le plus mais je fais tout pour occulter cette idée et tâche de rester positif et léger. Dans leur état, un accident est vite arrivé.
Tu ne tardes d'ailleurs pas à me demander ce que j'ai en stock côté musique pour palier au long trajet et nous éviter les sempiternels tubes redondants qui passent à la radio.
Tandis que j'abaisse la vitre de mon côté et que je cale une nouvelle clope au coin de mes lèvres, je t'indique la boite à gants.

- Cherche dans la pochette là, sinon .... dis-je en me penchant alors légèrement vers l'arrière, glissant un bras derrière le siège, il doit y en avoir une autre qui traine dans la poche derrière ton siège si tu peux l'atteindre.

C'est pas pratique pour moi là tout de suite. J’ai un peu de tout, des groupes de rock et de metal (Korn, Metallica, Nine inch nails, Midnight oil, REM, Dire Straits, Pink Floyd, Sting, Jeff Buckley etc) en passant par des BO de films divers et variés et même du blues et de la soul (Otis Redidng, BB King).

- Dans le lot, il doit y avoir aussi des trucs style Depeche mode, même du Johnny Cash, du M83 et des trucs du style, bref fouille et fais-toi plaisir.

J'expire la fumée par la vitre, une main sur le volant puis te demande :

- C'est quoi qui te botte toi ? Niveau musique, tes préférences ?

Nous avançons dans la nuit noire tandis que nous discutons et que le temps s'égraine doucement et je songe soudain qu'on pourrait se prendre des trucs à grignoter pour la route alors qu'on passe à proximité d'une station service perdue aux abords de la ville suivante.

- On se prend quelques trucs à grailler pour la route ?

Autant que tu m'accompagnes pour choisir ce que t'as envie de prendre. On descend de bagnole et entrons dans la supérette pour nous ravitailler en boisson et en bouffe.

- C’est moi qui offre, prends tout ce qui te fais envie sans te craindre. C’est pour te remercier de faire le chemin avec moi. Pis va te falloir ça pour me supporter jusqu'au bout sans compter sur va savoir quel foutu bordel nous attend ensuite ... .

(c) oxymort