| | | (#)Lun 16 Nov 2020 - 23:56 | |
| C’est cliché au possible mais c’est nous, ça l’a toujours été.
Sur le bar, se trouve exactement la totale de ce soir-là. Le plateau de fromage, le même vin, les mêmes cocktails. Un papier et un crayon pour qu’elle tente de me trouver un nouveau nom, et la totalité des jeux de société auxquels je l’avais battue malgré tout ce que les légendes urbaines du moment ont bien pu avancer. Quand elle entre au Death before decaf privatisé par le big boss ce soir, c’est un aller-retour dans le temps direct et immanquable qui l’attend, Lily.
Oui, elle est revenue ici depuis, quelques fois, sans jamais vraiment s’éterniser. C’est pas encore ça avec Deklan, ni Scarlett, c’est plus difficile avec eux mais c’est pas dit que ça ne se règlera jamais au sens où je sais bien qu’ils ne font que mettre des barrières avec la brune strictement de peur que tout se reproduise à nouveau. On est pas là par contre pour ressasser le passé. Ça a été discuté et délié, on est passés par toutes les gammes d’émotions pour parler de l’histoire et au final, on en a parlé ouais, de fond en comble. Je sais que l’avenir sera pas simple, pourtant je sais avec certitude qu’il existera et entre elle et moi, c’est bien la seule chose qui compte. On sait que tout peut merder vite et bien, et fort. On sait aussi qu’avec les bons efforts et les bons gestes, on peut tout reconstruire bien mieux et bien plus fort que la version précédente. C’est ça qui est essentiel, c’est ça qu’il me faut au final – l’assurance qu’autant Lily que moi, on veut que ça marche.
« Non, pas là, surtout pas là. » et ce qui compte ce soir, aussi, surtout, c’est de se donner un vrai de vrai début. Dans une chronologie en dents de scie et en montagnes russes, autant elle que moi on a besoin de repères pour savoir que tout va bien. S’organiser un premier rencard en rayant toutes les fautes que j’ai bien pu faire ce soir-là pour lui soutirer quelque chose de mille fois mieux, ça. C’est l’essentiel et c’est bien là où je vais quand mes paumes attrapent ses mains pour la guider vers le tabouret qu’elle snobbait jusqu’alors, qui est celui qu’elle avait étrenné la toute première fois où elle s’était installée au bar, de l’autre côté du comptoir et face à moi. « J’ai collé la tête de Edward dans Twilight à la hauteur d’où Deklan serait, s’il se moquait de moi. » Dek qui n’est pas là mais qui ce soir-là était partout. Nous y voilà donc. Notre premier rendez-vous, prise deux. |
| | | | (#)Sam 21 Nov 2020 - 19:04 | |
| Le monde entier trouverait tout ça ridicule. Lily, elle, a déjà mal aux joues à force de sourire comme une gamine, ses yeux étant à ça de briller même dans le noir.
Il ne lui avait pas dit ce qu’il planifiait pour cette soirée et jamais elle n’aurait réussi à deviner que ce serait ça, la parfaite reconstitution de leur première rencontre. C’était bien avant l’émission, bien avant les caméras, bien avant les yeux de tout le pays braqué sur eux. C’était eux, justement, juste eux. C’est de ce Matt là dont elle a commencé à doucement tomber amoureuse, il y a deux ans déjà - même s’ils sonnent comme dix. « Non, pas là, surtout pas là. » Oh ? Oui, ok, d’accord. Son corps suit le prolongement de la danse menée par Matt, ce qui est une façon poétique de dire qu’il l’emmène d’un bout à l’autre du bar vide et silencieux. Elle comprend pourtant très bien où il veut en venir lorsque ses pas s'arrêtent devant le bar, là où elle s'assoit naturellement sur le tabouret. « J’ai collé la tête de Edward dans Twilight à la hauteur d’où Deklan serait, s’il se moquait de moi. » Déjà elle rigole, l’australienne. “Deklan ? Boo tu veux dire, non ?” Décembre 2018 on a dit. Matthusan, Boo, Lily deux L trois O. Ce sont les personnages. La scène est déjà écrite, la fin est planifiée, et pourtant cela ne signifie pas qu’elle ne vaut pas la peine d’être jouée et tournée une fois de plus. Demandez leur, à eux, si ce n’est pas ce dont ils ont le plus envie au monde en ce moment même. “J’ai jamais goûté du vin rouge et du coca. Il paraît que ça fait fureur en Espagne. Tu savais, toi ?” Elle reprend les mêmes arguments, ses coudes posés sur la table et son corps tout entier penché en avant, déjà prête à griller toutes les étapes de la soirée. Elle ne le fera pas, pourtant. Elle a bien trop insisté sur le besoin pour eux de prendre leur temps pour aujourd’hui enfreindre ses propres mots sans considération.
Le seul moment où elle se relève pour sortir de son rôle de jeune femme totalement perdue, c’est pour venir se pencher un peu plus par dessus le bar pour dérober un bloc note et le scotch allant avec. Sur le premier bout de papier, c’est Jésus qu’elle note. Sur le second, l'œuvre digne d’un enfant de quelques années encore peu doué pour associer des lettres à des sons, quelque chose qui ressemble à “Lloooiy”. Toutes les lettres sont là, les bonus avec, elle peut donc coller chaque papier sur le front de l’autre, appliquée au possible. “La première chose que je me suis dit en te voyant, c’est que t’avais vraiment une tête à t’appeler Jesus.” Au delà du fait qu’elle allait l’épouser, bien sûr. C’est donc la seconde chose qu’elle a pensé de lui à vrai dire, mais cela ne mérite pas d’être rectifié. L’histoire aurait voulu qu’elle note Jettsus, pour les deux “t”, mais elle dira qu’elle les garde sous le coude, au cas où. “Et vu que je suis pas certaine de retenir ton prénom, c’est mieux si on fait comme ça.” Du sérieux elle repasse à un sourire enfantin, amusé. Les inconnus font ce genre de choses entre eux, parfois, alors ils peuvent tenter de se prêter au jeu. “Y’a quoi d’assez fort pour me faire oublier que tu vas me faire goûter du vin mélangé à jesaispasquoi ?” Sa main pointe l’assiette à fromage alors qu’elle donne la réplique à sa co-star, elle qui connaît pourtant déjà la réponse. Il a mis les mêmes fromages à la même place ; et elle l’aime, elle l’aime tellement. |
| | | | (#)Mer 2 Déc 2020 - 2:56 | |
| La machine à remonter dans le temps sert à rien, en l’instant. Parce que quand bien même on tente de faire au mieux pour recommencer au début, y’a des tas de trucs que je veux garder en mémoire. Je veux me rappeler de toutes les blagues que je peux bien faire et qu’elle trouve connes. Je veux me souvenir de tous les endroits sur son épiderme où elle est chatouilleuse. Je veux me rappeler de tous les moments où j’ai eu mal aussi, dans les dernières semaines, pas parce que je cherche de la pitié mal placée mais juste parce que c’est une confirmation de plus que je l’aime assez pour me battre, pour nous redonner une chance à nouveau. “Deklan ? Boo tu veux dire, non ?” « Il m’a fait promettre de pas le renommer Boo encore du coup dis-le deux fois plus. » et entre temps, si pendant notre premier date mais pas le premier juste inspiré du premier date qu’on a eu je peux faire chier Dek, ce sera une pierre mille coups.
“J’ai jamais goûté du vin rouge et du coca. Il paraît que ça fait fureur en Espagne. Tu savais, toi ?” elle s’installe au bon banc et là juste là, j’ai envie de l’embrasser. Mais c’est pas dans le plan et encore moins dans le scénario, alors je m’occupe les mains soit en alignant tous les breuvages mis en scène ce soir-là, soit en lui approchant tout l’essentiel à jouer quand étrangement elle a pas plus l’air de jouer que moi. C’est une étape à passer, ça fait partie du processus, c’est doux et c’est nécessaire. Et surtout, surtout, on avance à notre rythme. « C’est qu’une légende urbaine ça. Comme les Mentos dans le Pepsi diète. » à la place on démentit des rumeurs et on en invente d’autres, on se propulse en arrière y’a deux ans quand j’aurais vraiment dû lui demander de me tatouer son numéro ou juste de l’entrer dans mon téléphone plutôt que de l’écrire sur mon avant-bras avec le stylo le moins fiable de l’histoire de l’humanité. “Lloooiy” qui m’arrache un éclat de rire que je retiens derrière une mine si faussement sérieuse que justement c’est ça le truc, ça a l’air bien faux. « Ça me semble bon. » et ouais non, j’ai toujours envie de l’embrasser, réorganiser le plateau de fromage et sortir le coca n’a rien changé. “La première chose que je me suis dit en te voyant, c’est que t’avais vraiment une tête à t’appeler Jesus.” « La première chose que je me suis dit en voyant, c’était que t’avais l’air d’avoir un parfum à la vanille et au caramel. » et qu’elle était belle, foutument belle. Mais ça elle le sait déjà, rien qu’à voir comment je la regarde aujourd’hui encore. “Et vu que je suis pas certaine de retenir ton prénom, c’est mieux si on fait comme ça.” fais, vas-y, gâte-toi.
En attendant, j’ai l’air d’un con à la regarder encore, vous trouvez pas? “Y’a quoi d’assez fort pour me faire oublier que tu vas me faire goûter du vin mélangé à jesaispasquoi ?” j’éclate de rire, autant qu’elle se force à avoir l’air sérieuse le moindrement. Elle a pas le choix, elle doit l’être pour deux. « Oublie tout ce que tu veux, surtout les règlements du Monopoly. Et du Uno. Et surtout, sur-TOUT du Battleship. » ma main dérive, maintenant, la traître, celle en avance sur l’horaire, celle qui s’ancre à celle de Lily qui qui initie mes doigts s’enlaçant aux siens. On avait parlé des plantes et des fleurs bien plus tard dans la soirée, on s’était improvisé des pouces verts presque vers la fin, mais bon voilà. Des fins y’en a eu beaucoup ces derniers temps. Je préfère les débuts. Du bon banc à l’intérieur, elle passe donc à celui qui a une bien meilleure réputation dehors, celui où je l’avais embrassée une première fois, celui où je l’embrasse à nouveau la seconde d’après. « Mais oublie pas ça. » ça, qui peut prendre la forme de pas mal tout, à commencer par les rires d’inconfort que je vais lui générer le plus volontairement du monde lorsque mes baisers dérivent de sa mâchoire à sa nuque, papillonnant au passage. « Parce que moi je l’oublie pas. » ça, comme tout au final. À commencer par la confirmation que oui, elle a bel et bien un parfum de vanille et de caramel. |
| | | | (#)Dim 6 Déc 2020 - 21:28 | |
| « Il m’a fait promettre de pas le renommer Boo encore du coup dis-le deux fois plus. » Subitement docile, Lily s’emploie donc à appeler Boo pour qu’il leur serve à boire (avant de se pencher elle même de l’autre côté du comptoir pour se servir) puis de rappeler Boo une autre fois parce que non, vraiment, il a très mal dosé le verre de vin - et si elle le boit quand même, ce n’est que par politesse. Lily réprime au maximum son sourire pour ne pas déjà l’embrasser, parce que tout ce setup mérite au moins d’être respecté pendant au moins cinq minutes. (Ils en sont déjà à trois, là, non ?)
Sous son nez s’alignent les breuvages en tout genre et autres jeux qu’elle connaît par coeur, à force de s’être jouée cette même scène un millier de fois lorsqu’elle a commencé à ne plus avoir de ses nouvelles. Il joue à un jeu, elle en joue à un autre. Il laisse ses doigts se triturer entre eux et elle, elle en fait presque de même en les cachant sous ses cuisses. La scène ne se repasse pas comme dans ses souvenirs et ce n’est pas grave ; cela n’a même aucune importance. Il sourit et rigole et Lily en fait de même en retour, c’est donc ce qu’elle retiendra de cette partie deux. A ses yeux, c’est aussi ce qui compte le plus. « La première chose que je me suis dit en voyant, c’était que t’avais l’air d’avoir un parfum à la vanille et au caramel. » Ses yeux brillent, à Jesus. Les siens aussi, à Lily toujours bien trop amoureuse et bien trop peu apte à réellement y aller pas à pas quand, tout ce dont elle rêve, c’est de l’épouser à nouveau et repartir à Cuba où tout allait si bien. C’est toujours lui qui avait les meilleurs goûts pour les parfums, c’est toujours lui qui arrivait à reconnaître les odeurs avant tout le monde aussi - même l’équipe de tournage qui tentait de jouer aux mêmes yeux qu’eux, en silence. « Oublie tout ce que tu veux, surtout les règlements du Monopoly. Et du Uno. Et surtout, sur-TOUT du Battleship. » La jeune femme a le sourire fier d’un enfant qui a gagné une partie au hasard et bien qu’elle fasse une fois de plus mine de ne pas comprendre, c’est son sourire qui la trahit - une fois de plus, là encore. “J’oublie aussi touus les moments où j’ai gagné ?” Elle rigole, elle abuse, elle se moque et ne relate que les faits qui l’arrangent. Ça aussi, ça rentre dans le jeu.
Le temps passe en vitesse accélérée. Ils ont mangé, ils ont bu, ils ont joué. Ils ont fait les imbéciles et ils ont eu l’air d’avoir quinze ans à nouveau - et deux ans plus tard, ne croyez pas que ce chiffre se soit monté à dix-sept. Elle avait juré vouloir prendre son temps et aujourd’hui, cette idée s’ajoute peut-être à la liste infiniment longue de ce qu’elle pourrait regretter. Elle a envie d’être avec Matt et qu’ils soient heureux, peu importe comment ils s’y prennent. « Mais oublie pas ça. » Elle rigole comme il l’attendait, ses doigts jouent avec son cou (et là, c’est lui qui va rigoler et dire que ça le chatouille) quand ce n’est pas avec ses cheveux. Elle se tord dans tous les sens et bientôt elle ne va pas assumer d’avoir un torticolis, mais si elle parvient à l’embrasser une fois de plus alors cela en aura valu la peine. « Parce que moi je l’oublie pas. » “J’oublie pas non plus. Je veux pas.” Les mots signifient bien plus que ce dont ils en ont l’air et là, réellement, elle en oublie toutes les règles de tous les jeux de société du monde, même ceux qu’ils ont inventés.
Elle n’oublie pas ça tout comme elle n’oublie pas tout le reste, et surtout pas lui. Même s’ils en venaient à ne pas avoir l’happy ending qu’elle espère tant, jamais elle ne serait capable d’oublier le moindre moment qu’ils ont passé l’un en compagnie de l’autre. Ses doigts enlacés aux siens sont amoureux depuis bien longtemps maintenant, pourtant, et ça fausse sans doute toute la nouvelle mise en scène. “On avait parlé d’aller dehors, la première fois.” Ils avaient parlé des plantes à l’extérieur, surtout, et Matt leur avait fait de la place. Cela s’ajoute au millier de choses dont ils ont parlé ce soir-là dont elle se souvient encore ; dont elle continuera toujours à se souvenir aussi. “Et je me disais qu’on pourrait parler d’aller ailleurs, cette fois-ci.” Un ailleurs qu’ils auront choisi eux-mêmes sans que cela ne ressemble le moins du monde à Cuba ou aux caméras qui y seront éternellement associées dans son esprit. Les souvenirs de ce moment-là sont très bons, mais ceux qu’ils pourraient créer d’eux-mêmes le seraient plus encore. “T’es déjà allé en Afrique ?” Ils ont fait l’Amérique, il vient d’Europe, ils vivent en Océanie. Elle n’est pas une globe-trotteuse mais l’idée de se dire qu’ils ont vu les sept continents lui plaît bien, finalement, et cela lui plait encore plus alors qu’elle l’embrasse une fois de plus, un sourire ému au coin des lèvres. |
| | | | (#)Ven 11 Déc 2020 - 0:12 | |
| “J’oublie aussi touus les moments où j’ai gagné ?” « Le jeu de l’oubli est déjà commencé. » que je chuchote contre ses lèvres de la plus fourbe des manières. C’est pas juste si elle parle de victoire parce qu’elle tacle direct l’honneur des McGrath et notre esprit de compétition de connards ambulants, et si elle le fait c’est parce qu’elle me connaît et parce qu’elle sait que ça m’enrage autant que ça m’amuse et je l’aime, voilà, je l’avais pas encore statué depuis les cinq dernières minutes. “J’oublie pas non plus. Je veux pas.” c’est ça l’important. C’est ça le jackpot, c’est ça qui lui occasionne une nouvelle salve de baisers, alors que je la coupe dans ses paroles ou que du moins je l’empêche de renchérir. On dira que c’est la faute de ses victoires (ses triches ouais) qu’elle a ramenées d’elle-même, quand on sait que je suis juste un gars amoureux étant incapable de la laisser dans sa bulle une seconde de plus.
Les derniers mois ont fait mal, les derniers jours eux, font foutument du bien. “On avait parlé d’aller dehors, la première fois.” « Promis j’ai vraiment tout fait ce que j’ai pu pour les fleurs mais je suis à chier j’ai pas le pouce vert ça tu peux l’oublier aussi mais les plantes elles l’oublieront pas. » ma voix faiblit sur la fin, strictement parce que je pouffe de rire. Mes paumes elles, se haussent comme autant de drapeaux blancs, les efforts que j’ai bien pu faire mais son absence dans les parages qui n’a pas seulement fait pâtir mon petit cœur écorché mais aussi les pots qui s’étalent sur l’allée. “Et je me disais qu’on pourrait parler d’aller ailleurs, cette fois-ci.” c’est là que mon sourcil se hausse. Elle joue avec ma fibre globe-trotter Lily, elle parle de projets hors d’ici et si on a enfin commencé à être vraiment bien dans le coin de nouveau, n’en reste que d’être bien sur un autre continent me va tout autant. “T’es déjà allé en Afrique ?” la voilà qui est sérieuse Lily, alors je viens m’installer sur le banc à côté d’elle, laissant nos cocktails et les restes de bouffe sur la table basse de manière à ce que si elle a un aussi gros estomac dont elle se vante, qu’elle puisse boire et manger autant qu’elle veut, encore. « Gin oui, mais moi juste par procuration – elle prend autant de photos qu’elle mange de dessert, la gamine. » je sais où elle veut aboutir, je le sais et j’imagine qu’elle le sait aussi, quand mon bras passe autour de ses épaules et la ramène contre moi. Comme toutes les autres fois. Cette fois-là, c’est la bonne, pour vrai.
« Est-ce que tu voudrais monter le Kilimandjaro avec moi? » ça sonne presque comme une demande en mariage, à nouveau. Je lui en ferais à tous les jours si je pouvais, mais ça serait un peu excessif vous trouvez pas? « Rigole pas. Imagine on s’entraîne pendant une année, on mange bien, on dort bien aussi. » elle rigole pas et moi non plus, dead serious. Les envies de faire un truc complètement fou du genre, mais surtout de le faire avec elle. « Et dans un an, on est en haut de 103857539287573021 mètres d’altitude. » j’exagère à peine, mais le fond est là. Un an, c’est une jolie projection ça, n’est-ce pas? |
| | | | (#)Mer 16 Déc 2020 - 4:29 | |
| « Promis j’ai vraiment tout fait ce que j’ai pu pour les fleurs mais je suis à chier j’ai pas le pouce vert ça tu peux l’oublier aussi mais les plantes elles l’oublieront pas. » Les plantes l’oublieront aussi parce qu’il est bien connu que Lily peut les contrôler par la pensée et changer leur volonté en claquant des doigts. Les plantes oublieront parce qu’elle ne leur laisse aucun autre choix alors qu’elle dérobe déjà un nouveau baiser à Matt, ou peut être bien que c’est à elle qu’on le vole. Promis, la prochaine fois elle fera semblant d’être réellement attristée par le sort des plantes vertes. En attendant, elle regardera tous les articles et toutes les vidéos YouTube à ce sujet pour leur faire pousser des Monsteras et des Passiflores chez eux. Quand ils auront un chez eux, donc, puisque le retour dans leur premier nid douillet est tout sauf une possibilité envisageable. C’est évident au point où elle ne pense même pas à aborder le sujet, chacun sachant déjà où s’en tenir à ce propos. Lily ne remuera pas le couteau dans la plaie et Matt, lui, continuera d’essayer de guérir doucement.
Il chasse le peu de doutes qu’il lui restait encore au moment où il finit par briser une ultime fois le cheminement de leur première soirée, venant se poser à ses côtés une infinité de secondes plus tôt que prévu. Quand bien même, elle ne pense même pas à se vexer et au contraire, elle est bien trop heureuse de sentir son parfum et son souffle près d’elle pour trouver le temps de lui reprocher quoi que ce soit. Elle n’a rien à lui reprocher, de toute façon, elle est trop occupée à esquisser leur futur et leurs voyages avec. Au pluriel, bien sûr, oui. « Gin oui, mais moi juste par procuration – elle prend autant de photos qu’elle mange de dessert, la gamine. » Le bras autour des épaules de la jeune femme est accueillie avec douceur alors que son dos se courbe naturellement pour épouser les courbes de son corps. Ses mains se posent autour de son avant bras, elle y perd aussi un baiser fugace. Elle est douce, ce soir, et à aucun moment elle ne vient même pincer sa peau sans le faire exprès. “Avoue, c’est la pire.” Elle se plaint dans un soupir exagéré et des mots qui le sont tout autant alors qu’en réalité tous deux étaient bien heureux de pouvoir suivre les aventures de la McGrath où qu’elle se trouve, peu importe ce qu’elle mangeait aussi.
« Est-ce que tu voudrais monter le Kilimandjaro avec moi? »
Une seconde et une autre, c’est le temps dont elle a besoin pour assimiler les mots qu’il a effectivement prononcés. Elle relève la tête, intriguée, ne sachant sur quel pied danser. Il est bien sérieux, pourtant, et dès lors qu’elle le comprend alors elle le devient aussi. « Rigole pas. Imagine on s’entraîne pendant une année, on mange bien, on dort bien aussi. » C’est là qu’elle voudrait rire, par contre, parce qu’elle va devoir lui expliquer que “bien manger” n’est pas synonyme de mugcakes chaque matin et goûter et que “bien dormir” se rapproche davantage des sept à huit heures de sommeils que des six, voire cinq. Pourtant elle le prend au sérieux et ne l’infantilise pas, bien loin de là. Il a une lueur de défi au fond des yeux, laquelle se fait reflet de celle de Lily. Bien sûr qu’elle le voudrait et bien sûr qu’elle fera tout pour que cela devienne une réalité. Maintenant qu’il en a parlé, elle est déjà incapable de se sortir l’idée de la tête. « Et dans un an, on est en haut de 103857539287573021 mètres d’altitude. » “Chiche de répéter exactement le même nombre.” Trop tard, il a perdu. Elle l’embrasse, lui vole son souffle et l’étouffe de tout son amour avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit de plus. La réponse est évidente mais pourtant elle a besoin de la formuler à son tour, ce qu’elle fait après avoir passé une jambe de l’autre côté de ses cuisses pour mieux venir s’asseoir dessus, son visage entre ses mains amoureuses. “Dans un an. Pile.” Elle le prend au mot sans même savoir quoi que ce soit à propos des pré-requis ou même de l’entraînement que ça peut demander. Peu importe. A ses yeux, c’est tout sauf le plus important et la Lily qui aime organiser sa vie à la seconde près n’a aucun mal à laisser son destin entre les mains de son mari. “Bien sûr que je le veux.” Et elle sera un véritable enfer sur Terre à le bassiner avec des “le savais-tu ?” à propos de l’Afrique et du Kilimandjaro tous les quatre matins. “Je t’aime.” Les mots ne devraient pas êtres mais elle ne souhaite pas les garder pour elle-même plus longtemps alors que l’évidence crève les yeux - et son coeur avec. “Je sais qu’on était supposés prendre notre temps mais j’ai jamais douté de ça, même le premier soir.” Au premier regard que disait l’émission. Ils n’auraient pas pu tomber plus juste que ça. |
| | | | (#)Ven 18 Déc 2020 - 21:37 | |
| Y’a personne autour et le café est entièrement à nous, pourtant c’est devenu aussi logique que naturel de chuchoter avec elle. On a passé nos premiers moments à étaler devant tout le monde les moindres détails, autant à la caméra qu’à l’écran. On l’a dit partout à la télé, sur les réseaux sociaux, on parlait haut et fort et aujourd’hui, c’est tout bas qu’on complote sur ma sœur et ses dizaines de voyages à l’heure.
“Avoue, c’est la pire.” « Elle fait ça juste pour s’en vanter aux dîners de famille, c’est sûr. »
La tradition est venue aussi, depuis quelques semaines déjà. Avec Jill et Gin et Swann on s’invite les uns chez les autres et on tente de se faire à manger mais ça se termine toujours soit avec moi qui répare les pots cassés des autres, soit avec quarante fois notre poids en livraison des restos du coin. L’habitude est douce et elle fait du bien, maintenant que la famille McGrath est restreinte à nous quatre contre le monde. “Chiche de répéter exactement le même nombre.” ma famille vient de prendre un nouveau joueur, du moins elle a toujours eu Lily dans les parages. Elle a toujours été une partie prenante, et même si les derniers mois ont presque réussi à prouver le contraire aujourd’hui elle est de retour. Pour vrai. J’espère. « Hey j’allais le faire tu triches t’es la pire. » j’allais pas le faire et je préfère de loin quand elle triche et qu’elle vole mes lèvres des siennes mais pour la forme, fallait bien que je râle. Que je lui mette la faute sur le dos, que je relance le baiser aussi. On est parfaits ensemble que quand on joue aux gamins.
Lily se replace sur mes cuisses, mes mains se faufilent sur ses hanches là où elles font gaffe à toutes les parcelles de sa peau où ça la chatouille lorsque mes doigts s’y posent. Mes doigts donc, ils font la course avec eux-mêmes, explorant la courbe de son dos au fur et à mesure que je nous invente des plans pour dans un an. Comment ça, se projeter c’est aller vite ça aussi? “Dans un an. Pile.” et thank God elle trouve pas que ça va trop vite elle non plus. “Bien sûr que je le veux.” et ça juste là. C’est encore une confirmation qu’avec Lily, ça aurait toujours dû être simple. Simple comme s’installer sur la terrasse et oublier le vin et le fromage et les jeux de société et leurs règles avec pour brainstormer sur le plan qu’on aura à tenir pour les prochains mois. On fait jamais rien de normal elle et moi, apparemment. Probablement que ceci encourage cela, et que mes lèvres s’égarant sur sa nuque aident au processus. “Je t’aime.” oh que je me lasserai jamais de ces mots-là. “Je sais qu’on était supposés prendre notre temps mais j’ai jamais douté de ça, même le premier soir.” et oh que ça, ça sonne comme si c’étaient des excuses et ça devrait pas. « On aurait fait un parfait duo pour une comédie romantique ce soir-là, avoue. » et même encore aujourd’hui. Là d’ailleurs, on en serait sûrement à la scène tout juste après la déclaration, celle qui vient à quinze minutes de la fin du film et qui répare les personnages principaux.
Ils font jamais de films sur l’après. Ils en font sur l’avant, sur le pendant, mais jamais sur l’après en mode ça va là, on est heureux, on a eu le baiser et on a eu la sérénade et on est passé à travers les nuages et le putain de blizzard avec. « Je t’aime aussi. Vraiment beaucoup. » s’ils faisaient un film sur l’après, je suis sûr que le nôtre serait doux. On le mérite, maintenant. « Encore plus si tu m’aides à faire notre plan d’entraînement pour la prochaine semaine. » et pour les prochains miliers d'infinités de mois aussi, au passage. |
| | | | (#)Ven 25 Déc 2020 - 7:20 | |
| Il existe des mots qui comptent bien plus que d'autres et si le fait de sortir de la bouche de Matt leur donne déjà une importance supplémentaire, ceux-là sont ceux que Lily préfère encore et toujours entendre. « Je t’aime aussi. Vraiment beaucoup. » Ils auraient dû lui suffire. Elle n’aurait pas dû avoir à chercher plus loin ni même à demander davantage de garanties. Lily l’a toujours su sincère lorsqu’il parlait ainsi, même quand ces mots venaient au milieu de centaines d’autres qui n’avaient rien de véritables. Ce n’est jamais de son amour dont elle a douté, cela n’aurait donc jamais dû entacher leur existence. Ressasser son erreur ne pourrait changer leur passé alors elle ne continuera pas de le faire. Ils ont une nouvelle vie à débuter, de nouveaux objectifs à mener, une nouvelle année à vivre. Il est le seul avec qui elle souhaite rêver de la sorte.
Les doigts de Lily glissent désormais contre une de ses paumes qu’elle a ramené près d’elle, ses empreintes remontant le long de ses phalanges pour mieux apposer une paume contre l’autre. Il lui a manqué sous toutes ses formes, Matt, que ce soit l’enfant qui a oublié de grandir ou le mari le plus avenant de l’univers. Elle l’aimait même devant les caméras, quand bien même elle détestait ces dernières. « Encore plus si tu m’aides à faire notre plan d’entraînement pour la prochaine semaine. » La semaine prochaine et la cinquantaine d’autres qui vont suivre jusqu’à la date butoir de leur objectif d’ascension du Kilimandjaro. Ils tombent souvent dans les clichés romantiques mais lorsque ce n’est pas le cas, ils ne se démarquent pas qu’à moitié. Ça aussi, c’est une chose qu’elle aime réellement chez eux. Chez lui. “Je suis en train d’y penser depuis cinq minutes déjà.” Ce à quoi elle pense depuis cinq minutes déjà, c’est qu’elle ne l’a pas embrassé depuis - bien - trop longtemps, raison pour laquelle elle ne tarde pas davantage avant d’y remédier, désormais plus heureuse que jamais. Ses doigts glissent enfin entre les siens et sa main refuse de s’éloigner de la sienne ; tout comme Lily refuse de passer davantage encore de temps loin de Matt, l’homme qu’elle pense sincèrement être l’amour de sa vie. |
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