| (Amelyn #36) ► SILENCE LIKE A CANCER GROWS |
| | (#)Ven 13 Nov 2020 - 21:03 | |
| SILENCE A THE CANCER GROWS
L’après-midi qui a suivi l’audience, j’ai entrepris d’ensevelir mon amertume dans la simplicité de moments à partager à deux : manger au restaurant, nous promener en ville ou acheter cette moto dont nous parlons depuis des lustres. Elle n’est pas parfaite. Il y a un peu de boulot à réaliser pour que son esthétique soit au goût de Raelyn. Elle est cependant parvenue à négocier le prix auprès du vendeur, si bien que nous avons pris la route vers la Marina satisfait et enjoué grâce à notre acquisition. Mon divorce ? Les horreurs que j’ai encaissées non sans dommage ? Elles sont comme oubliées. Si j’ai des bleus au cœur, ils sont sur l’heure indolore. Ce n’est que plus tard que les hématomes se sont réveillés jusqu’à devenir intolérables, jusqu’à me priver de mon sommeil. Raelyn repose entre mes bras, mais m’entêter de son parfum est inefficace. Je ne suis pas à Sarah, mais à Sofia. Toutes mes pensées convergent vers les souvenirs de sa petite enfance, ceux que j’ai manqués et qui m’ont enveloppé de déception ou de culpabilité. Je me rappelle ces matins où, inactif, c’est moi qui l’ai conduite à l’école, qui l’ai récupérée, qui lui ai préparé son goûter et qui ait joué au pédagogue pour l’aider à ses devoirs. Je me remémore toutes ces soirées où nous nous sommes installés devant la télévision pour manger des bonbons et des barres chocolatées devant ses dessins animés préférés. Je m’attriste à revivre ce jour où elle a plié bagage pour Brisbane, un sourire reconnaissant sur les élèves et une étreinte complice pour clore ce chapitre de sa fille, celui où elle emplissait le foyer de ses fou-rires et de ses chagrins. Je compare avec ce que j’ai entendu dans ce tribunal et qui m’a heurté pour ce que ça révèle sur les relations humaines en général. Mon ex-épouse, elle m’a aimé. La réciproque a été vraie. Je lui en ai fait des confidences tout au long de cette vie à deux. N’est-ce pas toutes ces aveux qu’elle a utilisés aujourd’hui ? N’a-t-elle pas prétendu que j’ai utilisé mon bébé comme planche de salut parce que c’est moi qui ai cherché en son sein de quoi me détromper ? Me réconforter ? Parce que c’était son rôle et qu’elle avait signé pour celui-là ? A partir de là, je me traite d’imbécile de ne pas avoir distingué que derrière sa douceur se dissimulait l’ombre d’une femme perfide. Pourquoi ? Ai-je été aveuglé par mes obligations de jeune papa ? Par ma peur de l’être trop tôt ? Par le miel sur les lèvres de Sarah lorsqu’elle me jurait que rien n’arrive par hasard, que nous avions simplement rendez-vous ? A-t-elle, à chaque fois que j’ai été fragilisé par le destin, rassemblé dans un dossier épais comme une brique toutes mes failles ?
Heurté par ces questions, nerveux à l’idée d’en finir au plus vite avec ce divorce pour débucher l’opprobre qui découle de ma bêtise, je n’ai pas fermé l'œil ni de cette nuit ni bien souvent les suivants. La fatigue m’a rattrapé sans prévenir et, d’instinct, lentement, je me suis refermé comme une huître. Je m’isole des heures durant sur le pont du bateau que je brique pour leurrer mon esprit. J’ai également profité d'être réveillé aux aurores par mes agitations nocturnes pour plonger sans ma complice au détriment de toutes les règles : l’activité se pratique en binôme. A aucun moment je n’ai réalisé que j’entrais dans ce schéma grâce auquel je me protège et qu’il n’est pas sans impact pour ma partenaire. Je n’ai pas compris qu’en me préservant de mes réactions, je reflète l’image de l’homme qui n’aurait pas confiance en elle. Je ne me méfie pas de cette blonde qui jouit du don unique de transformer la routine en quelque chose de noble. Si, le matin actant une nouvelle année à partager sans Sofia, je suis inatteignable, ce n’est donc pas sa faute. Je n’ai pas débouté ses avances matinales d’un « Pas maintenant.» ponctué d’un s’il te plait et d’un baiser dès lors que j’interromps la course de ses mains baladeuses parce qu’elle m’aurait froissé. Je me garde plutôt de toutes formes de badinages pour deux raisons : j’insulterais ma gosse si je la négligeais, l'oubliais, une seconde durant et ma culpabilité, en pleine recrudescence faute à mes introspections, me paralyse. Elles sont le reflet de ces obsessions érigées sur le besoin de me racheter une conduite auprès de son fantôme et de laver ma conscience de ces doutes que j’ai cru révolu et que l’avocat de la vipère a présenté comme des certitudes. Alors, je m’absente. Affairé en cuisine - préparer le plat préféré de la défunte est un rite, j’ai appris en sa mémoire - je ne remarque pas la mine boudeuse de Raelyn. Lorsqu’elle s’adresse à moi, je ne l’entends pas toujours, si bien qu’elle ne récolte qu’un semblant d’indifférence - il n’en est pas - ou une invitation à répéter. Le seul bruit qui enchante mes écoutilles est celui du whisky s’écoulant dans mon verre. J’en bois en lampées épaisses, sans glace, et tandis qu’il me brûle l'œsophage, je me demande si la souffrance de Sofia il y a des années d’ici a été plus cuisante que celle-là.
Combien de fois me suis-je interrogé sur ce qu’elle a ressenti avant, pendant ou après son overdose ? Combien d'intitulés n’ai-je pas pianoté sur mon clavier pour m’enquérir sur internet d’éclaircissement ? Je ne dénombre plus les sites et les articles que j’ai consultés sans jamais achevé la lecture de crainte d’être accablé par la vérité. Hier, l’ignorant me convenait. Aujourd’hui, que me vaut-elle depuis que j’ai retrouvé Raelyn dans sa chambre, nue, prise de convulsion, en train de mourir ? Elle a bien malgré elle nourri mon imagination et, quoique j’en sois conscient depuis des mois, je suis frappé de plein fouet par ce qu’a induit en moi cette expérience. Rae, elle a donné corps à mes inquiétudes. Elle m’a confronté à ma lâcheté par rapport aux dernières heures de ma gamine et, sur l’instant, j’ai besoin de saisir, d’être instruit, de repasser à l’encre de Chine les coups de crayon du croquis de mes angoissantes présomptions. Alors, égoïste, mélangeant des oignons dans un fait-tout, j’ai ouvert la bouche pour l’interpeler. «Est-ce que tu avais conscience que tu partais ? » Les mots claquent dans l’air tel les lanières d’un martinet. En d’autres circonstances, je me serais horrifié. J’aurais certainement enrobé le propos d’excuses pour paraître moins abrupt. J’ai déjà trop picolé malheureusement. Je suis hors de moi, de ma bienveillance, perdu dans les limbes, à mi-chemin entre mon amour pour Rae - Que le sort soit remercié de m’avoir permis de la sauver - et mon deuil pour ma gamine puisque j’ai échoué : je l’ai abandonnée.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 13 Nov 2020 - 22:53 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Au milieu de l’audience, il m’a confié craindre que le venin de Sarah m’atteigne et, par conséquent, nous atteigne. Si je l’ai rassuré, j’ai constaté avec stupeur et frayeur durant les jours suivants que, peut-être j’avais tort. Bien sûr, j’étais sincère lorsque j’ai affirmé que rien de ce qu’elle peut penser ou dire ne changera jamais la façon dont je le vois. Mais sans que je ne comprenne pourquoi, sans que je ne puisse faire autre chose que me poser en spectatrice de ma propre relation de couple, c’est lui qui a changé. Je ne l’ai pas réalisé tout de suite. La première fois que, perdu dans ses pensées, il a dû me faire répéter alors qu’il me tenait dans ses bras sur le pont, je n’ai pas fait attention. J’ai relevé mes yeux vers lui et j’ai caressé doucement sa barbe en me moquant gentiment de sa distraction. Je n’ai pas été alertée tout de suite non plus la première fois que je l’ai trouvé perdu dans ses pensées sur le pont du bateau en sortant de ma douche. Non, je me suis contentée de l’approcher doucement et de l’enlacer en posant ma joue dans son dos.
Tout est allé vite et, en quelques jours seulement, une distance presque imperceptible pour qui ne nous connaîtrait pas s’est installée. Après tout, dans quelques semaines nous irons sur notre première année de relation, la passion du début n'est-elle pas supposée s’estomper au profit de besoin de plus d’indépendance et de moment en solitaire ? Dans beaucoup de cas peut-être, sauf que nous ne serions plus nous si nous étions rattrapés par la routine. Notre relation s’est érigée sur la passion justement et le matin de l’audience encore elle était à son apogée malgré la nervosité. Que se passe-t-il ? Si j’ai tenté de faire l’autruche lorsque pour la première fois son comportement m’a interloquée, je ne suis pas faite de ce bois là. Si je ne suis pas mal à l’aise dans les silences, ceux-là me perturbent et plus je le sens m’échapper, plus j’ai l’impression qu’il se détache. Je me suis refait le film des derniers jours à plusieurs reprises sans réussir à réellement mettre le doigt sur le racine du problème avec certitude. Est-ce Sofia ? Sont-ce les accusation de Sarah qui ont réveillé sa culpabilité ? S’en veut-il d’avoir mis sa vengeance entre parenthèses pendant ces derniers mois et à mon profit ? Lui a-t-elle rappelé sans le vouloir qu’il se perd entre les draps de l’une des responsables de la mort de sa fille ? Se sent-il finalement coupable de l’avoir oubliée avec moi, sa gamine ? Est-ce de ça qu’il en retourne ? L’ai-je déçue d’une quelconque manière le jour du procès ? J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je n’imagine pas d’autre source à son détachement que cette mâtinée au tribunal. Elle est à mes yeux l’élément déclencheur et si je bute encore sur le pourquoi, si j’ai tenté de repousser l’angoisse elle a noué la gorge. Elle me souffle qu’il s’est lassé ou qu’il a ouvert les yeux et je ne sais quelle alternative je préfère. Ce que je sais c’est que, lorsqu’un matin je me réveille pour le trouver absent et que je constate une heure après qu’il était parti plonger seul, mon cœur se serre. J’ignore tout des règles de sécurité qui obligent à pratiquer la plongée à deux et nous n’avons jamais fait le serment de toujours le faire ensemble. Je ne souffre pas non plus du besoin que nous passions chaque instant de chaque journée collés l’un à l’autre, mais il s’agit de la première fois et je ne peux m’empêcher de penser que cela confirme mes craintes. Vexée, je lui ai à peine accordé un mot jusqu’au repas du midi, et j’ai été horrifiée qu’il ne semble même pas s’en rendre compte.
Il est ailleurs Amos et je me demande avec qui. Avec sa fille ? Il s’agit là de l’hypothèse la plus convaincante mais je la remet en question au profit d’autres. Avec Sarah ? A-t-il réalisé à l’entendre parler qu’il faisait une erreur ? Je ne veux pas y croire. N’importe où, tant que ce n’est pas avec moi ? Est-ce ça ? Est-il en train de tirer sur le frein d’urgence pour effectuer une marche arrière ? Je me fais du mal toute seule à tenter de démêler les pensées et les états d’âmes de mon amant et, ce matin, je tente de prétendre que rien n’a changé. Je me convaincs que tout est dans ma tête et, pour me le prouver, je glisse mes mains le long de ses flancs et mes lèvres dans son cou, sans cacher mes licencieuses intentions. « Pas maintenant. » Il m’arrête mon amant, et me scandalise par la même occasion. Il a beau ajouter une formule de politesse et un baiser qui y ressemble tout autant sur mes lèvres, je l’observe avant de grands yeux ronds. Jamais depuis le début de notre relation il m’avait éconduite et si je ne suis pas assez exigeante pour être capable de pardonner un mauvais jour où un manque d’envie, il y a l’air et la manière. Les deux pêchent lorsqu’il ne me garde pas dans ses bras pour pallier à un potentiel et passager manque de libido mais qu’il sort du lit sans un regard supplémentaire pour moi. Instantanément, je me sens à la fois triste et insultée et, furibonde, je glisse sous le jet de la douche en le maudissant pour ses humeurs. Que cherche-t-il à faire, me faire tourner en rond ? S’il souhaite mettre fin à notre relation pour une raison que je ne parviens pas à comprendre, je n’ai pas besoin qu’il le fasse en douceur : je préfère encore qu’il arrache le pansement d’un coup sec.
L’eau chaude n’a pas l’effet escompté, celui de me calmer puisque, en plus de la fureur, ma peine se réveille alors que croît la certitude qu’il est en train de se détacher de moi. Lorsque je le rejoins au salon, je suis décidée à ne pas lui adresser le moindre mot mais le cœur n’y est pas. Je tente de briser la glace avec des banalités qu’il n’entend même pas et qu’il me fait répéter. Il me coupe même au beau milieu de l’une d’elle d’une question à laquelle je ne m’attendais pas. « Est-ce que tu avais conscience que tu partais ? » Surprise, je ne vois pas tout de suite où il veut en venir et je tente de raccrocher les wagons. « Que je partais ? De quoi tu parles ? » Je fronce les sourcils et, lorsqu’il m’éclaire, ma fierté bafouée et ma frustration accumulée des derniers jours m'empêchent de comprendre tout de suite à quoi il fait allusion. Au contraire, s’il souhaite parler de sujet épineux, j’amène donc le mien sur le tapis. « Pourquoi tu m’expliquerais pas d’abord quelle mouche t’as piquée ce matin ? » Il ne s’agit pas que de ma fierté. Elle aurait pu se remettre d’un manque d’envie passager, mais mon coeur peine à respirer correctement depuis des jours. « En fait, pourquoi tu m’expliquerais pas plutôt ce qu’il se passe depuis des jours ? Tu t'absentes et je peux pas t’atteindre. T’es distant et si t’es en droit de pas partager la moindre de tes pensées avec moi, il faut que tu m’expliques là, parce que je suis perdue. » Et pas uniquement en colère. Blessée, comme mon regard le crie. Je me sens impuissante face à un ennemi invisible mais qui menace notre équilibre.
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| | | | (#)Sam 14 Nov 2020 - 19:36 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS Plonger n’est pas la seule activité que j’ai entrepris seul pour vider ma tête de mes ruminations. J’ai, par exemple, pris un bain en pleine nuit. Une autre, je me suis levé pour marcher le long de la fève en prenant soin de griffonner un post-il qui a fini à la poubelle. A mon retour, il n’avait pas bougé de la porte de la salle de bain et je n’ai pas jugé bon de l’avenir de mon escapade. Je me suis plutôt glissé sous la couette avec précaution et je l’ai enlacée. Il est des habitudes qui, malgré mes instincts de préservation, restent immuables. J’ai toujours besoin de Rae, je suis juste plus inquiet à l’idée d’être incapable de la rendre heureuse. Je ne la remets pas en cause : mes choix sont l’unique objet de mes tergiversations. Elles m’assourdissent, m’aveuglent et les inquiétudes de Rae, je ne les entends ni ne les vois. Je suis concentré sur les miennes et plus les jours passent, plus elles prennent de l’ampleur. Elles gonflent en moi tel un ballon de baudruche rempli à l’hélium. Sauf qu’elles ne sont pas légères jusqu’à s’envoler. Elles alourdissent mon quotidien dès lors que je m’essaie à démêler le vrai du faux par rapport à Sofia. Je l’avais réalisé, ce boulot. Mu par les regards amoureux de ma partenaire, je me suis convaincu que j’avais été un bon père de son vivant. Je me suis persuadé que ma démarche envers le Club était destinée à redorer son blason et pas le mien. Ça tenait lieu d’argument probant pour ralentir mon projet, celui qui s’est jumelé à l’obsession qu’est de faire ravaler les insultes de Mitchell à l’égard de son associée. Or, depuis l’audience, je suis paumé. Je ne distingue plus le juste du personnel. Je n’arrive plus à trier mes pensées selon la méthode cartésienne en deux critères : les “pour” et les “contre”. Je me condamne d’emblée, comme après sa mort, et je vivote dans une atmosphère brumeuse sous un ciel de traîne. Dans un dessin animé, je ne me déplacerais jamais sans un nuage gris et menaçant au-dessus de la tête et, aujourd’hui, en ce jour que j’aimerais bannir du calendrier, il a explosé. A présent, il pleut sur moi, sur ma vie, sur mes envies. Il pleut tout ce que je ne suis plus capable de sangloter en secret lorsque je m’isole de tous les regards. Il pleut sur mon cœur et les désirs de Raelyn n’ont pas l’étoffe d’une éclaircie cette fois-ci. En toute franchise, je n’en suis pas étonné. Cette date marque le départ d’un marathon qui n’a pas de ligne d’arrivée puisque c’est une boucle. Je concours entre le chagrin, l’absence, la culpabilité, la colère et l’incompréhension. Malgré mes efforts pour les durant les 364 tours précédents, le dernier, ils me rattrapent, me narguent et force est d’admettre que mon divorce habille leur raillerie d’un manteau efficace. Je ne me dérobe pas seulement de l’étreinte, je me retranche dans la cuisine pour préparer des burgers et un confit d’oignons, plat favori de Sofia, un met que je réalise régulièrement, mais pas avec la même application, celle de la commémoration. Autant dire que je suis à des kilomètres du bateau. J’y évolue de corps, mais mon esprit est propulsé à Kilcoy, dans la demeure qui fut témoin de ma complicité avec mon bébé. Lorsque je réclame à Raelyn d’être patiente et de répéter les termes de sa remarque, je revis la fête des seize ans de cette gamine qui rêvait d’organiser une fête digne des Américaines. Peu à peu, je me rapproche de l’heure de son envol et le chemin est court jusqu’à son décès. Nul besoin d’emprunter un raccourci : elle est devenue secrète, “secrète comme son père” s’amusait sa mère avec une pointe d’amertume et de jalousie. Moi, j’aurais souhaité m’épargner cette ressemblance. Je n’aurais pas fait l’affront à ma concubine d’affirmer haut et clair que je ne l’écoute pas : je fais semblant. Je n’aurais pas davantage jeté entre le fromage et le dessert une douloureuse. Cette question, elle est égoïste, maladroite, amenée trop brusquement pour être comprise sans indice. Elle sert également de détonateur à ce qui se trame entre nous et dont j’ai fait fi involontairement. A m’observer le nombril avec assiduité, je n’ai pas prêté attention à la discrétion et je m’en veux à présent. Je m’en veux dès lors qu’elle rétorque en me confiant ses tracas. Elle exige habilement des exclusions - dues, cela va sans dire - et j’en ressors pantois. Mon état d’hébêtement s’est étiré sur quelques secondes, le temps d’une hésitation. Dois-je battre en retraite ? Me planquer dans la chambre ou dans la salle de bain avec ma bouteille à la main ? Dois-je au contraire exiger d’être éclairci d’avoir gagné plusieurs paris ? J’hésite et, coupant le gaz sous les oignons, j’oublie de réfléchir. J’oublie mes regrets d’avoir gaspillé la première emportée pour ne pas rassurer mon coeur sur les sentiments de Raelyn. J’oublie à la faveur du père et au détriment de l’homme amoureux. « C’est ma question, Raelyn. Je veux savoir si ça fait mal une overdose. Je veux savoir si ça fait mal une overdose. Je veux savoir si tu as eu peur, si tu t’es sentie partir… J’ai besoin de savoir...» ai-je lancé, le débit trop rapide, tant et si bien soumis à l’urgence que j’ai avalé de quelques enjambées le petit mètre qui nous séparait. Je me souviens qu’en saisissant ses deux mains dans les miennes pour la prier d’être indulgente, mes pupilles ont beuglé cette détresse qui a fait écho à la sienne. Elle est là, juste sous mon nez, sous mes yeux et dès lors que je redescends du donjon dont les murs de soutènement sont érigés sur l’égoïsme et maçonnés du ciment de mon chagrin, j’ai compris. J’ai compris que je la blessais malgré moi depuis des jours et ma détermination a vacillé jusqu’à tomber à ses pieds. « Laisse. Je…. je suis désolé….» me suis-je excusé sans trop savoir qu’avancer pour la rassurer. « Ne fais pas attention à ce que je viens de dire. C’était idiot. » J’ai secoué la tête, penaud. J’ai reculé, abattu. J’ai ajouté, mal à l’aise : « On parlera de tout ça plus tard. Pas aujourd’hui. Demain.» Puis, j’ai ramassé l’ami Jack Daniels et son meilleur ami pour jouer les ermites dans la pièce d’eau, sous la douche dans un premier temps, avant d’échouer sur le matelas, à peine vêtu d’un boxer, avec une bille en tête : dormir le plus tôt et le plus longtemps possible que demain arrive.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 14 Nov 2020 - 21:21 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Son accueil, il est aussi brusque qu’il me semble froid et passé quelques secondes d’incompréhension, celles où je ne comprends simplement pas où il voulait en venir, je l’observe avec sur le visage un air interdit. Que cherche-t-il à faire exactement ? Pourquoi remuer de vieux souvenirs qui, en plus de faire mal, ne me donnent pas une image très positive de moi-même ainsi que de mes choix ? Pourquoi me renvoyer à son récit, celui auquel j’ai eu le droit à l'hôpital quand il m’a raconté comment il m’a trouvée et que j’ai voulu disparaître sous le poids de la honte ? Je suis perdue et, plutôt que de lui répondre, je le renvoie face à ma réalité. Je ne comprends pas tout de suite qu’il est question de Sofia, je ne comprends pas tout de suite qu’il a mal au profit de mes angoisses des jours précédents. Il m’a confié qu’il avait eu peur de me perdre, d’être arrivé trop tard, est-ce ces peurs là qui le remuent ? Réalise-t-il depuis quelques jours que je vivrai toujours avec mon addiction et la ressent-il comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête et, par la même occasion, au-dessus de son cœur ? L’audience l’a-t-elle remué au point qu’il se demande s’il est prêt à prendre le risque de perdre à nouveau quelqu’un à cause de la cocaïne ?
Si la réponse est devant mon nez je ne la vois pas puisque j’ai mal. J’ai mal de le sentir s’éloigner et d’être impuissante. J’ai mal d’avoir l’impression de le perdre un peu plus longtemps chaque jour sans comprendre pourquoi et de craindre qu’il ait entamé un processus de rupture douce et progressive. J’ai mal de ne pas être fixée et de ne pas avoir d’accès privilégié à son coeur, pas cette fois ci, pas alors que ce matin il m’a repoussée. « C’est ma question, Raelyn. Je veux savoir si ça fait mal une overdose. Je veux savoir si ça fait mal une overdose. Je veux savoir si tu as eu peur, si tu t’es sentie partir… J’ai besoin de savoir... » Sa question. Je comprends qu’il parle de celle que je lui ai promise et que, par conséquent, je lui dois. Je comprends en même temps qu’il ne s’agit pas de moi : ce n’est pas ma douleur qu’il cherche à estimer, pas plus que ma détresse et ce que j’ai pu ressentir sur l’instant. Il ne cherche pas à savoir si, aux portes de la mort, j’ai eu conscience de m’apprêter à rencontrer la faucheuse mais si ce fut le cas de sa fille. J’ai mal pour lui, j’ai mal de réaliser que Sarah a réveillé sa culpabilité de père mais j’ai mal qu’il me brusque sans aucune considération pour la rudesse de l’expérience, celle que j’ai vécue. J’ai mal qu’il n’ait cure de remuer des souvenirs douloureux, qu’il ne me voit sur l’instant que comme un accès aux derniers instants de sa fille et, surtout, je me dis que j’aurais aimé qu’elle soit pour nous, cette seconde question. Il était question de sa gamine pour la première, et j’ai cru lorsqu’il a affirmé l’avoir gâché qu’il garderait la seconde pour m’interroger sur mes états d’âmes ou mon histoire, que sais-je. J’ai également mal qu’il l’utilise pour me forcer la main quand, dans d’autres circonstances et abordée différemment, j’aurais compris et j’aurais répondu. Je l’aurais fait puisqu’il est évident qu’il souffre de ne pas savoir ce qu’à ressenti Sofia dans ses derniers instants et que, si je ne comprends pas la douleur engendrée par la perte d’un enfant, je suis sensible à la sienne parce qu’il est lui, et que nous sommes nous. Je n’ai pas le temps de répondre que son visage se défait et qu’en un souffle il m’a rejointe pour attraper mes mains dans les siennes. « Laisse. Je…. je suis désolé… » Le cœur au bord des lèvres, je noie mon regard dans le sien et je tente à nouveau de comprendre ce qui a changé. Qu’est-ce qui a changé ? Je suis la même que celle que j’étais hier et tous les jours avant, d’où lui vient ce regain de culpabilité - ou en tout cas c’est ainsi que je l’interprète - qui le pousse à s’éloigner de moi parce qu’il a mal pour elle ? « Ne fais pas attention à ce que je viens de dire. C’était idiot. » Il secoue la tête et je hoche la mienne mais je réalise que si son attitude n’entame en rien ce que je ressens pour lui, je suis triste, profondément. « On parlera de tout ça plus tard. Pas aujourd’hui. Demain. » J’ai à peine le temps d’entrouvrir mes lèvres que, déjà, ses mains glissent des miennes et alors qu’elles retombent mollement dans le vide, il a déjà disparu. Il a emporté une bouteille d’alcool, son fidèle compagnon et il m’a fuit pour se réfugier dans notre chambre qu’il vient de quitter.
Moi, je tente de museler mon coeur qui entame une longue complainte et, si j’essaye de me secouer les puces, je reste debout au milieu de la pièce trop longtemps pour que la scène ne soit pas ridicule. Lorsque je sors de ma transe, je me dirige vers la cuisinière pour éteindre le feu sous ses préparations et, les mains tremblantes, je fais me fait couler un café en espérant pouvoir me bercer d’une illusion de normalité qui me rassurerait. Il n’est pas d’humeur ou encore ça lui passera, il reviendra, c’est ce que je tente de me répéter encore et encore mais force est de constater que je n’y crois pas. Le pouvoir de l’esprit a beau être puissant, au bout de longues minutes appuyée contre le plan de travail les yeux dans le vide, je ne sais quoi faire. Partir, me vider la tête et le laisser seul sur le bateau ? Je n’arrive pas à m’y résoudre, même si je ne suis pas certaine que ce ne soit pas ce qu’il désire sans oser le dire à voix haute. Le rejoindre dans la chambre et tenter d’obtenir des explications ? Il l’a quittée pour me fuir et s’y est retranché dès que je l’ai rejoint au salon, je ne suis pas certaine que mon coeur et ma fierté puissent se remettre d’une nouvelle défection. Faire comme si de rien n’était, me vêtir d’un maillot et tenter d’oublier ce qu’il vient de se passer en profitant d’un bain de soleil sur le pont ? Je ne suis pas taillée dans le bois du déni. J’hésite sur la conduite à adopter et en parallèle, son téléphone posé à côté de la gazinière me narge. Il a vibré longuement - signe d’un appel - plusieurs fois et semble avoir reçu son lot de messages. Je n’aime pas l’idée de bafouer son droit à l’intimité mais je me sens démunie et je suis certaine qu’elle est là ma réponse. Pendant une demie heure nous nous affrontons du regard le portable et moi et finalement, sur le coup d’une pulsion je pose ma tasse vide sur le comptoir et je déverrouille l’appareil. Sa mère a laissé plusieurs messages vocaux et a tenté de le joindre. Il a reçu des messages de ses frères et d’Olivia. J’ouvre d’abord celui de Liam, qui dit ”penser à lui aujourd’hui, être avec lui de tout son coeur et rester disponible.” Celui de Chad - le seul membre de la fratrie Taylor que je n’ai pas rencontré - est plus pudique et sa mère elle lui dit ”penser très fort à elle et à son immense sourire”. J’ai compris, j’ai compris avant d’ouvrir la conversation avec Olivia, elle se demande pourquoi il ne répond pas et s’il a besoin d’elle et, si ma décision était déjà prise, le message l’entérine. C’est de moi qu’il a besoin ou, plutôt, j’ai besoin que ce soit de moi. Mon coeur bat plus vite maintenant que j’ai compris que Sofia était morte un quinze novembre, la date du jour, et je me sens autant idiote que mon coeur se brise. Doucement, je me dirige vers la chambre et je pousse doucement la porte. « Je peux ? » Je n’attendais pas de lui qu’il m’y autorise, simplement qu’il ne me repousse pas à nouveau mais il tend la main dans ma direction et je n’ai pas besoin de plus. Je n’ai pas besoin qu’il parle et confie sa douleur et sa peine : je sais ce qu’est le deuil bien que le mien n’ait pas les couleurs. Je sais que ces anniversaires sont douloureux, qu’ils le restent toujours même des années après pour aujourd’hui j’oublie mes blessures au profit des siennes. Je me glisse à ses côtés et je l’enlace, ma tête posée dans le creu de son épaule. « Je m’en souviens à peine. » Je me souviens de la honte et du réveil à l’hôpital, je me souviens de mon mal être général de l’époque mais j’ai perdu connaissance avant que ma tête ne commence à frapper le sol de façon répétée, avant que je ne convulse. « J’ai pas eu mal. J’ai eu la nausée, j’ai eu chaud... » J’ai eu peur aussi, mais j’ai décidé sans avoir à y réfléchir d’adoucir la vérité, non pas de lui mentir mais de passer sous silence le mal être parce qu’il n’a pas besoin d’entendre ça : ça ne ramènera pas sa fille. « Mon cœur s’est emballé aussi. Mais j’ai pas eu mal. J’ai perdu connaissance avant d’avoir mal. J’ai... » Je me mords la lèvre et prends une grande inspiration. Plonger dans mes souvenirs de la sorte est compliqué, mais tente de masquer mon trouble au profit de la douceur alors que mes bras se referment un peu plus sur son torse. « Les dernières secondes, je me rappelle avoir eu le sentiment de sombrer dans un endroit chaleureux, comme si tout un poids m'était enlevé des épaules et que j'étais enfin libre. » C’est vrai et, si je fais l’effort de mettre des mots là dessus, c’est avec l’espoir que ça ait été le cas de sa fille. « J’ai pas senti. J’ai pas senti que je mourrais. » Je me suis sentie partir, mais sans mettre de concept dessus, sans avoir l’angoisse de ne pas me réveiller. « Je crois qu’avec l’héroïne, on a l’impression de s’endormir. » Ses bras étaient piqués à sa gamine sur les photos, alors je fais l’hypothèse que c’est comme ça qu’elle est partie. « T’es pas obligé d’en parler. » De me dire quel jour nous sommes ou ce qu’il ressent : je l’ai compris et je le devine avec horreur. « Et tu peux décider que ce soit ta question ou pas. Je t’aurais répondu. » Je t’aurais répondu dans tous les cas.
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| | | | (#)Dim 15 Nov 2020 - 0:48 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS
La catamaran, souvent qualifié de sanctuaire, n’est plus une terre d’asile aujourd’hui. C’est le champ de bataille entre le père coupable et l’homme amoureux et, malheureusement, bien que je m’en veuille instantanément, le premier la remporte haut la main. Il n’a pas recouru à un coup de Jarnac pour mettre son adversaire au tapis. En revanche, il l’a sous-estimé, car il s’est relevé, usant du cordage du ring pour asséner au présomptueux un coup de poing derrière la nuque. Il a été lourd, violent, et tandis qu’il chute, je présente à Raelyn de sincères excuses d’avoir été si con, d’être las depuis des jours, tellement que discuter de mes émotions m’est insupportable. Elles sont paradoxales et difficiles à définir. Les premières, concentrées sur ma fille, s’inquiètent de son ultime nuit parmi les vivants à cause de l’overdose de Raelyn et ça me mine. Ça me bouffe depuis ce matin ou peut-être plus tôt. Les autres, elles m'admonestent de manquer cruellement de délicatesse d’exiger de ma compagne qu’elle fouille ses propres souvenirs, au risque de ressusciter des blessures. Et pourquoi ? Pour qu’elle panse les miennes ? N’est-ce pas égoïste ? N’est-ce pas envoyer le message que mes besoins comptent plus que les siens ? C’est en partie faux. A nouveau, l’interprétation dépend du point de vue que l’on adopte et j’abdique. Alors que je capitule, je relâche ses mains tant je suis heurté par son regard et je prends la fuite. Je m’en vais me cacher sous mes draps pour noyer mon chagrin dans l’alcool et lécher mes plaies en cachette. Je ne suis pas de ces monstres qui mésestiment leur partenaire en tenant à peine compte de leur sentiment. Je suis plutôt de ces hommes qui tendent à se négliger pour préserver ce qu’ils ont durement gagné. Je suis de ceux qui se persuadent qu’ils ne méritent pas cette chance d’avoir trouvé une perle dans une coquille d’huître et qui la polisse chaque jour avec l’espoir d’être à la hauteur du cadeau reçu. Je suis de ceux qui s'épuisent à calquer leur pas sur celui de leur dulcinée afin qu’elle soit à l’aise et ne s’effraie pas d’être adulée. Bien sûr, je suis lucide sur mes défauts : j’ai menti, trahi et triché. J’ai décidé, imposé et parfois brusqué le cours des choses. Et, c’est là que blesse le bât : j’ai détourné la rivière de son lit et lorsque, hier, je l’ai portée à bout de bras, Raelyn, je me désole que mon SOS ait donné lieu à des reproches pour mes récents comportements. Je suis chagriné d’avoir été éconduit quand je réclamais simplement du soutien, des réponses utiles à me libérer et qui, peut-être, m’aurait permis de m’ouvrir. Certes, je concède à ma maladresse sa part de responsabilité si, recroquevillé sous ma couette, mes genoux remontés aussi haut que possible vers mon menton, je suis abattu par mon sentiment de solitude. Mais, je n’en suis pas moins fatigué de me démener comme un beau diable pour allouer à Raelyn une place de choix dans mon quotidien, dans mon cœur écorché, si elle ne la désire pas réellement. Je suis brisé par ce retour à la case départ par rapport à Sofia et cette impression que j’aurais dû prendre pour argent comptant, à l’hôpital, que mon rôle n’était pas de veiller ma complice. J’aurais dû me souvenir que l’orgueil énonce clairement ce qui se conçoit clairement et sans effort au lieu de m'obstiner à réinvestir son existence.
Pris dans un tourbillon de doute et de tristesse, désoeuvré devant cette impression d’échec qui me colle à la peau tant par rapport à ma fille que ma complice, je secoue le sablier du temps à l’aide de chaque gorgée avalée au goulot dans l’espoir qu’il s’égraine au plus vite. J’aimerais m’endormir : je n’y arrive pas. Je ferme les yeux pourtant. Je réinvente mon histoire pour calmer les battements de mon coeur. Je la réécris pour désapprendre à me détester dès lors que j’étais convaincu d’avoir dépassé ce stade au fur et à mesure que Raelyn et moi avancions vers un avenir à deux. Est-ce à cause des précis mensongers dictés par l’avocat de Sarah au tribunal ? J’en doute. Eux, ils ont contribué à amplifier les conséquences de la date du jour. Elles m’arrachent un gémissement plaintif étouffé dans mon oreiller. Il est discret. Il passe inaperçu puisque la porte ne s’ouvre pas et, quoique ça m’arrange, je refuse d’envisager de ce que Raelyn soit indifférente à ma détresse sous prétexte qu’elle est froissée. Je refuse d’imaginer qu’il me soit nécessaire, encore, de déposer sur la table une explication pour qu’elle se tracasse pour moi vis-à-vis de moi et non d’elle. Je refuse de lui confier que je fête mon drame de peur de m’attirer sa pitié. Sofia est un tabou entre nous. Elle ne comprend pas ma peine et, pour cause, elle n’est pas mère. Elle ignore les sacrifices et cet amour infini comme indéfectible que l’on voue à nos enfants et, moi, je ne lui en veux pas. J’espérais simplement qu’elle ne se désintéresse pas de mon histoire quand nous approchons sûrement de notre première année de relation. N’était-ce pas évident que les probabilités pour que le point de départ de mon deuil se profile à l’horizon etaient grandes ? Suis-je injuste ? Je ne sais plus. En souffrance dans ma chambre, je suis complètement perdu, à des kilomètres de la réalité, à des bornes de toute cohérence. Je suis assailli par mes obsessions, par mes peurs les plus sombres, par les plus obscurs sermons que je m’enfonce dans le crâne à coup de pioche et, pourtant, je l’ai entendue la porte s’ouvrir doucement. Je n’ai pas détourné le regard. Je n’ai pas souri non plus. D’instinct, j’ai simplement tendu la main en direction de l’invitée tant attendue par mon cœur. Je lui ai intimé d’un geste de me rejoindre bien avant qu’elle ne demande l’autorisation. « Faut pas demander.» lui ai-je soufflé, la voix éraillée par l’alcool, le silence et mes émois. Je ne veux pas qu’elle me demande l’autorisation après tous mes efforts et mes supplications pour la garder auprès de moi. Je ne veux plus qu’elle doute d’être reine dans ma citadelle. Et, a priori, je ne suis plus certain d’être prêt à encaisser le récit de son overdose et, malgré cela, je ne l’interromps pas. Je n’ai ni la force ni la foi. J’ouvre plutôt les écoutilles, le coeur battant de peur et, dos à elle, les traits tordus par ma douleur.
Elle, elle entoure mon torse de ses bras et je puise dans la chaleur de son corps du courage, une forme inédite de plaisir également, inédite parce qu’il a été rare dans les premières années de mon deuil, ce soutien. D’emblée, je suis soumis à l’envie de me retourner pour enfouir mon visage défait dans son cou, mais je n’en ai pas la force. Pas encore. Je suis tout à ses aveux, tout à ma reconnaissance qu’elle se plie à cet exercice qui, d’après son timbre, est pour elle compliqué. Je n’avais pas le droit d’exiger de telles confidences. Je n’ai plus le droit de lui forcer la main sur rien d’ailleurs : pas même pour qu’elle soit avec moi. Je me dois de ne plus sortir du cadre, pour mon bien et pour le sien, à la faveur de notre couple. Où irons-nous si je persiste à m’imposer ? Sur l’heure, je me consacre à sa bienveillance, à ce sacrifice et, enfin, je saisis sa main qui repose près de mon coeur pour la serrer dans la mienne. Elle arrive à me rassurer à l’aide de la vérité puisqu’il n’a pas eu froid, mon bébé. Il n’a pas eu peur non plus. Il s’est endormi sans concevoir qu’il ne se réveillerait plus. Il ne m’a appelé à l’aide en sentant la vie le fuir. Il n’a pas poussé son dernier souffle avec l’angoisse au ventre. Sans doute est-ce mieux à défaut d’être plus facile. Sans doute puis-je pivoter entre ses bras à présent qu’elle sous-entend avoir compris ce qui a justifié mon attitude certes brusque et distante de ce matin ou de ces derniers jours. Dans son cou, dès lors que je suis conscient d’être comme un gosse après un cauchemar, j’ai soufflé : « C’était pas juste de te demander ça et de te coincer avec cette question. C’était pas comme ça que je voulais que ça se passe. Je…. » J’ai été l’émissaire de l’urgence, mais suis-je libèré de ma faute pour autant ? « Laisse-moi là encore cinq minutes.» Comme ça, dans cette position, moi dans ses bras, elle qui poserait un baiser sur le haut de mon crâne. « Faut que je prépare des burgers. » C’est une obligation et qu’importe qu’il soit mangé ou non. Aurais-je de l’appétit de toute façon. « Comment ? » Comment as-tu su, aurais-je pu préciser au terme d’un long silence qui ralentit la cadence de mon cœur. Après ça, je me lève. Je m’en fais la promesse : je ne veux pas lui gâcher la journée.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 15 Nov 2020 - 13:15 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Quand je me retrouve seule, un cocktail destructeur d’émotion me secoue. Je suis blessée par son attitude, pas seulement celle de ce matin mais celles des derniers jours mais ce n’est pas par orgueil ou pas fierté. Bien sûr, il a repoussé mes avances au réveil mais je ne m’en offusque pas uniquement par amour propre : cela reviendrait à dire que notre relation se réduit au charnel et ce n’est pas le cas et, si j’ai mal, c’est d’essayer de deviner ce que cela dit sur l’état de son coeur. Y ai-je la même place qu’il y a quelques semaines ou quelques mois ? Est-il en train de doucement me conduire vers la sortie ? En plus d’avoir peur pour nous, j’ai peur pour lui. Sans l’audience pour me mettre sur la voie, j’aurais acté que c’est moi le problème, que j’ai fait quelque chose de mal mais je ne peux ignorer que c’est à la suite de cette matinée compliquée que son comportement a commencé à changer. S’il me fuit, je devine que cela a à voir avec Sofia et s’il est toujours aussi douloureux de constater que je ne suis qu’en seconde place du peloton de tête dans son cœur, je m’inquiète pour lui et je redoute qu’il ait mal. J’ignore le pourquoi mais, tandis que son téléphone me nargue, je me convainc qu’elle est là ma réponse et j’ai du mal à résister à la tentation. Il me suffit de tendre les doigts pour l’obtenir mais j’ai peur d’être mal accueillie après ça. Son intimité, il y a droit et si j’ai eu du mal à lui refaire confiance après cet été et ses révélations, il n’y a pas plus intime comme objet qu’un téléphone et jamais je n’exigerais de lui qu’il me laisse le consulter quand et comme bon me semble.
Après de longues minutes d’hésitations je statue en faveur du cas de force majeure. Le portable ne fait que vibrer, comme pour me provoquer ou me faire passer un message, et je le déverrouille sans plus penser aux conséquences. S’il me rejette tout de go parce que j’ai lu ses correspondances ce sera au fond parce qu’il n’attendait qu’une excuse pour le faire et ce n’est pas le genre de relation dans laquelle j’ai envie de demeurer. Peut-être criera-t-il, peut-être que nous nous disputerons mais au moins je saurais pourquoi. Je ne serais pas l’idiote qui reste les bras ballant à l’observer quitter le port sans moi. Autant dire que, dès que je comprends, j’ai mal pour lui. Bien sûr, la pensée qu’il m’exclut complètement dès lors que ça concerne Sofia me traverse l’esprit et me fait mal, mais ce n’est pas aujourd’hui que je la traiterais puisque, sur l’heure, je suis tout à sa peine et sa détresse. Aujourd’hui ce sont ses blessures qui comptent, pas ce que son comportement induit en peur dans mon esprit en ce qui concerne notre relation. Demain, je commencerai progressivement à souffrir du sentiment que je ne suis pas sa priorité mais, aujourd’hui je n’ai qu’un dessein : être là pour lui et l’aider à traverser cet anniversaire difficile. Quand j'apparais dans l’encadrement de la porte, je le fais prudemment puisque je ne peux ignorer que ce matin il m’a fuie à deux reprises. J’attends un geste, quelque chose pour me prouver que je suis la bienvenue et qu’il ne me voit pas comme une intruse aujourd’hui puisque cette journée est à propos de Sofia. Il tend la main, et s’il ajoute que « Faut pas demander. » je ne réponds rien. Je connais mes limites et je sais qu’un nouveau rejet m’aurait fait du mal, même si j’aurais respecté qu’aujourd’hui il ne me veuille pas à ses côtés. Sans un mot je me contente de venir l’enlacer, nouer mes deux mains contre ses torse et déposer ma tête au creux de son cou. Si je le sers un peu plus fort qu’à l’accoutumée, c’est d’avoir peur qu’il se noie autant que de craindre qu’il soit en train de se détacher depuis des jours. Je le sers autant pour lui que pour moi mais, si je m’ouvre et tente de mettre des mots sur mon expérience, c’est uniquement pour lui.
Le voyage dans mes souvenirs, si cela n’avait tenu qu’à moi je me le serais évité. J’ai beau affirmer que je n’ai pas eu mal, j’arrondis les angles en taisant que par contre j’ai eu peur. Je ne parle pas non plus de mon mal être plus général de l’époque, celui qui me poussait à me faire du mal - et j’en étais consciente - pour oublier que je souffrais, que j’avais honte et que j’étais à l’étroit dans mon propre corps. Je tais l’angoisse, je tais la détresse, je me concentre sur l’instant de l’overdose, la fin : ce moment où je me suis sentie délivrée. Là dessus, je ne mens pas : ce n’est pas partir qui est douloureux, c’est de revenir, d’ouvrir les yeux à l’hôpital et de réaliser ce qu’il s’est passé. Pour moi, c’est d’avoir compris qu’il y avait assisté, qu’il était là pour assister à ma déchéance qui m’a fait le plus de mal. Ma voix, elle est serrée par l'émotion puisque je ne suis pas en train de lui raconter la fin d’un film dont je n’ai été que spectatrice : je me replonge dans des souvenirs qui sont douloureux et dans une tranche de vie que j’aurais préféré oublier et mettre derrière moi. Mais il en a besoin et si j’aurais préféré que ce soit motivé par la nécessité de comprendre mon expérience et pas celle de sa fille, je décide aujourd’hui que ça n’a pas la moindre importance. Peut-être a-t-il raison : peut-être qu’habituellement je suis égoïste, je reconnais en tout cas sans mal que dès que l’on sort du cadre de notre couple je le suis, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui je fais taire mes états d’âme au profit des siens puisque je n’ai qu’une seule volonté : que cette journée soit un peu moins pénible pour lui grâce à moi. J’ai plus mal de le savoir en détresse que de me forcer à repenser à tout ça. Lui, il attrape ma main quand je termine mon récit et j’en tremble et je ferme les yeux, profondément soulagée. Soulagée qu’il fasse un geste dans ma direction, soulagée de comprendre qu’il me veut à ses côtés ou, en tout cas, que ma présence lui fait du bien. « C’était pas juste de te demander ça et de te coincer avec cette question. C’était pas comme ça que je voulais que ça se passe. Je…. » De ma main libre, je caresse doucement son bras et j’enfouis un peu plus ma tête dans son cou. Oui, c’était injuste, mais aujourd’hui je ne peux lui en vouloir de l’être. « C’est pas grave, t’excuse pas. » Je le coupe pour qu’il cesse de se fustiger. Je ne veux pas qu’il se concentre sur moi aujourd’hui, même si j’espère au fond qu’il me reviendra demain, et les jours suivants. « C’est pas grave. » Je dépose un baiser du bout de lèvres dans son cou et ma main libre vient entourer son poing et le serrer un peu plus fort. « Laisse-moi là encore cinq minutes. » « T’as tout le temps dont t’as besoin. » Cinq minutes, deux heures, ou toute la journée s’il ne trouve pas la force de se lever. Je m’en fiche et je prendrai alors mon mal en patience, je resterai à ses côtés. « Faut que je prépare des burgers. » Il faut. Je ne pose pas de question puisque je devine que cela a trait à une tradition et que ça la concerne certainement. « C’est bien des burgers. » Je n’ai pas particulièrement faim, je viens de me lever et l’angoisse qui m’a dévoré le ventre toute la matinée a été balayée par de la peine de le voir dans une telle détresse, mais je compte bien mettre un point d’honneur à ce que cette journée se déroule comme il en a envie ou plutôt besoin. « Comment ? » Mon front posé dans sa nuque, je n’envisage pas de lui mentir : tant pis s’il me reproche la façon dont j’ai obtenu l’information : je ne le regrette pas maintenant que je sais de quoi il en retourne, je suis persuadée qu’il avait besoin de moi et moi, j’avais besoin de savoir pour passer outre ses rejets. « Ton téléphone. Je suis désolée, je voulais pas fouiller mais... » Mais quoi ? J’hésite un instant avant de terminer ma phrase. « J’avais besoin de comprendre. » Et j’avais peur pour lui, aussi. « Et j’ai senti qu’il y avait quelque chose. » J’ai espéré aussi, espéré trouver une explication plutôt que de me contenter de celle où il se lassait de moi. « Je peux t’aider pour les burgers. Uniquement si t’en as envie. » Et si ce n’est pas quelque chose qu’il ressent le besoin de faire seul.
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| | | | (#)Lun 16 Nov 2020 - 6:11 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS Elle n’a rien à gagner en réclamant mon assentiment pour me rejoindre. Il lui est acquis. Elle ne me dérange jamais, moins encore que durant cet instant de solitude, j’ai espéré qu’elle me rejoindrait. J’ai prié pour ne pas accumuler, en plus de la complexité de cette journée, la difficulté de gérer une dispute et, à terme, de la déception. Je n’aurais pas été de taille pour communiquer, désamorcer nos élans excessifs ou me détromper lorsque, par réflexe, je me persuade d’offrir beaucoup trop par rapport à ce que je reçois. Avant qu’elle ne pointe le bout de son nez, j’avais déjà entamé ce travail de sape motivé par ce qu’il m’est interdit de ressentir si Sofia s’accapare mes sentiments. Ce n’est pas la première fois que l’hypothèse me traverse l’esprit. Je me rappelle lui en avoir déjà touché mot dans un restaurant pré-vernissage tandis que je déclinais toutes les raisons pour lesquelles je tenais à Lola et pour lesquelles elle était loin du statut potentiel d’amante. Je n’avais eu d’autres choix que d’évoquer ma fille - elle était le centre de ma relation avec l’artiste - et, à l’époque, j’avais soin de lever mes doutes par rapport à ce que Rae s’en embarrasse. J’avais également tenu pour acquis qu’elle optait pour le silence afin de ne pas formuler des phrases bateau et dénuées de sens. Mais, aujourd’hui, depuis le jour de la “grande révélation'', les cartes n’ont-elles pas été redistribuées par ma main ? Est-ce stupide d’envisager de ce que ma gosse ait pris les traits de la coupable idéale de notre débâcle sentimentale ? A mon sens, ce ne serait pas juste, mais rationnellement justifiable. Serais-je prêt à remettre son implication au sein du Club jusqu’à sous-entendre une part de volontariat dans ses activités pour nourrir plus facilement son addiction que, peut-être, je me rangerais à l’avis présumé de Raelyn à son sujet. Or, j’aime croire, pour le bien de mon coeur de père, qu’elle a été manipulée, que son seul crime aura été d’enfoncer son doigt dans un engrenage qui a englouti son désir de s’en sortir. J’ai besoin de cette illusion et je m’y accroche à pleines paumes. Je m’y agrippe tant et si bien que je regrette souvent que mon bébé n’ait de place dans notre quotidien. Je regrette cette sensation que Raelyn m’aurait préféré sans fille et dénanti de toute culpabilité. Je le regrette parce que je ne peux décemment l’oublier ou feindre que ce drame ne m’a pas abîmé, forgé, transformé. Je regrette que, pour le bien de mon couple, il me faut cacher que je souffrirai certainement toujours de cette perte de tragique, du manque qui découle de son absence, de l’absence elle-même. Je le regrette parce que je me sens bafoué dans mon droit “d’avoir été” alors que, régulièrement, j'aimerais lui parler d’elle, à ma complice. Je souhaiterais lui confier nos moments de partage ou des faits anodins comme son plat ou sa couleur favorite. Je rêverais de la ressusciter à l’aide de quelques anecdotes qui ne la réduirait plus au rang de junkie, de pauvre fille, de petite idiote. C’est tout ce qu’elle en sait, Raelyn. C’est la seule image qu’elle en a puisque son unique accès à cette jeune femme cher à mon coeur s’est ouvert en même temps qu’un dossier. Je la lui ai présentée à travers les photos de son corps inanimé et ses bras meurtris par les aiguilles de ses seringues. A ce stade, ce sont les informations qu’elle détient et ma question ne l’éclaire pas davantage. Elle traite de la réalité funeste de leur point commun : l’overdose. Je m’attriste d’avoir brossé le portrait d’une pauvre fille pour la qualifier. Je me désole qu’elle soit un tabou entre Rae et moi. Et, qu’ai-je fait ? J’ai enfoncé le clou. J’ai entériné cette impression qu’elle prévaut sur les émotions de ma complice en exigeant qu’elle me décrive son expérience. Plus triste encore, tandis qu’elle se lance dans un récit éloquent, je m’en sers pour apaiser mes peurs dès lors qu’il est, pour le témoin de cette épreuve, source de honte et douleur. Plus tard, sans doute, je prendrai avec horreur la mesure de mon égoïsme et du sacrifice de Raelyn. Sur l’heure, je profite de la chaleur rassurante de sa peau contre la mienne, de ses doigts prisonniers des miens, du réconfort pour mon âme d’apprendre que Sofia s’est endormie. Je ne cherche pas à savoir si la conteuse édulcore l’histoire pour me sauver de moi-même. Je pense même que, dans le déni, je m’empêche de planter cette graine dans mon esprit de crainte que mon chagrin ne l’arrose et qu’elle grandisse encore. Je me contente de ses arguments d’expérience et, quoique je clos les paupières un instant, bien qu’il me faille respirer profondément avant d’exprimer ma gratitude et des excuses comme un adoucissant pour assouplir un linge - j’ai été rude -, je me suis retourné entre les bras de mon soutien et, tel un gosse, j’ai dissimulé mon visage dans son cou, j’ai cueilli dans l’arbre de ses baisers les fruits sucrés qui consolent. j’ignore à quel moment c’est elle qui a fini par disparaître au creux de mes bras et comment j’ai appuyé mes lèvres sur le dessus de mon crâne. En revanche, je me souviens m’être fait la réflexion que mes égarements des jours précédents l’ont plongées dans l’insécurité. Tôt ou tard, je réparerai. En attendant, conscient de ne pas avoir en moi la force pour lui expliquer qu’entre nous, tout va bien, que si j’étais loin, c’est parce que j’ai dysfonctionné, je lui souffle plutôt que, bientôt, je vais me lever. Je vais quitter ce lit et pas seulement pour nous préparer des burgers, mais pour ne pas lui gâcher la journée. Je ne veux pas que mon fardeau pèse sur ses épaules. Je ne tolérerai, pour ne pas sombrer, qu’elle m’aide à en porter le poids quelques heures durant, mais ça s’arrêtera là. Je ne veux pas qu’elle s’épuise. Je ne veux pas qu’elle soit lasse. Je ne veux plus l’être non plus. Je veux que cette journée s’achève aussi rapidement que possible. Je veux que, l’année prochaine, à l’approche du 15 novembre, elle ne s’inquiète pas de l’état de notre relation, mais uniquement de moi si c’est plus fort qu’elle. « C’est bien et il paraît qu’ils sont bons. » ai-je tenté en trait d’esprit. Il est aussi souffreteux que mon sourire, mais il a le mérite d’exister. Il a l’audace de se prétendre en mesure de colorer et je ne le détrompe pas. Au contraire, je l’encourage, je le force un peu, je le brûle au fer rouge tandis que ma dulcinée m’avoue qu’elle a fouillé mon téléphone en quête de réponse. Est-ce que je lui en veux ? Pas le moins du monde. J’accorde à l’intention plus de crédit qu’à l’acte en lui-même et, vu qu’il n’était que bienveillance, je suis bien plus désappointé par l’impact de mes comportements sur son intégrité. « Ne te justifie pas.» lui ai-je soufflé en descendant mon corps vers le fond du lit. Je n’aspire qu’à noyer le bleu de mes yeux dans le vert de ses iris. Je désire caresser son nez du mien et reposer mon front sur sa bouche. « Tu as bien fait. Et, si le cœur t’en dit, tu peux répondre à tout le monde un truc à la con genre : tout va bien, tu m’ôterais une sacrée épine du pied. Je n’ai pas envie de le faire. Je pourrais être généreux et faire semblant que je n’ai pas entendu que tu étais prête à enfiler un tablier de cuisinière si tu faisais ça pour moi.» Pourtant, ça aussi, ça m’aiderait si elle mettait la main à la pâte. C’est comme si elle s’arrêtait avec moi sur le bas côté de la route pour délacer mes chaussures avec moi et les nettoyer des cailloux qui ralentissent ma progression. C’est comme si elle me déclamait : “Tu peux être malheureux, elle n’est pas un frein à notre couple, ta fille.” « Même si l’idée me plaît beaucoup pour être honnête. » J’ai haussé les épaules, mal à l’aise, perclus par le postulat que ce sera pour un supplice, non pas à cause de son aversion pour les fourneaux, mais à cause du symbole qu’elle pressent. « Je comprendrais qu’elle soit un problème, tu sais. » ai-je expliqué, maladroitement sans doute : elle n’a pas été instruite sur ce qui m’effraie à propos d’elle et du fantôme de ma gamine. « Mais, je suis pas prêt à la laisser partir. Elles font partie de ce que je suis... » Sofia et sa sa mort... Autrement dit, les années passeront et se ressembleront en partie. Je serais toujours plus fragile au milieu de l’hiver. Il sera durant quelques jours plus froid pour moi. Bien sûr, la douleur s’atténuera avec le temps. Il attendrira le pain sec de ma perte et de ma culpabilité. Mais ce sera toujours là, dissimulé en moi. Je me concentrerai sur des gestes devenus machinaux pour préparer des burgers. Je me soumettrai toujours à des rituels précis et, dans mes rêves les plus fous, même si elle ne sera jamais qu’une étrangère, même si elle a contribué indirectement à détruire l’univers de ma complice, elle y prend part elle aussi, non pas en mémoire d’elle, mais pour me témoigner qu’elle est là, avec moi, pour moi, gratuitement, comme j’ai su l’être pour elle.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 16 Nov 2020 - 11:25 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je me sens coupable de puiser du soulagement dans son autorisation à pénétrer la chambre et lorsqu’il enferme ma main à l’intérieur de son poing. Je me sens coupable et égoïste puisque cette journée devrait être à propos de lui, pas de moi et de mes craintes aussi justifiées soient-elle, et que je suis encore en partie à l’angoisse des jours précédents. C’est entièrement pour lui que je me livre sur mon overdose, pour qu’il comprenne en plus l’expérience de sa fille et pas la mienne, mais c’est autant pour moi que pour mon amant que j’enroule mes bras autour de son torse et que je dépose des baisers dans son cou. C’est autant pour le couvrir de mon affection et de mon soutien que pour me rassurer moi puisque ce matin je l’ai senti à des kilomètres de moi et que ça m’a fait mal. Pire, je crois que d’attraper l’une de ses jambes pour la coincer entre les miennes c’est uniquement pour moi, parce que j’ai besoin de le sentir près de moi et que je m’y accroche autant que je le peux. Je ne serais pas moi si j’étais capable d’une parfaite abnégation mais je m’emploie pourtant du mieux que je peux à effacer mes peurs et mes états d’âme juste aujourd’hui : je n’ai pas envie qu’il s’oblige à me rassurer, qu’il dépense pour moi une énergie qu’il devrait consacrer à son deuil. Pourtant, quand il tourne entre mes bras, je suis intimement persuadée que si je le sers un peu plus fort encore contre moi c’est autant d’avoir à cœur d’être là pour lui et de l’accompagner dans cette journée que de me rassurer. Disparaître entre les siens, c’est uniquement ça et je n’arrive pas à me raisonner, mon visage disparaît dans son cou et je m'enivre de son parfum pour achever de mon convaincre qu’il est toujours là, toujours à moi, et que son comportement des derniers jours ne concerne que Sofia, pas notre association. « C’est bien et il paraît qu’ils sont bons. » « Je suis sûre qu’ils sont bons. » Avant que j’éteigne le feu sous sa préparation, une douce odeur d’oignons confits se répandait déjà dans la cabine. Je devine qu’il les cuisinait pour elle ces burgers et si je manque encore d’appétit, je mangerai quand il décidera qu’il est l’heure de manger, c’est aussi simple que ça.
Si mon cœur se serre et si j’hésite lorsqu’il me demande comment j’ai compris l’importance de la date du jour pour lui, je n’envisage pas de tisser un mensonge parce qu’il m’aurait prise sur le fait. Je m’inquiète qu’il me reproche mon intrusion, mais je ne regrette pas de m’en être rendue coupable puisque sans ça je serais certainement sur le pont à ruminer mes blessures plutôt qu’entre ses bras pour m’occuper de panser les siennes. Si je l’avais réalisé trop tard, je m’en serais voulue et je n’aurais su comment l’aborder et je me doute qu’il aurait fait comme si ça n’avait pas la moindre importance jusqu’à ce que le sujet nous explose à la figure : j’ai peur de penser aux dommages que de tels non dit auraient causé et je ressens un pointe de tristesse à l’idée qu’il n’ait pas ressenti le besoin ou la force de m’en parler ces derniers jours. Moi même, lorsque je me suis préparée à affronter mon deuil et à me retirer dans ma tour d’ivoire en début d’année passée, je l’ai exclu. Il n’a dû qu’à la langue bien pendue de certains du Club et à sa perspicacité de comprendre de quoi il en retournait, mais à l’époque, nous n’étions qu’amants. Ne le lui aurais-pas dit, ne l’aurais-je pas préparé si nous étions déjà un couple ? Si nos sentiments avaient été ceux que nous ressentons l’un pour l’autre aujourd’hui ? « Ne te justifie pas. » Il ramène ses yeux à mon niveau, frôle mon nez et je referme mes bras autour de sa nuque. « Tu as bien fait. Et, si le cœur t’en dit, tu peux répondre à tout le monde un truc à la con genre : tout va bien, tu m’ôterais une sacrée épine du pied. Je n’ai pas envie de le faire. Je pourrais être généreux et faire semblant que je n’ai pas entendu que tu étais prête à enfiler un tablier de cuisinière si tu faisais ça pour moi. » Il ne m’en veut pas et, en le confessant, il me libère d’une partie de mon angoisse. Il tente même de sourire et bien que cela sonne faux, je ne peux qu’applaudir la tentative. « Même si l’idée me plaît beaucoup pour être honnête. » Mes lèvres s’étirent à leur tour d’un léger sourire et je plisse le nez. « Je le ferai. » Je dépose mes lèvres sur son front, avant de préciser. « Les deux, le téléphone et la cuisine. Mais sans le tablier. » En temps normal, j’aurais rajouté qu’il n’aurait de toute façon pas su résister à l’envie de m’en dévêtir, mais aujourd’hui je me tais. Je garderai le short en jean que j’ai enfilé par-dessus mon maillot de bain une pièce et j’enfilerai même par-dessus l’un de ses t-shirts. « Je comprendrais qu’elle soit un problème, tu sais. » Il me tire de ma réflexion et je décolle mes lèvres de son front pour accrocher mon regard au sien. Est-ce qu’il croit, que sa fille et son existence même me posent un problème ? Que je tolère son passé plus que je ne l’embrasse et que, s’il m’en était donné l’occasion, je le garderais lui tel qu’il est aujourd’hui mais je réécrirais le reste ? Je fronce les sourcils et, peut-être face à ma perplexité, il continue. « Mais, je suis pas prêt à la laisser partir. Elles font partie de ce que je suis... » « Je te demande pas de la laisser partir. » Il dit elles, je dit la. Ce pluriel ne peut englober que sa fille et son ex femme ou en tout cas je m’en persuade, qui d’autres après tout ? Bien sûr, je suis heurtée qu’il mette Sarah dans le lot puisque je la préfèrerais le plus loin possible de ses pensées et du couple que nous formons aujourd’hui mais je me suis promis qu’aujourd’hui était à propos de lui, pas de moi, avant je ravale mon haine pour la rousse au profit d’une tempérance à moitié feinte : à moitié puisque je suis sincère concernant sa fille. Je ne l’en ai jamais dissociée et je sais qu’elle a fait et fera toujours partie de sa vie depuis la genèse de notre relation : il m’a parlé d’elle la première fois que nous avons foulé le plancher du catamaran. Que je souffre du sentiment qu’elle sera toujours sa priorité n’est pas incompatible avec cette affirmation puisque si cela me blesse, je suis consciente qu’il ne s’agit pas de quelque chose que je suis en droit de lui reprocher. « Et Sofia, qu’elle fasse partie de toi, c’est pas un problème... » Je garde mon regard ancré dans le sien pour qu’il réalise que je ne triche pas. « Je suis pas certaine de pouvoir en dire autant en ce qui concerne ton ex-femme mais... » Mais ce n’est pas le jour, alors je hausse les épaules et laisse ma phrase en suspens, avant de l’attirer à moi pour poser ma joue contre la sienne et loger mon visage dans son cou. « Pourquoi t’as l’impression que c’est un problème ? » Est-ce ma façon d’être ? L’image que je lui renvoie malgré moi puisqu’il est vrai que tout ce qui a entraîné notre débarque s’articule en apparence autour de sa gamine ? Il serait injuste de ne retenir que ça quand ce sont les mensonges et la trahison qui nous ont achevés, pas la mémoire de son enfant.
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| | | | (#)Lun 16 Nov 2020 - 13:53 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS Je force la grimace qu’est un sourire et, quoiqu’il n’ait rien de grandiloquent, il me fait du bien. C’est un peu de baume sur mon coeur parce que le minois de Raelyn se détend en retour alors que, jusqu’ici, elle était tendue, ma complice. Elle l’était lorsque j’ai récupéré sa main pour l’enfermer dans la mienne. Elle l’était lorsque de son bras elle a entouré mon torse et qu’elle a noué nos jambes les unes aux autres. Elle l’était encore après qu’elle m’a narré son expérience. Et moi, face à ce constat, j’ai cru que je n’aurais pas le savoir-faire pour la rassurer sur nous deux. Je me suis imaginé que lui courir après ou la porter à bout de bras avait usé mes forces. Sauf qu’un autre postulat s’impose désormais. De l’amour dépend un second souffle dans lequel je pioche allègrement pour notre bien à tous les deux. J’étais à terre après la mort de Sofia. Ce drame m’a brisé en deux morceaux et, s’il est évident que je ne suis pas complètement ressoudé, il l’est tout autant que je ne me relèverais pas de perdre Raelyn. Dès lors qu’importe que fatigue et culpabilité m’assaillent. J’ouvre une parenthèse pour allouer à ma compagne toute légitimité puisqu’elle investit d’elle-même l’espace qui lui entièrement réservé. Je n’ai pas à la supplier cette fois. Je n’ai pas à mendier la charité sentimentale non plus. Elle est avec moi, pour moi, tout contre moi, dévoué à ma cause et tout à la tâche de soulever ma croix avec moi. Elle est lourde, aujourd’hui. Elle pèse tant sur mon coeur que je tire un réel soulagement dans cette sage étreinte et dans son abnégation. Pour leur faire honneur, je réfute ses justifications. Je n’en ai pas besoin : elle est déjà dédouanée d’avoir fouillé la mémoire de mon téléphone. : elle est déjà dédouanée d’avoir fouillé la mémoire de mon téléphone. Elle l’a toujours été, d’ailleurs. Maintenant que je n’ai plus rien à cacher, je me fiche bien qu’elle le déverrouille à sa guise pour en percer les secrets. Bien sûr, à sa place, j’avancerais à tâtons moi aussi. Si j’ai conservé jalousement les conséquences de cette date d’anniversaire, peut-être s’est-elle inquiétée de découvrir les tenants de mon comportement autrement que par ma bouche. Ce n’est pas utile, néanmoins. Cette angoisse n’a pas court entre nous et, si le doute devait subsister, je le balaie en lui réclamant un service bien moins engageant que cuisiner avec moi. Ce dernier, et dans des circonstances différentes, il m’aurait conquis parce que rien ne me séduit plus efficacement que sa mine concentrée sur la découpe d’une tomate. Sans tablier aurait été synonyme de nudité et mes pupilles auraient brillé de convoîtise. Aujourd’hui, ce n’est pas pour gaver mes instincts ataviques et presque triviaux que j’accepte son offre. Je ne la décline pas pour plusieurs raisons. Elle me permet de me racheter d’avoir été aussi distant ces derniers jours, d’avoir négligé ses émotions au profit des miens et sans lui avoir fourni l’ombre d’une explication. C’est aussi une façon de dénier cette impression que mon deuil est une entrave à notre équilibre, impression que j’ai peut-être nourrie au bouillon de mon chagrin. Si elle en a été témoin durant mon coma, c’est bien malgré moi. Par rapport à ma fille, elle n’a côtoyé que ma colère, ma rancœur, mais la nostalgie ? La tristesse ? Rarement. Je ne l’y ai jamais invitée et peut-être l’heure est-elle venue qu’elle visite la tanière dans laquelle je me suis terré après la première audience. Peut-être, si tant est qu’elle en ait envie. Je maintiens que, trop souvent, je me suis imposé au point de me perdre entre ce qu’elle est - celui qui dicte sa conduite à Rae n’est pas encore né - et ce que j’aurais influencé le destin en profitant de ses addictions et de sa fragilité pour servir mes intérêts. A moins que ça ne soit bel et bien les nôtres. Ne sont-ce pas les sous-entendus de notre harmonie au quotidien ? Quand elle embrasse mon front, qu’elle me confirme qu’elle s’infligera mes responsabilités pour m’alléger et qu’elle me cherche du regard quand je jauge de la température de ses désirs de nous aimer, mes blessures et moi, je fronce les sourcils à cause de la douleur. En plus de mon deuil, j’ai mal de supposer qu’elle a entre les mains mille arguments pour détester ma gamine sous prétexte de nous sauver, de détourner l’avion de ses frustrations qui foncerait normalement droit sur moi. Je souffre parce que je la comprendrais. J’ai mal parce que je ne la trouverais pas injuste, condamnable ou égoïste. Je suis affligé parce que ma bêtise est la seule que je pourrais blâmer et, tandis que je la blanchis par anticipation et sans certitude d’y avoir peut-être songé, je définis les contours de mes états d’âme. Laisser Sofia filer maintenant, ranger ma peine dans une boîte pour qu’elle ne nous impacte plus, c’est impossible et impensable. Cela surviendra un jour - le temps referme toutes les blessures. Elles deviennent cicatrices sensibles par temps de pluie - mais pas de suite. Pas au terme de ses quatre années trop longues à mon goût et beaucoup trop courtes pour prôner la guérison. Alors, durant un bref instant, mes pupilles comme animées d’une volonté propre se sont insurgées contre les ordres de ma fierté défaillante. Elles ont tenté de les discuter par la désertion et là où échoue ma vanité, la tendresse de Rae sort victorieuse. Elle les a écroués aux siennes par deux affirmations, une qui a soigné mon coeur d’un onguent de noblesse et une autre qui m’a laissé pantois. Sarah n’a rien à faire à notre table : elle n’est pas la bienvenue. Sans sa mesquinerie, je n’aurais pas caché à ma complice que je m’apprêtais à affronter des moments difficiles. J’aurais usé de plus de transparence si elle ne m’avais pas dénigré en tant que père par jalousie, jetant de temps à autre des œillades intéressées vers moi ou vers ma dulcinée. Elle espérait que je me décompose et que sa pseudo-rivale peindrait sur ses traits le masque de la déception. Elle l’a souhaité de toute son âme qu’elle récuse son jugement, ma “maîtresse”. Et moi, j’ai redouté qu’elle y soit parvenue par la faute de ma culpabilité latente, retorse, butée. J’ai appréhendé que mes erreurs factices me remette en question aux yeux de la femme dont je suis amoureux. « Je m’en tape de Sarah. Je ne lui dois pour rien. J’ai fait ce que j’avais à faire la concernant. Je n’ai rien à me reprocher.» me suis-je défendu, surpris par mon regain de vigueur. Croit-elle que je doute que divorcer soit une fatalité salvatrice ? Pense-t-elle que je me rappelle de ce que nous avons été du vivant de Sofia avec une pointe de nostalgie ? S’imagine-t-elle qu’une fois par an je la hisse sur un piédestal parce qu’elle m’a donné un enfant ? J’entends : le pluriel est trompeur, mais c’est faux. « Ce sont les circonstances de sa mort que je n’arrive pas à...» A oublier ? A l’impossible nul n’est tenu. « A encaisser. Je ne m’en accommode pas. J’aimerais, tu sais. Parce que je me sens pathétique d’être incapable de me dire que rien de ce que je ferai ne me la ramènera et que je perds mon temps...» Je le gaspille lorsque je rencontre Lou pour entériner une entreprise à laquelle Raei pourrait s’opposer. Mon énergie, c’est pour nous qu’il convient de la dépenser. Parfois, je suis horrifié par mon entêtement dès lors qu’elle dort entre mes bras et que moi, pris par mes insomnies, je ficèle les détails de mes stratagèmes. « Et c’est vrai que j’ai peur qu’elle le devienne parce que la plupart du temps, je te blesse parce que je refuse l’idée que….» Malheureux, j’ai hésité à poursuivre. Désigner ma gamine comme responsable va réveiller les maux que Rae endort. Réfuter qu’elle ne respire plus serait grotesque puisque je l’ai intégré. Je passe donc les mots au shaker, je secoue et je verse cette phrase dans le verre de notre complicité : « Je te blesse souvent sans le vouloir parce qu’elle est mon obsession et je ne m’en rends pas toujours compte.» ai-je conclu, prêt à prétendre que ma compagne remporte la majorité des suffrages. Je pourrais sans tricher puisque j’oeuvre à ce qu’un jour, après l’aboutissement de cette folie douce, elle fera enfin l’unanimité : je serai libéré.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 16 Nov 2020 - 17:38 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Entre ses bras, je réalise qu’il ne s’éloignait pas, qu’il pansait ses plaies seuls et, si je me demande pourquoi il n’a pas voulu ou pas osé me dire que l’anniversaire de la mort de Sofia approchait, je suis rassurée. Je suis rassurée puisque sa distance ces derniers jours trouve enfin une explication : il n’était pas en train de me laisser doucement tomber pour que la rupture soit moins nette, il n’était pas en train de regretter notre association à cause de sa femme, sa fille, sa culpabilité ou les trois. Bien sûr, savoir qu’il pleure sa fille ne fait pas taire tous mes doutes : celui qu’elle est et restera sa priorité s’installe doucement en moi et s’accroche, toutes griffes dehors, pour ne pas être délogé. Mais un poids qui me serrait le ventre se lève et j’arrive même à esquisser un sourire qui fait écho au sien. Il est mince bien sûr, il manque de conviction puisque je sais sa tristesse, je sais ce que c’est que de se sentir propulsé au des années en arrière l’espace d’une journée. Bien sûr, ma propre perte n’a rien à voir avec la sienne et, surtout, mon deuil est fait. La tristesse liée aux souvenirs du jour de la mort de mon ancien compagnon ne disparaîtra jamais complètement, mais j’ai fini de le pleurer lui. Mais il n’en reste pas moins vrai que je sais ce que c’est, ce sentiment d’avoir envie de se couper du monde, de s'assommer à coup de whisky et de passer la journée à prier pour qu’elle se termine le plus vite possible. Je sais ce que c’est, ce sentiment de regarder par la fenêtre et de se demander comment les gens en bas arrivent à rire, à passer une journée normale, comme si de rien n’était. Je les ai méprisés année après année, un verre à la main et un taux d’alcoolémie frôlant l’indécence. Je les ai méprisés autant que j’ai voulu être l’une des leurs, juste jusqu’au lendemain.
Alors je pense chaque phrase avant de la prononcer. Je me concentre sur lui et sur ce dont il a besoin aujourd’hui plutôt que sur ce que j’aurais envie de dire. Je n’efface pas ma personnalité au profit de la sienne, je me contente d’être à cent pour cent attentive à lui, et si je ne m’oublie pas je m’efface autant que j’en suis capable. Il le mérite Amos. Il le mérite puisque malgré les hauts et les bas de mon sevrage il ne m’a jamais mise à la porte. Il le mérite parce qu’il s’est battu pour nous deux quand je nous avais condamnés. Il a menti, il a triché, mais s’il l’a dit maladroitement il n’a jamais cessé de m’aimer, pas même lorsqu’il m’a retrouvée à même le sol sur lequel j’avais déversé le contenu de mon estomac, en train de convulser. « Je m’en tape de Sarah. Je ne lui dois pour rien. J’ai fait ce que j’avais à faire la concernant. Je n’ai rien à me reprocher. » Je fronce les sourcils. N’est-ce pas d’elle qu’il était question ? J’aurais mal, mais pourrais-je réellement lui reprocher m’avouer qu’il réalise qu’elles sont un lot indissociable et que, s’il veut toujours divorcer, il ne peut la sortir de sa vie et de son esprit ? « Ce sont les circonstances de sa mort que je n’arrive pas à... » Je réalise qu’il ne s’agissait pas de ça et, instantanément, mon visage se détend et je l’observe, suspendue à ses lèvres. « A encaisser. Je ne m’en accommode pas. J’aimerais, tu sais. Parce que je me sens pathétique d’être incapable de me dire que rien de ce que je ferai ne me la ramènera et que je perds mon temps... » J’augmente la pression de mes doigts dans sa nuque et je caresse sa peau, doucement. « Elles, c’était de ça que tu parlais ? » Je lui pose la question doucement, puisque je veux être certaine cette fois-ci qu’il ne demeure aucun quiproquo entre nous. « T’as rien d’un homme pathétique. » Je ne peux approuver son entreprise de vengeance puisqu’elle s’est mise entre nous et qu’aujourd’hui encore, j’ai peur qu’elle le fasse à nouveau. Mais cela n’enlève rien au courage qu’il faut pour se jeter de la sorte dans la gueule du loup. « C’est courageux, ce que t’as fait pour elle. » Je me hasarde, avec prudence puisque si sa fille n’est pas un problème et que je le répéterais encore s’il le faut, il en va autrement de sa vengeance. Nous n’en avons pas parlé, jamais, et ce n’est pas aujourd’hui que je m’ouvrirais à lui quand à ce sentiment de passer au second plan dès qu’il en est question. « T’es courageux. Tu es un homme intègre, entier et tu assumes tes erreurs. Tu assumes même des erreurs qui ne t’imcombent pas. T’es tout sauf pathétique. » Ce qualificatif convient bien mieux à Mitchell qu’à mon compagnon.
Doucement, je dépose un sage baiser contre ses lèvres. L’objectif n’est pas de faire monter la température et, lorsque je dépose mon front contre le sien, je ne cherche qu’à l’aider à puiser un peu de bien être dans ma tendresse. Je ne cherche qu’à prendre une partie de sa douleur pour l’en soulager. « Et c’est vrai que j’ai peur qu’elle le devienne parce que la plupart du temps, je te blesse parce que je refuse l’idée que…. » Il hésite, et je l’observe patiemment. Je suis soulagée qu’il s’ouvre, je suis soulagée qu’il me parle plutôt que de m’exclure de ce pan là de sa vie, mais j’ai peur qu’il mette le doigt sur une blessure plus installée. « Je te blesse souvent sans le vouloir parce qu’elle est mon obsession et je ne m’en rends pas toujours compte. » Je pousse un long soupir, réfléchissant à la bonne réponse à ça. Oui, son obsession me blesse puisqu’elle me donne l’impression de prendre le pas sur notre relation, elle me donne l’impression qu’elle est là sa priorité, et que j’occupe une seconde place certes, honorable, mais qui me rend malheureuse quand j’y pense. Mais aujourd’hui, je ne suis qu’à mon objectif de le rassurer, de l’aider à passer la journée et d’atténuer la douleur, même si ce n’est qu’un peu. Alors j’opte pour une vérité, une qui supplante les autres en ce jour de triste anniversaire.. « J’ai eu peur. J’ai cru que tu t’éloignais et que c’était lié à moi, à quelque chose que j’avais fait ou que tu avais réalisé. » J’ai eu peur de te perdre. « J’ai eu peur et je comprenais pas. C’est tout. C’est de me poser des questions et de penser que peut-être tu voulais plus de nous qui m’a blessée. Pas que tu sois triste pour elle. Pas qu’aujourd’hui soit compliqué pour toi et que tu sois pas capable de grand chose de plus que la pleurer. » J’attrape son menton entre mon index et mon pouce pour accrocher ses yeux aux miens. « C’est normal ça. Je serais jamais blessée pour ça. » Je dépose un baiser sur sa joue, au coin de ses lèvres, avant de me redresser. « Tu veux te doucher avant ? » Je suis douchée mais s’il me le demande je viendrais avec lui. S’il me demande de l’accompagner jusque dans la salle de bain mais d’attendre appuyée contre le lavabo, je le ferais de bon cœur et s’il préfère que je l’attende à l’extérieur de la pièce je m'exécuterais également sans m’en vexer nullement. J’ai peur qu’il n’ose me le demander, alors je l’aide d’un « Il y a quelque chose que je peux faire à la cuisine pour t’aider en attendant ? » J’esquisse un sourire avant de rajouter. « Quelque chose qui soit dans mes cordes évidemment. »
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| | | | (#)Lun 16 Nov 2020 - 21:29 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS
Sarah. La simple évocation à son prénom me hérisse le poil, si bien que je ne m’amuse pas que Raelyn lui ait attribué assez d’importance pour l’associer à mes révélations au sujet de ma fille. C’est elle qui me manque au quotidien. C’est son absence qui justifie mes comportements d’hier et mes attitudes comparables à celle d’un gosse. Poser mon front sur ses lèvres pour gagner un baiser, serrer ma compagne à la taille comme si elle était susceptible de s’envoler, respirer amplement son parfum parce qu’il m’est familier et, par conséquent rassurant sont des réflexes desquels je ne tire aucune fierté, mais qui ont le mérite de soigner mes maux. La douleur, moins vivace, n’enferme pas mes émois dans une boîte. Au contraire, je partage, je lève les quiproquos inhérents à toute conversation menée au centre d’une arène d’insécurité. « En effet. Je ne parlais pas de Sarah si c’est ce que tu as cru.» ai-je ponctué, dodelinant du chef sans que l’hésitation ne saccade le geste. C’est fou comme les actes des uns conditionnent nos jugements finalement. Un jour, j’ai concédé ouvertement à mon ex-femme qu’elle ne méritait pas d’être détestée. N’a-t-elle pas, comme moi, perdu la chair de sa chair ? N’était-pas suffisant pour que je lui témoigne de l’indulgence ? A l’époque, j’aurais confirmé que défalquer entre nous toute forme de dédain était noble. Aujourd’hui, elle a cruellement manqué d’élégance, si bien que je ne supporte aucune honte de ne plus ressentir à son égard que du mépris. Outre les horreurs dont elle m’a accablé à la cour, elle a dépassé les bornes en insultant plus belle âme qu’elle ne l’est puisque l’habit ne fait pas le moine. Si Raelyn est une trafiquante de drogue et quoique ça soit condamnable par la loi, elle a l’avantage d’être humainement intègre. On devine d’un regard si elle aime ou si elle n’aime pas. Mon ex, c’est une peau de vache déguisée en fleurs, une fleur vénéneuse qui parfois m’empoisonne. C’est Raelyn mon antidote. Au fil du temps, elle m’a réappris à aimer et à m’aimer. Toutes ces louanges grâce auxquelles elle m’encense en sont la preuve parce que j’y crois. Je crois en ces sentences qui me traduisent comme un être plus courageux que ridicule. Je crois en sa sincérité et en ce qu’elles ont contribué, ses assertions, à faire fondre son coeur qui, selon ses détracteurs, était fait de pierre ou de bois. Moi, je jurerais qu’il était d’or et qu’il brûlait d’être enfin reconnu. Moi, je suis convaincu qu’elle est une alchimiste qui a su façonner le mien pour qu’ils battent de concert et chantent à l’unisson. Des lustres que je ne doute plus de l’intensité de mes sentiments. Des semaines que je cesse de remettre en cause la hauteur des siens. Pourtant, en cette fin de matinée, je me surprends à aller mieux. Je m’étonne d’avoir souri. Je m’effare qu’elle ait réussi l’exploit de m’ébranler autrement que par la peine, mais bien par la reconnaissance. « Tu vois tout ça, toi ?» ai-je lancé, non pas penaud, pas même stupéfait, juste taquin, légèrement, autant que la situation le permette.
Pensif, mon regard se perd dans un vide un bref instant et je me souviens que j’ai changé le disque sur la platine. Je ne me suis pas demandé ce qu’elle voyait en moi - elle l’a traduit avec éloquence - mais comment elle s’y prend pour toujours trouver le mot juste, celui qui fait mouche, celui qui répare, celui qui me remue les tripes au point que plus rien n’a d’importance, pas même moi ou mes tourments. J’en oublie la date et ma fille quand je lui rends son baiser et, si ma culpabilité proteste, je me désinterresse de son sermons au profit des aveux. Je lui confesse à mi-mots que j’ai peur de la perdre, non pas à cause de ma fille, mais au regard de ce que je suis prêt à commettre en crime pour elle. Je lui confie mes regrets de l’avoir blessé plus souvent qu’à mon tour et en particulier durant ces dernières heures quoique je n’ai nourri ni le désir de l’éloigner ni celui de la chagriner. Aurais-je pesé l’impact de mes besoin de solitude que je ne l’aurais pas tenue à l’écart. Je n’aurais pas accordé à Sarah ce pouvoir indirect parce qu’elle m’a meurtri dans les fondements memes de ma personnalité, de mon tempérament et dans ces rôles que j’ai tenus vaillamment chaque printemps qui a fait grandir mon bébé. J’ai tout donné pour tenir bon la barre. Je n’ai pas compté mes sacrifices pour leur bien-être à toutes les deux. Dès lors, mon coeur se serre d’entendre à quel point elle a eu peur, Raelyn. Il est comprimé dans un étau tant je suis déçu de moi-même. « Réalisé ? Mais réalisé quoi ? Que je n’avais plus envie de divorcer ? Parce que ça, ça n’arrivera jamais. Déjà parce que, je te l’ai déjà dit, je ne le fais pas pour toi, mais pour moi. » La première option serait la pire des options, à moins que je ne sois de ceux qui ne ferment jamais à clé l’issue de secours. C’est pratique, lorsqu’on souhaite fuir, de cracher les reproches dissimulés derrière cette porte pour faire pression. C’est facile de se dédouaner de toute erreur en faisant peser dans la balance un : je l’ai fait pour toi. « Et ensuite parce que ça y est, j’ai arrêté de la respecter. Je ne peux plus si elle n’en a pas pour toi.» ai-je déclaré avec conviction. Je ne lui joue pas du pipeau : seule Sofia et Raelyn comptent à mes yeux. Elles sont reine et princesse en mon sein. « Et si c'est un truc qui te concerne plus directement, ça n’arrivera jamais parce que...» J’ai secoué mes mains mollement - je n’ai pas la force de les agiter avec vigueur - en souvenir du “tu es faite pour moi.”, mais l'idée est là. « C’était rien de tout ça. Promis. » ai-je insisté en resserrant le nœud de nos jambes. J’ai également caressé son menton du bout de mon nez et, dans un long soupir, un qui a signé la fin de ce malentendu, j’ai clos les paupières pour profiter de ces derniers instants de quiétude avant d’affronter la réalité de mes us et coutumes.
Cette fois, je l’ai écoutée d’une oreille un peu plus distraite, bien que les mots-clés ne m’ont pas échappé. Douche. Cuisine. Ce sont tant de facilitateur de mise en mouvement. Certes, ils ne sont pas bien lestes. Je me sens lourd de chagrin et ça se ressent dans mes gestes. Néanmoins, je me suis redresser, sans oser la lâcher et, au creux de son oreille, j’ai chuchoté que : « Tu viendrais avec moi ? » Sagement, pudiquement, mais ce n’est pas à préciser : elle sait. L’ignorer, ce serait l’insulter. « J’ai atteint mon quota de solitude pour le mois. » ai-je argumenté au cas où la convaincre me soit nécessaire. Si nous sommes deux êtres passionnés, notre histoire s’érige sur l’amour plus que sur le sexe. Cette ère-là, elle est révolue… et s’il est nécessaire, nous l’appréhendons davantage comme un moyen de communication ou comme un retour sur engagement que comme une fin en soi. « Après, on fera les pains, artisanalement, avec de la farine… ton grand défi, ce sera de ne pas en mettre partout. Deal ? » Même si, a priori, je n’ai pas d’enjeu à proposer ? Ce n’est pas un réel pari, c’est ma façon de colorer l’après-midi d’un soupçon de normalité : nous en avons besoin. Dès lors, gardant sa main dans la sienne, main par laquelle je l’ai guidée jusqu’à la salle de bain et, plus tard, jusque sous le jet d’eau, je lui ai chuchoté, mon corps nu pressé contre le sien un « Merci. » à faire pâlir de jalousie toutes les frustrées qui subissent l’ingratitude de leur époux, de leur amant ou que sais-je encore.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 16 Nov 2020 - 23:36 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« En effet. Je ne parlais pas de Sarah si c’est ce que tu as cru. » Je hoche la tête doucement. Oui, c’est ce que j’ai cru, mais est-ce que ça a encore la moindre importance maintenant qu’il infirme ma théorie d’une phrase qui ne laisse pas de place au doute ? Ce n’est pas de Sarah qu’il était question, c’est de Sofia, Sofia et son destin tragique, Sofia et son deuil, c’est eux qui font partie de lui, pas la rousse que je maudis silencieusement dès qu’elle s’invite dans mes pensées. « Tu vois tout ça, toi ? » Je penche la tête sur le côté et je l’observe un instant. Il sourit, il est taquin mais je me demande si derrière son attitude ne se cache pas le besoin d’être rassuré. Alors, je vole à ses lèvres un sage baiser et je repose la tête sur l’oreiller en l’enveloppant dans un regard tendre. « Je vois tout ça. » J’ai été aveuglée un temps, celui des révélations et des doutes, mais je le vois depuis longtemps. Amos est un bien meilleur être humain que les Strange, que Lou, que la majorité des âmes qui errent au Club et surtout même si c’est une évidence : c’est une bien meilleure personne que moi. Il possède en lui une violence et une rage qui m’ont de tout temps attirée mais également une douceur et une capacité à aimer que je ne pensais pas rechercher chez les hommes. Je me suis longtemps demandé pourquoi il avait été mis sur mon chemin mais plus maintenant : j’ai la certitude à présent d’être faite pour lui et je n’ai pas besoin de plus d’explications que ça. « Réalisé ? Mais réalisé quoi ? Que je n’avais plus envie de divorcer ? Parce que ça, ça n’arrivera jamais. Déjà parce que, je te l’ai déjà dit, je ne le fais pas pour toi, mais pour moi. Et ensuite parce que ça y est, j’ai arrêté de la respecter. Je ne peux plus si elle n’en a pas pour toi. » Évidemment, la pensée qu’il ait des doutes à propos du divorce m’a traversé l’esprit. Ce serait mentir que de prétendre le contraire mais ce n’est pas de ça qu’il est question, pas ce à quoi je faisais allusion. C’est de moi qu’il est question, c’est à propos de moi que j’ai cru qu’il avait des doutes, c’est bien ça qui m’a fait le plus peur, bien plus peur que l’idée d’avoir une rivale dans son cœur. Je peux me battre contre une autre, mais je ne peux me battre contre ce que je suis si d’aventure il venait à ne plus m’apprécier dans mon entièreté. « Et si c'est un truc qui te concerne plus directement, ça n’arrivera jamais parce que... » Je me sens prise en faute sans trop savoir pourquoi et, alors qu’il m’observe sans ciller je baisse les yeux, juste le temps de réfléchir avant de les plonger à nouveau dans les siens. Il me montre ses mains et je comprends : ça n’arrivera pas parce que je suis faite pour elles. « Je ne sais pas… Réalisé que… Réalisé ce que je suis. Quel genre de femme je suis. » Réalisé que, si je ne suis pas directement responsable de la mort de la fille qu’il pleure aujourd’hui, j'ai ma part de responsabilité dans les défaillances de la société. « Mais t’as raison. Je suis faite pour tes mains. » Et dieu que ça fait du bien de l’entendre le dire à nouveau à voix haute. « C’était rien de tout ça. Promis. » Je hoche la tête doucement et, sans aucune arrière pensée, je l’attire un peu plus fort à moi. Si je ne me permettrais pas l’audace de relever son t-shirt pour coller ma peau contre la sienne, je crois que j’ai besoin de sentir nos deux cœurs battre à l’unisson quelques secondes, juste quelques secondes pour chasser mes craintes de mon esprit. Il ferme les yeux et je l’imite, calquant ma respiration sur la sienne et ne les rouvrant qu’au bout de quelques longues minutes d’un silence parfait.
Je me redresse mais sans volonté de le brusquer. Si d’aventure il avait changé d’avis et décidé qu’il est n’a pas la force de se sortir du lit et qu’il lui sera plus vivable d’y rester toute la journée, je me loverais à nouveau contre lui malgré mon manque de sommeil. Je lui suggère une douche, puis la préparation du repas : uniquement des choses simples pour l’aider à fonctionner. Je n’attends pas de lui qu’il s’ouvre un peu plus à moi. Je n’attends pas non plus que, sous le jet d’eau chaude, il répare les torts qu’il aurait causé à mon égo ce matin en me repoussant : c’est déjà largement oublié maintenant que j’ai compris. J’attendrais hors de la pièce s’il me le demande et, pour ne pas lui imposer de le formuler, j’offre même une solution de repli : lui dans la salle de bain et moi affairée dans la cuisine en l’attendant. Mais je ne nierais pas que je suis soulagée qu’il attrape ma main et qu’il m’invite à le suivre. « Tu viendrais avec moi ? J’ai atteint mon quota de solitude pour le mois. » « Bien sûr. » Je l’ai dit : j’ai déjà pris ma douche mais j’en prendrais dix tant qu’il manifestera le besoin de m’avoir près de lui. J’ai tant craint que ce soit le message inverse qu’il tente de véhicule aujourd’hui que je serai bien incapable de faire dans la demie mesure tant qu’il me gardera tout contre lui. « Après, on fera les pains, artisanalement, avec de la farine… ton grand défi, ce sera de ne pas en mettre partout. Deal ? » Mon sourire, il est un peu plus large. Ce n’est pas tant l’idée de me ridiculiser qui me ravit, c’est de le voir peu à peu fonctionner normalement. C’est de voir que ses lèvres aussi s’étirent un peu plus. Je glisse ma main dans la sienne pour la serrer et je ne la lâche pas une fois notre accord scellé. « Merci. » Je plonge mon regard dans le sien et je suis renversée par sa reconnaissance. Elle ne me semble pas connaître de faille et j’en viens à me demander comment j’ai pu envisager qu’il se détache de moi. La distance qu’il a mise, ses excursions en solitaires dans ses pensées ou sous la surface de l’eau ? Oubliées. Je ne suis plus qu’à lui, qu’à ses doigts qui s’enroulent autour des miens et aux miens qui serrent un peu plus fort. Je ne les lâche qu’une fois dans la salle de bain, pour me dévêtir sans un mot et pour à nouveau enrouler mes bras autour de ses épaules laisser l’eau chaude couler sur nos deux corps sagement enlacés.
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Evidemment, ce défi là je l’ai perdu. Je l’ai perdu avant même qu’il souffle de la farine dans ma direction tant je suis peu adroite en tant que cuisinière. Je l’ai perdu et je m’en moque, autant que je me suis moquée de ne pas avoir faim quand il a été temps de passer à table. Il a peu parlé aujourd’hui mon amant. Il est resté silencieux le plus clair de l'après-midi mais je ne nourris plus la peur qu’il le fasse pour m’exclure. Au contraire, assise entre ses bras sur le pont et profitant des derniers rayons de soleil mon dos contre son torse, je puise un peu de tranquillité pour contrebalancer avec ma nervosité des derniers jours. « T’avais pas besoin de me remercier tu sais. » Songeuse, je repense à ce matin en jouant avec ses mains, en collant le bout de mes doigts contre les siens. « Elle est là ma place. Nulle par ailleurs. » Je ne veux pas qu’il se sente endetté : notre association nous libère de ce genre de considération.
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| | | | (#)Mar 17 Nov 2020 - 1:53 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS
Toutes formes de compliments me mettent mal à l’aise. Je n’y suis pas habitué : ils ne sont pas l’essence de mon éducation. Que je sois ou non bien dans ma tête ou dans ma peau, je tâtonne toujours sur ce qu’il convient d’en retourner un par politesse ou si remercier sera amplement suffisant. Aussi, me suis-je fié à un vieux réflexe qui mène à la dérision. Je taquine, sans coeur pour l’heure, mais j’y gagne un baiser, une confirmation et je m’en galvanise. Je suis un peu moins à ma peine et davantage à nous deux puisqu’elle m’émeut, ma complice. Elle est consciente de mes défauts et m'instruit sur mes qualités avec un naturel auquel je suis sensible malgré les circonstances. Est-ce que j’arrive, moi, à remuer ses tripes quand je la couvre d’un regard amoureux ou que je couvre de miel des louanges sur mes lèvres ? Distingue-t-elle l’ampleur de mes sentiments quand je déclame sa beauté sans poésie et originalité ou que je flatte sa personnalité en accentuant ses traits qui me séduisent à l’aide de mots souvent malhabiles ? J’aimerais, j’en doute. J’adorerais tant être nanti de son don pour l’éloquence. En serais-je porteur que mon comportement ne l’aurait pas angoissée. Elle n’aurait pas redouté que mon coeur cesse de battre pour elle. Elle n’aurait pas craint que la lassitude la ternisse à mes yeux. Dès lors, j’en déduis que, durant ces sept mois, peut-être par la faute de mon obstination à nous sauver de ma duplicité ou au regard de mes faux-semblants, elle s’est convaincue que je l'idéalise au-delà du raisonnable et que ce serait, en conséquence, éphémère. Peut-être que cette demi-vérité - elle n’est pas parfaite, elle l’est uniquement pour moi - lui a servi d’argument pour entamer ses propres sentiments et ainsi allouer plus de corps à son orgueil déniant toute idée de pardon. Peut-être aussi qu’au vu du reproche qui a fané la fleur de ma déclaration, j’aurais mieux fait, pendant ce trimestres, de la rassurer quant à la véracité du propos au lieu de l’enterrer dans la terre fertile des souvenirs sucrés-salés. Peut-être, oui, mais quoique cette confession m’étouffe parfois - souvent - je la préfère secret de polichinelle que gaspillée lors d’un moment futile, un qui n’aurait rien de béni, un trop banal ou téléphoné, un qui ne lui rendrait pas justice compte tenu du précédent raté. Ainsi, en attendant ce jour, je noie ses peurs dans une allégorie : sa silhouette a été sculptée pour mes mains en songeant que son âme, elle, a été séparée de la mienne. « Je sais quelle femme tu es. ça fait sept mois que je t’apprends, Raelyn et, crois-moi, c’est bien assez pour être sûr de moi.» ai-je soufflé près de sa bouche sur le ton de la confidence. Je n’ose pas parler trop fort au cas où mon timbre trop assuré réveillerait mes démons somnolent grâce à la berceuse chantée par ma dulcinée. Il ne nous vaudrait rien. Je n’aspire qu’à profiter de leur faiblesse pour elle. Je ne souhaite que la tirer avec moi sous la douche et m’autoriser à oublier, le temps d’un quart d’heure, que nous sommes un quinze novembre. Cette journée, chargée de rites, ne me filera pas entre les doigts parce que son corps nu est pressé contre le mien. Elle ne s'enfuira pas sans que je n’ai mené à terme mes projets commémoratif sous prétexte que j’enfouis ma tête dans le creux de son cou ou que mes mains glissent sur le velours de sa peau. Elle me passera ni plus vite ni moins vite qu’à l’accoutumée parce que nous nous réconfortons l’un l’autre après cette semaine émotionnellement compliquée. nous en avons besoin : mon deuil m’attendra bien.
∞∞∞∞∞
De retour derrière les fourneaux, je n’ai pas brillé par ma loquacité, mais par mon application à ne surtout pas assécher la viande ou abîmer la pâte. Toutefois, j’ai veillé à ne pas m’enfermer seul dans ma bulle de chagrin. Plus tôt, j'y ai invité Raelyn, histoire que ces parois imaginaires ne soient renforcées par de l’incertitude. Je m’emploie donc à lui faire de la place à travers quelques gestes tendres - j’effleure sa main de mes doigts ou son dos de mes paules - et autres facéties bien moins malicieuses qu’à l’habitude, mais qui remplissent leur rôle. A table, j’ai grignoté plus que je n’ai mangé alors que je les adorais, ses brugers que Sofia m’a forcé à réaliser avec elle l’un de ses dimanches qui nous étaient entièrement réservés. Jamais elle n’a dérogé à cette règle. Pas même durant son adolescence. Elle réfutait la présence de sa mère et refusait que nous soyons les convives de ses grands-parents, au ranch. C’était juste elle et moi, tantôt pour une balade à cheval ou une séance dessin à laquelle je ne comprenais rien, mais qui comblait mon coeur de père. Je la détaillais avec une fascination propre aux parents fiers de leur gosse. Elle m’éblouissait par sa beauté, nos ressemblances ou leurs contraires et son ingéniosité. Aussi, à mesure que les pages du livre de mes souvenirs se tournent, au plus j’ai mal. Assis sur le sofa du salon extérieur, Rae tout contre moi et jouant avec mes doigts, je suis étranglé par le manque. Je l’admire à peine ce coucher de soleil aux couleurs printanières. Il annonce que l’été est proche et je ne m’en réjouis. Je vogue entre torpeur et conscience et, tandis que je penche dangereusement vers l’absence - l’alcool aide, j’ai bu plus que je n’ai mangé - c’est la voix de Rae qui m’a ramené parmi les vivants. Elle m’a raccroché au wagon de notre couple d’une phrase : tu n’as pas été mon boulet.
Ai-je le droit d’ouvrir mon cœur d’un “j’avais besoin de toi ?”. Ma pudeur me retient, mais mon coeur entêté, il me propose une autre option, une plus révélatrice que cet aveu, une qui le décrochera sans doute, mais qui pourrait nous être profitable… si bien que je lui cède. Si Sofia n’est pas un souci entre nous, si cette supposition a pris sa source dans mes regrets d'avoir dépeint le tableau de ma gosse le moins glorieux qui soit et si mon combat est de laver son honneur, c’est ici que tout se joue, ici et maintenant. « Ne bouge pas. Je reviens. Je n’en ai pas pour longtemps.» lui ai-je promis, embrassant sa tempe avant de disparaître à l’intérieur de la cabine. Ma bille en tête, je sais où la chercher et je la déniche sans mal au milieu d’un coffre ouvragé qui appartenait à ma fille. Je l’ai débusqué dans la seconde chambre, non pas que je le dissimule, mais parce qu’elle aurait été la sienne, bien plus que mon trésor d’ailleurs. Celui-là, je n’étais pas destiné à le posséder, à le découvrir, à en parcourir les pages dessinées sur papier par Sofia et numérisées par Lola. Cette BD, je ne l’ai plus consultée depuis mon coma et je la dévisage. Je le toise avec une pointe d’appréhension et d’excitation. Je ne suis pas seul aujourd'hui. Mon couple n’est pas une chimère et je me convaincs que je suis armé, que je n’ai à redouter mes réactions. Je m’en persuade tout au long du trajet qui me conduit à Raelyn. Je réinvestis ma place, le feuillet relié sous le bras et je nous impose notre position précédente, celle qui sera pour moi la plus apaisante. « Le jour où j’ai rencontré Lola, elle m’a remis ceci. » Ce que je dépose sur les genoux de ma complice. « Et son original. C’est elle qui l’a terminé, mais c’est ma fille qui l’a dessinée. C’est tout ce que j’ai pour te la présenter. Tu peux y aller si tu veux. Je suis prêt.» Avant de reparaître, j’ai avalé deux verres. Confiance, je l’invite à ne pas s’inquiéter, à lever le voile sur ce pan de mon histoire en toute sérénité. Je l’y ai encouragé d’une légère pression de mon pouce et de mon index sur mon coude et, tandis qu’elle s’est exécutée, je me suis surpris à rire devant la première planche. « Si tu te demandes, oui, je ressemblais bien à ça quand elle avait quoi ? Cinq ans ? Je ne sais pas si je dois avoir honte ou si je peux être impressionné par son talent.» ai-je souligné, certes ému, mais surprenamment satisfait de rendre à l’être aimé ses lettres de noblesse.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34323 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 17 Nov 2020 - 17:49 | |
| Silence like a cancer grows Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je sais quelle femme tu es. ça fait sept mois que je t’apprends, Raelyn et, crois-moi, c’est bien assez pour être sûr de moi. C’est la phrase qui tourne dans ma tête alors que je suis appuyée contre son torse sur le sofa, comme une poésie dont j’aime le sens et une chanson dont j’aime la mélodie. Cela fait plus de sept mois, bien plus de sept mois puisque, sans que nous ne le réalisions, les semaines ont passé depuis notre brutale séparation. D’ici deux semaines, peut-être un peu plus mais moins de trois, cela fera un an qu’il m’a suivie jusqu’à cette boite de nuit pour, qu’il m’en a tirée et qu’il m’a veillée toute la nuit. Un an surtout depuis la première fois que nous avons passé la nuit ensemble. Un an qu’il m’apprend, même si j’admets sans mal avoir été compliquée à lire au début. Il est silencieux et, par volonté de respecter ses besoins du jour, je me plonge dans mes pensées pour faire passer le temps. Je me fiche qu’il fixe le large ou le vide sans parler pendant des heures, tant qu’il me tient dans ses bras et ne me semble pas à des kilomètres de là. Ses doigts caressent doucement mon bras gauche et, de ma main droite, je joue avec sa main libre en repensant à la genèse de notre histoire. Après m’être perdue dans ses bras une première fois il m’a semblé impensable de songer à m’en dégager et, rapidement, il est devenu indélogeable des miens et de mon cœur par la même occasion. Fin janvier nous baptisons déjà le catamaran et, début février, il m’a demandé d’être sienne, offerte à lui et personne d’autre. J’aurais ri au nez de n’importe quel homme formulant ce genre d'exigence au bout de deux mois de liaison mais le concernant, j’ai pris conscience que si je m'accordais jusque-là des écarts ils n’avaient que pour but de tenter de me duper. J’essayais de prétendre que je ne le désirais pas au-delà du raisonnable et de me prouver en invitant d’autres hommes à partager mes draps que j’en étais encore capable. Sauf que c’est avec lui que j’avais envie d’être, lui et uniquement lui et, quelques mois plus tard, j’ai accepté d’admettre que nous étions un couple. Il a été prêt avant moi à chaque étape de notre relation Amos, je suis obligée de l’admettre mais cela n’enlève rien à la force de mes propres sentiments : je crois que j’ai simplement eu besoin de temps pour faire ployer ma fierté et une vie entière de mauvaises rejet de l’attachement. Je pense encore à nos débuts avec tendresse et, je crois, une pointe de nostalgie lorsqu’il cesse de caresser l’intérieur de mon bras. Je lève les yeux vers lui, je me demande ce que ma confession - ma place est ici, avec lui - fait naître chez lui. « Ne bouge pas. Je reviens. Je n’en ai pas pour longtemps. » Lorsqu’il embrasse ma tempe je ne le retiens qu’un instant pour déposer un baiser sur ses lèvres, et je l’observe disparaître en m’interrogeant sur ce qu’il est parti faire.
Lorsqu’il revient, je tends ma main dans sa direction pour qu’il se replace dans la position que nous avions adopté précédemment, que nous adoptons souvent et certainement au détriment de son confort à lui et, dès que mon dos épouse à nouveau son torse je ramène mes jambes contre moi et lève mon regard en direction du sien. Ce dernier, il lui demande ce qu’il est parti faire et quel est l’objet qu’il a ramené avec lui et qu’il tient encore dans sa main. « Le jour où j’ai rencontré Lola, elle m’a remis ceci. » Il dépose l’objet sur mes cuisses et, doucement, je m’en saisis pour l’observer. Il s’agit visiblement d’une bande dessinée, colorisée avec des couleurs pastel et qui dégage une couleur infinie. Il émane de ces pages une innocence presque enfantine et, pourtant, en observant la couverture, je me dit que le travail ne peut être que celui d’un adulte qui n’en est pas à sa première esquisse. « Et son original. C’est elle qui l’a terminé, mais c’est ma fille qui l’a dessinée. C’est tout ce que j’ai pour te la présenter. Tu peux y aller si tu veux. Je suis prêt. » C’est tout ce que j’ai pour te la présenter. Je réalise ce que je tiens entre mes mains lorsqu’il prononce ses mots et, dès lors, je manipule l’ouvrage comme s’il possédait une valeur incommensurable. Il veut me la présenter et sans que je n’arrive à comprendre pourquoi, je suis plus touchée encore que je ne l’aurais imaginé. Bien sûr, nous ne nous rencontrerons jamais pour aller boire un verre, prendre un petit déjeuner et nous apprivoiser. Mais il m’invite dans une partie de son esprit et de sa vie que je n’avais pas encore découverte et je m’émeus. Je ne suis pas une sentimentale et, si certaines femmes tombent en pâmoison devant la photo d’un nouveau-né, je ne pense pas prendre de risque en admettant que ce n’est pas mon cas. Mais quand, avant d’ouvrir l’album, je lève mes yeux pour croiser le regard de mon amant et que j’y lis toute son émotion et sa fébrilité, je suis renversée. Il dit qu’il est prêt mais je cherche une confirmation dans ses yeux et, finalement, je soulève doucement la couverture. La première page montre une scène de famille et de mon côté, c’est la représentation d’Amos qui attire instinctivement mon regard. Du bout des doigts, je caresse doucement le dessin, un sourire sur le visage. « Si tu te demandes, oui, je ressemblais bien à ça quand elle avait quoi ? Cinq ans ? Je ne sais pas si je dois avoir honte ou si je peux être impressionné par son talent. » « T’avais quel âge ? » J’observe le reste de la page, avant de la tourner. Sur chaque image où il apparaît, je me fais la réflexion qu’il a l’air bienveillant et heureux. Je me demande s’il s’agit de l’image que se faisait Sofia de son père à l’époque ou s’il était réellement si radieux, à son contact. J’ai la sensation que la jeune femme n’a peint que les plus belles scènes de ses années d’enfance et d’adolescence et je me fais la réflexion qu’elles tranchent avec l’image que Sarah a tenté de renvoyer de lui et de leur vie de famille pendant l’audience. La vérité se situe certainement quelque part entre les deux mais j’aime le voir aux travers des yeux de sa fille mon compagnon. A chaque page, c’est lui qui attire mon regard en premier et lui qui accapare mon attention. Je m’efforce de l’observer elle aussi, l’héroïne de l’ouvrage, puisqu’il m’invite à la découvrir et je n’ai pas besoin de me forcer pour m’y intéresser. Seules les représentations de Sarah me laissent de marbre et je ne lui accorde pas la moindre attention. Au milieu de la BD, je réalise que la fébrilité d’Amos est à son comble et de ma main libre, celle qui ne tourne pas les pages ou ne soulève pas la BD lorsque je veux l’observer de plus près, j’attrape la sienne et j’en caresse le dos de mon pouce. J’observe les pages dans un silence religieux mais parfois, lorsque l’une d’entre elles me fait rire ou m’attendrit, je lève mon visage vers le sien en souriant ou en riant pour capter son regard. Lorsque je referme l’ouvrage, je le dépose doucement sur la table basse et je laisse ma tête se reposer contre son torse. « Elle aurait aimé, les burgers je veux dire. » Elle aurait aimé qu’il pense à elle aujourd’hui. Elle aurait aimé qu’il se sente, je l’espère, un peu moins seul que les années précédentes. Elle aurait aimé qu’il maintienne son souvenir en vie en reproduisant leurs habitudes plutôt qu’en passant la journée penché sur le dossier de l’enquête policière de sa mort et sur ces photos insoutenables. « T’as plus besoin de te soucier de ton quota de solitude. T’es plus obligé d’être seul. » A ces anniversaires, et tout le reste du temps aussi. « Elle était très douée en tout cas. » Mes doigts qui caressent son avant-bras s’interrompent pour s’enrouler autour de son poignet. Quelques secondes s’écoulent avant que je ne reprenne la parole, relevant mes yeux dans les siens et avec un sourire à la fois tendre et amusé sur les lèvres. « Et toi t'avais l'air particulièrement séduisant. » Je le pense, mais il s’agit également de la porte de sortie que je lui offre au cas où il lui serait difficile d’ajouter quoi que ce soit concernant sa fille.
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| | | | (#)Mar 17 Nov 2020 - 23:03 | |
| SILENCE LIKE A THE CANCER GROWS
Elle m’a retenu pour voler à mes lèvres un baiser et, me redressant, j’ai ralenti ma hâte : je l’ai contemplée. Je l’ai enveloppée avec, dans le regard, une infinie tendresse et, au ventre, plus de doute que de papillons. Est-ce une bonne idée de la propulser dans mes souvenirs de père sans la prévenir ? Sans m’assurer qu’elle en ait envie puisque l’histoire de ma gamine n’est pas dissociable de celle de sa mère ? Sofia, en croquant sa courte vie, elle n’a pas seulement immortalisé notre complicité. Elle a aussi traduit en coups de fusain ou de crayon l’image idéalisée du couple formé à l’époque par ses parents. Elle a également mélangé ses rêveries à la réalité et, de mémoire, je jurerais que certaines pages ne respirent pas totalement la vérité. Peut-être serais-je amené à la rétablir d’ailleurs et, soudain, j’hésite. Je serre la main de Raelyn dans mon poing et, en l’espace de quelques secondes - moins de trente - je me figure qu’en théorie, l’audace nous rapprochera, mais qu’en pratique, j’aurai aussi à m’épancher en précision sans être certain d’être tout à fait prêt. Mon coeur sera-t-il assez endurant ? Ne risque-t-il pas de se briser en mille morceaux ? Ne s’éparpillera-t-il sur le plancher du pont ? Combien de temps me faudra-t-il alors pour le recoller ? Des jours ? Des semaines ? Des mois, peut-être. Vais-je m’atteler à ma tâche en silence ? Serais-je trop taiseux pour l’équilibre de Raelyn ? S’inquiétera-t-elle à nouveau pour nous ? Se contentera-t-elle de mon besoin d’affection, celui-là même qui m’a conduit dans son lit, sagement, cette où son aveu - sa peur de la solitude - a fait écho à la mienne ? Trouverais-je refuge dans le dossier d’enquête pendant des heures surtout utiles à roder le moteur de ma vengeance ? A le débrider en accélérant jusqu’à risquer l’excès de vitesse et l’accident par imprudence ? A nous abîmer en parallèle ? Normalement, je devrais me rasseoir auprès de ma partenaire, l’enlacer et prétexter une fausse alerte pour renoncer. Ma raison suggère que garder mes cadavres au chaud dans leur tiroire serait l’attitude la plus raisonnable puisque je n’ai ni l’occasion ni la possibilité de traiter chaque question les unes après les autres pour évaluer les conséquences sur moi, sur elle et sur nous. Je décolle, pourtant. Je pénètre dans la cabine : je joue avec le feu.
Tandis que je déterre du coffre la BD ensevelie par des babioles appartenant à ma fille, je la toise un instant, fier et altier. je la nargue d’une oeillade froide qui sous-entend : “pas de mauvaise blague, pas ce soir”. Soucieux de ne pas me jeter dans le vide sans filet, je l’ai feuilleté et j’ai aussitôt été happé par une vague de chagrin. Elle m’a renversé, mais je l’ai contenue, ma tristesse. Je l’ai réprimée grâce à la candeur dissimulée dans les bribes décousues de ce récit. J’en ai déduit qu’à défaut d’être totalement serein, je suis armé. Je le suis grâce à Raelyn. Je le suis parce que j’ai envie de réparer ma bévue d’avoir réduit ma gamine aux circonstances de sa mort. Je le suis parce que je désire conter à ma dulcinée cette fable entre un père autrefois absent et son enfant heureux d’être enfin sa priorité. Ainsi, ai-je damé le pion de ma tristesse. Je l’ai sorti du jeu d’un coup de maître et quoique j’aie ingurgité cul sec deux verres de courage, je suis conforté sur la sagesse, la noblesse et la délicatesse de mon geste. Je me suis annoncé dès que mon regard a croisé son minois. Elle y a épinglé de la curiosité que je dépunaise, non sans avoir retrouvé ma place derrière elle, en posant sur ses genoux remontés jusqu’à sa poitrine mon trésor. Je le lui ai présenté en mots simples dès lors qu’elle a relevé le menton vers moi pour écrouer ses pupilles aux miennes. Je lui ai confié son origine et, plus éloquent encore, mon dessein. C’est une rencontre avec Sofia que j’organise ce soir, la seule possible et je réalise l’impact. Je prends conscience que, dans une autre vie, je les aurais invitées à manger à une table de renom pour qu’elles se découvrent lentement. J’intègre que c’est l’illustration de mon engagement. Je l’assimile et elle aussi : elle est émue. Elle est touchée et tracassée également. Alors, je l’encourage d’un hochement de tête et d’une pression de mes doigts sur ses bras, celui que j’ai caressé, inlassablement, tout au long de cette aventure qui, parfois, m’arrache un rire ou un sourire. « Oh ! Vingt-quatre ans, je crois. Vingt-cinq tout au plus. » ai-je répliqué sans réellement réfléchir : le compte est vite fait. La grossesse de Sarah a fauché mon adolescence sans préavis. Je n’ai pas eu le temps d’appréhender le statut de jeunes adultes que j’ai été assommé par les responsabilités. Je n’ai pas davantage eu le plaisir de participer à la grosses, à me réjouir ou à m’émerveiller devant les premières fois de Sofia. «Elle raconte un jour de perm, là. Elles étaient rares et ils grandissent vite à cet âge-là.» Tellement vite qu’à chaque anniversaire, ceux desquels j’étais absent, la culpabilité a nidé dans mon estomac pour ne plus jamais s’en déloger. Et pour cause, je n’apparais pas sur les deux planches suivantes.
On y voit ses grands-parents, sa mère, cette voisine qu’elle aimait tant et Zach, Zach qui ressemble à un môme. Là encore, je me suis amusé jusqu’à ce qu’une anecdote m’ébranle. Elle le distingue, elle lit en moi sans être forcée de se confronter à mes grimaces pour le deviner et déjà elle me réconforte de ses paumes glissants sur mon bras. Moi, j’ai posé un baiser dans le creux de son cou, j’ai respiré amplement pour dénouer ma gorge et je me suis expliqué. « C’est à partir de ce moment-là que nous sommes réellement devenus des constantes dans la vie de l’un ou de l’autre. Je suis resté à la maison et j’ai enfin trouvé ma place. Elle m’en a donné une. Je ne l’ai pas volée. Je ne me suis pas servi pas d’elle, tu sais.» Pourtant, j’approchais les trente-sixième dessous pendant mon incapacité. J’ai bien failli sombrer après mon éviction définitive, mais quelle n’a pas été ma joie de rattraper toutes ces années perdues ? La sensation était paradoxale, mais j’en ai profité, largement, de Sofia. « J’avais pas prévu de me marier et d’être papa si jeune. J’ai mis longtemps à me demander si c’était une bonne ou une mauvaise surprise. Mais, elle m’a vite mis d’accord. Elle, je ne l’ai jamais regrettée. Je crois que c’est pour ça que je vis si mal ce que j’ai pu entendre à l’audience. Je n’ai pas triché avec elle. Tout ce que tu vois là, c’est pas très éloigné de la vérité, de la mienne et de la sienne.» me suis-je justifié, le cœur gros, bien que je reste digne. Je soigne mes émotions dans l’affection que me témoigne Raelyn. J’y puise de la force à mesure que nous progressons dans cette histoire, que je réponds à ses questions, que je précise ce qui est fabuler ou conforme aux faits tels qu’ils se sont déroulés.
De temps à autre, j’embrasse sa nuque sans jamais cesser de flatter ses bras de la pulpe de mes doigts, principalement lorsque je suis tenté de refermer ce manifeste parce que ç’en est trop, beaucoup trop pour moi. Je tiens bon parce qu’elle semble absorbée et que je ne peux pas décider quand je donne et en quelle quantité. Ce n’est plus comme ça que ça fonctionne entre nous. Aussi, j’attends qu’elle termine et, plongés ensemble dans le silence qui suit pareilles expéditions commémoratives, je m’enjôle maintenant qu’elle le brise pour un compliment. « Parce qu’ils étaient bons ou parce que j’ai essayé qu’il le soit ? » ai-je plaisanté, parce que je me répète : haut les coeurs. «Toi non plus, tu sais. Tu n’es plus seule et tu n’es plus obligée de l’être. » Elle n’a plus à s’endormir à l’aide de cachetons parce que ses draps sont froids et que nul ne lui tienne chaud. Je ne partirai pas : comme elle, ma place est nulle part ailleurs. « Et ouais. Elle en avait, oui. Elle aurait pu faire de grandes choses si elle avait été moins têtue et moins secrète. Peut-être aussi si je l’avais encouragée dans cette voie. Elle était trop naïve. Je lui avais dit que ce n’était pas une bonne idée de s’installer à Brisbane toute seule… ou presque.» Est-ce une pointe de colère qui transparaît de mon timbre ? Le cas échéant, je le chasserais. Elle n’a pas sa place entre nous trois. « Et moi, il se dit que je le suis toujours. » A nouveau, je taquine. Je noie le poisson de mes émotions dans une baignoire remplie d’eau, histoire qu’elle passe inaperçues. « Mais, pas autant que Rachel-Lynn. Elle était à croquer d’après ce que j’en sais. Mais, à quel point ? Raconte. » Je veux tout savoir parce qu’on a assez parlé de moi. Je veux tout apprendre parce que minuit approche. Je veux tout savoir parce que, si ma peine n’est pas comme un morceau de musique joué par un juke-box - il ne suffit pas d’une pièce pour passer à la chanson suivante - j’amorce doucement un retour à la normalité, je l’invoque déjà, qu’elle soit ponctuelle.
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| | | | | | | | (Amelyn #36) ► SILENCE LIKE A CANCER GROWS |
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