Cela fait quelques jours que j’ai repris le travail. Après mon accident de surf, me voilà plus ou moins de nouveau sur pied. Car même si mes côtes vont plus ou moins mieux et que mon ecchymose a presque totalement disparu, je garde encore pour quelques temps mes béquilles. Je passe mon temps à râler, ça m’emmerde clairement. Elles ont fait je ne sais combien de vol plané à travers l’appartement depuis que je les ai. Mais je n’ai pas encore le droit de poser totalement le pied par terre et tant que ma cheville ne se résorbera pas, je n’aurai d’autre choix que de garder mes jambes de substitution, comme je les avais surnommées. Je devrais leur être plus ou moins reconnaissante, car sans elle, je ne pourrais pas me rendre au travail tous les jours. Car oui, évidemment, conduire m’est strictement interdit. Ce qui se comprend également. Donc, je suis abonnée à prendre le bus, à galérer à monter dans celui-ci mais heureusement, le chauffeur est toujours d’une gentillesse immense pour m’aider. Pour le gratifier pour son aide, je prends le temps de passer par le coffee shop du coin pour lui acheter son café ou une pâtisserie. Je me suis fait un nouveau pote d’une soixantaine d’année. Voyons le côté positif des choses. Je range mes dernières affaires dans mon éternel sac à dos qui me suis partout, tel Dora l’exploratrice mais en version amochée. Je ne garde dans ma main que mon téléphone portable « Tu es sûre que tu ne veux pas que je te dépose ? » « T’inquiète pas, John serait triste s’il ne me voit pas ce matin ». Je lance un clin d’œil à mon meilleur ami que j’embrasse sur la joue alors qu’il me tend une à une mes béquilles.
Une béquille dans chaque main, mon téléphone en plus dans ma main droite. Je commence à maitriser le truc. J’avance en direction de l’arrêt de bus qui se trouve à quelques pas de la résidence. Un trajet que je fais donc quotidiennement depuis quelques jours. Je sens alors mon téléphone vibrer et je baisse le regard pour voir qui m’appelle. Et là… Je sens que je suis déséquilibrée… Et je me rattrape à temps. Ce trou n’était pas là hier matin ! Comme d’habitude, des travaux réalisés la nuit, mais cette fois pas de panneau de signalisation. Une plaque d’égout qui n’a pas été remise à sa place et j’ai failli finir à l’intérieur. Manquerai plus que ça. Sauf que… en voulant me rattraper avec mes béquilles, j’en ai laissé tomber mon portable… Qui lui se trouve désormais au fond du trou ! « FUCK ! ». Rien d’autre ne sort de ma bouche que ce mot. Comment je vais faire maintenant pour récupérer mon téléphone ? Et personne autour, du moins pas les gars du fameux chantier ! Je ne peux même pas appeler à l’aide, puisque mon téléphone se trouve quelques mètres plus bas. Et même pas sûr qu’il soit en état de marche « Urgh !!! ». Une colère immense se manifeste en moi, je serai bien allée récupérer mon téléphone moi-même mais je ne peux même pas ! Je regarde autour de moi, désespérée, quand… « LOUISA !!! ». Ma sauveuse !
Capuche relevée sur ma tête malgré la chaleur de cette journée printanière et ensoleillée, je marche dans la rue le regard baissé et les mains enfoncées dans la poche de mon gilet pour contrôler les tremblements. Les lèvres pincées, j'ignore les gens qui m'évitent en grognant, ne réagit pas à leur plainte et continue d'avancer. Je refoule mes nausées, ne prend pas en compte mon regard qui ne se cesse de se flouter, rase les murs et essaye de réprimer ma paranoïa actuelle. J'ai eu du mal à me lever ce matin, j'avais envie de profiter de ma journée de permission pour rester au lit, mais Byron n'était pas de cet avis. Devant l'insistance de mon chien, j'ai dû accepter de me lever. Tout allait bien, jusqu'au moment où j'ai du sortir pour aller faire des courses et que j'ai du faire face à un début de crise d'angoisse. J'ai décidé d'ignorer mon état et je suis partie.
Mauvaise idée. Arrivée en ville je me suis soudainement senti oppressé par toutes les personnes présente dans la rue et les magasins. L'angoisse a rapidement prit le dessus et j'ai fait demi tour, repartant en sens inverse avec rapidité. Mais, alors que j'allais tourner dans la rue qui mène à mon appartement, j'entends soudainement la voix de Mia qui hurle mon prénom. Je ferme les yeux, hésite un instant à répondre, mais fini par soupirer et me tourner vers mon amie qui, accroupie face à une canalisation, me regarde complètement paniquée. Je l'observe quelques instants, me demande sincèrement si c'est une bonne idée que celle d'aller la voir maintennat alors que je suis en pleine crise de manque, mais son regard est tellement dépité que je prends sur moi et m'avance vers elle.
«Qu'est-ce qui se passe? » demandais-je sobrement, presque froidement «j'ai pas trop le temps là en fait, tu vois. Donc ….vas-y, dis moi ce qui te fais paniquer comme ça qu'on en finisse » ma voix est bien trop cassante, trop dure et bien trop glaciale. Ce n'est pas la faute à Mia, elle n'y peut rien que je sois dans cet état. Et pourtant elle est là à prendre pour tout ce que je n'ai pas pu prendre aujourd'hui.
Un trou en plein milieu d’un trottoir qui n’a pas lieu d’être. Je connais ce chemin par cœur et pourtant je me fais surprendre. Heureusement que j’ai réussi à me retenir comme j’ai pu sinon ce ne serait pas mon téléphone mais bien moi au fin fond de ce trou. Sauf que maintenant, je ne peux pas descendre pour aller le récupérer. Non, impossible, étant donné que j’ai une cheville en miettes suite à mon accident de surf. Mon attelle ne me permet pas de faire quoi que ce soit, je suis donc appuyée sur mes béquilles et je penche la tête pour regarder en bas. Je vois mon portable mais je ne peux rien faire. Alors je cherche désespérément autour de moi si quelqu’un peut venir à mon aide. Personne sur ce satané trottoir. Est-ce que j’aurai manqué une signalisation ? Je cherche et pourtant rien. Je râle, je suis désespérée, la seule solution qui me reste et de retourner à l’appartement et d’aller alerter mon meilleur ami qui a dû retourner au lit puisque j’ai refusé son aide. Mais, alors que je m’apprête à faire demi-tour et laisser mon téléphone seul dans ce trou, un visage familier me revient. Je crie alors son nom, il s’agit de Louisa.
Louisa et moi nous connaissons depuis l’adolescence, plus particulièrement lorsque j’ai commencé à trainer avec les mauvaises personnes. Nous avons autant l’une que l’autre fait des mauvais choix et finalement avons quitté le groupe en même temps, ce qui nous a permis de garder contact. Alors quand je la vois au loin et approcher de moi, l’espoir renait « Qu’est-ce qui se passe ? ». Je m’apprête à déblatérer et lui conter mes malheurs mais elle enchaîne « j’ai pas trop le temps là en fait, tu vois. Donc…vas-y, dis moi ce qui te fais paniquer comme ça qu’on en finisse ». Je tourne alors mon regard vers elle, sourcils froncés. S’est-elle levée du mauvais pied ? Je l’observe un peu plus et me rend compte qu’elle a mauvaise mine, qu’elle se camoufle derrière cette capuche qu’elle a sur la tête. J’hésite, laissant planer un silence puis finit par prendre la parole « Je n’ai pas vu ce satané trou, qui pour ma défense n’est pas signalé » je lui montre en relevant ma béquille un peu autour de nous « et à défaut d’y avoir fini dedans, c’est mon téléphone qui est dedans » de même je lui montre celui-ci dans le trou, qui n’est en soi pas si profond que ça mais tout de même. « Et comme tu peux le voir et tu le sais, je suis un peu en incapacité d’y aller moi-même ». Un sourire apparait et surtout un regard suppliant. Sauf que… sauf que je remarque bien qu’elle n’est pas d’humeur « T’es sûre que ça va ? Tu me parais… aigrie ». Je suis toujours franche avec mes amis, ne passant pas par quatre chemins.
Non vraiment, je n'aurais pas dû m'arrêter. J'aurais dû continuer ma route, à défaut d'avoir rebroussé chemin bien plus tôt. Mais aurais-je réellement pu ignorer Mia et avoir bonne conscience en ce faisant? Non, je ne pense pas. Alors, je m'immobilise, attends quelques instants puis me tourne vers elle et m'avance dans sa direction, prête à lui venir en aide. Malheureusement, lorsque je m'adresse à elle, mon ton est bien plus froid et sec et mes paroles bien plus cassantes que ce que je ne voudrais. Je vois bien l'étonnement dans le regard de mon amie avant que celle-ci ne commence à m'expliquer le problème. Son humour me fait serrer les dents, l'impression qu'elle ait absolument besoin d'aide tout de suite me fait serrer les poings mais je fini par me reprendre lorsqu'elle me demande si je suis sûre que tout va bien tant j'ai l'air 'aigris'
« Aigris … ?» répétais-je en arquant un sourcil avant de secouer la tête et laisser échapper un rire « Non c'est pas ça, c'est juste que ...» je pince les lèvres. Que quoi ? Que je suis clairement en manque ? Et totalement paranoïaque ? Que je suis à deux doigts de la crise d'angoisse sans aucune raison ? «J'ai pas beaucoup dormi cette nuit. T'sais, les nouvelles rencontres, tout ça hein » et voilà que j’émets l'idée d'avoir un nouveau crush ?
Je fini par me racler la gorge puis déglutis et secoue imperceptiblement la tête « Bref» balayais-je mes paroles tandis que je m'avance vers Mia « Que je répète, tu te baladais là» je désigne le trottoir derrière et autour de nous « Et tu n'as pas vu ça» je pointe le trou du doigt «Et donc t'as été tellement surprise que t'as lâchée ton portable qui maintenant se trouve ...au fond de ce trou ? » je me penche en dessus «Et tu veux que moi je descende la dedans pour te le récupérer ? » j'arque un sourcil en direction de Mia en mode 't'es quand même pas sérieuse là, ...Si ?'
« Aigris… ? » Elle semble se poser la question à elle-même en répétant mon dernier mot. Clairement, c’est l’image qu’elle renvoie, une image peu commune venant de Louisa que je connais depuis l’adolescence. Elle est aussi la demi sœur de ma meilleure amie et jamais elle n’a semblé si peu heureuse de me voir. « Non c’est pas ça, c’est juste que… ». Elle cherche ses mots, mes sourcils se froncent au fur et à mesure. « J’ai pas beaucoup dormi cette nuit. T’sais, les nouvelles rencontres, tout ça hein ». Un sourire apparait sur mon visage alors, un peu malicieux « Attends. Tu as passé une nuit torride en charmante compagnie et c’est pour ça que tu es dans cet état ? C’était un si mauvais coup que ça ? » J’hausse les épaules et ajoute alors « Ca arrive tu en trouveras une mieux ». Je suis loin de m’imaginer que ce n’est pas du tout le cas et que Louisa utilise cette excuse uniquement pour ne pas me dire ce qui lui arrive vraiment. Et peut-être qu’elle se garde bien de me le dire aussi parce qu’elle sait comment je peux réagir.
« Bref ». Elle semble reprendre ses esprits et s’avance vers moi « Que je répète, tu te baladais là et tu n’as pas vu ça et donc t’as été tellement surprise que t’as lâchée ton portable qui maintenant se trouve… au fond du trou ? » J’acquiesce à chacune de ses affirmations. « Pour ma défense, il n’était pas indiqué puis j’ai ça » fais-je en levant mes deux béquilles légèrement en l’air « qui me dérange ». Comme si je cherchais à me dédouaner. « Et tu veux que moi je descende là-dedans pour te le récupérer ? ». Vu son air, je comprends qu’elle n’en a pas franchement envie « Bah… ». Je grimace un peu, baissant le regard « Tu ferais pas ça pour moi ? ». je tente alors de l’amadouer, reposant mes yeux dans les siens « C’est pas si profond… ». Je la supplie du regard parce que je ne veux pas que mon téléphone reste dans ce trou et que j’en ai cruellement besoin. Je pense que cette idée de retourner travailler au bureau aujourd’hui était mauvaise et que mon rédacteur en chef me renverrait sûrement chez moi, surtout en apprenant ma mésaventure.
«C'est ça, oui, exactement » confirmais-je les paroles de mon amie en hochant la tête, lorsqu'elle suppose que j'ai passé une nuit torride en charmant compagnie et que c'est pour cela que je suis dans cet état. « Elle était pas si mal que ça, c'est juste qu'on m'a déjà habitué à meilleur. » reprenais-je en haussant les épaules « Mais on se reverra pas donc c'est pas grave» je m'enfonce d'avantage dans mon mensonge et je n'ai absolument aucun scrupule à le faire.
Je fini toutefois par changer de sujet en essayant d'analyser la scène avec les paroles de mon amie et j'avoue que j'aurais imaginé et voulu une autre conclusion que celle que nous tirons là : elle veut sincèrement que je descende dans ce trou juste pour récupérer son portable. Je regard le fond puis Mia, puis le trou, puis soupire et baisse les yeux. «Bon ... » je retire ma capuche puis le pull en entier et l'envoie sur Mia «Tien moi ça » lançais-je alors que je plie les genoux pour m'installer sur le bord, les jambes à l'intérieur du trou.
J'analyse rapidement la situation, observe le sol puis me tourne et, me maintenant avec les main sur le sol, je me place de manière à pendre le long de la paroi. Après avoir prit une profonde inspiration, je me lâche et atterrie souplement sur le sol en pliant les genoux, quelque peu surprise par la profondeur qui reste quand même plus grande que ce que j'imaginais. Je me redresse ensuite, remarque que le bord du trou m'arrive au de la tête, mais ignore ce fait et m’accroupis pour récupérer le portable. Le nettoyant contre mon pantalon, j'appuie sur un des boutons puis reporte mon attention sur Mia «C'est bon, il a rien » la rassurais-je en le laissant glisser dans la poche arrière de mon short avant de me remettre face à la paroi du trou.
Après une rapide impulsion sur mes jambes, j'agripe à nouveau le bord et me hisse à la force de mes bras pour me retrouver à nouveau sur la route à côté de Mia. « Eh voilà» dis-je en lui tendant l'objet « Fait attent...» « EH TOI !» me coupe une voix grave et masculine. Me retournant, mon regard se pose sur un groupe de travailleurs qui reviennent sans doute de leur pause de midi. «Qu'est-ce tu faisais là, hein ? Dit ? » grogne-t-il, méchamment ; «Je récupérais le portable de mon amie » répondais-je sur un ton bien plus cinglant que je ne le voudrais, faisant face à ce groupe de trois hommes qui nous observe d'un air salace.
« C’est ça, oui, exactement. Elle était pas si mal que ça, c’est juste qu’on m’a déjà habitué à meilleur. Mais on se reverra pas donc c’est pas grave ». J’écoute Louisa me confier les raisons de sa mauvaise humeur. Visiblement une nuit en mauvaise compagnie avait suffi pour la rendre ainsi. Je finis par hausser les sourcils, me disant que vu à quel point elle était dans un état exécrable, même la personne de qui elle a dû s’échapper du lit ce matin a dû le ressentir et ne la rappellera sûrement pas à son tour. Je ne cherche pas plus loin alors, préoccupée pour le moment par mon téléphone qui se trouve au fond du trou. Visiblement, Louisa avait aussi dû boire beaucoup car son cerveau semblait avoir besoin de temps pour digérer les informations que je venais de lui donner. Je la supplie alors du regard pour qu’elle accepte de se hisser dans ce trou pour aller récupérer mon portable, étant moi-même dans l’incapacité de le faire. « Bon…Tiens moi ça ». J’attrape son pull tant bien que mal avec mon équilibre plus que douteux alors qu’elle accepte. Un grand sourire apparait sur mon visage, heureusement qu’elle était dans les parages.
Je la regarde alors faire, penchant ma tête par-dessus le trou. Elle semble plutôt habile et se laisse tomber avec dextérité. « Ca va ? » je lance alors que je l’observe toujours. Elle se penche pour récupérer mon téléphone et lâche un « C’est bon, il a rien » qui me rassure. Autrement, s’il s’était brisé dans le choc, j’aurai vraiment pensé être maudite. « Eh voilà » fait-t-elle alors qu’elle me tend l’objet que je lui prends des mains après être ressorti du trou « Merci Louisa, tu gères » « Fais attent… ». Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase que quelqu’un la hèle « EH TOI ! ». Je me retourne et voit alors débarquer une bande de mecs, certainement les mêmes qui ont fait ce trou de malheur sans signalisation. « Qu’est-ce que tu faisais là, hein ? Dis ? ». « Je récupérais le portable de mon amie ». Mes sourcils se froncent alors que les hommes approchent. « Elle n’aurait pas eu à le faire si vous aviez daigné signaler le trou que vous avez creusé ». Un des travailleurs s’approche alors de moi, rictus agaçant et moqueur au bout des lèvres « Alors ma jolie, tu as failli faire une chute ? On serait venu te secourir tu aurais dû nous appeler ». Mon regard s’assombrit, m’avançant à mon tour de lui pour lui montrer que je ne compte pas me démonter s’il pensait m’impressionner « Uhm… La prochaine fois que ça arrive j’y penserai… en appelant directement votre boss ». Parce qu’ils étaient clairement en faute. Un sourire amusé s’affiche sur mes lèvres à mon tour. « Des menaces ? » « Disons qu’à votre place, je me dépêcherai d’indiquer la présence de ce trou, avant que je ne raconte ma mésaventure dans le Brisbane Times, où je travaille. Pas sûr que ça joue en votre faveur ». Je sortais la carte de la journaliste, une carte que je n’utilisais pas souvent mais que dans les circonstances, je trouvais utile.
J'ai juste envie de rentrer et m'enfermer dans ma chambre pour le reste de la journée ou même la semaine. En aucun cas je n'ai envie de sauter dans ce trou pour récupérer le putain de portable de mon amie. Et pourtant, j'ai encore moins envie de me prendre la tête avec elle ou de la perdre à cause de ce mal entendu. Alors, me reprenant en main, j'écoute ses explications d'une oreille distraite avant de retirer mon sweat shirt que je lance à Mia. Habilement, je me laisse ensuite glisser dans le trou, le fouille un instant puis récupère le portable, vérifie que celui-ci fonctionne encore correctement puis le fourre dans la poche arrière de mon jeans et remonte à la surface.
Là, je redonne le butin à mon amie et j'étais sur le point de lui dire de faire plus attention lorsque les travailleurs reviennent, visiblement très peu heureux du fait que j'ai osé venir en aide à Mia. J'allais leur faire face et pourquoi pas jouer avec mes poings, lorsque mon amie, ayant plus de jugeotte, les menaces de façon plus intelligente. Sans quitter les hommes des yeux, au cas où il leur viendrait à l'idée de s'en prendre à la jolie blonde, je récupère mon pull et l'enfile avant de hocher la tête lorsque le meneur des travailleurs se rétracte et grommelle quelques excuses inaudibles.
Soupirant doucement, je me tourne à nouveau vers la jeune journaliste et lui adresse un petit sourire «Bon, fait attention maintenant, ok ? » dis-je avec une certaine douceur «no texting and walking » reprenais-je pour un trait d'humour avant de lui tapoter l'épaule «Allez, on s'appelle ce soir, ok ? Histoire qu'on se fixe une journée où on va pouvoir se voir sans que je ne sois obligé de descendre dans un trou à la con » je laisse échapper un rire amusé puis la gratifie d'un clin d'oeil et me détourne. Remettant rapidement ma capuche sur la tête, j'enfonce mes mains dans mes poches et c'est, d'un pas rapide et assuré, que je prends la direction de mon appartement.