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 To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003

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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyJeu 5 Nov 2020 - 5:19

Vingt-trois heures et les yeux ne commencent toujours pas à se fatiguer. L’alcool coule dans le sang en même temps que la timidité de tout le monde disparaît à coup de shooter. Le lieu festif est plein à craquer ; seules les jambes les plus épuisées arrivent à trouver un chemin vers les nombreux sièges, ceux qui encadrent le comptoir du bar et ceux qui parsèment le sol ici et là, parfois près d’une table, parfois perdus dans un coin isolé. Les femmes sont belles mais le regard de Joseph ne descend jamais plus bas que la hauteur de leur bouche. Une grande majorité des lèvres est maquillée mais certains rouges se sont étendus à droite ou à gauche du visage à force de se faire déranger par les verres d’alcool ou les baisers perdus.

Il semble ébranlé, Joseph. La musique ne vibre pas dans son corps comme elle le fait pour tous les fêtards. Il est immobile près des toilettes, là où la foule est moins étouffante. Ses mains enfoncées dans ses poches ne font que témoigner de son embarras. Ce n’est pas la première fois qu’il entre dans un bar, au contraire. Mais là n’est pas le problème. C’est qu’il tient fermement un petit sachet de poudre blanche dans l’une de ses paumes et il commence très probablement à abimer son contenu à force de l’écraser de la sorte. Si ce n’est pas la pression qui s’en charge, c’est la chaleur de la sueur qui s’accumule dans le moindre pore de sa peau.

Il n’est pas seulement ébranlé, Joseph, il est craintif. Ses nouveaux potes sont présents avec lui, ce soir, mais ils se sont séparés dès leur arrivée pour distribuer le plus de drogue possible. Il ne se souvient plus la dernière fois qu’il a vu Simon et il croit avoir aperçu Dylan près du couloir qui mène à la piste de danse beaucoup trop occupée. Il se sent seul même s’il est incapable de trouver un seul coin qui ne rassemble pas plus de trois têtes. Pourtant, et Joseph le sait, il doit vendre les quelques grammes qu’il possède parce qu’il s’agit là d’une de ses nombreuses initiations qui ne cessent de s’enchaîner sans qu’il ne puisse reprendre son souffle. Il doit apprendre le rôle d’un criminel et en devenir un pour trouver sa place au sein du gang. Plus facile à dire qu’à faire. Et, s’il se fait coincer ce soir, les autres partent sans lui et il doit assumer tout seul les problèmes. Parce qu’il n’est pas un véritable manthas, du moins, pas encore.

« Hé, salut. » Sa voix est bien trop faible et elle n’arrive pas à surpasser les décibels de la musique. Le garçon qu’il avait interpelé ne le remarque pas et ne fait que continuer sa route vers les toilettes. Nerveux comme un suricate, il se replie sur lui à nouveau et repose son dos contre le mur qu’il semble avoir adopté pour le reste de la soirée. Ses yeux se remettent à analyser les alentours, il cherche la moindre opportunité pour échanger ce foutu sachet en billet vert. Ce qu’il ne sait pas, et ce que les autres ne lui ont pas dit pour le tester, c’est que la plupart des clients sont des habitués. Simon et Dylan ont rapidement rejoint des mecs qu’ils connaissent depuis un bail, des mecs qu’ils approvisionnent tous les mois.    

Pauvre Joseph. Il est ridicule dans son petit coin de la salle, prêt à y planter une tente en attendant qu’un miracle se produise. « Sa... lut. » Second vent, second échec, seconde honte. Putain, c’est ça la vie d’un criminel ? On lui avait promis bien plus de paillettes.

Le temps passe et ses chances de succès diminuent au fur et à mesure que les secondes disparaissent. Soupirant, il passe sa main dans ses cheveux pour les ramener vers l’arrière et, dans son mouvement, il croise le regard d’une jeune femme au bar. Il n’a pas le temps de voir la couleur de son iris. Pourtant, il a l’impression qu’elle l’a remarqué, le petit suricate, alors il saisit sa chance. Les astres semblent s’aligner parce que la place à sa droite se libère instantanément. Joseph s’en empare rapidement et pose ses deux coudes sur le comptoir, reposant enfin ses jambes. Un léger soupire s’échappe de ses lèvres alors qu’il lorgne sa proie à sa droite.

T’es con, Joseph. Elle a probablement ton âge ; sa peau est lisse, ses cheveux aussi. Elle est belle, jeune, joliment maquillée : elle n’est pas là pour coller son nez contre une ligne de cocaïne.

« HOlà ! » Le O est en majuscule, ce n’est pas une erreur. Il représente une sorte de sarcasme. C’est parce que Joseph a mis l’emphase sur la première syllabe pour tout de suite faire comprendre à la jeune femme qu’il ne parle pas réellement espagnol. En fait, holà est probablement le seul mot qu’il connait dans cette langue. Il aurait probablement dû la saluer normalement. « Elle est sympa la musique ! » Il continue rapidement, en pointant le plafond, comme si le solo de guitare provenait de celui-ci. « J’espère que je n’ai volé la place à personne. » C’est sa façon de demander si elle est accompagnée, ce soir, ou si elle n’est venue que pour profiter de l’ambiance en ayant pour seule compagnie quelques verres d'alcool.

@Sawyer Harding FRRRRRRRRRRRRRRR To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 394614564
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyVen 6 Nov 2020 - 0:21


 
Never underestimate the power of destiny. Because when you least expect it, the littlest thing can cause a ripple effect that changes your life.

Cela faisait une heure que Sawyer était arrivée dans la boîte de nuit et elle en avait passé une bonne partie à se déhancher sur la piste. Tout comme le baseball lui permettait de se défouler, cela faisait un moment qu’elle s’était rendue compte que sortir en boîte avait aussi le don de lui procurer un sas de décompression dont elle avait grandement besoin. Au plus grand dam de sa colocataire qui ne manquait jamais de grommeler lorsqu’elle rentrait à 5h du matin dans leur chambre universitaire. Les cours du lendemain matin ne l’avaient jamais arrêtée dans ses projets, persuadée qu’elle trouverait bien un autre moment pour dormir. Les amphis desdits cours étaient d’ailleurs souvent une bonne option pour rattraper les heures de sommeil perdues. La brune réussissait par ailleurs à se construire des excuses pour expliquer ses sorties nocturnes. Il était évident que ce genre de lieux lui permettait d’étudier une foule de personnalités variées et que cela bénéficierait sans nul doute à ses révisions pour son cours de socio. Derrière cette excuse quelque peu lamentable subsistait néanmoins une part de vérité. Sawyer n’avait pas besoin de regarder la télévision quand il lui suffisait de sortir pour observer les gens et tenter d’analyser ces parfaits inconnus sur la simple base d’observation de leurs comportements. Aussi choisissait-elle souvent de s’attarder aux bars dans la soirée pour commencer son travail d’enquêtrice. Elle ne mettait jamais bien longtemps à attirer des étudiants trop alcoolisés avec qui elle prenait la peine de discuter quelques minutes avant de les envoyer gentiment balader quand elle se rendait compte qu’ils n’apporteraient pas grand chose à sa soirée. Accoudée au bar, un verre d’alcool à la main, elle pivota lentement sur elle-même tout en scannant la salle d’un coup d’oeil, curieuse de voir ce que le public de ce soir lui réserverait. Le grand blond qui faisait du forcing auprès de la cheerleader et de ses copines peu réceptives ? Classique. Il ne manquerait certainement pas de se faire éjecter de la boîte d’ici quelques minutes par un videur peu coopératif. Peu d’intérêt. Le groupe de frat boys complètement saouls qui hurlaient plus fort que la musique et qui subiraient probablement tôt ou tard le même sort que le grand blond ? Du déjà vu. Cette jeune femme à l’air timide qui semblait accompagner l’une de ses amies ? Elle ne se détachait pas d’elle et semblait complètement obnubilée par sa présence alors que cet excès d’attention n’était vraisemblablement pas réciproque. Déjà plus intéressant…elle allait surveiller l’évolution de la situation. Son regard continua son chemin avant de venir se poser sur un grand brun n’ayant vraisemblablement pas envie d’être là. Charmant au demeurant, mais tout dans son comportement respirait l’embarras. Les mains dans les poches, l’air distrait, le regard inquiet voire…effrayé ? Elle n’aurait su le dire précisément étant donné la distance qui les séparait. Il avait l’air de n’avoir qu’une envie : partir de là. Et pourtant, parallèlement, il semblait persister à tenter d’accoster les gens qui passaient près de lui. Tentait-il d’attirer l’attention de personnes en particulier ou bien sélectionnait-il au hasard le premier venu ? Les sourcils légèrement froncés, Sawyer décida tout en terminant son verre qu’elle venait de trouver son cobaye pour la soirée. Son regard croisa furtivement celui du jeune homme alors qu’elle se retournait vers le barman pour lui commander un nouveau verre. Ce court échange suffirait-il à le faire venir jusqu’à elle ? La réponse ne tarda pas à se faire connaître alors qu’un « HOlà ! » raisonnait à ses oreilles. Elle afficha un léger air dubitatif quant à cette interpellation des plus anodines, se demandant vraisemblablement comment la suite de cette conversation allait bien pouvoir tourner. « Heu…salut ? » Un salut lui suffirait-il suite à cette fameuse démonstration d’espagnol ? « Elle est sympa la musique ! » Le voir de plus près ne faisait que confirmer un peu plus ses déductions : il n’avait résolument pas l’air à son aise. « Claro que si! La musica es perfecta para bailar . » Elle n’avait pas fait Espagnol LV2 mais elle avait suffisamment de vocabulaire pour tenir une courte conversation. Sawyer aurait volontiers fait un effort pour le mettre plus à l’aise mais le charrier ainsi lui avait semblé bien trop facile et tentant pour ne pas sauter sur l’occasion. Gardant son sérieux, elle haussa un sourcil interrogateur, comme attendant une quelconque réponse espagnole en retour. Finalement, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, témoignant de sa plaisanterie. Elle se tourna discrètement vers le barman et lui fit un signe de tête en direction de l’inconnu. C’était leur signal pour qu’il leur serve à chacun un verre : lui semblait en avoir cruellement besoin, et elle devait reremplir le sien. Sawyer passait suffisamment de temps ici pour être devenue une tête bien connue du barman. Il était maintenant habitué à la voir et à lui servir des verres à elle et à ses expériences sociologiques. Curieux, il était toujours très friand d’en connaître le résultat final. « J’espère que je n’ai volé la place à personne. » Elle se reconcentra sur le jeune homme, détaillant un instant son visage et ses expressions, intriguée par son comportement et sa raison d’être ici ce soir. Elle secoua la tête pour répondre par la négative. Si elle appréciait s’entourer d’amis pour sortir, elle n’avait jamais eu besoin de qui que ce soit pour aller s’amuser si elle en avait envie. « Absolument pas. Tu es le bienvenu. » Elle attrapa son verre à nouveau plein et bu une gorgée avant d’ajouter : « Sawyer. Et tu es… ? A moins que tu ne veuilles que je te surnomme d’office l’inconnu-qui-ne-parlait-vraisemblablement-pas-un-traitre-mot-d’espagnol ? » Elle n’avait jamais particulièrement pris de pincettes avec les gens et ne se gênait pas pour les taquiner si l’occasion se présentait. Ça n’était néanmoins jamais méchant, et toujours bon enfant. Preuve en était l’air amusé qu’elle affichait à présent.  
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyVen 13 Nov 2020 - 18:46

Si Joseph avait obtenu plus d’informations concernant le déroulement de la soirée, il ne serait probablement pas en train de discuter avec la première fille qui a croisé son regard dans la soirée. Il n’a pas appris à reconnaître des clients potentiels et il n’a repéré personne à l’allure d’un consommateur assidu de substances illicites. S’il on l’avait informé un peu plus, il ne serait pas en train de faire sa meilleure présentation d’espagnol à cette jeune femme seule au bar. Simon et Dylan sont probablement en train de rigoler de l’autre côté de la grande salle. Il faut bien maltraiter un peu le nouveau pour qu’il se sente comme chez lui. « Heu…salut ? » Visiblement, il ne l’a pas impressionnée avec sa salutation exotique. Il n’aurait peut-être pas dû mettre l’emphase sur la première voyelle. Se pinçant les lèvres, il préfère ignorer son ton de voix désintéressé pour se donner une seconde chance. Il mentionne la musique, la seule chose dont il peut parler sans se perdre dans des sujets qui ne pourrait pas plaire à la jeune femme. Ils entendent tous les deux les mêmes notes : c’est leur seul point en commun jusqu’à présent. « Claro que si! La musica es perfecta para bailar . » Pétrifié, il entrouvre les lèvres, hésite, tourne sa langue à plusieurs reprises dans sa bouche en cherchant la chose à dire, la chose à faire, mais elle le sauve rapidement de son embarras en souriant puis en lui offrant un verre. Alors, elle a un sens de l’humour, celle-là. Une raison de plus d’être intimidé, génial. Joseph n’est pas le genre de garçon qui comprend les sarcasmes et qui peut relancer une vanne. Il a appris à être respectueux, droit, et sérieux. Seulement, cette éducation, il sait qu’il doit s’en défaire s’il veut se faufiler dans le milieu des criminels et enfin trouver sa place là où il ne devrait pas – enfin, ça c’est ce que diraient ses parents… et sa sœur… et la justice… et le monde entier. Alors, ricanant légèrement, il hoche la tête en passant sa main dans son cou, geste qui trahit sa nervosité devant la sensation de nouveau qui le déstabilise. « Haha, tu m’as eu. » Et il la remercie du regard quand le verre d’alcool se pose devant lui. Il l’entoure de ses doigts et le porte à ses lèvres, cachant une grimace lorsque sa langue rentre en contact avec le liquide amer. Il n’est pas encore habitué à la saveur de cette boisson et cette dernière lui rappelle sa première soirée chez les manthas, celle qui s’est terminée par un simili coma et une flaque de vomi. Ichabod lui avait probablement sauvé la vie ce soir-là. Afin de relancer la conversation, il interroge la brune quant à la disponibilité de la place à ses côtés. C’est son côté poli qui a repris le dessus sans grande difficulté. « Absolument pas. Tu es le bienvenu. » Lèvres pincées, il la remercie une seconde fois (il va falloir qu’il arrête de faire ça, il va finir par lui dire merci lorsqu’elle l’informera de sa couleur préférée). « Sawyer. Et tu es… ? A moins que tu ne veuilles que je te surnomme d’office l’inconnu-qui-ne-parlait-vraisemblablement-pas-un-traitre-mot-d’espagnol ? » Esquissant un sourire, il hausse mollement les épaules, boit lui aussi une gorgée pour s’éclaircir la voix et marmonne : « Alors, pour ma défense, je connais hola. » Alors, oui, il connaît un traitre mot d’espagnol. Jetant un coup d’œil autour de lui, à la recherche de ses potes pour la vingtième fois, il finit par répondre instinctivement : « Chris. » Il était préférable pour lui de s’inventer une nouvelle identité. Et puis, Joseph n’est pas le nom le plus badass qu’il pouvait offrir à une jolie femme de son âge – pas qu’il ait l’intention de l’impressionner, mais il veut au moins éviter de se présenter comme une figure religieuse en plein milieu d’un bar. « Alors… Qu’est-ce que tu fais dans la vie, Sawyer ? » Il demande, haussant un sourcil, suivant mot pour mot le plan qu’il s’est fait en tête. En apprendre un peu plus sur elle, sourire, rire de ses blagues, puis lentement apporter le sujet de ce foutu sachet de poudre qu’il pourrait lui offrir. Il aimerait bien ignorer la dernière étape mais il n’est pas ici pour se faire des amis.  
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyMar 17 Nov 2020 - 19:14


 
Never underestimate the power of destiny. Because when you least expect it, the littlest thing can cause a ripple effect that changes your life.

Il était résolument mal à l’aise. N’importe qui aurait pu le voir, pas besoin d’un quelconque cours de comportement humain pour ça. Ses gestes trahissaient toute sa nervosité et Sawyer ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui avait bien pu le pousser à venir lui parler quand la dernière chose qu’il semblait avoir envie de faire était bien de socialiser d’une quelconque manière que ce soit. Et si ses impressions étaient fondées, alors quelle drôle d’idée que de venir dans un lieu pareil pour lui. Toutefois elle choisit de ne pas se départir de son sourire pour autant. Un sourire en guise de bouée à la mer pour tenter de le rassurer, quelles que soient les angoisses qui semblaient le ronger de l’intérieur. Ce qui était certain, c’était que sa curiosité était définitivement piquée. « Haha, tu m’as eu. » Cette plaisanterie en espagnol ne semblait pas l’avoir détendu pour autant. Elle l’observa porter son verre à ses lèvres et haussa un sourcil en semblant détecter une nouvelle appréhension de la part de son tout nouveau sujet d’étude. « Tu sais…ils servent de l’eau aussi. » Cette remarque aurait pu sonner comme volontairement ironique, mais son regard traduisait plutôt un profond sentiment d’empathie. Ayant tendance à abuser des cocktails en soirée, Sawyer s’était construit une bonne résistance à l’alcool et une sacrée réputation. Cela s’était avéré plutôt utile jusqu’à présent lors des différentes soirées étudiantes auxquelles elle avait participé. Mais elle avait tendance à oublier qu’il n’en était pas de même pour tout le monde. Toute cette histoire ne faisait que l’intriguer un peu plus encore. Cet inconnu n’était visiblement pas là pour faire des rencontres, ou alors il s’y prenait résolument d’une drôle de manière. Il n’était pas là non plus pour boire. Et elle l’imaginait assez mal se déchaîner sur la piste de danse. Le mystère s’épaississait un peu plus à chaque seconde et Sawyer appréciait un peu trop de pouvoir soudainement enfiler le costume de Miss Marple. Elle aurait bien enfilé celui de Sherlock Holmes, mais cela lui semblait un peu trop présomptueux au vu de ses capacités de déduction encore limitées. « Alors, pour ma défense, je connais hola. » Oh, il n’avait finalement plus qu’à ajouter "adios", "gracias" et "sangria" à son vocabulaire, et il serait presque bilingue après tout. « Chris. » Ses sourcils se froncèrent imperceptiblement alors qu’elle réalisait qu’il semblait chercher quelqu’un ou quelque chose. « Enchantée Chris. Et c’est….juste Chris ou bien un diminutif pour Christian ? Christopher ? Ou peut-être Chrysanthème ? » Elle lui en posait de ces questions. Sawyer haussa les épaules avant d’ajouter : « Me regarde pas comme ça, j’en ai un dans ma classe. Étonnement il préfère justement qu’on l’appelle Chris. » Pas sûre que cette anecdote sortie de nulle part lui permettrait de se sentir plus à l’aise si on considérait la réaction qu’il avait eue avec cette tentative peu fructueuse d’espagnol pour le dérider. « Alors… Qu’est-ce que tu fais dans la vie, Sawyer ? » Que faisait-elle dans la vie ? Elle testait mille et un sports différents, elle se prenait tout autant de bleus, elle buvait beaucoup, elle faisait la fête et empêchait sa colocataire de dormir, et occasionnellement elle choisissait sournoisement un cobaye dans l’assistance pour tenter de décrypter son comportement. Mais ce n’était pas ce genre de réponses qu’il attendait, si ? « Je prépare un diplôme en criminologie dans l’espoir d’être acceptée dans un Master en cybercriminalité. » Sa phrase était nette, franche, les mots s’étaient échappés de ses lèvres sans aucune hésitation. Elle marqua une pause, attendant une quelconque réaction. Les gens étaient toujours surpris quand elle annonçait son domaine d’études qui sortait quelque peu de l’ordinaire. Elle ne savait pas véritablement à quoi ils s’attendaient en la regardant, mais elle se satisfaisait toujours du petit blanc qui suivait en général cette déclaration.
Elle prit une nouvelle gorgée d’alcool avant de questionner à son tour : « Et toi qu’est-ce que tu fais Chris ? » Elle laissa passer quelques secondes avant de lui sourire tout en précisant : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie…et qu’est-ce que tu fais ici ce soir ? T’avais l’air de chercher des gens tout à l’heure, non ? » Oh, Miss Marple semblait déposer les armes, choisissant finalement de poser très directement les questions qui la taraudaient plutôt que de tenter de quelconques suppositions.
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyLun 23 Nov 2020 - 23:18

Qu’est-ce qu’il fout là ? Il a l’air complètement perdu. Il aurait peut-être dû laisser tomber des miettes de pain derrière lui, comme le petit Poucet. Même si ses habits sont semblables à ceux des autres garçons de son âge présents dans la salle, il semble se détacher de la foule. C’est peut-être son teint légèrement blafard qui traduit sa nervosité et son inconfort de se trouver dans un univers qu’il ne connait pas encore. Il aurait peut-être dû aborder un garçon, aussi ; c’est la première fois qu’il approche une fille de cette façon. Il ne sait pas comment agir, comment parler, quels mots employer – et il fait de son mieux pour se débarrasser du vocabulaire trop soigné qu’il a appris en grandissant dans une famille excessivement catholique. « Tu sais…ils servent de l’eau aussi. » Il ne comprend pas tout de suite la raison de cette affirmation mais il réalise à sa seconde gorgée que ses traits sont étirés en une grimace lorsqu’il avale. Il secoue la tête de droite à gauche, désirant rester dans le moule et faire exactement ce que les autres clients font ici. « C’est une question d’habitude, il paraît. » Il répond en haussant les épaules, ses yeux légèrement fuyants, toujours à la recherche d’un visage familier dans ce lieu bruyant. C’est à ce moment qu’il doit aborder le sujet de la drogue qu’il cache dans ses poches ? C’est une question d’habitude, ça aussi. Enfin, c’est ce qu’il croit. Il ne connait pas vraiment la marchandise qu’il vend, ce soir ; il sait seulement qu’elle arrive à mettre des étoiles dans les yeux de ses consommateurs. « Enchantée Chris. Et c’est….juste Chris ou bien un diminutif pour Christian ? Christopher ? Ou peut-être Chrysanthème ? » Il n’avait pas songé plus longtemps à ce prénom inventé, à vrai dire. Il sait seulement qu’il sonne bien mieux que le sien et que le dernier que la jeune femme énonce. « Me regarde pas comme ça, j’en ai un dans ma classe. Étonnement il préfère justement qu’on l’appelle Chris. » Un sourire amusé étire timidement ses lèvres et il prend une troisième gorgée d’alcool pour garder sa concentration. Il a toutefois noté qu’elle a mentionné une classe et que, par conséquent, elle est encore une étudiante, contrairement à lui qui a quitté les bancs d’école bien trop tôt. « Je ne peux pas lui en vouloir, je le comprends. » Parce que j’ai moi aussi adapté mon prénom à mes préférences. « C’est juste Chris. J’ai été plus chanceux que lui. » Il répond finalement en posant sa main sur son torse, à la hauteur de son cœur, pour se désigner. Seulement, il se rend compte que ce mouvement est plutôt hors de l’ordinaire alors il repose son poing fermé sur le comptoir. « Je prépare un diplôme en criminologie dans l’espoir d’être acceptée dans un Master en cybercriminalité. » La surprise se lit sur le visage de Joseph et il aurait aimé la camoufler. Il tente de retrouver son calme en passant ses doigts dans ses cheveux, ricanant doucement. « C’est cool. Ça veut dire que tu sais ce qu’il se passe dans la tête d’un criminel ? » Il regarde autour d’eux, l’air innocent. « Y’a-t-il quelqu’un dans la salle qui correspond au profil d’un criminel ? Je suis curieux. » C’est bon, il a compris. Sawyer n’est pas là pour tendre sa main devant l’offre d’un sachet de cocaïne. Il n’aurait pas pu faire pire. Malgré tout, la discussion qu’il entretient avec elle ne le déplait pas et il apprécie la brillance de ses yeux. Joseph a toujours aimé parler à des gens heureux. « Et toi qu’est-ce que tu fais Chris ? » C’est le moment de chercher un autre mensonge. Il aurait dû songer un peu mieux à ses plans avant de sauter à pieds joints dans le vide. « Qu’est-ce que tu fais dans la vie…et qu’est-ce que tu fais ici ce soir ? T’avais l’air de chercher des gens tout à l’heure, non ? » Surpris, il se pince les lèvres et esquisse un sourire. « Non, je… J’ai perdu mon pote. On est venu ensemble et je pense qu’il m’a abandonné. » Haussant les épaules, il pose son verre sur sa bouche pour réfléchir un peu plus longtemps. « Je suis vendeur. Ce n’est pas tellement intéressant, à vrai dire. » Sa stratégie n’est pas infaillible mais il avait besoin de raconter un mensonge qui se rapproche le plus possible de la réalité. Il n’a pas encore appris à mentir et il doit faire gaffe, ce soir. Ce n’est pas une initiation comme les autres. « Je peux te laisser, si tu veux. Peut-être que mon pote me cherche lui aussi. » Il tente, haussant les épaules, légèrement mal à l’aise de jouer le jeu de l’hypocrisie devant une femme qui lui semble honnête et gentille.
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyJeu 26 Nov 2020 - 1:09


 
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Est-ce qu’elle se trompait ou continuait-il de donner l’impression de vouloir être ailleurs qu’ici ? Sawyer avait tendance à se fier à ses impressions, à son ressenti. Etait-ce lié au domaine dans lequel elle se formait et au fait qu’elle étudiait actuellement le comportement humain ? Elle n’en était pas certaine. Du plus loin qu’elle se souvienne, elle s’était toujours montrée davantage dans le sentimental et le passionnel que dans le rationnel pur et dur. Bien sûr, cela lui avait joué des tours plus d’une fois et ses déductions n’étaient pas toujours correctes, loin de là. « C’est une question d’habitude, il paraît. » Elle hocha la tête, plutôt bien placée pour savoir qu’il était effectivement bien facile de s’habituer à tout type d’alcool avec un minimum de volonté. Ou même sans. Et de la volonté à boire ou à simplement faire acte de présence, Chris semblait justement en manquer cruellement. Son attitude était étrange et cela ne faisait qu’intriguer Sawyer un peu plus à chaque seconde qui passait. Et malheureusement pour lui, elle ne résistait jamais à un bon mystère à résoudre. Elle ne savait pas exactement ce qui l’avait poussée à lui faire cette confidence peu intéressante mais néanmoins surprenante sur le fameux Chrysanthème qui suivait des cours avec. Peut-être était-ce là une tentative un peu spéciale de briser la glace et le sourire que le jeune homme afficha timidement fit qu’elle ne regretta en tout cas pas sa remarque. Par mimétisme ou par simple satisfaction en songeant qu’il pouvait s’agir là d’une première étape signifiant qu’il commençait à se détendre, elle répondit à son tour par un sourire franc. Et si elle aurait apprécié que ce sourire ne quitte pas son visage, elle ne put s’empêcher de s’amuser de la surprise qui vint l’effacer lorsqu’elle annonça son domaine d’étude. Est-ce qu’elle savait ce qui se passait dans la tête d’un criminel ? Probablement pas. Au point où elle en était, elle se satisfaisait déjà de réussir à décrypter certains gestes, certaines expressions. Mais de là à rentrer dans la tête des gens, elle avait encore un long chemin à faire. « Y’a-t-il quelqu’un dans la salle qui correspond au profil d’un criminel ? Je suis curieux. » Ha ! Il semblait enclin à se prêter à son jeu préféré et elle s’en réjouissait. Prenant son meilleur air de détective des bacs à sable, la jeune femme se mit dos au bar pour pouvoir contempler la salle. Elle prit une longue inspiration en observant les visages des différentes personnes présentes ce soir pour bien choisir sa cible. « Des criminels, j’en suis pas certaine…Mais il y a de quoi faire malgré tout. Voyons voir… » Sa tête fit un léger mouvement en direction d’un jeune homme brun, tout sourire, plutôt élégant, et visiblement en grande discussion avec une jeune femme qui semblait boire ses paroles. « Lui. Tu vois son regard qui se fixe régulièrement vers la droite ? En général c’est un tic que l’on a quand on tente d’inventer des éléments pour alimenter la discussion. Je sais pas ce qu’il raconte, mais elle ferait mieux de ne pas en croire un traitre mot. » Son regard scanna une nouvelle fois la salle avant de s’arrêter sur deux femmes qui tenaient une discussion en apparence peu animée. « Elle. Son regard ne cille pas. Une main sur la hanche et l’autre agrippée assez fermement à la table à côté d’elle. Si tu l’observes bien, elle envahit lentement mais sûrement l’espace vital de son interlocutrice. C’est en général un signe d’agressivité…je ne serais pas étonnée que cette conversation dégénère à un moment ou à un autre. » Son regard vagabonda une nouvelle fois à travers la salle avant qu’elle ne lance finalement très nonchalamment : « Et est-ce que tu savais que se passer la main dans les cheveux est ce qu’on appelle un geste tranquillisant ? Il peut viser à calmer un stress fraichement survenu. » Elle s’était retournée pour lui faire face cette fois-ci, affichant un air à la fois mutin avec une pointe de provocation, faisant clairement référence à ce geste qu’il avait eu quelques minutes auparavant alors qu’elle venait de lui annoncer quel domaine elle étudiait. La surprise était compréhensible, mais pour quelle raison aurait-il été stressé de savoir qu’elle préparait un diplôme en criminologie ? Essayer de mettre les gens mal à l’aise au moment où il s’y attendait le moins était l’une de ses activités préférées pour tenter de démêler le vrai du faux. Elle reprit d’un ton calme et tout naturel : « Évidemment, c’est aussi un geste réputé pour être synonyme de séduction…mais bon. » L’un de ses sourcils se haussa juste suffisamment pour lui faire comprendre que si elle devait choisir parmi l’une de ces deux hypothèses, elle pencherait présentement pour la première sans aucune hésitation. Un sourire amusé n’avait pas quitté ses lèvres, curieuse d’observer la réaction qu’il afficherait. Quand elle se lançait dans ce petit jeu, les gens passaient en général assez rapidement de la surprise à la gêne, ne sachant plus comment se comporter, persuadés que la moindre de leur réaction allait maintenant être analysée et sembler suspecte. C’était plus fort qu’elle, Sawyer se passionnait pour la communication non verbale qui permettait selon elle bien souvent de véhiculer plus de messages qu’au travers de simples mots parfois difficiles à trouver. « Je suis vendeur. Ce n’est pas tellement intéressant, à vrai dire. » Sa tête se pencha légèrement sur le côté, quelque peu surprise qu’il se dénigre si facilement. « Je suis pas d’accord. Faut un sacré pouvoir de persuasion pour vendre des choses aux gens, et aussi un certain self control face à des acheteurs potentiellement casse-pieds. C’est loin d’être inintéressant. Tu vends quoi ? » Elle était très sincèrement intéressée par ce qu’il avait à lui dire, curieuse d’en apprendre un peu plus sur lui. « Je peux te laisser, si tu veux. Peut-être que mon pote me cherche lui aussi. » Elle tiqua quelque peu ; d’où sortait cette réaction ? Avait-elle fini par pousser son jeu un peu trop loin au point de le faire fuir ? « Je ne sais pas. T’as envie de me laisser ? » Elle était vile. Elle détestait qu’on utilise sur elle cette technique qui consistait à poser une autre question plutôt que de répondre clairement à une interrogation qui avait été posée en amont. Cela lui avait échappé malgré elle et elle jugea bon de faire preuve d’un peu plus de clémence étant donné ce qu’elle venait déjà de lui faire subir. « Ça me ferait plaisir que tu restes. C’est toujours plus agréable de boire un verre en bonne compagnie. » Sawyer dégageait une naturelle nonchalance, une insouciance un peu insolente, mais aussi une incroyable sincérité qui se ressentait aisément au travers de ses mots.  
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyLun 30 Nov 2020 - 23:14

Plus les secondes passent et plus la culpabilité s’enracine profondément dans les tripes de Joseph. Il savait que ce nouveau travail ne serait pas facile parce qu’il est né avec le cœur du gentil garçon. Il a toujours sorti les araignées de sa chambre pour les libérer à l’extérieur, il n’oubliait jamais de traire ses vaches pour apaiser leur inconfort (et il leur grattait toujours le museau une fois le boulot terminé) et il s’assurait que sa sœur ne néglige pas ses poules en omettant de changer leur eau ou de remplir leur bocal de graines. S’il a accepté de rejoindre les rangs d’un gang, ce n’était pas pour devenir un grand méchant loup mais plutôt pour donner une seconde chance au concept de famille. La vente de drogue, il veut la considérer comme un simple aspect négatif au milieu de nombreux aspects positifs. Il se dit qu’il s’habituera peut-être, un jour, et que ses valeurs se modifieront pour le laisser souffler un peu. Pour le moment, la tâche la plus difficile au sein des manthas est de renier qui il est réellement. Mais c’est visiblement difficile, pour lui, de jouer le rôle du criminel alors il se permet de demander à Sawyer une description de celui-ci. Un discret sourire amusé étire ses lèvres quand la jeune femme s’installe plus confortablement pour mieux analyser le bar. Il joue le jeu lui aussi en laissant ses yeux bondir de visage en visage. « Des criminels, j’en suis pas certaine…Mais il y a de quoi faire malgré tout. Voyons voir… » Il peut déjà être rassuré : elle ne l’a pas fixé trop longtemps. Il n’a pas la tête d’un délinquant et, si ça le rassure lui-même, il n’est pas certain que le reste du gang serait heureux d’apprendre qu’il ne correspond pas au profil recherché. Pour Joseph, c’est une petite victoire. Impressionné par l’agilité de la criminologue qui se met à pointer du doigt certains comportements chez autrui, le jeune homme suit le mouvement de ses doigts comme s’il visionnait un film. Elle décrit la personnalité du menteur et Joseph note dans sa tête qu’il vaut mieux éviter de regarder vers la droite quand il raconte des bêtises. « Elle. Son regard ne cille pas. Une main sur la hanche et l’autre agrippée assez fermement à la table à côté d’elle. Si tu l’observes bien, elle envahit lentement mais sûrement l’espace vital de son interlocutrice. C’est en général un signe d’agressivité…je ne serais pas étonnée que cette conversation dégénère à un moment ou à un autre. » Cette fois, c’est la curiosité malsaine qui pousse le vendeur à garder son attention rivée sur les deux filles en question ; il attend que la dynamite explose puisque c’est ce que lui promet Sawyer ou, devrait-on dire, Sherlock Holmes. Toutefois, il ne peut pas assister au spectacle bien longtemps que la détective se tourne vers lui pour noter un de ses comportements à lui. Au moment où elle explique la signification d’une main portée dans la chevelure, ses yeux deviennent aussi ronds que des melons et il ricane nerveusement, pensant qu’elle peut soudainement lire dans ses pensées. Oui, il est nerveux et, oui, il ne cesse de glisser ses doigts à travers des mèches déjà placées. Il n’ose pas répondre, se sentant nu devant elle. « Évidemment, c’est aussi un geste réputé pour être synonyme de séduction…mais bon. » « Oh. » Il s’étonne, redressant le dos. Il vaut mieux pour lui de mentir pour ne pas détruire sa couverture. Toutefois, il s’assure de garder ses pupilles bien devant lui, sans les laisser dévier vers la droite. « Je l’admets, tu m’as eu. Je suis coupable. » C’est à ce moment que n’importe quel garçon en profiterait pour glisser un compliment mais Joseph en est incapable. Il a appris à ne pas trop longtemps regarder les femmes parce que ces dernières sont bien plus précieuses que le reste du monde. Complimenter la beauté de Sawyer, il ne pourrait pas le faire à voix haute sans risquer de teindre ses joues en rouges écarlate. Et il ne faut pas s’appeler Sherlock pour comprendre que c’est un signe de timidité ou d’embarras, même. « Je suis pas d’accord. Faut un sacré pouvoir de persuasion pour vendre des choses aux gens, et aussi un certain self control face à des acheteurs potentiellement casse-pieds. C’est loin d’être inintéressant. Tu vends quoi ? » Elle ne pourrait pas mieux dire. Seulement, il n’a pas ce pouvoir de persuasion ni ce self control dont elle parle. La preuve : il n’a pas réussi à transformer un seul gramme de poudre blanche en dollar. Mal à l’aise, il ricane en secouant la tête, caricaturant le désintérêt : « Des téléphones. » Il sent le sien dans sa poche, c’est la seule raison pour laquelle il opte pour cet objet. « Ce n’est pas bien difficile de vendre, en ce moment. Tout le monde en veut un. C’est la nouvelle mode. » Il hausse les épaules mais propose rapidement de laisser la jeune femme tranquille au bar dans le but de s’empêcher de raconter davantage de conneries qui pourrait trahir ses mensonges. « Je ne sais pas. T’as envie de me laisser ? » Il voudrait rester avec elle s’il n’avait pas l’impression d’être une bombe à retardement. « Je me sentirais plus à l’aise dans d’autres circonstances. » Là, il n’a pas besoin de contrôler son regard parce qu’il ne ment pas. « Je ne suis vraiment pas un habitué des bars. C’est mon pote qui m’a obligé à l’accompagner. » Encore une vérité. « Ça me ferait plaisir que tu restes. C’est toujours plus agréable de boire un verre en bonne compagnie. » Certes, mais il n’est malheureusement pas là pour boire un verre. Du coin de l’œil, il remarque finalement ses deux collègues de l’autre côté de la salle. Ils le fixe comme s’il était un petit animal perdu n’attendant que d’être égorgé. Il comprend qu’il est l’heure pour lui d’arrêter de perdre son temps et de travailler ; il n’est pas là pour se faire des copines. « Je… » Hésitant, il se mord la lèvre inférieure et finit par glisser sa main dans sa poche pour en sortir son téléphone. « Tu en as un, toi aussi ? » Il désigne son portable. « Ce n’est pas que je veux t’en vendre un, je voudrais plutôt… Te demander ton numéro. » Parce qu’il doit partir, maintenant ; il n’est pas dans une cour de récréation. Et Sawyer possède l’un des visages les plus rassurants qu’il a croisés en ville depuis qu’il a quitté la campagne en ayant pour seule compagnie sa solitude.      
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Message(#)To tell the world the truth [Sawyer&Jo] 2003 EmptyDim 6 Déc 2020 - 0:47


 
Never underestimate the power of destiny. Because when you least expect it, the littlest thing can cause a ripple effect that changes your life.

La détective du dimanche ne put s’empêcher de sourire un peu plus en observant la réaction du jeune homme après son accusation non dissimulée. Son désarroi se lisait sur chaque trait de son visage. Elle était toujours aussi curieuse de découvrir pourquoi il s’était soudain senti stressé face à sa réponse, mais elle n’allait pas mener un interrogatoire poussé pour autant. Si elle avait la fâcheuse tendance à se montrer quelque fois insistante, elle allait le laisser emprunter la porte de sortie qu’elle lui avait proposée pour ce soir. « Je l’admets, tu m’as eu. Je suis coupable. » Ça n’était cependant pas parce qu’elle le laissait s’en sortir facilement cette fois-ci qu’elle allait pour autant feindre de le croire. Et c’était clairement ce que signifiait la légère moue dubitative qu’elle afficha, mélangé à une pointe d’amusement dont elle ne parvenait pas à se défaire.
Elle déposait définitivement les armes pour ce soir. Observer et scanner les gens avait ses limites ; profiter simplement de leur présence sans aucune arrière-pensée était bien plus agréable. Sherlock Holmes mit donc sa casquette de côté pour se concentrer le plus simplement du monde sur le jeune homme. « Des téléphones. » Elle hocha doucement la tête, songeant qu’il avait certainement bien fait de se positionner sur ce marché qui devait être assez lucratif. « Ce n’est pas bien difficile de vendre, en ce moment. Tout le monde en veut un. C’est la nouvelle mode. » Oui, il devenait d’ailleurs de plus en plus compliqué pour Sawyer de se prêter à son jeu de détective improvisé quand tous les visages se retrouvaient complètement impassibles, rivés et obnubilés par ce petit écran qu’ils tenaient entre leurs doigts. Personnellement, ça n’était pas son truc. Elle ne nierait pas qu’elle s’était évidemment déjà laissée tenter par une partie de snake entre deux chapitres d’un cours en amphi particulièrement barbant et donc par définition laborieux à suivre. Mais elle ne comprenait pas comment un simple objet avait pu s’immiscer si vite dans la vie des gens. « C’est un peu effrayant. J’espère que ce succès ne se fera pas au détriment des vraies relations humaines. » Elle avait prononcé ces mots d’un ton vague, presque pour elle-même, comme perdue dans ses pensées. Elle secoua la tête pour revenir à la discussion et ajouta, un léger sourire aux lèvres : « Même si je t’avoue que j’ai de légères tendances au piratage amateur…et l’idée de pouvoir transférer mes compétences de pirate du dimanche sur un nouveau support m’intéresse tout particulièrement. » Qu’est-ce qui la poussait à se confier de cette façon ? Elle l’ignorait honnêtement. Était-ce pour se rattraper de l’avoir quelque peu malmené ? Une tentative pour rééquilibrer la balance ? Sawyer tablait plutôt sur le fait qu’il était tout simplement facile de lui parler. Elle n’était pas du genre à délivrer mille et une informations à son sujet aux gens qu’elle rencontrait. Mais il fallait croire que ce soir-là son instinct -aidé des deux ou trois verres qu’elle avait déjà bus- lui dictait qu’elle pouvait laisser tomber quelques barrières. « Je me sentirais plus à l’aise dans d’autres circonstances. » Cela lui paraissait plutôt évident et n’importe qui d’autre dans la pièce aurait certainement pu en arriver à la même conclusion en observant un minimum son attitude. « Je ne suis vraiment pas un habitué des bars. C’est mon pote qui m’a obligé à l’accompagner. » Encore ce mystérieux pote. Quel genre de personne pouvait donc forcer ses amis à sortir contre leur gré ? Son ami n’était-il pas assez grand pour se débrouiller seul ? Sawyer ne put s’empêcher de laisser son regard glisser dans la même direction que celui de Chris. Elle remarqua deux hommes non loin d’eux. Peut-être en train de les observer. Peut-être pas. Et puis il n’avait parlé que d’un seul ami après tout. Elle n’avait pas l’intention de mener une nouvelle fois l’enquête de toutes façons et semblait comprendre que sa dernière phrase sonnait la fin de partie. « Je… » Elle reporta son attention sur lui avant de jeter un coup d’œil intrigué vers sa main qui cherchait vraisemblablement quelque chose dans sa poche. Ses sourcils se froncèrent quelque peu avant de finalement découvrir l’objet qu’il finit par en sortir. « Tu en as un, toi aussi ? » Elle pencha légèrement la tête sur le côté, intriguée, avant de finir par acquiescer. Avait-il l’intention de faire une vente ? Il répondit bien vite à cette interrogation : « Ce n’est pas que je veux t’en vendre un, je voudrais plutôt… Te demander ton numéro. » Elle l’observa quelques secondes avant qu’un sourire amusé ne se dessine une nouvelle fois sur ses lèvres. Étant donné l’état dans lequel il semblait être et le degré de malaise qu’elle avait cru détecter en l’apercevant au début de soirée, Sawyer était plus que ravie de constater qu’il s’était senti suffisamment en confiance en sa présence pour lui demander son numéro. Toujours à l’affût des gestes des autres, elle était bien moins attentive à ceux qu’elle faisait elle-même et ne se rendit pas compte que sa main se porta naturellement à ses cheveux pour replacer une mèche derrière son oreille avant de venir attraper doucement le téléphone qu’il lui tendait. Elle sembla marquer une courte pause au moment de renseigner son prénom. En lieu et place de "Sawyer", elle indiqua un simple "Holà ;)" puis ajouta son numéro. Souriante, elle lui rendit son téléphone tout en songeant que cela lui nécessiterait un petit effort supplémentaire pour la retrouver dans son répertoire. « À bientôt Chris. » Cela ne tenait qu’à lui à présent.  
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