. L’italien savait que son travail accompli était de bonne qualité et qu’il n’aurait pas besoin de revenir et surtout, que les remarques qu’elle pouvait faire pour le titiller n’étaient pas serieuse. « Je suis sûre que vous casseriez vous-même un autre évier, rien que pour avoir à me revoir. » qu’il lance, un brin trop sûr de lui. « Tous les plombiers de la ville ont trente ans de trop et pas assez d’cheveux sur le crâne. Et bien moins d’humour que moi. » si on peut appeler ça de l’humour, en tout cas, lui, sur le coup, ça le fait rire.
Maintenant, il se demandait à quelle autre sauce il allait être mangé. Curieux de voir de quel gage elle serait bien capable de penser. Etait-elle sadique ? Il attendait en continuant de battre des jambes dans la piscine. Elle se faisait désirer en disparaissant à nouveau sous l’eau, souhaitant sans doute gagner du temps pour réfléchir à son gage. L’italien levant les yeux au ciel en ayant compris son petit manège, elle ne savait pas quoi lui demander, surtout puis la voilà qui réapparait juste devant lui. Ce sourire sur les lèvres qui voulait dire : j’ai trouvé. « Très bien. Je te propose donc d’aller faire un tour dans le couloir. Tu prends à gauche, puis à droite 3 fois et tu finiras par revenir par ici. » a gauche puis droite… trois fois. Il fronça les sourcils, ça semblait pas être si difficile… « En caleçon évidemment. Inutile de se rhabiller pour une expédition aussi courte. » il jeta un œil vers la porte. « C’est trop simple pour que ce soit si simple… » qu’allait-il y avait au détour de tous ces couloirs ? « J’vais tomber sur ton père, c’est ça ? et pour le coup, c’est lui qui va vouloir me foutre au cachot pour de bon. » c’est un traquenard, c’est sûr. Il lui fallut quelques temps d’hésitation. « Bon. Ok. » il se dirigea vers le bord de la piscine et en sorti en s’appuyant sur ses avant-bras. « j’reviens par là ? » qu’il demande en montrant une autre porte qui donnait sur la pièce. Il en avait vu d’autres, l’italien, c’était surement pas une expédition dans des couloirs d’un château comme celui-ci qui allait le faire reculer.
Il sortie de la pièce, arrivant dans le couloir, trempé et laissant des gouttes derrière lui, on pouvait le suivre à la trace. Par reflex, il mis même sa main devant son sexe comme pour le cacher alors qu’il était quand même recouvert de son caleçon. Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, personne, l’italien s’engouffra alors jusqu’à la première à gauche. Une porte ouverte, rien, personne. Il traversa la pièce pour arriver à nouveau dans un autre couloir. Trois fois à droite, elle avait dit, jusqu’à présent, toujours rien. Jusqu’à ce que finalement, il entra dans une nouvelle pièce, rempli de bonnes femmes en tablier cette fois ci. L’une d’elle poussa même un cri lorsqu’elle l’aperçu. « Je ne fais que passer. » il se cache les yeux des mains, pour les rassurer. Mais est-ce que ça sert vraiment à quelques chose ? « Sortez d’ici tout de suite monsieur ! Monica, la sécurité !! » quoi ? La sécurité ? Vraiment ? L’italien se dépêcha d’autant plus à sortir de là, pour trouver la deuxième à droite, puis, encore la dernière et arrivant devant une porte close. Il tentait d’ouvrir à plusieurs reprises mais rien, c’était fermé à clé. « Merde ! » fallait-il qu’il fasse demi-tour pour traverser à nouveau cette pièce rempli de vierges apeurées ? Il était là le traquenard. Il repartie alors, marche arrière, sens inverse. « Je m’en vais, je m’en vais, promis. » « mais c’est pas possible, faites donc quelques choses ! » l’une des femmes s’arma même d’une lampe de chevet pour le faire fuir. « JE SORS JE SORS ! » fit-il en levant les mains en l’air, esquivant de peu l’attaque de la femme du colonel moutarde ! Il arrive en courant, manquant de glisser sur ses propres flaques d’eau, en arrivant à nouveau dans la piscine, c’est sur les fesses qu’il termina sa course, le bruit de sa chute était assez impressionnant, son dos nu claquant contre le carrelage, il avait cependant maîtrise en tenant son cou pour empêcher un impact de sa tête contre le sol. « tout va bien. » fit-il pour n’alarmer personne enfin, pour ne pas alarmer sa majesté, contre qui il avait une petite vengeance à prendre.

« C’est quoi cette obsession avec nos cachots ? Je vais commencer à croire que tu rêves d’y séjourner. C’est un peu malsain sur les bords, mais bon je ne juge pas. » l’italien, il est sûre que même les cachots, s’ils existent par ici, sont bien mieux que là où il avait grandit avant de débarquer en Brisbanie. Il est sûr que même la pièce la plus miteuse de ce château est plus confortable que l’appartement où il a vécu avec sa mère pendant des années. Alors peut être qu’il est bien curieux de les voir en vrai, ces cachots. Mais il est pas là pour aller faire pitié devant sa majesté, de toutes façons, elle pourrait même pas comprendre. Alors il se contente de jouer à son jeu, d’accepter de lui donner un semblant de vie normale en discutant avec un mec comme lui. Lui, ca l’amuse plus que de raisons, il sait surtout qu’il sera sans doute plus marqué par cette rencontre que l’inverse, alors il s’emballe pas trop. Il se contente de profiter du cadre, finalement. Une piscine intérieure, chauffée, comme celle-ci, c’est la première fois qu’il y fait un saut en tant qu’invité. Si non, il a plutôt tendance à lui s’inviter et il peut jamais y rester bien longtemps, les alarmes qui s’enclenchent, ça motive pas à faire trempette.
Il s’assure que ce soit pas trop un traquenard, ce tour du propriétaire en caleçon, mais c’est sûr qu’elle lui dit pas tout, forcément, qu’il va tomber sur un truc qu’il faut pas, qu’il va devoir contourner un obstacle ou un chien à trois tête qui garde une pièce secrète (le cachot ?) qui sait. Mais il y va quand même, il se confronte à toutes ces femmes au service du château, à ces « sujets » qui pourraient être lui, sa mère, ses amis. Ces gens qui viennent travailler pour la haute société, pour la royauté. Comme lui, en fait. Un autre monde.
Mais il revient, faisant face à une porte close, le voilà le traquenard, forcément, ça lui semblait bien trop simple, pas faute de l’avoir dit. Un mauvais gag, mais surtout, une mauvaise chute. Dos plaqué contre le sol, ça claque, il aurait surement un beau bleu à son prochain réveil, voir même le besoin d’aller faire un massage pour débloquer un nerf qui se serait coincé, mais le pire est évité, pas de commotion cérébrale, pas de sang. Elle a sans doute eu plus peur que lui, vu sa tête. Elle s’approche, lui tendant sa main pour lui venir en aide. Ce qu’il saisit, en faisant lui-même une grimace, ça tire quand même. « C’est un peu…rouge. C’est sûr que ça va aller ? » il hoche la tête. De toutes façons, y a rien à faire, et entre nous, il en a vu des biens pires. Les coups qu’il se prenait étant jeune n’était pas plus agréable à supporter. « Mission réussie ceci étant dit. » et elle avait l’air fière d’elle, madame sa majesté pourtant, lui avait l’impression d’avoir échoué. « J’étais pas censé débarquer par cette porte ? » qu’il lance, d’un signe de la tête pour désigner l’issue par laquelle il devait arriver. « Tu savais qu’elle était fermée. » c’est pas une question, forcément, elle savait. « Et tu savais que j’allais m’faire pincer l’cul par une bande de femme apeurée. » forcément, elle savait. « J’ai pas signé pour un quelconque défi à réaliser, mais j’imagine que je vais pas m’en sortir comme ça ? » il a un instant d’hésitation et d’un coup, une idée. « J’vais t’faire voir c’que c’est, la vraie vie. » sacré défi hein. « Si t’accepte de découvrir ça… » qu’il est plein de mystère l’italien. « T’es déjà sortie de ton château ? Pour aller boire un verre dans un bar, un vrai, avec des personnes saoul, qui se parlent bien trop près les unes des autres, qui crient, qui pleurent, qui lèvent le coude et ... » suspens.  « qui peuvent aussi te vomir sur les chaussures. » il hausse les épaules, innocence pure.

Il n’attendait pas vraiment de réponse positive de la jeune femme, il se disait qu’elle n’allait sans doute pas accepté de le suivre à l’exterieur de ce château. Qu’elle n’allait pas prendre le risque de sortir seule, dehors, dans un monde si inconnu pour elle. Etre mêlé à la bassecour, ce n’était surement pas ce qui pouvait la faire rêver et pourtant, l’italien adorait lui, ce monde dans lequel il vivait. Pour rien au monde, il n’échangerait sa place avec elle, persuadé qu’elle ne pouvait que s’ennuyer à mourir dans ces murs dorés. « Fais moi découvrir ton monde Aladdin. » Et voilà bien surpris l’italien qu’elle accepte son défi. La comparaison avec le roi des voleurs ne méritait sans doute pas d’être relevée mais il n’en pensait pas moins sur ce que ça voulait dire à propos des pensées de la jeune femme. A lui à présent, de lui montrer que dans une vie ordinaire, les gens comme lui n’étaient pas tous mauvais.
Rapidement rappelé par ses obligations professionnelles, l’italien avait dû se rhabiller rapidement et s’en aller, donnant l’heure à laquelle il viendrait la chercher pour leur rendez-vous. Le lendemain, il espérait la retrouver au Nul bar ailleurs.

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Toute la soirée, il s’était demandé si elle viendrait ainsi que toute la journée qui suivait. Lui, ne manquait pas au rendez-vous. Lui était bien là, à l’heure, pour une fois, sans doute le fruit d’une excitation étrange qu’il avait éprouvé toute la journée. Il avait rendez-vous, lui, Nino Marchetti avec sa Majesté, dans son monde, comme elle avait dit. Il n’y croyait pas tellement ou alors il s’attendait à la voir débarquer entourée de trois ou quatre hommes bien balaises qui ne la laisserait pas faire le moindre faux pas. Il n’avait pas envie que quelqu’un soit sur leur dos à contrôler tout ce qu’ils faisaient, il voulait la voir libre de prendre toutes les décisions qu’elle voudrait et voir jusqu’où elle pourrait aller. Surtout, il voulait qu’elle apprécie cette soirée.
Devant le château, il attendait dans la voiture qu’il avait emprunté à sa voisine. Lui n’en avait pas et n’était pas certain que son permis de conduire italien soit utile en Brisbanie, mais il prenait le risque quand même. Il savait conduire, après tout. La reine sortie, casquette sur le nez, sans l’ombre d’un gorille autour d’elle. Voilà deux éléments qui suffisaient à faire sourire le grand brun. Prêt pour l’emmener à destination.
« Le nul bar ailleurs ? » il hausse les épaules, ne voyait pas ce qu’il y avait de mal dans ce nom de bar. Pas assez guindé peut être ? Ils étaient là pour être confronté à son monde, pas à celui de madame. « Vraiment ? T’avais pas un bar avec un nom encore plus ridicule à me proposer ? » « commence pas. » qu’il lance à sa reine qui se plaignait déjà alors qu’elle n’avait pas mis un pied à l’interieur. Mais elle poussa elle-même la porte en première pour s’engouffrer dans le bar.  « T’aurais pas un peu exagéré ta description ? Où sont les cris, les pleurs, les… » oops. Nino était pauvre témoin de cette scène, voyant la jeune femme se faire recouvrir d’un alcool qui ressemblait à de la bière. De quoi faire sourire et même rire l’italien. « Tu vois, je crois qu’on appelle ça, le Karma. » c’était pas si pire aussi, elle s’en remettrait. « Tu veux déjà faire demi tour ou ca ne t’arrêtera pas ? La prochaine étape, c’est le vomi. » qu’il lance, presque comme une promesse, toujours un air très amusé sur le visage.
Il lui passa devant, se faufilant entre les corps encore froid du début de soirée, mais tout allait chauffer très rapidement. Il s’installa à une table pour deux personnes, se retournant ensuite pour voir si la jeune femme à la casquette incognito l’avait suivi.

 Elle arrive a se frayer un chemin derrière lui. Ca doit être la première fois qu’elle est aussi proche de son peuple, sa Majesté. Pour le coup, on l’avait sans doute jamais touché comme ça, devant se coller à des corps chauds, qui sont tout juste imbibés d’alcool. Pour le moment, ils étaient trop transpirants, elle avait de la chance. Elle s’assoit à côté de lui et elle n’avait pas l’air très sereine, de quoi faire sourire l’italien. Par pure satisfaction de la voir dans un élément qui n’était pas le sien. La vraie vie, selon lui.  « C’est quoi cette histoire de vomi sérieusement ? C’est une basse vengeance parce que j’ai menacé de te faire visiter les cachots du château ? » « j’ai vraiment hate de m’y perdre avec toi. » qu’il lance, comme s’il pouvait encore avoir l’espoir de remettre un pied dans le château de sa Reine. Il rêve sans doute un peu trop l’italien. Il n’en revenait déjà pas qu’elle soit ici avec lui ce soir, il n’en revenait pas d’être celui à qui elle accordait du temps. Il se pourrait bien qu’il y prenne vraiment goût, petit à petit. Il y avait déjà pris goût, dans la piscine la veille d’ailleurs…  Elle s’approche un peu plus de lui pour venir lui glisser quelques mots à l’oreille.  « Tu sais…si t’as un fantasme secret pour les cachots, je le répèterai pas… » il se pourrait bien que l’idée d’avoir un fantasme avec elle dans un cachot soit pas surréaliste mais il allait jouer la carte de l’innocence alors même que l’idée devenait peut être un peu trop concrète pour lui. Il dégluti et respira alors qu’elle se reculait déjà.  « T’auras pas besoin de le répéter, t’en fais pas. »  qu’est-ce que ça voulait bien dire ? Cette répartie n’avait aucun sens, mais il en fallait pas moins pour faire perdre tous ses moyens à l’italien. Heureusement, elle revint rapidement au sujet principale de la conversation : le vomi. « Et donc pour l’étape vomi, j’imagine qu’il faut commencer par se fondre dans la masse et commander, c’est ça ? » il hoche la tête, se redressant un peu en jetant un œil vers le bar. Il ne semblait pas y avoir tant de monde que ça qui attendait d’être servi, c’était le moment parfait pour s’y rendre. En bon gentleman, il allait y aller. Mais sa Majesté avait devancé l’italien en faisant signe au serveur de venir directement les voir. Ca s’passe pas comme ça ici, c’est service au bar directement. Mais ce n’est visiblement pas la réponse que leur apporte le serveur, qui dépose en plus des shooters sur leur table alors qu’ils n’avaient rien demandé. « C’est leur tournée. » qu’il lance, en désignant deux hommes assis plus loin, dont l’un d’entre eux ne quittait pas Nino du regard. « Je bois pas ça. » hors de question qu’il se fasse invité par un homme. « Vas-y, j’te regarde faire. » il ira chercher les siens. Mais il voulait voir si la reine allait tenir le coup. L’italien, pendant ce temps, faisait tout pour ne pas croiser le regard de cet homme bien trop intéressé. « Et on change de bar après. »

Les shoters auraient pu être offerts par n’importe qui d’autres, ça n’aurait sans doute pas posé problème à l’italien. Mais lui, son égo, sa virilité mal définie et sa peur bleue qu’un homme puisse l’approcher, refusaient totalement de toucher les verres devant ses yeux. Pourtant, c’était tentant, c’était offert, mais il était persuadé que l’accepter était une invitation à aller plus loin. Hors de question d’aller plus loin. « Pourquoi ? C’est gentil de leur part…les bruns c’est pas ton genre ? Me dis rien…Tu préfères les blonds c’est ça ? » « Je préfère les brunes. » les brunes comme elle, mais là, il pouvait toujours rêver l’Italien. Il n’avait aucune espérance venant de sa Majesté, sachant bien que les petites mains comme lui n’avaient même pas le droit d’oser imaginer une quelconque relation. Et en même temps, il était aussi persuadé que sa présence ici n’avait rien de très protocolaire. Avait-elle fait le mur pour sortir ? Un avis de recherche était-il déjà lancé pour retrouver la jeune Reine en Brisbanie ? Allait-on l’arrêter pour kidnapping si on le retrouvait avec elle ici ? Il insiste à nouveau pour qu’elle boive les quatre shooters toute seule. Il serait présent s’il fallait lui relever les cheveux quand elle irait vomir elle-même. Voilà qu’elle se lance dans le premier et sa tête était plutôt drôle à voir. Qu’elle se dépêche de finir pour pouvoir aller ailleurs ensuite. « Pourquoi ? Il est parfait celui-ci. Le nom de ce bar est hilarant. Les gens ont l’air polis…quand ils ne décident pas de t’accueillir en te renversant une boisson dessus. » « Les gens sont bizarre. Y en a d’autres qui sont mieux fréquentés. » Il restait trois shot, il posait son regard sur ceux là pour insister la Reine à continuer sur sa lancé. Il en glissa même un devant elle, ne pouvait être plus explicite. Elle se mit alors à récidiver, sa grimace était toujours plus belle et toujours plus drôle. Elle était à la moitié. Lui, il se contentait de la regarder, amusé, voir même impressionné et admiratif. « Nino…. » elle s’approchait de lui, sa tête, proche de la sienne, ses lèvres en direction de l’oreille du Marchetti. « Va falloir m’aider pour le dernier. C’est hyper fort ce truc. » Il ne pu s’empêcher de rire tout en jetant un œil par-dessus son épaule pour regarder si les deux types regardaient toujours en sa direction, mais finalement, ils avaient déjà disparu. Etait-ce un piège ? Etaient-ils partis ou avaient-ils seulement changé de position pour brouiller les pistes. A trois, ils feraient bouh dans le dos de l’italien pour lui faire peur ? Non, pas d’inquiétude, en balayant à nouveau la salle du regard, ils étaient en train d’emprunter la porte de sortie pour s’en aller. « Finalement, on aura peut être pas besoin de changer de bar. » qu’il souffle en se tournant à nouveau face à ce dernier shot. « ok, je t’aide. » il s’empara du dernier verre présent sur la table et leva le coude pour que le liquide aille directement au fond de sa gorge. Même lui, il ne put s’empêcher de faire la grimace. « trop facile. » qu’il dit, alors qu’elle avait déjà une longueur d’avance sur lui. « Dis moi, comment ça se passe si quelqu’un se rend compte que t’es pas endormie dans ton lit comme la belle au bois dormant ? J’risque la prison si on me retrouve avec toi ? Est-ce que tu signerais pas une décharge pour me libérer de tout soupçon et dire que t’es ici de ton plein gré avant que tu sois plus en capacité de le faire ? » ca l’amuse, il est pas tellement serieux et en même temps, il a quand même un doute. « Et ca fait quoi, si tu rentre pas du tout dormir ? »

C’est sure qu’elle devait pas souvent avoir de contact avec des personnes qui n’étaient pas de sa classe sociale. Si ce n’était des serviteurs, des bons petits soldats prêts à la service nuit et jour, mais ceux-ci ne se permettaient sans doute pas d’être aussi direct avec eux. L’italien avait l’impression d’avoir cette permission puisqu’il avait déjà franchi bien trop de limite. Et tant qu’elle ne le remettait pas à sa place, il ne s’en priverait plus. Et à quoi bon le remettre à sa place puisqu’elle donnait l’impression d’aimer ce petit jeu qui s’installait entre eux ? Elle en devenait maladroite, manquant de se faire mal avec son coude mal placé sur la table. La remarque sur les brunes semblait avoir fait son effet et être passé comme une lettre à la poste, elle avait très bien compris ce à quoi il faisait allusion. Oui, sa Majesté était une très belle femme, et l’italien sachant très bien qu’il n’avait aucune chance face à elle, se donnait tout de même le droit de la complimenter, indirectement.
Peu à l’aise, sa virilité touché en plein dans le mile quand ce sont des hommes qui se permettent de lui faire des avances – oui, se faire payer des shooters par deux hommes était signe de drague, selon lui et il était hors de question d’y répondre. Mais presque aussitôt, ces deux hommes en question s’étaient retrouver à faire faux bon au bar, rendant l’atmosphère tout de suite plus respirable pour le jeune homme. Son envie de fuir s’était volatilisé, prêt à rester dans le coin. Il savait aussi que c’était l’un des rares bars où il pouvait consommer sans se ruiner trop vite. C’est alors qu’il accepta de venir en aide à la Princesse Crawley en buvant le dernier verre devant elle. Corsé. « Très jolie grimace. » il se contenta de lui adresse un regard qui voulait dire qu’il pourrait se venger à tout moment. Qu’elle ne fasse pas trop la maline, parce que sur une échelle de un à dix, niveau grimace, elle est plutôt bien placée.

Soudainement, pris dans un besoin d’être rassuré, l’italien s’inquiéta sur son sort s’il était surpris par la garde royale de sa Majesté. Quel sort pouvait-il bien lui être réservé ? La proposition de signer une décharge semblait convenir à la demoiselle puisqu’elle s’enticha d’une serviette en papier, vola au passage un stylo à un serveur innocent, sous les yeux et la mémoire de du Marchetti qui lui rappellerai cet acte délictuel rapidement. Mais pour l’instant, il avait besoin de cette attestation. Ca lui sauverait sans doute la vie. Il se pencha sur le bout de papier et en lu les quelques lignes qu’elle y avait noté. Tout du long, il souriait et davantage lorsqu’elle ponctua sa phrase par un compliment sur son physique. Il lui pardonnait le plombier grossier. « c’est parfait. » il pris la serviette qu’il glissa dans sa poche. « il faut surtout pas perdre les preuves et toi, tu devrais rendre ce stylo à ce pauvre serveur qui aura peut être une retenue sur salaire s’il ne le rend pas à son boss à la fin du service. » ce qui n’allait sans doute pas arriver.
La jeune femme répondit enfin à ses interrogations précédentes. « J’en ai aucune idée. Je suis plus une enfant, personne est censé passer dans ma chambre pour vérifier que j’y suis bien. Mais si tel était le cas….ils enverraient probablement la garde royale pour me retrouver, te traquer et te mettre effectivement en prison. C’est mieux qu’un donjon, non ? » c’est exactement ce à quoi il avait pensé. Son jeu d’acteur médiocre laissait transparaître qu’il était censé être terrorisé. « Et est-ce que c’est pas un peu maladroit de parler du fait que je ne sois bientôt plus en capacité de faire quoi que ce soit, pour enchaîner avec le fait que je ne rentre pas dormir ? » il avait une décharge, après tout, ce serait la seule preuve de cette soirée. Le reste passera sous silence. Il faisait l’innocent, toujours avec un jeu d’acteur médiocre, heureusement pour lui, on ne lui demandait pas de monter sur les planches pour jouer une représentation devant spectateurs. « C’est quoi le programme exactement Nino ? » dans un premier temps, reprendre à boire. Il appela d’un geste de la main un serveur et demanda de leur mettre la même tournée. « Premièrement, te faire tellement boire que tu auras du mal à te relever d’ici. » bon, il l’aiderait. « Deuxièmement… » il se pencha vers elle à son tour. « qu’est-ce qui pourrait te faire envie ? » après tout, c’était elle qui devait voir à quoi ressemble là vie en dehors du château. « Une légende urbaine à défier ? » des clichés à la vie dure qu’elle voulait vérifier ? et troisièmement ? Affaire à suivre.

Elle avait l’air de douter des paroles de l’italien, mais puisqu’elle n’avait pas d’experience en ce bas monde, elle n’avait sans doute pas les codes sociaux qui s’y apparentaient. Ce serveur risquait-il se perdre son travail juste en ayant un stylo en moins à la fin de son service ? Surement pas. Allait-il avoir quelques dollars en moins sur son salaire en fin de semaine ? Surement pas non plus mais jouer sur des incertitudes et une méconnaissance de ce qu’était la vraie vie était assez satisfaisant pour le jeune homme. Il allait pouvoir s’amuser à plusieurs reprises dans la soirée. Il l’observait, voyant qu’elle remis le stylo dans la poche d’un serveur au passage, qui, semblait ne pas être celui à qui elle avait dérobé le premier crayons, il avait un sourire sur le visage. « Satisfait ? » Il haussait les épaules. « Celui-ci aura deux stylos, mais bon, peut être qu’il finira par le rendre à son propriétaire, lorsqu’il le verra paniquer en se rendant compte qu’il lui manque un outil de travail important. » bon, ok, il en faisait peut-être un peu trop. « Tu fais de ton mieux, j’imagine. » aller, Marchetti, stop. « J’déconne. » drôle, n’est-ce pas ?
Il enchainait sur le programme de la soirée. Continuer à la faire boire était une très bonne option et il la suivrait sans se faire prier. « Ah tu me rassures…moi qui pensais que tu voulais juste me faire sortir pour prouver que j’étais pas capable de supporter ton monde. » eh bien, c’est exactement ce qu’il faisait. Le monde de l’italien, c’était ça. C’était ce mode-là, de vivre au jour le jour, étant persuadé qu’il finirait par quitter ce monde tôt, qu’il n’avait pas une bonne étoile, il se disait qu’il avait autant à vivre à fond, comme il le pouvait. « T’es très…près de moi là, non ? » il recula alors aussitôt, n’ayant pas envie d’avoir des ennuis avec son Altesse. Toute fois, il ne lâchait pas son regard et attendait de voir quelles étaient ses attentes à elle. Etre dans son monde okay, mais qu’imaginait-elle de ce monde là ? « Une légende urbaine ? Mh… » un moment de réflexion et un sourire qui apparut plutôt rapidement sur son visage. Elle semblait avoir une idée en tête… « J’ai peut-être pas beaucoup mis les pieds dehors mais même la famille royale a la télévision…J’ai eu l’occasion de voir quelques films probablement un peu clichés… » a deux doigts de faire pouffer l’italien. Lui-même savait que ce qu’il voyait à la télé n’arrivait jamais réellement dans la vraie vie. Mais si elle était si naïve pour y croire… voyons voir. « Et on voit souvent des gens monter sur les bars pour se mettre à danser…C’est un vrai truc ça ? Ou c’est juste une façon originale de se faire mettre dehors par la sécurité ? » L’italien n’en avait jamais vraiment été témoin, de ce genre de scène, du moins, pas comme elle semble le décrire. Des gens qui montent sur les bars oui, peut être, mais c’était jamais très glamour et ça finissait toujours mal, en général. « Non, c’est plutôt courant. » il hocha la tête, se reculant un peu plus encore et déplaçant les verres qui se trouvaient devant eux pour laisser place nette sur la table. « Tu peux essayer. » ici là, pas sur le bar, juste sur cette table. « tu commences et trente seconde après, tu verras que tout le monde fera comme toi. » et peut être qu’un photographe, un journaliste se trouvait aussi dans ce bar et qu’elle finira par faire la une des journaux le lendemain. L’italien se mis debout, pour l’encourager, il lui tendit une main afin de l’aider à monter. Elle n’avait pas l’air de vouloir le croire sur parole. « Aller, monte ! je monte aussi ! » dit comme ça, ca semble être une promesse. La question à vrai dire était de savoir si elle avait suffisamment d’équilibre avec les shot qu’elle venait de prendre, pour savoir si elle allait au moins réussir à rester debout et élancer une jambe pour finir debout à un mètre de hauteur.