@lily mcgrath
- - - - - - - - -

Tu n’étais pas certaine que ton adhésion à l’association du royaume enchanté était la meilleure idée quand ton agente te l’avait proposé. Après tout, Rory avait commencé à y faire du bénévolat il y a quelques mois et tu appréhendais les rumeurs qui sortiraient suite à ta présence au sein du même organisme. Et elle avait été amusé par tes appréhensions, ton agente, disant que c’était exactement la raison pour laquelle elle voulait te voir enfiler un costume de princesse. Elle voulait utiliser les rumeurs à votre avantage à tous les deux, laisser planer le doute d’une possible relation entre vous, bien que tu n’aies cessé de répéter que Rory et toi n’étiez que des amis. C’est d’ailleurs ce que tu répétais à quiconque venant te poser des questions sur les différents articles et rumeurs vous entourant. Tu le disais si souvent depuis la fin du mois d’octobre que les mots semblaient avoir perdu tout sens dans ta bouche. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire à quiconque de toute façon? Qui est-ce que ça importe de savoir si vous êtes un couple ou non? Ça t’épate toujours un peu, même avec les années, de voir combien les gens pouvaient perdre leur temps à se mettre le nez dans des relations qui ne les regardait pas. Ils vont parler de toute façon, autant leur donner une bonne raison de le faire, qu’avait dit ton agente, un sourire fier aux lèvres. Tu avais acquiescé, tu avais besoin de te changer les idées de toute façon, de t’occuper l’esprit et la cause de l’association te tenait à coeur. Ça ne pouvait que bien se passer, pas vrai?

Tu es nerveuse toutefois lors de cette journée de première performance. Tu n’as pas rencontrer encore celle avec qui tu allais passer l’après-midi sur l’aile pédiatrique de l’hôpital et c’est avec nervosité que tu te rends au local ou une infirmière t’indique que tu peux te changer et te préparer avant le début de la tournée sur l’étage. Tu es toute seule alors que tu commences à te préparer, place un peu maladroitement la longue perruque rousse sur ta tête, jouant avec cette dernière pour donner un look le plus naturel possible, sans être en mesure d’y parvenir complètement. T’as l’impression d’être en train de te battre avec la perruque lorsque tu entends la porte ouvrir. Tu te tournes et fait finalement face à une belle brune qui te regarde avec un air amusé. C’est que tu dois avoir l’air ridicule avec la perruque mise de travers. « Oh hey. » Tu enlèves finalement la perruque, te résignant que tu ne serais sûrement pas en mesure de l’installer par toi-même. Du moins, pas avant de pratiquer quelques fois. « Tu dois être Lily, c’est ça? » Tu avais vaguement regarder la feuille qui indiquait avec qui tu faisais équipe pour ta première journée. Tu aurais aimé faire ton intégration avec Rory ou Jessian même, quelqu’un de familier avec qui tu sais qu’il te sera facile d’être confortable dans ce nouveau ‘rôle’, mais puisque ce n’était pas le cas, tu ne pouvais qu’espérer que la dite Lily ne te prenne pas en grippe pour une raison ou une autre. C’était un désavantage d’être connue, les gens avaient souvent une opinion déjà toute faite de ta personne avant même que tu n’ouvres la bouche.

Finalement, ces derniers temps c’est sans doute dans la peau de Blanche Neige que Lily se sent le mieux. Blanche Neige est belle, aimée des enfants et surtout elle vit dans un monde merveilleux dans lequel rien de mal ne se passe jamais : autant Lily essaye d’appliquer ça à sa propre vie et autant elle le foire. Les événements sont contre elle et ses propres actions n’aident pas vraiment non plus, il faut bien l’avouer. Son mariage bat de l’aile et elle ne sait même pas où dort ni même habite Matt en ce moment et la seule chose à laquelle elle peut donc se raccrocher rester son travail et les différentes associations dans lesquelles elle est bénévole. Sa vie ne se passe donc plus qu’à l’hôpital, entre l’aide pédiatrique et les salles réservées à l’association Beauregard. Certains trouveraient ça déprimant, de passer ses journées aux côtés de malades, mais pour Lily c’est le seul moyen qu’elle ait de se sentir utile auprès des autres. Elle se raccroche à l’idée selon laquelle ils ont bien plus besoin d’aide qu’elle et que donc ses problèmes ne sont pas si immenses qu’ils ne peuvent le paraître aux premiers abords.

Et puisqu’elle n’a nullement envie de retourner à la vie réelle, c’est donc avec plaisir qu’elle enchaîne les heures supplémentaires, nuits de garde et autres services rendus à à peu près tout le monde à l’hôpital. Quand il est question de montrer le fonctionnement du Royaume Enchanté à la dernière arrivante, c’est donc naturellement qu’elle est la première à se proposer, le sourire aux lèvres. Il s’est quelque peu réduit lorsqu’elle a compris qu’il s’agissait de la Penny de Rory Craine et par conséquent qu’elle était bien trop proche d’un homme qu’elle considère comme dangereux mais Lily s’est dit que ce ne pouvait être qu’une raison de plus pour elle pour s’assurer que son intégration se passe bien. Ce sera aussi le moment idéal pour vérifier ses bras et ses jambes, à la recherche de bleus qui n’auraient pas dû l’être. Le dos est souvent privilégie puisque personne ne pense jamais à le regarder, aussi. Elle le sait parce que c’est ce que faisait Callum avec elle, et c’est sûrement ce qu’un homme violent tel que le Craine doit faire à sa compagne du moment, une fois les caméras éteintes et les preuves impossibles à récolter. Le lâche.

Mais hey, ça tourne. Souris Lily, tu es Blanche Neige et le monde est merveilleux. Maintenant qu’elle a l’habit allant de pair avec ses yeux naturellement noirs et une pointe de rouge à lèvre pour souligner la couleur de ses lèvres pulpeuses, elle est Blanche Neige. Personne ne devrait lui dire le contraire. « Oh hey. » Surprise en plein milieu d’une débâcle avec sa perruque, elle accorde à la nouvelle arrivante un salut muet mais pourtant tout aussi franc. La scène la fait sourire, elle se revoit à sa place quelques semaines plus tôt, incapable d’enfiler sa robe de princesse. « Tu dois être Lily, c’est ça? » “Blanche Neige, ça me va tout autant.” Elle a appris à naturellement répondre aux deux noms avec indifférence et nul doute que bientôt Penny se retournera aussi lorsqu’on appellera Ariel. “Laisse moi t’aider. On galère tous un peu, au début.” Ses mains s’emparent déjà de la perruque et tentent de la poser sur sa tête avec minutie pour que le résultat soit le plus optimal possible. Ce n’est peut être pas une intervention en milieu hospitalier comme elle a l’habitude de le faire mais pour beaucoup d’enfants, il sera bien important que la nouvelle ressemblance à Ariel de leurs souvenirs. “D’habitude je demande aux gens s’ils sont stressés mais pour toi j’imagine que tu as l’habitude, en fait.” Elle lance à la volée, l’australienne, comme si de rien n’était. Ce n’est qu’ensuite qu’elle se rend compte de tous les sous entendus que pourraient prendre cette phrase, elle se reprend donc avec grande hâte, sérieuse de ne pas paraître être celle qu’elle n’est pas. “Enfin je suis pas une fan psychopathe, promis. Je voulais pas te laisser croire que j’ai pas vu certains de tes films, c’est tout, je trouvais pas ça juste.” Elle est connue parce que c’est son métier mais jamais Lily n’ira au delà. Ici, elles sont simplement deux bénévoles et les choses en restent là autant de temps qu’il le faut ; et l’éternité c’est cool aussi, parfois. “Je dis moins de bêtises devant les enfants, t’en fais pas.” Ici c’est encore Lily qui lui parle, malgré les apparences. Lily fatiguée, stressée, perdue mais surtout Lily inquiète que les choses ne se passent pas bien à chaque fois qu’une personne vient s’ajouter dans leurs rangs et qu’il faut tout lui expliquer pour ne pas qu’elle foire toute la mise en scène devant les enfants. Les apparences, c’est tout ce dont elle reste maître. “J’imagine que c’est un peu comme pour un film, en fait, faut juste improviser le script. Tu te sens prête ?” Face au miroir devant lequel elle ajuste sa coiffe, l’australienne lui adresse un sourire sincère et empli d’empathie.

@lily mcgrath
- - - - - - - - -

« Blanche Neige, ça me va tout autant. » Elle te fait déjà rire, la jeune femme, avec son regard bleu et sa longue chevelure foncée. De ce que tu vois, elle a le profil parfait pour se fondre dans le personnage de celle qui est entourée de sept nains. Mais aujourd’hui, Blanche Neige se prépare pour passer une journée avec la petite sirène, du moins, si tu arrives à enfiler cette perruque comme il se doit. Il ne faudrait surtout pas briser les illusions des jeunes avant même d’avoir commencer. Elle le voit bien, la brune, que tu sembles avoir du mal avec la longue crinière de ta princesse et comme un prince (princesse?) charmant, elle vient à ta rescousse. « Laisse moi t’aider. On galère tous un peu, au début. » Tu lui tends la perruque avec un sourire alors qu’elle met moins d’une minute à l’installer sur ta tête, preuve qu’elle a bien plus d’expérience avec ça que toi. « Merci, c’est gentil. » Une fois qu’elle a terminé, tu te retournes vers le miroir au fond de la petite pièce, amusée du reflet que tu y vois. Tu as déjà été rousse par le passé, mais jamais d’une crinière avec une telle vigueur. Ça te change complètement et avec la longue robe bleue, une copie identique de cette robe que princesse Ariel porte lorsqu’elle part à la recherche du prince Eric.

« D’habitude je demande aux gens s’ils sont stressés mais pour toi j’imagine que tu as l’habitude, en fait. » Tu replaces une mèche de la perruque pour que le tout tombe de manière harmonieuse, avant de te retourner vers Lily qui elle, est déjà prête à partir dans son costume de Blanche Neige. La vérité c’est que tu la ressens, cette nervosité de première fois. Ce n’est pas une grande performance sur les planches d’un théâtre de renom, ce n’est pas la première fois devant la caméra d’un grand réalisateur, mais ça restait tout de même une première fois. Et plus encore, c’était la première fois que tu te glissais la peau d’un personnage depuis l’incident. Première fois que tu te risquais à jouer la comédie, autre que pour le reste de ton existence, évidemment. « Normalement je dirais que oui, mais ça fait un moment déjà que j’ai pas jouer la comédie. » Alors tu continues de jouer avec les manches de ta robe, t’assurer que tout est parfait, crédible. Tu n’avais pas de lignes à réviser, pas de mouvements à connaître par coeur, tu ne pouvais que t’assurer que ton costume soit parfait et que ta tête était à la bonne place, dans le bon état d’esprit. « Enfin je suis pas une fan psychopathe, promis. Je voulais pas te laisser croire que j’ai pas vu certains de tes films, c’est tout, je trouvais pas ça juste. » Il y a longtemps que tu as abandonner l’idée d’être complètement anonyme devant ceux que tu ne connaissais pas. Ton nom et ton visage étaient bien connus un peu partout en Australie alors rares étaient les occasions ou tu devais te présenter. « T’inquiète, j’ai l’habitude. » Et ce n’est pas un reproche, loin de là. Tu as choisis ce mode de vie, tu acceptais ce qui venait avec. La plupart du temps du moins. Les rumeurs du moment, tu avais un peu plus de mal, mais ça, c’était une toute autre histoire. « Je dis moins de bêtises devant les enfants, t’en fais pas. » Un sourire, un autre. T’as le coeur qui commence à s’énerver contre ta cage thoracique alors que le moment d’aller devant les enfants se rapproche minute après minute.

« J’imagine que c’est un peu comme pour un film, en fait, faut juste improviser le script. Tu te sens prête? » Tu hoches finalement la tête, prenant une longue respiration alors que tu te shakes les mains, pour te dégourdir comme tu peux. « L’improvisation c’est la base de l’art dramatique, j’pense que je suis prête. » T’as toujours été plutôt douée en improvisation. Tu faisais même partie de l’équipe de ton école secondaire, appréciant chaque match, spécifiquement chaque victoire de ton équipe contre les différentes équipes des écoles de Brisbane. Tu ne possèdes pas tous les talents toutefois, même que tu es plutôt limitée à l’improvisation. S’il y a bien une chose que tu aimerais posséder, surtout dans ton nouveau rôle de princesse, c’est une voix enchanteresse. Mais il s’avère plutôt que tu possèdes une voix ressemblant plutôt à deux casseroles cognées l’une contre l’autre à répétition, forte et sans rythme. « Ne me demande pas de chanter toutefois, je risquerais de traumatiser tous les enfants. » Et c’est à peine si tu exagères. Avant de te lancer dans l’aventure toutefois, tu aimerais en connaître un peu plus sur la princesse qui t’accompagne. Tu as entendu son nom une fois ou deux, sortant des lèvres de Rory. Ça semblait être une relation plutôt difficile, mais tu préférais te faire ta propre idée plutôt que de te baser sur les impressions d’un tierce parti. Après tout, si elle prenait la peine de ne pas te juger sur les rumeurs qui se faisaient aller à ton sujet, tu pouvais facilement lui offrir la même courtoisie. « Ça fait longtemps que tu fais partie de l’association? Tu t’y plais? » C’est très général comme question, aucune mention de Rory, juste une envie sincère de savoir avec que tu vas être amener à collaborer dans les mois à venir.

Les débuts sont maladroits mais Lily tente de faire de son mieux pour mettre Penny en confiance, tant pour ses débuts dans l’association que pour sa capacité à jouer Ariel. Elle a l’impression d’être une éternelle figurante en train de donner des acteurs à Leonardo DiCaprio, ce qui est quelque peu ironique - et sans doute que la perruque rousse ne lui irait pas aussi bien à lui qu’elle va à Penny, d’ailleurs. La brune cherche encore ses marques et tente de laisser Penny comprendre que sa présence dans l’association est bienvenue. Lorsqu’ils s’agit d’aider les enfants, il n’y a jamais trop de personnes (sauf les acteurs violents virés des plateaux ; eux sont de trop, par exemple). Tout ce que la McGrath espère, c’est que cette nouvelle amie est désormais bien loin des types comme lui qu’elle ne mérite certainement pas de côtoyer, et ce peu importe ce qu’elle peut bien en penser elle même. « Normalement je dirais que oui, mais ça fait un moment déjà que j’ai pas jouer la comédie. » Si Penny doute de ses talents, ce n’est pas le cas de Lily qui la rassure aussitôt avec le plus franc des sourires qu’elle garde précieusement dans un coin. Elle sera parfaite. Elle l’est déjà, de toute façon, et les enfants vont l’adorer.

Leurs costumes tirés à quatre épingles, Lily s’assure une ultime fois que sa nouvelle amie se sent prête à entrer en scène. Elle lui donne des conseils inutiles mais qui ont l’air de l’être, au moins parce que ça la rassure elle. « L’improvisation c’est la base de l’art dramatique, j’pense que je suis prête. » La brune hoche de la positive, heureuse de déjà la voir à tel point impliqué dans son rôle. Elle reprend une dernière fois, laissant l’occasion à l’infirmière de rigoler franchement. « Ne me demande pas de chanter toutefois, je risquerais de traumatiser tous les enfants. » Elle n’est pas non plus la plus douée pour chanter mais heureusement que les bouteilles de shampooing ne peuvent pas s’en plaindre - Matt si, mais puisqu’il n’est plus là, cela évite le problème. “Pas de comédie musicale, noté.” Ce ne serait de toute façon pas ce qu’elle aime non plus, bien trop pudique pour de telles choses. Elle souhaite redonner un peu de joie aux enfants, pas se donner en spectacle.

Elle s’apprêtait à lui demander si elle était prête à entrer en scène mais son élan est coupé court par des questions qu’elle ne juge pas négativement, bien au contraire. Ariel a raison de vouloir en savoir plus avant de se jeter dans le bain et elle ne peut pas lui refuser de répondre à ses questions. « Ça fait longtemps que tu fais partie de l’association? Tu t’y plais? » Habituée à ce que les inconnus soient bien plus intrusifs dans sa vie, surtout depuis son passage à Mariés au Premier Regard et son mariage devant des millions d’Australien. Cette fois-ci elle est bien heureuse que le sujet de conversation ne dérive nullement et tant qu’elle se contentent de discuter des enfants et de son travail, alors rien ne peut mal se passe. “Depuis cet hiver seulement, quelques semaines après que je sois arrivée ici en tant qu’infirmière. Les deux jobs se complètent alors je suis très heureuse, oui.” Les deux lui permettent d’occuper ses journées comme ses nuits sans qu’elle n’ait jamais de temps libre mais cela ne semble être une bonne chose qu’à ses yeux et Penny risquerait plutôt de prendre la fuite à l’entendre parler ainsi. Au lieu de ça, elle lui offre plutôt un sourire rassurant pour vanter les mérites de l’Association. “Tout le monde vient de milieux différents, je trouve ça vraiment bien qu’on veuille tous aider les enfants. Ils le méritent bien.” Parce que dans ce monde, les seules personnes contre qui elle ne pourrait jamais rien avoir contre ou leur reprocher quoi que ce soit, ce sont bien les enfants. Ils ne subiraient jamais ses mensonges ni sa fureur, eux qu’elle ne cesse de considérer individuellement comme des merveilles à part entière. “Tu n’as pas à t’en faire, on se fait vite une place ici. Et les enfants vont t’adorer, tu es douée pour jouer Ariel.” Certes elle ne l’a jamais vu faire mais elle devine déjà que son expérience devant les caméras sera pour elle un véritable atout et pas des moindres. “Je peux te demander d’où t’es venue l’idée de rejoindre l’association ?” Car si pour Lily, cela rejoint beaucoup son travail ; pour Penny ce n’est pas du tout le cas et cela pique donc la curiosité de l’australienne.

@lily mcgrath
- - - - - - - - -

« Pas de comédie musicale, noté. » T’es contente de savoir que ça ne lui dérange pas de ne pas avoir à se lancer dans un numéro plutôt élaboré avec toi. Depuis que tu as croisé Clément dans les locaux de l’association, tu es un peu nerveuse face au numéro de Noël qui se prépare. Tu n’as rien vu de bien concret encore, mais la simple idée de danser te donne envie de disparaître. C’est que ton manque de coordination est flagrant, même avec les mouvements les plus simples. Tu ne sais pas si elle est courant de ce qui se prépare, mais tu n’en fais pas mention. Tu te dis qu’elle va bien finir par l’apprendre bien assez vite de toute façon. Tu aimes mieux te concentrer sur ce qui va venir. Tout ce que tu veux après tout, c’est rendre les enfants heureux. Voir des sourires se placer sur les visages, donner un peu de rêves à des enfants qui passent au travers trop difficiles, bien trop tôt dans leurs courtes vies. « Depuis cet été seulement, quelques semaines après que je sois arrivée ici en tant qu’infirmière. Les deux jobs se complètent alors je suis très heureuse, oui. » Tout de suite, le niveau de respect que tu portes pour la jeune femme s’élève d’un niveau. Parce que tu connais trop bien les réalités des infirmières, ta tante en étant une qui a toujours su se donner corps et âme pour ce boulot qui pouvait si souvent être ingrat. « Wow. Je suis sincèrement impressionnée que tu trouves le temps de combiné les deux. Je sais que les horaires d’infirmières sont parfois plutôt rudes. » Tu ne pourrais imaginer trouver le temps de venir jouer la princesse Ariel si tu étais encore en train de faire des tournages à temps plein, et encore, tu n’osais même pas comparer ton travail – qui oui, pouvait être demandant parfois vu les longues journées – à celui que Lily devait faire dans ce même hôpital.

« Tout le monde vient de milieux différents, je trouve ça vraiment bien qu’on veuille tous aider les enfants. Ils le méritent bien. » Tu ne peux que hocher vaguement de la tête, approuvant ce que la brune avançait. Du peu de gens que tu connaissais déjà qui faisait partie de l’association, tu voyais bien qu’il y en avait de tous les horizons. Autant des gens qui viennent d’un milieu plus public, comme Rory, Jessian et toi, jusqu’à ceux qui faisaient ça véritablement par bonté de coeur, comme ça semblait être le cas de Lily. « Tu n’as pas à t’en faire, on se fait vite une place ici. Et les enfants vont t’adorer, tu es douée pour jouer Ariel. » Tu te sens soudainement plus en confiance, que ce soit pour ta première fois qui est sur le point de commencer, tout comme pour l’évènement de Noël. Après tout, tu étais débrouillarde et les enfants ne pourraient qu’être amuser que tu sois une sirène qui n’a aucun rythme, pas vrai? « C’est vraiment gentil de ta part Lily. Je suis contente d'être tombée sur toi pour m'aider avec mon intégration. » que tu lui avoues finalement, vraiment satisfaite de ce premier contact. Peut-être que tu te trompes, mais elle t’inspire vraiment confiance, la brune. « Je peux te demander d’où t’es venue l’idée de joindre l’association? » Pendant un instant, tu te sens gênée, limite tu te sens mal de devoir lui dire que ton implication vient de raison complètement égoïste. Et puis, ce n’était même pas ton idée. Tu ne faisais – une fois de plus – que ce qu’on te demandait de faire. Sans te plaindre, sans argumenter, sans réfléchir. Protecting the brand que ton agente elle dit sans cesse. Mais tu te décides quand même de lui dire la vérité, à Blanche-Neige, par soucis de transparence. « Pour être franche, mon agente voyait ça comme une opportunité pour améliorer ma réputation. » Après tout, qui n’aime pas voir les vedettes donner de leur temps aux plus démunis, surtout quand il s’agit des tous petits? « Avec les rumeurs qui circulent sur Rory et moi, tout le monde s’est entendu pour dire que ça ferait de la belle publicité de nous voir ici, ensemble. » Même si Rory et toi, vous êtes tout sauf ensemble. Mais ça, c’est un détail que tu peux toujours lui expliquer plus tard. « Mais après avoir fait mes recherches et surtout après avoir entendu Rory et Jessian parler de leurs expériences, je me suis dit que ça allait me faire du bien de m’impliquer, surtout que j’ai beaucoup de temps libres ces temps-ci. » Trop de temps libres, justement. « Je fais du bénévolat ailleurs aussi. Un organisme qui fait de la sensibilisation sur le trouble du spectre de l’autisme. Je suis bénévole là depuis environ dix ans. Mon frère est autiste. » T’es soudainement incapable de t’arrêter de parler, comme si tu avais quelque chose à lui prouver, à l’infirmière. Peut-être que c’est ça au fond, le besoin de montrer que tu n’es pas juste une actrice sans cervelle qui fait ce qu’on lui dit sans y mettre un peu du tien.

Penny souligne les horaires chargées de son planning d’infirmière et Lily lui fait grâce du besoin qu’elle a de rester occupée, n’importe où ailleurs que chez ses parents chez lesquels elle a dû retourner. Les quelques heures qu’elle se contente d’y passer sont dédiées à son sommeil et aux soins de sa mère malade. Adresser un sourire à son père est déjà bien assez si on prend en compte tout ce qu’il a fait à son frère pendant des années - histoire ancienne qu’on dira pour s’apaiser le cœur. Si c’est ancien alors cela ne vaut plus la peine d’en parler. Peu à l’aise devant les flatteries, Lily se contente d’un sourire gêné qu’elle perd en abaissant sa tête et regardant ses pieds un instant. Certaines de ses habitudes enfantines ont encore la vie dure.

Comme une suite naturelle à leur conversation, la brune (aux cheveux désormais noir de jais) en vient à demander à son acolyte la raison de son arrivée à l’association. « Pour être franche, mon agente voyait ça comme une opportunité pour améliorer ma réputation. » Elle est finalement déroutée tant par la franchise de sa consœur que par la réponse en elle-même. Toujours égale à elle-même dans ses jugements hâtifs et de peu de fondements, elle vient froncer les sourcils et son cerveau se gorge de dizaines de synonymes, allant de égoïste à opportuniste. Aucun d’eux n’est mélioratif, cela va de soi, et pendant un instant Penny redescend du piédestal sur lequel son amie venait de l’ériger. « Avec les rumeurs qui circulent sur Rory et moi, tout le monde s’est entendu pour dire que ça ferait de la belle publicité de nous voir ici, ensemble. » Ce à quoi Lily répond dans la foulée, sans prendre la peine de formuler ses mots ou de parler distinctement. Son manque d’engouement la trahit, quand bien même elle n’a même pas essayé de le cacher. “Ah oui, Rory.” Il est vrai qu’en plus d’être un homme violent il est aussi une personne de peu de valeurs ; comment aurait-elle pu oublier ces détails sur lui ? Surtout quand, justement, ils n’ont rien de détails et expliquent parfaitement l’homme qu’il est tout comme son comportement en découlant. A cela s’ajoute le prénom de Jessian sans qu’elle ne comprenne réellement son implication dans l’affaire et Ariel-Penny finit par avouer son envie d’aider son prochain. Comme aucune personne normalement constituée le ferait, Lily choisit donc de ne garder en mémoire que la fin de son explication et passe donc volontairement sous silence le fait qu’elle ait d’abord décidé de venir par besoin bien plus que par envie. Elle pourrait être compatissante et avouer qu’il en a été de même pour elle mais ce serait finalement bien peu la connaître : même sous la torture elle serait incapable de tels aveux. “En tout cas tu vas voir : tu ne le regretteras pas.” Et voilà le sujet clos et entouré. Rory qui ça, déjà ?

Finalement l’actrice évoque une partie bien plus personnelle de sa vie, le genre qu’on ne connaît pas à moins d’avoir étudié le fin fond de sa page Wikipedia dans toutes les langues - histoire d’être certain d’avoir réellement récolté toutes les informations. Lily aurait pu le faire, c’est bien vrai, mais elle n’en a tout simplement pas ressenti le besoin car elle n’a jamais vu Penny comme une ennemie, ni même une personne dont elle devrait se méfier. Si cela venait à changer, elle est de toute façon la seule des deux dont les journaux décortiquent la vie privée dès qu’ils en ont la possibilité. La recherche d’informations n’aurait rien de difficile. « Je fais du bénévolat ailleurs aussi. Un organisme qui fait de la sensibilisation sur le trouble du spectre de l’autisme. Je suis bénévole là depuis environ dix ans. Mon frère est autiste. » Ses pensées destructrices renvoyées à plus tard, Lily ne prend pas la peine de cacher son étonnement face à une telle révélation. “Dix ans ? Ils ont de la chance de compter quelqu’un comme toi dans l’association.” Tant grâce à sa notoriété qu’à son ancienneté et son envie d’aider, Penny est véritablement le genre de personne dont toutes les associations voudraient. Lily le dit avec un sourire franc et assuré, sincèrement touchée qu’elle puisse autant tenir à son frère quand, de son côté, elle ne cesse d’essayer de l’effacer de son existence. “Tu es proche de ton frère ? Avec tous tes voyage, ça ne doit pas être facile.” Cela doit l’être encore plus à cause de son autisme et de sa différence. Dans le monde dans lequel elles évoluent, il n’est jamais bon d’être différent, peu importe la raison. “Je suis désolée. Arrête moi si je franchis la limite.” Après tout, elle n’a sans doute pas envie de parler d’un tel sujet maintenant et ce serait parfaitement compréhensible, même pour l'intransigeante Keegan.

@lily mcgrath
- - - - - - - - -

Tu le vois bien qu’elle est légèrement inconfortable devant tes compliments et tu n’insistes pas lorsqu’elle ne répond pas. Peut-être qu’elle n’aime pas les compliments, peut-être que t’es un peu intrusive dans tes commentaires, tu ne sais pas, mais tu n’en fais pas de cas. Après tout, tu ne l’as connais pas vraiment, Blanche-Neige. Elle ne te doit pas un historique de sa vie, même si de ton côté, on peut lire le tien en tapant ton nom sur Google. Tu ne sais pas si c’est mieux quand la discussion dévie sur tes motifs qui t’amènent à l’association. Tu décides de jouer cartes sur table. Il y a assez de mensonges qui circulent à ton sujet sans que tu ne te décides à en rajouter. « Ah oui, Rory. » Tu ne sais pas trop ce qu’il veut dire, ce murmure alors qu’elle prononce le nom de ton ami. Tu te demandes s’ils se sont croisés jusqu’à maintenant, Lily et Rory. Tu te demandes si elle lui prête toutes les mauvaises intentions qu’on peut lire à son sujet dans les médias. T’aimerais lui dire qu’il n’en est rien. Que ce ne sont que de simples mensonges, des rumeurs fabriquées de toute pièce mais sur ce sujet aussi, tu ne t’étends pas. Parce que non seulement, elle n’a rien dit pour te faire comprendre qu’elle ne le porte pas dans son coeur – même si le ton utilisé te laisse croire que – mais surtout, ce n’est pas ton combat. Pas vraiment ta place de défendre son honneur, à Rory, même si t’as toujours eu l’impression que c’est un peu de ta faute (beaucoup, en vrai) si sa réputation est salie comme elle l’est. « En tout cas tu vas voir : tu ne le regretteras pas. » À ça, tu lui souris. Tu ne sais pas si elle peut sentir à quel point tu es anxieuse, dans ta robe de princesse et la perruque mise à point. Il y a si longtemps que tu ne t’es pas glissée dans la peau d’un personnage, tu souhaites vraiment bien faire, surtout pour ta première fois. « Je n’en doute pas. »

Tu lui parles de ton frère et d’Autism Queensland et tu vois bien qu’avec ça, tu as piqué son intérêt. « Dix ans? Ils ont de la chance de compter quelqu’un comme toi dans l’association. » C’est à ton tour d’être un peu gênée par le commentaire. Tu ne sais pas si c’est vraiment une question de chance puisque ta plus grande motivation à continuer ton bénévolat là-bas c’est un grand jeune homme de 6 pied répondant (parfois) au nom de David. Et puis en ce moment, t’es pas certaine que d’être associer au nom de Penny Stringer, c’est une bonne chose. « C’est toujours plus facile de donner de son temps quand la cause nous tient à coeur. » Tu imagines facilement qu’elle peut comprendre Lily, avec son background en soins infirmiers et son envie de redonner toujours un peu plus aux enfants. Elle ne donnerait pas de son temps à l’association si ça ne lui tenait pas vraiment à coeur après tout, tu te dis que son temps doit être précieux, pour le peu qu’elle doit avoir pour elle. « Tu es proche de ton frère? Avec tous tes voyages, ça ne doit pas être facile. » Tu hoches la tête à la première question parce que malgré les difficultés de communication que tu vis depuis toujours avec David, il demeure ton meilleur ami, ton meilleur allié. Il ne juge pas, David. Il ne voit en toi que la forme la plus pure de ta personne, et ça, c’est précieux. « Les premières années ont été les plus difficiles. Ma mère me racontait souvent qu’il me cherchait partout dans la maison. Même qu’il dormait souvent dans mon lit. » que tu racontes avec un petit rire dans la voix. Il a beau être grand et fort ton frère, il agit souvent comme un enfant. Pour toi, c’est complètement naturel. C’est tout ce que tu as connu après tout. Mais t’es consciente que ça peut paraître étrange à d’autres. « Maintenant, il sait que je suis partie. Mais j’essaye toujours de passer une fin de semaine par mois chez mes parents. » T’aimerais ça que ce soit plus. T’as déjà penser suggérer à tes parents de déménager à Brisbane, mais tu sais que ce serait ridicule. Toute leur vie se trouve à Torquay et si jamais tu recommences à tourner, que ce soit en Australie ou ailleurs, tu ne pourrais pas le voir plus que tu ne le fais en ce moment. « Je suis désolée. Arrête moi si je franchis une limite. » « Pas du tout. » que tu t’empresses de répondre. « Pour une fois que je m'intéresse aux questions qu'on me pose » que tu dis, faisant une référence bien peu subtile à toutes les questions de journalistes que tu reçois constamment. Tu ne veux jamais donner l’impression que tu n’es pas ouverte ou mal à l’aise à l’idée de parler de ton frère. Tu n’as pas honte et tu souhaites faire autant de sensibilisation que possible. « Et toi? Tu as des frères et sœurs? » que tu demandes, plus par politesse qu’autre chose, même si tu es sincèrement curieuse d’en savoir plus sur la jeune femme avant le début de votre petite mise en scène. « Est-ce que je devrais savoir quelque chose avant qu’on commence? » que tu lui demandes alors que tu vois l’heure avancée et le moment de jouer la princesse qui approche à toute vitesse.

C’est avec une attention toute particulière que Lily écoute le récit à propos du frère de sa nouvelle connaissance. Elle a un sourire entier et sincère alors que les mots de Penny sont emplis de douceur et d’amour pour son sang. C’est un sentiment qu’elle aimerait pouvoir ressentir elle aussi et à défaut que ce soit le cas, cette vie par procuration lui convient tout aussi bien pour le moment encore. Le récit de sa famille est poignant et même si elle est brève et ne s’attarde pas sur les détails (ce que l’Australienne ne peut que comprendre), cela suffit pour que l’infirmière puisse se faire une idée de ce qu’est sa vie, de ce côté là au moins. Elle ne comprendra jamais les rôles qu’elle joue (oh, l’ironie) et les tapis rouges et plateaux de télévision qu’elle enchaîne, mais lorsque cela touche aux relations familiales alors elle se sent bien plus à même de le faire. C’est ironique quand on sait que de son côté elle n’a jamais assumé sa propre famille ni ses actions et a toujours préféré tenir le rôle d’une autre. Quand tout n’est qu’officieux, pourtant, on ne dit pas “actrice” mais “menteuse”.

Se jugeant trop intrusive, elle s’excuse alors que, finalement, Penny ne semble pas lui en vouloir de quoi que ce soit - au grand soulagement de la Blanche Neige. « Pour une fois que je m'intéresse aux questions qu'on me pose » Lily esquisse un rire qui se veut presque gêné. Peut être qu’elle a raté sa reconversion après avoir été pharmacienne ; elle aurait dû opter pour le journalisme plutôt que la pédiatrie. Des deux, pourtant, un seul métier lui donne l’envie de se lever chaque matin pour aller travailler ou aider dans les différentes associations. Penny le comprend sans doute mieux que personne avec qui elle partage le Royaume Enchanté. La brune n’a jamais connu une passion particulière pour les dessins animés ou le monde qui les entoure mais s’il suffit d’enfiler une robe pour gagner un sourire de la part d’enfants alors elle n’a même pas pris la peine d’hésiter. « Et toi? Tu as des frères et sœurs? » Elle en a eu un pendant quelques mois, quand il a adopté une bonne conduite. Depuis leur rencontre avec Sid, elle a décidé que le retour aux bonnes vieilles habitudes était le meilleur à faire. Désormais le mensonge n’est même plus forcé, elle n’a qu’à sourire et la regarder droit dans les yeux sans sembler accentuer quoi que ce soit. “Non, malheureusement.” Le mensonge devient une vérité, la vérité devient un mensonge. Elle ne sait plus ce qui est quoi, cela ne lui importe plus. Il est le premier à avoir décidé de quitter sa famille, aujourd’hui elle se contente simplement de faire ce qu’il n’a jamais eu le courage de faire : l’acter par des paroles.

Un sourire et le sujet est clos. “J’enverrai un mot aux journalistes pour qu’ils te parlent d’autre chose que de tes secrets healthy.” Sans doute ne voudrait-elle pas s’ouvrir autant à propos de sa famille en public mais pour faire connaître l’autisme au plus grand monde, par contre, Lily ne doute pas qu’elle réponde présente. Quoi qu’il en soit, tout est bien plus changé sur le sujet d’une simple boutade plutôt que quoi que ce soit de sérieux. Elle n’interfèrera jamais dans sa vie.

« Est-ce que je devrais savoir quelque chose avant qu’on commence? » “T’es une magnifique Ariel. Et c’est l’heure d’y aller.”

Elle a toujours son sourire rassurant, Lily. Maternel. Les derniers mots sont lancés dans le but de rassurer la jeune femme une ultime fois alors qu’en face, Blanche Neige ne doute nullement de ses capacités à être une parfaite princesse. Elles passent une porte, une autre, et voilà que tous les regards émerveillés de petits êtres hauts comme trois pommes se remplissent de milliers d’étoiles. Ils lèvent leurs têtes vers elles, oubliant au passage de fermer la bouche pour la plupart d’entre eux. “J’ai ramené une amie avec moi aujourd’hui. On va tous ensemble souhaiter la bienvenue à Ariel, d’accord ?” Sa voix a changé maintenant que le public ne se compose plus exclusivement que d’enfants et que beaucoup tirent sur sa robe pour demander un entretien privé avec la princesse qu’elle est, le symbole qu’elle représente. Ariel a le droit à son accueil chaleureux sous les remarques étonnées et émerveillées des enfants, heureux de découvrir en chair et en os une nouvelle de leurs idoles. Des petites mains avides de nouvelles histoires l’emmènent d’un côté quand d’autres ont décidé finalement préférer la longue chevelure rousse de la sirène, celle-là même qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de toucher.

@lily mcgrath
- - - - - - - - -

« Non, malheureusement. » Tu te demandes comment ça a du être, de grandir toute seule. Tu peux comprendre, ne serait-ce qu’en partie parce que tu avais presque dix ans lorsque ton frère est né. Tu as été le centre de l’univers de tes parents pendant si longtemps, mais une fois qu’il est arrivé David, il a su changer la donne de toutes les façons possibles. Fort heureusement, t’as su t’y faire rapidement. T’avais tellement rêvé longtemps de devenir grande sœur. Tu voulais jouer ce rôle à la perfection, même si c’était loin d’être le rôle que tu t’imaginais depuis si longtemps dans ta tête. T’as jamais eu les interactions normales qui existent entre un frère et une sœur. Tu t’es jamais chicanée avec ton frère à savoir qui allait avoir le dernier morceau de gâteau. T’as jamais partagé des secrets avec lui tard le soir quand vos parents vous croyaient endormis. C’était ta réalité et si la plupart du temps, tu vivais bien avec cette dernière, tu ne pouvais t’empêcher de te demander parfois ce qui c’était, que de grandir dans une famille normale. Mais tu réalises bien vite qu’il n’y a pas de normal, pas vraiment du moins alors que tu penses à tous les enfants qui sont ici. Des enfants qui vivent des semaines durant, parfois même des mois à l’hôpital sans repos, à se battre contre les différentes maladies qui ravagent leurs petits corps fragiles. Ça non plus, ça n’a rien de normal et pourtant, tu le sais sans même les avoir vu encore que l’étage est plein et ça t’arrache un pincement au cœur. Tu veux faire la différence, ne serait-ce que pour une heure, à ses gamins qui s’accrochent et continuent de croire aux princesses et tout autres personnages féeriques. Et t’allais faire tout en ton possible pour garder le rêve bien vivant. « J’enverrai un mot aux journalistes pour qu’ils te parlent d’autre chose que de tes secrets healthy. » Ça te fait rire. Surtout que tu fais rien de bien différent que ce que le monde connaît déjà pour rester en forme. À la limite, tu peux gérer avec les articles sur les secrets sacrés de ta shape. Mais tu vivrais mieux sans les abus constants sur ta vie privée. « C’est pas là que sont mes meilleurs secrets. » que tu finis par rajouter avec petit air espiègle.

« T’es une magnifique Ariel. Et c’est l’heure d’y aller. » C’est pas tout à fait les mots que tu espérais entendre, mais tu oses croire que c’est ceux que tu avais besoin d’entendre alors que vous sortez finalement du petit local, toutes les deux parfaitement parfaites dans vos costumes de princesses et ce n’est pas long avant que les regards ne se tournent vers vous. Les sourires et les petits sons qui sortent de leurs bouches te donnent le petit boost dont tu avais besoin pour finalement complètement t’immiscer dans la peau de la sirène à la crinière de feu. L’heure qui suit file sous tes yeux sans même que tu ne le réalises. Tout se passe bien alors que les enfants passent d’une princesse à l’autre, écoute les histoires avec une attention sans pareil, pose les questions les plus farfelues qui soient que tu t’es assurée de répondre avec le plus de justesse possible. Ils ont même réussi à te faire chanter — chose que tu avais pourtant promis de ne pas faire — et personne ne semble avoir pris conscience que tu chantes horriblement mal; sauf peut-être Lily qui n’a rien dit, du moins devant les enfants. T’es d’ailleurs drôlement contente qu’elle est replacée ta perruque avant le début de la performance, vu le nombre de petites mains qui ont touché et brosser les long cheveux rouges d’Ariel. Tu te sens étrangement épuisée une fois l’heure terminée, mais aussi incroyablement sereine. Une fois dans le local à nouveau, tu enlèves la perruque avant de te tourner vers Lily qui elle aussi s’occupe déjà d’enlever différents morceaux de son costume. « Wow. Juste wow. » Tu ne savais pas vraiment à quoi t’attendre avant d’y être mais tu ne regrettes vraiment pas. C’était en le genre de moment qui te permettait de renouer avec ta profession, bien plus qu’une séance photo ou une soirée sur le tapis rouge pouvait le faire. Exactement ce dont tu avais de besoin en ce moment. « J’arrive pas à croire qu’ils aient réussi à me convaincre de chanter. Désolée d’ailleurs. » Tu rigoles, tu espères seulement ne pas l’avoir trop déconcentrée avec ta voix peu mélodieuse. « Tu crois que ça été? » que tu lui demandes finalement. Tu penses que oui. T’as beau être une actrice, il n’en reste pas moins qu’auprès des enfants, c’est elle qui a le plus d’expérience.  

L’heure passe à la vitesse de l’éclair et entre tout ce que Lily a à faire, elle ne se rend réellement pas compte du temps qui s’égraine. Ses rires et son sourire sont les seuls choses qu’elle n’a pas à forcer ni même à jouer : elle est véritablement heureuse dès lors qu’il s’agit de faire ces représentations. Le duo avec Penny est dynamique, avec les autres bénévoles aussi et finalement tout se passe à merveille, comme prévu. Lily est réellement contente que ce soit le cas, autant pour les enfants que pour sa nouvelle amie qu’elle trouvait nerveuse. Après tout, pourtant, ils l’ont sans aucun doute tous été pour leur première représentation. Aujourd’hui encore, ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas toujours un peu de doutes avant de se lancer et finalement oublier la moindre peur. Face aux enfants elles ne sont plus ni Lily ni Penny mais bien Blanche Neige et Ariel, cela contribue à les faire se sentir plus à l’aise. Ce ne sont que pendant ces moments là que la jeune infirmière se voit délestée du moindre de ses mensonges et elle en profite autant que possible. « Wow. Juste wow. » Ce sont exactement les mots qui peuvent résumer ce genre d’instant, finalement. Lily rigole entre deux batailles difficilement gagnées contre les accessoires de son costume alors qu’elle relève brièvement les yeux en direction de sa comparse. Si elle est heureuse et fière d’elle, c’est tout ce qui importe. Les enfants, eux, sont déjà conquis par leur nouvelle princesse adorée.

Du coin de l’oeil la McGrath s’assure que la nouvelle recrue n’a pas besoin d’aide pour enlever sa perruque ou sa robe - ce qui, au début, se résume à un véritable casse tête grandeur nature / parcours du combattant. Elle a pourtant l’air de très bien s’en sortir, au point d’oser se moquer d'elle-même avec humour. « J’arrive pas à croire qu’ils aient réussi à me convaincre de chanter. Désolée d’ailleurs. » Si elle s’excuse, Lily n’en voit pourtant pas le besoin (sans doute parce que ce n’est pas un exercice auquel elle est elle-même habituée) alors elle ne relève pas la chose, se contentant de tout simplement en rire de bon côté. “Ça tombe bien j’avais Beyoncé au téléphone tout à l’heure encore, elle s’inquiétait de la concurrence. Je vais pouvoir la rassurer.” Ce à quoi elle ajoute un clin d’oeil, venant ainsi souligner qu’elle ne fait que rigoler à son tour et que les talents de chanteuse de Penny ne sont certes pas voués à une carrière mondiale mais pourtant pas si désastreux qu’elle pourrait elle même le croire. Bien au contraire, même, elle a su jongler entre les différents rôles (chanteuse, comédienne, danseuse et oreille attentive) avec brio. « Tu crois que ça été? » A cette question-là, Lily ne laisse pas l’ombre d’un doute planer. Elle répond donc aussitôt, s’arrêtant même pour regarder Penny dans les yeux, sérieuse au possible. “T’as été parfaite. Vraiment. Enfiiin sauf quand tu t’es mise à chanter, bien sûr.” Enfiii presque sérieuse, du coup, vous l’aurez compris. Elle ne cherche pas à dramatiser cet instant alors que ce n’est pas la peine. Bien qu’elle soit polie en tout temps, cette fois-ci ce n’est pas que de cela dont il s’agit et la jeune femme tient bien à prouver à Penny qu’elle pense chacun de ses mots. Pour appuyer le tout et marquer son intégration réussie dans la petite compagnie, l’infirmière laisse planer une invitation dont la réponse reste à sa discrétion. “On boit un verre généralement après les séances, tu veux venir ?” Son sourire est chaleureux, sous-entendant par la même occasion qu’elle fait désormais officiellement partie de la famille.

@lily mcgrath
- - - - - - - - -

Si tu avais fait du théâtre en vieillissant, tu savais que ton amour se trouvait vraiment plus devant une caméra que devant une audience. Peut-être que c’était la perfectionniste en toi qui aimait avoir le pouvoir de recommencer autant de fois que nécessaire pour obtenir l’émotion désirée. Peut-être qu’il y avait une subtilité au cinéma qui ne se trouvait pas vraiment au théâtre où tout devait constamment être exagéré. Tu n’aurais réellement su dire ce qui avait fait pencher la balance pour toi, toutes ses années passées mais une chose était certaine: jamais tu ne t’étais préparée pour une expérience comme celle que tu venais de vivre. Les enfants venaient offrir quelque chose qui était bien particulier et surtout bien à eux. Une joie de vivre même dans les moments les plus difficiles de leurs courtes vies et juste ça, ça venait remettre les choses en perspective pour toi. Comme si soudainement, tous les drames qui t’étais tombés dessus cette année ne comparaient tout simplement pas à ce que ces petites boules d’énergie devaient endurer dans leur quotidien. Pourtant, jamais on aurait jamais qu’ils souffraient les enfants, alors que les rires fusaient de partout, les yeux plus brillants que jamais. C’était peut-être triste et pathétique de ta part que tu aies eu besoin de ce wake up call pour comprendre que ce n’était pas la fin pour toi. Oui, c’était difficile. Oui, tu te serais bien passée de tout ça. Mais tu pouvais être résiliente, même que tu devais l’être maintenant que tu avais été mis face à la réalité: ce n’est pas plus beau chez le voisin. Peu importe l’âge que tu as.

« Ça tombe bien, j’avais Beyoncé au téléphone tout à l’heure encore, elle s’inquiétait de la concurrence. Je vais pouvoir la rassurer. » Tu ris de bon cœur alors qu’elle te joint dans tes moqueries et ça ne fait qu’augmenter l’appréciation que tu as déjà pour la jeune femme. T’as un bon feeling à propos de Blanche Neige et t’as envie de croire que si les occasions se multipliaient, elle pourrait sans doute devenir une alliée, Lily. « Je savais pas que t’avais des gros contacts comme ça. » que tu finis par ajouter entre deux rires alors que tu redeviens de plus en plus Penny, laissant les différents morceaux d’Ariel derrière toi. Bientôt la robe et la perruque ne sont plus et tu te sens légère mais lourde aussi de n’être à nouveau que Penny Stringer, un rôle dont tu aimerais parfois te débarrasser aussi facilement qu’en changeant de vêtement ou en enlevant une perruque. « T’as été parfaite. Vraiment. Enfiiin sauf quand tu t’es mise à chanter. » Tu continues de rire de bon cœur. Ça te fait vraiment chaud au cœur de l’entendre. Tu espères qu’elle a vu combien ça t’avait fait du bien à toi, d’être là et de faire ça. « Merci. » que tu lui souffles sincèrement alors que tu ramasses le costume que tu mets dans ton sac, loin de la vue des enfants qui pourraient encore croiser ton regard lors de ta sortie. T’as pas envie qu’ils te reconnaissent comme étant Ariel. Tu veux garder le mystère jusqu’au bout. « On boit un verre généralement après les séances, tu veux venir? » Tu hésites comme tu le fais chaque fois qu’on t’invite à faire quelque chose en public dernièrement. T’as toujours l’impression qu’on te suit ou qu’on parle de toi, même quand c’est pas le cas. Mais ça te tente, de continuer le moment. De rester sur ce petit high de bien-être alors tu finis par hocher positivement de la tête, t’approchant de la brune. « Avec plaisir. » Et juste comme ça, ton intégration est faite. Juste comme ça, t’es une vraie princesse maintenant. Juste comme ça, t’as l’impression d’être encore utile à quelque chose.