iit's like the walls are caving in

année 2008
@jill mcgrath-fitzgerald

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Un geste de plus, et la balle de ping-pong vint percuter avec une précision presque parfaite la surface de la bière dans le gobelet. Une acclamation se fit au sein de la foule alors qu’Ezra venait de mettre hors d’état de nuire l’adversaire qui lui avait été assigné pour ce match gagné avant même d’avoir commencé.

Les soirées dernièrement se ressemblaient presque toutes et surtout, les soirées dernièrement se suivaient. Elles avaient pris un rythme auquel Ezra s’était ajusté avec une facilité déconcertante, venant travailler la journée, dormant lorsque le sommeil se faisait présent et le temps surtout assez long pour se permettre d’en venir jusque là. Les cernes se creusaient mais il vivait sa meilleure vie. S’il ne le faisait pas maintenant alors qu’il n’avait que vingt-trois ans, il ne le ferait jamais. Il savait garder un contenance de circonstance lorsqu’il s’agissait de respecter ses heures de boulot et c’était tout ce qui importait - c’était ce qui payait le loyer, aussi.

« Beau score, champion. » La jeune blonde vint laisser glisser une main dans le dos d’Ezra, qui dut se retenir pour ne pas s’écarter d’un mètre ou deux de ce geste. Si fut un temps, il aurait plus qu’apprécié l’initiative prise par la jeune femme - très charmante demoiselle -, ce ne fut pas le cas aujourd’hui. « Merci. » Il se forçait à tout de même garder un sourire de façade. « Tu me paies un verre pour fêter ça ? » Pinçant légèrement ses lèvres, Ezra vint froncer le bout de son nez. « Une autre fois peut-être ? » Et, n’attendant pas son reste, il tourna les talons et s’éclipsa du champ de vision de la blonde.

Son geste pouvait être tout à fait anodin, pour une personne observant avec un oeil extérieur à toute la vie d’Ezra. Il venait juste d’éconduire poliment une jeune femme qui n’avait pas les mêmes intentions que lui - rien de mal à cela. Quelqu’un qui ne connaissait pas le passé du Beauregard n’aurait pas tiqué sur ce qu’il venait de faire - mais Jillian McGrath, qui l’observait depuis l’autre bout du salon de la maison dans laquelle se déroulait la soirée, ne semblait pas de cet avis à en juger par ses sourcils froncés au dessus de ses yeux noisettes. « Merde. » Il était grillé, dans un instant elle le coinçait dans un coin de la maison pour lui tirer les vers du nez. Alors, avant qu’elle ne se mette en action, il vint s’éclipser par l’une des portes fenêtres pour rejoindre la terrasse.

Jill observe. Elle n’est pas encore complètement bourrée alors elle en profite pour faire du repérage. Elle veut trouver sa proie pour la soirée, ou juste se foutre de la gueule d’Ezra s’il loupe son coup au beer pong. Il n’est pas aussi doué que les McGrath, elle en est sûre. Si Matt et Jill se mettaient contre lui, il n’aurait aucune chance. Elle le regarde, et il réussi chacun de ses coups. Elle ne peut même pas se moquer de lui. Elle s’apprêtait à changer de cible et à regarder ailleurs. Mais il se laisse approcher par une jolie blonde, elle fronce les sourcils. Il y a quelques mois, il n’aurait pas réfléchi et il aurait déjà cherché à la ramener dans une des chambre de la fraternité. Mais ce n’est pas ce qu’il fait Ezra, il s’éloigne et il la repousse.

Jill fronce les sourcils et continue de le regarder faire. Sa main ne profite pas de la proximité de la jeune femme pour glisser dans son dos et la ramener vers lui, et il finit même par s’éloigner avant de croiser le regard de la McGrath. Elle soupire, mais elle ne lâche pas son regard. Il sait qu’elle l’a vu, et il sait aussi qu’elle n’a rien de mieux à faire pour l’instant que d’aller le faire chier.

Il tente de passer par la porte fenêtre, ce qu’il a oublié c’est que Jill connait cette maison aussi bien que lui. Elle passe par une fenêtre et se retrouve face à lui, sourire en coin aux lèvres. “C’est bizarre, j’ai toujours cru que les blondes un peu connes c’était ton style.” Et elle était parfaite celle là, juste pour passer le temps pendant une nuit. Elle le regarde de haut en bas. “Cherche pas à t’échapper c’est trop tard.” Elle hausse les épaules, il le sait très bien qu’elle le suivra partout juste pour l’emmerder encore plus.

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@jill mcgrath-fitzgerald

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Parce-qu’il pensait qu’il pouvait être encore plus inventif et plus malin qu’elle, Ezra. Il n’avait pas pris un seul instant pour réfléchir au fait que Jillian n’en était pas à son premier coup d’essai à ses côtés et qu’elle ne le laisserait pas s’en sortir de la sorte. Elle allait le chasser et le traquer tout le reste de la soirée, jusqu’à temps qu’il rentre chez lui s’il le fallait, pour avoir réponse à sa question. Oh, elle ne l’avait pas encore formulée à haute voix mais Ezra n’avait pas besoin de l’entendre parler pour imaginer parfaitement bien ce qu’elle pourrait lui sortir. Et concrètement, il préférait fuir.

« C’est bizarre, j’ai toujours cru que les blondes un peu connes c’était ton style. » Il vint sursauté quelque peu, portant sa main à son coeur pour un côté plus dramatique, soufflant l’instant d’après. « T’es folle tu m’as fait peur. » Il s’attendait à ce qu’elle le retrouve, mais pas à ce que Jill décide de lui tomber dessus de la sorte. Il ne mentait donc pas, en lui disant qu’elle venait de lui faire peur - il n'en fallait pas beaucoup pour l’effrayer en même temps, le gamin. « Cherche pas à t’échapper c’est trop tard. » Il vint étirer un sourire faussé. « J’ai compris, merci. »

Son regard vint quand même balayé l’environ d’un geste large, pour être sûr qu’il n’y avait pas un endroit où il pourrait partir en courant sans qu’elle ne puisse le rattraper - sans surprise, c’était peine perdue. Alors, soupirant, il préféra commencer par quelque-chose où il était sûr que la jeune femme allait pas lui dire non et n’allait pas le contrarier. « Je te paie une clope ? » Les deux tubes blancs déjà sortis de son paquet, le briquet dans la main, flamme au vent pour venir griller autant le bout de la clope de Jill que la sienne.

Et, ce ne fut seulement qu’après avoir tiré une longue bouffée de nicotine, qu’il vint reporter son attention sur la jeune femme - dont le regard ne semblait pas s’être retiré de lui depuis qu’elle l’avait coincé. « Les blondes un peu connes sont moins chiantes le lendemain matin au réveil, déjà. » Il n’y avait bien qu’avec les ainés de la fratrie McGrath qu’il se laissait à parler de la sorte. Il ne se voyait même pas mentionner la possibilité de mettre une blond dans son lit avec Ginny - étant donné que, elle, n’était pas blonde. « Et c’était mon style oui, justement. Etait. »

Il ne savait pas trop sur quelle pente glissante il s’en allait, Ezra, mais il y allait avec élan en tous cas. Car, dans toute cette affaire, que Jillian en vienne à apprendre qu’il en pinçait pour une donzelle particulière n’était pas le soucis. Le problème dans l’histoire, c’était qu’il s’agissait de sa propre soeur et qu’elle ne pouvait jamais, ô grand jamais et sous aucun prétexte, être au courant de ça.

Elle ne le laissera pas s’échapper aussi facilement. Elle l’a vu rejeter une fille canon et ce n’est pas son genre. Qu’est ce qu’il peut bien lui arriver au jeune homme ? Jill compte bien le savoir. Elle se faufile à travers la foule et passe par une fenêtre. Elle le rejoint bien plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé et elle lui fait peur. Très bien, c’était son intention première. Jill adore le terrifier et lui faire frôler la crise cardiaque pendant chacune de leurs soirées. « T’es folle tu m’as fait peur. » “Yep” Elle est folle, ça, ce n’est pas une nouveauté, il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes. « J’ai compris, merci. » Elle sourit, au moins il n’essaie pas de s’échapper une nouvelle fois. Ca aurait été compliqué pour lui d'encaisser une nouvelle humiliation quand Jill l’aurait rattrapé en lui courant après, parce que oui, elle court bien plus vite que lui.

« Je te paie une clope ? » “Tu les as payé ou volé ?” Elle hausse les épaules et attrape la cigarette qu’il tend. Elle l’observe l’allumer avant de la laisser glisser entre ses doigts. « Les blondes un peu connes sont moins chiantes le lendemain matin au réveil, déjà. » Jill pouffe de rire et secoue la tête. “Faut pas rester jusqu’au lendemain matin et au moins t’es tranquille.” C’est ce qu’elle fait Jill, elle part toujours au milieu de la nuit, sans demander son reste. Elle profite de la soirée et s’enfuit avant que le soleil ne soit levé. C’est bien plus simple comme ça. « Et c’était mon style oui, justement. Etait. » “T’es en train de faire ton coming out ?” Elle hausse un sourcil, c’est donc ça qu’il cachait depuis tout ce temps ? Elle pouffe de rire une nouvelle fois en le bousculant légèrement. “Je savais que t’étais gay !” Elle parle fort, histoire que plusieurs personnes l’entende autour d’eux.

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A partir du moment où elle avait réussi à venir le coincer en deux temps, trois mouvements sur la terrasse, Ezra n’essaya plus de s’échapper des griffes de Jillian. Elle était maligne et il avait légèrement trop bu pour faire une tentative d’évasion fructueuse. Alors, il vint tenter de l’amadouer avec autre chose - qui, de temps à autre, pouvait fonctionner - et vint lui offrir une cigarette. « Tu les as payé ou volé ? » Il vint lever quelque peu les yeux au ciel. « Payé celles là. » Il prit le temps d’un silence avant de venir ajouter: « C’est celles de la dernière fois que j’avais volé. » Et un petit sourire presque fier, surtout amusé, s’étira sur ses lèvres. Il n’était plus autant sur que les verres utilisés pour le match de beer-pong contenaient, justement, que de la bière.

Et comme il s'y attendait, la prochaine question de Jillian portait sur la jeune blonde qu’Ezra avait poliment éconduite. « Faut pas rester jusqu’au lendemain matin et au moins t’es tranquille. » Il se retrouva, de nouveau quelle grande surprise, à venir lever les yeux au ciel. « Déjà, quand c’est chez moi, je vais pas les jeter par la fenêtre ou me mette à la porte de mon propre appartement. » Duh. Mais ça c’était la partie évidente. « Et souvent, quand c’est pas chez moi, je suis trop défait pour avoir la force de rentrer au milieu de la nuit. » Là, il vint hausser les épaules de façon nonchalante tout en tirant de nouveau sur sa cigarette. Il était donc, régulièrement, condamné à se farcir les lendemains de nuits agitées auprès de blondes écervelées, comme Jill les nommait.

« T’es en train de faire ton coming out ? » « Quoi ? » Il vint forcer les sourcils, plisser les yeux. Que racontait-elle ? Il était en train de lui expliquer que les blondes écervelées n’étaient plus son type et - oh, ok, d’accord. « Je savais que t’étais gay ! » « Jill ! » Il vint écarquiller les yeux, avant de venir faire un sourire gêné aux deux jeunes femmes à leurs côtés à ce moment là. L’instant d’après, il venait attraper la jeune femme par les épaules pour l’attirer avec lui un peu plus loin de la foule. « Dis pas ça comme ça, les gens vont te croire ! » Il avait été idiot, à ce moment là, Ezra. Il aurait du y faire croire dur comme fer à Jill qu’il lui avouait être gay et elle n’aurait jamais fouillé du côté de Ginny par la suite. Elle serait venue faire des allusions auprès de Matt, certes, mais Ezra aurait pu en jouer avec ce dernier pour être débarrassé de Jillian la curieuse. « C’est pas ça que je voulais dire. » Il vint souffler quelque peu, un brin gêné par la situation. Il n’aimait pas s’ouvrir de la sorte, surtout à une petite fouine comme la McGrath - mais elle était encore plus chiante lorsqu’elle n’avait pas ce qu’elle voulait que lorsqu’on lui donnait un petit peu de grain à moudre. « Je crois que je suis en train de tomber amoureux. » Qu’il vint lui concéder, finalement.

Elle a vu Ezra repousser cette jolie blonde, et maintenant, il peut être sûr que la McGrath ne la lâchera pas de la soirée.  « Payé celles là. » Elle hausse un sourcil, étonnée par la réponse. « C’est celles de la dernière fois que j’avais volé. » “J’ai presque cru que tu devenais un citoyen modèle j’ai eu peur.” Elle lui fait un clin d’oeil et profite de la cigarette qui se tient entre ses lèvres. Il essaie de repousser le moment fatidique des questions de Jill mais il sait pourtant qu’il n’y échappera pas. Elle a décidé que c’était le moment de discuter, et elle a hâte de savoir quelles excuses il aura pu trouver pour se justifier.

« Déjà, quand c’est chez moi, je vais pas les jeter par la fenêtre ou me mette à la porte de mon propre appartement. »  “T’as toujours été bien trop con et trop gentil.” Elle hoche la tête et continue de fumer. Jill ne fait jamais l’erreur de ramener ses conquêtes chez elle, elle va chez eux et elle part avant que le soleil ne se lève. « Et souvent, quand c’est pas chez moi, je suis trop défait pour avoir la force de rentrer au milieu de la nuit. » Elle lève les yeux au ciel. “T’es juste un putain de romantique qui adore faire des câlins pendant toute la nuit, c’est pour ça que ça a jamais fonctionné entre toi et moi !” Elle le taquine, elle rit Jill, parce qu’Ezra fait bien partie des personnes avec qui il ne se passera jamais rien, avec qui ça ne sera jamais ambigu. C’est étonnant, et ça montre qu’elle le considère réellement comme son meilleur ami. Jamais elle ne gâchera cette amitié qui est bien trop importante à ses yeux.

Il est gay, elle aurait pu s’en douter, et à cet instant, elle en serait presque certaine. « Quoi ? » “Tu peux plus nier maintenant.” Même si c’est faux, elle sait qu’elle pourra le faire chier avec ça pendant de longues, très longues années. « Jill ! » Elle hausse les épaules, sachant très bien qu’elle a parlé trop fort et que toutes les personnes qui les entourent l'ont entendu. « Dis pas ça comme ça, les gens vont te croire ! » “C’est parce que c’est la vérité !” Bien entendu qu’elle enfonce le clou la McGrath, et elle est ravie de voir qu’Ezra réagit aussi fort.  « C’est pas ça que je voulais dire. » “Je te crois pas.” Elle a son idée en tête, et il sera incapable de la lui enlever. « Je crois que je suis en train de tomber amoureux. » “Oh merde c’est encore pire que ce que croyais.” Elle ouvre de grands yeux étonnés. “T’es vraiment trop con Beauregard ! Tu comptais pas profiter de tes années de fac ?”

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« J’ai presque cru que tu devenais un citoyen modèle j’ai eu peur. » A son clin d’oeil, il vint lever les yeux au ciel. Des deux, elle était celle dont le comportement était plus enclin à ce type d’idée - Ezra ne s’amuserait jamais vraiment à voler; quelques cigarettes en soirée ne comptaient pas dans la balance en réalité. Il ne vint cependant pas relever cette idée là; même en ayant de l’alcool dans le sang il tenait à rester en vie et froisser de façon définitive Jillian McGrath n’en était pas une. « T’as toujours été bien trop con et trop gentil. » « Hey ! » Si elle avait décidé d’ouvrir les hostilités et de l’insulter, en revanche, les choses prendraient une tournure différente. « T’es juste un putain de romantique qui adore faire des câlins pendant toute la nuit, c’est pour ça que ça a jamais fonctionné entre toi et moi ! » Il vint lever les yeux au ciel - pour la millième fois surement depuis le début de la soirée -, avant de laisser échapper le petit rire qui menaçait de se faire entendre de toutes façons. Entre Jill et lui, il ne passerait jamais rien. Ils n’avaient pas besoin de se le dire pour le savoir et ça leur allait très bien comme ça. Surtout que c’était pour la petite soeur de la jeune femme en question qu’Ezra commençait à en pincer.

« Tu peux plus nier maintenant. » Bien sur qu’il continuerait de nier, cependant. Même si les insinuations de la brune étaient bien loin de ce qu’il s’apprêtait à lui avouer, il faudrait désormais qu’il nie une nouvelle idée - voire une nouvelle rumeur, si elle continuait à parler aussi fort. « C’est parce que c’est la vérité ! » « Mais pas du tout, parle moins fort Jill ! » Il n’était pas énervé, mais si elle continuait à enfoncer le clou à haute voix de la sorte, un peu d’alcool dans le sang en guise de catalyseur et la situation pouvait dégénérer tout autrement. « Je te crois pas. » Et elle refuserait d’agir de la sorte si Ezra ne lui donnait pas une bonne raison de le faire. Et il s’apprêtait à lui en donner une, de bonne raison, parce-que dans aucune autre circonstance il ne serait venu avouer à la jeune femme qu'il était en train de tomber amoureux. Elle aurait pu tenter de lui tirer les vers du nez à n’importe quel moment, la McGrath, qu’il aurait pu s’en sortir. Les sentiments qu’il développait pour Ginny étaient désormais impossibles à nier.

« Oh merde c’est encore pire que ce que croyais. » Ah ? Au moins, la révélation du Beauregard avait au moins eu le don de la surprendre et de lui ôter de l’esprit la première idée sur laquelle elle partait toute seule de son côté. « T’es vraiment trop con Beauregard ! Tu comptais pas profiter de tes années de fac ? » « Bien sur que si ! » Avait-il eu jusqu’alors un comportement qui remettait en question cette affirmation ? Il n’avait jamais prévu de profiter autrement que pleinement de ses années d’études supérieures. Mais c’était bien plus compliqué que ça - l’amour vous tombait souvent dessus sans trop vous demander votre avis. « J’ai pas fait exprès, de tomber amoureux. » D’une supposition la phrase d’avant, il était désormais dans la certitude. L’alcool n’aidait en rien, mais du moment qu’il n’en venait pas à désinhiber Ezra de façon à ce qu’il parle de la personne qui faisait chavirer son coeur avec plus de précision, il restait en zone de contrôle. « Et puis je pourrai toujours profiter des soirées voyons ! Ce sera juste… différent. » Etait-ce réellement de l’alcool ou du miel qui venait enrober ses paroles ? Il vint rapidement tirer une bouffée de nicotine pour empêcher le petit sourire en coin menaçant de s’afficher d’apparaitre.

Ezra est sans doute ce qui se rapproche le plus d’un meilleur ami dans la vie de la McGrath. Ils sont les seuls garçons en dehors de son frère sur lesquels elle peut compter et elle le sait très bien. « Hey ! » Elle hausse les épaules, s’il veut se vexer c’est son problème. Elle a toujours pensé qu’il était bien trop gentil. Et, plus il réagit, plus ça la fait rire. Elle adore le chercher de cette manière, surtout lorsqu’elle a un peu trop d’alcool dans le sang. Et c’est exactement pour ça qu’elle serait capable de passer des heures à hurler à travers toutes la fraternité que Ezra Beauregard vient de faire son coming out. « Mais pas du tout, parle moins fort Jill ! » “Ouuuuh sinon quoi ?” Il ne lui fait pas peur, même lorsqu’il tente de faire comme s’il pouvait être menaçant. Il ne peut rien faire contre la McGrath et elle en est consciente. Elle adore l’idée qu’Ezra soit gay en réalité, ça expliquerait pas mal de choses pour elle.

La vraie raison, c’est qu’il est amoureux. C’est décevant, tellement. Elle fronce le nez, elle s’attendait à quelque chose de bien plus intéressant et drôle. « Bien sur que si ! » Elle hausse un sourcil, histoire de lui faire comprendre qu’elle sait très bien qu’il ne va pas pouvoir continuer de profiter de ses soirées comme avant, et qu’il risque de changer, c’est toujours comme ça que ça se passe avec les mecs qui sont trop faibles pour tomber amoureux. « J’ai pas fait exprès, de tomber amoureux. » Elle fait mine de se retenir de vomir avant de lever les yeux au ciel. “Qui êtes-vous et qu’avez vous fait de Ezra Beauregard ?” Elle cherche autour d’elle comme si le jumeaux maléfique du Ezra qui se tient en face d’elle allait se manifester pour lui dire que c’est réellement lui son ami depuis toujours. « Et puis je pourrai toujours profiter des soirées voyons ! Ce sera juste… différent. » “Tu deviens déjà chiant t’es une cause perdue !” Elle boit une longue gorgée de la bière qu’elle tient entre ses mains. “Alors c’est quoi maintenant ?” Elle se tourne vers lui en s’asseyant sur le rebord de la fenêtre. “Tu dois rentrer avant 22h et préparer des petits gâteaux pour lui faire plaisir ?” Elle le regarde en battant des cils et en utilisant la voix la plus mielleuse possible, il risque de penser qu’elle se moque de lui (et c’est bien le cas).

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« Ouuuuh sinon quoi ? » Ou sinon rien du tout, en réalité. Le taux d’alcool présent dans le sang du jeune homme était assez élevé pour ne pas le laisser réfléchir clairement. Il n’aurait déjà pas énormément de répartie en temps normal, mais en cet instant c’était peine perdue. Il était d’autant bien plus concentré sur le fait que d’autres personnes qu’eux deux auraient pu entendre ce que Jillian était en train d’insinuer, que sur les menaces qu’il tentait de formuler à haute voix. Ses yeux vinrent scruter les alentours, se renseigner sur les faits et gestes des autres jeunes présents à la soirée - mais en réalité, aucun d’eux ne semblait daigner leur prêter la moindre espèce d’attention.

Cependant, il dut bien lui avouer de fil en aiguille que la raison pour laquelle il avait éconduit la jeune femme n’était pas parce-qu’elle ne l’intéressait pas - si, mais non -, mais parce-que son coeur était déjà pris par une tiers personne. Cela vint faire lever les yeux au ciel à la McGrath, ce qui fit serrer les mâchoires un instant à Ezra. « Qui êtes-vous et qu’avez vous fait de Ezra Beauregard ? » Si elle comptait se moquer de lui de la sorte, ce n’était pas la peine de continuer cette conversation. Pour une fois, il était on ne peut plus sérieux avec elle. Même si cette conversation avait démarré sur le ton de l’humour, le contenu venait réellement de son coeur, à Ezra. C’était même peut-être la première fois qu’il venait avouer à haute voix qu’il était amoureux de quelqu’un - en l’occurence, il ne pouvait révéler l’identité de la demoiselle en question, mais amoureux de Ginny. Jillian, elle, ne changeait pas de cap et campait sur la blague, sur le risible. Il avait beau avoir bu, ce n’était pas amusant à ses yeux que d’avouer de façon si vulnérable qu'on était amoureux. « Tu deviens déjà chiant t’es une cause perdue ! » Il vint tirer une moue quelque peu vexée, désormais. Il n’était pas assez ancré dans la réalité de la chose pour s’en vouloir de lui avoir avoué la vérité de la situation, mais il lui en voulait de venir enfoncer le clou.

« Alors c’est quoi maintenant ? Tu dois rentrer avant 22h et préparer des petits gâteaux pour lui faire plaisir ? » Soupirant quelque peu, Ezra vint lui arracher la bière des mains, buvant le reste cul sec. « D’ailleurs, je suis en retard pour rentrer, faut aller à la messe demain matin. » Ce fut à son tour de venir lever les yeux au ciel. Ezra, aller à la messe - on aurait tout vu si une telle chose venait à se produire. Surtout si c’était pour accompagner sa petite-amie - cette idée vint tout de même lui arracher un petit sourire, avant qu’il ne se concentre de nouveau sur la conversation qu’il tentait de mener à bien avec Jillian. « Je deviens pas chiant, je vais pas rentrer avant le début des soirées non plus. Juste… Ce sera moins tes oignons. » Il vint hausser les sourcils, remettre le verre vide dans la main de la McGrath, et faire quelques pas en arrière, tout en sortant une nouvelle clope de son paquet. Il ne comptait pas lui donner raison sur aucun des points, et cela commençait par ne pas lui laisser l’occasion de renchérir sur le sujet, ne pas avoir la possibilité d’ajouter un nouveau commentaire.

Elle se demande bien pourquoi le jeune homme a décidé de tomber amoureux. Selon la McGrath de cette époque, il s’ôte toute la liberté que sa jeunesse pouvait lui offrir jusque là. Peut-être qu’il finira par être malheureux, et il pourra dire à Jill qu’elle avait raison. « D’ailleurs, je suis en retard pour rentrer, faut aller à la messe demain matin. » Elle retient une légère nausée, la messe, cette évocation provoque un élan de souvenirs qu’elle aurait préféré oublier. Des matins à courir dans la maison familiale pour essayer d’échapper à la tenue du dimanche et aux quelques heures à devoir lutter pour ne pas s’endormir sur un banc très peu confortable. Elle fronce le nez, elle ne pense pas que Ezra puisse tomber aussi bas. Sauf s’il sortait avec miss Univers, elle est certaine qu’une fille assez canon pourrait lui faire faire absolument n’importe quoi, même aller à la messe tous les dimanches pendant les dix prochaines années.

« Je deviens pas chiant, je vais pas rentrer avant le début des soirées non plus. Juste… Ce sera moins tes oignons. » “Moins mes oignons ?” La McGrath fronce le nez et finit son verre d’une traite. Elle lève les yeux au ciel, si la vie du Beauregard l’intéressait vraiment elle saurait avec qui il a décidé de pourrir sa vie en moins de 5 minutes. Mais elle a d’autres choses à faire, pour le moment en tout cas. Peut-être qu’elle changera d’avis dans quelques temps allez savoir. Elle regarde partout autour d’elle, cherchant une nouvelle proie. “C’est toi qui vois, je t’aurais prévenu.” Elle se sera surtout amusée à le faire chier pendant de longue minutes, tentant de faire croire au monde entier qu’il est gay. “J’ai d’autres choses à faire.” Elle ébouriffe les cheveux du blond et disparaît aussi vite qu’elle est arrivée devant lui.