| baby it's halloween, and we can be anything | willer #32 |
| | (#)Mar 10 Nov - 3:54 | |
| Il est arrivé en premier, pour une fois, à la Serre. Chez eux. Il n’ira pas jouer avec l’argent qui lui reste, cette nuit. L’effort est de mise et lorsqu’il met la table, c’est avec le coeur. Pas de vin, bien sûr, Ariane n’y a plus droit depuis qu’elle porte la huitième merveille du monde en son sein. Tout est presque prêt quand elle ouvre la porte du petit appartement. Saül a encore le torchon sur l’épaule lorsqu’il passe dans le salon. « C’était ton tour. Mais j’ai fait à manger quand même. » Il y a des semaines que Saül ne s’était pas posé pour cuisiner un peu, trop occupé par le travail et les autres choses qui entraient tout en haut de la liste de ses priorités. « Ne râle pas. » L’italien s’approche à pas de loup pour l’embrasser, son épouse encore dans l’embrasure. Un baiser seulement, timide et sur la joue. En ce moment, c’est un peu électrique - pas forcément dans le bon sens du terme.
« Et j’ai fait des courses aussi. » Saül avait l’air absolument ridicule, dans ce magasin miteux, à farfouiller dans les rayons à la recherche de quoi préparer une soirée d’halloween. Il en a eu l’idée dans la matinée, terrassé par le mal de dos provoqué par sa nuit sur le canapé de son bureau. D’un pas décidé, Saül se dirige vers le sac en plastique qui contient tous les trésors qu’il a pu ramener. Sa main attrape, au hasard, une palette de toutes les couleurs et un tube de latex. Il n’a pas l’air très convaincu par son éclair de génie, déjà assez effrayé à l’idée de mettre du latex sur ses joues mal rasées.
Il n’a acheté des bonbons que pour eux, certainement pas pour partager avec les gamins de l’immeuble. C’est eux qui leur feront peur, pas le contraire. Saül a toujours détesté cette fête stupide mais “très bonne pour les affaires”. C’est une célébration à laquelle il n’a daigné participer qu’une fois, lorsque Cosimo était encore très jeune. Lui n’était pas déguisé, évidemment. Cosimo devait être en squelette, quelque chose comme ça. C’est autre chose maintenant qu’il est dans un lit d’hôpital et même s’il en sortira probablement indemne, l’épreuve est rude. Comme si le quarantenaire avait, en plus, besoin de rajouter un peu de sel à sa petite vie monotone. Le sort lui rit au nez et bientôt, Saül se mettra à croire en l’existence du karma - il l’aura bien cherché.
L’instant d’après, l’homme d’affaires retourne en cuisine chercher les assiettes, dressées comme dans un grand restaurant. « Joyeux Halloween. » C’est écrit jusque dans les plats, en italien et en français. |
| | | | (#)Mar 10 Nov - 4:46 | |
| C’était une bonne journée. L’ambiance d’Halloween rendait ça toujours mieux en vrai, justifiant toutes mes idées de merde pour terroriser la Terre en entier que j’alignais les unes à côté des autres sans la moindre culpabilité. J’ai provoqué une quasi crise cardiaque à Sophie en sortant de sous son bureau en criant au meurtre. J’ai fait flipper un duo de jeunes premières au club de boxe en leur racontant des conneries aussi inventées que flippantes au sujet de l’entraîneur suppléant du jour. J’ai fait des coups au téléphone en changeant ma voix pour une d’outre-tombe à maman sur le chemin du retour et j’ai planqué des fausses araignées qui ont l’air foutument vraies dans les baskets de Swann entre-temps. Je le disais et je le dirai encore ; j’adore utiliser le 31 octobre comme raison suffisante pour me transformer en ange du chaos.
« C’était ton tour. Mais j’ai fait à manger quand même. » à peine le temps de laisser mes clés sur la table de l’entrée qu’il apparaît comme si de rien n’était, comme s’il vivait ici pour vrai et pas à son bureau ces derniers temps. La Serre lui va bien au teint à Saül, dommage qu’il soit trop con ces jours-ci pour le réaliser tout seul. « Ne râle pas. » « Si tu m’embrasses encore comme ça, c’est vrai que je vais râler. » mes doigts attrapent pour une première tentative le linge vaisselle sur son épaule et pour une seconde le pan de sa chemise le temps de le ramener à moi pour vrai. C’est une bonne journée, donc. Je râle pas, je suis trop occupée à l’embrasser comme ne le ferait pas une amie ou une voisine. Qu’il le voit comme des salutations à saveur de “quand est-ce que t’arrêtes de t’éclater les lombaires et que tu (re)viens vivre ici?”
Ses pas filent vers ses victuailles du jour, je pique des bonbons en comptant mentalement le nombre de secondes que ça prendra avant qu’il me mette en garde contre le potentiel mortel d’un pauvre paquet réduit de Smarties. « Et j’ai fait des courses aussi. » « Dis-moi tout dans les moindres détails. » le regard brillant, la bouche en cœur. Il s’est trompé de fête parce que là, c’est Noël à l’avance de l’imaginer faire les courses. Saül peut bien sillonner l’appartement en entier, y’a à peine un mètre qui nous divise le temps que mes prunelles acérées finissent par constater l’étendue des achats qu’il a bien pu faire dans des magasins à grande surface qu’il a dû mille fois qualifier de pièges à paysans.
« Joyeux Halloween. » ah non, c’est Halloween de nouveau. Le maquillage entre ses paumes fait place à un dîner cuisiné de ses mains qui sentait bon même dans la cage d'escaliers menant à ici. Du bout des doigts j’attrape de la plus impolie des façons une bouchée et une autre. Ma façon à moi de lui montrer mon degré d’appréciation. « Est-ce que t’as pris un panier? » et elles commencent, les questions et l’interrogatoire au grand complet. « Combien de fois tu t’es lavé les mains après? » ses mains que je dégage des miennes, m’installant sur ses cuisses et rapprochant mon assiette de la sienne quand m'asseoir sur la chaise qui m’est réservée à l’autre extrémité de la table me semble obsolète. « Tu t’es battu avec combien de parents en leur volant leurs choix de bonbons et de maquillage? » sa palette et son latex que je déballe d’un geste vif et rapide, cherchant la seconde d’après le meilleur endroit sur son visage pour commencer le carnage. « T’as pris quoi comme costume? Si c’est un truc de couple je hurle. » une paume étire sa joue d’un côté, l’autre tourne son visage vers la gauche avec un minimum de délicatesse. Sa barbe de trois jours que j’embrasse au même titre que sa mâchoire avec.
À son oreille, je me moque, le rassurant au mieux, fausse au possible. « Je garde ta crinière de prince pour la fin, t’inquiètes pas. » mes doigts ont déjà repéré les crayons à colorier qui fonctionnent autant sur la peau que sur les cheveux. Quelle douce coïncidence. |
| | | | (#)Jeu 12 Nov - 2:48 | |
| « Si tu m’embrasses encore comme ça, c’est vrai que je vais râler. » C’est soulagé qu’il rend son baiser à Ariane, avec un goût de pas assez lorsqu’elle se détache de lui, un millier de questions au bord des lèvres. Voilà des semaines qu’il n’avait pas arrêté de penser au bureau et aux papiers qui s’entassent, aux appels de ses banquiers qui s’inquiètent - et auxquels il préfère ne pas répondre. Ce soir, c’est la trêve et Saül ne compte pas la gâcher.
« Dis-moi tout dans les moindres détails. » « Ne mange pas trop, tu n’auras pas faim pour le repas. » Il la gronde déjà, en attrapant le sac de course. Lorsque ses doigts se saisissent de maquillage, Saül regrette presque son achat, très conscient du carnage qui va avoir lieu sous ce toit. « C’est si exceptionnel que je fasse les courses ? » L’italien repart en cuisine, sourcils froncés, caricatural. Il ne met presque jamais les pieds dans les grandes surfaces, préférant au mieux commander et au pire se rendre dans de plus petits magasins. Les marchés ont toujours eu ses faveurs mais le temps manque, ces dernières semaines. C’est sa meilleure excuse, son meilleur joker, qui n’est jamais usé. Ariane la pique assiette - l’invitée - fait son oeuvre alors que commence l’interrogatoire. « Est-ce que t’as pris un panier? » « Je l’ai même volé à une vieille dame. » La vraie information, c’est qu’il a presque brisé la anse d’un panier vert, à force de tirer dessus comme un acharné pour le dégager des autres. « Combien de fois tu t’es lavé les mains après? » Le premier sourire de la soirée prend une place de choix au coin des lèvres de l’italien qui s’installe à table. Sa main gauche s’est glissée contre le giron d’Ariane sans que cela ne manque de naturel. « Deux fois à l’eau de javel, une fois avec du désinfectant. Mais il faudra que je brûle cette chemise. »
Elle l’amuse, lui qui attrape un couvert pour voler dans son assiette à elle. Les plats sont de toute façon obsolètes, maintenant qu’ils sont installés sur la même chaise - là où à toujours été leur place : l’un contre l’autre. « Tu t’es battu avec combien de parents en leur volant leurs choix de bonbons et de maquillage? » « J’ai envoyé un gamin taper sur un autre. C’était une parfaite distraction, tu aurais été fière de moi. » La réalité est presque similaire, quand il s’est contenté de prendre à la volée le dernier paquet de fraises tagadas dans le panier d’une gamine qui n’a pas osé protester. Hors de question de passer à côté des fraises tagadas, qui auraient pu aller dans le champagne si Ariane avait pu en boire. Oops, dommage. Les prunelles de Saül détaillent les doigts de la française qui s’affaire, déballant avec agilité les armes du crime qu’elle s’apprête à commettre. « T’as pris quoi comme costume? Si c’est un truc de couple je hurle. » Il se plie sans trop râler - rien qu’une grimace - au mouvement imposé par les doigts de son épouse, Saül, dont les mains se sont enroulées autour de la taille de cette dernière. Il y a trop longtemps qu’elle était loin de lui et cette solitude ne convient pas à l’homme d’affaires, bien qu’elle soit provoquée par sa petite personne. « Tu vas me détester. » Il y a un autre sac, avec deux costumes achetés par dépit - c’est ça, de s’y prendre trop tard.
Ce n’est pas faute d’avoir cherché, pourtant. Les heures de boulot de la matinée ont été bien rentabilisées. « J’ai trouvé un costume de bouteille de vin et un autre de fromage sur internet. Ils ne seraient pas arrivés à temps. » Quel dommage, Saül aurait tout donné dans ce costume de bouteille de Bourgogne (non). Le voilà parti pour raconter son périple digne d’une chasse au trésor, alors qu’il tire à eux le second sac, laissé pour compte. Ariane, elle, n’a pas fini de détailler le plan chaos. « Je garde ta crinière de prince pour la fin, t’inquiètes pas. » « Rien que pour la tienne, j’ai failli t’acheter un costume de sorcière. » Il aurait été en prêtre, ç’aurait été parfait - mais un peu trop blasphématoire pour son petit cerveau étriqué. « J’ai préféré nous prendre des costumes de pirates. » L’étoffe est rèche entre les doigts de Saül, qui sort un costume puis l’autre. « J’ai acheté du faux sang. J’accepte d’en mettre sauf si ça tache. » Pas comme s’il avait le choix de toute façon.
Ses pérégrinations ont presque mené à l’abandon, cet après-midi, lorsqu’il est tombé sur une photo des costumes de Morticia et Gomez Addams. Pour ça au moins, ils auraient tout eu à portée de main. Il y avait aussi ces horribles déguisements de Bonnie & Clyde, pas effrayants du tout et qui pourraient effrayer les romantiques les plus convaincus. La palme du pire costume revient à ceux qui auront acheté les deux parts de pizza géantes. Le tricorne de pirate finit évidemment sur la tête d’Ariane, alors que Saül avale une bouchée de plus - depuis l’assiette destinée à l’auteure. « Il doit y avoir des enfants dans l’immeuble. Ils ne sont pas encore passés. » Et s’ils ne passent pas, Ariane et Saül iront pour sûr jouer aux enfants voleurs de bonbons. Au tour de Saül de déposer une main contre la joue d’Ariane. Son sourire le quitte difficilement. « J’ai toujours rêvé d’apprendre à dessiner. J’ai regardé une vidéo pour apprendre à faire les cicatrices. » Bon, d’accord, sa patience n’a pas permi à Saül de la regarder jusqu’au bout. Dix secondes ont suffi pour lui faire penser tout haut “c’est trop facile”. Pourtant, ses compétences en dessin s’arrêtent aux vagues traits des crocodiles qu’il s’amusait à dessiner partout durant son adolescence. |
| | | | (#)Jeu 12 Nov - 3:25 | |
| Il se précipite vers la cuisine et je reste sur ses talons, l’air aussi hagard que l’est mon rire facile. « C’est si exceptionnel que je fasse les courses ? » « Mais non du tout à peine - oh à quel moment est-ce que t’as capté qu’il fallait que tu fasses les courses, que tu pouvais pas juste demander à un commis de chasser tes trucs dans les allées pour toi? » ça aide, de commencer à avoir des nuits normales, de plus me réveiller le matin avec les pires nausées qu’ait pu connaître l’entièreté de l’humanité depuis la nuit des temps - ouais non, j’exagère à peine. Bref, elles sont douces les journées depuis que je ne gerbe plus ma vie. Quoi? Vous vouliez pas avoir des détails sur ce à quoi ressemble une vraie de vrai grossesse chez les gens normaux et pas chez les Kardashian? Mieux.
« Je l’ai même volé à une vieille dame. » « Garde-moi une chambre dans ton loft en enfer. » « Deux fois à l’eau de javel, une fois avec du désinfectant. Mais il faudra que je brûle cette chemise. » « Elle est déjà tachée de toute façon. » « J’ai envoyé un gamin taper sur un autre. C’était une parfaite distraction, tu aurais été fière de moi. » « La prochaine fois on travaillera ton potentiel à les faire pleurer sur commande, c’est fun. »
S’il va en enfer, on y va pour deux. Si sa chemise n’est pas tachée, elle l’est désormais entre une guerre et une autre de ma fourchette contre la sienne. Et si je suis prête à lui partager toutes mes astuces pour provoquer une crise de larmes à s’en arracher la luette chez les gamins dans la file d’attente juste pour que leurs parents dégagent de la place devant moi et se tassent sur le côté le temps de gérer la peine pendant que moi je sors des boutiques avec dix minutes de moins d’attente au compteur, c’est parce que je l’aime. Aussi simple que ça.
« Tu vas me détester. » je l’aime autant que je le déteste, apparemment. « Déjà? » c’est qu’il aurait tout bon s’il contestait ma fausse haine. Y’a trop de sourires et trop de baisers pour que ce soit le cas aujourd’hui. Des deux parties. « J’ai trouvé un costume de bouteille de vin et un autre de fromage sur internet. Ils ne seraient pas arrivés à temps. » son bras s’allonge pour aller chercher lesdits costumes de couple, il a le don de me faire éclater de rire et froncer les sourcils, perplexe au possible, en même temps. Un art. « Je comprendrai jamais ton sens de l’humour. » « Rien que pour la tienne, j’ai failli t’acheter un costume de sorcière. J’ai préféré nous prendre des costumes de pirates. » « C’est à cause de l’âge tu penses? » aujourd’hui, c’est la faute de sa génération et pas de la mienne. Demain, ce sera parce que quand il a suivi ses potes pour faire un premier pas sur la Lune, il a manqué d’oxygène et ça s’est reflété dans ses jeux de mots.
Mes lèvres sont tatouées de sauce tomate et désormais sa peau l’est avec. Il pourra pas dire que je ne pense pas à lui, son col que j’évite à peine - sachant que dans une poignée de secondes le maquillage qu’il a lui-même acheté ne sera pas aussi clément. « J’ai acheté du faux sang. J’accepte d’en mettre sauf si ça tache. » il s’est tendu son propre piège, le débutant. « Oups. » ce n’est qu’une raison de plus pour exhiber un air d’ingénue dès lors que son faux sang se retrouve à tester si oui ou non il tache, à même sa joue. « Il doit y avoir des enfants dans l’immeuble. Ils ne sont pas encore passés. » « La voisine et sa meute arrivaient quand je suis entrée. » sa meute ou ses deux gamins et ses quarante chiens, qu’on choisisse. Elle a toujours l’air au bout de sa vie la pauvre cocotte, c’est peut-être dû au fait qu’elle passe ses nuits à écouter en boucle la même chanson de Beyonce pour une raison qu’on ignore mais à propos de laquelle on a fabulé durant des dizaines de scénarios inventés déjà. « J’ai toujours rêvé d’apprendre à dessiner. J’ai regardé une vidéo pour apprendre à faire les cicatrices. » Saül, ou the gift that keeps on giving. « Ah ouais, t’as fait ça. » il me fait éclater de rire aussi, surtout. Ce qui n’est pas la meilleure des choses à voir les couleurs des crayons que mes doigts ont finalement décidé de choisir, d’amener à la hauteur de sa mandibule. « Combien de fois t’as avancé la vidéo parce que ça allait pas assez vite mais que t’as fini par la reculer parce que ce qui se passait faisait aucun sens? » je l’imagine, installé devant l’écran de son ordinateur, à insulter Internet l’institution en elle-même rien que parce qu’il n’a pas bien entendu le nom des marques du maquillage utilisé. « T’as laissé un commentaire? T’as ragé là aussi? » oh, la boîte de Pandore qu’il vient de m’ouvrir.
« Sérieux c’est de la triche tes yeux Saül. » une seconde est passée, et je pense que son assiette est complètement finie par mes soins. Je m’attaque aux bonbons qu’il a fait l’erreur de laisser à portée. Mais ça, c’est juste quand j’arrête de colorer l’une de ses paupières ; elle qui me prend toute mon attention. « T’aurais fait une mannequin suédoise impeccable. » mon visage qui était quasi collé au sien prend une petite bribe de centimètres de distance, le recul qui rend la chose encore plus sérieuse. J’ai pas été si proche de lui en plusieurs semaines, j’ai même pas eu l’impression qu’il vivait dans les parages depuis tout ce temps. Et ouais, je sais que des adultes responsables auraient pris un moment pour en parler, pour discuter de l’hécatombe qu’on est devenus chacun de notre côté après Granada. Sue me si j’ai pas du tout envie de me faire chier avec ça ce soir, et si la moindre petite distraction à saveur de gouache comestible me semble suffisante pour hausser le drapeau blanc. « À quel point t’es à l’aise avec le mascara? Plutôt Cap’tain Crochet ou Jack Sparrow? » ça par contre, j’aurais peut-être dû le lui demander avant de le transformer en un mix de Amy Whinehouse et de Jigsaw.
Ça a du bon d’avoir un frère médecin qui a fini par me laisser emprunter ses manuels de chirurgien pour aider au réalisme de la chose à chaque année où je me claquais les maquillages de tous les membres de la famille - de force, pour eux, évidemment. « Pense déjà à ta vengeance, tu vas en avoir besoin. Je suis impitoyable avec le latex là. » un rire de plus, et une fausse cicatrice avec.
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| | | | (#)Jeu 12 Nov - 4:25 | |
| Le rire d’Ariane est communicatif et Saül n’a pas à beaucoup réfléchir pour se rendre compte que la soirée sera - est déjà - belle. Les costumes de couple, c’est la pire - la meilleure ? - de toutes ses idées, lui qui se serait frappé le front contre un mur après le passage en caisse. « Je comprendrai jamais ton sens de l’humour. » Il aurait beaucoup ri en achetant la bouteille de vin et le fromage, un peu moins en portant le tout sur le dos. « C’est à cause de l’âge tu penses? » « Non, c’est parce que mon sens de l’humour est largement meilleur que le tien. » Et probablement aussi un peu à cause de l’âge. Ou parce que ses plaisanteries à lui sont timides, plutôt rares, quand il préfère sans équivoque le sérieux aux calembours. Avec elle, c’est un peu différent. Elle a probablement vu plus de ses rires que la plupart de ses proches - lesquels, en fait ? - ces dernières années. Cela non plus il ne le dira pas, bien qu’il soit parvenu à le réaliser durant une nuit sans sommeil, à (essayer de) dormir sur le canapé du bureau.
Le faux sang trouvera son cobaye en la personne de Saül, évidemment. « Oups. » « Ariane. » Aucun mouvement de recul, aucun instinct de survie non plus. Il aura l’air malin, le lendemain, avec sa marque rouge sur la joue. Autant ne pas aller au bureau si c’est pour s’y ridiculiser - comment ça, toutes les excuses sont bonnes ? « La voisine et sa meute arrivaient quand je suis entrée. » « Elle est sympa, mais elle perd ses enfants. Ou alors ils s’échappent. Je devrais peut-être appeler les services sociaux. » Ou aller voler leurs bonbons. Est-ce qu’ils font halloween, ces gamins là ? Le voisinage est assez spécial par ici, mais Saül s’est déjà plus ou moins - moins que plus - habitué aux chiens, au bruit, à la mauvaise isolation des murs. Cet appartement suffit pour l’instant. C’est un petit havre de paix parfait pour se laisser dessiner sur le visage. Saül n’a pas le choix, de toute façon. « Ah ouais, t’as fait ça. » A son tour à lui de rire. « Tu doutes de moi ? » Et elle aurait raison. L’italien n’a rien retenu de cette vidéo là, sinon le “bonjour” de début et le “prenez un pinceau” du milieu. C’est là qu’il a arrêté de regarder, exaspéré au possible et convaincu de savoir tout faire par dessus le marché. « Combien de fois t’as avancé la vidéo parce que ça allait pas assez vite mais que t’as fini par la reculer parce que ce qui se passait faisait aucun sens? » « J’ai tout regardé avec application. » Oh qu’il fait le fier, sourire aux lèvres, joue presque tendue comme pour se prêter aux coups de crayons de son artiste préférée. Presque, comme s’il se prenait au jeu alors qu’il la maudira lorsque viendra l’étape du démaquillage. « T’as laissé un commentaire? T’as ragé là aussi? » « Ah parce qu’on peut laisser des commentaires ? » Saül a déjà mis dix minutes à se rappeler du site sur lequel il pouvait trouver des vidéos explicatives. Laisser des commentaires, c’est le bout du monde. Maintenant qu’il sait cela possible, en revanche, la donne change. Son prochain - et premier - commentaire sera probablement long, très critique, digne d’un vrai roman, noyé sous une marée de mots jugés inutiles. De toute façon, il ne traîne jamais sur internet, sinon pour observer le cours boursier et les actions intéressantes, ou bien les derniers joailliers en vogue.
« Sérieux c’est de la triche tes yeux Saül. » « Des yeux comme ceux là doivent coûter un rein sur le marché noir. Crèves en un et tu auras l’opération à tes frais. » Il ne râle presque plus. C’est de toute façon inutile face à une Ariane déterminée à le rendre piratesque au possible. « T’aurais fait une mannequin suédoise impeccable. » Entre un rire et un autre, le baiser qui suit a presque un goût de “merci”, pour les compliments déguisés comme pour la douce soirée qu’ils passent ensemble. Douce, comme jamais en des semaines. Douce, presque comme les premières soirées à l’hôtel d’en face, lorsque tout avait encore un goût d’interdit et d'irréalisable. La saveur a probablement un peu changé, mais c’est tant mieux. Il y a des choses que l’on ne peut pas taire longtemps et tout l’amour que porte Saül à Ariane ne trouvait sans doute plus sa place dans l’ombre. « À quel point t’es à l’aise avec le mascara? Plutôt Cap’tain Crochet ou Jack Sparrow? » « Plutôt - aïe, ça brûle, t’étais obligée de faire ça ? Je pense que ça marche très bien sans. » Ses yeux bleus ruissellent déjà, se teinteront bientôt de rouge. « Pense déjà à ta vengeance, tu vas en avoir besoin. Je suis impitoyable avec le latex là. » Oui il le sent. Le latex, ça sent horriblement mauvais.
Le coup d’oeil dans le miroir, Saül ne s’en passerait pour rien au monde. « J’ai déjà mal rien qu’en réfléchissant à la manière d’enlever tout ça. » Tout le latex qu’il porte sur les joues lui tire la peau. « A mon tour. » Il se trouve très réussi en pirate. Lorsqu’il attrape le crayon noir, c’est une mine concentrée qui a repris toute la place sur son visage. Langue entre les lèvres, Saül s’applique à crayonner du mieux qu’il peut, entre latex séché et larmes de faux sang. Trois baisers pour le cou d’Ariane, aussitôt remplacés par des cicatrices manquant cruellement de réalisme et dévoilant l’impatience du dessinateur qui n’a visiblement pas regardé la vidéo explicative jusqu’au bout. Lorsque le visage est terminé, Saül a soudain une autre idée. « On a quelqu’un d’autre à maquiller, attends. »
C’est à genoux devant la chaise que Saül s’applique à crayonner sur le ventre d’Ariane. Rien ne lui prend plus de temps que les détails, bien qu’ils seront cachés par le costume. « Je ne mets pas de faux sang. » Cela porterait peut-être malheur, qui sait. La touche finale c’est le crocodile vert et or, qui fait sa vie au dessus du nombril de l’auteure. « Et voilà. C’est une pirate chasseuse de crocodile. Ou peut-être un corsaire pilleur de trésors. » Le plus grand des trésors se trouve en tout cas dans ce giron sur lequel le quarantenaire dépose un baiser - et, sans le faire exprès, un peu de son maquillage noir de pirate. |
| | | | (#)Ven 13 Nov - 0:39 | |
| Il la trouve sympa et moi je la trouve trop maigre, chacun ses combats. « Tu doutes de moi ? » jamais. « À tous les jours que Dieu fait, voyons. » mais c’est bien plus marrant de prendre son homme de foi, son patron en chef, et de le mettre au centre de mes moqueries de gamine bien ingrate. Je l’ai pas été depuis longtemps avec lui d’ailleurs, il était temps. « J’ai tout regardé avec application. » jamais, bis. « Ah parce qu’on peut laisser des commentaires ? » la preuve. « Internet devrait avoir peur de toi. » après l’avoir installé à rager devant les commentaires sur Youtube je lui présenterai Yelp. La vie aura enfin un sens.
« Des yeux comme ceux là doivent coûter un rein sur le marché noir. Crèves en un et tu auras l’opération à tes frais. » le mascara danse à travers ses cils, c’est sa faute si je me reprends une fois de manière plus chevaleresque que les suivantes - le foutu chapeau de flibustier qu’il m’a calé sur la tête me glisse devant les yeux c’est l’enfer. « Me donne pas des idées - sinon c’est avec l’argent de la vente que je paie ta chirurgie. » je serais redoutable en affaires, de comment il m’a pas encore offert un poste déjà? « Plutôt - aïe, ça brûle, t’étais obligée de faire ça ? Je pense que ça marche très bien sans. » oh, pauvre gars qui me dévoile ses cartes si vite et si facilement, oh que je jubile et qu’il risque de paniquer dans… « Je pense que t’es allergique Saül, ça devrait pas enfler et rougir comme ça. » 3, 2, 1. Tout est faux, mais y’a pas plus vrai que mon sourire. Le sien avec. « J’ai déjà mal rien qu’en réfléchissant à la manière d’enlever tout ça. » j’ai marié une princesse et mon soupir ne fait que le confirmer de plus belle.
Le karma existe. « A mon tour. » Autant pour moi que pour lui. « Blablabla, j’ai mal, mes yeux crevés, gnagnagna ça brûle. »
S’il s’est plaint, alors je ferai pire. S’il s’est secoué sur sa chaise, alors je serai encore plus mobile. Mon plan d’attaque est prêt, revu et acté, ce sera une horreur et - « On a quelqu’un d’autre à maquiller, attends. » - et il triche. « On pourrait emprunter un de ses gamins. Pour la pratique, tout ça. » alors je parle, je le distrais, je laisse les traits froids jouer sur ma peau brûlante, je laisse ses doigts faire pareil quand les miens replacent une de ses mèches, la tirent la seconde d’après. « Je ne mets pas de faux sang. » « Celui qui pleure le moins. » je chuchote, moqueuse, montant des scénarios sur la comète alors qu’il est occupé à faire ses propres manigances à même la peau rebondie qui entoure mon nombril. « Et voilà. C’est une pirate chasseuse de crocodile. Ou peut-être un corsaire pilleur de trésors. » « Ou alors non, le pire des deux. J’ai pas peur des défis. » il est con Saül, il sourit comme tel. Son sourire que j’attrape de mes lèvres maintenant qu’il redresse la tête et que j’ai oublié la partie où je devais râler sur le fait que le maquillage me gratte, sur l’horreur que sont ses ongles mal taillés, sur l’affront des couleurs qui jurent ensemble et qu’il a un artiste comme frère come on depuis quand on met du noir à côté d’un bleu. « Dis rien, tu dis quelque chose je te le fais manger, ton latex. » ma menace n’en a que le nom, mes dents qui mordillent sa peau, mes doigts qui pincent et qui pianotent et qui grattent et qui embêtent surtout. La distraction passe un temps. « Je t’aime, tu me manques, règle tes affaires vite. » entre temps ma main s’est plaquée sur sa bouche, l’empêche de respirer pour le bonheur d’une grande partie des gens sur cette planète et le retient bien évidemment de renchérir quoi que ce soit de plus sur une situation qui nous fait rager alors qu’on en attend l’inverse depuis trop longtemps pour que j’ai envie de faire les comptes ce soir. Demain, on reprend la guerre. Maintenant, on l’enterre. « Okay on kidnappe qui, là? » son visage est libre, je me gave de bonbons, il a mes joues à dessiner maintenant, et le programme reprend. |
| | | | (#)Sam 5 Déc - 23:59 | |
| « À tous les jours que Dieu fait, voyons. » « Tu crois en Dieu, maintenant ? » S’associer à Dieu, ça serait probablement trop présomptueux en plus d’être blasphématoire. Ariane a l’habitude, à force de côtoyer celui qui s’octroie, sans forcément plaisanter, toutes les réussites de la planète Terre. Il déchantera vite, mais pour l’heure, laissons le profiter un peu de cette paix qui n’a de cesse de lui raccrocher un grand sourire aux lèvres. « Internet devrait avoir peur de toi. » « Tout le monde devrait avoir peur de moi. » Le retour de monsieur mégalo ne se fait pas sans un rire, sans un haussement de sourcils qui tire toute la peau de son visage, figée de latex par endroits.
La mascara lui donne certainement un air dramatique. Ariane n’a pas encore fait de faux pas, tout va bien dans le meilleur des mondes - presque - même si Saül échangerait n’importe quoi contre la possibilité de se gratter les joues. « Me donne pas des idées - sinon c’est avec l’argent de la vente que je paie ta chirurgie. » C’est certain que ça ne sera pas avec son argent du moment, mais Saül se garde bien de faire la remarque, trop occupé à penser à sa très prochaine vengeance. « Je pense que t’es allergique Saül, ça devrait pas enfler et rougir comme ça. » « Quoi ? Rougir ? Enfler ? Où ? » Ses mains ses crispent, son sourire disparaît presque aussitôt et le voilà qui tâte ses joues, cherche une douleur, va même jusqu’à se l’inventer. « Oui, ça gratte juste là. » Les doigts de Saül se barbouillent de faux sang alors qu’il décroche un morceau de latex en se grattant enfin la peau. Pas de surface enflée, fort heureusement. Le sourire d’Ariane dissuade Saül de paniquer encore. « Ma vengeance sera atroce. » Sa vengeance, l’italien l’a déjà en tête. Le maquillage d’Ariane sera probablement effrayant - mais pas dans le bon sens du terme. « Blablabla, j’ai mal, mes yeux crevés, gnagnagna ça brûle. » « Tu fais ta chochotte là. »
Saül décide d’user de ses talents de peintre - non, Auden n’est pas le seul à être pourvu de ces talents là - afin de gribouiller sur le ventre de son épouse. « On pourrait emprunter un de ses gamins. Pour la pratique, tout ça. » « Arrête de bouger. » qu’il chuchote, juste au dessus de son souffle, concentré sur les traits qui s’étirent devant ses yeux. « Celui qui pleure le moins. » Ils sont sur le même ton, alors, désormais. Saül ne se laisse pas déconcentrer, ponctuant les mots d’Ariane de légers “mh” pleins de sourires. « Ou alors non, le pire des deux. J’ai pas peur des défis. » Elle donne l’impression de n’avoir peur de rien et Saül ne peut que l’admirer, dans le tranquille clair obscur de la pièce. Le baiser est parfait et l’italien finit par avoir mal aux zygomatiques à force de sourire comme le ferait un idiot. « Dis rien, tu dis quelque chose je te le fais manger, ton latex. » Il reprend sa place contre elle en même temps qu’elle fait sa petite scène. Toujours silencieux, Saül est attentif, entre deux baisers. C’est qu’elle le réduit au silence maintenant. Il n’en est presque pas révolté, les pupilles vissées à celles d’Ariane. « Je t’aime, tu me manques, règle tes affaires vite. » Il voudrait lui dire tant et plus, même sans air. Quand l’auteure à retiré sa main, Saül ne fait que déposer un baiser sur son front, main droite fermement accrochée à celle de sa femme. Sous leur peau conjointe, les dessins gribouillés par Saül prennent d’horribles formes. Ces crayons waterproof n’étaient décidément pas l’achat du siècle.
« Okay on kidnappe qui, là? » « On fait un étage de bonbons et on rentre. Tu dois te coucher tôt. » Et lui aussi, auprès d’elle. Il y a une éternité qu’il ne l’a pas fait et ses bras lui manquent. Qu’ils aillent crever, les gamins, ils sont moins importants que tout le reste, que toute la paix qui prend sa place en cette douce soirée.
« Tu es la plus belle corsaire de tout le pays. » La porte se ferme derrière eux, les déguisés couverts de faux sang et de fausses plaies. Le maquillage de Saül est assurément mieux réussi mais si on lui demande son avis, il émettra très certainement une préférence pour le barbouillage qui couvre le visage d’Ariane. « J’ai fait un truc horrible, regarde. » Avant qu’elle ne rentre, il a recouvert des petits choux de chocolat, pour former ce qui ressemble à des truffes. C’est ce qu’ils donneront aux enfants qu’ils croiseront, en échange de leurs bonbons. Lorsque se présente, au bout du couloir, un groupe d’enfants non accompagnés, le plan peut alors se mettre en place. Ce soir, ce sont eux, les gamins. |
| | | | (#)Dim 6 Déc - 5:26 | |
| « Quoi ? Rougir ? Enfler ? Où ? » « Oui, ça gratte juste là. » « Ma vengeance sera atroce. » « Tu fais ta chochotte là. » « J’ai appris du meilleur des pires. »
Y’a des morceaux de mon œuvre d’art qui s’étalent sur la table, sur ses genoux. C’est dans un soupir qui pourrait facilement être pris pour un sourire que je rattrape le tout, recolle et redistribue, ses mains que je mords dès qu’il les dégage pour tenter d’adoucir ou de limiter mes attaques. Et maintenant ça chatouille, c’est un calvaire, c’est l’enfer mais je fais pas ma chochotte rien que pour le plaisir de parler encore et toujours jusqu’à lui en agresser les tympans. Il s’applique Saül, il est concentré, sa ride du lion prend en ampleur et mon pouce se charge de le lui signifier à la seconde où il s’y niche, jouant du pli comme une gamine qui fait tout ce qu’il ne faut pas. Ariane l’adulte qui brûle des étapes et des non-dits passe aussi par là, à la seconde où ma paume quitte son front pour forcer ses remarques piquantes à se ravaler par sa bouche bâillonnée. Ça a eu du bon de le faire taire de force, les baisers qui s'éparpillent font office de preuve. On était bien là, pendant une poignée de minutes.
Pourquoi y’a fallu qu’on suive le plan. Connerie.
« On fait un étage de bonbons et on rentre. Tu dois te coucher tôt. » ahahaha, quel naïf personnage. « Coucher tôt, okay, compris, adjugé, vendu, bien sûr, c’est noté tel quel. » j’hoche de la tête, bats des paupières, le message passe de la plus condescendante des façons. À la seconde où on s’emmerde on rentre ouais, mais je lui passe l’intégrale des pires films d’horreur dégueulasses passant sur les chaînes qu’on a disponibles, jusqu’à lui prouver que de nous deux c’est lui la chochotte et la pire possible. Faut que j'ajoute au programme un ou deux classiques chrétiens qui mettent Jésus en vedette rien que pour bien le traumatiser au passage. « Tu es la plus belle corsaire de tout le pays. » un tour sur moi-même, un majeur levé bien haut, un rire de plus et le chapeau que je replace sur mes mèches relâchées comme si je l’avais toujours fait alors que je ne rêve que de lui filer mon dû rien que pour bousiller sa tignasse. « Avec du rhum je serais la plus convaincante. » ma voix chante, l’alcool me manque absolument pas - en l’instant du mons. C’est bon signe tout ça. « J’ai fait un truc horrible, regarde. » hm? J’allonge la nuque, hausse des sourcils, constate le travail et teste une, deux, cinq fois pour le bien-être de ma cause. « Ceux qui ont des parents qui nous jugent on leur dit qu’il y a des lames de rasoirs dedans. » juste un petit rappel que j’habite ici rien que pour foutre la merde. Avant qu’on l’oublie.
Y'a un raid de gamins, ils sont cinq et pas aucuns parents dans les parages. Ce sont eux qui gobent les premières truffes, qui font le test, qui râlent et qui m'emmerdent, qu'on laisse la seconde d'après. Le reste de l'immeuble lui, est à sec. On a pas fait un étage mais bien les trois, le temps de croiser une vieille qui a mis mille ans pour monter cinq marches. On a dû la porter d’un côté comme de l’autre en espérant que ça aide notre karma de la traîner jusqu’à sa porte sans qu’elle ne s’éclate la hanche. « Y’en reste plus. » ça, ça aidera pas mon karma, d’avoir bouffé la majorité des truffes entre tout à l’heure et maintenant. La faute aux suppôts de Satan qui ont préféré être encore dans les rues de Brisbane quand on avait mille fois mieux en échange pour eux. Nos cinq cobayes sont encore en vie depuis, non? Ça compte. « C’est le moment de voir qui des deux négocie le mieux. » jusqu’à ce qu’il y ait un gamin, un nouveau, un fantôme. Le garçonnet s’est pas fait chier sur le concept du meilleur rapport qualité prix faut lui donner. « T’avais du faux sang, là. » et moi, je l’oublie le morveux, quand mes lèvres tartinées de chocolat se retrouvent sur celles de mon italien, colorées de son faux sang mal étalé par sa faute rien que la sienne we all know.
« Ewwwww. » ah ouais, l’autre héritier de la lâcheté avec ses dents de bébé camouflé par un vieux drap de la loose est encore là. « Ta gueule. » je vais faire une merveilleuse mère, avouez. Ouais, d’ailleurs, faudrait bien que je retravaille ma communication avec l’autre génération. « Truffe? » y’en restait une ou deux finalement. Je suis pas si pire que ça, quand je me penche à sa hauteur, lui tendant son dû comme un drapeau blanc. |
| | | | | | | | baby it's halloween, and we can be anything | willer #32 |
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