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 ichabod #2 + partners in crime

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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptySam 7 Nov 2020 - 14:14

► PARTNERS IN CRIME
@Ichabod Bates & LOU ABERLINE

I know your wheels are turning, got your fire burning I know your heart's as cold as stone You're covered in abuses, dripping with excuses I know you got a lover at home

Amos s’affairait de son côté, et Lou du sien. Après avoir saboté le Club de l’intérieur et en avoir fragilisé la structure, il était temps d’anticiper tous les scénarios de l’après. La chute de Mitchell était proche, si proche que la jeune femme pouvait en perdre le sommeil. Elle avait toujours été la proie facile des insomnies. Reprendre la poudre n’aidait sûrement pas, mais elle se persuadait que cela calmait ses nerfs quand, en réalité, cela ne faisait que taire la douleur laissée par sa dernière conversation avec Finnley. Plus elle s’approchait du but, plus sa vengeance prenait forme, plus le reste du monde semblait s’effondrer doucement et elle avec. Elle n’avait jamais été de nature à avoir les épaules pour tout ceci, non. Elle marchait à l’orgueil et à la colère, et Dieu que ce moteur épuisait son énergie. Attendant Ichabod près de la voiture, Lou renifla le petit monticule de cocaïne qui trônait sur le dos de sa main sous le regard navré de son garde du corps. La présence de Milo à ses côtés s’était faite de plus en plus indispensable, notamment depuis que les menaces à l’encontre de la vie de la jeune femme augmentaient exponentiellement de jour en jour. Les dealers du Club n’avaient pas apprécié de découvrir le cadavre froid d’un des leurs à la porte de leur territoire. Contrairement à l’effet prévu, cela ne les avait pas rallié à la cause de la Ruche, et sans Raelyn pour les tenir dans le rang, les groupuscules se montaient avec des desseins macabres pour la fameuse traîtresse. Ce n’était que le début de la tempête. Prise d’un frisson extatique, Lou ferma les yeux et sentit la brûlure frapper sa cloison nasale comme si des milliers de paillettes de verre s’y glissaient jusqu’à son crâne. Trois de sobriété étaient partis en fumée en un claquement de doigts -un claquement de porte. Finn qui lui tournait le dos, Finn qu’elle avait déçu, trahi à son tour en voulant le protéger. Finn qui avait toujours été le seul à voir ce qui avait de bon en elle, ce qui pouvait être sauvé. Et s’il n’était plus là, alors c’était que tout ceci s’était fané.

La silhouette longiligne d’Ichabod se dessina sur le parking du bowling. C’était ici que Lou lui avait donné rendez-vous pour changer de voiture et prendre celle de Milo, repeinte et couverte de fausses plaques. Elle salua l’ancien Mantha d’un signe de tête, et de la même manière, l’invita à monter à bord, à l’arrière avec elle. “Prêt pour une passionnante nouvelle session de négociations ?” fit-elle en claquant la portière de son côté après s’être glissée sur la banquette. Lorsqu’il était question d’aller rendez visite aux contacts d’Ichabod, la jeune femme aimait qu’il soit à ses côtés. Sa présence était une validation et devait inspirer confiance à ces partenaires qui s’ajoutaient désormais au portefeuille d’alliés de la Ruche. Elle avait noté que l’ancien chef de gang rechignait de moins en moins, lui qui ne voulait pas mettre les pieds dans ces affaires au départ. Mais le monde de l’illégalité avait quelque chose de grisant qu’il était difficile de combattre une fois que l’on avait plongé dedans. La voiture avait démarré, ils étaient en route pour le centre-ville. “Il faut absolument que ce type soit de notre côté, alors dégaine ton air le plus convainquant.” Tout reposait là-dessus. Le gars en question faisait partie de cette rare poignée de magiciens capables de faire disparaître un fugitif d’un claquement de doigts. Planques, nouveaux papiers et billets d’avions ; pour le bon prix, n’importe qui pouvait repartir de zéro. Et c’était exactement ce que Lou cherchait à empêcher. Elle savait qu’à la seconde où le Club s’effondrerait, Strange se tournerait vers l’une de ces personnes pour échapper à la police et à la Ruche. Mais si la Ruche les contrôlait, alors n’importe laquelle de ses planques le mènerait droit dans la gueule du loup. En somme, avant de mettre le feu à la baraque, Lou se chargeait de bloquer les sorties. Et Michell serait fait comme un rat.


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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyMer 11 Nov 2020 - 22:23

Le sentiment est étrange. J’ai toujours été assimilé à des gangs sans ne jamais en avoir envie, pas le moins du monde. Je suis toujours resté bien plus par loyauté que par envie, sans ne jamais m’en plaindre - ou peu. J’ai toujours tout sacrifié pour des gens qui n’ont jamais rien su me rendre, et pourtant je reste incapable de leur en vouloir. L’argent sale me permet aujourd’hui de vivre à peine au dessus de mes moyens et quand bien même, il ne vaut pas toute une vie de sacrifices. Et pourtant même après tout ça et plus de quarante années d’expérience, je fonce une fois de plus dans la gueule du loup, cette fois-ci avec un léger syndrome de Stockholm grandissant. Cette fois-ci, je me surprends moi même à en vouloir plus, parfois. J’ai envie de prendre part à l’évolution de ce groupe, aussi horripilants ses membres puissent-ils parfois être - et Joseph le premier. Le droit de diriger me manque, c’est bien vrai, bien plus que celui de toucher des billets tous les jours sans pouvoir compter leur nombre ou bien de pouvoir voir la forme de nouveaux cachets en exclusivité. Ce ne sont pas des aspects qui m’ont jamais intéressés et ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, même après ce hiatus. Mon but n’est pas de voler la couronne à Lou et bien loin de là, je trouve que l’étiquette de cible humain lui sied bien mieux au teint. De mon côté, c’est plutôt celle de “partenaire” qui me provoque désormais quelques démangeaisons. Je suis bien trop impliqué pour être un simple partenaire ; je risque trop gros aussi.

Ce qu’il y a de bien avec la plus jeune, c’est qu’au moins ni l’un ni l’autre n’avons envie de faire dans la discussion inutile. A son “Prêt pour une passionnante nouvelle session de négociations ?” je me contente de répondre d’un “Je tiens à peine en place, ça ne se voit pas ?” tout aussi détaché, en même temps que je ferme à mon tour la portière de mon côté. Nous n’avons pas de temps à perdre et certainement tout aussi peu d’amabilités à échanger. On ne se voit pas pour parler du bon vieux temps mais bien pour planifier (tenter de, en tout cas) un futur plus ou moins à notre avantage. Si elle pense pouvoir faire s’agenouiller le monde entier face à elle, je reste bien moins certain qu’une telle chose s’apprête à arriver un jour. Je dois au moins avouer que son garde du corps a quelque chose de pratique dès lors qu’il s’agit d’effectuer les tâches ingrates, notamment celle de faire le taxi d’un coin à l’autre de la ville tout en s’assurant que personne n’essaye de nous tuer entre temps. Et dire que pour certain, l’aspect le plus compliqué de leur vie reste de sortir de leur lit au petit matin. Nous on ne désire que de pouvoir y retourner le soir. Personnellement, mon problème récurrent reste que Lou me prenne pour un enfant et surtout qu’elle pense avoir quoi que ce soit à m’apprendre. “Il faut absolument que ce type soit de notre côté, alors dégaine ton air le plus convainquant.” Bien que je reste aussi éloigné que possible de ses plans de vengeance contre Le Club, n’en reste pas moins que je me force à continuer à suivre son affaire et tout ce qui en découle. “Alors ravale tes remarques, ça risque de ne pas rendre le gars de bonne humeur.” Il supportera bien moins bien que moi qu’une femme lui dicte quoi faire, j’en suis déjà assuré. Je ne prendrai pas les devants pour autant mais vais devoir m’assurer que le ton de la discussion ne monte pas trop vite, trop haut. Ce ne sera une bonne chose pour personne. “Tant que tu le brosses dans le sens du poil et que tu le payes au bon moment, il respectera sa part du contrat.” J’ai toujours veillé à me rapprocher de contacts en qui je pouvais avoir confiance malgré toutes choses et j’ai finalement bien fait. Aucun d’eux ne m’a vendu alors que tous ou presque me savaient encore en vie, et aucun ne s’est étonné lorsque j’ai petit à petit repris contact avec, à la demande de Lou. Il en fait partie, et je compte sur la petite cheffe pour ne pas faire voler en éclat des années de confiance. “Je ne te précise pas que respecter ta part du contrat n’est pas négociable, que ce soit pour lui ou les autres.” Je profite de l’instant pour lui rappeler que ce n’est pas sa réputation qui est en jeu mais la mienne avec aussi. Mes yeux passent de Milo à elle, parce qu’ils ne font bien souvent qu’un. Prêt pour une passionnante nouvelle séance de négociations est exactement ce que je me dis alors que son bodyguard arrive presque sur le lieu convenu. Exactement, à un détail près. Ou deux.
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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptySam 21 Nov 2020 - 17:56

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@Ichabod Bates & LOU ABERLINE

I know your wheels are turning, got your fire burning I know your heart's as cold as stone You're covered in abuses, dripping with excuses I know you got a lover at home

“Alors ravale tes remarques, ça risque de ne pas rendre le gars de bonne humeur.” Lou haussa un sourcil ; Ichabod mentionnait-il uniquement l’homme avec qui ils avaient rendez-vous, ou faisait-il également référence à lui-même ? Sûrement un peu des deux, conclut-elle, puisque le brun avait décidé de porter son plus beau masque de rabat-joie pour leur entretien avec son contact. En quoi souligner l’importance des négociations futures était une raison valable pour lui répondre sur ce ton ? Mystère. Il semblait néanmoins que seuls les ex-Mantha croyaient pouvoir s’octroyer ce droit contrairement au reste de la Ruche qui savait quelle était sa place. Offrirait-il le même traitement que celui auquel elle avait droit si elle était elle-même un homme d’âge moyen et non une jeune femme d’un mètre-cinquante ? Elle en doutait. Si Lou décidait de ne pas en tenir rigueur à Ichabod, cela confirmait cependant l’importance de la présence de celui-ci à ces rendez-vous. Tant qu’elle ne s’était pas bâti une crédibilité sans faille, elle avait besoin de la sienne, et cela était l’unique raison pour laquelle elle ne le jeta pas hors de la voiture en marche sur un coup de tête. “Tant que tu le brosses dans le sens du poil et que tu le payes au bon moment, il respectera sa part du contrat.” reprit-il, poussant la paternalisation jusqu’à croire qu’il allait apprendre quoi que ce soit à Lou dans l’art de négocier. La jeune femme savait obtenir ce qu’elle voulait. Elle avait plus d’un tour dans son sac pour atteindre ses objectifs. Elle était parvenue à monter un gang sans les doux conseils d’un Ichabod qui tendait à oublier que l’état actuel de son propre clan n’était pas l’exemple d’une gestion irréprochable. Autant dire qu’aux oreilles de la jeune femme, sa parole vallait peu de choses. “T’as une idée de son prix, ou de ce qui peut le rendre enclin à nous aider ?” demanda-t-elle, puisque son aîné, faute d’un doctorat en marketing pour gangsters, était supposé avoir ce genre d’informations à propos de leur homme. Dans le coffre de la voiture se trouvait du cash et différentes drogues visant à persuader cette personne de tourner le dos à Mitchell s’il faisait appel à lui. Mais dans le cas où ces arguments ne seraient pas suffisants, Lou avait besoin d’en savoir plus sur la corde sensible de son interlocuteur. “Je ne te précise pas que respecter ta part du contrat n’est pas négociable, que ce soit pour lui ou les autres.” Elle ferma les yeux afin de contenir son agacement et pinça l'arrête de son nez entre ses doigts. Bordel de fichus Manthas de merde. “Je sais pas comment tu fais pour être un tel rayon de soleil jour après jour, Bates, vraiment.” Comment était-il parvenu à vivre avec lui-même en ayant l’aigreur d’un sexagénaire ? Pourquoi ne s’était-il pas fait sauter la cervelle après le fiasco de son gang ? “Quoi qu’on dise à mon sujet, je suis quelqu’un qui tient ses promesses.” elle ajouta. Lou avait promis à Joseph de venger les Mantha ; elle le ferait. Elle avait promis à Ichabod que s’il ne filait pas droit, il organiserait l’enterrement de sa mère ? Et elle le ferait s’il ne cessait pas de lui taper sur le système. Le trajet n’aurait su être plus court afin d’empêcher que la banquette arrière ne devienne le théâtre de plus de joutes verbales.

Ils entrèrent dans le night-club, leur rendez-vous étant le passe-droit vis-à-vis de la sécurité à l’entrée de l’établissement puis du carré privé du fond de la salle. Pour Lou, il était définitivement trop tôt dans la soirée pour se trouver dans un endroit pareil, mais avec la piste encore vide ils étaient dans le meilleur créneau pour parler business sans regards curieux et oreilles indiscrètes traînant ici et là. “Jackson ?” L’homme approuva d’un signe de tête et leur indiqua de s’asseoir. “Aberline. Appelle-moi Lou. Voici Milo. Tu connais déjà Ichabod.” On leur proposa à boire, elle demanda une vodka on ice. Jackson était la pièce manquante d’un grand puzzle, et elle devait admettre ressentir une certaine nervosité. Milo refusa un verre. “On m’a déjà briefé à ton sujet. Pas de blabla.” On faisant soit référence aux autres Houdinis de la disparition de fugitif, soit à Ichabod, la jeune femme jeta un coup d’oeil furtif à son associé pour déterminer laquelle de ces deux options étaient la bonne. “Qu’est-ce que tu offres ?” Milo, sachant quand jouer son rôle, présenta un sac de sport plus fourré de billets qu’une dinde de Noël. On pouvait presque en deviner l’odeur au moment où il déroula la fermeture éclair pour en donner un aperçu. Lou, elle, fit glisser une enveloppe sur la table jusqu’à Jackson. “C’est un premier paiement. En échange, la seule chose que je demande c’est que tu envoies Strange à l’adresse qui est là-dedans s’il fait appel à tes services pour se planquer.” L’adresse n’avait aucune signification particulière, et peut-être que Lou était passée à côté de l’occasion de faire dans le symbolisme. Cependant, elle avait opté pour un endroit tout à fait banal, ne pouvant prendre le risque que Mitchell reconnaisse les lieux et tourne les talons aussi sec en sentant le piège se refermer. “Et pourquoi Mitchell Strange aurait besoin de se planquer ? - C’est pas une info qui fait partie du deal.” Elle eut un sourire pincé et porta son verre à ses lèvres. “Tu recevras un second sac uniquement s’il t’appelle et que tu me préviens dans la seconde. -Et s’il appelle quelqu’un d’autre ?” Elle haussa les épaules et papillonna des yeux, narquoise comme tout “Alors c’est que t’es pas assez bon dans ton job à ses yeux et t’aurais pas mérité le reste de l’argent de toute manière.” Bizarrement, le fameux Jackson ne sembla pas apprécier la boutade. D’un mouvement ferme, il déposa une arme à feu sur la table. Son silence témoignait de l'offense, son regard s’était assombri. “Hé, chill, je rigole.” Lou leva ses deux mains en l’air avec un petit rire. Peut-être y avait-il encore une ou deux choses qu’elle pouvait apprendre sur les négociations, au final.


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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptySam 21 Nov 2020 - 18:57

Je sais qu’elle me supporte simplement parce qu’elle a besoin de moi et qu’une fois que je lui aurai donné tout ce que je peux lui apporter alors mes jours dans la Ruche (ou en tant que satellite de cette dernière, peu importe) seront dès lors comptés. Pourtant, je n’en fais pas ma priorité pour le moment encore. D’ici là, beaucoup de choses ont le temps de changer et notamment Mitchell a tout le loisir de se faire renvoyer de son piédestal sur lequel il siège injustement depuis de bien trop longues années. Peu importe le camp ou les ambitions de chacun, on s’accorde tous sur ce sujet, de manière plus ou moins évidente. Le voir choir ne sera en rien une mauvaise nouvelle pour moi - et sans doute pas une bonne non plus mais si au moins cela pour faire plaisir à Lou pour qu’elle calme ses ardeurs de petite cheffe alors cela vaut la peine d’essayer. “T’as une idée de son prix, ou de ce qui peut le rendre enclin à nous aider ?” Je hoche de la négative. Je ne suis plus dans le milieu depuis trop longtemps, les prix ont eu le temps de doubler comme de se diviser par deux sans que je ne sois tenu au courant. Mon aide a ses limites, elle le savait bien avant de me demander d’intervenir dans ses affaires. “Je sais pas comment tu fais pour être un tel rayon de soleil jour après jour, Bates, vraiment.” A cela je réponds par le plus grand et le plus faux des sourires, de ceux qui feraient pâlir n’importe quelle personne habituée à mon éternelle absence d’émotions. Mes yeux papillonnent en silence. C’est d’un ridicule, l’hôpital lui même qui se fout de la charité. On n’est pas là pour faire dans le social, je ne compte donc pas perdre mon temps à faire comme si. On fait ce deal, on repart, chacun retourne à sa vie. Jusqu’à la prochaine. Pas de courbettes, pas de niaiseries, et tant pis si elle a l’impression de parler à une statue de marbre. Cela m’arrange bien. “Quoi qu’on dise à mon sujet, je suis quelqu’un qui tient ses promesses.” Je reprends mon attitude impassible, les yeux posés sur la route face à nous. “Bien. C’est tout ce qui compte.” Je ne lui fais pas une tirade sur tous les enjeux qui découlent de cela. Cette fois-ci, elle finirait vraiment par me jeter de la voiture et ce n’est pas dans mes propres plans de la journée. S’en tenir à une leçon de morale par jour est déjà un ratio qui joue avec le feu.

Je me fonds bien moins facilement à l’intérieur du night club et même Milo et son sac de sport semblent passer plus inaperçu. Il faut croire que certaines choses ne changeront jamais, tant et si bien que je me contente de sonder la foule pour m’assurer ne pas foncer droit dans la gueule du loup. En quelques années beaucoup de choses peuvent changer et la confiance de mes contacts se perdre. C’est, pour une fois, une chose que je n’ai pas pris le temps de porter à la connaissance d’Aberline mais puisqu’elle insiste sur le fait qu’elle ne soit pas née de la dernière pluie alors j’imagine qu’elle doit s’en douter. La négociation n’est pas une science exacte. Ca au moins, cela ne change pas selon l’année dans laquelle on se trouve ou celle dont on parle. “Jackson ?” Je lui adresse un salut en hochant à peine de la tête, préférant toujours laisser Lou s’occuper de son business comme elle l’entend et débuter les négociations. “Aberline. Appelle-moi Lou. Voici Milo. Tu connais déjà Ichabod.” Un verre refusé de la part de Milo et un autre de la mienne, nous voilà partis dans une guerre d’egos - c’est toujours une guerre d’egos. Au fil des mots et d’autres, j’observe l’air implacable d’un Milo à jamais muet, les traits juvéniles d’une Lou qui ne cesse de vouloir s’en débarrasser et ceux tirés d’un Jackson qui ne semble pas totalement à l’aise. Il a l’oeil vif et tout de tendu, ce qui n’est en rien une bonne nouvelle pour nous. Cela ne s’arrange évidemment pas lorsque la reine des abeilles juge utile de faire dans le comique ; est ce que j’aurais dû préciser que Jackson est autant un soleil que je le suis ? Maintenant qu’on en parle, oui, sans doute. “Et s’il appelle quelqu’un d’autre ?” - “Alors c’est que t’es pas assez bon dans ton job à ses yeux et t’aurais pas mérité le reste de l’argent de toute manière.” Je souffle en même temps que le métal de l’arme claque à peine contre le bois de la table. Foutue Lou. “Hé, chill, je rigole.” Il a encore sa mai sur la gâchette et ne semble pas enclin à trouver les blagues de notre cadette amusante. Sur ça au moins, je ne peux que le comprendre.

J’entre enfin dans le jeu en posant ma main devant le canon de l’arme et le repoussant doucement en sa direction. Le geste est assez lent pour ne pas le surprendre ou qu’il puisse penser que je cherche à lui voler son précieux jouet. Je ne suis pas là pour mettre de l’huile sur le feu. “Tu es le meilleur. On sait qu’il fera appel à toi au moment venu.” Brosser dans le sens du poil, c’est toujours ce que la personne en face veut entendre. Peu importe ce dont il est question, il suffit de doser les compliments pour obtenir ce que l’on désire. Jackson n’a pas besoin qu’on lui cire les pompes au passage, simplement de savoir qu’on le respecte un minimum - et ça c’est pour toi, Lou. “Tu as le premier paiement dès maintenant. S’il ne t’appelle pas alors tu auras gagné de l’argent facile.” Et nous, on en aura perdu de manière tout aussi rapide. Pourtant je crois autant que Lou qu’il fera appel à l’homme que nous avons face à nous, parce que c’est ce que ferait n’importe qui à sa place, sans jamais se douter que le plan va jusqu’à lui avoir fermé toutes les issues de secours possibles. “C’est quoi l’arnaque ?” Je continue de me poser la même question au sujet de mon arrivée dans La Ruche mais tant que les jours passent et que je reste avec trois membres intactes, je me contente de cela. On n’est pas le genre de personnes qui peuvent faire des plans sur vingt ans, de toute façon. “Est ce qu’on a l’air de vouloir t’arnaquer ?” Est ce que Lou aurait osé jouer de ses blagues si jamais elle voulait nuire à Jackson et non pas à Mitchell ? Sans doute que oui. Quand bien même. Pour ma part je ne me serais pas associé à cette négociation si j’avais eu vent d’une arnaque contre mon contact. “Tu sais que j’ai des comptes à régler avec Mitchell.” Les raisons de Lou doivent rester secrètes et les miennes, bien que fausses, peuvent servir d’alibi pour la Ruche toute entière. Je n’ai pas de ressenti particulier pour le Strange quand bien même il est le seul coupable de la mort de vingt de mes hommes (oh, le coeur de pierre du rayon de soleil fait un retour remarqué) mais continuer de croire une telle chose peut nous aider à avancer et éviter de tuer Lou, ce sera une bonne chose. Si cela peut aussi éviter à son gorille de garde du corps de servir d’autre chose que de porteur, ce sera aussi une excellente chose.
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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyDim 13 Déc 2020 - 16:21

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@Ichabod Bates & LOU ABERLINE

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Dans son expression et sa gestuelle, il était évident que Lou ne prenait nullement au sérieux les menaces de l’homme face à elle. En ce qui concernait les menaces de mort de ce genre, la jeune femme avait croisé plus de dégonflés que de personnes allant jusqu’au bout de leur idée, et Jackson ne cherchait à toute évidence qu’à lui faire réviser son ton plus qu’à tâcher le mur de sa cervelle. Alors, détendue comme tout, la brune baissa finalement ses mains en battant des paupières, laissant Ichabod rappeler son contact à la raison. “Tu es le meilleur. On sait qu’il fera appel à toi au moment venu.” Bates, t’as de la merde entre les dents à force de lui lécher la raie, songeait-elle. “Tout comme il dit.” dit-elle plutôt en pointant son associé d’un signe de tête désinvolte. Elle avait toujours voulu savoir si la technique du bon et du mauvais flic fonctionnait hors des murs d’un poste de police, et Ichabod remplissait parfaitement son rôle. L’attention de Jackson s’était éloignée de son arme. “Tu as le premier paiement dès maintenant. S’il ne t’appelle pas alors tu auras gagné de l’argent facile. - C’est quoi l’arnaque ? - Est ce qu’on a l’air de vouloir t’arnaquer ?” Dans un monde parfait, ce gros sac plein de cash ferait taire toute interrogation et les choses seraient simples. Mais le genre de service qu’attendait la Ruche méritait des négociations plus serrées que celles entre deux enfants jouant à la marchande. “Tu sais que j’ai des comptes à régler avec Mitchell.” renchérit Ichabod. Du coin des yeux, Lou tenta de détailler son expression. A quoi ressemblait-il lorsqu’il manipulait quelqu’un aussi outrageusement ? A la plus grande surprise de la jeune femme, les Manthas survivants qu’elle avait recrutés n’avaient aucun intérêt pour la vengeance. Leur famille était détruite, six pieds sous terre, et chacun ne pensait qu’à retrouver une petite vie bien rangée. Ils étaient une énigme à ses yeux.

“J’ai entendu parler de toi.” reprit Jackson dont le son de la voix fit légèrement sursauter Lou aux prises avec ses pensées. Elle avait parfaitement conscience de ce dont il faisait référence. Sa fameuse “trahison” avait forgé la réputation qui la précédait, ce qui avait été malheureux dans le passé. Désormais, la jeune femme avait décidé d’inverser la tendance et d’user de cette réputation à son avantage ; elle était la seule personne au monde à avoir envoyé Mitchell derrière les barreaux. Cela la mettait en pole position pour l’arracher à son trône de nouveau. “Tu veux finir le travail, c’est ça ? - Peut-être.” Elle haussa les épaules, laissant planer cette confirmation à demi-mot. Désormais leurs intentions étaient claires, et cette information de valeur s’ajoutait désormais au sac de billets. Avantage côté Jackson. “Si je vous livre Strange, je fous la clé sous la porte. Personne fera appel aux services d’une balance.” Lou était la mieux placée pour le savoir. On avait attenté à sa vie plus d’une fois dès le lendemain de l’emprisonnement de Mitchell. Elle avait été traitée comme une moins que rien durant des années, et son estime d’elle-même ne volait pas plus haut. Jamais la jeune femme ne voudrait-elle mettre quelqu’un dans la même position que celle qu’elle avait vécu, et dont elle avait réchappé par miracle. “On sait que ce qu’on te demande va te mettre dans une position difficile après, fit-elle en se penchant vers l’avant au-dessus de la table, le regard franc et sérieux. La confiance, la discrétion, c’est ton fond de commerce. T’es droit dans tes bottes et je respecte ça. C’est pour ça qu’on t’offre une belle somme dès le départ, et que tu seras généreusement dédommagé après. Tu auras aussi notre protection. Les vieux potes de Milo dans la police s’assureront qu’il t’arrive pas une tuile en représailles.” Le rouquin à ses côtés acquiesça en silence. Ses contacts au sein des forces de l’ordre étaient un avantage non négligeable. Eux les premiers rêvaient de coffrer Strange à nouveau. Lou, elle, n’avait pas l’intention de leur laisser autre chose qu’un cadavre de mafieux déchu. “Je t’assure qu’il y a plus de gens dans Brisbane qui veulent Mitchell hors des rues que tu peux le croire. Il est terminé et il ne manquera à personne. Tu peux être un élément déterminant, et avoir toute la reconnaissance qui va avec, ou tu peux être le looser qui va planquer un lâche qui ne mérite plus la loyauté de qui que ce soit. Te trompe pas de camp.” Elle conclut en se laissant retomber au fond de son siège. Le discours était rodé, toujours prononcé avec la même ferveur -car elle y croyait dur comme fer. Elle en avait fait le but de sa vie, la raison pour laquelle elle était prête à y rester. Sa mission.

Au dehors, ce qu’il restait de lumière du jour éblouit Lou le temps qu’elle visse ses lunettes de soleil sur son nez. Elle dégaina son paquet de cigarettes et en alluma une au bord de ses lèvres. Qu’importe l’issue de l’entretien, ils étaient plus légers d'un sac de thunes. Milo était déjà de retour derrière le volant en attendant que la jeune femme termine sa barrette de tabac. “That went well.”


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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyJeu 24 Déc 2020 - 8:35

Se venger de Mitchell n’est pas une raison parmi lesquelles j’ai accepté (lol) de suivre Lou dans toute cette histoire. J’aurais pu (dû ?) avoir un tel ressentiment contre le chef du Club mais force est de constater que savoir comment il occupe ses jours est bien le cadet de mes soucis. Qu’il profite du soleil de la côte ou croupisse au fond d’une cellule ne me regarde pas mais je sais à quel point cela a de l’importance pour la jeune femme farouche, elle qui ne vit que pour sa vengeance. Ce n’est pas la chose en tant que tel qui m’étonne, loin de là, mais je ne cesse de me question sur l’après. Elle ne vit que pour voir la roue tourner et dont tous les rêves de grandeurs ne sont basés que sur ce besoin. Qu’adviendra-t-il d’elle - et de nous - lorsqu’elle aura eu ce qu’elle voulait ? Mon point de vue n’est pas biaisé par le fait que je sois dans la Ruche, je la pense sincèrement capable d’avoir le dessus sur Mitchell ; et c’est justement ça qui pourrait finalement me faire davantage peur plutôt que me ravir.

Aussitôt la crise évitée, je préfère retourner dans l’ombre de cet accord. Bien que je souhaite davantage prendre part aux décisions de la Ruche, j’ai toujours l’impression de ne finalement pas appartenir à son monde. Tout ce que je désire, c’est savoir où Lou nous mène et à quel point on risque tous de se brûler les ailes. Elle a de belles et grandes idées, elle a les contacts allant avec, elle a une renommée de petite chose fragile qui lui permet de prendre tout le monde de court. Et tout ça, justement, elle ne le sait que trop bien. Trop pour se rappeler qu’elle est humaine et que son chien de garde a beau savoir se la fermer et tenir son rôle, n’en reste pas moins qu’elle n’est pas à l’abri d’un jour tomber sur plus fort qu’elle. Lorsqu’elle aura lancé la menace de trop ou lorsqu’elle aura joué à sa madame-je-sais-tout avec la mauvaise personne, la chute sera douloureuse - si ce n’est mortelle. Qu’elle profite de la vie autant que Mitchell jouit du soleil puisque je pense que ce sont deux choses vouées à prendre fin abruptement, sans crier gare.

Miraculeusement, elle parvient au moins à ne pas l’énerver à nouveau pour qu’il dégaine une fois de plus son arme sur la table. Elle a su le rassurer sur l’issue de son plan, c’est ce qui l’a sauvé et qui a sûrement assuré qu’il nous rejoigne. Les mots n’ont pas été prononcés mais puisque je n’avais plus comme rôle que d’écouter et d’observer, c’est la conclusion à laquelle j’en viens. Après tout, s’il avait voulu l’argent sans la vipère allant avec, il aurait mis fin à l’interview d’une balle dans la tête de Lou. Aussi rapide Milo puisse-t-il être, il le sera toujours moins qu’une arme à feu. La seconde balle aurait été pour lui, et sans doute que j’aurais pu avoir le droit à la troisième. Quelle chance. L’avantage de n’avoir qu’un bras sur deux, c’est que tout le monde se doute que je ne risque pas d’être le plus gros ennemi lors d’un affrontement. “That went well.” Elle est fière, je le suis beaucoup moins. Finalement, cela ne change pas de d’habitude. “Mignon, ton discours. Tu l’as répété devant le miroir ?” Le but aujourd’hui était de conclure le deal sans se faire tuer et pour ça au moins, je m’estime heureux qu’on y soit arrivés. Son chien de garde déjà prêt à filer, je préfère prendre le temps de rester dehors le temps pour elle de fumer sa cigarette, et pour moi d’enfin me demande où est ce que j’ai foutu les pieds. Il serait temps. “Tu te donnes du mal pour un gars que t’aurais pu faire assassiner il y a longtemps.” Ç'aurait été difficile de trouver quelqu’un pour s’en prendre au Strange mais tout a un prix, même la mort. Pourtant, je n’ai pas besoin de la questionner à ce sujet pour savoir qu’elle préfère le détrôner et tout lui voler plutôt que de lui offrir une fin bien trop rapide et compatissante. La mort serait un trop beau cadeau. “Je devrais t’accompagner pour les prochaines négociations. Non pas que je doute de ta capacité à mettre en rogne mes contacts, mais je pense qu’on aurait tous à y gagner.” Ce n’est pas une question, en réalité. Force est de constater que le monde de la drogue n’est plus aussi horrible qu’il l’était dans mes souvenirs et quitte à y être mêlé, autant que je puisse être moindrement maître de mon Destin. J’ai besoin de savoir ce qu’elle fait de nos vies, autant qu’elle continue d’avoir besoin de mes précieux contacts de ci de là. Ils étaient fidèles à moi bien avant de l’être à elle, et si je ne doute pas de l’aspect volatile de la loyauté de beaucoup, je sais que certains ne risquent pas de changer d’avis avant bien longtemps. J’ai besoin qu’elle fasse au moins semblant de me faire confiance pour qu’à mon tour, je puisse leur assurer qu’ils peuvent croire en elle - s’ils n’ont pas une mère en hospice, ça devrait le faire.
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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyLun 11 Jan 2021 - 0:31

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Elle aurait peut-être pu se retrouver avec une balle dans l'épaule juste pour avoir offensé ce cher Jackson, et Lou en riait encore comme une gosse sortie d'un manège à sensations fortes. Elle avait bien trop compris que les menaces étaient rarement suivies d'actions concrètes pour prendre les grands airs machos de qui que ce soit au sérieux. Elle souriait, oui, de retour au grand air et de la fumée de tabac plein les poumons, incrédule et irrévérencieuse vis-à-vis de tous les risques qu'elle prenait et toutes les personnes qu'elle emportait par le fond avec elle. Seule la victoire importait, et la jeune femme venait de faire un pas supplémentaire dans cette direction. “Mignon, ton discours. Tu l’as répété devant le miroir ?” balançait Ichabod cyniquement, ce qui lui arracha un petit rire. Le fait était qu'à force d'enrôler du monde avec ces arguments, le speech s'était rodé. Elle n'avait pas eu besoin de s'exercer avant, elle avait la force de sa sincérité brute de son côté, sa détermination palpable pour donner du poids à ses mots et convaincre ses interlocuteurs -pour ceux qui étaient sensibles à sa cause. Mais ces paroles devenaient presque un extrait de flyer pour une retraite spirituelle, alors elle aurait aussi bien pu se donner la réplique dans la glace. "Pourquoi ? Ça t'as convaincu aussi ?" elle rétorqua, piquante. Bates n'était pas présent de son plein gré et Lou ne se berçait pas de l'illusion qu'il avait appris à apprécier sa compagnie autant qu'elle appréciait la sienne. Pourtant, elle préférerait amplement ne pas se sentir obligée de menacer une vieille femme pour s'assurer que l'ancien Mantha était de son côté. Elle était entourée, mais les véritables alliés dans sa vendetta se comptaient sur les doigts d'une main. "Tu te donnes du mal pour un gars que t’aurais pu faire assassiner il y a longtemps.” Sauf que ce n'était pas comme ça que les choses fonctionnaient entre elle et Mitchell. Rien n'était aussi simple. Ils se le devaient bien. "Mais ça serait pas aussi drôle sinon." La brunette dodelinait de la tête, comme si tout ceci était un jeu. Cependant personne ne prenait les enjeux de cette guerre plus au sérieux qu'elle. C'était une question de vie ou de mort. Elle en avait fait sa raison d'être. "Strange est à moi. Personne d'autre lui collera une balle dans la tête. C'est pour ça." elle ajouta en reprenant son sérieux. Hors de question d'offrir pareille satisfaction à un tueur à gages qu'elle devrait payer grassement pour un travail qu'elle désirait effectuer elle-même plus que tout au monde. Ils avaient un trop lourd passif pour s'insulter en envoyant le premier quidam venu aller assassiner l'autre comme s'il n'était pas grand-chose. Non, Lou voulait plonger son regard dans celui de son ancien boss et amant lorsqu'elle lui dirait qu'elle avait gagné, juste avant de presser la détente. Les choses se dérouleraient ainsi et pas autrement. “Je devrais t’accompagner pour les prochaines négociations, reprit Ichabod. Non pas que je doute de ta capacité à mettre en rogne mes contacts, mais je pense qu’on aurait tous à y gagner.” L'australienne souffla un nuage grisâtre en toisant le brun de bas en haut. Elle n'avait pas besoin d'une baby-sitter. À ses yeux la présence d'Ichabod relevait de l'ornemental, un peu comme le logo AIG sur le maillot des All Blacks ; un sponsoring tacite ayant uniquement pour but de lui conférer de la crédibilité autour de tables comme celles qu'ils venaient de quitter. C'était ce qu'elle gagnait de leur accord et cela avait été limpide dès le départ. "Qu'est-ce qu'il y a à gagner pour toi ?" elle demanda en revanche, puisqu'il n'avait pas eu le luxe du choix jusqu'à présent s'il tenait à sa tendre génitrice, mais que son discours n'était pas celui d'une marionnette traînée à ces négociations bon gré mal gré. En somme, Lou était intriguée. "Toutes ces émotions m'ont filé la dalle. Ça te dit des pancakes ?" lança-t-elle en abandonnant sa cigarette par terre avant de l'écraser sous son talon. Sans attendre, elle se glissa à l'arrière de la voiture. Elle avait ses habitudes, son adresse de prédilection, et Sol connaissait le chemin.


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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyLun 1 Fév 2021 - 1:34

Les reproches vont de pair avec mon éternelle attitude paternaliste, pour ne pas dire moralisatrice. J’imagine que les deux vont de pair, toujours bien malgré moi alors que je suis bien soulagé de ne pas avoir mon propre sang coulant dans les veines de la Aberline. Elle a ma fidélité, mais tout s’arrête là et rien n’ira jamais plus loin, pas alors qu’elle a basé notre entente sur des menaces planant sur ma mère. "Pourquoi ? Ça t'as convaincu aussi ?" A ses yeux, tout se résume à convaincre et persuader le plus de monde possible, bien sûr. Je ne prends même pas la peine de feindre l’étonnement et me contente de répondre sur le même et éternel ton détaché. “Non, j’ai eu droit à de bien meilleurs arguments de ta part.” Des arguments qui ne contenaient ni argent ni esprit de vengeance, parce qu’elle a rapidement compris que je n’étais animé ni par l’un ni par l’autre. Je ne précise pas lesquels ils sont puisqu’elle sait bien mieux que personne de quoi est fait le boulet accroché à ma cheville - ironiquement, elle ne peut au moins pas me mettre de menottes.

Naturellement, je la questionne donc sur l’étrange façon qu’elle a de vouloir mettre en place sa vengeance contre le chef de gang adverse. “Mais ça serait pas aussi drôle sinon." Rien de tout ceci n’est drôle à mes yeux mais ce n’est qu’un énième point de friction entre nous deux. J’imagine qu’on a tous perdu le compte. Elle prend le temps de m’expliquer les raisons de sa lente et douloureuse Vendetta contre le Strange mais je ne mime même pas un quelconque intérêt pour cette dernière. Elle rassemble des abeilles partout où elle peut les trouver dans le simple but de pouvoir un jour obtenir vengeance ; et après ? Qu’adviendra-t-il de cette équipe de bras cassés et de tout ce qu’elle est en train de construire ? Je sais que la menace contre ma mère est à durée limitée et qu’un jour elle ne pourra plus l’utiliser pour peser contre moi, c’est donc pour moi le moment idéal pour avancer quelques pions à mon tour. Je n’ai certes pas un grand ego, mais je suis loin de me considérer au même niveau que les autres membres de la Ruche et ce n’est pas une situation qui est faite pour durer. "Qu'est-ce qu'il y a à gagner pour toi ?" La fumée blanche de sa cigarette s’élève doucement, en même temps qu’un sourire de ma part. Faible sourire, précisons-le tout de même. “Je n’ai rien à y perdre.” Elle tient entre ses griffes ce qu’elle peut avoir à sa portée et je sais qu’elle a besoin de garder ma génitrice en vie pour m’avoir à ses côtés ; tout comme je sais qu’une défection de ma part rimerait avec une mort soudaine dans le centre spécialisé en bordure de la ville. Ce n’est pas ce avec quoi j’ai envie de jouer et je ne peux pas me risquer à avancer sur cette dangereuse ligne plus longtemps encore. Ce monde n’est pas celui dans lequel j’ai choisi de vivre mais ce n’est pas pour autant que je vais continuer de m’y laisser traîner. Si cette année rime avec un retour pour moi auprès de la drogue, alors j’y prendrai pleinement part ; je m’en rends enfin compte.

Lou, elle, ne semble pas voir les choses de la même manière. "Toutes ces émotions m'ont filé la dalle. Ça te dit des pancakes ?" - “Non, mais on doit parler.” Ilaria adorait les pancakes, avant. Moi aussi. Avant. Pour aujourd’hui, je me contente de glisser à mon tour à l’arrière du véhicule pour me laisser conduire par Solas tout en faisant semblant de lui faire confiance. Ceux qui entendent tout mais ne disent rien ne sont jamais des personnes de confiance. “Ce petit jeu n’est pas viable à long terme.” Et moi je me moque de ses pancakes et je me moque de savoir où est ce que la voiture nous mène réellement. Elle a obtenu ce qu’elle voulait pour aujourd’hui, c’est donc à mon tour de demander mon dû. J’ai perdu l’habitude de m’adapter aux autres pour obtenir une part du gâteau, ceci dit, et tout est rouillé. “Ils finiront par se douter que quelque chose cloche.” Si je ne suis là que pour sourire en arrière-plan le jour des négociations et absent tout le reste du temps. Ce n’est pas comme ça que je fonctionnais à l’époque et si cela ne tenait qu’à moi, ce n’est pas comme ça que je voudrais fonctionner aujourd’hui non plus. “Je ne veux pas ta couronne ni ta vengeance. J’appuie une fois de plus ce qui me semble être une évidence : nous ne sommes pas animés par les mêmes intentions. “Mais de nous deux, je suis le seul à bien connaître l’exercice.” S’occuper des amis comme des ennemis, de la production de drogue, du jeu du chat et de la souris avec les autorités. J’admets qu’elle s’en sort admirablement bien pour le moment et qu’elle utilise son manque probant de morale pour faire tourner la Ruche à plein régime mais un jour ou l’autre on finit tous par tomber sur quelqu’un de plus doué ou, au moins, plus aguéri. La jeunesse intrépide n'est pas invincible.
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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyVen 12 Fév 2021 - 23:21

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Certains réflexes adolescents de Lou étaient ancrés tant et si bien qu’on pouvait désormais les qualifier de partie intégrante de son caractère. Elle avait cet art de passer du coq à l’âne à sa convenance, faisant entièrement fi de la conversation en cours ; il suffisait qu’une pensée traverse sa tête et prenne le dessus sur le reste pour qu’elle en suive le cours jusqu’au bout. Et à cet instant, c’était son estomac qui avait pris la parole dans les canaux de communication de son corps. Pancakes ça serait, qu’Ichabod le veuille ou non. Lui ne pensait qu’à parler, et son air sérieux laissait deviner que cela allait demander à l’australienne plus d’énergie que son taux de sucre dans le sang ne lui permettait d’en réunir. “Ca peut pas attendre les pancakes ?” fit-elle en soupirant, la moue grimaçante, capricieuse. Le regard de Bates disait “non”, elle négociait tacitement encore quelques secondes, et céda finalement tandis que la voiture quittait le parking en direction du dinner auquel elle était habituée. “Ok, j’écoute.” Solas pouvait bien entendre toutes ses conversations, Lou avait bien assez confiance en lui et en sa loyauté. Il était d’ailleurs l’un des seuls à qui elle pouvait confier sa vie les yeux fermés. La jeune femme s’enfonça donc au fond de la banquette, sa tête supportée par sa main, le coude appuyé sur le bord de la portière. “Ce petit jeu n’est pas viable à long terme.” Ses yeux se levèrent au ciel. Pourquoi diable persistait-on à faire des amalgames entre ses manœuvres et un quelconque jeu ? Avait-elle l’air de jouer, de ne pas être parfaitement sérieuse ? Non, elle ne jouait pas. Cette guerre était une partie d’échecs géants, mais elle, elle avait mis sa vie sur le tapis. “Ils finiront par se douter que quelque chose cloche.” Rapide supposition, Ichabod parlait de tous les contacts dont elle jouissait grâce à lui mais dont elle le tenait à l’écart de toute implication -tel qu’il le lui avait demandé. Ses sourcils se froncèrent. Rien ne clochait à ses yeux ; c’était les termes de leur accord, alors où voulait-il en venir ? “Je ne veux pas ta couronne ni ta vengeance. Mais de nous deux, je suis le seul à bien connaître l’exercice.” Le revoilà, l’éternel paternalisme du quarantenaire vétéran des intrigues mafieuses. L’ancien Mantha n’était plus dans le circuit depuis des années, les choses avaient changé, mais il était encore persuadé d’être dans le coup. Assez pour estimer que Lou ne pouvait pas se débrouiller sans lui. “Si tu te proposes d'être mon chaperon, Bates, tu peux aller te faire voir. Je sais ce que je fais. Toi t’es une mascotte, un animal de compagnie, point c’est tout.” cracha-t-elle en guise de réponse, bien plus froidement et cruellement qu’elle n’aurait pensé l’articuler. Elle appréciait Ichabod, elle respectait tout ce qu’il avait été, elle espérait une sincère loyauté qui ne dépende pas de menaces sur la vie de ses proches un jour, et rien de cela ne transparaissait dans ses paroles. Voilà qu’elle passerait pour une ingrate. Dans un soupir, Lou frotta sa main sur ses yeux. “Tu devrais vraiment attendre les pancakes. Parler boulot l’estomac vide, ça me rend grincheuse.” Alors que devant une assiette pleine, du bacon, des œufs, du sirop d’érable et une boule de glace -bordel, qu’elle avait faim- elle se saurait plus à même de discuter. “Ecoute, fit-elle en reprenant le dessus sur ses nerfs, c’est justement parce que tu te fous de mes objectifs que je peux pas te faire confiance pour autre chose qu’être un répertoire de contacts sur pattes. Je sais pas ce que t’attends de moi, je sais pas ce que tu veux. Mais je sais que si c’était pas pour garder Mrs Bates en vie, on ne serait pas là.” Si elle n’était pas allée le chercher en présentant le couteau sous la gorge de sa chère mère, Ichabod continuerait de couler des jours tranquilles à réparer des mécaniques comme un beatnik vivant dans une caravane. A cause d’elle, il était de nouveau associé à une organisation criminelle. Pour ce qu’elle en savait, il était plus proche du chien prêt à la mordre à tout moment pour récupérer sa liberté que du véritable allié. “T’as dit toi-même que tu veux pas t’impliquer, alors le long terme ça te regarde pas.”


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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyJeu 18 Fév 2021 - 11:00

Lou n’a peut être plus toute l’innocence de la jeunesse mais elle en a la fougue et l’insouciance. Ses désirs font loi, ses envies sont des ordres. Ce n’est pas Solas qui risque à aucun moment de la contredire et ce ne sera pas mon rôle non plus : j’ai été père une fois et une seule et cela ne se conjuguera pas au pluriel. Elle aimerait aussi peu que moi un tel jeu de rôle. Ma première proposition n’est pas simplement repoussée d’un revers de la main mais plutôt piétinée de son talon et de son ton hautain. Je ne m’attendais à rien et en montre tout autant, gardant mon visage aussi neutre qu’à son habitude si ce n’est un sourcil qui s’en lève. Aberline s’était bien gardée de me dire qu’elle voulait faire de moi une mascotte lorsqu’elle est venue me chercher bien loin de toutes guerres de gang, il y a de ça quelques mois à peine. Sans doute devait-elle se douter que l’argument n’aurait pas été très vendeur, j’imagine. Même pour moi qui ne demande pas grand chose, si ce n’est le respect qui m’est dû. Ce n’est pas un terme qui semble faire partie de tout l’éventail de vocabulaire fleuri de la jeune femme et cela la mènera à sa perte bien plus qu’à la mienne.

Je ne la lâche pas du regard, m’attendant sans doute à ce qu’elle décide de nous faire avoir un accident d’une seconde à l’autre simplement pour prouver qu’elle n’a peur de rien. Je ne doute pas d’une telle chose, pourtant, et ce ne serait que vouloir se prouver une fois de plus face à deux personnes qui n’ont pourtant aucun doute à son sujet. Pas sur ces points là, en tout cas, parce que plus son discours avance et plus j’en viens à remettre en question la viabilité de son plan sur le long terme. Elle côtoie dangereusement la ligne rouge à mes côtés déjà mais pour tous les contacts que je lui ai donnés, elle l’aurait déjà franchie depuis longtemps. Ils n’ont pas tous autant de résilience, et par là je veux bien sûr dire qu’ils n’en ont aucune. La proposition de repas est refusée une fois de plus. Je n’ai pas envie de jouer à ce jeu là aujourd’hui. Maintenant que j’ai rempli ma part du contrat et qu’elle ne semble pas me vouloir donner d’autres tâches, nous sommes quittes. “Ecoute, c’est justement parce que tu te fous de mes objectifs que je peux pas te faire confiance pour autre chose qu’être un répertoire de contacts sur pattes. Je sais pas ce que t’attends de moi, je sais pas ce que tu veux. Mais je sais que si c’était pas pour garder Mrs Bates en vie, on ne serait pas là.” Avoir des objectifs différents est une force bien plus qu’autre chose, cela permet à chacun de voir des choses que l’autre préfère garder sous silence. Une équipe éclectique est ce vers quoi il faut tendre au lieu de le craindre comme le fait Aberline. Ce n’est pas parce qu’elle a été trahie une fois que l’histoire est vouée à se répéter, et pourtant lui dire tout ceci ne serait qu’une perte de temps pour nous deux. Je gâcherais de ma salive et elle de sa patience. Je souffle, montrant ainsi ma désapprobation pour la première fois depuis bien longtemps. Mes doigts se posent de part et d’autre de mes tempes, comme pour parler un mal de tête qui n’a pourtant jamais existé. “Qu’est ce que tu feras, le jour où tu n’auras plus personne à menacer ?” Le problème d’utiliser une vieille dame comme moyen de pression, c’est que vous prenez le risque qu’elle vous file entre les doigts du jour au lendemain sans même avoir envoyé de lettre de préavis. Lou connaît son état autant que moi et sait que ses jours sans compter, sans pour autant savoir précisément s’ils se comptent en unités ou en centaines. Un jour, elle n’aura plus rien pour s’assurer de ma loyauté, surtout pas alors qu’elle vient de s’assurer que je ne pourrai pas la suivre simplement parce que je le veux. Je ne me battrai pas à ce propos : sa parole fait foi. “T’as dit toi-même que tu veux pas t’impliquer, alors le long terme ça te regarde pas.” En effet, cela ne me regarde désormais pas et j’en profite pour allumer une cigarette.

Tu as besoin d’un répertoire de contacts sur pattes parce que tu ne sais pas choisir les bonnes personnes avec qui t’allier.” Ou au contraire, elle n’a pas mal choisi son précieux garde du corps qui donnerait sans aucun doute sa vie pour elle mais Lou est bien moins douée lorsqu’il s’agit de choisir ses ennemis, ou en tout cas les personnes dont elle doit se méfier. A mon égard par exemple, elle devrait être la première à bien comprendre que nos aspirations et alliances des débuts peuvent rapidement changer ; et souvent du tout au rien. “Mais après tout, ce ne sont pas mes affaires. Tu peux me déposer là. Je te laisse ma part de pancakes.” Puisque là est sa seule priorité, je peux au moins faire semblant d’en avoir quelque chose à faire moi aussi.
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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyMer 24 Fév 2021 - 18:58

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Les mots dépassèrent sa pensée et déjà Lou devinait les dégâts que pareil déraillement pouvaient causer. Bizarrement, non, personne n'appréciait être résumé à elle ne savait quel lapin rose qui balançait des t-shirts dans le public pendant les matchs. Personne ne pouvait bien digérer que son seul rôle était de fournir des noms, des numéros de téléphone, et de se taire le reste du temps. Et bien que les plans que la jeune femme pour Ichabod n’allaient à l’origine pas plus loin que cela, elle avait rapidement réalisé que l’ancien chef de gang pouvait être plus utile ; elle avait simplement trop d’orgueil pour l’admettre face au principal intéressé lorsque celui-ci prenait une position prééminente par rapport à son expérience. Se frottant la tempe, l’australienne venait de manquer une opportunité et elle le savait. Elle s’en mordrait les doigts plus tard, qu’importe à quel point elle tentait de lui expliquer son point de vue après coup. “Qu’est ce que tu feras, le jour où tu n’auras plus personne à menacer ?” D’après elle, il y avait toujours un moyen de faire pression. Si le levier n’était pas un quelqu’un, c’était un quelque chose. Si le quelque chose n’existait pas, il suffisait de le monter de toutes pièces. Lou ne manquait pas d’imagination en la matière, mais elle s’abstint de s’en vanter. Elle n’avait jamais eu l’intention de menacer une vieille femme au-delà de ce qui lui était nécessaire pour obtenir ce dont elle avait besoin. Et si Mrs Bates venait à décéder, elle n’avait non plus pour projet de trouver un nouvel objet de chantage. Si la jeune femme n’avait pas peur d’employer les grands moyens, ce n’était pas de cette manière qu’elle voulait s’entourer. “Tu as besoin d’un répertoire de contacts sur pattes parce que tu ne sais pas choisir les bonnes personnes avec qui t’allier. Mais après tout, ce ne sont pas mes affaires. Tu peux me déposer là. Je te laisse ma part de pancakes.” Lou soupira. Solas arrêta la voiture. Une fois le quarantenaire de l’autre côté de l’auto, sur le trottoir, elle le héla avant qu’il ne s’éloigne de trop. “Ichabod. Attends.” Accoudée à la portière, vitre baissée, la brune se fichait pas mal du trafic qu’ils dérangeaient ainsi en double file. “Je suis désolée, ok ? Je pensais pas ce que j’ai dit.” Qu’il la croit sincère ou non, cela n’était pas entre les mains de Lou. Cependant, elle ne parvenait pas à le regarder s’en aller sur une note pareille. Elle savait de quoi elle avait l’air aux yeux de personnes comme lui ; d’une enfant capricieuse qui hurlait au milieu d’un supermarché. Mais elle était bien plus. “J’apprécie beaucoup ce que tu fais pour la Ruche, reprit-elle. Et crois-moi, je préférerais que les circonstances soient différentes mais…” Oui, elle aurait l’esprit bien plus tranquille si elle n’avait pas à menacer une vieille femme d’écourter le peu de temps qu’il lui restait à vivre. Elle se sentirait moins esseulée si Ichabod la suivait pour ses idées et ses projets plutôt que par obligation. “J’ai besoin de savoir que je peux te faire confiance. Sans ça, je n’ai pas le choix.” Elle avait bien trop besoin de lui pour se passer de sa présence, son influence, ses contacts. Tant que le Club tenait debout et qu’il lui restait tant à faire, Ichabod était une pierre angulaire décisive pour elle. Elle ne pouvait ni l’inclure, ni le laisser partir. “J’imagine que c’est un genre de compliment, non ?” fit-elle avec un petit rire gêné, cachée derrière ses lunettes de soleil. C’était une manière de le prendre, mais elle doutait que le brun accepte ce genre de flatterie. “Et merci pour tout à l’heure.” Entre les excuses et les remerciements, Ichabod s’ajoutait à la si courte liste des personnes pouvant se vanter d’avoir obtenu de la jeune femme un combo pareil. Cependant, Lou était sincère ; il était intervenu lorsque Jackson perdait patience et même si elle se persuadait qu’elle avait la situation en main, rien ne garantissait que l’homme en question n’allait pas évacuer son cadavre par la porte de service si l’ancien Mantha ne l’avait pas résonné. La conscience allégée d’un malentendu -d’après elle-, l’australienne s'enfonça dans son siège ; “Bref, tu vas manquer les meilleurs pancakes de la ville, joke's on you. D’un signal entendu, elle demanda à Solas de reprendre la route. Les klaxons des voitures derrière eux avaient résonné tout ce temps sans que cela ne la perturbe une seule seconde. En redémarrant, elle leur adressa même un majeur levé allègrement.


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Message(#)ichabod #2 + partners in crime EmptyMar 2 Mar 2021 - 17:52

Le fait qu’elle m’adresse de nouveau la parole m’interpelle réellement. Je pensais la connaître bien mieux qu’elle ne se connaît elle-même mais j’ai peut-être eu tort. Je n’aurais pas dû la penser aussi facile à cerner. “Je suis désolée, ok ? Je pensais pas ce que j’ai dit.” Et ses excuses ébranlent rapidement toutes les certitudes que je pouvais avoir à son sujet. Ses lunettes m’empêchent de l’observer comme je le souhaiterais mais de mon côté je n’ai besoin de rien pour éternellement afficher une expression figée et implacable. Elle aura sûrement aperçu un sourire, pourtant. Ce n’est pas moqueur ni même amusé, loin de là. Il serait à rapprocher d’une certaine fierté, comme si je pensais y être pour quoi que ce soit là-dedans. Elle n’est pas Ilaria et elle ne le sera jamais, je ne devrais pas me soucier de ce qu’il advient d’elle ou de ses grandes idées. Je ne sais pourtant pas faire autrement et écoute donc ce qu’elle a à dire ensuite, mots qui semblent tout droit tirés d’un conte merveilleux. L’entendre s’excuser était une chose ; l’entendre continuer dans sa lancée sans même me jeter une insulte au visage au passage en est une toute autre. L’étonnement se lit sur mon visage, cette fois. Il est bien trop immense pour être caché. “Je te ferai une liste de compliments à mon égard, t’auras le droit de choisir celui que tu veux, une fois par jour.” Cela ressemble à une tentative de blague de ma part ; elle comprendra. De mon côté, je prends effectivement sa remarque comme un compliment et ai enfin l’impression qu’elle ne se prend pas pour la Reine autoproclamée de toute cette foutue organisation. L’un n’empêche pas l’autre, mais je suis bien plus apaisé désormais. Mon avis reste généralement le même mais je sais apprécier ses efforts à leur juste valeur.

“Et merci pour tout à l’heure.”

Un second sourire fend mon visage. Deux, ça commence vraiment à faire beaucoup, il ne faudrait pas qu’elle en prenne l’habitude, elle risquerait de répandre le mot à toutes les abeilles - quelle catastrophe ce serait. “Bref, tu vas manquer les meilleurs pancakes de la ville, joke's on you. Je lui souhaite un bon appétit entre deux klaxons et trois insultes. J’ai d’autres choses à faire de mes journées pour pouvoir faire semblant que tout va bien autour de pancakes. J’ai envie d’en partager avec ma fille seulement ; peut-être qu’on pourra en commander au room service. Comme quoi Lou peut aussi me donner de bonnes idées. Elle n’en sera simplement jamais au courant. Son doigt d’honneur fait écho à mon signe de la main en guise d’au revoir.
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