| (halloway) time is movin' so slow |
| Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
(2001) ichabod (2015) laila #1 › autumn #1 › raphael #2 › owen #2 (2016) archie #1 › autumn #4 (2017) › archie #2 (2019) reese #1 › archie #3 › hannah › keith (2020) sawyer #1 › andrew #1 › dylane #1 › eve #1 › raphael #1 › jessalyn (+ sawyer) › eve #3 › ivy #4 › ivy #5 › lucia #1 › birdie › projet x › elias #6 › eve #4 › ilaria › molly #1 › hannah #2 › anastasia › dylane #2 › ava #2 › halsey #2 › eve #5 › raphael #3 › raphael #4 › clyde #1 › lena › molly #2 › sawyer #2 (2021) ivy #6 › ivy #7 › peter › jordan › raphael #5 › anastasia #2 & raphael #6 › eve #6 › raphael #7 › sawyer #3 › ichabod #2 › ally #1 › eleonor › eliot › autumn #2 › may #1 › › lena #2 › louisa #1 › mickey #1 › ezra › caitriona › autumn #3 › raphael #8 › spencer #1 › otto › autumn #5 › eliot #2 › owen #1 › aleisha #1 (2022) raphael #9 › may #2 › primrose #1 › birdie #2 & jordan #2 › autumn #6 › ivy #8 › autumn #7 › spencer #2 › aleisha #2 › autumn #8 › penelopeia #1 › caitriona #2 › raphael #10 › raphael #11 › autumn #9 › flora #1 › albane #1 › spencer #3 › archie #4 › autumn #10 (2023) halstay #11 + mason › siham #1 › eliot #3 › albane #2 › greta #1 › archie #5 › zoya #1 › zoya #2 › siham #2 › dina › flora #2 › spencer #4 › birdie #3 › mickey #2 › mavis › olive #1 › albane #3 › adèle › birdie #4 › zoya #3 › pénélope
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AVATAR : dan cutie pie smith. CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz. DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones). PSEUDO : leave. INSCRIT LE : 01/03/2020 | (#)Lun 26 Oct 2020 - 20:57 | |
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@REESE GALLOWAY & KIERAN HALSTEAD ⊹⊹⊹ and it won't stop killin' me now, yeah, i'm broken, hollowin' out, just an empty shell of a house when you're not around, i got poison pumped in my veins. SEPTEMBRE 2019.
Il déteste le silence, elle le sait. Ils ont donc passé le trajet dans le mutisme le plus complet. Il n’aime pas la sentir loin de lui, elle le sait. Elle a donc évité sa main à chaque fois qu’il l’a approchée de la sienne. Il ne supporte pas les murs d’un hôpital, elle le sait. Elle a donc insisté pour qu’il l’accompagne.
Assis sur cette chaise inconfortable depuis plus d’une heure, dans une salle d’attente où l’on évite soigneusement les regards des autres pour s’éviter d’y lire une souffrance à l’effet miroir, Kieran tape du pied tout en ancrant son regard dans le sol, ce qui contraste avec l’envolée qu’ont pris ses pensées depuis qu’il est seul. Elles lui échappent, comme trop souvent, mais, surtout, elles le torturent sans-cesse. Et depuis qu’il a posé le pied dans cet hôpital, une question ne cesse d’être projetée dans sa boîte crânienne, alors que de nombreux scénarios essaient d’y répondre, en l’empêchant de se concentrer et de parvenir à suivre le fil de ses propres pensées.
Comment ? Comment en sont-ils arrivés là ? Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-il pu être aussi aveugle ? Comment a-t-il pu laisser faire ? Comment a-t-il pu rester aussi impassible ?
Si la flagellation se veut particulièrement dure depuis quelques heures, elle a en réalité commencé il y a des semaines, si ce n’est des mois. Elle a commencé au moment où il a compris qu’il avait un rôle prédominant dans cette histoire, elle s’est accentuée lorsqu’il a réalisé qu’il ne s’était pas donné les moyens de devenir un simple spectateur, elle s’est concrétisée quand il a admis qu’il en était un acteur des plus impliqués.
Autumn se fait interner et il doit porter cette responsabilité. Mais comment ?
Il tente de voir les choses comme elles sont ; et comme un exercice qui rendrait la promesse de l’aimer dans la santé comme dans la maladie encore plus sincère au moment où il sera amené à réellement la formuler. Ils se sont aimés dans la santé, ils doivent désormais apprendre à composer avec la maladie et Kieran n’a pas le droit de fuir. Il n’a pas le droit, alors même que ces quelques heures loin d’Autumn ont permis au nœud dans son estomac de disparaître. C’est parce qu’il la sait prise en charge par des professionnels qu’il se sent rassuré, c’est parce qu’elle est la personne la plus importante à ses yeux qu’il est aussi soulagé qu’elle puisse avoir le droit à l’aide qu’elle mérite, c'est tout, il n'y a pas d'autres explications possibles. Et ils vont s’en sortir. Elle quittera cet hôpital dans quelques semaines et ils pourront continuer les préparatifs de leur mariage, ils pourront être angoissés jusqu’à l’arrivée du grand jour. Impatients. Ils sont impatients, mais l’excitation d’un tel événement vient toujours avec un peu d’appréhension, n’est-ce pas ?
La poche de son pantalon vibre et Kieran en sort son téléphone pour y lire l’annonce du départ de Reese qui ne devrait pas tarder à les rejoindre. Ce nœud vient à nouveau nouer ses tripes, simplement parce qu’il ignore comment gérer les choses, Kieran, quoi d’autre ? Il n’a pas réussi avec sa fiancée, comme doit-il le faire avec son frère ? Il a la responsabilité de lui parler, parce qu’il serait terriblement lâche qu’il laisse la jeune femme puiser dans le peu d’énergie qu’elle possède pour expliquer le déroulement des prochaines semaines à ce frère dont elle est si proche. Ça la détruirait d’avoir à se confronter à lui, à assumer son regard alors qu’elle lui fait part de ses faiblesses. Pour avoir eu le malheur de montrer les siennes au sein du clan Galloway, il sait à quel point elles sont mal acceptées, balayées sous le tapis, oubliées aussitôt formulées. Impensables et impossibles que d’être pareille loque, si l’on reprend les propos du patriarche, auquel Autumn n’a pas encore voulu se confronter. Oh, il sait très bien quel discours celui-ci tiendra, qui se mélangera aisément avec celui de sa famille : c’est lui qui l’a affaiblie. C’est son erreur et il devrait s’affairer à tenter de la réparer au lieu de rester ainsi prostré sur une chaise des plus inconfortables.
Mais il ne fait rien, Kieran, le regard toujours ancré dans le sol, les coudes posés sur ses genoux. Il n’a pas relevé la tête au moment où un dénommé Burton lui a marché sur le pied pour rejoindre son médecin, il n’a pas relevé le bonjour de la petite voix fluide qui a rejoint cette salle de l’angoisse quelques minutes plus tôt, il n’a pas même pris le temps de tapoter sur son téléphone pour répondre à Reese. Il n’a rien fait ; ni aujourd’hui, ni auparavant.
Il n’a rien fait et voilà où elle en est. Les échanges de leur dernière dispute, celle qui a mené à cette crise si violente qu’il n’a eu d’autres choix que d’appeler son médecin pour savoir que faire lui reviennent en mémoire. En réalité, les propos échangés deux jours auparavant n’ont jamais quitté son esprit, bien trop frais, bien trop blessants pour qu’il ne les autorise à s’échapper. Ils n’ont cessé de le tourmenter, jour et nuit, accentuant ses traits fatigués par des mois d’anxiété constante, par cet état dépressif dans lequel il a plongé sans se soucier d’emporter Autumn avec lui contre sa volonté. Elle était luminaire, pourtant, Autumn, avant de le rencontrer. Elle l’était encore il y a quelques mois, elle était rayonnante au moment d’annoncer leurs fiançailles. Des fiançailles qui visaient à lui donner un nouvel objectif à défaut d’en trouver des concrets. Une excuse bancale, à laquelle il a cédé sous son impulsion en sachant pertinemment que ça ne pouvait prendre la forme d’une solution ; comment cela peut-il être possible alors que lui-même ignore la source du problème ? Il lui suffirait pourtant de se regarder dans un miroir s’il se fie aux vérités qui sont sorties de cette dernière dispute – et peut-être qu’il en a parfaitement conscience, mais qu’il a préféré se voiler la face durant tout ce temps. C’est ce qu’il a compris au cours de cet échange. C’est ce qu’elle lui a dit à de nombreuses reprises au cours des derniers mois ; mais il a fallu qu’elle soit au bord de la falaise pour qu’il se décide enfin à l’empêcher de sauter et admettre qu’il avait poussé le défi trop loin. Elle a approché cette falaise pour le suivre, il s’est dédouané comme toujours et l’a laissé seule au bord du précipice, comment peut-il se plaindre d’être dans cette position aujourd’hui ?
Elle a raison, elle a raison depuis des mois et il se déteste d’avoir mis autant de temps à le comprendre. S’il l’avait écouté plus tôt, ils n’en seraient pas là. Elle n’en serait pas là. Ils seraient toujours dans leur jolie petite maison de Glenvale, à rêver de projets communs. Le mariage, puis l’enfant aurait naturellement suivi le cheminement de leurs priorités. Mais pour cela, encore aurait-il fallu qu’il revoit les siennes ; et qu’il cesse de se laisser porter par la jeune femme. Elle avait mis du temps à le confronter à ses erreurs et le constat n’en est que plus douloureux, parce qu’il est terriblement réel. Il ne s’est jamais donné les moyens de ses ambitions, Kieran. Il vit à ses crochets parce qu’il n’arrive pas à faire décoller sa carrière et qu’il a – étonnamment, comme elle l’a souligné – trop de fierté pour accepter tout ce qui ne relève pas du rêve de gosse. Mais il n’est plus un enfant, Kieran et là-aussi elle avait raison. Il ne peut plus vivre avec des étoiles dans les yeux et accepter la dureté de la réalité. Au-delà de ça, il doit surtout apprendre à composer avec le présent et cesser de ressasser un passé sur lequel il n’a jamais eu d’emprise. Ils étaient supposés être heureux tous les deux, ça aurait dû lui suffire au lieu de persister à vouloir trouver des réponses à cette question restée en suspens depuis son enfance ; qui est-il ? Car c’est dans sa quête de vérité qu’il s’est perdu Kieran et qu’il l’a perdue par la même occasion. Et maintenant, il est trop tard pour espérer réparer ce qu’il a brisé.
Il l’a brisée et il ne sait même pas comment. Mais il l’a brisée, c’est la seule certitude. Parce que c’est celle de la jeune femme, alors forcément qu’elle a raison.
Le téléphone vibre à nouveau et Kieran est obligé de se confronter à cette réalité qu’il fuit perpétuellement. Il laisse échapper un soupir, balaie de sa manche trop longue les larmes qui se sont frayées un chemin le long de sa joue, quitte la pièce sans adresser un regard à qui que ce soit. Il déambule dans les couloirs tel un robot dont la mécanique aurait été parfaitement réglée. Le pas est assuré, contrastant avec son regard vide, qui passe en revue celle tant crainte – uniquement parce qu’il s’agit d’avoir à être le porteur des annonces désagréables, rien d’autre. « Reese ! » Qu’il l’interpelle de sa voix mal assurée, pressant le pas pour atténuer les quelques mètres qui les séparent. Ses bras viennent naturellement encerclés la silhouette de son beau-frère ; il a toujours été tactile, Kieran et cette situation plus que jamais exige de trouver du réconfort où l’on peut. Libérant la silhouette de Reese après quelques secondes, il finit par replacer ses lunettes de l’index avant d’expirer bruyamment dans une tentative de trouver du courage (qu’il ne possède pas, alors à quoi bon chercher, comme le dirait si bien papa Galloway). « Elle est avec les médecins. Elle-elle signe un peu de paperasse ou... je sais pas. Je sais pas, peut-être qu’elle leur explique les choses, je... » Il hausse les épaules, peu au courant – et là, elle peut le blâmer à raison, il reste particulièrement distant. « Elle voulait être seule. » Comme elle le souhaite depuis des semaines, alors qu’elle ne cesse de verbaliser son omniprésence à lui. Alors il a respecté son souhait, se mettant volontairement en retrait, trop naïf pour y voir les préjudices que cela pourrait amener. « On pourra la voir après. » Mais qu’elle prenne son temps surtout. « Comment... comment tu vas ? » Qu’il questionne, conscient que cette situation n’est pas facile pour l’aîné Galloway. Parce que si l’état d’Autumn devenait préoccupant pour tout son entourage, aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer que les choses prennent une tournure aussi dramatique, aussi rapidement. Ni la principale concernée, ni son frère, encore moins Kieran qui n’aurait pas pensé que cette dispute d’il y a quelques jours marquerait un tel tournent, autant pour elle que pour lui. Le début d’une forme d’emprisonnement pour la jeune femme, le début d’un goût de liberté pour le trentenaire, au prix d’un physique et d’un psychisme aussi épuisés que marqués. Mais si c’est le prix à payer, qu’il en soit ainsi.
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| | | | (#)Dim 8 Nov 2020 - 23:52 | |
| Il claque la porte de la voiture et assure à son partenaire qu’il n’en aura que pour quelques minutes. Tu n’as pas plus de temps à lui accorder ? Il pense avoir une bonne excuse, il accepte de se la fournir à lui-même pour ne pas culpabiliser : il travaille. Il lui semblait que toutes les autres étaient justes, également, qu’elles étaient valables. Il se trompait autrefois, est-ce également le cas aujourd’hui ? Est-ce qu’il vient lui tendre sa main ou lui donner un coup de pied pour la pousser encore plus profondément dans le gouffre ? Et si la question ne devrait pas se poser, la réponse, elle, devrait être évidente. Alors pourquoi ne l’est-elle pas, Reese ? Il inspire profondément, souffle longuement. Il n’est pas prêt mais ses pieds s’exécutent et le mènent à l’intérieur. Des visages se tournent en sa direction, des regards le fuient – l’uniforme fait toujours cet effet-là. Ses yeux se posent sur le sol et suivent les lignes du carrelage pour monter jusqu’au bureau de l’accueil. Tu n’as que quelques mots à prononcer. Il recherche Autumn Galloway. Elle est arrivée aujourd’hui. Il est son frère. Quelques mots qui restent coincés dans sa gorge, qui ne sortiront jamais puisque la voix peu confiante de Kieran vient le délivrer. Reese ! Il n’a jamais été aussi heureux d’entendre sa voix. Il n’a jamais été aussi content de le voir. Il n’a jamais autant eu besoin de cette étreinte qu’il lui offre quand il arrive à sa hauteur ; le blond lui rend d’un bras, il l’enroule autour de ses épaules durant de longues secondes. Le temps de celles-ci, il n’a pas besoin de se – de le – questionner, il n’a pas besoin d’être inquiet, il n’a pas besoin d’exiger de la voir. Il peut juste se rassurer, lui, égoïstement. Elle est avec les médecins. Elle-elle signe un peu de paperasse ou… je sais pas. Je sais pas, peut-être qu’elle leur explique les choses, je… Elle voulait être seule. Elle a besoin de toi. On pourra la voir après. Il hoche doucement son visage pour assimiler les – quelques – informations que Kieran peut lui fournir. Ils pourront la voir après. C’est tout ce qu’il peut retirer de ce premier échange avec son beau-frère. Du reste, il ne sait rien. Du reste, il ne semble pas vouloir s’impliquer davantage. Comment… Comment tu vas ? Il entrouvre sa bouche mais aucun son ne sort. Ce n’est pas ses mots qu’il cherche, c’est ce qu’il ressent : il n’y a rien de plus que du vide, là-dedans. J’en sais rien. Il avoue, finalement. Je suis policier et j’ai été incapable d’ouvrir les yeux sur ma propre sœur. Lui qui s’était juré de la protéger du reste du monde n’a pas imaginé une seule seconde que sa pire ennemie serait elle-même, que ses propres démons pourraient la mener à sa perte.
Tu as été laxiste. Comment pourrait-il le nier ? Ce qui devait ressembler à une passation est devenu un abandon. Il croyait bien faire en la laissant entre les mains de Kieran. Il pensait qu’ils réussiraient à prouver à son père qu’il avait tort, qu’ensemble, ils trouveraient un équilibre en s’appuyant l’un sur l’autre. Il s’était éloigné d’eux volontairement. Il avait fermé les yeux sur tout ce qui pouvait l’alerter autrefois pour les laisser expérimenter, se blesser, se relever. Pourquoi ne se relève-t-elle pas ? Il secoue son visage et regarde autour de lui, il ne cherche rien en particulier. Il veut fuir ce qu’il ne maîtrise pas. Pourquoi s’est-il relevé, lui ? Ses yeux se posent sur Kieran. Et toi, comment tu vas ? Il l’a accompagnée jusqu’ici. Si elle s’en sort, ce sera grâce à lui. Si elle est là, ce n’est pas à cause de lui. C’est à cause de toi. Pourquoi en serait-il autrement ? S’il n’avait pas volontairement porté des œillères, s’il avait gardé toute attention sur elle et son comportement, rien de tout cela ne serait arrivé. Il était le seul capable de la contrôler, le seul qui réussissait à la maîtriser. Tu penses qu’on pourra bientôt la voir ? Il jette un coup d’œil à sa montre. J’ai pas énormément de temps devant moi, on m’attend. « On » s’en sort parfaitement sans lui et il le sait. « On » est déjà parti depuis longtemps, il a redémarré la voiture avant même que Reese pénètre dans l’établissement – ce dernier l’a entendu, ce dernier sait qu’il n’est pas attendu. « On » lui a rappelé qu’il a le droit de prendre un jour de repos, « on » lui a presque ordonné de le faire et de prendre soin de lui, soin des siens. Tu ne peux pas te défiler. Il est coincé ici. Pour éviter cette sensation d’emprisonnement, le blond avance de quelques pas en direction d’une machine à cafés. Celle-ci s’active toute la journée pour donner à des excités une dose dont ils n’ont pas besoin mais qui semble les apaiser – c’est le cas de Reese, ici, très certainement celui de Kieran. Il insère quelques pièces et fait un signe de tête à son beau-frère pour qu’il choisisse ce qu’il désire consommer. Quelque chose semblait anormal dans son comportement ? L’inspecteur qu’il n’est pas et qu’il ne sera jamais prend le dessus, dans cet échange. Il a besoin de réponses, il a besoin de se plonger dans les souvenirs d’un autre pour raviver les siens, pour retrouver ce qu’il a manqué. Je crois qu’on voyait tous que quelque chose clochait mais qu’on ne s’inquiétait pas réellement parce que ça a toujours été comme ça, avec elle. Il connaît Autumn depuis plus longtemps que Reese – depuis toujours, en fait. Elle vit chaque émotion à son maximum. Si quelque chose lui fait plaisir elle devient la plus heureuse des femmes, si quelque chose la blesse elle se plonge dans une tristesse inconsolable. Il porte son gobelet à ses lèvres, ses pensées fusent, ses neurones s’activent. Il analyse son propre récit. Mais je pensais que c’était révolu, avec toi. Elle avait l’air de prendre la vie différemment, vous aviez l’air en adéquation. C’était une surprise pour Reese qui ne pensait pas que ce couple était fait pour durer. Comme son père, il avait imaginé que c’était une blague et que sa sœur se servait de Kieran pour obtenir quelque chose. Il ne voyait pas ce qu’elle lui trouvait, il ne voyait pas ce qu’il pouvait lui apporter. Le temps a fait que le blond a changé d’avis, petit à petit, il voyait très bien ce qu’était son beau-frère pour sa cadette : de la normalité, une routine, un calmant. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il demande. Quel inspecteur, quel beau travail. Il veut que l’interrogé lui mâche le travail, il veut qu'il lui expliquee ce qu’il n’arrive pas à comprendre. Il lui manque trop d’éléments, il n’a pas assez d’indices et surtout, il est bien trop impliqué pour faire la part des choses. Autumn est coupable, Autumn est innocente. Il ne sait pas encore dans quelle case il a envie de la ranger. Il ne sait pas encore s’il est capable de l’accepter entre ces murs, s’il est capable d’accepter qu’elle a dérivé à ce point-là, s’il est capable d’accepter de ne pas avoir su lui venir en aide plus tôt.
@Kieran Halstead |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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| D’ordinaire, la vision de son beau-frère lui aurait procuré un soulagement immédiat ; des Galloway, il est bien celui dont il se sent le plus proche après Autumn, bien qu’il soit également celui qui ne contredit pas le patriarche lorsque ce dernier souligne les défauts du dessinateur, celui qui acquiesce silencieusement lorsqu’Autumn s’y met elle-aussi, parfois, pour que les réprimandes soient suffisamment nombreuses pour lui servir de leçon et amorcer un changement dans son comportement devenu trop déplaisant pour celle qui partage sa vie. Malgré son silence, Kieran s’est toujours senti soutenu par Reese, une affection tacite entre les deux hommes qui en demeure néanmoins sincère. Reese a pris le rôle du grand frère qu’il n’a jamais eu ; qu’il a recherché en Ichabod, en Clyde, sans jamais que ceux-ci ne parviennent à satisfaire les attentes du plus jeune – pire encore, qu’ils se transforment en véritables bourreaux pour Kieran. Mais Reese a inversé la tendance et est devenu, par la force des choses, ce modèle masculin qu’il n’a jamais eu, ce porteur de bons conseils qu’il écouterait quand bien même il lui suggère de foncer droit dans le mur. Il est devenu un roc, un être essentiel dans son quotidien, un point d’ancrage ; plus que jamais il aurait dû l’être aujourd’hui face à l’épreuve qui les chamboule tous.
Pourtant, plus que jamais, Kieran fuit le regard de son beau-frère et aurait préféré ne jamais le croiser dans de telles circonstances.
Ce n’est pas tant lié au fait qu’évidemment ni l’un l’autre ne peut supporter le mal-être qui ronge l’une des personnes qui leur est le plus chère que le simple fait de ne pas réussir à lui parler – qu’est-ce qu’il y a à dire ? La situation a dégénéré, il a laissé la situation dégénérer à ce point-là et Kieran ne parvient pas à se le pardonner autant qu’il peine encore à l’accepter. Pourtant, Reese serait le seul à même de comprendre la tornade d’émotions qu’il traverse péniblement depuis quelques jours ; mais il sait aussi qu’il sera le premier à prendre parti et qu’il ne peut tolérer de perdre son beau-frère comme il perd sa fiancée.
Il l’interpelle, il babille pour oublier que le décompte s’est activé et qu’il sera forcé d’être à nouveau dans la même pièce qu’elle, qu’il devra à nouveau lui faire face malgré la crainte qui ronge son estomac. Il le questionne pour ne pas se poser cette même question à laquelle il n’a pas de réponse ; Reese est intelligent, Reese répondra pour deux.
Reese les renvoie à leurs erreurs, surtout.
« Je vis avec elle et j’ai été incapable de le voir. » Il tente, avec hésitation, pour le rassurer. Il n’a pas voulu le voir. Il n’a pas voulu voir la détresse dans laquelle elle se plongeait, elle le plongeait. Il voulait tant croire à son happy end qu’il a toujours passé sous silence la moindre de leurs difficultés, des siennes personnellement, alors qu’elle n’a jamais cessé de les pointer du doigt ; il aurait dû l’écouter, il aurait dû faire mieux, il aurait dû être meilleur. Pas parce qu’elle n’a eu de cesse de le demander, mais aussi parce qu’il le voulait. Et cette volonté, c’est ce qui lui manque toujours comme elle l’a longtemps souligné, c’est ce qui ne transparait pas chez lui et qui semble complètement existant ; peut-être a-t-elle raison et qu’il est si lâche, si insignifiant, si conciliant qu’il préfère se nourrir du malheur des autres plutôt que d’avoir à réagir.
Et toi, comment tu vas ? Il pose la question tant redoutée et Kieran reste muet. J’ai envie de hurler. J’ai envie de la frapper, j’ai envie de la détester, j’ai envie de l’aide, j’ai envie de partir, j’ai envie de rester. J’ai envie de comprendre, j’ai envie de m’excuser, j’ai envie qu’elle s’excuse, j’ai envie de crier au monde ce qu’elle m’a fait, j’ai envie d’assumer ce que j’ai fait. J’ai envie qu’elle se sauve, j’ai envie de me sauver. « Ça va. » Il répond avec un sourire. Franc, sincère, probablement déplacé, peu importe ; c’est l’œuvre de son éducation, ce sourire qui doit masquer son mal-être, ce sourire automatique qui lui cause bien des tourments parce qu’il ne prend jamais rien au sérieux.
« Oh. » Je t’en supplie, Reese, ne me laisse pas seul avec elle. « Je comprends, le boulot, tout ça. » Non, tu ne peux pas comprendre, Kieran, vu que tu n’as pas de boulot, vu que tu ne sais pas ce que ça fait de gagner sa vie, vu que tu vis aux crochets des autres pour masquer ton manque d’ambition et qu’il serait temps que tu grandisses un peu. Faites-la taire. Elle n’est pas à ses côtés et pourtant sa voix ne cesse de raisonner. Faites-la taire, je vous en supplie. « Je ne sais pas, euh... tu peux aller leur demander, peut-être ? » Proposition déguisée pour ne pas avoir à le faire lui-même, parce que tu te caches toujours derrière les autres, Kieran. « Mais j’espère que tu pourras la voir avant de partir. » J’espère que tu pourras la calmer, l’apaiser. Parce qu’il n’y a que Reese qui soit en mesure de le faire, que Reese qui puisse, à cet instant, lui assurer un moment de quiétude.
Ses pas suivent docilement ceux de son beau-frère alors qu’il appuie sur le bouton de la machine pour demander un chocolat chaud – t’es un gamin, Kieran. Mais ses muscles sont trop tendus pour qu’il puisse boire quoi que ce soit d’autre, ils le sont encore plus lorsque Reese poursuit les interrogations. Il parle et Kieran écoute ; parce que Reese dicte la conversation, parce que Reese accentue le poids de ses fautes.
Tout semblait anormal dans son comportement. Mais tout était excusable. Et l’est encore. Son bonheur exacerbé, sa tristesse inconsolable. Sa colère incontrôlable.
« Je-j’ai pas l’impression. J’en sais rien. » Il ne sait pas grand-chose, aujourd’hui, Kieran, alors qu’il se détache complètement de la situation. « Pas à ce point. » Qu’il souligne, un peu plus dur, accusateur sans même le vouloir. « Je le pensais aussi. » Et c’est le plus terrible des échecs, de ne pas lui avoir suffi. De réaliser qu’il ne suffira jamais, pas comme il est du moins et qu’il pourra espérer être à la hauteur qu’après les nombreuses leçons infligées par la jeune femme. « J’en sais rien. » Il poursuit, toujours dans l’incompréhension. Il n’a pas de réponses aux questions de son beau-frère, il n’est même pas sûr d’en avoir pour les siennes. « Si je le savais, on en serait pas là. » Elle n’en serait pas là. Elle l’a dit ; elle a forcément raison. « Elle veut pas me le dire. » Si, elle ne cesse de le faire, il ne veut simplement pas la croire. « T’auras peut-être plus de succès quand tu la verras. » Parce que tu dois la voir, Reese, tu dois la calmer avant que je sois seul avec elle. « Elle a juste... elle a juste pété un câble. » Les mots sont mal choisis ; mais ce n’est pas étonnant venant de quelqu’un qui a le même vocabulaire qu’un gosse. « Elle était pas bien, elle était vraiment pas bien. » Elle était incontrôlable. Elle m’a fait peur, elle a outrepassé les limites, Reese, si tu savais. « Elle a déjà été comme ça ? » Elle a déjà touché ce point de non-retour, elle a déjà enchaîné les crises d’une telle violence ? Ou est-ce qu’elle a raison et que je suis l’unique responsable de celles-ci ?
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| | | | (#)Dim 6 Déc 2020 - 18:25 | |
| En se levant ce matin, il ignorait que sa journée allait dégénérer comme cela. Il ignorait qu’il allait être appelé par Kieran pour le rejoindre là-bas. Il ignorait que sa sœur était dans un tel état. Il ignorait être un incapable à ce point-là. S’il avait su, il ne se serait pas levé. Il serait resté au lit et aurait feint être malade, aurait menti au monde entier pour avoir quelques heures de répit supplémentaires, pour retarder le moment d’inquiétude dans lequel il se trouve actuellement. S’il avait su, il aurait tout fait pour disparaître et ne pas rejoindre Kieran là-bas, pour ne pas avoir à le rassurer quand lui-même aurait besoin de l’être. Il ne peut pas paraître faible, face à lui. Il a beau chercher à contredire son père sur les propos qu’il porte constamment à l’égard de son beau-frère, il se force à être au-dessus, à être celui qui maîtrise toutes les situations, celui sur qui on peut compter quoi qu’il se passe. Kieran doit se reposer sur lui, Reese ne doit pas faiblir. C’est la règle, peu importe à quel point elle est inégale, peu importe à quel point elle est cruelle vis-à-vis de l’aîné des Galloway. Quand il croise le regard de Kieran, il sait. Il sait qu’il ne va pas y déroger aujourd’hui, qu’il ne pourra pas se dérober. Il sait pourtant qu’il a tout autant besoin de lui que le jeune Halstead. Il sait qu’ils sont tous les deux au bord du même gouffre et que, des deux, il est celui qui doit prendre ses responsabilités et tendre la main à l’autre. Mais les premiers mots ne sont pas les plus réconfortants. Les premiers mots sont culpabilisants, agressifs, accusateurs. Il est policier et n’a rien su voir, rien su faire. Il est son fiancé et n’a rien su voir, rien su faire. Je vis avec elle et j’ai été incapable de le voir. Il confirme ses pensées. Ils ont tous les deux échoué et c’est Autumn qui en paie le prix fort, c’est Autumn qui ne va pas bien. La personne à plaindre est celle qui a besoin de soins, pas celles qui se trouvent dans la salle d’attente. Il aurait presque tendance à l’oublier, là, avec son beau-frère.
Il continue dans sa lancée et lui demande comment il va, lui. Comment il se porte après avoir connu Autumn dans ses pires moments, après l’avoir conduite jusqu’ici, après l’avoir laissé entre les mains des spécialistes. Ça va. Ses mots disent une chose, ses yeux disent le contraire. Sa bouche se tord en un sourire qui se veut très certainement sincère. Qui est très certainement faussé. Reese cligne des yeux et passe outre. Ce détail ne peut pas lui échapper, certes, mais il peut passer au-dessus pour cette fois. Toi non plus, tu n’es pas sincère. Si Kieran fuit ce qu’il ressent, Reese veut abandonner ses responsabilités et partir au plus vite. Oh. Je comprends, le boulot, tout ça. Il plisse les yeux et hoche la tête. C’est ça. Le boulot, tout ça. Rien, que du vent. Il veut rentrer chez lui, boire une bière, puis quelque chose d’un peu plus fort et aller se coucher. Il veut seulement prendre la nouvelle comme un mauvais rêve et agir comme il l’aurait fait il y a bien des années, d’une manière absolument pas adulte, totalement puérile. Ne rien affronter, tout enfouir, tout oublier pour ne pas y faire face. Mais le problème reste le même, Reese. Kieran compte sur lui, Autumn aussi. Ses parents ne se sont pas déplacés. Il est l’homme de la situation, comme toujours, c’est à lui de ramasser les pots cassés. Je ne sais pas, euh… tu pourrais aller leur demander peut-être ? Le brun lui fait l’effet de tous ces gamins qui aiment dire « je toque, tu parles » lorsqu’il s’agit d’aller voir dans la classe d’un autre enseignant, à l’école. Il ne veut pas avoir affaire aux médecins, à ceux qui pourraient les éclairer. Et toi, est-ce que tu as réellement envie de la voir maintenant ? Il hausse ses épaules. J’irai leur demander tout à l’heure. Il affirme. Il repousse. Mais j’espère que tu pourras la voir avant de partir. Pas toi, hein ? Moi aussi, j’espère.
Tout à l’heure, c’est mieux que maintenant. Ils se dirigent vers la machine à café. Plutôt que de se poser des questions à lui-même et ressasser ses derniers souvenirs avec elle pour desceller ce qui n’allait pas, il préfère questionner son beau-frère. Anormal n’est pas un mot qui correspond à Autumn. Elle était originale. Différente. Belle, à sa façon. Pourquoi est-ce qu’elle se retrouve ici, alors, si tout allait bien ? Je-j’ai pas l’impression. J’en sais rien. Pas à ce point. Donc il sait. Je le pensais aussi. Ils étaient au moins deux à le croire. Mais la vérité, les récents événements, seul Kieran en détient la vérité, la clé. Quel a été l’élément déclencheur ? Quand, et pourquoi ? J’en sais rien. Mais il sait. Si je le savais, on en serait pas là. Elle veut pas me le dire. T’auras peut-être plus de succès quand tu la verras. Elle a juste… elle a juste pété un câble. Il se pince les lèvres face à ses propos mais le laisse poursuivre. Elle était pas bien, elle était vraiment pas bien. Elle a déjà été comme ça ? Il secoue son visage de gauche à droite. Je n’ai jamais eu à l’emmener dans un tel endroit auparavant, alors j’imagine que non. Ou alors, ils ne savent pas la gérer de la même manière. Je sais que t’as toujours fait au mieux avec elle. Je sais aussi à quel point elle peut être dure, à quel point il peut être difficile de la comprendre. Il connaît sa sœur mieux que quiconque, mieux que son propre fiancé. Mais le conjoint est toujours le principal suspect et Reese est obligé de se pencher sur cet hypothèse, rien qu’un temps, pour découvrir ce qu’il ne sait pas encore. Vous aviez des désaccords, ces derniers temps ? Elle avait des problèmes particuliers ? Des fréquentations différentes ? Il peut y avoir une multitude de raisons pour une dépression, pour un burn out. Une relation qui bat de l’aile en fait partie. Une relation qui n’est pas saine également. Une relation destructrice, surtout. D’un instant à un autre, sa sœur passe de la responsable de ses troubles à une victime qu’il doit protéger, qu’il doit sauver. Reste à savoir qui est son bourreau. Reste à savoir si elle a cédé sous la pression que Kieran lui mettait ou si elle a cédé sous celle qu’elle lui infligeait, elle. Reste à savoir si elle penche plus du côté de leurs géniteurs que du sien. Concentre-toi, Kieran. Cherche au fond de tes souvenirs. De ces dernières semaines, il doit bien y avoir des moments qui sortent du lot. Des moments que tu n’as pas compris à l’instant où ils se sont produits mais qui prennent tout leur sens maintenant. Non ? Si. C’est sûr que si. Il s’empêche de penser à l’auto-sabotage. Il a presque envie que le problème vienne de Kieran, d’innocenter à tort sa sœur, d’ignorer une fois encore que tout est toujours venu d’elle, qu’elle sera toujours un problème pour toutes et tous.
@Kieran Halstead |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| Et comme toujours, il ment, Kieran.
Bien sûr qu’il sait que les mensonges le mèneront à sa perte. Il a grandi entre ceux-ci, obligé d’apprendre à les manier pour survivre. Il a été le dommage collatéral de ceux de ses parents, il en paie encore le prix autant qu’il paie aujourd’hui le coût de ceux qui sont devenus les siens. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, finalement, quand bien même l’arbre a été abattu il y a une vingtaine d’années. Il sait aussi que rien ne justifie qu’il en fasse un tel usage – ce n’est pas comme s’il était foncièrement mauvais ou que ceux-ci l’aident à se sentir mieux. Il aime le croire, il parvient à s’en convaincre, mais le fait est qu’ils n’apaisent aucun de ses tourments. Au contraire, ils ne font que les accentuer, les renforcer et sans même le savoir, acter les conséquences qui seront les siennes le jour où ils éclateront avec vigueur. Ils n’aident pas, néanmoins l’espace d’un instant, ils le préservent. Ils le préservent de toutes ces vérités qu’il voudrait partager et qu’il ne s’autorise pas ; à commencer par son mensonge le plus travaillé, celui qu’il perfectionne depuis des semaines, des mois et peut-être même des années, en fin de compte.
Il n’a pas été incapable de le voir ; il a seulement refusé de le voir.
Mais le changement était si discret, presque imperceptible, qu’il a réussi à s’en convaincre. Les mauvaises habitudes ne se sont pas installées en quelques jours ; c’est un processus qui a pris son temps de manière à ce que l’habitude de cette nouvelle dynamique s’installe avant le moindre questionnement émergeant sur ce changement. On lui a toujours répété que les gens changent, évoluent, grandissent – il ne peut alors s’en surprendre si tout le monde avance quand il persiste à rester derrière. Il n’a aucune excuse pour s’en plaindre, devant se contenter de s’adapter à ce qui lui est imposé – et ça, elle a très bien su le faire.
Les minutes passent ; second mensonge. Rien ne va, sans quoi aucun d’entre eux ne serait ici aujourd’hui. Cet endroit respire le mal-être par tous les éléments ; des murs blancs aux visages fermés des employés, de ce silence pesant dans les couloirs à ces silhouettes dans la salle d’attente qui n’osent relever les yeux les unes sur les autres. Exactement comme il n’ose croiser le regard de son aîné de peur qu’il puisse lire l’angoisse dans son regard en découvrant qu’il sera très vite seul et que la présence de Reese entre ces murs n’est que furtive. Bientôt, il aura quitté cet endroit sans passer par la case visite et ce sera à lui de gérer la frustration de sa petite amie, qu’il gère déjà au quotidien.
Troisième mensonge. Il ne gère rien du tout, encore moins la frustration d’Autumn.
Au milieu se glisse une vérité ; il espère que son beau-frère pourra aller voir la jeune femme. Il l’espère sincèrement, qu’il ait le temps autant qu’il ait l’opportunité d’apaiser cette dernière avant que son bourreau ne vienne s’imposer à elle – parce que c’est toujours ça, le problème et la manière dont il s’impose quand il devrait fuir et fuit quand il devrait s’imposer. « Merci. » Il glisse, un sourire gêné sur les lèvres, puis un hochement de tête peu assuré. Il demandera ; il ira la voir, la liste de ses maigres responsabilités repose désormais entre les mains de Reese. Et pourtant, il n’arrive pas à respirer pour autant, l’anxiété lui noue l’estomac, l’anticipation l’empêche d’être serein – il ne l’est plus depuis longtemps, Kieran.
Le compte se perd ; les mensonges s’enchaînent. Il n’en sait rien, Kieran, il ne sait pas grand-chose. Peut-on vraiment se surprendre de son ignorance, dans un tel cas ? Pourtant, son ignorance n’est pas à la hauteur de celle de Reese. Parce qu’il y a des choses qu’il sait, Kieran, seulement il refuse de les verbaliser, surtout pas auprès de la personne la moins susceptible d’écouter et de croire en ses explications. Il n’y croit pas lui-même, à vrai dire, alors comment pourrait-il être convaincant ? Le brun pince les lèvres lorsque son beau-frère lui annonce que non, elle n’a jamais été dans un mal-être semblable au cours des décennies où il n’était pas encore dans le tableau. Elle a donc raison, c’est bien de sa faute. « Hm, hm. » Il acquiesce d’un air absent quand Reese tente de le rassurer. Ou de le manipuler, en vue des questions qui s’enchaînent à vive allure sans lui permettre de les intégrer avant d’être oppressé pour donner une réponse suffisamment convaincante pour que l’inspecteur que Reese n’est pas l’élimine de la liste des suspects. Oh, bien sûr qu’il est légitime que son nom soit sur cette liste ; mais il n’y a qu’un seul coupable et ce n’est pas lui. « Oui, mais enfin... comme tous les couples, tu sais. » Et sa naïveté naturelle l’empêche de faire usage de ces mensonges tant chéris, alors qu’il prône l’honnêteté au moment où elle a le moins sa place. Et il se réfugie dans le mutisme, Kieran, incapable d’en dire plus, incapable de donner à Reese les réponses qu’il espère, celles qu’il n’a pas même en sa possession.
Oh, Reese, si tu savais. Bien sûr qu’il y a des moments qui prennent tout leur sens maintenant, mais ils le prenaient déjà avant, ils le prendront encore après ; et jamais il ne pourra le dire. Parce que ce n’est pas le bon interlocuteur face à lui, parce que ce n’est pas la société adéquate pour qu’il révèle son histoire. « Je t’assure que j’essaie, Reese ! » Sa voix monte dans les aigus face à la pression que Reese abat sur lui. Ses sourcils se froncent, son regard se perd. Il cogite, Kieran, bien sûr qu’il cogite, mais l’énergie qu’il déploie ne vise pas à réfléchir à la manière d’offrir des réponses à son beau-frère qu’au simple fait d’éviter d’avoir à penser à celles-ci. « Je comprends rien avec elle ! » Qu’il enchaîne, acculé, avant de se raviser très rapidement. « Je veux dire... je te l’ai dit, on en serait pas là si j’avais une idée de ce qui lui passe par la tête. » Et Dieu sait qu’il aimerait comprendre, ne serait-ce que pour s’adapter à ce qu’elle attend vraiment de lui et ne plus se retrouver dans de telles situations. « Et je... je vois pas très bien en quoi ça te concerne, mais ça allait pas moins bien que d’habitude entre nous, je t’assure. » Les choses ne vont déjà pas bien d’habitude, alors évidemment qu’aucun changement notable est à souligner. « Et c’est pas nouveau qu’elle peut... suréagir, alors je ne sais pas pourquoi aujourd’hui est pire qu’un autre. » Il tente de modérer ses propos, Kieran, sans se rendre compte que c’est l’inverse qui se produit. « Je... je lui ai demandé qu’elle se fasse aider, parce que j’ai l’impression que je peux rien pour elle, tu vois ? » Dis-moi que tu comprends ce sentiment d’impuissance, Reese. « Elle était pas d’accord, mais pourtant elle est là aujourd’hui, alors... je sais pas. Je comprends rien. » Qu’il répète, se flagelle, s’excuse ; il ne comprend pas plus les choses hier qu’il ne les comprendra demain. « Je sais pas ce que tu attends de moi, mais j’ai fait au mieux, je t’assure. » Au mieux, mais ce n’est jamais suffisant. Ni pour elle, ni pour Reese, ni pour la totalité de ceux qu’il côtoie, en fin de compte. Et là-aussi, il n’arrivait déjà pas hier et il n’arrivera jamais à faire mieux à l’avenir.
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| | | | (#)Sam 26 Déc 2020 - 23:46 | |
| Il a besoin de savoir. Il sait comment interroger une personne fragile. Il sait comme la pousser à bout. Il sait la rendre coupable même lorsqu’elle n’est responsable d’aucun méfait. Il sait obtenir des aveux quand il n’y a rien de concret. Il sait faire tout ça, Reese, mais est-ce qu’il en a réellement envie avec Kieran ? Il ne veut pas lui en vouloir, à lui. Il ne veut pas rejeter tout ce qu’il n’a pas su voir sur lui. Ça voudrait dire que, depuis tout ce temps, sa sœur était dans une relation abusive. Ça voudrait dire que, depuis tout ce temps, il défendait un bourreau qu’il considérait comme une victime. Ça voudrait dire que lui, inspecteur en devenir selon certains, n’aurait rien vu de tout cela. Il n’en a pas envie. Il le questionne, pourtant, comme dirigé vers ces certitudes-là : s’il se défend, c’est qu’il est coupable. Ou s’il se défend, c’est qu’il est innocent et qu’il en a marre d’être acculé. Finalement, il ne sera pas plus avancé. Oui, mais enfin… comme tous les couples, tu sais. Et il sait. Tous les couples ont des hauts et des bas. Le sien également. Tous, et ce n’est pas pour autant qu’une des deux personnes termine dans un endroit comme celui-ci. Alors il lui demande de se concentrer, de chercher, de creuser, de puiser en lui-même pour trouver l’élément déclencheur. Il le pousse à bout en quelques mots seulement. Je t’assure que j’essaie, Reese ! Le ton monte. C’est ce que tu cherchais, hein, Reese ? Peut-être, oui. Peut-être qu’il n’attend que cela : un dérapage. Je comprends rien avec elle ! Je veux dire… je te l’ai dit, on en serait pas là si j’avais une idée de ce qui lui passe par la tête. Il lui a dit, c’est vrai. Qu’il ne sait pas, qu’il aimerait savoir, qu’il voudrait comprendre. Il lui a dit mais il refuse d’écouter, Reese, trop éprouvé, trop soucieux de découvrir une vérité qu’il ne veut pas lui dévoiler. Mais elle n’est pas là, il ne cherche pas au bon endroit. Et je… je vois pas très bien en quoi ça te concerne, mais ça allait pas moins bien que d’habitude entre nous, je t’assure. Et c’est pas nouveau qu’elle peut… surréagir, alors je ne sais pas pourquoi aujourd’hui est pire qu’un autre. Il n’aime pas entendre ces mots-là sortir de la bouche de son beau-frère. Il a pourtant raison. Et il le sait, oui, qu’il a raison. Il le sait et se déteste pour ça, de ne pas chercher à le contredire, de ne pas essayer de la protéger. Je… je lui ai demandé qu’elle se fasse aider, parce que j’ai l’impression que je ne peux rien pour elle, tu vois ? Elle était pas d’accord, mais pourtant elle est là aujourd’hui, alors… je sais pas. Je comprends rien. Et lui non plus. Je sais pas ce que tu attends de moi, mais j’ai fait au mieux, je t’assure.
Pourquoi est-ce que tu n’arrives pas à t’en contenter ? Il se le demande, il n’aura de cesse de le faire. Pourquoi est-ce qu’il veut absolument l’innocenter, elle, quand elle semble porter tous les torts ? Il n’a rien fait, Kieran. Il n’est rien de plus qu’un enfant perdu, abandonné, qui ne sait plus où aller et avec qui parler. Sans elle à ses côtés, il ne ressemble qu’à ça. Et ça désole Reese, ça le fait presque culpabiliser de chercher à lui faire endosser le rôle du parfait suspect. Il n’a rien fait, il commence à le croire, à l’accepter. Je te crois. Il dit, finalement, avant de boire son café d’une traite pour jeter le gobelet, dans la foulée. Je te crois. J’ai juste du mal à l’accepter… à accepter de la retrouver ici et d’être totalement impuissant. Il hausse ses épaules. J’ai été moins présent pour elle. Je ne dis pas que ça a joué dans le processus mais, avant, je répondais toujours présent. Je lui étais entièrement dévoué. Avant Talia, hein, Reese ? Avant que tu te perdes ailleurs. Il s’en veut, c’est vrai. Je sais que tu as toujours cherché à faire au mieux pour elle. Quoi qu’en dise mon père et les autres, tu es celui qui lui fait du bien. Comparé aux autres. Elle a eu d’autres copains, Autumn, jamais bons pour elle. Il s’en souvient, Reese. Il se souvient de tous ceux qu’il aurait aimé tuer de ses mains car ils ne savaient pas la gérer. Kieran, lui, semblait l’apaiser. Kieran, lui, l’a mené à sa perte. Il ne l’entend pas, se le refuse. Ça va aller. Et il est là, à le rassurer, lui. Pour oublier ses propres craintes et reprendre le rôle de celui qui a le dessus, de celui qui doit savoir. Il se permet de se rapprocher de Kieran, d’entourer sa nuque d’un bras pour le prendre contre lui. Elle ira bien. Il fait avec lui ce qu’il aimerait qu’on fasse pour lui. Il lui dit ce qu’il aimerait entendre. Il est le soutien dont il a besoin. Oui, il fait tout parfaitement avec Kieran, même si ce n’est qu’après l’avoir – peut-être – injustement accusé. Je vais aller voir si c’est possible de lui rendre visite maintenant. Il dit, finalement, avant de relâcher son emprise. C’est sa seule manière de le fuir, lui : la retrouver, elle. Et quand il voudra l’abandonner, elle, il devra le retrouver, lui. Il est pris au piège, perdu entre ce qu’il croit, ce qu’il veut croire, entre la vérité et celle qu’on essaie de lui faire avaler. Il s’approche d’un membre du personnel et commence à discuter avec lui, non loin de Kieran. La réponse est négative, il n’est pas encore l’heure de la retrouver, ce sera bien plus tard dans la journée quand tout se sera calmé, apaisé. Le blond revient vers son beau-frère, assez dépité. Elle ne peut pas recevoir de visite pour le moment. Toi aussi, tu… tu devrais rentrer chez toi, tu n’es pas obligé d’attendre ici. Il l’est. Elle ne nous attend pas. Tu n’en sais rien. Alors repose-toi, reprends des forces et reviens quand il sera l’heure. C’est un conseil ou un ordre, ça ? |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
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| L’attitude de Reese passe de celle d’un allié à un ennemi ; alors que son simple besoin d’informations se transforme très vite en interrogations visant à établir le rôle de Kieran dans toute cette histoire. Il sait, pourtant, que c’est tellement plus qu’une simple histoire, qu’il s’agit d’un vrai problème – peut-il réellement employer ce mot ou serait-ce trop accusateur à l’égard d’une Autumn qui n’a elle-même pas demandé à se retrouver dans un tel endroit ? Il n’en sait rien Kieran et si sa petite amie a régulièrement souligné au cours des derniers mois qu’il ne sait pas grand-chose, il y a des jours comme celui-ci où tous ses efforts n’arriveront pas à lui inspirer une réponse qui, à défaut d’être véridique, aura au moins le mérite de le rassurer quelques instants. Et s’il a déjà été confronté à ce contexte, cela remonte à une enfance qu’il préfère oublier, que la jeune femme derrière cette porte lui a souvent ordonné de reléguer au passé – pourtant Dieu sait que cela pourrait l’aider aujourd’hui d’accepter que cette situation rayée de sa mémoire fasse écho à celle qu’il vit aujourd’hui. Même s’il n’était qu’un enfant, il s’était déjà habitué à cette façon de faire qu’est la sienne à l’heure actuelle ; celle qui consiste à enchaîner les réponses préétablies, satisfaisantes et d’une banalité affligeante. Se calquer sur ce que veulent les autres pour mieux s’effacer et c’est très exactement ce qu’il souhaiterait, à cet instant, face à Reese. Lui offrir les réponses qu’il attend afin de mettre rapidement un terme à cette conversation difficile, pour que son beau-frère cesse de pousser les interrogations qui deviennent plus personnelles qu’informatives. D’un naturel réservé, il n’est pas dans les habitudes de Kieran de dévoiler les secrets de sa vie conjugale, encore moins de tels secrets, ceux que Reese semble s’impatienter de se voir confier de la part de celui qui écopera du mauvais rôle sous prétexte de son genre et d’un manque d’éloquence évident pour tenter de sauver sa peau. Pourtant, c’est très exactement ce qu’il essaie de faire depuis quelques mois.
Si leur couple connaît plus de bas en ce moment, il ne l’exprime pas, Kieran, alors que dans sa tête il persiste à s’accrocher à tous ces hauts qui ont rythmé le début, idyllique, de leur relation, de celle qu’il rêvait de vivre depuis si longtemps qu’il ne pensait plus pouvoir découvrir un tel sentiment. Pourtant, Autumn l’a emplit d’un bonheur et de sentiments qu’il n’avait jamais connus auparavant – alors ça pardonne tous ceux, tout autant négatifs, qu’il a découvert par la suite et qu’il traverse en ce moment. Elle n’est peut-être plus si parfaite à ses yeux, mais elle reste sa petite amie, la seule qui ait bien voulu de lui, la seule qui daigne lui accorder de nouvelles chances malgré toutes les erreurs qu’il fait, malgré tous les défauts qu’il possède, la seule qui reste à ses côtés quand d’autres l’auraient délaissé voilà bien longtemps – elle le dit, il l’entend. Pas assez, a priori, sans quoi elle ne serait probablement pas entre ses murs, parce qu’il aurait su comment gérer la situation, comment s’occuper d’elle pour qu’elle soit heureuse, pour qu’elle se sente bien au lieu de précipiter sa chute – elle le dit, il l’entend. Ce qu’il sait, par contre, c’est qu’il a fait au mieux avec la situation et ses propres capacités. Il n’est pas psychologue, il n’est pas médecin, il n’est pas grand-chose à dire vrai et évidemment que ce qu’il a à offrir n’est pas à la hauteur de ce dont elle a besoin pour aller mieux. Reese sait bien mieux que lui, de haut de son expérience et de son assurance, comme assurer le bonheur de sa sœur. Et si, à première vue, il essaie surtout de s’épargner de la sale besogne, en réalité tous ces gestes visent encore la satisfaction d’Autumn avant la sienne. Oh, bien sûr qu’il veut fuir et qu’il aimerait ainsi s’assurer que Reese ait les épaules plus solides que lui, mais il sait surtout que ce dernier connaît Autumn mieux que personne, mieux que son propre compagnon ne pourra jamais la connaître. Si quelqu’un a les solutions, c’est l’aîné Galloway, pas la pièce détachée qui persiste à se faire une place dans une famille qui n’est pas la sienne et ne le sera jamais, Galloway Senior semble prêt à s’en assurer.
« Je te crois. » Il relève les yeux de sa boisson froide au regard de Reese dans lequel il se plonge dans l’espoir d’y voir une confirmation de ses paroles, mais cette petite voix dans la tête de Kieran ne cesse de lui murmurer qu’il n’aurait pas ressenti le besoin de poser toutes ces questions s’il lui accordait réellement le bénéfice du doute. Il est suspect et à juste titre – Autumn n’arrête-t-elle pas de le désigner comme le coupable idéal ? Il le répète, mais l’empressement de son beau-frère pour s’assurer que son gobelet soit vide et ne justifie plus une conversation autour de la machine à café continue de lui suggérer que le brun n’est pas parvenu à effacer tous les doutes dans la tête du plus âgé. Alors Kieran reste muet tandis qu’il se contente de hocher brièvement la tête, confirmant que ce sentiment d’impuissance est partagé. « Tu as le droit d’avoir ta propre vie de famille, Reese. » Autumn n’a pas encore la sienne, parce que je suis pas foutu d’être assez stable pour la lui offrir. Mais Reese, lui, est stable et n’a pas à s’en vouloir de mener cette vie-là auprès de l’autre femme de sa vie. « Pas assez. » Qu’il corrige par la suite, incapable de croire aux paroles de Reese qui contrastent avec celles de sa sœur. « Même si c’est pas très difficile, a priori. » Il tente de contrer sa gêne et sa dépréciation par une touche d’humour inappropriée ; il n’a jamais vraiment interrogé la jeune femme sur ses expériences passées, il a seulement eu l’occasion de côtoyer certains de ceux l’ayant fréquentée et il ne peut pas dire qu’ils lui aient laissé une bonne impression. Lui-même s’est toujours surpris qu’elle puisse s’intéresser à un type comme lui, loin d’avoir le profil teigneux, spontané et ouvert qu’elle semblait rechercher auparavant dans ses relations et peut-être est-ce la raison pour laquelle il accepte que les choses dégringolent ; parce qu’il savait que le conte de fée ne pourrait durer éternellement et qu’elle se lasserait de lui, de sa discrétion et de son manque cruel d’originalité.
Rien ne va aller. Mais il ne le dit pas, Kieran, alors qu’il reste muet face aux affirmations de Reese auxquelles lui-même ne semble pas croire. Il se laisse faire lorsque son aîné rompt la distance entre eux, un simple geste qui, à défaut de le rassurer, parvient au moins à lui faire du bien pendant quelques secondes où il a l'impression de ne pas être totalement seul face à cette situation. « D’accord. » Il murmure, le cœur serré à l’idée que la réponse soit positive et qu’il se confronte une nouvelle fois à sa petite amie. Il sait qu’il n’en a pas le courage et pendant l’absence furtive de Reese, l’envie de quitter les lieux sans adieux lui paraît bien séduisante. Mais ce ne serait qu’accentuer les doutes de son beau-frère, que Kieran persiste à croire existants de par l’interrogation par lequel il est passé quelques minutes plus tôt. Il lui est difficile de dissimuler le soulagement qu’il ressent lorsqu’il apprend qu’ils ne pourront pas la voir, ni quand Reese lui confirme qu’il peut s’échapper, au moins pendant quelques heures. « Oui, c’est... c’est vrai, je vais... » Il hausse les épaules. En réalité, il ne sait pas où aller. Ils sont bien loin de chez eux, ici, presque deux heures de route, le triple en transports en commun ; le plus logique serait de frapper à la porte de sa sœur aînée pour demander le canapé – mais en voilà une bien mauvaise idée de s’inviter de cette façon après deux années de silence. « J’ai juste, enfin encore quelques trucs à régler ici. » Il comprend surtout qu’il n’a nulle part où aller et qu’elle a gagné. Sa maison, c’est elle, qu’il le veuille ou non. Elle est la seule personne à laquelle il peut s'accrocher, parce qu’elle s’en est assurée. Ce constat noue son estomac tandis qu’il ravale son anxiété ; il va devoir s’habituer à vivre avec celle-ci, ne bénéficiant d’aucune porte de sortie, cette fois-ci. Il les a toutes fermées pour ses beaux yeux, il n’a plus qu’à croire qu’il aime encore assez ceux-ci pour ne pas avoir envie d’en trouver une nouvelle. « On s’appelle. » Il s’assure une dernière fois que son beau-frère ne le laisse pas seul face à cette situation, tandis qu’il s’écarte pour fouiller son sac, à la recherche de documents imaginaires qu’il devrait remplir, le temps de s’assurer que Reese quitte le service. Lorsque le blond n’est plus dans son angle de vue, il reprend sa place sur cette chaise devenue atrocement familière au cours des dernières heures, plongé dans ce silence bercé par ses pensées envahissantes, détestables, surtout terriblement pragmatiques pour son propre bien.
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| | | | | | | | (halloway) time is movin' so slow |
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