Je pleure, tu ne me vois pas Je t'appelle, tu ne m'entends pas Je t'aime, j'ai besoin de toi Je t'en prie, reviens vers moi
Une journée ensoleillée. Doucement l'été pointe le bout de son nez. Le rosier est en fleur. De nombreux papillons viennent butiner les lavandes qui longent le mur de la maison des Newman. Adam adore glisser ses doigts dessus et sentir sa main ensuite. L'odeur lui rappel tout un tas de souvenirs. Alors qu'il a le nez penché sur une rose, un ballon vient s'écraser dans le parterre de fleurs. Il se retourne pour chercher les coupables. Deux petites têtes blondes, surexcitées de passer l'après-midi en famille avec leur tante. « C'est lui qui a tiré » «Heyyyy » Y en a pas un pour rattraper l'autre. Bon joueur, leur père shoot dans le ballon pour les faire fuir à l'autre bout du jardin. Tamaryn se met à rire. Elle avait très bien compris le manège de son frère. « T'es vache » Un sourire s'étire sur les lèvres du brun alors qu'il se tourne vers elle non sans rouler des yeux. « Ce n'est pas toi qui les supportes H24 ! » La brune se hisse alors sur la pointe de ses pieds pour atteindre les hauteurs de son grand frère et lui pincer la joue avec malice. Leur lien fraternel était indéfinissable. Il veillait sur elle et sa sœur en faisait autant pour lui. Elle s'est toujours montrait redevable de tout ce qu'il avait fait pour elle et pour le petit troisième de la lignée. Adam a toujours pris soin de ses proches. C'est dans sa nature d'être comme ça. Devenir pompier c'était devenu une évidence pour lui. Sauver les gens… À défaut d'avoir sauvé sa femme... « Ils ne sont pas venus au monde par le saint esprit. » Il lève les yeux au ciel en souriant puis frappe dans ses mains trois fois pour ameuter tout le monde. Le petit Rouky est le premier à venir au galop. Il aboie plus qu'il ne respire celui la. Un vrai chien de garde – Qui n'effraie personne, même pas les papillons qu'il tente de gober au passage - « C'est l'heure du goûter les terreurs ! » De suite, ils accourent comme des dératés. A voir leur réaction on dirait qu'ils n'ont pas mangé depuis des jours.
Tout le monde est installé sur la terrasse. Autant profiter de cette belle après-midi. Même si le temps semble se gâter. Les nuages s'imposent peu à peu face au Dieu du ciel. Mais quelques rayons s'imposent encore malgré tout. Tamaryn aide son frère à faire le goûter aux garçons. Noah tente de se servir un jus d'orange, mais y en plus sur la table que dans son verre. « NOAHHH regarde ce que tu fais ! Y en a partout » Le blondinet repose alors la bouteille en faisant ses yeux de chat Potté. - Trop facile – Adam tamponne la table avec de l'essuie-tout tandis que Tamaryn lui sert un verre comme il se doit. Elle lui adresse un sourire complice. Un sourire qui fait écran sur le visage de Noah qui prend son verre en la remerciant. Chacun grignote des tartines au Nutella. D'ailleurs, le visage d'Aaron a des airs de militaire avec tout ce chocolat sur la figure. Adam le regarde non sans sourire. « Espèce de petit cochon » Le gamin se met à rire aux éclats. Tout le monde d'ailleurs ! Des rires qui se mélangent, des sourires plus radieux les uns que les autres. Le jeune papa, plus gamin que ces deux fils réunit, s'amuse à lui rajouter du chocolat sur son petit nez en riant encore plus fort. Rouky en rajoute en aboyant après eux. Un joyeux capharnaüm. « Adam, ADAM ! » Il arrête de chatouiller ses fils et regarde sa sœur en se questionnant. « Ton portable ! » Son regard se porte aussitôt sur son téléphone qui sonne et vibre sur la table. Avec tout ce bruit, il ne s'en était pas rendu compte. Aussitôt Aaron attrape le portable de son père. En voyant la photo de Dylane sur l'écran il s'empresse de décrocher. « Allooooo ? Mamoune !! » Mais son sourire s'efface lorsque Bradford lui demande de lui passer père. D'habitude, ils discutent quelques minutes ensemble. Mais là il sent bien qu'elle n'a pas envie de lui parler. Il est un peu vexé sur le moment. « Tiens, c'est pour toi » Adam plisse légèrement les yeux en voyant la tête d'Aaron. Il tend la main et récupère son téléphone. « Coucou ! Ça va ? » * Silence *. Dylane ne parle pas tout de suite. Il déglutit en l'écoutant pleuré. Son cœur tambourine. Elle est forte Bradford. Mais quand les larmes coulent c'est que c'est grave … « Dylane … Qu'est-ce qui se passe ? » Tous les regards sont braqués sur lui. Même le chiot a cessé d'aboyer. Elle trouve enfin la force de lui parler. Du moins, elle bafouille quelques mots entre deux torrents de larmes. Mia … Surf... Accident... Hôpital. Adam devient tout blanc. « Adam ? Ça va ? » Demande Tamaryn inquiète. Il tente de consoler Dylane avec des mots, alors qu'il a déjà bien du mal à se consoler lui-même. Elle lui explique que ça ne sert à rien de se rendre à l'hôpital maintenant. Mia est en soin et surtout elle est très fatiguée. C'est plus sage d'attendre demain. Mais Adam n'a qu'une idée en tête. Être au chevet de Mia. À peine raccroché, il se lève brusquement. Sa chaise en tombe. « Tu peux garder les garçons s'il te plaît ? » Il ne lui laisse pas vraiment le choix. Adam est déjà en train de récupérer les clés de sa voiture. Tamaryn le rattrape et lui agrippe le bras. Elle voit bien que son frère ne va pas bien, elle aimerait comprendre. Mais il ne peut pas lui dire la raison. Pas devant les garçons. « Je t'expliquerai » Il évite soigneusement son regard et s'éloigne. Aaron court aussitôt vers son père en espérant secrètement fait partie du voyage. « J'viens avec toi » Newman fait volte face brusquement. Si bien qu'Aaron entre en collision avec son père maladroitement. « Tu restes là avec ton frère et tata. » « Mais.. » « Fait pas d'histoire s'il te plaît » Le ton d'Adam se montre plus autoritaire que d'habitude. Son fils reste prostré sur place. Tamaryn vient alors le rejoindre et pose ses deux mains sur ses épaules pour l'attirer vers elle. Noah est accroupi dans l'herbe, avec Rouky prés de lui. Ils regardent tous les trois l'Audi s'éloigner en restant dans une incompréhension totale.
Les yeux rivés sur la route, Adam tape violemment son volant à trois reprises. « Putainnn pas toi.... » Adam a l'impression d'être consumé par la même douleur qui l'avait rongé lorsque Chloé s'en est allé. Ses yeux se mettent à briller alors que l'aiguille de son compteur s'affole. Il n'a pas pour habitude de rouler si vite. Et comme si ça ne suffisait pas une pluie battante s'abat sur son pare brise. Chaque minute qui passe, c'est une vrai torture pour lui. Il a l'impression qu'il ne pourra jamais les rattraper. Et Dieu sait qu'elles sont précieuses à ses yeux. Son portable se met à sonner pour la seconde fois de la journée. Il l’attrape sans se poser question. Dés que fois que ce serait pour l'avertir d'une évolution sur l'état de Mia. C'est Knox. A son tour il le prévient pour l'accident. Adam le remercie. Il lui précise qu'il est déjà en route. Malgré que ce ne soit pas les meilleurs amis du monde, ils savaient remballer leur fierté dans des cas comme ça. La R8 ne met pas bien longtemps à rejoindre le centre hospitalier. Il se gare rapidement et presse le pas vers l’accueil. Les deux mains sur le comptoir, il réclame le numéro de chambre de son amie. « Je vais vous demander de patienter un peu monsieur » Patienter patienter … c'est juste intenable. Il se passe une main dans les cheveux. Ça fait vingt fois qu'il passe devant la machine à café. Il a l'impression d'être là depuis des heures alors que ça ne fait que dix minutes. Adam se laisse tomber lourdement sur un fauteuil tandis que son visage vient s'enfouir dans ses mains. Ses paupières se ferment. Une larme lui échappe … Elle coule doucement le long de sa joue pour ensuite aller s'écraser sur ce carrelage blanc. Un sol qu'il a trop souvent contemplé à son goût. « Monsieur Newman ? » Adam rouvre aussitôt les yeux et se lève plus vite que son ombre. « Chambre 282 » Il a déjà disparu dans l’ascenseur qu'il a retenu juste à temps en imposant sa main sur la porte coulissante. C'est long … Surtout qu'il s'arrête à l'étage deux et trois avant d'atteindre le quatre. Pourquoi il n'a pas pris les escaliers ? Le brun se faufile l'extérieur et cherche la fameuse chambre des yeux. 270... 269 … Il fulmine en voyant qu'il s'est trompé de couloir. Demi-tour. Il arrive enfin devant la porte. Sa main est suspendue au dessus de la poignée. Il sait que derrière, il va voir des images qui vont l’anéantir un peu plus. Un soupir … ses doigts viennent enrouler la poignée. Doucement il tend le bras pour l’ouvrir et apercevoir le pied du lit. Des draps blancs … Cette odeur qui ne supporte plus. Il ravale et marche d'un pas beaucoup moins rapide. Elle est là, les yeux clos. Surement trop fatigué pour les garder ouvert. Adam s'avance. Plus la distance diminue plus il sent la tristesse s'emparer de lui. La voir brancher de partout avec cette machine qui ne cesse de retransmettre ses pulsations … C'est tout juste supportable. La dernière fois qu'il la vue c'était souriante, dans ses bras … Sa main vient se glisser dans la sienne délicatement alors qu'il se penche pour lui embrasser la joue avec tendresse. « Mia... » Il craque. C'est trop. Pourtant c'est pas le genre à montrer ses faiblesses. Mais là il baisse les armes Newman. Ses yeux s'embrument de larme alors qu'il tente de se contenir pour ne pas inverser les rôles. Son visage reste enfouit dans son cou tandis que ses doigts viennent s'enlacer avec les siens. Une manière de lui montrer qu'il était présent et qu'il ne l'abandonnera pas. Jamais …
Ma journée avait plus ou moins bien commencé aussi. C’était un matin comme un autre, où je n’arrivais pas à fermer l’œil. Un matin où, lorsque c’est le cas, je cours dans la chambre de mon meilleur ami pour un appel à l’aide. Viens on va surfer. Il ronchonne mais accepte toujours parce qu’il sera toujours là pour moi. Tout comme moi je serai toujours là pour lui. Et puis, on s’était dirigé vers la plage la plus proche. Sourire aux lèvres, cette sortie me faisait du bien après avoir passé une nuit mouvementée à me refaire encore et encore la scène de ma rencontre avec mon père, quinze ans après. Une surprise de taille, m’étant fait à l’évidence que je ne le reverrai peut-être plus jamais. Et pourtant, il était apparu comme une fleur, là alors que je m’étais rendue à notre spot à nous, celui où il m’amenait quand j’étais gamine. Des retrouvailles qui m’ont chamboulées, j’étais dans un état lamentable après ça. J’ai pleuré pendant des heures dans les bras de Knox, qui est resté toute la soirée à me réconforter comme il le pouvait, à m’écouter. Mais ça, personne ne le sait, sauf lui. Parce qu’à part Knox, je n’en ai parlé à personne. Je n’avais pas envie, peut être parce qu’en parler à quelqu’un d’autre reviendrait à me dire que je n’ai pas halluciné et que c’est bien réel. A la place, je pars donc surfer, le soleil est là mais le vent est fort. L’océan est alors très agité et pourtant, les vagues qui viennent se fracasser violemment sur le rivage ne m’effraie pas. Au contraire, c’est le bonheur de tout surfeur et je me dis que cette session va être intéressante. Finalement, au loin, nous apercevons une vieille connaissance. Wim. Alors nous ne serons pas que tous les deux mais trois et ça me convient parfaitement. Des taquineries, des rires, de la compétition se mettent vite en place, me faisant oublier ce pour quoi je suis venue. Mais cela fut de courte durée… Une vague, qui me surprend, moi qui suis pourtant habituée depuis petite à pratiquer ce sport. Ma planche finit sa course dans mon thorax, me coupe la respiration et je manque de me noyer. Je perds connaissance et heureusement Knox a le réflexe de me sortir à temps… Je n’ai plus de souvenirs de ce qui s’est passé. Je me souviens juste m’être réveillé dans cette chambre d’hôpital…
Une chambre triste, blanche, sans saveur dont seuls les bruits des machines viennent percer le silence ambiant. Le réveil m’est pénible, difficile… Je ne comprends pas tout de suite où je me trouve et une infirmière entre alors dans la chambre, accompagné sûrement d’un médecin. Ils me posent pleins de questions, me demandant si je me souviens du jour que nous sommes, de mon nom. Ils veulent s’assurer que je n’ai pas perdu la mémoire. Ils parlent, semble m’expliquer que j’ai été victime d’un accident de surf… Sauf que je ne me souviens de rien concernant l’accident. Ils me parlent de mes amis qui sont là, du moins un qui est resté Knox. Et je les supplie de le laisser entrer, leur disant que j’ai besoin de le voir. Il me racontera ensuite ce qui s’est passé, même si pour lui aussi tout est flou, qu’il ne comprend pas comment j’ai pu me faire prendre par surprise par la vague. Sur le coup, je ne le sais pas non plus et puis, des bribes de souvenirs me reviennent. Mes pensées étaient ailleurs… Me faisant me déconcentrer dans un moment où je ne pouvais me le permettre. Certainement pour cette raison que cet accident avait eu lieu… Knox ne me quittera pas de la journée, ne voulant pas entendre raison alors qu’il a besoin d’aller se reposer. Pour ma part, je finis par m’endormir après avoir eu une bonne dose de calmant pour apaiser mes douleurs… Qui sont vives et perçantes au moindre mouvement que je tente de faire. On me conseille de rester immobile et que si j’ai besoin de quoi que ce soit, je dois appuyer sur le petit bouton.
Je suis endormie encore lorsque la porte de ma chambre s’ouvre. Je l’entends car je suis dans un demi-sommeil. Je n’ouvre pas les yeux car je suis encore bien trop fatiguée pour le faire. Sûrement une infirmière qui vient voir si je vais bien, peut-être Knox. Pourtant, la personne qui rentre semble prudente. Les bruits de pas sont lents, comme s’il y avait de l’hésitation. Et puis, je sens que cette personne est proche de moi et m’attrape la main. Doucement, comme si elle avait peur de me faire du mal. Je sens un baiser se déposer sur ma joue et cette voix que je reconnaitrai parmi mille « Mia… ». J’ouvre alors péniblement les yeux mais j’ai besoin de le voir … Adam. Il est là, près de moi, et je sens la tristesse dans sa voix. Ça me déchire le cœur de le savoir mal par ma faute. De l’inquiéter à ce point, de lui rappeler sûrement de mauvais souvenirs. Il s’est assis au bord du lit et vient enfouir son visage dans mon cou. J’essaye d’un geste de mon bras gauche de venir l’enlacer, ou du moins de lui caresser les cheveux. Mais j’en suis incapable. Cela me coûte trop, j’ai mal et je ne peux pas bouger. Pourtant, je meurs d’envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer. Une larme s’échappe alors malgré moi « Regarde-moi… » je murmure alors. Je l’incite à relever son visage. Je grimace et pousse un petit gémissement de douleur, à peine audible en levant le bras droit. Je viens caresser son visage qui se trouve proche du mien, délicatement « Je vais bien… ». Oui je vais bien, je suis en vie. Et mes plaies guériront « Je suis désolé, je ne voulais pas… ». Je n’arrive pas à terminer ma phrase, je suis obligée de retirer ma main qui caressait sa joue car les douleurs me reprennent. Je ne veux rien laisser transparaitre pour autant. Notre relation est particulière, encore plus depuis deux semaines désormais… Nous n’avons pas posé de mots sur celle-ci… Notre dernière rencontre date d’il y a deux soirs lorsqu’il est venu à l’appartement me voir, alors que Knox était parti au boulot. Des bribes de souvenirs me reviennent là aussi. Mon regard est plongé dans le sien et inconsciemment, un sourire fait apparition au bord de mes lèvres… J’ai envie de l’embrasser et quelque chose me retient. Une prise de conscience soudaine peut-être ? Une remise en question après cet accident ? Je ne sais pas, mes pensées sont floues encore et ne me permettent pas d’y voir clair…
Je pleure, tu ne me vois pas Je t'appelle, tu ne m'entends pas Je t'aime, j'ai besoin de toi Je t'en prie, reviens vers moi
Elle devait être belle cette journée. Elle l'était, jusqu'à cet appel… Il a l'impression que son monde s'écroule sous ses pieds Adam. Une brèche qu'il croyait tout juste refermée, vient de s'ouvrir de nouveau. Un cratère dans lequel il est occupé de tomber. La mort de Chloé l'avait déjà profondément affecté. Mais il avait réussi à se relever grâce à la main tendue de ses amis, sa famille, Mia … Elle n'avait pas le droit de lui faire ça. Pas elle. Adam ne supporterait pas son absence. La savoir en souffrance le met au plus mal. Heureusement qu'il est assis sur cette chaise. Ses jambes seraient incapables de le tenir debout. Il prend sur lui pour ne pas craquer. Aaron a bien compris que quelque chose n'allait pas. Il l'a bien senti à la voix de Dylane et maintenant avec la mine décomposée de son père. Il tente de se faufiler avec lui mais c'est un non-catégorique. Il reste figé car ce n'est pas dans les habitudes de son paternel de hausser la voix avec lui. Le trajet est trop long au goût d'Adam. Et pour ne rien arranger la pluie s'abat sur Brisbane. A croire que sa tristesse est si forte que le ciel est en phase avec lui. La R8 dépasse facilement la limite autorisée. Le brun zigzague de gauche à droite pour se faufiler au plus vite. St Vincent's se présente enfin. Newman s'empresse de se garer et d'aller se présenter à l’accueil. Chambre 282. Il est là devant cette porte et pourtant il hésite encore à la franchir. Après un temps de réflexion, Adam se décide enfin à prendre son courage à deux mains et a entrer. Plus il avance plus son cœur se serre. Ça fait mal. Très mal, de voir Mia dans cet état ; Le visage tuméfié. Et surtout de s'imaginer qu'elle aurait pu y passer. Le dernier souvenir qu'il aurait eu d'elle aurait été le plus beau qu'il aurait pu souhaiter. Mais non. Il n'en a pas fini avec elle. Des moments à deux, ils en veut encore. Et même si c'est pour servir de porte manteau lors de ses pulsions d'achat compulsif. Où encore l'écouter jacasser de ses journées au bureau … Ou de ses querelles amoureuses. Il a besoin d'elle, elle a besoin de lui. Et c'est la raison de sa présence ici. Adam veut lui montrer qu'il est là. Il sera toujours présent pour Mia. Dans n'importe qu'elle circonstance. Même dans neuf ans, quand ils se marieront tous les deux, faute de mieux. C'était le deal. Ils l'avaient juré de leurs petits doigts. Comment quand ils étaient gosses.
Timidement, il s'avance et pose enfin sa main sur la sienne. Ce contact le retourne un peu plus. Il ravale et vient enfouir son visage dans son cou pour être au plus prés d'elle. Ses paupières se ferment et c'est la tristesse qui l'emporte. Les premières larmes coulent. Elles ont eu raison de lui. Pourtant, il montre rarement ses faiblesses Adam. Mais avec Mia il ne peut pas faire semblant. Ses phalanges viennent s'entremêler avec les siennes tandis qu'il dépose un baiser sur sa joue. « Regarde-moi… » Il relève difficilement la tête pour croiser son regard. Ses yeux sont aussi tristes que les siens… Son pouce vient sécher sa larme tandis qu'il tente de retenir les siennes - Pas simple - Voyant qu'elle éprouve des difficultés à lever son bras, Adam vient lui faciliter la tâche en se baissant légèrement sur elle. Au contact de sa main, il ferme les yeux un bref instant alors que la sienne vient se superposer. « Je vais bien… » Doucement, il lui caresse la main avec tendresse en rouvrant les yeux sur elle. « Je ne supporterai pas de te perdre Mia. Pas toi ... » Et ce n'était pas qu'une histoire de sexe. Nan. Avec Mckullan ça a toujours était bien plus que ça. Elle fait à jamais partie de sa vie, c'est gravé dans le marbre, c'est comme ça ce n'est pas possible autrement. « Je suis désolé, je ne voulais pas… » Adam tourne son visage pour venir embrasser sa main. Puis il l'aide dans son mouvement pour ne pas qu'elle souffre d'avantage. Les yeux dans les siens, il est occupé à se souvenir de leurs derniers instants ensemble. Des moments agréable et très complice. En voyant son sourire se dessiner sur ses lèvres, il a l'impression qu'elle lit a travers lui. Jusqu'à maintenant, Adam ne s'est pas vraiment posé de question sur cette relation si… particulière. Mais en la voyant là, sur ce lit d'hôpital. Il se rend compte qu'il tient plus a elle qu'il ne le croyait déjà. Ses doigts glissent sur son bras nu d'un geste délicat sans jamais la quitter des yeux. « Qu'est-ce qui s'est passé ? Ça ne te ressemble pas de rater une vague ? » Mia est une excellente surfeuse. Elle est née sur une planche. Jamais la mer n'avait eu le dessus sur elle de cette manière. « Ça me bouffe de te voir comme ça. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point. » Il remonte sa main pour venir lui caresser les cheveux. Sans le vouloir il fixe ses lèvres. L'idée de poser les siennes lui traverse l'esprit. Mais il se retient en venant se mordiller la lèvre inférieure. Est-ce bien raisonnable ? - Dieu sait que ça le démange – il baisse les yeux un peu gêné. Adam a un respect tellement immense pour Mia que jamais il n'imposera ses envies, ni ses choix. Là tout ce qu'il veut c'est son rétablissement et son bonheur. Le reste importe peu. Il finit quand même par se pencher sur elle pour lui déposer un bisou sur le front. C'est plus fort que lui. Il a besoin de ce contact avec elle. « Je tiens trop à toi … » Qu'il murmure tout bas. Il voudrait la serrer très fort dans ses bras. La blottir tout contre lui et lui servir d'armure contre le reste du monde. S'il pouvait prendre sa place sur ce lit d'hôpital, Newman le ferait sans l'once d'une hésitation.
Le regard triste qu’Adam lève sur moi me fend le cœur. Je me souviens que trop bien de la dernière fois où je l’ai vu dans un état similaire… à la disparition de Chloé. Et pour rien au monde je ne veux le retrouver dans le même état. J’ai été forte pour lui, je l’ai soutenu du début à la fin, sans flancher. Mais là, me dire que je suis à l’origine de cette tristesse, le replongeant dans des souvenirs douloureux me font me haïr, je sais que je ne pourrais pas l’aider à se sentir mieux cette fois. C’est de ma faute. Je déteste le rendre aussi mal, tout comme je déteste le faire pour mes proches en général. Je n’arrive pas à contenir mes larmes devant sa mine décomposée. Pourtant, je veux lui montrer que je vais bien, qu’il y a eu plus de peur que de mal. Même si je suis au fond du trou, que j’ai eu peur de perdre la vie, une vie qui se serait terminée avec énormément de regrets… Beaucoup de choses s’était passée dans ma vie ces derniers mois. Beaucoup trop. Beaucoup trop pour que je puisse le supporter et qui m’ont rendue vulnérable. Le retour de mon père est évidemment ce qui a joué le plus dans la balance, la faisant définitivement pencher du mauvais côté. Je plisse des yeux fortement, comme si cela allait arrêter mes larmes de couler. Je fixe Adam du regard, je fais tout pour arriver à le toucher, à être en contact avec lui en lui caressant le visage délicatement. Je n’ai pas beaucoup de forces, un moindre geste m’apporte beaucoup de douleurs et pourtant, je prends sur moi car je ne peux pas m’empêcher de l’effleurer. Il attrape ma main qu’il caresse à son tour « Je ne supporterai pas de te perdre Mia. Pas toi… ». Ses mots me transpercent le cœur encore plus, jamais je ne voudrais lui faire subir ça « Tu ne me perdras jamais… » je lance alors dans un murmure. Je ne quitte pas son regard, à cet instant, je me dis que ce qui existe entre nous est fort. Je ne saurai le définir, notre amitié avant tout ça était déjà particulière. Une loyauté à tout épreuve, une confiance aveugle l’un envers l’autre… J’admirais et j’admire toujours la sagesse d’Adam, ce côté homme parfait que j’aime lui faire remarquer à chaque fois, respectueux et soucieux des autres. Je l’ai toujours vu comme mon meilleur ami d’enfance… Pourtant, ces dernières semaines, notre rapprochement avait modifié ma perception de notre amitié. Une attirance physique, charnelle, que nous avons partagé sans nous poser de questions. Je sais que j’ai eu cette relation avec lui sûrement pour de mauvaises raisons. Cependant, je n’ai aucun regret car j’aime ce que nous avons partagé. Je me suis sentie désirée, sans me demander si la personne en face me mentait, allait m’éviter du jour au lendemain, m’ignorait pour mieux revenir ensuite. Tout ce que je voulais, c’était qu’à la fin, aucun de nous deux ne souffre de ça…
Je m’excuse, d’avoir eu cet accident, de le mettre dans cet état. Je peine à finir ma phrase. Il embrasse ma main et cette proximité me fait frissonner. Je lâche prise cependant, n’ayant plus vraiment de force dans mon bras alors que ma main était toujours posée sur son visage. Il caresse mon bras d’un revers de main délicat, nos regards ne s’étant pas quitté depuis « Qu’est-ce qui s’est passé ? Ca ne te ressemble pas de rater une vague ? ». Je le sais, il a raison… Je baisse alors mon regard, comme honteuse de ce qui m’est arrivée. C’était stupide, une stupide erreur « Je ne sais pas… Knox, Wim et moi surfions tranquillement… Et puis je me suis laissée surprendre… Bêtement ». Car sûrement trop perdue dans mes pensées alors que j’aurai dû être concentrée « L’océan était agitée mais… je ne sais pas j’ai été inattentive une seconde et… ». Je ne pouvais décrire l’accident à Adam. Knox avait été celui qui me l’avait décrit à maintes et maintes reprises, pour essayer de comprendre… Même lui ne le comprenait pas. Je lève mon regard alors que des larmes coulent à nouveau sur mon visage. Je dois lui dire… « Il est revenu Adam… » et je craque. Comme la veille lorsque je me suis réfugiée dans les bras de Knox, après nos retrouvailles, où j’ai passé ma soirée entre tristesse et colère, à me dire que tout cela n’était qu’un mauvais rêve « … mon père… » je murmure alors car je ne suis pas sûre qu’il ait saisi exactement de qui je voulais parler. Je ne l’ai dit encore à personne, seul Knox était au courant. Il était impensable que je garde ça secret envers Adam, j’avais besoin de lui en parler, lui qui connaissait l’histoire par cœur. Alors peut-être aussi il comprendrait mieux ce qui s’était passée ce matin… Parce que je me dis que tout ça n’est pas anodin non plus, que ces retrouvailles ont fait que j’ai perdu pied… Les larmes coulent sur mes joues sans s’arrêter, je ne parviens plus à contrôler mes émotions en évoquant mon père…
« Ça me bouffe de te voir comme ça. Tu ne peux pas t’imaginer à quel point ». Je ferme les yeux en sentant sa main caresser mes cheveux. Il est toujours là pour moi, quoi qu’il arrive. Et le mal que je lui fais me brise le cœur encore plus. Il s’approche, déposant un baiser sur mon front. Dans un murmure, il prononce ces quelques mots « Je tiens trop à toi… ». Je lève le regard sur son visage, en examinant chaque centimètre de celui-ci. A cet instant, je n’ai plus envie d’être raisonnable, cette proximité me projette deux jours en arrière, une semaine ou deux auparavant… où tout était plus simple. Je tiens à lui aussi à un point inimaginable. Je l’aime et il le sait. Mes pensées, mes sentiments sont brouillés, flous. « Je tiens tout autant à toi Adam… et tu le sais » je susurre alors. J’approche alors mon visage de quelques centimètres encore et finis par effleurer ses lèvres. J’y dépose un baiser doux, tendre mais humide. Humide du fait de mes larmes, de la tristesse que j’ai au plus profond de mon être. Le baiser est court, pourtant je garde cette proximité avec lui en posant mon front contre le sien « Je ne veux pas te faire souffrir… » que ce soit par mon accident ou par cette relation.
Je pleure, tu ne me vois pas Je t'appelle, tu ne m'entends pas Je t'aime, j'ai besoin de toi Je t'en prie, reviens vers moi
Adam a toujours était heureux de voir Mia. C'est simple, quand il ne va pas bien c'est la première personne qu'il demande à voir. Ça a commencé alors qu'ils n'étaient que des enfants. C'est la première qui est venue le voir alors qu'il se tenait toujours à l'écart du groupe. Et puis ils ont partagé ce cours ensemble. C'était le début d'une belle amitié. Le genre d'amitié que tout le monde n'a pas la chance de connaître. Ils ont commencé à se partager leur goûter. Puis leurs billes. Mais aussi des choses qui ne s'achète pas comme des sourires, des souvenirs inoubliables, des confidences aussi. Mia est une des rares personnes a qui il avoue recevoir les coups de son père. C'est à cette période qu'elle lui présente le sien. Andrew. Un papa qu'il rêverait d'avoir. D'ailleurs il le deviendra par les liens du cœur. Car ces liens-là peuvent se montrer bien plus puissants que ceux du sang. C'est son papa de cœur qu'il disait avec sa petite voix d'enfant. Mia n'a jamais était jalouse de cette relation. Mais elle ne voulait pas non plus perdre Damdam. Un surnom qu'elle lui avait donné. Avec Mia, Newman a vraiment tout partagé. Son enfance, mais aussi sa vie de jeune homme. Elle a été là quand il a rencontré Chloé et sa sœur. Mais également à la naissance d'Aaron, Puis à sa demande en mariage pour qui elle a servi de cobaye. D'ailleurs ça lui avait franchement fait bizarre de glisser l'alliance de Chloé à son doigt. Étonnement la bague était parfaitement à sa taille. Il lui avait demandé si elle voulait l'épouser et Mia avait répondu un Oui en riant. Tout ça n'était que mise en scène. Knox n'avait pas apprécié la blague mais qu'est-ce que c'était drôle. Et émouvant aussi. Il y a eu aussi des périodes un peu sombre comme sa chute aux enfers et le décès tragique de Chloé. Encore une fois, ils ont été présents l'un pour l'autre. Toujours et à jamais.
Aujourd'hui il est à la regarder sur ce lit d'hôpital. Il se demande comment elle a pu en arriver là. Une imprudence peut arriver à tout le monde. Mais Adam soupçonnait une zone d'ombre dans l'histoire. Ça ne ressemblait pas à Mia de se laisser surprendre par une vague. Elle avait déjà chuté de sa planche mais jamais comme ça. « Tu ne me perdras jamais… » Qu'elle lui dit dans un murmure. À la vie, à la mort. Adam pourrait mourir pour elle. Il préfère donner sa vie plutôt que de la vivre sans elle. Car sans elle c'est comme s'il était déjà mort. Il ne vivrait pas, il survivrait ... Adam reste auprès d'elle en ayant quelques gestes affectueux. Ce n'est pas possible autrement. Il faut qu'il la touche, qu'il la sente au plus prés de lui. Encore plus depuis qu'ils ont partagé leurs corps. Newman refuse de mettre un nom sur cette relation si particulière. Ils sont amis avec ce petit truc en plus. Hoo non Mia n'est pas un vulgaire plan cul. D'ailleurs Adam n'a jamais entretenu ce genre de relation avec qui que se soit. Ils ne sont pas non plus un couple. Pour la simple et bonne raison qu'ils sont amis avant d'être amoureux. Dylane pouvait lui chanter sa chanson d'amour et d'amitié. Adam n'admettra pas d'être celui que Mia voudrait voir à ses côtés. Il ne s'est jamais vu comme ça avec elle. Ça serait trop … Étrange. Mia lui a toujours dit qu'il était l'homme parfait – même si sur ce point il n'était pas forcément d'accord – et c'est bien ça le problème. Il était trop 'parfait' pour elle. Mckullan a toujours préférer les mauvais garçons. Pourtant elle sait qu'elle en souffrira … Encore et encore … Elle se casse la gueule et il la ramasse à chaque fois en miette. Adam prend alors le temps de recoller chaque morceau avec minutie. Mais à peine réparer qu'elle retourne toujours et encore dans les bras de ses hommes qui ne la méritent pas. Sauf qu'un jour elle ne se relèvera pas … Au fond de lui il le sait. Ça sera la fois de trop. Et il a peur Adam. Jusqu'à maintenant il est le spectateur de cet affreux spectacle. Il se sent complètement impuissant. La seule chose qui peut lui offre c'est du réconfort. Après tout ce n'est pas son rôle ? Ça sert à ça les amis …
Il lui demande comment un tel accident a pu lui arriver. Il voudrait comprendre. « Je ne sais pas… Knox, Wim et moi surfions tranquillement… Et puis je me suis laissée surprendre… Bêtement » Bêtement … C'était justement trop 'Bête' pour que cela lui arrive. « L’océan était agitée mais… je ne sais pas j’ai été inattentive une seconde et… » Sa phrase reste en suspension. Adam fronce légèrement les sourcils. Y a trois petits points en suspend qui le laisse perplexe. Y a bien un truc là dessous. Mais quoi ? Ils se sont pourtant vu il y a peu. Elle lui aurait si quelque chose n'allait pas ? Ils se sont toujours tout dit. Mia relève son visage pour poser ses yeux dans les siens. Des yeux encore bien trop tristes à son goût. Adam sèche chacune de ses larmes avec sa main. « Il est revenu Adam… » Le mouvement son pouce s'arrête. Elle n'a pas besoin de lui dire qui … Adam le sait … C'est lui … ça ne peut être que lui pour la foutre dans cet état. Bordel. Il savait que ce moment arriverait. Il la toujours nié jusqu'à maintenant. Newman a toujours entretenu une relation même éloigné avec Andrew. Il n'en a jamais parlé à Mia. Il savait qu'elle ne comprendrait qu'il lui adresse toujours la parole alors qu'il l'a abandonnée quand ce n'était qu'une enfant. Mais Adam ne pouvait pas couper définitivement les ponts avec lui. Il avait besoin de lui. Son papa. Tout comme il avait besoin Mia. C'était impossible pour Adam de faire un choix entre les deux. Alors il jonglait secrètement avec le père et la fille. « … mon père… » Voilà, on y vient. Il se passe une main sur le visage en soupirant. Qu'est-ce qui est censé faire là ? Maintenant ? L'anéantir en lui avouant qu'il est déjà au courant que son père est revenu à Brisbane. Pour cause, ils s'étaient revu tout juste après que son avion ai atterri sur le sol Australien. « Ha … Tu es au courant depuis longtemps qu'il est revenu ? » La culpabilité l'envahit. Adam déteste lui mentir. Mais il ne pouvait pas se permettre de lui dire maintenant. Il sait que ce moment fatidique arrivera un jour ou l'autre. Mais ça ne sera pas aujourd'hui. Adam n'est pas prêt à risquer son amitié avec elle aujourd'hui. Ni demain d'ailleurs. Adam tente de la consoler comme il peut sans lui faire de mal physiquement, ni moralement. « Il t'a toujours aimé, tu sais. » Andrew n'avait pas toujours fait les bons choix. Mais il a toujours aimé éperdument sa fille. Personne ne peut le nier. C'est à contre cœur qu'il avait quitté le logement familial. D'ailleurs, Adam a autant souffert de ce départ que Mia. À la différence que lui il cherchera à le joindre par tous les moyens possible. Un jour, ses efforts ont été payants. Adam était tout fier. Il voulait l'annoncer à Mia. - J'ai retrouvé papa – Mais au même moment elle déchire une photo d'elle et de son père sous ses yeux. Il s'est dit alors qu'il garderait cette information pour lui. Cette photo aussi … Adam a pris soin de la scotcher. Et de la ranger dans son porte feuille. Elle ne le quitte jamais.
Adam se confie de nouveau à elle en lui disant que c'est dur pour lui de la voir dans cet état. Souffrante. Et pas seulement physiquement. Puis il rajoute qu'il tient à elle. Mia le sait déjà tout ça. Mais là c'est un peu plus que d'habitude. Son amour pour elle est toujours plus grandissant chaque jour. Adam n'en mesure pas vraiment les conséquences. C'est indépendant de sa volonté. « Je tiens tout autant à toi Adam… et tu le sais » Il sent leur visage se rapprocher. Son cœur palpite comme un fou. Lorsque leurs lèvres viennent s'effleurer, Adam ferme instinctivement ses yeux pour mieux savourer son souffle, son odeur. Chaque contact est multiplié par dix, par cent, par mille. Leurs bouches viennent se rejoindre pour bref baiser salé. Il n'a pas la même saveur que d'habitude. Il sonne comme une note de fin. « Je ne veux pas te faire souffrir… » Adam commence à comprendre qu'elle ne souhaite plus de cette relation. Son cœur se serre. Ça lui fait mal. Car lui il aimait bien cette complicité avec elle. Mais il ne se permet pas de lui imposer ça s'il n'en a plus envie. C'est con à dire mais il a l'impression de perdre un morceau d'elle. Il restera sur la touche comme il la toujours si bien fait jusqu'à maintenant. Adam le bon copain. Qu'est-ce qu'il espérait dans le fond ? Même lui il en sait rien en fait. Sa main vient se poser sur sa joue. Son front est toujours collé au sien. « Je ne le souhaite pas non plus Mia. Si tu estimes que c'est mieux comme ça alors on fera comme ça ... » Adam la regarde une dernière fois dans le blanc des yeux. Il s'autorise un dernier baiser. Mais le sien est plus doux, plus tendre. Sa langue demande à venir en contact avec la sienne pour une dernière danse. Adam appuie ses lèvres sur les siennes pour approfondir cet échange. Malgré que ce ne soit pas la première fois son corps s'emballe toujours autant. Il décide alors de détacher ses lèvres non sans mal. Puis il marche jusqu'à la fenêtre de la chambre pour fixer l'horizon et surtout cacher ses larmes. Il ne veut pas de pitié. Et encore moins la voir culpabiliser. Il avait ses torts lui aussi … Adam reste dos à elle. Les yeux rivés sur l'extérieur. Il n'a pas le cœur à se retourner. Il a besoin d'un peu de temps avant d'accepter qu'une barrière, c'est dresser entre eux.
Cette journée a été éprouvante. Physiquement, il n’y a pas un centimètre de mon corps qui ne me fasse pas mal. Je bouge d’un côté, je le ressens de l’autre. Et encore là, je suis sous perfusion ce qui me permet ainsi d’avoir des anti-douleurs dans mon corps pour atténuer tout ça. Quand les effets s’estompent, je suis obligée d’appeler une infirmière pour une nouvelle injection… Je me sens complètement anéantie, à bout. Je ne pense pas pouvoir tomber plus bas que ça. Si j’aurai pu… six pieds sous terre. Heureusement, je m’en suis sorti. Presque indemne. Si les douleurs physiques sont présentes mais atténuées, les douleurs émotionnellement sont elle à leur paroxysme. Mon moral est à zéro, mon père est revenu, ma mère est passé me voir mais je l’ai rejeté. Knox est le seul que j’ai accepté d’avoir près de moi toute la journée. Et maintenant Adam. Je suis encore plus anéantie quand je vois la tristesse, l’inquiétude dans ses yeux. Quand je vois qu’il peine à retenir ses larmes alors qu’il ne flanche pas aussi facilement. Il lui en faut. Beaucoup. Je sais à quel point il tient à moi et donc à quel point il ne peut imaginer me perdre. Nous étions fusionnels depuis toujours, inséparable et pour lui, me voir dans ce lit ne peut que lui faire de la peine. Surtout que deux ans auparavant, il a perdu sa femme qui, elle, n’a pas été aussi chanceuse et ne s’en est pas sortie… Pour ça, je m’en veux. Je m’en veux de lui faire revivre ça. Je ne le supporte pas. Alors j’essaye de le réconforter, par mes mots, je ne veux surtout pas lui montrer les douleurs physiques, prenant sur moi. Par contre, les plaies ouvertes moralement sont plus difficiles à dissimuler, il n’y a pas un sourire qui apparait sur mon visage. Et là aussi je m’en veux car ça le rassurait certainement…
Mais je dois lui dire car il ne le sait pas encore… Mon père est revenu. Andrew, son papa de substitution à lui. Je sais que je n’ai pas été la seule blessée par son départ. Adam a grandi avec un père violent et lorsqu’il venait chez nous, il retrouvait le sourire. Le sourire d’un gamin qui était au côté d’un papa aimant. Parce que, je ne pouvais le nier, je suis chanceuse d’avoir un père comme le mien… Du moins, j’étais chanceuse, jusqu’à qu’il décide de ne tourner les talons pour ne jamais revenir… Jusqu’à hier soir. Ces retrouvailles m’ont bouleversé à un point où je ne contrôle plus mes émotions… Hier soir, dans les bras de Knox, ce matin, sur ma planche alors qu’une vague vient me surprendre et que je finisse la tête sous l’eau, le souffle coupé… « Ha… Tu es au courant depuis longtemps qu’il est revenu ? ». La réaction d’Adam m’étonne un peu, je pensais qu’il aurait ressenti de la colère lui aussi à son égard… Mais non, il reste calme face à cette annonce. Je ne lui en tient pas rigueur pour autant « Hier soir… Je me suis rendue à notre spot… Jamais je n’aurai imaginé le retrouver là… Jamais… » je laisse alors ce dernier mot s’échappait dans un murmure alors que ma gorge se serre. Je n’aurai tout simplement jamais pensé que mon père reviendrait un jour à Brisbane. Je m’étais résigné depuis plusieurs années même si un mince espoir au fond de moi existait, espérant qu’il finisse par revenir « Il t’a toujours aimé, tu sais ». Je fronce alors les sourcils, j’ai l’impression qu’Adam est de son côté ou qu’il sait quelque chose. Mais là encore, je ne rebondis pas sur ce point « Et tu penses que pour cette raison je devrais le pardonner ? ». Pour moi, cela ne justifiait en rien son comportement et donc le fait que je puisse lui pardonner. Pourtant, ma phrase reste tout de même une question car je veux connaitre l’avis d’Adam. « Je ne peux pas lui pardonner aussi facilement Adam… Il m’a trop fait de mal… Et tu le sais… ». J’enfonce le couteau dans la plaie sans le savoir. Et pourtant, Newman était le mieux placé pour savoir à quel point j’ai souffert de son départ. A quel point j’ai vrillé de par son absence, à quel point, même avec le temps, je n’arrivais pas à m’en relever totalement. Mes larmes coulent encore sur mon visage, depuis ce matin, elles ne s’arrêtent plus quand vient le sujet de mon père…
Et comme si tout cela n’était pas suffisant, j’allais encore plus nous faire de mal à tous les deux… Cette fois, ce n’était la faute de personne si ce n’est la mienne. Voir Adam aussi mal me fait me rendre compte que tôt ou tard, j’allais en rajouter. Parce qu’il n’a pas encore totalement quitté mes pensées, que mes raisons à ses côtés ne sont peut-être pas valables. Parce que je ne peux imaginer faire du mal à une des personnes qui compte le plus pour moi. Et parce qu’il ne mérite pas de souffrir tout simplement. Pas lui. Il a déjà suffisamment connu de déceptions sans que j’en rajoute une de plus. Il est pour moi précieux à un point où je ne pourrais tolérer le perdre définitivement. Et je sais qu’en continuant sur ce chemin, c’est ce qui risque de se passer. Alors, par ses quelques mots, il comprend. Il n’est pas dupe, il le sens pas ce baiser que j’échange avec lui. Comme un au revoir, qui n’en ai pas vraiment un. Parce que je ne veux pas que ça change entre nous. Que cela n’est pas de répercussions sur nous, qui nous sommes, depuis toujours. Je l’aime du plus profond de mon être et je ferai tout pour le préserver. Même de moi… « Je ne le souhaite pas non plus Mia. Si tu estimes que c’est mieux comme ça alors on fera comme ça… ». Je sens dans sa voix qu’il est déçu, qu’il aurait très certainement aimé continuer… Mais continuer quoi finalement ? Aucun mot n’a été posé sur cette relation. Il m’embrasse, lui aussi pour la dernière fois. Son baiser me frissonner car je sens qu’il est sincère, qu’il y a certainement plus que ce qu’on voulait bien se l’avouer. Je ne le repousse pas parce que je sais qu’il va me manquer. Que cette proximité nouvelle entre nous va me manquer, que je vais avoir du mal à maintenir une distance, parce que même bien avant ça, nous étions toujours tactiles l’un envers l’autre. Je le regarde s’éloigner, à contre cœur. Je m’en veux… Je réponds alors à ses derniers mots prononcés, en tentant de me redresser mais c’est toujours autant impossible « Je ne le fais pas pour moi… Je le fais pour toi… Ce sera mieux pour toi. Tu ne mérites pas que je te fasse souffrir parce que je souffre de mon côté ». J’ai envie de me lever de ce putain de lit, de le rejoindre pour le serrer dans mes bras. Mais je suis bloquée. Une colère commence à monter en moi, non pas contre lui, mais contre tout ça, toutes ces emmerdes « Regarde-moi s’il te plait… ». Je n’ai pas envie qu’il fasse semblant « Tu as le droit de me détester, de me dire tout ce que tu penses. Je sais que je perds mon temps, que je fais toujours les mauvais choix. Mais jamais je ne pourrais supporter de t’en faire subir les conséquences. Et c’est ce que je suis en train de faire malgré tout… ». Il est toujours éloigné, je me redresse alors, forçant beaucoup trop certainement « Je t’aime Adam. Rien ne pourra nous prendre ce qui existe entre nous depuis toujours. Tu entends ? Rien… ». Ma gorge se serre, je le supplie du regard de venir près de moi. Mes larmes roulent à nouveau sur mes joues… « je suis désolé… », je murmure alors, baissant le regard sur le drap blanc.
Bien peut-être que je ne cède pas facilement Et je sais c'est difficile à voir Mais je voudrais que le temps ralentisse Ainsi je pourrais garder ton cœur dans le coin Si je pouvais te faire rester encore un jour Je t'attendrai encore un jour, et pour toi
Les raisons de son accident deviennent plus claires. Ça ne tient que sur un seul nom, Andrew. Adam savait que ça finirait par arriver. Il est revenu à Brisbane il y a peu et il savait que son but premier, c'était de retrouver sa fille. Ils en avaient parlé tous les deux. Dans l'ombre … Mia n'est pas au courant de tout ça. Adam aurait bien aimé lui en parler. Mais à chaque fois qu'il tâter le terrain, Mckullan fulminait contre son paternel. Il s'enfonçait alors un peu plus dans le mensonge. À regret … Newman détestait lui mentir. Ils s'étaient toujours promis de tout se dire. Ce n'est pas faute d'avoir voulu essayer. L'air de rien, Adam lui demande depuis combien de temps elle est au courant de son retour. « Hier soir… Je me suis rendue à notre spot… Jamais je n’aurai imaginé le retrouver là… Jamais… » Un brin embarrasser, il se mord la joue intérieurement et baisse les yeux. Le brun se retrouve dans une situation très embarrassante. Que faire ? Lui dire ? Là ? Ça serait l'achever. « Et tu penses que pour cette raison je devrais le pardonner ? » Il ose à peine lever les yeux sur elle. Bien sûr qu'Andrew avait merder sur certains points. Mais l'amour qu'il a pour sa fille est indéniable. « Tu devrais lui laisser une chance. Ou au moins écouter ce qu'il à te dire. » Adam marche sur des œufs. Parler d'Andrew avec Mia, c'est super très délicat. Encore plus quand on sait que les deux hommes se sont vue secrètement. Maintenant, il ne peut pas décider à sa place. Mais il trouverait regrettable qu'elle lui tourne les talons définitivement. L'amour qu'il y avait entre eux était si unique. Adam ne peut pas croire qu'il n'existe plus rien. « Je ne peux pas lui pardonner aussi facilement Adam… Il m’a trop fait de mal… Et tu le sais… » Il le sait trop bien … Newman était aux premières loges depuis toutes ses années de souffrance. Un soupire s'échappe de ses lèvres tandis qu'il baisse les yeux une seconde fois. Voir la détresse de Mia et son visage tuméfier c'est une double peine pour lui. « Ouais je sais … Je ne peux pas décider à ta place Mia. Mais ne prend pas de décision trop vite. Prends le temps d'y réfléchir. » Il galère Adam. Il tente comme il peut de jongler entre la fille et le père. Pas simple. Il aime les deux et il n'a jamais voulu faire un choix.
Il pensait que le plus dur était derrière lui. Il croyait ouais … Mais ça s'était avant qu'elle lui fasse comprendre qu'eux, c'était fini. Du moins cette chose qui était en train de naître. Ce n'était pas sa journée … Clairement pas. Il avait l'impression que quelqu'un s'amuser avec une poupée vaudou à son effigie et que toutes les aiguilles possibles étaient planté. Elle lui fait un dernier baiser. Mais il n'a plus la même saveur qu'autrefois... Alors à son tour il lui rend, mais avec tout l'amour et la passion qu'il lui porte. Leurs langues se mélangent, se caressent avec tendresse. Adam sent les larmes revenir au galop. C'est trop dur. Il a l'impression que ses lèvres sont scellés aux siennes. Pourquoi mettre un terme à tout ça …. Pourquoi ? … Adam se détache et s'éloigne aussitôt vers la fenêtre pour s'isoler. Sa proximité le rend vulnérable. « Je ne le fais pas pour moi… Je le fais pour toi… Ce sera mieux pour toi. Tu ne mérites pas que je te fasse souffrir parce que je souffre de mon côté ». Elle lui parle, mais il garde les yeux rivés sur l'extérieur. S'il se retourne, Mia verra la détresse dans son regard. Il n'en a pas envie. Elle souffre assez de son côté. Pas besoin d'en rajouter. Et Newman ne veut pas de pitié. Il est déjà occupé à souffrir … Ses paupières se ferment pour chasser ses larmes trop dures à retenir. Il ne sait même pas quoi répondre à cela. Mia a décidé pour lui de toute façon. « Regarde-moi s’il te plait… » Son front vient s'appuyer sur la fenêtre. Il serre les dents. Ses deux mains viennent s'appuyer sur l'encadrement de la fenêtre. Son cœur saigne. Ça fait mal. S'il se retourne, le poignard s'enfoncera un peu plus. « Tu as le droit de me détester, de me dire tout ce que tu penses. Je sais que je perds mon temps, que je fais toujours les mauvais choix. Mais jamais je ne pourrais supporter de t’en faire subir les conséquences. Et c’est ce que je suis en train de faire malgré tout… ». Ses doigts se resserrent. Il finit par rouvrir les yeux. Mais il ne se retourne pas pour autant. Les mauvais choix … Est-ce qu'elle est en train de dire qu'elle préfère redonner une chance à ce gars-là ? Qu'est-ce qu'il a de mieux que lui ? Apparemment beaucoup de choses... Mais il prend sur lui Adam. Il ne veut pas être un second choix. Encore moins une roue de secours. Et Mia est son amie avant d'être plus que ça. Merde Newman, ressaisit toi. Il se retourne pour lui faire face. « Je t’aime Adam. Rien ne pourra nous prendre ce qui existe entre nous depuis toujours. Tu entends ? Rien… » Et Bam une flèche en plein cœur. Comme si ce n'était pas assez dur pour lui comme ça. Il soupire et se décide enfin à la rejoindre. Il vient s'asseoir auprès d'elle et l'observe un moment. Il voudrait lui afficher un visage plus souriant mais il n'a pas le cœur à cela. Alors il se penche pour venir la serrer dans ses bras doucement. Sa tête vient se caler contre la sienne tandis qu'il lui caresse le dos doucement. Il devra s'habituer … « je suis désolé… » Mia n'avait pas tous les torts pour elle. Adam avait sa part de responsabilités lui aussi. Il faut être deux pour ça … « Ne le soit pas. J'ai merdé moi aussi. Excuse moi pour tout ça. » C'est douloureux, et pourtant … Il n'arrive pas à regretter ce qu'il s'est passé entre eux. Sa seule crainte c'est le après... Car il sait qu'il fera lui-même le choix de se tenir à l'écart. C'est sa façon de se protéger. Et pour ce qui est de la vie sentimentale de Mia, il ne préfère même pas y penser. Encore moins s'il s'agit de cet homme qui l'a brisé la dernière fois. Un de plus ! À croire que tous ces mecs avaient de la merde aux yeux. Mais si c'était ces choix … Alors qu'il en soit ainsi. « Tu devrais te reposer » Est-ce qu'il essayait de fuir cette conversation ? Peut-être. Qu'est-ce qu'il avait de plus à en dire ? C'était fini. Est ce que ça avait seulement commencé tout ça …
Le comportement d’Adam lorsque je lui parle de mon père est suspicieux. Je le trouve étonnamment calme face à cette annonce alors que lui aussi a subi ce départ précipité. Peut-être était-il plus sage que moi, moins colérique aussi, peut-être moins rancunier. Je ne sais pas et même si ses réactions peuvent m’intriguer dans le fond, elle ne m’alerte pas au point que je lui fasse remarquer. Parce que je suis trop occupée à souffrir de ce retour inattendu et aussi à me rendre compte que je suis perdue face à ça, ne sachant comment réagir. Je l’ai repoussé, utilisant des mots fort pour lui dire à quel point je le détestais et que je ne pourrais jamais lui pardonner. Je sais que je l’ai blessé avec mes paroles mais ce n’était rien face à la souffrance qui existait en moi depuis tout ce temps… Et pourtant… Et pourtant si j’ai été catégorique la veille face à lui, je doute… Et j’interroge alors mon meilleur ami à ce propos « Tu devrais lui laisser une chance. Ou au moins écouter ce qu’il a à te dire ». La voix de la sagesse, une réaction que j’aimerai pouvoir avoir et ainsi laisser la chance à mon père de s’expliquer. Mais je m’en sens incapable. Je baisse alors le regard gardant dans un coin de ma tête les paroles d’Adam. Parce que je sais qu’il a raison, que je me souviens aussi des paroles de Geo cinq ans auparavant quand il m’a dit qu’autrement, je finirai par le regretter. Peut-être pas maintenant mais plus tard… « Ouais je sais… Je ne peux pas décider à ta place Mia. Mais ne prends pas de décision trop vite. Prends le temps d’y réfléchir ». Je soupire alors, mes pensées sont floues et je sais que je ne peux pas prendre cette décision maintenant. Il a raison… Je glisse alors ma main dans la sienne, instinctivement, naturellement, car ça a toujours été comme ça entre nous…
Sauf que ces derniers jours, les choses ont été plus loin entre nous. Un rapprochement qu’on aurait pensé impossible jusqu’alors. Je ne me suis posée aucune question, parce que je ne le voulais pas. Mais une prise de conscience soudaine me prend. Je ne peux pas lui faire subir tout ça. Ça ne tient pas qu’à mon accident, qu’au retour de mon père… Non parce que tout ça n’avait pas eu lieu encore quand nous nous sommes rapprochés. Si j’ai flanché c’est parce que mon cœur a encore été brisé et qu’il m’a replongé dans de nombreux souvenirs… l’abandon de mon père, celui de Lukas ensuite… Un cercle vicieux duquel je semblais être prisonnière, incapable d’en sortir. Alors, après m’être confiée à Adam, nous avons fini par coucher ensemble. Ça aurait pu s’arrêter là… Ça n’a pas été le cas. J’ai continué à fuir, à ne pas me poser les bonnes questions… Au détriment de mon meilleur ami et amant… Je ne pouvais pas continuer comme ça. Je ne savais pas ce qu’il ressentait face à cette relation. Je le connaissais bien pour savoir qu’une simple histoire comme ça n’était pas son genre. Et j’avais peur que tôt ou tard, l’un de nous deux s’attache trop et que tout devienne compliqué. Mes pensées étaient encore trop occupées par ma précédente relation. Elle avait beau être terminée, je n’étais pas encore guérie et je ne voulais pas lui en faire payer le prix. Pas à lui. Il ne le méritait pas. Alors je le regarde s’éloigner, prendre ses distances. Ça me déchire le cœur. Je continue de lui parler à défaut de pouvoir me rendre près de lui, clouée dans mon lit. Mais il ne réagit pas. Je ne suis pas habitué à le voir de la sorte. Pas avec moi. Il peut être fermé avec les autres, mais pas avec moi. Jamais, ou très rarement. C’est de ma faute. Je m’en veux, Je le vois dans ses gestes que ça ne va pas : son front contre la vitre, ses deux mains tenant l’encadrement de la fenêtre. Je sens qu’il pourrait entrer dans une colère noire à tout moment. Et pourtant il ne le fait pas. Il n’agit pas, il ne réagit pas. Surtout que je lui parle clairement des raisons qui me poussent à mettre un terme à ce rapprochement. Et je sais qu’il n’apprécie pas. Il finit pourtant par se retourner, je lui dis que je l’aime car ça, ça ne changera jamais. Il me rejoint alors, s’asseyant à nouveau à mes côtés. Je suis redressée dans mon lit, je ne le devrais pas mais quand il m’attrape dans ses bras, je me sens quelques secondes en sécurité. Je sens ses mains caresser mon dos, les miennes en fond de même, dans une souffrance silencieuse. Je le serre encore plus, venant blottir ma tête dans son cou, comme si je ne voulais plus quitter ses bras ou par peur de le perdre et ainsi savourer encore quelques secondes l’instant… Je m’excuse, parce que je sais que tout ça et de ma faute, je ne supporte pas de le faire souffrir « Ne le sois pas. J’ai merdé moi aussi. Excuse-moi pour tout ça ». Ma tête se recule un peu pour le regarder dans les yeux « Non, tu n’y es pour rien… » Je n’accepte pas qu’il puisse le penser. Pour moi, il n’est nullement fautif dans cette histoire. Je ne quitte pas son regard, je reste dans ses bras aussi… et les paroles qui s’apprêtent à prononcer me déchire « Tu devrais te reposer ». Je comprends alors qu’il cherche à fuir. Qu’il ne supporte certainement plus d’être à mes côtés. Car je l’ai blessé. Egoïstement, je prononce alors ses mots « Ne pars pas… Ne me tourne pas le dos… ». Contradictoire, je le suis aussi. Je devrais le laisser partir, pour ne pas lui faire encore plus de mal, lui laisser le temps. Mais il est aussi mon meilleur ami avant tout et j’ai besoin de lui pour affronter tout ça… « Je t’en demande beaucoup trop je le sais… » Je m’en rends compte, ma main vient caresser sa joue « Parle-moi, s’il te plait… ». Je le supplie de me dire ce qu’il ressent car son silence est lourd de sens et je préfère qu’il laisse échapper tout ce qu’il a sur le cœur plutôt que de l’ignorer « Je ne veux pas que ça change ». Mais qu’est-ce que tu croyais Mia sincèrement ? Que tout allait être aussi simple. Non jamais rien ne l’est et tu le sais toi-même… Je me déteste à cet instant de lui faire ça. Egoïste encore et encore. Je ne le suis pas normalement. Jamais même. Je me détache, car j’ai mal, mon corps retrouvant le contact avec le matelas du lit relevé. « Mais si tu veux partir, je le comprendrai… Et je ne t’en voudrais pas ». Mes larmes coulent à nouveau. Je m’en veux… terriblement.
Histoires éternelles Qu'on ne croit jamais De deux inconnus Qu'un geste imprévu Rapproche en secret Et soudain se pose Sur le coeur en fête Un papillon rose Un rien, pas grand chose Une fleur offerte
Adam s'agrippe à cette fenêtre comme si c'était la seule chose qui l'empêchait vriller. D'une oreille attentive, il l'écoute lui parler sans pour autant se retourner. Là, il a besoin de chasser son visage de sa tête pour essayer de ne pas craquer d'avantage. Il y a trop de choses qui s'enchaîne pour lui. Newman a déjà eu une peur bleue de la perdre - Chose impensable pour lui - Ensuite, on ajoute à cela qu'il est dans une sale position vis-à-vis d'Andrew et de Mia. Il a l'impression de l'avoir trahi. Pourtant, il n'a jamais voulu en arriver là. Le jour même où il avait retrouvé son père de cœur, il a voulu lui annoncer. Mais elle lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus entendre parler de lui avant même qu'il ouvre la bouche. Et maintenant ça … C'était quoi la prochaine étape ? Non parce qu'autant qu'il saute de cette fenêtre. Mia le supplie de se retourner. Il fait pression sur ses paupières en resserrant un peu plus ses doigts sur l'encadrement. Ça ne lui ressemble pas de lui tourner le dos de cette façon. Il n'est pas sûr de pouvoir assumer tout ça. Mais lorsqu'il entend le son de sa voix, Adam comprend que son amie à besoin de lui plus que jamais. Ce n'est pas le moment de flancher. Pas maintenant. Un soupire s'échappe de ses lèvres. Il se retourne pour lui faire face et c'est là que Mia lui annonce qu'elle l'aime. Il n'en a jamais douté. Mais là ça lui fait mal de l'entendre. Adam tente de faire bonne figure. Il s'avance vers elle pour l'a prendre dans ses bras. Même si cette proximité lui coûte. Il le fait pour elle… Pour lui… Pour eux. Leur amitié sera toujours plus forte quoi qu'il arrive. « Non, tu n’y es pour rien… » Mia lui présente ses excuses, mais le brun est en désaccord. Il estime avoir fauté le premier. « Je t'ai embrassé le premier ... » Et si c'était à refaire, Adam le referait sans hésiter. Même si aujourd'hui ça fait un mal de chien. Cette relation, si particulière soit-elle, lui avait donné des ailes durant deux magnifiques semaines. Ça lui manquait tellement ce genre de relation. Newman était en totale osmose avec elle. Un homme comblé. Mia lui avait donné un petit échantillon de ce qu'était le bonheur. Ce contact devient de plus en plus difficile à supporter. Adam ose à peine lui caresser le dos de peur que ce soit mal interpréter. Il lui conseil du repos. Indirectement, il cherche une porte de sortie. « Ne pars pas… Ne me tourne pas le dos… » Mais Mia le connaît mieux que personne. Elle comprend bien vite son petit manège. Il se recule pour croiser son regard. Elle a le visage tout triste, les cheveux indisciplinés. Adam passe ses deux mains sur ses joues pour qu'elle le fixe bien droit dans les yeux. « Je ne t’abandonnerai jamais Mia, jamais tu m'entend » Avec ses pouces il lui caresse le visage avant de lui glisser ses cheveux derrière les oreilles d'un geste délicat. Cette promesse, il est sûr de la tenir. Même si ça doit lui briser le cœur de supporter des choses qu'il n'acceptera jamais. « Je t’en demande beaucoup trop je le sais… » Il sent la main de Mia se poser sur sa joue. Ça ne l'aide vraiment pas. Adam baisse les yeux avant de faire quelque chose qu'il pourrait regretter. Instinctivement, il pose sa main sur la sienne en appuyant légèrement sa tête. Newman se contente du peu. C'est toujours mieux que... rien. « Parle-moi, s’il te plaît… » Pour dire quoi ? … Même lui il n'est pas bien sûr de ce qui est en train de se passer. Adam garde le regard baissé un moment avant de relever difficilement les yeux sur elle. « On ne c'est jamais rien promit. Je ne peux pas t'en vouloir. Même moi je ne sais pas ce que j'attendais de cette relation » Sans le vouloir il fixe ses lèvres mais il détourne aussitôt les yeux. Ce n'est pas le moment de rendre les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. « Je ne veux pas que ça change » Le problème c'est que tout a déjà changé. Adam aurait dû anticiper les choses. Ce n'est pas si cette situation lui était inconnue. Putain t'es con Newman. « Tu sais comme moi que ça ne sera plus pareil Mia … » Ou ça mettra le temps avant qu'il n'ai plus envie de lui sauter dessus. Mais là il sent bien que ce n'est pas le cas. Son corps demande sans cesse à vouloir être en contact avec le sien. D'ailleurs il se rend compte que sa main est venue se fondre sur la sienne. Ses doigts viennent s'entrelacer aux siens. C'est comme s'il était une marionnette et que quelqu'un là-haut s'amuser à contrôler les ficelles. « Mais si tu veux partir, je le comprendrai… Et je ne t’en voudrais pas » Et voilà que ces larmes reviennent doublement. Adam ne supporte pas la voir comme ça. Ça le brise un peu plus. Il prend sur lui et s'allonge ses côtés en passant son bras sur elle. Le lit n'est pas bien grand. Mais assez pour qu'il s'y faufile. Il cale son front contre sa joue en lui caressant l'autre avec son pouce. « Shuuuttt. Ne pleure pas. Une princesse ne doit pas pleurer. Je serais toujours là pour toi mon cœur. Tu le sais. N'en doutes pas. Nous deux c'est une histoire éternelle tu sais bien. » Un léger sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu'une larme vient glisser sur sa joue. Il repense à cette danse qu'ils avaient commencé sur la plage et qu'ils avaient fini dans une magnifique salle de bal. Adam ferme ses paupières et se met à fredonner les paroles tout bas à son oreille, comme un enfant qu'il cherche à consoler. « Histoires éternelles, Qu'on ne croit jamais, De deux inconnu, Qu'un geste imprévu, Rapproche en secret, Et soudain se pose, Sur le cœur en fête, Un papillon rose … Un rien, pas grand chose, une fleur offerte... » Il lui fait un bisou sur la joue et enroule son bras à taille. Adam reste là, prés d'elle. C'est ce qu'il peut faire de mieux. Et c'est ce que Mia voulait après tout … Qu'il soit là …
« Je t’ai embrassé le premier… ». Ses mots résonnent dans ma tête pendant un court instant. Adam s’excuse de l’avoir fait. A-t-il des regrets ? Ou est-ce qu’il pense que j’en ai de mon côté ? Je ne regrette pas une seule seconde ce qui s’est passé entre lui et moi. Enfermée dans cette bulle avec lui, à vivre l’instant sans se poser de questions, à oublier tout le reste. La facilité finalement déconcertante de cette relation où la confiance est aveugle. Parce que nous nous connaissons depuis toujours lui et moi, je sais qui il est, je connais ses plus sombres secrets. Tout était facile. Peut-être trop… J’ai toujours vu Adam comme mon meilleur ami et rien d’autre. Car même si je l’aimais du plus profond de mon être, mon amour pour lui n’a jamais été autre chose qu’amical. Un amour cependant particulier car nous avons toujours été proche, très proche. Mais jamais comme nous l’avons été pendant ces deux semaines. Une chose qui a toujours inenvisageable entre nous, qui nous donnait des nausées rien que d’y penser. Et pourtant…. On s’est laissé aller, plus que de raison… Pour se rendre compte que cela ne fonctionnait pas si mal finalement. Le weekend avait été magique, dans cet hôtel de luxe où il m’a fait vivre un rêve éveillé, traitée comme une princesse, surnom qu’il me donnait lui… mais aussi mon père. Une harmonie charnelle, qui m’avait rendue folle de lui pendant ces deux jours, en redemandant encore lors de notre retour à la réalité… Peut-être que nous aurions dû nous arrêter là, c’est ce qu’en tout cas j’étais peu à peu entrain de me dire « Et jamais tu ne devras te le reprocher. Je ne le regrette à aucun instant ». Et si c’était à refaire je le ferai et même maintenant encore dans cette chambre d’hôpital. Pourtant, je devais penser aux conséquences de mes actes. Je les avais ignorés jusqu’à maintenant. Je le regrettais. Car je voyais très bien que j’étais entrain de faire du mal à mon meilleur ami, à une des personnes qui comptait le plus pour moi. Et c’est exactement ce que je voulais éviter. Il n’est pas n’importe qui. C’est lui… Je le supplie de ne pas partir, de ne pas me tourner le dos. Parce que j’ai toujours peur de l’abandon et cette fois, je l’aurai mérité « Je ne t’abandonnerai jamais Mia, jamais tu m’entends ». Ses deux mains sont sur mes joues, son regard plongeait dans le mien alors que les larmes coulent. Il est sincère, je le sais et ses gestes me le démontre bien. Il tient à moi, tout comme moi je tiens à lui. Quoi qu’il arrive… Nous serons là l’un pour l’autre. Alors j’acquiesce, bien qu’au fond je sais qu’il est blessé. Je sais que je lui en demande beaucoup trop et je n’aide certainement pas en passant ma main sur sa joue. Je vois son regard se fermer, pourtant il attrape ma main et je sens qu’il profite de ce petit instant de tendresse. Je le supplie alors de me parler, de me dire ce qu’il a sur le cœur car je sais qu’il veut le cacher, certainement pour me protéger ou pour d’autres raisons… « On ne s’est jamais rien promis. Je ne peux pas t’en vouloir. Même moi je ne sais pas ce que j’attendais de cette relation ». On s’était laissé porter autant l’un que l’autre. Au fond de moi, je savais sûrement que je n’attendais rien parce que j’avais juste besoin d’oublier… de passer du bon temps. Et ça avait été si facile avec lui. Je m’en veux, je m’en veux parce qu’il n’est pas le genre d’hommes qui mérite ça. Et je savais très bien que mon meilleur ami n’est pas du genre à avoir des relations de ce type. Mais en aucun cas je ne voulais le faire souffrir « Je le sais… » pourtant j’entends de la déception dans sa voix. Alors je réhausse son menton à l’aide de ma main droite « Je le sais mais j’aurai dû être franche avec toi. Je n’ai pas voulu me poser de questions mais je n’ai fait que penser à moi… J’ai été égoïste. Et tu ne le mérite pas… Tu ne le mérites pas du tout… ». Ma gorge se serre sur ces derniers mots. Cette franchise arrive de toute façon trop tard… « Tu sais comme moi que ça ne sera plus pareil Mia ». Et là, telle une épée de Damoclès qui me tombe sur la tête, mes yeux fixent les siens emplis de tristesse. J’aurai dû le savoir après tout, cette issue était logique. Et cela me transperçait le cœur. Car oui évidement, notre relation charnelle n’existerait plus. Mais c’est ce que je lui demandais finalement… ou imposait plutôt… En revanche, notre amitié allait en pâtir… ça me détruit rien que d’y penser mais je ne pouvais pas le supplier de faire semblant, de faire comme si tout allait bien. C’est à mon tour de baisser le regard, alors qu’il prononce ces mots. Je ne peux qu’acquiescer à regret « Je le sais… ».
Tout ça est trop difficile autant pour lui que pour moi. Le sort s’acharne, tout part en vrille. Je m’en rends compte et mes larmes sont de plus abondantes, incapable de les contrôler. Alors avec tout ce que je viens de lui faire subir non seulement du fait de mon accident mais aussi de cette relation qui doit s’arrêter, je comprendrai qu’il veuille partir. Et je ne pourrais aucunement lui reprocher. Il aurait pu prendre ses jambes à son cou et partir, c’est ce qu’il avait voulu faire quelques minutes plus tôt. Mais, à la place, il reste. Il s’allonge, me prend dans ses bras alors que je suis épuisée physiquement et moralement. « Shuuuttt. Ne pleure pas. Une princesse ne doit pas pleurer. Je serais toujours là pour toi mon cœur. Tu le sais. N’en doutes pas. Nous deux c’est une histoire éternelle tu sais bien ». Ce qu’il y a entre nous, malgré tout, reste sans faille. Il sera toujours là pour moi bien que je lui fasse sûrement du mal. Je me rends compte que je laisse filer quelque chose que je regretterais certainement plus tard. Je sens son bras qui vient m’entourer alors que je me suis mise sur le côté pour lui laisser de la place. Je suis bien là dans ses bras, m’autorisant encore quelques minutes cette proximité qui va disparaitre. Ses mots me réconfortent et sa dernière phrase laisse apparaitre un mince sourire sur mon visage, me projetant deux semaines en arrière. J’attrape alors sa main qui est sur mon ventre, la serrant le plus fort que je peux dans la mienne. Mes yeux viennent alors se fermer doucement alors que je l’entends fredonner cette chanson qui nous caractérise, celle que nous deux seuls sommes capable de comprendre. Petit à petit, je m’endors paisiblement dans ses bras… Et lorsque je me réveille, il est déjà parti…