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 joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun

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joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun Empty
Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyVen 13 Nov 2020 - 19:45

DON'T CRY, SNOWMAN, DON'T FEAR THE SUN
please don't cry no tears now, it's christmas baby - @jamie keynes
La sensation qui avait pris possession de son corps ces dernières semaines lui était des plus familières, car il s'agissait de la même qu'elle avait eu après qu'Hassan ait demandé le divorce. Le sentiment d'être totalement à vide, de ne finalement plus trop trouver de sens à son existence malgré un projet professionnel qui lui insufflait un petit peu plus de vie. La plus grande différence cette fois-ci était que le couple avait deux enfants à ajouter dans l'équation. A devoir modifier le monde qui les entourait sans trop de brutalité, à faire en sorte que la transition pour eux se fasse le plus agréablement possible. La procédure prenait quatre mois environ. Et ce n'était qu'un mois avant la date butoir que Joanne réalisait que ça se déroulerait juste avant Noël. A croire que les Keynes ne passeront jamais des fêtes de fin d'année agréables de bout en bout. Quelques années plus tôt, l'esprit du réveillon, la nuit tombée, leur avait permis de re-concrétiser leurs sentiments communs. Ils avaient nourri, ce soir-là, l'espoir de mener désormais une vie de famille paisible. Le Destin en avait décidé autrement, faisant réappaître de vieux démons. La procédure de divorce était engagée et pour l'heure, elle n'en avait parlé à personne. Elle le devrait pourtant. Déclarer sa situation à ses supérieurs, peut-être. En parler à ses proches, leur dire qu'ils avaient déjà vu l'avocat et que les négociations étaient en cours. Joanne ne voulait pas de leurs regards soulagés, ni de leur pitié. Alors elle s'isolait, et comme elle le faisait depuis un an quasiment, elle se refermait dans coquille. Son regard triste et son mutisme étaient n'étaient finalement que la partie visible de l'iceberg. Peut-être qu'elle devrait quand même se confier à quelqu'un. Peut-être. La morosité de cette fin d'année n'allait guère en s'améliorant. Les deux parents dormaient séparément, ils avaient tenté de commencer à expliquer à Daniel que les choses allaient bientôt changer. L'enfant semblait comprendre, mais il était très inquiet. Comment ça, Papa et Maman ne seront plus ensemble ? Joanne avait eu droit à toute une série de questions, plus poignantes les unes que les autres. Et dire que de son vivant, il avait déjà connu une première séparation. Joanne remerciait le ciel qu'il n'en ait pas le moindre souvenir.  

Le plus difficile pour elle était de voir son futur ex-époux au quotidien. A chaque fois qu'elle le voyait, elle avait toujours cette même douleur à la poitrine, toujours le même chagrin, résultat de l'échec cuisant de leur couple. Ils ne partageaient plus le même lit depuis qu'ils avaient décidé de se séparer. Cette fois-ci, c'était plus douloureux que n'importe quelle autre séparation qu'ils avaient vécu. Joanne, qui avait toujours eu une foi inébranlable envers les principes même du mariage, se voyait briser ses voeux pour une deuxième fois dans sa vie. Elle qui avait toujours profondément cru en cet engagement, à se dire que la présence des alliances et toute la significations qu'elles avaient devraient suffire à se serrer les coudes durant les moments les plus difficiles. Son premier mari avait préféré se séparer d'elle pour qu'elle n'ait pas à l'épauler dans la maladie, le deuxième l'avait mené à bout, leur couple étant constamment mis en doute et confronté à des situations délicates. Joanne n'en pouvait plus, de vivre dans les scandales. De plus, les négociations de leur divorce se voulaient plus compliquées. La petite blonde n'avait aucune envie de ponctionner la moitié de la fortune de son mari. Elle avait un salaire honorable, entre le musée et l'université, et elle allait très probablement gagner davantage plus une fois qu'elle aurait son doctorat en poche – encore faudrait-il qu'elle parvienne à aller jusqu'au bout. Mais ce n'était pas tout : Jamie tenait également à ce qu'elle récupère la maison qui était fraîchement sortie de terre, et non qu'elle retourne à Toowong. Encore là, elle s'y refusait. Cette option était inenvisageable, et elle disposait de nombreux arguments qui la poussaient à refuser. Il pouvait y aller, lui. Mais elle se sentait incapable d'aller vivre dans une maison qu'ils évaient élaboré ensemble, dans les moindres détails.

Impossible de dire comment sera leur relation une fois qu'ils se seront enfin mis d'accord sur les différentes clauses. Leurs enfants seront leur lien principal, le sujet de conversation prévalent les jours où ils seront menés à discuter ensemble. Joanne avait proposé qu'ils passent un dernier Noël en famille avant que leur séparation ne se fasse plus concrète. Daniel adorait cette période de l'année et Louise s'amuserait sans aucun doute à déchirer en mille morceaux les papiers cadeaux. La petite exprimait déjà haut et fort son envie d'être autonome, au risque de faire quand même n'importe quoi. Son fort caractère mettait la patience de Joanne à rude épreuve. Déjà que la relation qu'elle entretenait avec elle était compliquée, être celle qui la réprimandait à la moindre bêtise n'arrangeait en rien les choses. Elle appréhendait la gestion des enfants une fois qu'elle serait seule. Certes, Daniel était beaucoup moins dépendant mais il restait un bout de chou de quatre ans qui avait besoin de beaucoup d'attention et qui devait être encore guidé au quotidien. Le travail, le doctorat, deux enfants à charge, la gestion de la maison. Les nuits de Joanne allaient être courtes. Elle essayait de ne pas trop y penser, elle avait déjà trop en tête. Pour le moment, elle s'apprêtait en conséquence pour les festivités. Elle portait une robe bleue assez proche de son corps, dont le tissu satiné reflétait délicatement la lumière qu'il y avait dans la pièce. Elle avait maigri. Elle avait un peu bouclé l'extrémité de ses cheveux, s'était un peu plus maquillée qu'à l'accoutumée. En somme, Joanne avait pris le temps prendre soin d'elle. Daniel était fier comme tout de pouvoir porter un costume à sa taille et aimait dire qu'il était beau comme papa comme ça. Quant à Louise, elle avait jeté son dévolu sur un jupe tutu pailletée avec lequel ses parents ont su lui trouver un haut assorti. Elle était tout aussi adorable que son frère, et elle le savait. Les décorations de Noël étaient en place, les plats avaient été préparés avec soin toute la journée. Joanne avait pris quelques jours de vacances pour parvenir à tout mettre en place. L'atmosphère était... étrange. Lourde, mais avec une volonté de la rendre aussi agréable que possible. Les efforts étaient de mise. Elle trouvait Jamie toujours aussi élégant, elle avait toujours adoré le voir se mettre sur trente-et-un. "Il te va bien, ce costume." lui dit-elle lorsqu'elle le rejoignit dans le séjour, un sourire timide aux lèvres, alors qu'elle terminait d'enfiler un chemin sa boucle d'oreille. Sur la table basse étaient déjà posées les canapés et mignardises préparés pour l'apéritif. Daniel les regardait avec gourmandise mais n'osait pas s'en approcher sans la permission des parents tandis que Louise était déjà prête à se ruer dessus. Il s'agissait de leur dernier Noël ensemble, tous les quatre. Qui sait à quelle stade chacun sera d'ici un an. Joanne était nerveuse, elle ne se l'expliquait. Elle voulait essayer de profiter au maximum de cette soirée, de voir le regard de ses enfants s'émerveiller dès que les cadeaux auront fait leur soudaine apparition sous le sapin. La magie de Noël. "Nous n'aurons jamais eu un Noël vraiment normal."  constata-t-elle avec un rire nerveux tout en lui donnant une flûte de champagne pleine. "Mais à chaque fois nous avions su le célébrer... d'une façon ou d'une autre." Que ce soit à Brisbane ou dans le Kent, avec ou sans enfants. "Ce soir ne fera pas exception." Ils n'étaient pas à l'abri d'une conversation concernant leur divorce. Mais cela n'allait pas empêcher de passer une soirée agréable, n'est-ce pas ? "Alors... Joyeux Noël, Jamie." dit-elle en levant les yeux vers lui, le regard sincère, prête à faire tinter leur flûte avant de boire une gorgée de champagne. Ils avaient tous les éléments nécessaires autour d'eux pour passer une bonne soirée. C'était désormais à eux de voir comment elle allait se dérouler.
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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptySam 21 Nov 2020 - 16:43

► DON'T CRY SNOWMAN
@Joanne Keynes & JAMIE KEYNES

don't you fear the sun Who'll carry me without legs to run, honey, Without legs to run

La période la plus joyeuse de l’année était la plus lourde en son coeur. Jamie trouvait difficile de se réjouir et garder le sourire alors que son foyer volait en éclat. Il voyait les lumières du sapin, sentait les plats sortis du four, entendant l’enthousiasme de ses enfants qu’il venait de finir de préparer, et tout s’empilait sur son thorax de minute en minute. Jusqu’au dernier moment, il voulut prendre ses jambes à son cou, s’enfermer dans un placard, s’enterrer dans le jardin, disparaître. Comment pouvait-il se plonger dans l’esprit des fêtes en étant si triste, si tourmenté ? Son mariage serait bientôt une ruine, cette maison serait vide, ses enfants éloignés de lui, et ce n’étaient pas quelques bougies, de la musique et des canapés qui pourraient lui faire oublier que toute cette fête avait un goût de derniers souvenirs, une nostalgie tragique alors même qu’ils se déroulaient sous ses yeux. Et bien qu’il souhaitait plus que tout faire bonne figure, le visage de Jamie se figeait parfois de stoïcisme en réponse aux images face à lui, de la beauté de son ex-femme au choix de tutu de Louise, de l’atmosphère cosy du salon à la table soigneusement dressée ; il ne voulait pas que l’on puisse voir le coin triste de ses lèvres dans ses sourires résignés, la rougeur de ses yeux lorsqu’il observait tout ce à quoi il disait au revoir. Non, pas une seule fois les Keynes n’avaient eu un Noël normal. Mais celui-ci lui brisait le coeur bien plus que toutes les années précédentes. Peut-être parce qu’ils avaient été si proches d’y arriver, d’être heureux. Il fit tinter sa flûte de champagne contre celle de Joanne en esquissant un faible sourire, soufflant machinalement un “Joyeux Noël” auquel il essayait de croire.

Il n’avait pas l’intention de teinter toute cette soirée de sa mélancolie, et l’anglais avait bien trop de pratique en enthousiasme de façade pour ne pas parvenir à jouer le jeu parfaitement, ne serait-ce que pour les enfants. “Tu es charmante aussi.” il ajouta après une fine gorgée de bulles. La robe de Joanne la flattait et son amour du bleu ne faisait pas défaut ce soir-là, soulignant son regard doux. Rapidement les bruits des enfants rappellent leur présence à eux, et Jamie se pencha vers une Louise courant maladroitement vers lui afin de la réceptionner dans ses bras avant que son équilibre encore précaire ne se fasse atterrir sur ses deux fesses. “Mais, c’est une vraie princesse que je vois là ?” fit-il en se laissant contaminer par le sourire de sa fille. Elle approuvait vivement d’un signe de tête, triturant ses mains baveuses comme les bambins le font tous. Le brun se redressa, portant la petite et faisant quelques pas dans le salon avec elle. A ce moment, il était évident que Louise serait sa bouffée d’air, sa bouée de sauvetage au cours de ce Noël, qu’il trouverait du réconfort dans son innocence, et que lui faire passer un bon moment lui permettrait également de ne plus se sentir complètement à la dérive. “Tu accordes une danse à papa ?” demandait-il une fois au milieu du salon, un classique festif se jouant dans les enceintes de la chaîne hifi. Louise tapait des mains, battait parfois -douloureusement- des jambes -droit dans les côtes de papa-, elle riait en se laissant balancer au rythme de la musique, et une fois encore Jamie crut sentir son coeur imploser d’amour pour elle. Près de la table basse, Daniel, lui, n’avait d’yeux que pour les mignardises. “Maman, je peux en prendre un ?” Bien sûr, dès que son frère eut un canapé en main, Louise en voulut un sur le champ, et la danse préambule fut interrompue par l’apéritif. Une nouvelle gorgée de champagne s’imposa pour Jamie tandis qu’il prit place près de son fils. “Hep, bonhomme. Viens là. Ton nœud est de travers.” Et déjà couvert de miettes. Un époussetage, une correction de trajectoire, et le petit garçon était à nouveau aussi beau que papa. Il déposa un baiser sur son front et s’empara à son tour d’un amuse-bouche. Non, son coeur n’était pas à la fête, mais son esprit capturait chaque détail de chaque moment ineffable de cette soirée, peut-être pour conserver un bon souvenir, peut-être pour se torturer avec les jours de pluie.  


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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyMar 24 Nov 2020 - 22:08

DON'T CRY, SNOWMAN, DON'T FEAR THE SUN
please don't cry no tears now, it's christmas baby - @jamie keynes
En plus de la mélancolie qui l'habitait depuis longtemps, le regard de Jamie était également terni par une tristesse partagée avec son ex-femme. Noël avait des allures de glas, le point final d'une relation haute en couleurs. L'illusion était parfaite, avec les décorations, les odeurs alléchantes, tout le monde sur son trente-et-un. Glisser un compliment sur la tenue de soirée adoptée n'allait peut-être pas apaiser les coeurs, mais Joanne se voulait sincère. Elle avait toujours beaucoup aimé la façon dont il avait de s'habiller, en toute circonstance. Un sourire timide s'affichait sur ses lèvres peintes lorsqu'il lui retournait le compliment. "Merci." souffla-t-elle avant de boire à son tour un peu de champagne avant que Louise ne vienne attirer l'attention de son père. Immédiatement, le visage de Jamie s'illumina. L'intensité de la relation qu'il avait pour sa propre fille était belle à voir, Joanne l'admettait. Mais ne pas s'y retrouver dans son rôle de mère faisait office du revers de la médaille. La relation qu'elle entretenait avec sa propre fille était... compliquée. Elle n'avait pas les mêmes atomes crochus qu'elle pouvait avoir avec Daniel. Et ça la mettait mal à l'aise, elle ignorait où est-ce qu'elle avait échoué pour avoir l'impression que Louise n'aimait tout simplement pas sa mère, déjà à un si jeune âge. Joanne les regardait néanmoins avec tendresse tout en s'installant silencieusement sur le canapé. Elle déposait sa flûte à côté des plateaux couverts de gourmandises et joignaient ses deux mains en observant soit son ex-mari, soit son fils, hésitant à se servir de lui-même d'une de ces mignardises salés. A les voir, Joanne en avait le coeur douloureusement serré. Sa gorge se serrait et elle retenait au mieux son accablement. C'était bien plus difficile qu'elle ne le pensait initialement. Joanne s'était imaginée que cette soirée pourrait être agréable, que l'esprit des fêtes prendrait le dessus sur tout le reste. Pour le moment, c'était plutôt l'inverse. Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, Daniel l'en extirpa en lui demandant poliment s'il avait le droit de se servir. "Bien sûr, mon trésor." lui souffla-t-elle en caressant tendrement sa joue. "Celui-là, il pique ?" demandait-il d'un air soucieux en pointant du doigt le canapé qui le tentait le plus. Il avait, il y a peu de temps mangé un repas un peu plus épicé que d'habitude et cela l'avait particulièrement marqué. Et depuis, il s'interrogeait régulièrement sur les aliments qu'il n'avait pas l'habitude de manger et souhaitait s'assurer si ce n'était pas trop épicé. "Non, il n'y a rien qui pique fort là, sur la table." dit-elle d'un ton rassurant, le regard attendri par son petit garçon. Rapidement, Jamie remarquait un petit défaut sur la tenue de son fils qu'il se chargeait d'ajuster au plus vite pendant que Louise dévorait à son tour des biscuits apéritifs. Ils avaient droit à quelques écarts, c'était Noël après tout. La petite blonde observait cette scène tout aussi attendrissante que celle avec Jamie et Louise quelques minutes plus tôt, comme s'il s'agissait des derniers souvenirs qu'elle aurait de ce genre. Il s'agissait de la deuxième fois de sa vie qu'elle quittait un homme non pas par manque de sentiment, mais par quelque chose qui était indépendant de sa volonté. Malheureusement, même l'amour  n'avait plus suffi et c'était ce qu'il y avait de plus frustrant. Donner raison à tous ceux qui n'avaient jamais cru en leur couple était difficile, et pourtant les voilà; à la fin de leur histoire et à l'aube d'une autre. Louise, avec son gobelet en plastique, tenait aussi soudainement à faire tchin avec ses parents. Elle était adorable à se dandiner avec son tutu. Daniel, toujours aussi bienveillant, se chargeait de donner les mignardises à ses parents. Joanne n'avait absolument pas faim, même si tous les entremets semblaient être très appétissants. Le plus dur était probablement de trouver un sujet de conversation qui ne soit pas de corde sensible et qui ne relève pas de leurs enfants. Joanne y avait déjà réfléchi en aval tant cela la travaillait, qu'il n'y ait absolument aucun échange entre elle et lui durant toute la soirée. Elle n'avait pas non plus songé à comment ce serait une fois que les enfants seraient au lit. "Tiens, Maman, il est bon celui-là." dit Daniel en lui tendant un canapé qu'il venait tout juste de goûter (il avait encore la bouche à moitié pleine, d'ailleurs), l'extirpant ainsi de ses pensées.  Elle en mangeait une bouchée devant le regard insistant de son fils et celui-ci retournait à ses affaires tout de suite après. Le champagne allait probablement les aider à délier un petit peu les langues, se disait-elle. Elle l'espérait du moins. "J'ai pu déjà plutôt bien mes recherches pour le doctorat, un peu plus que je ne pensais pouvoir le faire, même." dit-elle alors avec d'abord une certaine hésitation. "J'ai discuté avec ma directrice de thèse récemment et je vais devoir prévoir un premier voyage en Italie pour l'année prochaine." En temps normal, Joanne sauterait au plafond tant elle serait enthousiaste à cette idée. Mais l'organisation et le coût que cela allait lui demander, même si une partie était prise en charge par ses employeurs, la faisaient quelque peu paniquer.  "Je pourrais certainement voir de mes propres yeux l'avancement de la restauration des tableaux." Nul doute que Jamie, ayant participé à son financement, avait régulièrement des nouvelles de l'avancement des travaux ainsi que de nombreux clichés en guise de preuves. Mais Joanne se réjouissait de les voir pour de vrai. Ce n'était pas les mêmes sensations, ni les mêmes émotions. "Mais si tout fonctionne, ce serait surtout pour assister à des séminaires et rencontrer des professeurs en Histoire et Histoire de l'Art." expliqua-t-elle. "Mon directrice de thèse attend que je lui fasse un programme précis de ce que je compte y faire." Il fallait que son dossier soit béton, il exigeait beaucoup de Joanne dès lors qu'il avait accepté d'encadrer son doctorat. "J'ai déjà rédigé une première note de recherches, mais elle voudrait que je le peaufine encore une fois." Le Dr. Andrea Bubenik disposait d'un palmarès gratifiant pour son âge et menait des cours sur la Renaissance pour les étudiants en Histoire de l'Art dans l'université dans laquelle Joanne avait obtenu son diplôme. Se devant de trouver un directeur de thèse associé à l'University of Queensland, la blonde avait fait sa demande auprès d'elle. "Elle m'a laissée comprendre qu'il serait judicieux que ma thèse soit co-dirigée avec des spécialistes italiens. Qu'il y ait au moins en plus un docteur ou professeur d'Histoire de l'Art qui soit spécialisé dans la Renaissance Italienne, ou sinon sur la Renaissance dans un sens plus large pour suivre mon travail. Et idéalement, elle aurait bien voulu y inclure également un historien car ma thèse avancerait des hypothèses non négligeables et pour que l'exposition et du coup, ma thèse soit validée, elle aimerait qu'il y ait des regards plus aiguisés sur ce que je fais." Ce qui s'entendait, sinon il y aurait plusieurs entités qui seraient décrédibilisés si les recherches de Joanne étaient démenties. "J'avoue que cette prise d'ampleur me fait un petit peu peur." reconnut-elle. "Ca prendrait plus de temps que prévu parce que dans ce cas, il faudrait que je fasse également validé ce que j'ai déjà commencé avec les autres directeurs de thèse." Joanne fit un balayage de la main, voulant l'épargner de tous les détails qui ne feraient que compliquer un discours qu'elle aurait voulu initialement moins lourd. Il l'avait toujours encouragé à évoluer dans sa carrière, il demeurait celui qui était parvenu à lui faire comprendre qu'elle était capable de voir plus grand. Ce pourquoi elle se disait qu'il serait peut-être intéressé de ses avancées. Elle lui devait bien ça. A moins que cela était tout l'effet inverse; peut-être ne voudrait-il plus rien en savoir comme ils étaient au crépuscule de leur mariage. "Je m'emporte, encore une fois." finit-elle par dire avec un rire très nerveux, avant de venir tremper les lèvres dans le champagne. Ils auraient toujours leur amour pour l'art en commun, ainsi que la curiosité liée aux tableaux de Celso. A moins que même ça, ce ne soit devenu des sujets trop sensibles à aborder ensemble. Si c'était le cas, Joanne n'en serait que plus attristé.
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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyLun 7 Déc 2020 - 22:01

► DON'T CRY SNOWMAN
@Joanne Keynes & JAMIE KEYNES

don't you fear the sun Who'll carry me without legs to run, honey, Without legs to run

La soirée débutant à peine, la menace d’un silence pesant entre les parents se faisait d’ors et déjà sentir. Il en avaient pourtant des choses à se dire, mais rien qui convienne aux oreilles de leurs bambins en ce réveillon de Noël. Les babillages enfantins avaient rapidement leurs limites lorsque l’attention de Daniel et Louise était focalisée sur les bouchées apéritives, et si l’anglais décidait de ponctuer d’une gorgée de champagne chaque minute sans un mot échangé alors il était certain qu’il ne tiendrait plus sur ses jambes dans l’heure. Mais voilà une année entière qu’il avait adopté l’habitude de ne pas oser parler à Joanne si elle ne l’y invitait pas en premier, craignant toujours d’importuner par sa présence ou le son de sa voix. Il s’était fondu avec les meubles, la tapisserie et les tapis durant tout ce temps, et il avait appris à accepter les silences tout comme à attraper au vol les quelques occasions de converser lorsqu’elles se présentaient. Alors il laissa la jeune femme aborder l’avancement de son doctorat, puisqu’il semblait qu’en dehors de leurs enfants, il s’agissait du dernier sujet dont ils soient capables de parler sans éveiller de mauvais souvenirs. Jamie reposa donc sa coupe et, attentivement, écoutait Joanne lui expliquer les dessous de ses recherches. Celles-ci n’en étaient encore qu’à leurs prémices, mais comme toute thèse, le travail préparatoire était la partie la plus laborieuse. Ce que souhaitait soulever Joanne avec ses travaux n’avait d’ailleurs rien d’anodin, et le brun ne fut pas étonné d’apprendre qu’il lui faille se rendre sur les lieux mêmes de l’Histoire qu’elle souhaitait rapporter ainsi que de se lier à des experts sur place. Un crochet par Florence lui permettrait de rendre visite aux restaurateurs qui s’attelaient sur les tableaux au coeur de ses recherches et d’en apprendre plus sur leurs récentes découvertes. "Tu m'en diras des nouvelles." fit Jamie avec un sourire. S’il était régulièrement tenu au courant de l’avancement des travaux sur les peintures, aucune photographie numérique ne valait un aperçu de leur seconde jeunesse en personne. Il n’avait malheureusement pas eu l’occasion de retourner en Italie depuis leur précédente visite. Il n’avait pas remis les pieds en Angleterre depuis plus d’un an non plus, et malgré le mal du pays, le brun n’envisageait pas de voyage avant un long moment encore, conscient qu’il ne serait pas bienvenu sur sa propre terre natale. Joanne reprit avec enthousiasme à propos de ces futurs séjours en Toscane, malgré les hautes exigences de cette directrice de thèse qu’elle dépeignait de plus en plus comme un tyran en herbe. "Ça m'a l'air très infantilisant." commenta-t-il à ce propos, se saisissant au passage d’un canapé. Mais peut-être était-ce juste lui qui était naturellement réfractaire à l’idée de rendre des comptes à qui que ce soit.

Tandis que Joanne lui décrivait la prise d’ampleur de l’importance de ces recherches, le regard de Jamie se posa sur elle avec une certaine curiosité. Pouvait-elle vraiment espérer réécrire l’histoire, ou poser les premières pierres d’un axe qui ne fut jamais exploré ? Allait-elle, à terme, avoir cette influence sur le cours des choses, sur ce que l’on pensait connaître, et lever le voile de poussière sur une époque dont l’on pensait tout savoir ? L’ambition était immense et bien sûr n’en avait-elle pas mesuré toute l’ampleur au premier abord. La perspective de l’importance que tout ceci pourrait avoir ajoutait forcément une bonne part de pression. Néanmoins, Joanne ne semblait pas se laisser tirer vers le fond par celle-ci, malgré une nervosité toute naturelle. "Je suis sûr que tu t'en sortiras, fit-il, si confiant qu’il ne laissait la place à aucune objection. Je pourrais déjà te fournir tous les contacts de ceux qui travaillent sur les tableaux. Ils pourront sûrement te mettre en relation avec des experts." Si Jamie pouvait faciliter la tâche déjà herculéenne de la jeune femme, il le ferait avec plaisir. Sachant à quel point cela était important pour elle, il ne lésinerait pas sur les moyens pour lui permettre d’arriver à ses fins. "Il y a déjà un chercheur qui s'est penché sur les toiles pour les premières authentifications et datations… Fabio, ou Flavio, je ne sais plus." Les connaissances de l’anglais avaient trouvé leurs limites lorsqu’il avait lu le mail lui rapportant le champ d’expertise de l’homme en question. Tout ce qu’il avait saisi, c’était qu’il avait relevé des pigments sur les toiles afin de les faire analyser ; de part leur consistance et leur matériau, il était possible d’effectuer des hypothèses sur leurs dates, leur lieu de création et leurs conditions de conservation ou de transport. En somme, des informations ayant probablement de la valeur pour le travail de Joanne.

Nerveusement dissimulée derrière son champagne, la jeune femme se stoppa dans ses explications de peur de siffler tout l’air de la pièce. Lui n’avait même pas relevé son débit de paroles tant il appréciait de l’écouter. "Tu es passionnée, voilà tout." fit-il en haussant les épaules, loin d’être ennuyé par les paroles de Joanne. Cela se sentait non seulement dans ses mots, mais aussi dans cette aise qu’elle retrouvait en échangeant à ce sujet. Comme si, l’espace d’un instant, il était juste Jamie, pas l’ex-mari, pas l’aimant à disgrâces ; juste ce bon ami avec qui elle avait une passion pour l’art en commun. Et lui-même avait senti ses épaules se détendre et son sourire se décrisper. "Ça fait du bien de te voir comme ça." il ajouta. Car il l’avait plus souvent vue morose et triste dernièrement que enthousiasmée par quoi que ce soit. Ce qui était son rôle à lui, de la faire sourire, de la faire sentir en sécurité et épanouie, Jamie y avait failli en beauté. Alors il appréciait que des choses existent pour compenser tout ce qu’il n’était pas parvenu à apporter. Au final, malgré l’immensité du travail à effectuer dans le cadre de ce doctorat une fois le divorce finalisé, l’anglais était désormais certain que cela rendrait Joanne heureuse. Plus que lui ne le pouvait. "C'est drôle… Je me rappelle d'une jeune femme intimidée à l'idée de quitter l'Australie pour notre premier voyage en Angleterre -tu te souviens ?” La première fois qu’il lui avait déclaré son amour. Lui ne pouvait l’oublier. “Et maintenant elle veut aller et venir entre ici et l'Italie toute seule pour réécrire les livres d’Histoire." Son sourire tendre traduisait la fierté qu’il ressentait pour elle. Son regard détaillait son visage angélique et s’arrêta au coin de ses yeux ; là, il n’avait jamais remarqué la naissance de premières discrètes pattes-d’oie. Mais après tout, plus de cinq années étaient passées depuis ce premier voyage. "C'est drôle comme les choses changent."


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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyVen 11 Déc 2020 - 18:57

DON'T CRY, SNOWMAN, DON'T FEAR THE SUN
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Leur passion commune pour l'art sauvait leur soirée de longs moments de silence qu'ils n'auraient pas su combler autrement. Joanne avait toujours de quoi raconter avec sa thèse. Le couple avait été émerveillé par les tableaux découverts dans la pièce cachée de la villa à Florence, en Italie. Jamie ayant investi une probable somme considérable pour la restauration, il avait droit à des nouvelles régulières de l'avancement des travaux. "Avec plaisir." lui répondit-elle avec légèreté. Il aurait probablement préféré voir cela de ses propres yeux et il pourrait très bien le faire d'ailleurs, sans nécessairement accompagner Joanne durant les voyages qui allaient ponctuer les prochaines années. A moins qu'il ne préférait l'apprendre par le biais de son ex-femme. Elle n'osait pas lui demander s'il comptait y retourner un jour ou non. Ce pays lui avait beaucoup plus aussi. L'Italie était un pays plein de charme et d'histoire, il était impossible de s'y ennuyer. Le brun ne semblait pas porter la directrice de thèse dans son coeur. "Ces voyages seront en grande partie financer par l'université et le musée, je ne suis pas surprise qu'ils cherchent à savoir ce que je compte de cet argent et du temps passé là-bas." Bien sûr, il y aurait des dépenses qui seront couvertes par l'argent de Joanne, elle comptait bien profiter au maximum de sa présence sur place. "Et je me dis que ça ne peut que permettre de rendre à la fin un travail sans défaut qui puisse contester tout le reste." Joanne désirait que son travail soit pris au sérieux de bout en bout, même si les théories qu'elle allait mettre en avant allaient bouleverser le cours de l'histoire et remettre en question un bon nombre de croyances que l'on considérait jusqu'ici comme étant acquis. Bien que la conservatrice s'émerveillait dans ses recherches, elle était loin de totalement réaliser l'impact que son travail pourrait apporter. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle s'y retrouvait totalement dans ce projet : cela lui plaisait énormément de faire des recherches et de trouver des preuves et de quoi argumenter, petit à petit. Elle savait qu'elle serait menée à diriger un jour des conférences et des cours, mais en même temps, elle peinait à imaginer jusqu'où cela pourrait la mener. On pouvait difficilement l'arrêter lorsqu'elle se lançait sur ce sujet et il semblerait que cela ait même fini par détendre l'atmosphère entre les deux futurs divorcés. Jamie semblait placer toute sa confiance en les compétences de la belle blonde. Il ne doutait absolument pas d'elle. Son visage s'illumina lorsqu'il lui proposait son aide, en l'aidant à entrer en contact avec l'équipe en charge de la restauration des tableaux. "Tu le pourrais vraiment ?" lui demanda-t-elle avec enthousiasme. "Ce serait fantastique." De pouvoir déjà échanger avant qu'elle ne mette les pieds sur le sol italien. Un large sourire étirait ses lèvres peintes. Jamie aurait très bien pu choisir de ne pas l'aider, de ne pas contribuer à son doctorat, de près ou de loin. Toute personne ressource était bonne à prendre et il ne faisait aucun doute que le chercheur, dont le nom échappait un peu à Jamie, puisse apporter de très précieux éléments aux recherches de la doctorante. En plus de la restauration, tous les éléments du tableau étaient passés au peigne fin, afin d'établir leur authenticité, les dater, le estimer. Pour ce chercheur en question, le travail devait être également titanesque de son côté. "Merci beaucoup. C'est gentil." lui dit-elle, munie d'un sourire timide. Mais peut-être que l'Anglais ne voulait-il pas s'éterniser trop longtemps sur ce sujet là, ce pourquoi Joanne ravalait sa gêne avec les bulles de son champagne.  Jamie révélait qu'il n'en était absolument offusqué. Au contraire, il se réjouissait de pouvoir retrouver l'enthousiasme de Joanne, autant dans son attitude que dans ses discours. Une teinte rosée vint colorer ses joues, gênée. Elle sentait dans ses paroles la montagne de regrets qu'il ressentait. De savoir que ce n'était pas lui qui la faisait sourire ainsi en ce réveillon de Noël. Joanne ignorait ce qu'elle pouvait bien répondre à cela. Jamie se souvenait de la Joanne qu'il avait rencontré il y a cinq ans de cela. Il mettait en avant combien elle avait changé, évolué. De la jeune femme timide et impressionnable, elle était devenue plus ambitieuse, plus aventureuse. Sans pour autant perdre qui elle était véritablement. "Ta main avait du être sacrément meurtrie, après ce premier voyage ensemble." fit-elle remarquer avec un petit rire nerveux. "Je te l'avais serrée si fort durant tout le vol." Elle s'en souvenait très bien, de ce mélange de nervosité et d'excitation. Le regard que Jamie posait sur elle brillait de fierté. Il était, envers et contre tout, fier d'elle. Ca ne la laissait pas indifférente, loin de là. Elle ne pouvait s'empêcher de lui sourire à son tour. "C'est en très grande partie grâce à toi, tout ça." ajoutait-elle d'une voix plus calme. "Tous ces voyages, le fait que nous ayons pu voir de nous mêmes la pièce dissimulée avec tous les tableaux. C'est ce qui m'a aussi motivée à faire un doctorat. J'avais toujours eu peur de me lancer mais il a suffi de tomber sur ce sujet, que l'idée fasse son chemin pour que je me décide enfin." Certes, son choix avait été fait au moment où leur couple allait au plus mal. Sa réussite professionnelle compensait le fait que sa vie amoureuse était en échec, probablement. "Tout ça, c'est grâce à toi, Jamie." conclut-elle en soutenant son regard. "Et je t'en serai toujours reconnaissante." Elle le pensait, très sincèrement. Même s'ils divorçaient car leur couple ne fonctionnait plus. Ils seraient toujours liés par leurs enfants, mais aussi pour cela. Leur amour pour l'art et ce qu'ils avaient découvert grâce à cela. "Tu y avais déjà songé, à cette époque-là, que j'en serai là où je suis maintenant ?" demanda-t-elle, alors bien curieuse. Il était étrange de faire déjà toute une rétrospective alors que le divorce n'était pas encore annoncé. "On me l'aurait dit, il y a quelques années, je n'y aurais jamais cru." Et pourtant, la voilà, à l'aube du plus grand tournant de sa carrière. Joanne pensait qu'elle allait être trop indélicate si elle le questionnait sur son avenir professionnel. Il se concentrait principalement sur la fondation depuis qu'il avait été contraint de démissionner. Elle ignorait s'il comptait se reprendre en main, tenter de se retrouver une place quelque part sans que ses frasques ne lui reviennent en pleine face : il en avait déjà suffisamment souffert. "Une autre chose qui a changé du tout au tout, depus qu'on se connaît." pensa-t-elle soudainement. "Au tout début, il était hors de question pour toi d'avoir des enfants." Paradoxalement, ce qui avait principalement généré ce revirement, était quand Joanne avait fait une fausse-couche. "Et te voilà avec deux bambins que tu aimes plus que tout au monde. Je ne suis pas la seule, à avoir changée." Jamie avait embrassé son rôle de père dès qu'il avait tenu Daniel pour la première fois dans ses bras et tout cela avait prs d'autant plus de proporitons à la naissance de Louise. La prunelle de ses yeux. L'amour qu'il avait pour sa fille dépassait l'entendement. Parfois même Joanne n'arrivait pas à le comprendre. "Maman... Le Père Noël, il arrive quand ?" demandait Daniel, déjà bien impatient de voir les cadeaux arriver. Joanne le prit sur ses genoux et l'embrassa sur la joue. "Il faut être patient, trésor. Le Père Noël va aller voir tous les enfants du monde, et, tu sais, ça prend du temps." expliquait-elle calmement. "En attendant, on va continuer de prendre l'apéritif, et ensuite nous dînerons. Si on a de la chance, peut-être qu'il viendra juste avant le dessert." lui souffla-t-elle avec excitation, le regard du petit s'illuminant soudainement. Joanne prit une serviette en papier pour essuyer les doigts de son fils, plein de gras et de miettes des canapés qu'il avait mangé avec beaucoup d'appétit. Au delà de ce que la plupart des personnes se souviendra de leur couple, c'est-à-dire toutes les événements négatifs qui avaient ponctué une relation des plus tumultueuses, il y avait aussi de belles choses qui en étaient ressorties de leur union. Et elles valaient largement la peine de s'attarder dessus et de les souligner en cette belle soirée de Noël.
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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyLun 21 Déc 2020 - 21:01

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Il était tout naturel pour lui de proposer son soutien à Joanne dans le cadre de son doctorat ; ces recherches importaient tant pour elle et avaient, pour lui, un immense intérêt. Il n’était pas question que Jamie ne garde que pour lui ses contacts et ses moyens sous prétexte qu’elle serait son ex-femme à l’avenir. L’affection demeurait malgré tout, et en son nom, toute la bienveillance qu’ils se devaient l’un à l’autre. Il était tout à fait possible que la jeune femme décline toute aide de sa part, et il l’aurait compris. Si elle souhaitait se débrouiller par ses propres moyens, ne pas dépendre de lui et ne rien lui devoir, il l’aurait respecté. Mais l’australienne, au contraire, sembla ravie par la perspective de bénéficier d’un coup de main de la part de l’équipe réunie en Italie lors de ses voyages à venir, faisant ainsi naître un sourire sur les lèvres de Jamie. Cela le soulageait, rien qu’un peu, de croire qu’ils auraient toujours ce lien et qu’elle acceptait de lui laisser ce petit espace dans leur future vie séparée. "Bien sûr. N'hésite jamais à me demander un coup de pouce, j'aiderais toujours si je le peux." Il ne le mentionnait pas, de crainte d’éveiller un sujet fâcheux qui rendait déjà les conditions de leur divorce plus compliquées qu’elles ne l’étaient déjà, mais il était également prêt à allonger les chèques si nécessaire. L’université et le musée avaient des moyens limités auxquels il pouvait palier. Fort heureusement pour lui, la dégringolade de sa réputation n’avait pas eu d’incidence sur sa principale source de revenus, à savoir tous les investissements et biens hérités de son père, et de son père avant lui ; Jamie pleurait une carrière bâtie à la sueur de son front, mais cela demeurait une activité qui n’avait jamais été vitale. Il n’aurait jamais pensé, plus jeune, se prendre autant de passion pour une profession sélectionnée par dépit. Edward aurait voulu le voir emboîter ses pas en politique, mais il était certain que l’anglais était d’un naturel trop inconventionnel pour embrasser pareille carrière. Mais peut-être avait-il trouvé un second souffle à la deuxième moitié de sa vie avec la Fondation. Malgré sa crainte de retourner en Angleterre dans pareilles conditions, Jamie commençait à songer qu’il pourrait improviser un voyage pour le réveillon du nouvel an. Joanne et lui pouvaient bien donner le ton de l’année à venir, séparés d’un hémisphère. Il se souvenait des fêtes qu’ils avaient passées là-bas. C’était quelques années après leur premier voyage auquel il faisait référence tandis que, avec nostalgie, ils remontaient le temps. “J’ai cru que j’allais perdre une phalange, mais non, je ne vois pas de quoi tu parles.” plaisantait-il. Cependant, sa main avait été meurtrie pour bien d'autres raisons, notamment l’une de ses premières véritables colères devant Joanne. Son poing s’était alors écrasé dans un miroir. Avec le recul, n’avait-il pas été un peu too much ? N’aurait-elle pas dû le fuir dès cet instant ? Et leur épargner cinq années d’une histoire soldée d’un échec.

Derrière son expression placide et un sourire pudique, les paroles de Joanne lui allaient droit au coeur. Jamie avait longtemps pensé que tous ses efforts pour motiver son épouse avaient été parfaitement vains et qu’il la forçait bien trop à voir au-delà de ce qui était acquis dans une vie relativement moyenne. Il s’était senti tortionnaire par moments et avait fini par abandonner toute volonté de la sortir de sa zone de confort. Au fond, et bien trop tard, il découvrait qu’il était parvenu à inspirer Joanne, lui donner l’élan nécessaire pour la mettre sur sa lancée actuelle, et nourrir une confiance en elle qu’elle ne se doutait pas avoir. "J'ai toujours tenté de te faire comprendre que tu avais tout ça en toi. Mais tu es une telle tête de mule." répondit-il avec un petit rire, secouant doucement la tête. Jamie avait pu le constater plus d’une fois, il avait eu le déplaisir d’en faire les frais, et pourtant, cela parvenait encore à le surprendre. Derrière la douceur naturelle de Joanne, sa timidité, sa réserve, il y avait une personne absolument impossible à faire changer d’avis dès lors qu’elle s’était mise quelque chose en tête. C’était également pour cette raison qu’il ne doutait pas de la réussite de sa thèse. "Tu devais faire le cheminement toute seule, je suppose." il ajouta, haussant les épaules. Elle était allée à son rythme, et l’important dans tout ceci n’était pas quand la jeune femme s’était lancée, mais simplement le fait qu’elle ait trouvé le courage de le faire. De la même manière, l’anglais s’était persuadé pendant les trente premières années de sa vie qu’il ne ferait jamais perdurer son nom en ayant des enfants ; et les aléas de la vie lui avaient fait changer d’avis. Désormais, s’il était une chose qui ne lui inspirait aucun regret, c’était bien la naissance de Daniel et Louise. Ils étaient sa fierté et son ancre au jour le jour. Est-ce que Jamie avait véritablement changé, ou avait-il accepté un désir qui avait toujours été en lui ? Il ne s’était certainement pas bonifié. Tout ce qu’il retenait des années passées étaient ses multiples erreurs, et rien qui ne vaille la peine d’être remonté à la surface un Réveillon de Noël.

Les enfants firent interruption dans la conversation, d’ailleurs, Daniel le premier. Parfois les quatre ans de ce dernier sautaient à la figure d’un Jamie qui paraissait les réaliser tout à coup. Le temps était passé si vite. Il avait cessé les babillages au profit de véritables mots et de phrases aussi construites que cet âge le permettait alors qu’il semblait à son père qu’il trébuchait encore de ses jambes à l’équilibre précaire le mois dernier. Il avait parfaitement saisi le concept du Père Noël, et il ne perdait pas ce nord à ce sujet. Cependant, les cadeaux seraient pour plus tard, en fin de soirée. Jamie avait tout un plan à ce sujet, consistant à envoyer les enfants dans une chambre sous prétexte que le bonhomme barbu était un timide, puis d’imiter les pas, le rire et déposer bruyamment les présents afin que leur imagination fasse le reste à travers la porte. Personne ne serait là pour constater à quel point il se rendrait ridicule. "Et puis, tu es sûr d'être sur la liste des gentils enfants ?" demanda-t-il à Daniel en se penchant vers lui, le regard plissé. Le petit garçon secoua vivement la tête. “Vraiment sûr ?" Il acquiesça plus fort encore, sûr de lui. Et il pouvait l’être sans nul doute, pour avoir été le plus facile des enfants de quatre ans doté d’une soeur aux cordes vocales infatigables et d’un couple de parents dysfonctionnel. "Nous verrons cela alors." Furtivement, Jamie appuya sur le bout du nez de Daniel. Tirant sur sa manche, Louise, refusant de ne plus être le centre de l’attention pendant plus d’une dizaine de minutes, exigeait à son tour l’attention de son père. "Évidemment." Sans se faire prier, l’anglais prit sa fille dans ses bras et l’installa sur ses genoux. Milo tira profit de la diversion pour se jeter furtivement sur l’un des amuse-bouches qui trônaient sur la table basse avant de fuir à toutes pattes se cacher pour déguster son butin. Louise, le voyant faire, éclata d’un rire spontané. “Oh et tu trouves ça drôle, hein ?” Les doigts de Jamie glissèrent sur le ventre rebondi de la petite pour la faire rire plus encore et se tortiller de la plus adorable des manières.

Les bambins ne resteraient sûrement pas éveillé aussi tard que les parents. L’apéritif prenant fin, les estomacs commençaient à réclamer la suite du menu. Jamie savait que Joanne avait préparé le repas avec grand soin, et la table était déjà dressée, si bien qu’une fois Daniel et sa soeur installés et impatients de goûter tout ce qui sentait si bon en cuisine, l’anglais se retrouva bras ballants. “Je peux aider ?”


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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyDim 27 Déc 2020 - 19:16

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L'intérêt que Jamie avait pour l'art était un aspect très méconnu de sa personnalité. Le commun des mortels préférait s'intéresser aux accusations de Mina plutôt que de se rendre compte de sa générosité et de son intellect. Il n'était pas superficiel, quand il se penchait sur un sujet, c'était authentique. Pour Celso, le fait que Joanne s'en émerveille autant l'avait sans doute motivé à devenir tout aussi passionné qu'elle. Ils avaient beau être en pleine instance de divorce, il tenait à aider la petite blonde autant que faire se peut. Il disposait de quelques noms s'avérant utile, mais il semblait être également prêt à l'aider financièrement pour parvenir à ses fins. De son intérêt naissait un réel investissement, autant physique que moral, en dépit des circonstances. Et pour cela, Joanne était touchée. Elle avait noté le sourire discret qu'il affichait lorsqu'elle acceptait son aide. "C'est très gentil. Merci infiniment." lui souffla-t-elle avant d'avaler une nouvelle gorgée de champagne. Lui fournir les coordonnées de certains chercheurs qui analysaient déjà les oeuvres de Celso lui était déjà d'une très grande aide. Au fond, rien ne l'obligeait pas à la soutenir dans ce projet. Mais il semblait y tenir. Comme s'ils cherchaient à entretenir un lien, un sujet qu'ils avaient encore tous les deux en commun et qui soit autre que leurs enfants. Cela laissait présager que leur relation future pouvait même s'avérer être agréable. Il y aurait probablement toujours un petit malaise, une petite gêne lorsqu'ils se rappelleront tout ce qu'ils avaient pu partager tous les deux dans l'intimité. Mais une pudeur s'était instaurée de par le gouffre qui les séparait depuis plusieurs mois. Ils étaient néanmoins tous les deux pris d'un vent de nostalgie, se remémorant leur premier voyage à Londres. La main de Jamie en avait un très bon souvenir. Joanne sourit avec gêne. Dès le début, leur relation était inconventionnel. Des hauts et des bas trop intenses, de l'ingérence des émotions jusqu'aux incertitudes. De l'amour aveugle jusqu'à une confiance éreintée et effritée par les épreuves traversées. Mais ils en tiraient tous les deux de beaux souvenirs. Leur amour avait permis à Daniel et Louise de voir le jour et d'être aimés par des parents qui n'avaient d'yeux que pour eux. Ils faisaient chacun dans leur tête une rétrospective de ces quelques années. Comme le temps dont Joanne avait eu besoin pour se dire qu'il y avait un potentiel en elle qu'elle n'avait jusqu'ici pas eu le courage de mettre au grand jour. Hassan avait essayé, Jamie aussi. Ils s'étaient tous les deux retrouvés devant un mur, une petite blondinette qui savait être particulièrement têtue. "Mais ça a tout de même fini par porter ses fruits." Oui, elle avait à faire ça toute seule. Néanmoins, l'idée ne lui aurait peut-être jamais traversé l'esprit si ses deux ex-maris n'avaient pas planté cette petite graine dans son esprit. Elle avait fini par germer. "Et je pense que si je n'avais jamais eu connaissance de Celso, ni de ses oeuvres, j'aurais eu du mal à trouver un sujet qui me fascine autant et qui puisse apporter un tant soit peu à l'Histoire de l'Art. Il devient de plus en plus difficile de trouver un sujet, de nos jours." Comme s'il y avait eu un alignement de planètes plutôt judicieux, qui avait éclairé un chemin qui lui semblait être pré-destiné, tout tracé. Leur conversation fut interrompue par des enfants hâtifs à l'idée d'avoir des cadeaux et de pouvoir grignoter autant qu'ils le voulaient. Sans grande surprise, Louise se manifestait une nouvelle fois pour s'accaparer toute l'attention qu'elle estimait mériter et que son père lui donnait sans sourciller. Il n'avait d'yeux que pour elle. Silencieuse, Joanne finit sa flûte de champagne avant de se rendre en cuisine pour jeter un oeil aux plats qu'elle avait minutieusement préparés. Une fois les enfants gérés, le brun ne savait plus vraiment quoi faire de ses deux mains. A sa question, Joanne regardait autour d'elle pour voir en quoi Jamie pourrait l'aider. "Tu peux ouvrir le vin." lui dit-elle en lui tendant la bouteille avec un sourire. "Et ramener à boire pour les enfants, aussi." Cela laissait quelques minutes supplémentaires à Joanne pour finaliser la présentation de l'entrée qu'elle avait faite et qu'elle amenait à table. L'impression que cette soirée allait être comme l'un des derniers repas en famille pesait bien plus que la jeune femme ne l'aurait imaginé. La magie de Noël ne faisait pas tout, mais elle avait le mérite d'apaiser au moins quelques mots. La tablée était conviviale, les rires des enfants y étaient pour beaucoup. Surtout la volonté de Louise de manger seule comme une grande. Et c'était là où la bavette autour de son cou prenait tout son intérêt. Il était très compliqué de retirer la cuillère de ses mains à cet instant là. Joanne n'était pas forcément d'humeur à protester ou à lui demander de faire attention à ses vêtements – elle ne le ferait pas de toute façon, et elle ne tenait pas non plus que ce réveillon ne finisse en crise de colère parce que Joanne aurait osé dire non à sa fille. Louise avait déjà eu le droit d'aller au coin quelques fois quand elle dépassait les bornes. Forcément, cela faisait d'elle la plus horrible des mères. Mais Louise mettait sa patience à très rude épreuve. Ce n'était pas facile. Trouver un sujet de conversation autre que les enfants, le doctorat ou le repas servi était tout aussi compliqué. Joanne en avait le coeur pincer, d'avoir cette impression d'avoir épuisé cette source là. Ils allaient finir par parler du divorce, de près ou de loin. Cela lui semblait être inévitable. "Comment ça se passe, à la fondation ?" finit-elle par lui demander entre deux bouchées. L'inauguration avait quelque peu été entâchée par les propos de Keith ainsi que la décision du couple de se séparer. Mais la fondation restait une très belle initiative, dans des locaux magnifiques et qui ne pouvaient que convenir aux jeunes en détresse. "Vous avez suffisamment d'employés ?" Voyant ensuite Louise commençant déjà à se frotter les  yeux dès qu'ils avaient fini de manger l'entrée, Joanne devinait qu'il n'allait pas falloir trop tarder pour leur faire déballer leurs cadeaux de Noël. Elle échangeait un regard avec Jamie. "Daniel, Louise, je crois que le Père Noël va bientôt arriver." Le regard de leur fils aîné s'illumina aussitôt. "Et je crois que la meilleure vue se trouve dans ta chambre, Daniel. Vous voulez venir avec moi pour voir si on arrive à apercevoir le traîneau du Père Noël." Daniel manquait de faire virevolter l'assiette en levant les bras en l'air tant il était enthousiaste. Jamie imitait bien mieux le rire du Père Noël que la blonde, il allait donc de soi qu'il était en charge de disposer les cadeaux sous le sapin et de faire fonctionner l'imagination de ses enfants. Rien que pour cela, Jamie était un père merveilleux, aux yeux de Joanne.
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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyMer 13 Jan 2021 - 13:32

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"On it." souffla Jamie militairement face aux directives de la jeune femme. Puis il fit volte-face, remplit deux verres d’eau pour les enfants -celui avec des poignées pour une Louise encore maladroite qui risquerait d’inonder la table- puis s’attaqua à la bouteille de vin prévue tout spécialement pour l’occasion. Pas fichu de retirer un bouchon sans créer de désastre, l’anglais avait reçu pour son anniversaire en début d’année un tire-bouchon électrique qui faisait son bonheur et épargnait à tous le suspense de découvrir quel volume de la bouteille finirait par terre ou sur le comptoir à cause de sa maladresse. Comme quoi, les étés en France dans sa jeunesse n’avaient été d’aucune utilité de ce côté là, heureusement de sa mère ne pouvait en être témoin. Joanne rejoignit le reste de la famille à table, les bras débordant de plats que le brun se chargea de servir. Daniel était enthousiaste et certainement pas avare en compliments envers sa mère tant il était le plus grand admirateur du moindre de ses accomplissements. Louise, elle, aussi forte-tête et fière que toujours, s’obstinait à mettre plus de nourriture sur son bavoir que dans sa bouche -mais hors de question d’accepter que qui que ce soit ne le fasse à sa place tant qu’elle n’eut pas décidé elle-même de demander de l’aide. A force que ses efforts ne suffisent pas à remplir assez son estomac, la petite tendit finalement la cuillère à son père qui venait de terminer son entrée et d’attaquer son plat.

Il s’appliquait à lui montrer la bonne manière de faire quand Joanne relança la conversation autour de la Fondation. Qu’il était étrange qu’un sujet aussi cher à son coeur et qui lui inspirait de la fierté habituellement lui tordait l’estomac face à la belle blonde ; cela ne lui rappelait que le soir où le divorce passa de fiction à réalité. "On s'en sort, répondit-il puisque malgré tout l’association tournait à bon régime pour remplir sa mission. Ce dont j'ai peur c'est que la pile de dossiers à examiner devienne trop grande et qu'on se retrouve à prioriser, refuser des jeunes, les réorienter vers d’autres structures ou les faire patienter des délais plus longs que ce qu'ils peuvent tenir…" La problématique tentaculaire à laquelle la Fondation s’attaquait n’avait ni fin ni début ; uniquement un flot continu de noms et de demandes d’aide qui nécessitait une véritable capacité de distanciation afin de ne pas se sentir totalement submergé. Quelques mois après l’ouverture officielle de la structure, il ne restait qu’une poignée de places disponibles en pension et les différents professionnels prodiguant conseils et accompagnements serraient les rendez-vous dans leur planning au détriment de leur temps de pause. Le recrutement ne cessait jamais, néanmoins Jamie ne se voilait pas la face ; ils ne pourraient jamais venir au secours de toute la région de Brisbane à eux seuls. "Même si on a conscience qu'on ne peut pas aider tout le monde, c'est un crève-cœur à chaque fois qu'on le constate dans la réalité." Et si cette jeune fille n’ayant pas pu obtenir de rendez-vous avec sa psychologue avant un délai de deux semaines se décourageait entre-temps ? Et s’ils avaient fait une erreur en ayant débouté la demande de pension de ce garçon dont la situation était plus grave qu’ils ne l’avaient décryptée ? Il était nécessaire de balayer ces questionnements qui ne servaient qu’à hanter et culpabiliser. Mais il était compliqué d’accepter que faire au mieux, c’était déjà faire assez. "Ça m'a donné une idée, et je pense que je pourrais faire construire une autre branche. Je pensais à Sydney." Une fois encore, Jamie usait de son meilleur mécanisme de défense afin de faire face au divorce et la future absence de ses enfants dans la maison ; le travail, beaucoup de travail. Il renforcerait également la branche anglaise dont l’établissement du Kent commençait à être à bout de souffle et songeait à convertir une ancienne bâtisse de l’Essex de la même manière. Probablement avait-il les yeux plus gros que le ventre, mais les hypothèses et les projets avaient le mérite de distraire son esprit.

Une bouchée entre deux paroles, Jamie était venu à bout de son plat et Louise de son assiette. La digestion fit déjà son effet, et l’heure habituelle de son coucher était passée depuis quelques minutes. Les parents comprirent bien vite que le Père Noël devait faire son apparition avant le dessert. L’euphorie des cadeaux leur donnerait sûrement un regain d’énergie, de quoi déguster une petite part de gâteau avant de conclure la soirée. Joanne, comme prévu, suggéra de se rendre dans une chambre pour tenter d'apercevoir le traîneau magique. Immédiatement, Daniel sauta hors de table et Louise, contaminée par l’agitation, se secouait à son tour dans tous les sens. "Avant toute chose, qu'est-ce qu'on laisse au Père Noël pour le remercier de son passage ?" Il avait failli oublier, Daniel, et il fit immédiatement demi-tour. Dans la cuisine, accompagné par son père, ils mirent au point la traditionnelle assiette de gourmandises. "Des cookies, du lait…" récitait le petit garçon en déposant le tout fort précautionneusement à côté du sapin. "Et des carottes pour les rennes !" ajouta Jamie en ajoutant une botte au tout. En bon amoureux des animaux, Daniel acquiesça vivement. Faire le tour du monde en une nuit, cela devait creuser l’estomac de tout ce beau monde. "Bon boulot, reprit le brun en passant une main sur la tignasse de son fils. Va vite dans la chambre, je crois que je l'entends ! - Et toi papa ? - Je serai dans la chambre d'à côté pour essayer de le voir." Se diviser pour doubler les chances ; malin ce papa. Sur ce, Daniel détala pour rejoindre Joanne et Louise.

Désormais seul, armé d’un manche à balai -qu’il n’aurait jamais touché de sa vie autrement- Jamie commença par imiter les pieds du Père Noël sur le toit en tapant le plafond. La maison n’avait cependant pas de cheminée, ne restait que la porte d’entrée ; il l’ouvrit puis la referma aussitôt. Afin de rendre audible et crédible le poids caricatural du personnage, le brun frappait ses pieds au sol fermement à chaque pas. Bien sûr, une fois au milieu du salon, il lâcha son meilleur "ho ho ho !" de vieil homme. Avec autant de bruits de papier que possible, il ôta les cadeaux de leur cachette et les disposa sous le sapin. Deux grandes gorgées de lait et quelques bouchées de cookies plus tard, il dissimula furtivement les carottes en attendant d’avoir l’occasion de les remettre au réfrigérateur plus tard. Puis en sens inverse, les pas bruyants retournèrent dans l’entrée, la porte claqua deux fois, et le son d’un grelot signala que la traîneau était reparti. Jamie -et pas du tout le Père Noël- fit mine de débarquer tout à coup dans la chambre avec excitation. "Alors, vous l'avez vu ? - Je l'ai entendu !" Un regard échangé avec Joanne et l’anglais comprit qu’il avait oublié un détail crucial capable de le trahir ; la moustache de lait aux coins de ses lèvres. Rapidement, il l’essuya d’un revers de main, ni vu ni connu. "Les cadeaux sont sûrement sous le sapin dans ce cas." il reprit, et sans se faire prier, Daniel courut de nouveau en direction du salon d’où on entendit parvenir un “Woaaaaaaah !” émerveillé. “MAMAN, PAPA, VENEZ VITE. PLUS VITE.”


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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyDim 17 Jan 2021 - 16:35

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Daniel avait toujours un bon appétit. Cela dit, les carottes n'étaient toujours pas négociables mais en dehors de cela, il était bien rare qu'il ne mange que la moitié de ce qui lui était servi. Elle le regardait de temps en temps d'un air tendre durant le repas, pendant que Jamie aidait leur fille lorsque celle-ci acceptait enfin qu'on veuille l'aider pour dîner. Louise tenait déjà à son indépendance à cet âge là, sa mère en était  particulièrement impressionnée. Il lui était toujours difficile de la cerner, ni même d'avoir la même attention qu'elle pouvait avoir avec Jamie. C'était étrange à vivre, et inexplicable aussi surtout. Bien que fière de ce qu'elle avait cuisiné pour le repas de Noël, Joanne n'avait pas un très grand appétit et ne faisait que picorer, ici et là. En revanche, boire le vin lui était bien plus aisé. Aborder le sujet de la Fondation pouvait être délicat, quand on savait que c'était à l'issue de la soirée d'inauguration que le divorce avait été décidé au sein du couple. Mais la fondation Keynes restait un sujet qui lui tenait toujours à coeur bien qu'elle s'en était détachée et c'était par un intérêt sincère qu'elle posait des questions à ce sujet. "Ce doit être dans ces moments là que l'on doit se rendre compte combien ce type de structures était importante, lorsque l'on voit toutes les demandes affluer." supposait-elle d'un air soucieux. Jamie investissait tout son temps et ses compétences pour la Fondation, comme s'il s'accrochait à la dernière bouée de sauvetage. L'investissement était autant physique que mental. "Vous pensez arriver rapidement à cette étape là, que de devoir être contraint à sélectionner les demandes ?" Les principes de la fondation étaient remarquables. La création de la branche à Queensland avait été une nécessité et c'était dans ces cas-là que l'on devait se rendre compte de l'importance de l'existence de ces établissements. L'on ne se rendait pas toujours compte de la détresse d'autrui. Et si cela permettait de sauver quelques vies et d'en remettre d'autres sur un chemin prometteur, alors le jeu en valait largement la chandelle. "J'espère que vous parviendrez à répondre à un maximum de demandes." l'encouragea-t-elle avec un sourire. "Il n'y a pas d'intérêt à ouvrir une seconde structure dans le Queensland si tu penses être rapidement submergé par les demandes ? Ou même d'envisager d'agrandir les locaux actuels ?" lui demanda-t-elle, par curiosité. "Je suis contente d'entendre que tu comptes élargir la Fondation, c'est un beau projet. On va finir par retrouver au moins une structure de la fondation dans chaque Etat." Un sourire illumina brièvement son visage à la fin de sa phrase. En plus d'aider les jeunes, Jamie allait aussi créer ainsi des emplois, de nombreux postes à pourvoir en plus des bénévoles qui souhaitaient consacrer un peu de leur temps libre pour aider autrui.

A la fin du plat principal, les enfants commençaient à montrer les premiers signes de fatigue. Il fallait donc se hâter pour l'ouverture des cadeaux, auquel cas ils n'auraient pas pu en profiter comme tout le monde l'aurait voulu. Avant de se rendre dans la chambre, Jamie rappelait à son fils aîné ce qu'il fallait préparer au Père Noël pour son passage : un encas bien mérité avant d'aller à la maison suivante pour distribuer encore plus de cadeaux. Pendant ce temps, Joanne débarbouilla le visage de Louise, chose qu'elle n'aimait absolument pas, il suffisait de voir les grimaces qu'elle faisait. Elle l'extirpa de sa chaise haute et la petite réclama rapidement à être mise à terre pour gambader toute seule. Joanne la guida jusqu'à la chambre, où Daniel les rejoignit rapidement. "Tout est prêt pour le Père Noël !" informa Daniel d'un ton assuré, se débrouillant pour rapprocher une chaise prêt de la fenêtre afin de pouvoir se mettre debout dessus. "Peut-être que tu verras le nez rouge de Rudolph." "Ah oui ?" s'émerveilla-t-il. "Oui, son nez rouge brille, donc si tu vois une lumière rouge dans le ciel, ce sera peut-être lui." Les étoiles qu'avaient Daniel dans ses yeux étaient ce qu'il y a de plus beau à voir. Joanne adorait faire rêver son fils, se prendre au jeu et elle comptait bien le faire jusqu'à ce qu'il apprenne que le Père Noël n'existe pas. Louise, se demandant bien pourquoi tout le monde regardait pas la fenêtre, voulait aussi voir et réclamait alors que sa mère ne la porte. C'était toujours un peu une surprise pour Joanne, ces instants-là. Des surprises agréables. Jamie, de son côté, exécutait son rôle à merveille. Leur fils sursauta lorsqu'il entendit les pas de l'homme à la barbe blanche ainsi que son rire mythique et reconnu de tous. "Il est là ?" demanda-t-il en trépignant d'impatience. "Je crois que oui." chuchota-t-elle en lui faisant un clin d'oeil. Daniel restait tout silencieux, à l'affût du moindre bruit. Sa réactivité fut impressionnante dès qu'il avait entendu la porte d'entrer claquer. Louise ne tardait pas trop pour le suivre. Quand Joanne vit Jamie, celui-ci avait encore une légère moustache de lait qui aurait pu le trahir, mais il s'en débarrassa rapidement sous le regard amusé de celle qui allait bientôt être son ex-femme. Daniel était déjà devant le sapin à réaliser les nombreux cadeaux qui se trouvaient sur le sapin, appelant ses parents pour qu'ils viennent au plus vite. "Incroyable !" s'émerveilla Joanne en s'accroupissant à côté des enfants, un large sourire aux lèvres. "Eh bien, il en a ramené beaucoup des cadeaux, pour le Père Noël." lui fit-elle constater, faisant semblant d'être tout aussi impressionnée que lui. "C'est qu'on a tous été très très sages, alors ?" La blonde acquiesça d'un signe de tête, replaçant une mèche  rebelle de son garçon correctement avant de le laisser regarder quels paquets étaient pour lui. "C'est écrit Daniel, là, je reconnais !" Il n'était qu'en école maternelle, mais les progrès qu'il faisait la surprenaient toujours. "Louise ne sait pas très bien lire encore, tu devrais peut-être l'aider avant de déballer ton cadeau. Est-ce que tu vois un cadeau pour elle aussi ?" Bien qu'impatient d'arracher le papier cadeau, Daniel priorisait sa petite soeur en fouillant parmi les paquets et regardait s'il y avait quelque chose pour elle. "Là, c'est écrit Louise ?" "Mmmh... Non, là c'est écrit Papa." "Regarde, Papa, le Père Noël à un cadeau pour toi !" s'exclama-t-il en tendant le paquet à Jamie. Aussi étrange cela pouvait-il paraître, Joanne ne se voyait pas ne rien lui offrir pour leur dernier Noël. On ne pouvait pas dire qu'elle avait vraiment tapé dans l'originalité. Des loukoums maison en grande quantité noyée dans du sucre glace, le tout dans une grande boîte métallique, ainsi qu'un stylo de la marque Montblanc. "Et là ?" "Celui-ci oui, c'est bien pour Louise." Adorable comme tout, Daniel se levait pour donner le cadeau à sa petite soeur, assise par terre un peu plus loin, avant de s'attaquer au déballage. Pour son fils, Joanne lui avait pris des Lego, un de ses nombreux souhaits parmi la liste de cadeaux qu'il avait envoyé au Père Noël. Pour Louise, elle avait opté pour une table d'activités adapté à son jeune âge. Mais pour l'heure, ce qui l'intéressait le plus, c'était bien d'arracher en mille morceaux le papier cadeau et le fait que Milo vienne l'y aider la fit rire aux éclats. Ben quant à lui, était allongé juste à côté de ses maîtres. L'illusion de la famille parfaite se maintenait. Peut-être pas si illusoire que ça. Joanne passait un véritable beau moment avec sa famille, elle en savourait chaque instant avec plaisir.
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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyVen 22 Jan 2021 - 21:20

► DON'T CRY SNOWMAN
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Il ne se faisait aucune illusion quant au futur de la garde des enfants. Autant dire que sa proportion de temps libre allait exploser dès lors que le divorce serait acté, et une fois que Joanne aura déménagé. C’était peut-être ce qui lui brisait le coeur plus encore que l'énième constat de l’échec de leur histoire ; leur incapacité à offrir une famille normale, soudée, un foyer unique et sain à Daniel et Louise. Ils auraient mérité mieux. Si les divorces étaient devenus une norme, Jamie craignait les répercussions de cette séparation à leur jeune âge. Daniel comprenait vaguement la situation. Louise n’aurait jamais le moindre souvenir de ses deux parents ensemble. Du reste, leurs ambitions de famille nombreuse d’agrandir la fratrie, de les voir grandir dans la maison qu’ils avaient fait construire ; tout ceci était relégué dans un placard, prêt à prendre la poussière pour les prochaines décennies jusqu’à finir oublié. Comme prévu, Jamie ne sera pas parvenu à faire mieux que ses propres parents. Comme prévu, ses enfants souffriraient de ses tares. Chaque erreur qu’il s’était promis de ne pas commettre, il les avait reproduites. Chaque pattern familial, chaque défaut, tout ce qu’il aurait pu éviter, tout ce qu’il aurait dû épargner aux siens ; il avait pourtant appris de son propre passé, non ? Il avait tiré toutes les leçons, il avait juré, non ?

Et le voilà, comme son père avant lui, à tenter de se racheter une conscience par le biais de la Fondation, à essayer de se persuader qu’il était malgré tout quelqu’un de bien, qu’il pouvait racheter ses pêchés en tendant la main aux autres. Oui, le temps n’allait pas lui manquer pour se consacrer à l’organisme en l’honneur de son frère, et rapidement il avait projeté d’en poursuivre le travail, d’en étendre le champ d’action sous couvert d’anticipation. Il continuerait à foncer tête baissée dans cette direction jusqu’à ce que son reflet dans le miroir lui plaise un peu plus de nouveau. “C’est déjà le cas, d’une certaine manière.” répondit-il à Joanne à propos de l’écrémage des demandes que l’association recevait. Ils avaient pris soin, dès le départ, de se consacrer aux cas les plus critiques, ceux que le système avait laissé tomber. Mais même ceux-là étaient fort nombreux. “Les locaux sont déjà immenses, il ajouta, balayant donc l’option de les agrandir afin d’en augmenter la capacité. Et on ne peut pas simplement se contenter du Queensland.” Il haussa les épaules. En Australie comme au Royaume-Uni, il était égoïste de se focaliser uniquement sur les lieux qu’il connaissait, où il avait vécu. Il allait désormais avoir le temps de voyager, de se rendre d’un site à un autre. Et c’était ce qu’il allait faire, sauter d’avion en avion, songeait-il. Il était capable de faire quelque chose de bien, au moins une chose de bien.

Être trahi par une moustache de lait aurait été le comble, néanmoins l’anglais pu réagir avant que son fils ne découvre le pot aux roses. De toute manière, celui-ci était bien trop occupé à se ruer dans le salon pour remarquer quoi que ce soit. Son imagination l’avait convaincu du reste. Jamie prit Louise dans ses bras pour rejoindre le sapin, ses alentours couverts de cadeaux. Silencieux, affichant un sourire, il observait son fils détruire les papiers d’emballage et multiplier les “oh”, les “ah” et les “wahou” à chaque présent qu’il découvrait. De justesse, il empêcha sa fille de porter un morceau de papier à ses quenottes et d’en prendre une grande bouchée. Elle étrenna rapidement son nouveau tapis d’éveil ainsi que le piano en plastique que Jamie lui avait dégoté. Pour Daniel, il avait acheté des tubes de peinture, des pinceaux, des canevas de petite taille ; tout pour faire des oeuvres comme au travail de maman. A Joanne, il avait offert un parfum et un foulard de ce bleu qu’elle adorait. Il l’avait bien plus gâtée par le passé, mais cette année, le brun avait longuement hésité entre ne rien acheter et faire un geste, ne sachant pas s’il était encore adéquat de s’offrir des cadeaux de Noël. Il ouvrit son propre paquet avec un sourire en coin et gratifia la jeune femme d’un “merci”. Le connaissant, les loukoums ne feraient pas long feu. “Qui a de la place pour un dessert ?” lança Jamie une fois l’excitation des enfants légèrement retombée. “Moi !” Daniel leva haut la main. Louise, approuvant sans comprendre, tapait dans ses mains. “Je m’en doutais.”

Peu après le dessert, les enfants piquèrent du nez, l’estomac plein. Daniel assura que ses cadeaux étaient trop bien, et Louise feinta un regain soudain d’énergie et d’intérêt pour son piano lorsque l’heure d’aller se coucher fut mentionnée. Elle ne les épargna pas, pas même pour le Réveillon, et ce fut dans les larmes et les coups de pieds que la petite fille regagna sa chambre. Jamie se chargea de la bercer jusqu’à ce qu’elle se calme puis de la border, puisqu’il semblait le seul capable de pareil miracle. Joanne couchait Daniel. L’anglais lui déposa un baiser sur le front une fois sa soeur endormie. Vivement Noël prochain, soufflait le bonhomme, sans savoir à quoi cette fête ressemblerait l’année suivante. Seraient-ils réunis ? Ou apprendraient-ils à vivre les fêtes séparément ? Une année ensemble, une année solitaire. Jamie appréhendait de le découvrir, lui, mais il se contenta d’approuver les espoirs de son fils. La porte de la chambre fermée, le calme parut tomber soudainement sur le reste de la maison. Il entendait Joanne, entre la salle à manger et la cuisine, débarrasser la table aussi doucement que possible. Un fond de champagne restait dans la bouteille. “Partante pour un dernier verre ?” proposa le brun d’une voix légèrement étranglée, nerveux. “...faudrait pas gâcher.” Un rictus timide animait le coin de ses lèvres. Ils ne parleraient pas du divorce s’ils n’en avaient pas le coeur ce soir. Ils ne parleraient pas tout court si c’était de silence dont ils avaient besoin.


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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyMar 2 Fév 2021 - 15:03

DON'T CRY, SNOWMAN, DON'T FEAR THE SUN
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Le regard de Joanne était navré, lorsque Jamie disait qu'il y avait déjà des tensions en terme de capacité d'accueil pour les jeunes en détresse. Elle savait qu'il y en avait qui étaient dans le besoin, mais jamais n'aurait-elle pensé que la demande soit si forte. Il était donc normal et logique que Jamie s'attèle à agrandir rapidement la Fondation en construisant d'autres bâtiments, dans d'autres Etats de son pays d'accueil. L'institut de Brisbane était déjà grand, ce pourquoi il ne désirait pas l'agrandir davantage. Elle comprenait ses choix. Et de toute façon elle ne les aurait pas contesté. Ce n'était plus vraiment son droit, ni son devoir. Il n'empêchait qu'elle restait tout de même à l'affût des nouveautés et intéressée par une cause qui méritait aussi de se faire un peu plus entendre. Elle opina de la tête sans dire un mot de plus. Il était ensuite temps de mettre tout en oeuvre pour créer la magie de Noël et faire croire aux enfants de la venue du grand barbu dans sa tenue rouge. L'effet attendu était très réussi et Joanne était pleinement satisfaite. Ca la rendait heureuse, de voir ses bouts de chou s'émerveiller d'un rien. Elle avait pris un petit quelque chose même pour Jamie, aussi étrange cela pouvait-il être. Mais cela lui semblait naturel. Et d'autre part, elle avait peur que Daniel ne s'interroge, soucieux comme il était, à se demander pourquoi Papa ou Maman n'avait pas eu de cadeaux alors que sa soeur et lui, si. Elle ne parvint pas à dissimuler sa surprise lorsqu'elle découvrit qu'il y avait donc aussi deux paquets pour elle. "Merci, vraiment. J'aime beaucoup." dit-elle, toute reconnaissante. Elle adorait déjà ce foulard. Le parfum aussi. Jamie avait toujours su trouver les accessoires qui lui allaient le mieux, les senteurs qui s'associaient au mieux au parfum naturel de sa peau. Tous ces petits détails qui rendaient le divorce d'autant plus difficile. Elle ressentait un pincement au coeur. La famille passait ensuite au dessert et les enfants présentaient les premiers signes de fatigue. L'excitation, l'enthousiasme, étaient des émotions qui demandaient beaucoup d'énergie. Malgré tout, Louise contestait l'heure d'aller au lit à sa propre façon, et sans grande surprise. Et comme d'habitude, elle piquait une belle crise de colère devant l'autorité de ses parents. C'était fréquent, c'était très épuisant pour Joanne. Sa propre fille cherchait à tester la patience incontestée de sa mère et il y avait des jours où Joanne se sentait un petit peu à bout. Même si elle était un peu contrariée par son attitude, Joanne l'embrassait pour lui dire bonne nuit. Elle s'occupa de son fils qui lui, était même content de pouvoir aller se reposer. La blonde lui glissait de nombreux mots d'amour avant de le laisser dans les bras de Morphée. Elle se dirigeait ensuite dans la pièce à vivre pour débarrasser la table et mettre un peu d'ordre dans la cuisine. Elle n'avait jamais aimé vivre dans le désordre et non, ce genre de choses ne pouvait pas attendre à ses yeux. Silencieuse, pensive, elle profitait également du calme revenu pour souffler un bon coup. Elle pensait. Comment seraient les soirées une fois qu'elle serait à nouveau à Toowong, seule,  si Louise se montrait toujours aussi difficile, à manifester son mécontentement avec autant d'intensité. Un trait qu'elle avait hérité de son père, manifestement. La jeune femme sursauta légèrement quand Jamie apparut pour lui proposer de boire encore un petit peu de champagne. A dire vrai, elle n'avait absolument pas réfléchi à comment se passerait le reste de la soirée. Ils auraient plus aller chacun dans son lit et le réveillon se serait terminé là. Ils étaient brisés, tous les deux. Joanne mentirait si elle disait qu'être dans la même pièce que lui lui pinçait douloureusement le coeur. Ils formaient un échec. Ils avaient essayé de se reconstruire, de repartir un bon nombre de fois sur de bonnes bases, tenter de rendre leur relation plus saine, plus posée. Modérée l'intensité passionnelle, s'aimer de façon différente. Mais les erreurs finissaient par les rattraper et les conséquences de l'aventure que Jamie avait eu avec Mina avait été la goutte de trop. Une facette de Jamie qu'elle ne connaissait pas. Et qu'elle ne voulait plus jamais revoir. Toujours dans ses pensées, elle l'avait regardé plus longtemps que de raison sans avoir prononcé le moindre. Comme si elle venait de remettre les pieds sur terre, elle esquissa un sourire au moins aussi nerveux que le sien. "Volontiers." lui répondit-elle juste avant de poser le torchon qu'elle avait en main à sa place. Il ne faudrait pas gâcher. Un prétexte comme un autre afin de passer un peu de temps juste tous les deux. Joanne vint à se demander s'il avait quelque chose à dire, s'il avait une attente ou un espoir à placer pour tenir à prolonger la soirée. Au fond, ils ne se haïssaient pas, loin de là. Ca n'allait pas être désagréable. Mais elle se questionnait. Elle l'accompagnait donc jusqu'au salon, où ils pouvaient s'installer sur le canapé. Joanne le regardait remplir leur flûte et l'en remercia avant d'en voire une fine gorgée. Gênée de ne pas trouver un sujet de conversation qui leur serait agréable. Ils avaient déjà débattu de centres d'intérêt communs. Tout était bon pour éviter l'éléphant dans la pièce. Elle se gardait bien de lui faire part de ses nombreuses appréhensions des prochains. Alors prends la maison, prends l'argent, lui dirait-il alors. Mais par conscience, il lui était difficile d'accepter. La maison de leur rêve serait bien trop grande pour elle à ses yeux. Elle y verrait Jamie partout. L'arbre qu'il avait tant voulu voir pousser dans le séjour allait peut-être être le témoin de l'évolution de Daniel et Louise et y verrait bien plus que Jamie lui-même. Il ne comprenait qu'elle serait probablement incapable de mettre les pieds dans ce qui aurait du être son atelier, elle ne saurait même pas quoi en faire. Ils n'y avaient pas encore vécu mais ils avaient tous les deux mis un peu de leur âme dans cette maison. Sans être chargée d'histoires encore, chaque mur, chaque meuble était chargé d'émotions. Pas de souvenirs, mais de désirs, de tout ce qu'ils auraient pu faire en tant que famille, ou en tant que couple. "C'est une soirée plutôt réussie." dit-elle finalement après d'interminables minutes silencieuses. Joanne avait tellement été dans ses pensées qu'elle ignorait pendant combien de temps ils n'avaient pas échangé le moindre mot. La petite blonde ignorait quoi dire d'autre, si ce n'était ce constat qui la fit sourire timidement. "Les enfants semblaient ravis, en tout cas." Sans tenir compte de la colère de Louise au moment d'aller au lit, bien sûr. Elle baissait ses yeux, buvait une nouvelle gorgée de champagne histoire de noyer sa nervosité. "Je... Je suis désolée. Je ne sais pas trop quoi dire." bafouilla-t-elle avant d'être tentée d'aborder un sujet quelconque juste pour combler un silence bien lourd pour elle. "C'est juste que..." Elle relevait son regard clair vers lui. "...J'ignore à combien de temps remonte la dernière fois où nous avons passé du temps, ensemble." dit-elle plus bas. Sans les enfants, sans que chacun n'aille vaquer à ses propres occupations, sans être contraints de s'asseoir pour ne discuter que des conditions du divorce. C'était étrange. Pas désagréable, mais étrange. Comme deux connaissances qui ne s'étaient plus vus depuis de nombreuses années et qui ne savaient plus quoi se dire tant ils avaient changé durant cette période donnée.
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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyMer 10 Fév 2021 - 13:59

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Au fond de la bouteille de champagne, il restait peut-être de quoi remplir une dernière flûte pour chacun. Bien sûr, le gâchis n’était qu’une excuse pour gagner du temps. En gagner pour quoi, Jamie n’en était pas certain. Tout ce qu’il savait, c’était que la perspective de laisser la soirée prendre fin immédiatement lui serrait le coeur. C’était probablement leurs dernières fêtes en famille après tout. Au moment où ils fermeraient les yeux pour une nuit de sommeil, tout ceci serait derrière eux. Il était encore douloureux pour lui de l’admettre, de l’accepter. Alors oui, il gagnait quelques minutes -sûrement pas de quoi tenir une heure. Juste de quoi conclure sur autre chose que l’éternelle bataille de Louise contre le moment d’aller au lit. Depuis que ses pleurs avaient cessé, la maison toute entière était plongée dans un étrange silence. Le même qu’ils revivaient tous les soirs depuis des mois. Le brun esquissa un faible sourire lorsque Joanne accepta de l’accompagner encore un instant. Il déglutit nerveusement avant de prendre la direction du salon. Une flûte chacun, en effet, et la bouteille était désormais vide. Ils ne trinquèrent pas, prirent une gorgée en silence. Et le temps commença à s’étirer, les minutes à s’allonger. Avec un soupir, Jamie se laissa entièrement tomber dans le dossier du canapé, la tête basculée en arrière. Les lumières de Noël clignotaient encore et se projetaient sur le plafond. Il n’avait rien à dire et ne chercha aucun sujet de conversation, conscient que tous les ramèneraient au divorce. Abandonner tout espoir de discuter lui paraissait plus simple et léger que de tenter à tout prix de combler le vide. Ainsi, il appréciait au mieux la présence de Joanne. Assis l’un à côté de l’autre de la sorte, cela était sûrement le plus proche qu’ils aient été récemment. Il pouvait presque deviner ses doigts froids non loin de sa main posée sur le sofa. La voix de la jeune femme s’éleva finalement, et sans la regarder, Jamie devinait la nervosité qui tendait ses cordes vocales. Son optimisme de surface visait à alléger l’atmosphère peut-être encore trop lourde pour elle avec des banalités. Rapidement, cette façade s’étiola. Ils se connaissaient trop bien pour faire semblant maintenant que les enfants étaient au lit. Il n’y avait personne à rassurer, aucune illusion à entretenir. Il n’y avait qu’eux, déçus, fatigués, brisés. Eux et le silence qui les séparait comme seule matérialisation du fossé qui était creusé peu à peu. Eux, leurs regrets et l’écrasante sensation d’échec qu’un seul Noël ne pouvait pas faire disparaître. “Joanne.” souffla-t-il doucement afin d’interrompre ses paroles et le flux de ses pensées. Sa tête roula sur le sommet du dossier, son visage tourné vers elle avec un fin sourire rassurant, paisible. “Ce n’est rien. Ne t’en fais pas. Nous n’avons pas besoin de parler.” Sa voix était un murmure, son regard bienveillant. D’un mouvement discret, impavide, il déposa sa main sur la sienne sans l’étreindre, sans la serrer ; un simple contact chaste, serein. “Je veux juste… un moment de paix.” Son visage refit face au plafond, ses yeux se fermaient un instant. “Mais c’était une belle soirée, c’est vrai.” il ajouta avec un sourire plus large. Les enfants avaient passé un bon moment et cela était le plus important à leurs yeux, cependant il s’avançait en songeant qu’eux deux également avaient apprécié ce Noël malgré tout, et ce bon souvenir était à conserver précieusement. Jamie inspira profondément, se refit le film des dernières heures derrière ses paupières comme pour en imprimer chaque détail. En quelques gorgées, il termina la coupe de champagne devenue légèrement tiède. Le pétillement des bulles s’effaça à son tour au profit du silence qui dévorait tout.

L’anglais se redressa doucement au bout de quelques minutes. Il attrapa la boîte de loukoums offerte par Joanne qu'il avait abandonnée sur la table basse du salon un peu plus tôt, l’ouvrit et en prit un dans sa bouche. Comme à chaque fois, il avait le don de se couvrir de sucre glace, costume et pourtour de la bouche compris. La jeune femme réussissait toujours aussi bien ces confiseries. Celles à la pistache étaient ses favorites sans l’ombre d’un doute. “Tu en veux un ?” lui proposa-t-il avec un rictus complice. Au moins il ne serait pas seul à s’en mettre partout et avoir de la gelée plein les dents. Avant de refermer la boîte et la reposer où elle se trouvait, il en dégusta un dernier. Il y avait toujours quelque chose d’enfantin et innocent dans sa manière de se lécher le bout des doigts afin de nettoyer succinctement le sucre qui s’y accumulait. Ils échangèrent un petit rire ; la gourmandise et la satisfaction se lisaient sur son visage. Au moins cela lui permit de ne pas se sentir aussi triste qu’il pouvait l’être l’espace d’un instant. Quelque chose d’aussi simple qu’une confiserie pouvait avoir ce don là.

Puisque les verres étaient vides, il n’y avait plus rien pour prolonger la soirée. D’un regard accordé, ils décidèrent de quitter le canapé, d’éteindre les lumières, et de quitter le salon. Mains dans les poches, Jamie accompagna Joanne aussi loin que le pas de la porte de ce qui fut leur chambre pendant quelque temps -et celle de la jeune femme uniquement depuis quelques mois. La chambre d’amis n’était qu’à quelques mètres, mais tous les soirs, séparés par des portes closes, la distance lui paraissait bien plus grande. Ses lèvres se pincèrent, comme s’il était plus difficile de dire bonne nuit ce soir que n’importe quel autre. A la recherche de courage, ses yeux se levèrent au ciel pour tomber sur la branche de gui accrochée là, le petit bout de plastique qu’il ne se souvenait pas avoir accroché. Néanmoins, il l’y avait mise les années précédentes, uniquement pour avoir une bonne excuse d’embrasser sa femme sous le cadre de la porte de leur chambre, alors l’habitude avait sûrement pris le dessus sur le bon sens lorsqu’ils avaient décoré la maison pour le Réveillon. Il feintait la surprise à chaque fois, pour faire rire Joanne, mais elle était bien réelle cette fois-ci. Son coeur se serra alors que la tradition n’apparaissait pas comme une option cette année-là. “Je… désolé, je le décrocherai demain.” fit-il tout bas, nerveux. Mais il l’espérait, ce baiser, juste un. Il l’espérait et s’en voulait pour cela, pour ses jambes qui refusaient de bouger, pour sa main qui frôlait le bras de la belle blonde. Et s’ils n’avaient pas essayé assez fort ? Il se le demandait à chaque fois, et cela le blessait toujours autant. Pourtant la date de l’audience était actée et en espérant le signe d’un possible demi-tour, il les blessait sûrement tous les deux.


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Message(#)joamie + don't cry, snowman, don't fear the sun EmptyMar 16 Fév 2021 - 19:37

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please don't cry no tears now, it's christmas baby - @jamie keynes
Entendre la voix de Jamie retentir au milieu de ses paroles décousues prit Joanne au dépourvu. A moins que ce ne soit plutôt la douceur qu'il utilisait dans son ton qui l'avait surprise. Toujours est-il qu'il était parvenu à stopper son flot continuel de pensées complexes et entremêlées. Pas dans le seul but de la faire taire, loin de là. Il tenait simplement à lui assurer que tout allait bien. Qu'il ne désirait rien de plus qu'un moment de sérénité en sa présence. Juste un. C'était aussi simple que ça. La petite blonde restait mutique, néanmoins son regard bleu parlait pour lui seul. Une émotion partagée entre une tristesse profonde et une reconnaissance sincère. Elle ne fit qu'acquiescer d'un signe de tête, les lèvres pincées et tremblantes avant de baisser ses yeux sur la main qui Jamie lui tenait. A cette image, son coeur se serrait. Plus la soirée avançait, plus le divorce lui était concret. Joanne le regardait ensuite basculer sa tête en arrière, le laissant dans ses propres pensées. Durant ce moment, les seules fois où elle bougeait était pour boire dans sa flûte de champagne. Elle n'adoptait pas de position plus confortable et ne prenait pas le temps d'admirer une dernière fois les décorations et les illuminations. Elle restait dans ses songes, se sentait vidée, mais accomplie par le succès de cette soirée. Le britannique se redressa pour pour prendre un des loukoums cuisinés par Joanne. "Non merci." répondit-elle à sa proposition. "Ils sont pour toi." Et surtout, elle n'avait plus d'appétit. Sa gorge nouée l'aurait empêché empêcher d'avaler quoi que ce soit d'autres. "Je ne voudrais pas t'en priver." ajouta-t-elle d'un ton plus léger, sachant très bien combien il raffolait de ces confiseries. Comme à chaque fois qu'il en mangeait, Jamie parvenait à se mettre du sucre glace partout. Il retrouvait si facilement son âme d'enfant. Elle le regardait, à la fois amusée et attendrie par ces petites habitudes qui ne changeaient pas en dépit de la situation. En d'autre circonstances, elle se serait probablement permise de passer ses doigts sur ses lèvres ou même user du prétexte du baiser pour le débarrasser du tout ce sucre. Malgré tout, le brun parvint à lui arracher un petit rire partagé devant cette scène quelque peu  comique. En cet instant précis, il semblait heureux, satisfait. Même si ce n'était que pour quelques secondes.

Le temps était venu d'aller se coucher. Ils laissaient derrière eux les verres vides et la boîte de loukoums que Jamie avait depuis refermé et remis sur la table basse. Il accompagna Joanne juste qu'à la pièce qui fut pendant un temps la chambre conjugale et ne mit pas même un pied dans celle-ci. La petite blonde se retourna pour lui faire face, afin qu'ils puissent se dire bonne nuit. Aucun des deux ne parvenait à se souhaiter bonne nuit et ainsi mettre un terme à une soirée, comme si elle était la dernière. Pourtant, le divorce n'avait pas encore été prononcé, Joanne n'avait pas encore déménagé. Mais il y avait là une note de fatalisme dont ils ne parvenaient pas à se défaire. C'était durant cette gêne partagée et leur incapacité à se quitter sans échanger le moindre mot que Jamie constatait qu'il y avait une branche de gui accrochée au-dessus d'eux. Le vestige d'une petite habitude du couple, un prétexte comme un autre d'échanger un baiser. Cette année-ci, le gui les rendait plus nerveux qu'autre chose. Elle se demandait alors si ce n’était que par habitude qu’il l’avait mis là ou s’il avait voulu tenter le tout pour le tout pour avoir ne serait-ce qu’un dernier contact avec celle qui allait bien être son ex-femme. Depuis que les enfants étaient au lit, ils n’avaient jamais été aussi proches physiquement que depuis ces derniers mois. Ils n’avaient plus partagé un moment aussi calme, presque serein, assis l’un à côté de l’autre, sans masque ni subterfuge pour faire croire à la famille parfaite. Ils n’avaient été qu’eux, du moins ce qu’ils restaient de chacun d’eux. "Ce n'est pas grave." lui répondit-elle dans un murmure. Ancré au seuil de la porte de la chambre, Jamie semblait incapable de pouvoir bouger. Il était dans l'attente, dans l'espoir que la magie de Noël opère une dernière fois. Comme pour toutes ces fois où le réveillon les mettait dans une bulle hors du temps, bien loin des événements qui mouvementaient leur vie déjà compliquée. Cela avait fonctionné plus d'une fois. Juste une dernière fois. Joanne mentirait si elle disait qu'elle n'avait pas hésité en cet instant. Mais si ce baiser éveillait quelque chose, si cela venait à les faire changer d'avis pour finalement regretter de ne pas avoir signé les papiers de divorce ? Joanne le lui avait déjà dit, le problème dans leur couple n'était pas l'amour qu'ils portaient à l'un l'autre. Leur échec cuisant se reposait sur le manque cruel de communication, et surtout, de confiance. Pourtant, la petite blonde ne bougeait pas plus que lui. Un dernier ne pourrait leur faire de mal. A moins que... ? Joanne l'observait. Elle connaissait par coeur cette étincelle dans son regard, un désir d'une quelconque marque d'affection. Juste un petit quelque chose. La main sur sa joue, Joanne s'était mise sur la pointe des pieds. Et sans trop se poser davantage d'informations, elle déposa le plus simple des baisers au coin de sa bouche. L'embrasser sur la joue lui semblait trop peu naturel et directement sur ses lèvres trop avenant. Elle estimait avoir trouvé un juste milieu. Un dernier geste de tendresse pour conclure leur relation sur une notre un peu plus sucrée, comme le goût que les lèvres du brun avaient après avoir mangé des loukoums, plutôt que sur une note aussi salée que le flot de larmes que la peine de Joanne lui avait déjà fait verser. Elle échangea avec lui un sourire bien discret avant de rompre tout contact physique avec lui. C'était certainement bien plus qu'il n'aurait pu l'espérer. Mais il n'en aurait pas davantage. Joanne ne tenait pas non plus à faire saigner des plaies qui peinaient déjà à cicatriser. "Bonne nuit, Jamie." lui dit-elle ensuite dans un murmure, rendant ainsi cet instant encore plus chimérique que cela ne semblait déjà l'être. Leur dernier baiser remontait à plusieurs mois.  Joanne ne se souvenait même plus à quand remontait leur dernier geste affectif. Elle avait tout simplement oublié. Mais au moins se remémorerait-elle ce dernier baisser, comme un souvenir agréable, de ceux qui rendaient ce dernier Noël passé ensemble un peu plus magique.
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