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 You've got that power over me - Ludwig

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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyMer 4 Nov 2020 - 19:09




You’ve got that power over me


Ana a tué un homme. Une balle dans la tête. De la légitime défense, pas une exécution, Ana n’a fait que les défendre, elle et Birdie, puis le gars qui pissait le sang dans le coffre aussi. Comme quoi, quand on dit que faire du stop est dangereux, on oublie que ça peut aussi être dangereux pour le serial killer qui a les yeux plus gros que le ventre en ramassant deux nanas alors qu’il a déjà une victime dans le coffre. Ana a eu la peur de sa vie, quand elle s’est trouvée braquée par le gars, mais surtout après, une fois qu’elle l’a tué sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants. Elle était sûre qu’elle allait finir en taule, que la police allait trouver un moyen de lui refuser l’argument de légitime défense. Mais heureusement pour elle, l’homme qu’elle avait tué s’est avéré être un serial killer recherché qui avait fait de nombreuses victimes dans la région, donc on peut dire qu’elle avait rendu un service à la nation non ? Mais non, Ana ne se sent pas comme une héroïne, elle n’a pas forcément bien vécu le fait d’ôter la vie et elle est simplement soulagée de ne pas avoir à faire de prison. On l’a simplement condamnée à faire un suivi judiciaire auprès d’un éducateur assermenté. Ça n’est pas une partie de plaisir cependant, Ana ne sait pas bien ce qu’il va se passer dans ce premier rendez-vous. A tous les coups, on va la faire pisser dans un pot pour vérifier si elle était clean, alors depuis une semaine, Ana cherche un moyen de passer aux travers des mailles du filet. Elle a même réduit un peu sa consommation mais elle est sur les dents du coup. Ça fait deux jours qu’elle n’a rien fumé, rien sniffé ni rien glissé sous sa langue. Ça n’empêche que si on la teste, elle sera positive quand même… Peut-être pas pour l’ecsta, mais vu son usage régulier elle aura des traces de cannabis et de cocaïne dans les urines pendant encore plusieurs semaines. Et ça c’est si elle fait un arrêt total de prise, ce qui n’arrivera pas demain , soyons honnête. Ana n’est pas seulement dépendante dans les faits, elle a une personnalité dépendante et il faudra bien plus qu’un test d’urine tous les mois pour la pousser à se désintoxiquer. Elle sait déjà comment elle va esquiver si on lui demande de pisser dans un gobelet aujourd’hui. Puis, pour la suite, elle trouvera bien un moyen d’arriver avec un gobelet contenant l’urine de quelqu’un d’autre. Ana sait que c’est la dernière étape avant qu’on la force à faire une cure de désintoxication et pour y échapper, elle compte bien jouer le rôle de la droguée repentie pendant ses visites à son éducateur, un certain Ludwig Schäffer. Ana et ses préjugés espère qu’il a seulement un nom de nazi et pas la personnalité qui va avec.

Voilà à quoi pense Ana alors qu’elle est dans la salle d’attente pour rencontrer pour la première fois celui qui va devoir la suivre pendant des mois et à qui elle va devoir faire prendre des vessies pour des lanternes. Elle tripote ses baguettes de batterie qui ne la quittent jamais quand la porte s’ouvre et qu’on l’invite à entrer en l’appelant par son prénom complet et son nom. Anastasia Williams. Elle entre dans la petite pièce avec un air renfrogné et une fois dans la pièce, avant même de s’asseoir elle dit : « Ana tout court, s’mieux... » Elle reste debout devant le bureau et la chaise qui lui est probablement destinée, les bras croisés sur la poitrine, elle jauge son éducateur du regard, il est plutôt jeune, un peu beau gosse, elle pourrait presque utiliser ses charmes pour se le mettre dans la poche. Mais, d’abord, elle va voir ce qu’il a dans le ventre l’Allemand. « Bon, on fait quoi du coup ? J’viens pointer tous les mois, j’ai droit à un bon point et j’peux retourner vaquer à mes occupations ? » demande-t-elle en le fixant avec un air de défi. Elle ne compte pas s’asseoir, elle n’a pas envie de rester longtemps de toutes façons et puis elle préfère être debout. Ana n’est pas du genre à rester tranquille sur une chaise pendant des heures. Elle se remet à faire tourner avec agilité la baguette de batterie entre ses doigts, un tic qui tient bien souvent ses mains occupées.

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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyJeu 5 Nov 2020 - 19:33

Le moment de la première rencontre était toujours le plus décisif, du moins dans son corps de métier. Heureusement, Ludwig était un spécialiste en la matière, toujours prêt à dégainer les meilleures armes pour capter les troubles de ses interlocuteurs et réussir à les désarçonner. Clairement, il n'était jamais là où on l'attendait et de ce fait, il sortait très nettement des clichés des autres professionnels du métier. Bien sûr, comme tous les autres, Schäffer découvrait les dossiers en amont, il prenait même quelques notes mais arrivé à l'heure du rendez-vous, il avait toujours l'air de venir les mains dans les poches, préférant toujours se faire une idée par lui-même de ce qu'il aurait à gérer venant de la personne en face de lui. Aujourd'hui, la mission avait l'air de taille, c'était en tout cas ce qu'il avait cru comprendre en farfouillant dans le dossier d'une certaine Anastasia Williams, une jeune femme qui semblait avoir un caractère bien trempé et des réactions plus ou moins inattendues la majorité du temps. Quelque part, il s'agissait des personnalités avec lesquelles il préférait travailler car il savait qu'il pouvait avoir un réel impact sur ce genre de gens. Il était donc assis dans la large salle qu'on avait mis à leur disposition pour ce premier moment d'échanges et forcément, Ludwig s'était douté qu'elle serait en retard. Ils l'étaient tous, constamment, comme pour remarquer leur indifférence vis-à-vis du système judiciaire qui les avait forcés à se retrouver dans ce genre de lieux. Alors, le grand brun venait toujours préparé, s'armant d'un livre ou d'une occupation quelconque, non sans converser avec quelques patients qui avaient besoin de plus de suivis, même de loin. Néanmoins, la fameuse Williams finit par faire son entrée et ce n'était pas sans une once de défi dans son timbre de voix dès lors qu'elle referma la porte derrière elle. Ludwig en sourit en la toisant, restant parfaitement immobile à sa place, un habitué de ce genre de combats silencieux. "Si j'étais Pole Emploi, je t'aurais dit oui mais j'offre pas encore de boulot de secrétaire pour quelqu'un qui veut devenir maçon, tu vois..." Autant dire qu'il ne commençait pas dans le conventionnel, ce qui était sa marque de fabrique. Ludwig aimait cela, laisser une trace dans les esprits, quelle qu'en fut la forme réelle que cela pouvait prendre une fois que la rencontre se terminait. "Non, je voulais juste qu'on discute, toi et moi. Qu'on voit ce qu'on peut faire ensemble pour que ton monde tourne plus rond que les autres." Il ne parlait jamais de la sanction, non, c'était la personne en face de lui qui comptait, ses yeux bleus électrisants ne relâchant pas leur cible. Anastasia devenait sa priorité par la force des choses, comme tous ceux dont il s'occupait, quitte à sacrifier sa propre existence quelque part sur le chemin. Comme s'il en avait encore une, à vrai dire.
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyVen 6 Nov 2020 - 17:12




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L’éducateur est assis à son bureau, immobile, il la regarde entrer et la toise tout autant qu’elle le toise. Ana reste debout, bras croisés sur le torse, dans une attitude de défi lorsqu’elle demande quel va être le programme de leurs rencontres. Ca serait bien si elle avait juste à venir pointer pour prouver qu’elle était vivante, ça elle devrait pouvoir le faire sans merder, a priori. "Si j'étais Pole Emploi, je t'aurais dit oui mais j'offre pas encore de boulot de secrétaire pour quelqu'un qui veut devenir maçon, tu vois..." Il tente un trait d’humour et elle le regarde sans une once d’amusement sur le visage. Sa blague n’est pas géniale, elle n’est pas non plus nulle à chier, mais elle aime beaucoup accentuer les bides que font ces interlocuteurs, surtout s’ils essayent de l’approcher par l’humour. Le regard blasé de jugement qu’elle lui jette signifie : « Raté. Essaye encore ». Elle saisit la baguette de batterie qui dépasse de son pantalon et commence à la faire tourner entre ses doigts avec agilité, gardant pourtant son regard dubitatif fixé sur l’éducateur. "Non, je voulais juste qu'on discute, toi et moi. Qu'on voit ce qu'on peut faire ensemble pour que ton monde tourne plus rond que les autres." Toujours debout, le surplombant donc, le toisant lui assis à son bureau, elle répond avec une grimace désabusée : « Ça veut dire quoi ce blabla ? "Plus rond que les autres" ? Tant que j’recroise pas un putain de serial killer, ma vie m’va plutôt bien. » Elle joue l’idiote Ana, elle sait bien que si elle est là c’est parce qu’elle a multiplié les mauvais choix dans sa vie : le vol comme seule activité professionnel et les drogues comme principale source de divertissement et de bien-être. Mais, elle ne va pas lui faciliter la tâche, elle ne va pas s’asseoir sagement face à lui et commencer à lui raconter sa vie pour qu’il se la joue au pseudo-psychiatre de comptoir. Elle préfère détourner la conversation alors qu’elle s’empare de sa deuxième baguette de batterie et  commence à les manipuler toutes les deux : « Ludwig Schäffer, hein… T’as fui le pays des boches ? T’as voulu semer ton pote Hitler ou quoi ? » Ah ben elle a déjà mis les nazis sur le tapis, super entrée en matière, mais bon, elle ne connaît pas non plus 50 allemands à name drop aussi aisément dans la conversation. Elle a commencé à se balader dans le bureau, parlant à l’éducateur sans le regard, scrutant la commode en bois et les livres entassés dessus, le canapé un peu fatigué qui se trouve dans le coin et elle s’approche d’un casier métallique avec des tiroirs fermant à clé, sûrement là où il range les dossiers de ses différents cas sociaux. Elle a bien envie de voir comment il sonne et résonne ce casier, alors elle commence à y faire des percussions avec ses baguettes. Elle repère les différents angles de frappe et les différents sons que cela produit et se lance dans un petit rythme, ça l’amuse, il sonne pas mal ce meuble. Ne possédant pas l’instrument qu’elle maîtrise, elle trouve souvent moyen de pratiquer sur les objets du quotidien et si ça peut faire chier quelqu’un par la même occasion, alors c’est du bonus. Elle se retourne vers l’éducateur et lui demande avec un sourire provocateur : « Ca t’dérange pas, hein ? » tout en ayant clairement l’air de se foutre totalement de sa réponse.

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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyVen 6 Nov 2020 - 20:53

Les parcours des gens qu'il croisait étaient toujours plus ou moins phénoménaux, tant et si bien que Ludwig se demandait en réalité quel était le but de sa présence à leurs côtés. le misérable grand bonhomme qu'il était se résumait à une vie parfaitement banale avec un mariage somptueusement raté, un gamin qui n'était même pas le sien et des relations d'un soir qui mettaient en péril tout le reste. Autant dire que ce cher Schäffer était loin d'obtenir la médaille du mérite et dans ces conditions, comment justifier qu'il était en droit d'exercer un tel métier? Au fond, c'était bien là le problème, il ne réalisait pas de meilleures actions qu'Anastasia. Certes, il ne prenait pas de drogues, il n'avait jamais été grandement attiré par le concept mais il trouvait d'autres moyens de rendre sa vie croustillante et les décisions n'étaient pas des plus excellentes non plus. Etait-ce peut être pour cette raison que la jeune femme l'attendrissait déjà? Le grand brun n'aurait probablement pas pu l'expliquer et en vue de la manière dont elle refusait le dialogue, Ludwig n'était pas prêt de comprendre quoique ce fut à son flot de pensées. En effet, la blonde le toisait encore, apparemment décidé à vouloir le faire sortir de ses gonds, autant considéré qu'elle n'était pas prête d'obtenir un résultat quelconque. Ludwig avait un flegme légendaire, ce qui prouvait qu'il était clairement fait pour aider les gens. Il ne se laissait jamais désarçonner par les personnes à qui il devait porter assistance, au contraire, il gravait un sourire sur ses lèvres et laissait même un éclat de rire naître à travers ses cordes vocales. Lui, un nazi? Il avait tout de la carrure du juif plutôt que de ce fameux bourreau que Williams mentionnait. "Je suppose qu'il faudrait poser la question à mes ancêtres, voir s'ils étaient potos ou pas avec le seul allemand que le monde tend à reconnaître comme tel." Ce n'était pas un grand compliment pour ses compatriotes encore en Europe et Ludwig comprenait ce qu'ils devaient tous traverser en s'obligeant à chaque fois à se justifier sur le fait qu'ils n'avaient rien à voir avec le pire serial killer de l'histoire. "Faut espérer pour toi que je sois pas Hitler dans ce cas, en effet. Quoique, j'ai ouï dire que ta défense est au poil." La jeune femme s'en était sortie et elle avait sauvé une amie dans l'affaire, une véritable héroïne. Le juge n'avait pas retenu tous les éléments de l'histoire a priori parce qu'il s'était empressé de relever les autres frasques qui venaient entacher son casier. Schäffer avait tout épluché et si la mission serait relevée, il ne pouvait que l'accepter, même si Anastasia mettait un point d'orgue à lui casser les oreilles. Il la laissa faire, hochant simplement la tête et sifflotant en rythme, sans chercher à l'interrompre d'aucune façon. La patience, c'était clairement un allié essentiel dans le job. "Dis, étant donné que tu comptes pas arrêter comme la justice le demande, ça te tente d'oublier pourquoi on est là et juste profiter de l'instant?" Comment, il n'en savait strictement rien mais Ludwig captait aisément qu'il avait ce point commun avec elle: ne pas voir l'avenir, ne jamais interroger le passé et se perdre dans les méandres des secondes qui s'égrenaient avec une vulgaire illusion que tout riait bien. Quoiqu'il arrive.
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptySam 7 Nov 2020 - 1:51




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Ana a beau avoir décidé qu’elle va jouer le jeu qu’on lui demandera de jouer, qu’elle fera semblant d’être sobre, qu’elle viendra à ces petites réunions inutiles, elle ne peut pas s’empêcher de tester le gars face à elle, de voir ce qu’il vaut et par quel bout il va la prendre. Elle esquive donc son invitation à discuter, ou plutôt, elle tourne la discussion dans la direction qui l’arrange. Elle relève le nom Allemand et y ajoute une touche d’Hitler, parce que pourquoi pas. Il sourit, il se marre même. Il faut dire que ça n’étonne pas vraiment Ana, elle est hilarante comme nana après tout. "Je suppose qu'il faudrait poser la question à mes ancêtres, voir s'ils étaient potos ou pas avec le seul allemand que le monde tend à reconnaître comme tel." « Pas la peine d’aller taper dans les ancêtres, t’es bien assez vieux pour avoir fricoté avec le moustachu. » C’est faux, elle le sait, c’est gratuit aussi. Mais ça fait partie de sa diarrhée verbale habituelle, provocante, insultante parfois marrante et pas toujours cohérente, mais ça, peu importe. Il rebondit sur sa remarque concernant le fait de croiser des serial killers. "Faut espérer pour toi que je sois pas Hitler dans ce cas, en effet. Quoique, j'ai ouï dire que ta défense est au poil." Voilà, il commence à entrer dans le vif du sujet, à demi-mot il évoque le meurtre en légitime défense qu’elle a dû commettre, pour survivre. Elle lui tourne à moitié le dos, il ne voit donc pas les traits de son visage se crisper, tout au plus pourra-t-il remarquer que son corps s’est raidi légèrement. Elle se la joue caïd Ana mais elle n’est qu’une petite frappe et elle n’était pas prête à ôter la vie de quelqu’un de manière aussi violente, à se retrouver couverte de son sang, son cadavre effondré sur elle. Ces images la hantent le soir et la nuit, parfois même elles surgissent devant ses yeux en pleine journée, il suffit d’une pensée ou d’une image pour faire le déclencheur. Elle met quelques secondes pour se ressaisir, une pause que l’éducateur aura sûrement remarqué. Elle se retourne vers lui et lui lance un regard qui se veut amusé et assuré : « J’suis increvable moi, il a mal choisi sa victime, l’enfoiré ! Tant pis pour sa gueule. » C’était un peu sa marque de fabrique avant cette nuit-là, elle se croyait immortelle et invincible Ana, une sorte d’inconscience bienheureuse renforcée par tous les risques qu’elle prenait chaque jour sans jamais de conséquences graves. Les overdoses, les accidents de voiture, l’escalade de bâtiments divers et variés, chercher la merde avec n’importe et mettre en rogne le monde entier, elle avait frôlé la catastrophe tant de fois sans jamais la rencontrer frontalement qu’elle avait fini par s’en convaincre: elle ne peut pas mourir, rien de mal ne peut lui arriver. Survivre à un kidnapping par un tueur en série aurait pu renforcer ce sentiment mais il l’avait en réalité franchement entamé, elle avait vu la mort de trop près cette fois-ci.

Pour se défouler, évacuer les souvenirs de cette nuit et avoir une bonne raison de détourner son regard de celui de l’éducateur, elle fouille la pièce du regard et se met à tambouriner sur le meuble métallique avec ses baguettes de batterie. Ça fonctionne pour elle, son niveau de stress descend alors qu’elle frappe fort sur la tôle, le vacarme qu’elle produit doit s’entendre jusqu’à l’autre bout du bâtiment et ça amuse Ana de se dire qu’elle doit jouer sur les nerfs de plus d’un. L’italienne check l’état d’agacement de son boche personnel mais il hoche la tête en rythme et sifflote une mélodie qui colle pas mal à son beat. Elle finit par s’interrompre voyant qu’elle ne le fera pas sortir de ses gonds de la sorte. "Dis, étant donné que tu comptes pas arrêter comme la justice le demande, ça te tente d'oublier pourquoi on est là et juste profiter de l'instant?" Elle lui jette un regard d’incompréhension à nouveau, mais de quoi il parle ? « Je compte pas arrêter quoi ? » Elle joue un peu l’idiote, elle se doute qu’il parle d’arrêter de consommer de la drogue. « Qu’est-ce que t’en sais d’abord, hein ? Tu crois qu’t’es dans ma tête, mais t’es nul part... » Ça l’agace un peu ce qu’il insinue, probablement car il a raison. Elle n’a aucunement l’intention d’arrêter car elle sait qu’elle n’en sera pas capable tout simplement. Elle a besoin de ses petits remontants autant que d’oxygène, sans eux elle ne serait plus rien, elle ne serait plus personne. Il veut jouer à ça ? Lui dire de profiter de l’instant ? Ok, il va voir comment elle profite de l’instant. Elle range ses baguettes dans la poche arrière de son jean et contourne le bureau pour se trouver du même côté que lui, elle envahit son espace, pousse un peu le bordel sur le bureau pour y poser ses fesses, faisait chuter un pot à crayon dans le processus. « Profiter de l’instant donc... Ok. On baise, du coup ? T’as un canapé, j’ai des capotes, on est faits l'un pour l'autre... » Elle aurait pu aussi lui proposer de fumer un joint mais elle n’est pas assez conne pour être venue à ce rendez-vous avec son stock et pas non plus pour croire qu’une telle proposition ne l’enverrait pas directement en case cure de désintox. Elle lui fait un clin d’œil et reste le regard rivé dans le sien, s’attendant à y voir surgir de la gêne, de l’agacement mais aussi peut-être le frémissement du doute. Les hommes sont de faibles choses face à la promesse d’une partie de jambes en l’air, même si Ana doute fortement qu’il succombe dans ce cadre professionnel, trop risqué. Mais elle se contentera de la satisfaction de l’avoir déstabilisé, ne serait-ce qu’un peu, que l’espace d’une seconde.

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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptySam 7 Nov 2020 - 15:20

Elle essayait de le froisser, bien évidemment, mais Anastasia aurait dû savoir qu'il avait trop d'expérience dans son travail pour se faire attraper aussi aisément. Elle n'obtiendrait pas ce qu'elle voulait: le voir sortir de ses gonds, gagner cette ridicule bataille d'ego car celui de Ludwig était bien rangé dans un placard et il n'en sortirait pas avant qu'il eut retiré sa cape d'éducateur. Il n'y avait que le soir, lorsqu'il se retrouvait en tant que Ludwig Schäffer qu'il y avait tout un tas de risques concernant cette fameuse part de faiblesse qu'il conservait bien terré le reste du temps. Evidemment, il était un homme des plus banals en bien des points et son mode de vie démontrait qu'il était loin d'être idéal: mine de rien, il était marié depuis dix huit ans et s'était toujours retrouvé incapable de respecter cette fameuse institution où on devait se jurer fidélité et amour. Il conserverait probablement toujours son alliance cela dit, vivant dans l'ombre une vie de débauché parce que ce serait forcément ainsi que ses parents le considéreraient de leur côté. Ludwig avait honte, beaucoup plus qu'Anastasia parce qu'elle avait l'air d'assumer tous ses vices et l'allemand aurait pu en être jaloux. Elle avait un flegme à toute épreuve, un qui lui permettait de sous entendre que l'homme en face d'elle était vieux comme le monde et qu'il ne valait pas grand chose. Le brun en question trouvait la plaisanterie douteuse mais il esquissa un sourire parce qu'il n'était pas question de se montrer atteint par quoique ce fut. Non, au contraire, il fallait l'atteindre, elle et Ludwig sut qu'il y était parvenu au moment où il sentit toute sa stature se tendre après qu'il eut mentionné le fameux serial killer à qui elle avait ôté la vie par légitime défense. Cela le confortait dans l'idée que Williams était beaucoup plus sensible qu'elle ne voulait le faire paraître: il fallait forcément se cacher derrière toutes ces barrières précises, que ce fut la drogue, le sexe ou l'alcool. Tout était bon pour se montrer invincible mais bien sûr, rien ne retirait le vide qu'il devait y avoir dès lors où ce genre d'instants se terminaient et cela, Schäffer pouvait le comprendre puisqu'il le vivait de son côté, dans toutes autres circonstances cependant. "Ou peut être qu'il l'a trop bien choisie... Parce qu'il t'a atteint, Anastasia, ça se voit." Il avait toujours gardé cette franchise dans son métier, n'ayant pas peur des quelconques représailles mais Ludwig ne tenait pas à mentir à ceux qu'il était censés aider. Et là, justement, il se devait d'être parfaitement honnête avec la blonde qui s'offusquait qu'il puisse connaître ses intentions. Non, elle n'arrêterait pas, tout comme lui ne stopperait pas non plus son manège dans sa vie privée, c'était tellement plus simple de choisir la facilité et garder ses bonnes vieilles habitudes plutôt que de se battre pour atteindre le vrai paradis. "De franchir tes limites. Je suis pas dans ta tête, non, je suis dans la mienne et je crois, moi, qu'on se ressemble plus que ce que tu peux imaginer." Williams n'en saurait certainement pas plus mais Ludwig avait la sensation que le lien naissait à cet instant précis parce qu'elle entrait dans son jeu, qu'elle s'approchait en s'asseyant sur le bureau, sortant la carte de la dépravation pour briser la glace. Quelque part, Schäffer se doutait qu'elle finirait par en arriver là et il tint son regard de sa teinte azur brillante d'une aura qu'elle ne pourrait probablement pas définir. "En d'autres circonstances, la facilité m'aurait sûrement tenté mais je doute atteindre le paradis avec une proposition qui sent la fuite par rapport à ce que tu ressens réellement. On aime le défi, toi et moi, non? Pour en arriver à ce genre de moments, il en faut, en premier lieu. Qu'est-ce qui te pousse à tout ça, Anastasia, hein, dis moi? C'est parce que tu te sens vide, que tu veux pas être seule, que tu cherches à gagner l'attention de gens qui t'ont abandonné? Qu'est-ce qui te fait vivre, réellement?" Il s'était enfin relevé pour la toiser avec ses yeux azur penchés vers elle, les mains dans les poches, aussi neutre qu'il aurait pu l'être dans de telles circonstances. Cette Anastasia là, il la découvrirait et elle ne pourrait pas lutter, c'était le défi qu'il posait là et qu'il espérait voir relever par la petite blonde.
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptySam 7 Nov 2020 - 23:19




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Il encaisse sa pique sur son âge soit-disant très avancé avec un sourire. Puis il provoque une certaine crispation chez l’italienne en évoquant le meurtre qui l’a amenée ici. Elle se tend et cela n’échappe pas à l’éducateur et sa tentative de fanfaronnade pour garder la face n’y fera rien. "Ou peut être qu'il l'a trop bien choisie... Parce qu'il t'a atteint, Anastasia, ça se voit." Ses traits se durcissent et son air amusé de façade s’envole bien vite, elle s’énerve en faisant mine d’ignorer que ce n’est pas vraiment le fait qu’il ait utilisé son prénom en entier qui la rend le plus furieuse : « C’est Ana tout court, j’ai dit, putain ! T’es sourd ou t’es con ? » s’exclame-t-elle. C’est le moment parfait pour tester son ouïe tout en passant ses nerfs dans le martellement de ses baguettes contre le meuble métallique. Ça fonctionne d’ailleurs, elle arrive à redescendre en pression et constate que l’éducateur est en train de siffloter en rythme avec elle. Ça l’agace un peu à nouveau, alors elle arrête. Et elle répond tout aussi agacée à l’éducateur qui tente de montrer qu’il la comprend, qu’il sait ce qu’elle a en tête. "De franchir tes limites. Je suis pas dans ta tête, non, je suis dans la mienne et je crois, moi, qu'on se ressemble plus que ce que tu peux imaginer." Elle reçoit cette remarque en pouffant, moqueuse. Elle n’y croit pas une seconde, qu’est-ce qu’ils auraient en commun ? S’ils étaient vraiment si similaires, il seraient du même côté du bureau.

Alors comme pour bien souligner que, non, ils ne sont pas du même acabit, elle relève son défi de profiter de l’instant. Passe de l’autre côté du fameux bureau qui les sépare et le défi du regard en lui proposant de passer du bon temps, nus sur le canapé. Comme elle s’y attend, l’éducateur repousse ses avances, avec moins d’indignation qu’elle se l’imaginait cependant. Il a l’air de l’avoir vue venir. "… On aime le défi, toi et moi, non? Pour en arriver à ce genre de moments, il en faut, en premier lieu." Ana lui adresse une moue blasée, il essaye encore de leur trouver des points communs. "Qu'est-ce qui te pousse à tout ça, Anastasia, hein, dis moi? C'est parce que tu te sens vide, que tu veux pas être seule, que tu cherches à gagner l'attention de gens qui t'ont abandonné? Qu'est-ce qui te fait vivre, réellement?" Elle lui lance un regard noir, Ana, ça va être ça alors ces rendez-vous ? Des séances de pseudo-psychologie à la noix avec un gars qui fait exprès de l’appeler par son prénom complet qu’elle déteste ? Ça ressemble bien trop à un repas de famille chez les Williams et elles ne finissent jamais bien ces réunions familiales. Il est debout maintenant, les mains dans les poches, l’expression impassible alors qu’il est en train d’essayer de triturer son esprit. Ana se redresse à son tour et renverse tout ce qu’il y a sur le bureau sur le sol dans un mouvement rageur : « Ce qui me ferait putain de vivre ce serait qu’tu m’appelles pas Anastasia, bordel ! C’est pas faute de l’avoir dit deux putains de fois ! Prénom de merde choisi par mes connards de vieux, y a qu’ma putain d’famille pour pas respecter cette simple consigne, merde ! A-NA c’est pas compliqué ! » crie-t-elle dans le bureau. Elle retourne de l’autre côté du bureau et s’apprête à sortir de la pièce en trombe, mais elle fait volte-face et revient sur ses pas, elle pointe l’éducateur du doigt et continue sur le même ton : « C’est ça alors ? J’ai pas à pisser dans un gobelet ? Juste à supporter ta conversation  et de tes déductions de merde à la Sherlock Holmes et tu signes mon papier ? » Oui, parce qu’elle doit faire signer un papier pour prouver à la justice qu’elle est venue à tous ces rendez-vous, papier qu’elle extirpe de sa poche à moitié chiffonné et qu’elle pose devant Ludwig : « Ben vas-y, signe, qu’j’puisse me barrer, j’ai b’soin d’air... » … et d’un gros pétard. Après tout, elle est venue, elle a écouté, elle a même un peu participé. Ça suffit pour une première fois, non ?

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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptySam 7 Nov 2020 - 23:37

Il ne devait pas faire preuve de familiarités, c'était très clairement prohibé par le système dont il faisait partie mais Ludwig n'écoutait jamais réellement les injonctions qu'il était censé appliquer à la lettre. Il aimait jouer avec le feu, généralement de la pire manière, pour ruiner sa vie dans les grandes largeurs parce qu'il semblait que Schäffer ne savait que réaliser cet exploit-là. Sur le moment, ce n'était pas la sienne qu'il semblait emmerder mais bel et bien celle d'Ana qui perdait en patience face à la manière dont il l'interpellait. Il n'avait peut être pas autant écouté qu'il ne l'aurait cru ou peut être le faisait-il exprès, pour justement obtenir une réaction de la part de la jeune femme. Celle-ci arriva bien vite, par une première interrogation emplie d'agressivité, un cadeau qui explosa à la face de Ludwig. le grand brun avait la sensation d'arriver à quelque chose avec elle: obtenir sa violence en plein visage, voilà ce qu'il avait sûrement attendu parce que cela voulait dire qu'elle était encore bel et bien capable de ressentir quelques émotions. C'était certainement ce qu'il avait désiré tester, juste après avoir mentionné le tueur qu'elle avait mis à terre. Au fond, elle restait une femme apeurée, une femme qui vivait et revivait perpétuellement des mauvais souvenirs et ceux-ci avaient l'air d'être familials. Voilà ce qui la tenaillait vis à vis de son prénom, elle avait un rapport très compliqué avec ses géniteurs, rien de plus logique. Ludwig pouvait le comprendre, lui qui leur mentait depuis des années pour leur faire plaisir, rien n'était jamais simple au sein d'un cercle familial. Ce qui divergeait assurément, c'étaient les réactions qui en découlaient. Anastasia choisissait d'exploser et de se miner la santé pour se sentir vivante et exister, lui s'enfermait à double tour à l'intérieur de lui-même pour pouvoir tout oublier. Aucune des deux stratégies n'étaient franchement très efficace mais l'allemand voulait faire penser le contraire. Être dans la plus grande des dominations à l'instant T. "Je vois. Tes parents, alors?" Il ne bougeait pas d'un poil, la regardant simplement mettre à terre absolument tout ce qu'il y avait sur son bureau: ce n'était pas la première ni la dernière fois qu'on en arriverait à cette conclusion. Ludwig n'avait pas peur de la colère, bien au contraire, c'était une émotion qu'il comprenait parfaitement, avec celle de la frustration qui faisait partie de son quotidien depuis vingt bonnes années. "Lequel de nous deux sera le plus frustré si je signe pas?" Elle. Lui. Allez savoir. Ludwig avait envie de réussir à l'aider mais peut être qu'il ne le pourrait pas, peut être qu'il finirait par sombrer, avec elle, ce qui serait peut être une fin logique à un combat perdu d'avance. "Je suis pas Sherlock, Ana, je dis juste que tu devrais pas avoir à te sentir comme ça tout le temps. Moi non plus d'ailleurs. Pourquoi être aussi en colère contre le monde entier? Tout ça parce qu'on est responsable de notre merdier. T'as tué ce type. Tu méprises tes vieux. Comme je méprise les miens. Comme je tue mon entourage depuis des années. Et ensuite, on fera quoi? si on peut pas faire pire, peut être qu'on peut faire mieux." Il en doutait néanmoins, mais il ne lui dirait pas cela, s'approchant de la carcasse en colère de la blonde, observant le papier sur son bureau, pas sûr d'être en mesure de le signer tant qu'Anastasia n'aurait pas retrouvé son état normal, pas tant qu'elle ne l'aurait pas regardé dans les yeux et assumer ce qu'elle était. La première étape, et la plus importante, celle qu'il n'avait jamais franchi de son côté, l'hypocrite.
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyDim 8 Nov 2020 - 0:27




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S’il a cherché à la faire sortir de ses gonds, il a réussi. Ironique en sachant qu’Ana avait l’impression depuis le début que c’était elle qui testait ses limites, qui cherchait à lui faire perdre patience. En fait, depuis le début, elle fait ce qu’il attend d’elle, elle se dévoile malgré elle. "Je vois. Tes parents, alors?" « Oui, mes parents ! Quoi mes parents ?! » crie-t-elle en colère contre elle-même d’avoir mis le doigt dans l’engrenage, d’avoir parlé de sa famille. Elle s’apprête à sortir en trombe mais il y a ce papier qu’il doit signer, ce document qui prouvera sa bonne foi, ses efforts et sa bonne conduite au juge pour ne pas finir en cure de désintoxication. Autant dire que c’est mal parti pour la bonne conduite. "Lequel de nous deux sera le plus frustré si je signe pas?" Son visage est rouge, déformé par la colère, elle respire comme si elle venait de taper un cent mètres. Bien sûr que s’il ne signe c’est elle qui va en subir les conséquences néfastes, lui il aura juste un nouveau dossier sur le bureau et il passera à autre chose avec un autre délinquant. « C’est quoi ça, question pour un champion ? » lui crache-t-elle amère. Elle ne va pas lui donner la satisfaction de répondre pour lui dire que oui, elle a besoin de sa signature, qu’elle est dépendante de lui. Ça la rend folle de se dire que son avenir est entre les mains d’un pareil branleur qui croit qu’il peut devenir son pote.

Il ne va pas lui donner la signature aussi facilement, elle aura essayé au moins. Elle a envie de partir quand même, une impulsion comme tout ce qui la guide dans la vie, elle réfléchit rarement aux conséquences de ses actes. Mais maintenant qu’elle a frôle la mort et la prison, il y a une petite voix qui lui rabâche de ne pas faire ceci ou cela. Ana n’appellerait pas ça une conscience, juste sa capacité à réfléchir et à voir plus loin que le bout de son nez qui semble avoir décidé de se joindre à la fête. Alors qu’elle hésite à partir en claquant la porte, il s’adresse à nouveau à elle : "Je suis pas Sherlock, Ana, je dis juste que tu devrais pas avoir à te sentir comme ça tout le temps. Moi non plus d'ailleurs. Pourquoi être aussi en colère contre le monde entier?" Là, il ne l’a peut-être pas fait exprès mais il touche une corde sensible. Ana fait mine de se foutre de tout, elle vit dans l’instant et fait ce qu’elle veut, ne pensant qu’à elle, mais pourtant, ce n’est pas facile de vivre dans sa tête. Elle est en colère contre sa famille, elle est en colère contre elle-même pour ne jamais être à la hauteur. Elle a bien intégré les lamentations de ses parents qui disaient qu’elle n’était vraiment bonne à rien, elle pense qu’ils ont raison, elle sait qu’ils ont raison et qu’elle ne vaut rien. "Tout ça parce qu'on est responsable de notre merdier. T'as tué ce type. Tu méprises tes vieux. Comme je méprise les miens. Comme je tue mon entourage depuis des années. Et ensuite, on fera quoi? si on peut pas faire pire, peut être qu'on peut faire mieux."

Ana reste silencieuse tout à coup, le seul son qu’elle émet pour l’instant vient de sa respiration saccadée par la colère. Ensuite, elle fera quoi, Ana ? Elle va passer sa vie à agresser et provoquer les gens, sa famille, à s’injecter toutes sortes de drogues, à faire la fête avec des inconnus et coucher avec le premier venu, à ne rien vivre de vrai si ce n’est sa propre colère ? Auden lui a dit qu’elle devait rentrer dans le droit chemin, qu’elle devait arrêter de faire de la merde, mais ses menaces de la renier de la famille n’étaient pas suffisantes pour provoquer un changement chez la benjamine des Williams. Elle a besoin de quelque chose de positif, pas de menaces ou d’énièmes reproches qu’elle entend depuis son plus jeune âge, elle y a toujours répondu en s’enfonçant de plus en plus dans ce rôle d’emmerdeuse non fiable qu’ils lui avaient déjà attitré. Ana a les poings et la mâchoire serrés, elle fixe un point sur le mur, les mots de l’éducateur l’ont touchée et ça la dérange, elle a envie de lutter contre lui, pas de lui donner raison. Elle ferme les yeux et laisse sa tête basculer en avant en prenant une grande inspiration : « Et alors quoi ? Je repars d’ici avec un putain de bouquin sur le développement personnel de mes deux et j’apprends à être une meilleure personne ? Faut aussi que j’aille à l’église pour me repentir de mes pêchés ? » L’Église, la prison du dimanche matin où ses parents avaient fini par l’attacher au banc pour ne pas qu’elle leur échappe et parte gambader, escalader, courir pour libérer le surplus d’énergie qui a toujours débordé d’elle. « J’suis pas « améliorable », c’est cause perdu… Ça sert à rien, tout ça, j’peux pas mieux faire ! Ils ont tout tenté les vieux, même l’exorcisme... » Par contre il n’ont jamais tenté de la faire suivre par un psychologue et ils ont toujours ignoré les remarques des professeurs qui soupçonnaient Ana d’avoir un trouble de l’attention avec hyperactivité. Mais ça, Ana n’en sait rien, personne dans la famille n’en a jamais parlé, elle croit juste qu’elle est née insupportable et ingérable et que c’est de sa faute. « Vous arriverez pas à m’aider, ou me sauver, ou je sais pas c’que vous avez en tête. Alors autant signer le putain de papier maintenant et vous éviter la déception. » Elle ne fait que ça décevoir les gens autour d’elle de toutes façons.  
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyDim 8 Nov 2020 - 13:04

Elle devait vivre un enfer depuis l'enfance, c'était en tout cas la conclusion à laquelle Ludwig arrivait doucement car il constatait que la jeune femme se méprisait plus que le monde pouvait le faire pour elle. Les raisons étaient des plus simples au bout du compte: il avait suffi de naître dans la mauvaise famille, d'être entourée des mauvaises personnes pour que toute estime de soi s'éparpille et disparaisse définitivement. A ce sujet, Schäffer pouvait comprendre Anastasia: il traversait les mêmes épreuves depuis l'adolescence, lui qui n'avait jamais pu rentrer dans les stéréotypes que le reste de sa famille aurait désiré pour lui. Néanmoins, il donnait le change en mentant comme un maître. Personne ne se doutait qu'il était le plus déviant des Schäffer et il tenait à ce que les événements restent ainsi, cela faisait-il de lui une mauvaise personne à son tour? Le grand homme n'en avait pas la moindre idée et il ne cherchait plus cette réponse depuis de nombreuses années maintenant. Tout ce qui avait de l'importance à l'heure actuelle, c'étaient les répliques acerbes de la jeune Williams. Elle lui offrait un peu de terrain, assurément sans le vouloir et Ludwig s'en réjouissait intérieurement. Alors, il ne prit pas la peine de répondre tout de suite: le discours viendrait à temps et il ne se prenait pas pour un animateur de télévision comme elle pouvait le prétendre, le genre d'hommes qui connaissaient toutes les réponses à l'avance et qui se pensaient plus intelligents que le reste du monde. Ce n'était pas ce qu'était Schäffer: il avait même plutôt cette tendance à se faire discret, à s'effacer au maximum pour que toute l'attention se porte sur les gens dans le besoin et Ana faisait partie de cette liste, qu'elle veuille ou non. Certes, ce n'était pas une chose facile à assumer mais il serait là pour la soutenir dans ces instants de doute, il connaissait les mêmes. Au bout du compte, la blonde lâchait du lest, la détresse sonnant plus clairement dans son timbre de voix et Ludwig hochait la tête en quête de la meilleure réplique possible. "Certainement pas. Je crois pas une seule seconde qu'un bouquin puisse réparer quoique ce soit et Dieu, c'est encore pire." Il n'était pas croyant pour un sou et pourtant, sa tante avait tout tenté lorsqu'il créchait chez elle en France. La messe tous les dimanches, les prières à rallonge avant chaque repas, le genre d'événements qui apportaient une certaine haine de la religion au grand brun. "C'est parce qu'ils te connaissent pas. Je crois que t'as plein de bonnes choses en toi. T'as sauvé une amie, je te rappelle et je suis convaincu que pour l'amour de ton entourage, tu ferais tout et n'importe quoi. Dis moi que ça compte pas pour toi, tout ça, Ana." Il comprenait qu'elle avait encore quelques personnes qui tenaient à elle et qui s'inquiétaient aussi de son état. Elle les décevait, oui, mais pour chercher encore leur approbation quelque part ou pour justifier tout ce qui ne tournait pas rond chez elle. De bien des manières, Ludwig utilisait le même mode opératoire au quotidien. "Tu me décevras jamais. Je le fais très bien pour moi-même et j'ai un degré de tolérance pour les autres assez conséquent, tu vois. Laisse moi juste t'accompagner et on verra où ça mène, non?" Il lui tendit la main, ne s'attendant pas à grand chose mais son sourire parlait pour lui, à voir si Ana accepterait de laisser entrer une nouvelle personne au beau milieu de son existence débridée.
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyDim 8 Nov 2020 - 17:00




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Ana est toujours passée d’une humeur à l’autre en un clin d’œil, il suffit d’un mot pour la faire sortir de ses gonds et elle peut se calmer en l’espace d’une seconde. L’italienne a le sang chaud et pourtant, elle peut insulter et menacer une personne pour l’instant d’après plaisanter avec elle comme si rien ne s’était passé. Parfois, elle a juste besoin de laisser sa rage s’exprimer ou de faire passer un message et puis, elle redevient cette sale gosse qui se fout de tout et trouve moyen de tourner le monde entier à la dérision. Cette fois-ci, elle est passée de la colère à la résignation, tout ça parce qu’il a touché une corde sensible, qu’il a posé la question qu’elle refuse de se poser intérieurement, qu’elle refoule au plus profond dans son inconscient : et après quoi ? Après la drogue, le sexe, le foutage de gueule et la perte de tous ses amis et sa famille ? Elle fera quoi après ? Probablement rien de constructif, probablement rien tout court d’ailleurs, son truc à elle c’est l’échec alors pourquoi se fatiguer à essayer ? "Certainement pas. Je crois pas une seule seconde qu'un bouquin puisse réparer quoique ce soit et Dieu, c'est encore pire." Au moins, ils sont sur la même longueur d’ondes, la religion c’est un piège à con et les bouquins ça ne sert à rien. De toutes façons, Ana a toujours été infoutue de se concentrer sur la lecture de quoique ce soit plus de trois minutes, elle a passé sa scolarité à faire semblant d’avoir lu les bouquins grâce aux résumés trouvés sur le net. De toutes façons, rien de peut réparer Ana, elle en est persuadée, ses parents ont tout essayé et cela n’a jamais rien apporté de bon. "C'est parce qu'ils te connaissent pas. Je crois que t'as plein de bonnes choses en toi. T'as sauvé une amie, je te rappelle et je suis convaincu que pour l'amour de ton entourage, tu ferais tout et n'importe quoi. Dis moi que ça compte pas pour toi, tout ça, Ana." C’est son boulot de dire ce genre de choses mais ses parents et ses frères et sœurs la connaissent vraiment, eux. Lui, cela ne fait même pas vingt minutes qu’il l’a rencontrée et il prétend qu’il sait lire en elle comme dans un livre ouvert, c’est presque insultant et surtout ça ne rend pas son discours très crédible. « C’est toi qui m’connaît pas, tu viens littéralement de m’rencontrer alors fais pas genre ! J’ai sauvé personne moi, j’ai tiré sur ma pote et buté un gars, tout ça sans même faire exprès... » La panique du moment, l’arme dans ses mains, les cahots de la voiture qui quitte la route, le coup de feu qui part dans le bras de Birdie, puis le conducteur qui lui plonge dessus pour récupérer son pistolet, le deuxième coup qui part dans la panique encore. Voilà, rien d’héroïque, pas même une décision de prise, juste un enchaînement d’erreurs et peut-être le destin. Elle n’a pas ignoré sa dernière remarque sur ce qu’elle ferait par amour pour son entourage. Alors oui, elle les aime ses frères et sœurs même mais elle les déteste tout autant. Et à chaque fois qu’elle a essayé de faire quelque chose pour eux cela a fini mal. « La dernière fois que j’ai fait un truc par « amour »... » On entend les guillemets dans sa voix, elle les exagère car elle considère que ce sentiment n’existe pas vraiment, même si pour la famille c’est un peu différent. « … Mon frère a pété un plomb et m’a menacée de me buter… J’voulais juste aider sa meuf alors qu’on venait d’avoir un putain d’accident ! C’est un connard, mais il a raison, j’ferai mieux de m’abstenir de faire des trucs...»

Sans s’en rendre compte, elle s’est mise à parler vraiment. Elle se plaint souvent de sa famille et leurs relations toxiques auprès de ses potes, cela fait partie de ses râleries habituelles et là, sans y penser elle a remis ce disque rayé, mais avec un éducateur cette fois. Elle réalise ce qu’il se passe et se renfrogne en annonçant à l’homme qu’il n’arrivera à rien avec elle, qu’il sera déçu. "Tu me décevras jamais. Je le fais très bien pour moi-même et j'ai un degré de tolérance pour les autres assez conséquent, tu vois. Laisse moi juste t'accompagner et on verra où ça mène, non?" Il lui tend la main et elle la regarde comme s’il s’agissait d’une main extra-terrestre. Il lui faut ses signatures de toutes façons, alors elle se convainc que c’est pour ça qu’elle décide d’avancer sa main et qu’elle n’espère rien de lui. Elle lui tend son poing, amorçant un check plutôt qu’un serrage de main qui lui paraît ridicule dans le contexte, trop formel. « Ok, mais c’est juste pour ta signature. Et je te parie cent balles que tu seras déçu, t’vas en perdre la vocation, mon gars... » Et elle tire enfin la chaise qui lui était destinée pour s’asseoir dessus, elle s’y installe tout en sachant pertinemment qu’elle finira par s’en lever bientôt car elle ne tiendra pas en place. Elle croise les jambes et agite sa jambe frénétiquement, par réflexe, elle a toujours été aussi agitée depuis toute petite. « Bon alors, vas-y, fais moi rêver. Comment tu vas me réparer, mon pote ? Je suis toute ouïe ! »
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyDim 8 Nov 2020 - 18:37

Mettre une personne à l'aise lors d'un premier rendez-vous, il n'y avait rien de plus complexe et ce, peu importe le contexte. Ludwig savait pourtant que c'était un cap essentiel à passer pour que les affaires se déroulent au mieux par la suite. Avec Anastasia, il ressentait qu'il pouvait faire quelque chose, que ce n'était pas une rencontre inopinée qui ne mènerait à rien, peut être qu'ils avaient plus à partager qu'un simple papier à signer. Oui, Ludwig pouvait être trop rêveur avec les individus dont il s'occupait mais il aimait croire que tout le monde pouvait se sortir d'une mauvaise passe, enfin, tout le monde sauf lui, bien évidemment. Mine de rien, cela faisait désormais quinze bonnes années que l'allemand n'avait aucune idée de ce qu'il accomplissait dans sa vie personnelle. Il bataillait contre le néant, ni plus ni moins et autant dire qu'il n'en ressortait pas franchement victorieux. La vie était sacrément difficile à gérer et s'il n'arrivait pas à s'occuper de ses problèmes, il pouvait au moins croire qu'il pouvait maîtriser ceux des autres, même si ceux de la jeune Williams étaient sacrément corsés. On parlait tout de même d'une femme qui avait assassiné un tueur en série dans un moment fort étrange et rien n'avait été normal à partir de cet instant. Forcément, elle ne pouvait que lutter contre ce qu'elle essayait de montrer mais Ludwig captait ses troubles, même s'il ne pouvait pas totalement les comprendre. Il ne pouvait qu'émettre des suggestions, prendre des notes dans sa tête en espérant pouvoir y revenir un peu plus tard quand la blonde lui ferait beaucoup plus confiance... Si ce moment venait un jour, bien sûr. "N'empêche que t'es en vie parce que t'as fait ça. Et ton amie aussi, je pense." Elle avait certainement agi par pur instinct de survie mais face à un tueur chevronné, il fallait une bonne dose de courage pour appuyer sur la gâchette et réussir à vaincre. Schäffer, de son côté, n'était franchement pas certain de pouvoir faire mieux dans un contexte identique. Anastasia se mettait à parler au bout du compte et c'était une petite victoire, quoiqu'elle puisse en dire. Il l'écoutait, captant que sa relation avec son frère n'était pas si simple. "Qu'est-ce qui te fait dire que c'est ton frère qu'a raison plutôt que toi?" Il était vraiment intéressé par sa réponse parce qu'il devait forcément y avoir quelque chose dans ce lien entre ces deux personnes qui permettaient de comprendre ce que traversait Ana. Il la vit finalement s'asseoir et il en fit de même mais pas en face d'elle, c'aurait été trop formel, un peu comme cette poignée de main avortée pour un check qui faisait beaucoup trop jeune pour sa vieille carcasse, enfin c'était ce que la jeune femme devait penser. A la place, Ludwig choisit de se mettre à côté d'elle, s'asseyant doucement parce qu'il avait toujours eu cette grande discrétion: heureusement d'ailleurs, en vue de toutes les frasques qu'il pouvait faire dans le dos de toute sa famille. "Il m'faut plus qu'une nana pour abandonner ma vocation, je t'assure." il lui fit un clin d'oeil amusé en signant le papier, à peine perturbé par le fait qu'il laissait le destin d'Ana entre ses mains, à elle. Ludwig avait envie de lui offrir cette chance en l'observant du coin de l'oeil, ses iris bleutés hurlant qu'il ne serait pas un lourdingue de plus pour elle. "Je compte pas te réparer. Je propose juste que si t'as envie de faire ou partager un truc avec quelqu'un, peu importe ce que c'est, tu peux te tourner vers moi. J'écrirai rien dans ce dossier, d'ailleurs. Pas mon style de vendre la mèche." Il risquait sa place constamment en ayant ce genre d'attitudes mais Ludwig choisissait toujours les gens avant lui-même, un fait commun mais qui allait forcément poser plus d'un problème dans un avenir plus ou moins lointain.
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyDim 8 Nov 2020 - 21:00




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Il croit qu’il la connaît, il dit qu’il voit de bonnes choses en elle. Il va devoir creuser profondément pour les trouver. Même son soit-disant acte d’héroïsme n’en est pas un, elle a paniqué pour sa vie, elle a tiré deux coups sans savoir où la balle allait atterrir, bref, pas de quoi être fière. "N'empêche que t'es en vie parce que t'as fait ça. Et ton amie aussi, je pense." « Mouais... »   Il a raison bien sûr, leurs cadavres auraient probablement finis enterrés en forêt ou pire encore, à savoir quel était son délire à ce serial killer-là… Mais elle sait surtout que ça a été un concours de circonstances et qu’elle a surtout eu de la chance que ça ne finisse pas plus mal. Elle n’est pas l’exemple de la bonne samaritaine, elle ne pense qu’à elle Ana et quand ce n’est pas le cas, en de rares occasions, elle se reprend un retour de bâton qui la conforte dans son égoïsme initial. Saül, l’accident, la menace, toute la faute rejetée sur elle. Elle l’a encore en travers de la gorge toute cette histoire, elle n’a recroisé son frère aîné qu’une fois depuis et ça ne s’est pas bien passé, il faut dire qu’elle avait volé sa voiture préférée. Ses voitures et sa rousse, il n’y a que ça qui compte pour lui. "Qu'est-ce qui te fait dire que c'est ton frère qu'a raison plutôt que toi?" « Il a pas raison, enfin si… Il a eu raison. De dire la vérité, ce qu’il pense vraiment. Comme ça j’sais qu’il est comme les autres, incapable de m’supporter... »   … et de m’accepter telle que je suis. De m’aimer telle que je suis.. Ana eut honte de ses pensées, alors elle n’allait sûrement pas les dire à voix haute. Honte de cette niaiserie qui se trouvait au fond d’elle, ce besoin d’être aimée par sa famille et acceptée lui donnait envie de se frapper la tête contre les murs. Pourquoi ne pouvait-elle pas se suffire à elle-même ?

Ils se checkent, il hésite une seconde et ça lui donne l’air d’avoir soixante ans mais Ana ne fait pas de remarque. Elle s’assoit en lui pariant qu’elle réussira à le décevoir, comme si c’était une fierté d’être une déception et après tout, elle n’est pas loin de le penser. Quitte à décevoir autant le faire avec panache et assumer cette facette d’elle-même puisqu’elle doit vivre avec. Il prend place à ses côtés, sur une chaise du même côté du bureau, Ana ne réalise pas forcément que c’est calculé pour ne pas remettre de distance entre eux mais elle apprécie. "Il m'faut plus qu'une nana pour abandonner ma vocation, je t'assure." dit-il en lui faisant un clin d’œil qu’Ana considéra avec une gêne amusée, comme quand un vieux essaye d’avoir l’air cool en utilisant des mots qu’il croit à la mode. Elle lui demande comment il compte bien la réparer car elle ne voit pas tout de suite ce qu’il est en train de faire. Mais son attention est finalement attirée par les mains de l’éducateur qui sont tout simplement en train de signer le fameux papier. Elle marque un temps d’arrêt, fixe le papier puis Schäffer, revient au papier. Est-ce qu’il est con ? Parce que là, elle n’a plus aucune raison de rester dans son bureau. "Je compte pas te réparer. Je propose juste que si t'as envie de faire ou partager un truc avec quelqu'un, peu importe ce que c'est, tu peux te tourner vers moi. J'écrirai rien dans ce dossier, d'ailleurs. Pas mon style de vendre la mèche." Elle le regarde bouche bée, il est vraiment con en fait ou alors il la prend pour plus conne qu’elle ne l’est. Elle attrape le papier signé et vérifie qu’il est vraiment rempli d’un coup d’œil. Puis elle jette un regard d’incompréhension à son éducateur : « Donc là, tu viens d’signer donc, techniquement, j’peux m’barrer direct. Et en plus, tu dis qu’tu foutras rien dans l’dossier ? C’est une blague ou un piège ? »   Elle essaye de lire sur ses traits pour comprendre ce qu’il mijote. La justice a quand même décidé qu’elle avait besoin d’un suivi, ils voudront un compte-rendu et potentiellement des preuves de son bon comportement : tests de drogue et même preuve d’embauche pour montrer qu’elle fait des efforts pour s’intégrer dans la société. Y a pas moyen qu’elle soit tombée sur un éducateur qui va risquer son taf pour falsifier son dossier et la laisser vivre sa vie de débauche… Elle replie tout de même le document et le glisse à nouveau dans sa poche, prête à quitter le bureau à tout moment. « T’es en train de m’dire que si je continue mes conneries, tu vas rien dire au juge ? Me prends pas pour une conne, c’est ton putain de métier de cafter ! »  
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyDim 8 Nov 2020 - 22:32

Il n'était pas censé s'adonner à la psychologie de comptoir, surtout que Ludwig n'était pas nécessairement habilité dans l'exercice. Ou en tout cas, pas bien placé, cela, on pouvait le dire. Quoique, les cordonniers étaient les plus mal chaussés, paraissait-il alors peut être qu'il était parfaitement à sa place pour offrir des conseils et une merveilleuse vision de la vie à Anastasia. Le grand brun se permettait toutefois d'en douter entre deux grands discours parfaitement sordides: et s'il se taisait pour une fois? Et s'il lui laissait la parole? La jeune femme avait certainement beaucoup plus à dire que lui parce que c'était elle qui était traumatisée par l'événement qu'elle avait vécu au cours de l'été et de son côté, l'allemand n'était pas en mesure de se mettre à sa place. Il ne pensait pas avoir déjà été en connaissance avec un tueur en série: après, tout était forcément possible, surtout dans son métier où on était censé aider les gens dans le besoin, il était toujours question de croiser un assassin aux pensées impures mais Schäffer n'était pas clairement au courant. C'était mieux ainsi, il tenait à garder un semblant de professionnalisme: même si, le temps passant, il fallait constater que le tout s'envolait en poussière, à croire que la blonde ne laissait pas ses émotions de marbre malgré tout. "Et tu lui as dit ce que toi, tu pensais et ressentais, en retour?" Dans son discours, Ludwig pressentait surtout qu'elle avait subi la pression de son frère, sans qu'elle n'ait la chance de comprendre les véritables raisons de ce mal. Il n'aurait probablement pas dû autant s'identifier à la jeune femme mais le brun avait toujours été un empathique, à son plus grand désarroi, parce que les choses finissaient toujours par mal tourner. Tout cela commençait même peut être dès maintenant, dès l'instant où il avait signé le papier en posant ses iris bleutés vers la jeune femme en guettant sa moindre réaction. Elle avait raison, elle était parfaitement libre désormais mais Ludwig se disait qu'elle avait tout de même quelques raisons de rester quelques minutes supplémentaires. "Ni l'un ni l'autre. T'es parfaitement libre de faire ce que tu veux. Tu apprendras que je cafte jamais rien, sinon je serais le plus heureux des hommes mais en réalité, je garde énormément de choses pour moi. Alors, tes petits secrets, ils ont pas lieu d'être exposés. Si tant est que tu joues le jeu à fond, forcément." Qu'elle se rende à chaque réunion, qu'elle l'appelle si elle en ressentait le besoin, qu'elle l'utilisait pour ce qu'elle était censée régler. Ce n'était peut être pas naturel mais Ludwig avait décidé de croire en Anastasia, sans savoir qu'il pourrait potentiellement être le premier. "Je te fais confiance. T'es pas une gamine. La balle est dans ton camp." Il sortit une cigarette d'un tiroir de son bureau, en proposant une à la jeune femme, espérant ainsi que la tension s'évacuerait définitivement et qu'il pourrait oublier qu'il ne valait rien de bon lui-même. Que ses yeux azur pourraient être également un danger pour elle tant les risques qu'il prenait au quotidien étaient gigantesques. Serait-elle un dommage collatéral supplémentaire?
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Message(#)You've got that power over me - Ludwig EmptyLun 9 Nov 2020 - 0:58




You’ve got that power over me


Ils parlent de Saül, elle a lâché bien trop d’informations et d’émotions à son goût concernant son frère aîné, elle a l’impression que l’éducateur arrive à lire dans son âme et ça ne lui convient pas. Elle a déjà du mal à assumer les sentiments qui s’y trouvent face à elle-même, alors elle ne compte pas se livrer davantage. Schäffer reste un inconnu, une figure d’autorité qui essaye de la manipuler pour la faire parler et elle a failli l’oublier. "Et tu lui as dit ce que toi, tu pensais et ressentais, en retour?" « J’ressens rien, j’lui ai dit d’aller s’faire foutre et j’l’ai ghosté. Bien fait pour sa gueule... » A vrai dire, il n’a pas essayé de la contacter plus que ça, il s’en branle complet de ce qu’il lui arrive à sa sœur. Elle ne ressent rien, dit-elle, mais bien sûr, c’est pour ça qu’elle a failli crever d’une overdose le soir même, d’ailleurs, parce qu’elle ne ressentait rien du tout. Quelque part, son subconscient avait espéré très fort qu’il vienne la chercher à cette soirée, qu’il vienne la sauver et s’excuser d’avoir été un parfait connard. Mais, non, son sauveur avait été un inconnu qui l’avait arrachée aux griffes d’un groupe de mecs peu scrupuleux et l’avait fait vomir, l’avait douchée, nourrie et hébergée pour la nuit.

Ana accepte de rester dans le but d’obtenir sa signature, mais également car il a réussi à faire une percée avec elle, même si elle ne l’avouera jamais. Il la surprend en signant directement le papier, détruisant ainsi son seul moyen de pression pour la pousser à rester dans son bureau et à parler. Elle est estomaquée de ce move qu’elle trouve stupide, Ana ne sait pas jouer aux échecs et pourtant elle voit à quel point, il vient de griller sa dernière cartouche. Ou alors c’est un piège ? "Ni l'un ni l'autre. T'es parfaitement libre de faire ce que tu veux. Tu apprendras que je cafte jamais rien, sinon je serais le plus heureux des hommes mais en réalité, je garde énormément de choses pour moi. Alors, tes petits secrets, ils ont pas lieu d'être exposés. Si tant est que tu joues le jeu à fond, forcément." Elle le fixe intensément comme si un regard insistant pouvait l’aider à comprendre mieux ce qu’il voulait dire par là. Il serait le plus heureux des hommes s’il caftait ? Ça veut dire quoi ça en fait ? Elle ne voit pas le rapport entre elle et ses états d’âme à lui, ça ne la rassure pas non plus sur sa promesse que tout restera entre eux. Ils sont pas non plus potes, alors elle ne va pas lui demander ce qui le contrarie avec une tape amicale dans le dos. « C’est quoi jouer le jeu à fond au juste ? Venir là, parler d’mes vieux ? Si tu t’attends à c’que j’verse ma larme, autant dire que c’est mort. » Elle n’ose pas reparler de sa consommation de drogues parce que l’éducateur tourne autour du pot depuis le début mais si elle a fini dans son bureau c’est principalement pour ça : tous ses petits délits, la plupart liés aux drogues. Mais quand il veut dire jouer le jeu à fond, est-ce qu’il veut dire qu’elle doit arrêter de consommer ? Parce qu’il ne pourra le vérifier qu’avec des tests d’urine et s’il continue à se la jouer cool comme ça, elle va pouvoir le pigeonner sans problème. En tous cas, c’est ce qu’elle se dit. Elle insiste, il ne va pas répéter au juge ses frasques ? "Je te fais confiance. T'es pas une gamine. La balle est dans ton camp." Il lui fait confiance, ça lui paraît tellement improbable qu’elle éclate de rire. Est-ce qu’il est sérieux, est-ce qu’il croit vraiment à ce qu’il dit ? « Putain, t’es un comique, toi... » Elle rigole franchement maintenant, elle est vraiment passée par toutes les émotions socialement montrables selon elle dans ce bureau. Il sort une cigarette et lui en propose une, elle hésite un instant et pense au joint qui l’attend sagement dans la boîte à gant de sa voiture. Elle prend la cigarette et sort un briquet de sa poche pour l’allumer aussitôt, on lui donne l’autorisation de fumer à l’intérieur ? Elle ne va pas se faire prier. « T’es quoi ? Une sorte de rebelle du système, c’est ça ? Tu t’es pas fait griller encore ?... » Probablement pas, sinon il ne lui aurait jamais été assigné. Ana se demande jusqu’où il irait pour avoir l’air cool, alors après avoir tiré sur la clope, elle la désigne du menton : « Tu fumes que de ça ? Où tu peux faire mieux ? » Elle est à deux doigts de lui proposer de partager son joint d’herbe, c’est stupide de sa part mais Ana suit souvent son instinct plus qu’une réflexion posée. Elle va voir ce qu’il répond d’abord, jusqu’où il va dans son côté rebelle, que ce soit un rôle pour l’amadouer ou que ce soit sa vraie personnalité. Elle a son papier signé, elle peut partir quand elle veut, alors pourquoi ne pas s’amuser un peu avant de partir ?
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