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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyJeu 19 Nov 2020 - 12:16


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Edward Rhodes & @Diana Rhodes (EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE 873483867

Elle connaît peu sa belle-famille, Marsh. Le couple a rarement fait le déplacement jusque Brisbane sans qu’Edward ne réalise que ce n’était ni anodin ni consciemment voulu. S’il aime sa famille, il la redoute en partie. Bien sûr, cette angoisse n’est pas liée à toutes les branches de l’arbre. La seule dont il se méfie vraiment, c’est sa mère. Il craint ses frasques ou son inaction quand elle se noie pourtant depuis des années dans sa dépression sévère et, quoiqu’il soit conscient qu’il a abandonné le navire et son équipe, il se surprend encore à espérer qu’elle se reprenne, l’épouse en deuil. Il a cru d’ailleurs cru que le destin lui serait clément dès lors que, cédant à la pression de sa femme, ils ont parcouru les quelques kilomètres qui, désormais les séparent de la maison de son enfant. Il a prié lorsqu'il a engagé sa voiture dans une place de parking devant cette dernière. Il a même supplié, patientant devant la porte depuis près de cinq minutes, que son hôte daigne lui ouvrir. Sauf qu’un mauvais pressentiment l’a happé et, d’expérience, il a appris à s’y fier. N’a-t-il pas au préalable annoncé sa visite afin qu’elle soit présentable, Ellie Rhodes ? N’était-il pas en droit d’attendre un miracle au minimum pour quelques heures et par correction vis-à-vis de son petit-fils ? Mal à l’aise, il a conseillé à Marsh de retourner à la voiture, de ne pas le suivre à l’intérieur avec le gamin tant mille souvenirs l’assaillent à présent. D’aucuns ne sont heureux. Tous convergent vers une unique fatalité : les chances pour que l’ancienne informaticienne soit avachie en peignoir dans son divan avoisine les 100 % et, cet environnement, malsain, honteux, il l’épargnera à son gosse. Il ne lui infligera pas, malgré son jeune âge,  un traumatisme qui lui, le poursuit encore aujourd’hui. Nul n’est armé pour assister au naufrage d’un proche avec impuissance. Nul n’est prêt à flirter avec les échecs et les prémices d’une culpabilité qu’il balaiera non sans mal. Il avait sa barque à mener, Ed. Il n’a rien à se reprocher, se répète-t-il comme une hymne la peur au ventre, poussant la porte préalablement ouverte à l’aide de sa clé, celle destinée aux urgences. En est-ce une ? Doit-il s’en vouloir ? Il se convainc de de la première hypothèse alors que les relents de renfermée, de nourriture gâtée et du “non-entretenu” lui agresse les narines. Il se persuade de la seconde puisqu’il oscille déjà entre inquiétude et colère. Par réflexe, il a intimé à Marsh, par texto interposé, de rentrer chez eux avec le petit. Or, il a hésité. Il a hésité à prendre la fuite comme un lâche pour ne pas s’investir d’un rôle crucial qu’il a refusé au terme de son adolescence. Il a hésité et, pourtant, il pénètre dans le salon. Il avale la distance entre sa mère à la hâte et, bien que le constat ne l’étonne guère, il s’en désole et s’interroge : faut-il appeler Jules ? Elle sait quoi faire, sa sœur. Elle est rompue à l’exercice compliqué de ramener sa mère des limbes d’où elle se perd. Peut-être aurait-il dû cependant. Sans doute l’aurait-il fait si ce SOS ne s’opposait pas aux sermons qu’il lui sert régulièrement, à son aînée. Il n’a pas vocation à devenir hypocrite. Dès lors, il s’est retroussé les manches et a pris soin de sa vieille mère lui-même.

Éreinté par la tâche, brisé par le chagrin et l’amertume, il n’est pas rentré chez lui de suite pour reposer ses nerfs en pelote. Il n’a pas non plus téléphoné aux plus jeunes enfants de la fratrie pour qu’il garde un œil sur la malade. Il n’a jugé bon d’avertir Juliana pour partager sa déception avec elle. Il a plutôt donné l’ordre au taximen de le déposer cher Diana, persuadé qu’elle est la seule à être capable de comprendre son désarroi. Comme lui, elle a fait des choix. Elle a privilégié sa carrière au détriment de l’équilibre familiale et, de mémoire d’homme, il ne souvent pas avoir recueilli son sentiment d’avoir opté pour l'égoïste  au mépris de l’altruisme. ce jour, il songe qu’il est temps de mener cette conversation. Il est l’heure d’évaluer s’il demeure des solutions viables pour “réparer” les conséquences de leur comportement avant qu’il ne soit trop tard. Aussi, sans même la saluer lorsqu’elle apparue sur le seuil de sa porte, a-t-il vidé son sac : « Je viens de voir maman. J’aurais bien aimé te dire que nous avons longuement échangé sur mon fils et sur sa joie que je sois de retour à Brisbane, mais c’était une loque.» Doux euphémisme pour qualifier son expression hagarde et l’état du foyer. « J’avais prévenu pourtant. J’avais dit que je venais et pas seul.. J’ai précisé l’heure et la date. J’ai été clair. » s’est-il justifié, désappointé et à fleur de peau, bien plus qu’à l'habitude. Il en a soupiré son dépit avant de réclamer une autorisation. « Je peux entrer ? » Ne la dérange-t-il pas ? Est-il le bienvenu quand il est des sujets qui fâchent ? Des sujets sur lesquels il ne faut jamais débattre sur un palier.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyJeu 26 Nov 2020 - 20:00


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***

« Je viens de voir maman. J’aurais bien aimé te dire que nous avons longuement échangé sur mon fils et sur sa joie que je sois de retour à Brisbane, mais c’était une loque. » Elle aurait pu s’attendre à tout, Diana, en venant ouvrir la porte de son appartement alors que la sonnette avait retenti dans tout ce dernier. Elle s’attendait même toujours à ce que l’un de ses collègues débarque à l’improviste pour lui annoncer qu’ils sont en train de découvrir une nouvelle étoile et que la face des sciences s’apprête à être changée à tout jamais. Elle s’attendait même souvent à ce qu’une vieille connaissance débarque de l’autre bout de la planète pour venir lui rappeler des jours de gloire qu’elle avait eu sur le parquet, d’une chorégraphie qu’ils avaient ensemble pu partager, et de la jalousie de la personne sur son pallier pouvait ressentir envers les talents qu’elle possédait autre-fois. Parlant de danse, elle s’attendait toujours la plupart du temps à ce que ce soit Max, venu sans annoncer sa visite, désirant parler de son travail qu’il ne supportait plus et des opportunités qu’il manquait en relayant la danse à une seconde catégorie de vie - à savoir les loisirs. Dans aucun des scénarios qui lui étaient passés par la tête lorsqu’elle s’était levée des son bureau, en revanche, elle s’attendait à trouver son frère sur le pallier. La surprise se lisait plus que facilement sur les traits de son visage, alors qu'elle tentait d’attraper au vol les quelques paroles que venait déjà de prononcer Edward. « J’avais prévenu pourtant. J’avais dit que je venais et pas seul.. J’ai précisé l’heure et la date. J’ai été clair. » La jeune femme tentait de remettre toutes les pièces du puzzle en place pour comprendre ce dont son frère était en train de lui parler. Il s’était rendu chez leur mère - quelle idée déjà -, et le voilà qui était désormais décontenancé par ce qu’il avait trouvé au rendez-vous. Diana pourrait venir dire à haute voix qu’elle était réellement choquée d’entendre ça dans un sujet qui concernait Ellie, mais ce serait mentir et elle n’était pas bonne menteuse.

« Je peux entrer ? » Il était vrai que dans tout ça, les deux Rhodes se tenaient toujours d’un côté et de l’autre du palier de l’appartement de la jeune femme, sans avoir bougé d’un pouce. « Je t’en prie. » Elle était venue se décaler de quelques pas, permettant ainsi à Edward de pouvoir avoir désormais accès à son appartement. Ce dernier n’était pas des mieux rangés pour pouvoir accueillir quelqu’un de façon inopinée de la sorte, mais elle était sure que le jeune homme passerait outre les quelques livres qui s’étalaient de part et d’autre du salon - tous étant couverts de feuilles de recherche, comme l’était la table basse du salon. D’un coup de main rapide, Diana vint retirer ce qui trainait sur cette dernière et sur le canapé, afin qu’ils aient de quoi s’installer confortablement. « Tiens, assis toi. » Elle vint, pour illustrer ses mots, désigner le canapé du menton. « Je t’apporte un café, un verre de whisky ? T’es plutôt dans quel mood en ce moment ? » Elle avait un sourcil haussé sur son visage, la demoiselle, en attendant la réponse de son frère. Elle savait qu’à sa place, elle aurait surement eu envie de liquider les quelques bouteilles qu’elle pouvait trouver dans le bar de son salon - alors qu’elle n’y touchait trop rarement pour que ce soit mentionné. Voir sa mère n’était jamais une partie de plaisir, et c’était surement le fait que rien ne tourne rond dans cette affaire qui la rendait malheureusement dans le fond, là où elle aurait préféré ne pas s’en soucier du tout.

Après avoir fait un détour par la cuisine pour prendre leurs boissons - elle ne s’osait même pas à compter combien de cafés elle avait bu durant la journée -, Diana vint prendre place aux côtés de son frère sur le canapé. Et, après avoir pris une bonne inspiration comme pour se donner le courage de venir aborder la conversation qui, jusqu’à quelques minutes plus tôt venait charger le coeur de son frère, elle vint enfin prendre la parole pour autre chose que des civilités. « Déjà, pourquoi est-ce que tu voulais aller chez maman à la base ? » Elle n’avait jamais été tendre, la demoiselle, lorsqu’elle abordait des sujets qui venaient à être en rapport avec la matriarche de la famille. Que ce fusse lorsqu’elle était plus jeune ou désormais, la donne était la même. Lorsqu’elle avait Juliana en face d’elle, Diana tentait de faire quelques efforts pour paraître moins sèche et mois sans coeur pour tout sujet concernant Ellie Rhodes. Avec Edward, c’était différent. L’avis de ce dernier concernant leur mère état différent de celui de leur ainée. Avec lui, Diana pouvait aborder des sujets qu’elle n’osait mentionner à Juliana. Ils ne partageaient pas le même avis, mais au moins ils se trouvaient à pouvoir discuter de leurs points de vue divergents. La raison de la présence de son frère ici devait résider dans cette motivation. « Ensuite… » Elle vint boire une gorgée de café. « … comment tu peux être encore étonné, Edward ? Elle est pas capable de se rappeler quand elle doit se lever et quand elle doit aller se coucher, à passer ses journées dans le canapé du salon. Elle allait pas se rappeler du rendez-vous que tu lui avais donné… » Elle affichait tout de même un petit sourire désolé, une petite moue presque compréhensive, car elle entendait la peine et la déception dans les paroles de son frère. Elle avait tiré un trait depuis longtemps sur bien des points, là où sa fratrie continuait de se bercer d’illusions.


Dernière édition par Diana Rhodes le Lun 7 Déc 2020 - 16:13, édité 2 fois
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyJeu 3 Déc 2020 - 10:36


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Edward Rhodes & @Diana Rhodes (EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE 873483867

Il aurait pu jeter autour de lui des regards distraits pour apprivoiser les lieux comme s’il les foulait pour la première fois, comme s’il était impératif de repérer si Diana avait changé les couleurs, remplacé une vieille horloge pour une plus neuve ou décoré son mur de photos la représentant au bras d’un homme. Il aurait pu également détourner cette conversation, but premier de sa visite, parce qu’à présent qu’il a envahi les lieux et investi le canapé, un poids trop lourd pèse sur son cœur. C’est le fardeau du doute et de l’appréhension. Veut-il vraiment se heurter au jugement de sa sœur ? Est-il prêt à s’entendre dire que les sacrifices de Jules furent vains ? Qu’Ellie Rhodes n’a fait preuve d’aucune volonté à émerger de sa dépression  ? Qu’au contraire, elle s’y est enlisée à cause du chagrin ? Sera-t-il l’argument qu’évoquera la scientifique pour expliquer cette absence de progrès ? S’en contentera-t-il ? Acceptera-t-il ce manque de résilience ? Espère-t-il à l’inverse que le discours qu’il se répète pour ne pas culpabiliser d’être parti soit confirmé par sa cadette ? En glissant l’adresse à l’oreille attentive du taximan, il était persuadé d’être venu accoucher de ses inquiétudes, chercher des réponses et, par la suite des solutions pour endiguer le flot des maux qui se répercutera sur l’ensemble de la famille. Il était convaincu d’être prêt. Maintenant qu’il est sur place, à présent qu’il étale sa frustration sur la table entre Di et lui, il n’est plus que questions et crainte. Il est mangé par la peur de se disputer avec elle pour cause de divergence d’opinions ou de condescendance. “Tu l’as bien cherché” ou “quand on veut un vélo, on pédale”, ce sont des assertions vexantes en fonction du ton employé. Quel sera le sien ? L’accusera-t-il d’avoir renoncé à sa légitimité en fermant la porte de leur maison derrière lui ? Soupirant son saoul, son regard accroché à la silhouette qui lui sert ce café agrémenté d’une larme de whisky - c’est si rare pour Ed que ça mérite d’être souligné - il se demande sincèrement par quel angle elle tranchera dans le vif.

A priori, elle opte pour l’interrogatoire et ça lui va au médecin. C’est preuve d’intelligence relationnelle de la part de Diana. « Pour qu’elle passe du temps avec Alex ? C’est sa grand-mère. Il a le droit de la connaître et Marsh a dit que.. je pouvais pas le priver de ça… la priver de ça. » De côtoyer l’ensemble de sa belle-famille sans qu'il ne mette le “hola” puisqu’elle a quitté ses proches au profit de ses rêves, ceux qui sont à mener ici, à Brisbane. « Et, je me suis dis que si je prévenais, ça lui ferait peut-être une bonne raison de faire les choses bien. » C’est terrible de réaliser aussi brutalement que, si elle n’a pas tort, son épouse, elle n’est pas assez instruite sur son enfance pour qu'il se laisse influencer. Pourtant, elle a réussi là où d’autres ont échoué des années auparavant et Dieu qu’il se sent bête, le gosse tapi en lui. Il se sent idiot de lui avoir permis de piquer son orgueil en le traduisant devant sa justice, la sienne seulement, celle dont le réquisitoire était teinté de reproches. « Elle insinue que j’en fais un sale petit secret et peut-être qu’elle a raison… peut-être que c’est ce que je fais parce que je ne supporte pas d’être impuissant... » Sans doute. Sauf que ces cachotteries ne sont pas nées de rien. Il ne s’agit pas d’un caprice de gosse qui rejetterait sa mère parce qu’elle est trop intrusive, qu’elle le couve d’un amour humiliant aux yeux de l’homme qu’il est devenu ou qu’il serait perpétuellement en désaccord, ces deux parents. Pour être honnête, il aurait préféré… ça résonnerait moins à ses oreilles comme une fatalité que le discours tenu par son hôte. Elle a raison, Di. La scène était prévisible. Dès lors, il se défend : « Et, je ne suis pas étonné. Je suis déçu. Je suis triste qu’elle n’ait fait aucun effort, pas pour moi, mais pour lui.» Dévoré par le désappointement, il admet sa faiblesse et la honte se mêle à sa bêtise. « Comment ça se fait qu’elle est toujours chez elle ? Seule ? Comment on peut laisser faire ça sans réagir ? » L’utilisation du pronom n’est pas anodin : c’est signe de délicatesse. Lui, il était loin. Il est resté volontairement à l’écart de ce souci familial parce qu’il était aussi douloureux qu’une épine dans son talon. Lui, il a fui par instinct de préservation, considérant sa parente comme une pomme pourrie, une qui menacerait de gâter les bons fruits du panier. « Tu sais ce qui risque d’arriver un jour ou l’autre, pas vrai ? » s’est-il enquis, récupérant la tasse chaude dans l’espoir qu’elle réchauffe autant son coeur de fils que ses mains gelées par le choc. « C’est Jules qui s’y oppose ou tu as simplement jamais proposé ?» Di, est-elle responsable pour autant ? Non ! Ce n’est pas ce qu’il prétend. Ce n’est pas non plus ce qu’il pense de la situation. Tout ce qu’il souhaite, c’est qu’elle l’appuie le moment venu dans ce qui semble être la plus sage des mesures à prendre sous peu, le plus vite possible. « Parce que je vais le faire. Je vais le lui dire et j’ai besoin de savoir à quel mur je vais me heurter. » Sera-t-il en carton pape ? En brique rouge ? En béton armé ? « J’ai besoin de tout savoir, tout ce que je ne sais pas, pour trouver une bonne raison de la protéger d’elle-même. » a-t-il conclu, la peur au ventre, un rien d’espoir le galvanisant malgré tout.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyLun 7 Déc 2020 - 22:21


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La question pouvait paraitre étrange, elle pouvait même paraitre détonnante pour toute autre personne écoutant d’une oreille indiscrète cette conversation. Quelle fille pouvait-elle bien être, à demander à son frère la justification de sa présence chez leur mère ? Cela devait souvent être la question que se posait Juliana, en regardant sa soeur. C’était celle que Diana n’arrivait guère à se poser, en revanche, même lorsqu’elle était confrontée à son ainée. Pour elle, toute la légitimité du monde se trouvait dans l’idée de demander à son frère la raison de son déplacement jusqu’au domicile familiale, là où elle était persuadée qu’il n’aurait pu trouver ce dont il espérait tant pourtant. « Pour qu’elle passe du temps avec Alex ? C’est sa grand-mère. Il a le droit de la connaître et Marsh a dit que.. je pouvais pas le priver de ça… la priver de ça. » Elle vint faire une petite moue, hochant quelque peu la tête. Elle pouvait concevoir cette idée là, que son neveu puisse connaître la femme qui ne le regardait pourtant pas grandir. C’était louable de la part d’Edward de persister dans cette voix, quand bien même Ellie n’en avait que faire des efforts de son fils aîné. « Et, je me suis dis que si je prévenais, ça lui ferait peut-être une bonne raison de faire les choses bien. » Il avait espéré, et ses espoirs avaient été vains. Sur ce point là, Diana le comprenait mieux que personne. Cela faisait maintenant vingt ans que ses espoirs étaient inatteignables, hors de portée - elle avait du se faire une raison à mesure que le temps passait. « Ca lui donnait une bonne raison, Ed. Elle en a juste pas profité. »

« Elle insinue que j’en fais un sale petit secret et peut-être qu’elle a raison… peut-être que c’est ce que je fais parce que je ne supporte pas d’être impuissant… » Là, pendant un instant, le regard de Diana vint s’écarter du visage de son frère. Il ne pouvait pas s’en vouloir, Edward, de tenter d’en faire un secret à ne pas découvrir. Il agissait au mieux avec les éléments qui lui étaient apportés - et ces deniers étaient bien minces, en venant à presque être réduits à néant au fil des années. « Il n’y a pas de mal, à venir en faire un secret, tu sais. » Elle vint hausser les épaules, relevant son regard vers son frère. « Jules me dit que je fais la même - elle me le reproche, même. Mais c’est une façon de voir les choses, comme elle voit elle maman comme une épave à sauver. On préfère juste… ignorer. » Ses mots étaient peut-être durs, mais il reflétait la vérité - ou, à défaut d’être celle de tout le monde, sa vérité à elle. « Et, je ne suis pas étonné. Je suis déçu. Je suis triste qu’elle n’ait fait aucun effort, pas pour moi, mais pour lui. » Diana pouvait comprendre, ou tout du moins essayer. Alex n’avait pas demandé à avoir une grand-mère aux abonnés absents, en plus de ne pas avoir de grand-père du tout - le coeur de Diana vint se serrer un brin à cette pensée. Elle était aussi déçue que leur mère puisse encore rendre Edward dans cet état, même après tant d’années. « Comment ça se fait qu’elle est toujours chez elle ? Seule ? Comment on peut laisser faire ça sans réagir ? » La demoiselle vint tiquer quelque peu sur les derniers mots employés par son frère. Il avait surement beaucoup de rancoeur et de colère en lui, de déception aussi. Mais il ne pouvait pas se permettre de venir employer de telles tournures de phrases en s’attendant à ce que Diana reste de marbre. « Comment on peut laisser faire ça sans réagir ? » Parce-qu’elle savait que c’était son cas, qu’elle laissait juste la situation telle quelle sans jamais y prête un coup d’oeil réellement intéressé. Elle ne le cachait pas, et elle ne chercherait jamais à le faire. Cependant - et cela devait faire bien du temps qu’elle n’était pas venue défendre ce point de vue là -, Jules ne restait, elle, pas sans rien faire. « Jules tente tous les jours, tu sais. Elle s’acharne même. Pour rien, j’en suis persuadée, mais elle ne reste pas là sans réagir. »

Il vint récupérer sa tasse de café et elle vint poser à son tour la sienne sur la table basse. Jules s’acharnait pour rien mais refusait d’entendre cette version là de l’histoire. Pourtant, il n’y avait rien aux yeux de Diana qui pourrait faire avancer la situation. « Tu sais ce qui risque d’arriver un jour ou l’autre, pas vrai ? » Il n’y avait rien aux yeux de Diana d’entendable pour Juliana. Oh, il n’avait pas besoin de venir ajouter la moindre précision à cette mention, Edward. Elle savait très bien de quoi il parlait et aurait pu le deviner rien qu’en plongeant son regard dans celui de son frère. « C’est Jules qui s’y oppose ou tu as simplement jamais proposé ? » Son regard à elle vint dévier un instant, pensant ses lèvres en une ligne fine. « Je lui ai jamais proposé. » Et elle se sentait presque lâche d’avouer ça à haute voix. Elle y avait pensé, plus d’une fois, mais savait pertinemment ce qui en découlerait à la suite. Elle savait par cour d’avance les mots que Jules lui sortirait et les regards qui iraient de paires avec. « Jules l’accepterait jamais, Ed, tu sais. Elle est pas prête à ce qu’on lui soumette l’idée. » Et elle s’en voulait d’avance, car elle savait parfaitement qu’ils allaient, un jour ou l’autre, devoir en arriver là. Ellie n’était plus capable en rien de vivre dans cet état - c’était un fait. Juliana tentait de faire au mieux là où ses autres frères et soeurs avaient baissé depuis longtemps pour certains les bras. Elle était le pilier même de cette fratrie depuis bien trop d’années maintenant, et elle avait autant besoin d’un coup de main que leur mère. Ses efforts seuls ne suffisaient plus.

« Parce que je vais le faire. Je vais le lui dire et j’ai besoin de savoir à quel mur je vais me heurter. » « Je sais que tu vas lui dire. » « J’ai besoin de tout savoir, tout ce que je ne sais pas, pour trouver une bonne raison de la protéger d’elle-même. » « Tu ne penses pas en avoir vu une assez bonne, de raison, aujourd’hui ? » Ses doigts se nouaient et se dénouaient, alors qu’elle osait de nouveau relever son regard pour le plonger dans celui de son frère. Les conversations autour de leur mère n’étaient jamais joyeuses, mais Diana pouvait annoncer sans l’ombre d’un doute que celle-ci était la pire de toutes. Avec Edward, elle n’avait pas à se cacher ou à se retenir autant que lorsque c’était Jules en face d’elle. Il comprenait des choses que leur ainée peinait grandement à imaginer. Elle était bercée d’illusions, ils étaient lucides depuis bien plus longtemps qu’elle. « Juliana va t’en vouloir, quand tu iras lui dire. Je sais, car à beaucoup plus petites doses, elle m’en veut de simplement manquer un rendez-vous chez le médecin ou de ne pas récupérer le courrier les jours où elle ne peut pas passer. » Elle déglutissait difficilement, et pour la première fois depuis bien trop longtemps, elle se sentait mal pour sa soeur. Elle qui avait toujours eu un coeur de pierre dans cette situation se retrouvait dans un état qui n’était pas habituellement sien. « Elle refusera de l’entendre, parce-que pour elle, maman peut être sauvée à coups de sourires et de cookies au caramel. » Un léger soupire railleur s’échappa d’entre ses lèvres, alors qu’elle venait secouer la tête. « Dans cette situation, je suis d’accord avec toi, Ed. Mais je sais aussi qu’elle ne nous laissera jamais avoir le dernier mot sur cette décision. » Parce-que Juliana avait toujours gardé la main sur tout ce qui concernait leur mère, autant parce-que les autres n’en avaient que peu de choses à faire que parce-qu’elle ne savait plus comment relâcher sa prise. Elle avait été tellement l’exemple à suivre et la stature dont ils avaient tous besoin qu’elle ne connaissait aucun autre rôle à jouer au sein de la famille.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptySam 12 Déc 2020 - 19:34


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Edward Rhodes & @Diana Rhodes (EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE 873483867

“Et, c’est tout ?” fut-il tenté de rétorquer à sa sœur. A défaut, il la dévisage d’un regard inquisiteur. Il cherche une émotion autre que la résignation. Comment pourrait-elle l’aider s’il est le seul émoi billant au fond de ses yeux clairs. Elle a abandonné à force de désillusion et il comprend. Il comprend que, comme lui aujourd’hui, elle s’est interrogée. Comme lui, elle s’est demandé pourquoi toutes raisons de se lever ou de gérer ne suffisent pas à Ellie Rhodes. Comme lui, elle en a servi pléthore sur un plateau d’argent qu’elle avait préparé soigneusement, le décorant d’un joli vase dans lequel fanait une rose. Dans une assiette, elle avait certainement disposé un met supposé ravir les papilles de la fierté des mères entières. Comme lui, après une déception, elle a peut -e^^re cherché du réconfort auprès des siens. Nul doute qu’elle s’est heurtée de plein fouet au mur d’obstination de Juliana puisqu’il n’était pas là. Il a fui, Ed. Il a fui les souvenirs de son enfance. Il les a enfouis dans un tiroir après les avoir encaissés tel un pleutre. Dès lors, tandis qu’il réalise que sa fuite se résume en un mot, il s’en veut d’avoir abandonné Di. Il se sent coupable au point qu’un vent de désolation et de gratitude le pousse au-devant des excuses. « Je suis désolé. Vraiment et je te remercie aussi. » a-t-il confessé sans explication. Il se moque que cet aveu soit sibyllin ou qu’il tombe comme un cheveu au milieu d’un bol de soupe. Il a ressenti le besoin d’être honnête avant de s'épancher plus allant sur son affliction. Evidemment, cet élan de sincérité est insolent, voire déplacé. Ce n’est pas le moment de discuter de leur blessure respective. L’arme du crime et le mobile sont connus de tous. Il est trop tard désormais, trop tard pour empoigner à pleines paumes le rôle qu’il a refusé il y a des années. D’aucuns ne peuvent remonter le temps pour réécrire l’histoire. Que leur apporterait de rembobiner le film si ce n’est de l’amertume ? Aussi, a-t-il repris le cours de cette conversation, comme s’il n’avait jamais ouvert de parenthèses. Il a confié les jugements de Marsh quant à son comportement vis-à-vis du pied branlant de la chaise familiale et Dieu qu’il fut soulagé de s’entendre dire que ce réflexe de la ranger dans un placard n’est pas un mal en soi. Elle partage avec moi ce phénomène et elle m’a rappelé ô combien c’est agréable de se sentir compris. Est-ce néanmoins un argument pour ne pas changer la donne ? Qu’est-il venu chercher auprès de sa scientifique de soeur ? Un avis ? Une approbation ? Un gant de toilettes qui lavera sa conscience ? « C’est quoi le mieux ? Perdre son temps. » Au même titre que Jules qui persiste à croire qu’elle pourrait sauver leur mère. « Faire semblant que ça n’existe pas ? Est-ce que ce n’est pas insultant ? » Cette femme les a mis au monde : ne mérite-t-elle pas plus d’égard ? Plus de respect que celui qui n’existe pas dans l’indifférence ? « Je n’en sais rien et je suis perdu.» admet-il néanmoins, conscient que ses convictions concernent la déception et la nécessité d’agir.

Bien sûr, il a une idée précise de la manière dont il pourrait s’y prendre. Il est médecin. D’après lui, guérir une maladie nécessite d’être encadré par des professionnels, mais comment planter cette graine dans la tête non pas du membre de sa famille qui boit avec lui un café, mais du plus récalcitrant de tous.   « Non ! Je ne te parle pas de ce qu’elle fait là, tous les jours et qui sert à que dalle. » s’est-il emporté en saisissant la main de sa soeur. Il l’a serrée trop fort, peut-être un rien d’ailleurs, mais n’est-ce pas important ? N’est-ce pas un sujet qui nécessite qu’il soit franc ? Sa cadette n’est-elle pas en droit d’exiger qu’il y mette davantage de forme. « C’est ça que je veux dire. Je ne te parle pas de toi ou de moi qui avons décidé de ne pas lui consacrer notre vie. C’est dans l’ordre des choses. On en avait une à mener. Non ? » La question sous-entend qu’il a besoin qu’elle l’aide à s’en persuader. Le contraire l’obsède bien trop souvent. « Et je suppose que si tu n’as rien proposé, c’est parce que tu sais comment elle va réagir. Vrai ?» Cette fois, il ne doute pas. Il se jetterait au feu sans crainte et, par là, il faut entendre qu’il n’enfilera pas de paire de gants dès lors qu’il croisera l’aînée. Il ne l’a que trop évité leur tête à tête depuis son retour. « Et, je ne te parle pas de ce genre de raisons-là, je te parle d’une raison qui me permettrait de l’imposer à Jules, de le faire sans son consentement, quitte à ce qu’on se dispute elle et moi. Je...voudrais la contourner.» A-t-il honte ? Pas le moins du monde. S’il a l’air si contrit en observant son café, c’est qu’il s’apprête à poser une interrogation des plus inconvenantes. « Est-ce qu’elle a déjà essayé de… de faire ce qu’elle fait tous les jours, mais de façon plus évidente ? Une façon qu’on aurait pu essayé de cacher ? Parce que ça aggraverait les choses.» a-t-il ajouté, mal à l’aise parce qu’il se rend bien compte de son audace. « S’il faut, je lui préparerai des cookies au caramel pour me faire pardonner, mais je dois faire diversion. » Que dire de plus ? Ses intentions sont claires.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyJeu 31 Déc 2020 - 12:18


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S’ils avaient déjà de leur côté l’avantage d’être proches en âge, Edward et Diana l’étaient également en pensées et son premier réflexe fut de venir rassurer son frère quand au point de vue qu’il avait décidé d’adopter. « Je suis désolé. Vraiment et je te remercie aussi. » Diana se contenta de venir hausser les épaules. Elle savait ce que c’était, de prétexter ne plus avoir sa mère dans le décor et dans les pattes pour pouvoir mener une existence bien plus paisible. Elle ne s’en voulait pas, en temps normal, d’agir de la sorte - ce n’était que face à Juliana qu’elle venait parfois à en douter un brin; leur soeur avait cette foi infaillible en leur mère, et en l’idée qu’elle leur reviendrait entière un jour, ce qui avait autant le don de faire culpabiliser Diana que de lui filer le doute lorsqu’elle restait trop longtemps aux côtés de Jules. « C’est quoi le mieux ? Perdre son temps. Faire semblant que ça n’existe pas ? Est-ce que ce n’est pas insultant ? Je n’en sais rien et je suis perdu. » Elle eut un léger soupire. « Le mieux est surtout de faire ce qui te semble le plus juste. » Elle ne vint pas ajouter de précisions ou de détails, préférant laisser son frère faire ses propres chemins mentaux plutôt que de lui imposer les siens. Elle avait toujours agi en sorte que ses actions aient des répercutions positives sur sa vie à elle. Jules disait qu’elle était un brin égoïste d’agir toujours de la sorte; Diana  ne voulait simplement pas se ruiner la vie et le mental pour une femme qui n’en avait pas fait le tiers durant les vingt dernières années. Ellie n’était effondrée en même temps que leur père, et elle avait préféré laisser ses progénitures dans la gueule du loup qu’était la vie plutôt que de leur tendre la main. La rancoeur était un vilain défaut, qu’importe le déguisement qu’il prenait.

Et elle pourrait entendre tous les sujets sur lesquels il aurait besoin de s’exprimer aujourd’hui, Edward. En revanche, Diana ne le laisserait jamais dire qu’ils avaient tous abandonné l’idée que leur mère leur revienne un jour. Juliana, de son côté, essayait encore et encore de façon obstinée, et il ne pouvait pas faire une croix sur cette partie là. Ca ne les aidait pas car leur grande soeur se berçait d’illusions, encore plus de jours en jours, mais c’était un fait qu’aucun des deux ne se devait d’ignorer. « Non ! Je ne te parle pas de ce qu’elle fait là, tous les jours et qui sert à que dalle. » Edward vint serrer de ses doigts la main de Diana, et cette dernière ne put s’empêcher d’exprimer une légère grimace. Elle ne vint cependant faire aucun commentaire, l’important de leur discussion ne résidant pas ici. L’important était dans l’intensité se trouvant dans les paroles d’Edward, dans le ressenti qui venait le traverser de part en part - elle pouvait le lire dans ses yeux. « C’est ça que je veux dire. Je ne te parle pas de toi ou de moi qui avons décidé de ne pas lui consacrer notre vie. C’est dans l’ordre des choses. On en avait une à mener. Non ? » Un instant, un seul, ses lèvres se pincèrent en une ligne fine, démontrant ainsi toute la résignation qu’elle mettait dans cette phrase qui lui semblait être des plus adaptée pour leur comportement commun. « Je suis d’accord avec toi, sur ce point là, Ed. » « Et je suppose que si tu n’as rien proposé, c’est parce que tu sais comment elle va réagir. Vrai ? » Ce fut un soupir qui vint répondre en premier temps aux paroles de son frère. « Bien sur que je sais comment elle va réagir. Tu le sais très bien aussi, et tu sais surtout comment ça peut avoir des répercutions par la suite sur tout le monde… » Ils réglaient leur différent entre elle et lui, présentement, parlant de Juliana comme si elle était avec eux et pourtant incapable de s’exprimer, omettant complètement surtout d’inclure Mary et Melchior qui pourtant subissaient encore ce manque de présence maternelle plus que personne. La décision qu’ils arriveraient à prendre à deux aujourd’hui allait impacter bien plus que leur vie à eux - mais celle de toute la famille.

« Et, je ne te parle pas de ce genre de raisons-là, je te parle d’une raison qui me permettrait de l’imposer à Jules, de le faire sans son consentement, quitte à ce qu’on se dispute elle et moi. Je...voudrais la contourner. » Les yeux de Diana vinrent se plisser quelque peu, les sourcils se fronçant par la même occasion. Edward était en train de mettre le doigt sur un quelque-chose qu’elle n’avait pas oser penser - elle n’en était jamais arrivé jusque là. « Tu voudrais contourner la décision de Juliana ? » Elle préférait poser par deux fois la question pour être sûre du terrain sur laquelle elle était en train de s’engager. Pas qu’elle ne comprenait pas où la menait son frère, elle voulait seulement y aller en connaissance de cause. « Est-ce qu’elle a déjà essayé de… de faire ce qu’elle fait tous les jours, mais de façon plus évidente ? Une façon qu’on aurait pu essayé de cacher ? Parce que ça aggraverait les choses. S’il faut, je lui préparerai des cookies au caramel pour me faire pardonner, mais je dois faire diversion. » Pendant un instant, un long instant, Diana ne sut que trop quoi répondre à Edward. Elle s’osa à un, voire deux soupires plus appuyés que les autres, alors que ses yeux ne pouvaient s’empêcher de venir papillonner à droite et gauche dans son salon. Il venait mettre des mots sur des idées qu’elle avait surement eu honte d’avoir à un moment donné dans sa vie, et l’écouter lui faisait autant de mal que de bien. Elle était on ne pouvait plus d’accord avec l’idée que leur mère avait besoin d’une vraie aide et pas simplement l’aide d’une fille dévouée, et que pour arriver à ce point là c’était justement cette même enfant là qu’il fallait écarter de l’équation. Juliana ne serait qu’un frein dans cette affaire, Diana n’avait pas besoin d’être convaincue sur ce point là. Mais les conséquences d’une telle décision viendraient forcément avoir de fortes répercutions et elle ne savait pas si elle avait envie d’être actrice de ces dernières, en revanche, elle qui avait passé les dix dernières années à fuir loin du foyer familiale afin de ne pas s’y mélanger de trop. « Tu comprends sur quel chemin tu t’engages vis-à-vis de Jules avec une telle décision, Edward ? » Ses prunelles vinrent accrocher de nouveau celles de son frère, alors que pour la première fois en trop longtemps, son coeur pinçait un peu pour la situation de sa soeur. « C’est plus que des cookies au caramel qui va falloir lui offrir pour qu’elle ose penser te pardonner un jour, là. Elle n’acceptera jamais l’idée qu’on ait agi dans son dos. » Parce-que d’un discours prononcé au singulier et que pour lui l’instant d’avant lorsqu’Edward parlait, Diana vint utiliser l’emploi du on, signifiant qu’elle se rallait de façon officielle à la cause de son frère. « Je veux que tu sois sûr de toi avant qu’on parle du comportement de maman plus en détails. Dans l’histoire, c’est pas elle qui va avoir le plus de pots cassés à ramasser. » Elle n’avait jamais su le faire auparavant, elle ne commencerait pas maintenant à le faire, cette matriarche qui n’en avait jamais été une aux yeux de sa seconde fille.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyVen 15 Jan 2021 - 17:02


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Edward Rhodes & @Diana Rhodes (EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE 873483867

Être juste ! Un instant, l’assertion le laisse songeur. Il pense “justice” évidemment et le nom commun, pourtant lourd de valeurs, résonne en lui étrangement. Il vibre et tinte à la même fréquence que l’”égoïsme” tandis qu’il se demande dans quelle mesure ces notions sont objectives. Ne dépendent-elles pas de la paire de lunettes que l’on porte ? Du prisme par lequel on observe une situation ? Un acte ? un fait ? La preuve se tient là, sous ses yeux, matérialisée par les yeux bleus profonds de Diana tandis que son frère invite Jules à cette conversation. Au départ, il était question de s’entretenir des frasques d’Ellie Rhodes. Sur l’heure, il convient d’évaluer quelles sont les options à disposition pour éviter un drame à sa ribambelle de mômes, pour que celle-ci n’espère plus une guérison, mais cède à la raison d’offrir à leur mère un pis-aller comme l’enfermement en hôpital psychiatrique. Existe-t-il une autre solution ? Ed jurerait que non. Il le regrette, mais sa récente expérience, celle qui l’a conduit devant la porte de chez Diana, ne laisse planer aucun doute sur l’urgence. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard et, si le médecin est persuadé qu’il pourrait traîner la malade vers un centre sans qu’elle ne proteste - elle serait trop shootée aux antidépresseurs pour réaliser le sort qui lui serait réservé - jamais Juliana ne l’autorisera. Elle se battra bec et ongles pour empêcher ce qu’elle vivra certainement comme une trahison. Son cadet est persuadé qu’elle lui reprochera d’outrepasser ses droits étant donné qu’il est parti, qu’il les a tous et toutes abandonnées sans regarder derrière lui. A-t-elle déjà accusé Di des mêmes audaces ? Au contraire, la scientifique a-t-elle choisi de camper à cette place de fille qui, malgré les liens du sang, n’a pas son mot à dire sous prétexte que la plus âgée ne l’écoute pas ? Et pour cause, elle refuse de voir la vérité en face et, sans vouloir jouer aux psychologues de comptoir, Edward se demande sincèrement si son inaction est la conséquence de cette peur de l’abandon, cette peur consécutive à la mort de leur père. Craint-elle simplement d’avoir mal, Jules ? Redoute-t-elle d’avoir essuyé les traces de craie laissées par la souffrance sur l’ardoise de son enfance volée ? De son insouciance sacrifiée sur l’autel du veuvage ? Une chose est sûre toutefois. Elle ne peut assommer les deux faces d’une même pièce dans cet appartement. Ils sont d’accord et la plèbe raisonnable leur donnerait raison : ils avaient le droit de vivre leur vie, le même dont jouissait Jules elle-aussi, celui sur lequel elle a craché. Elle l’a justifié par la fatalité, mais en sont-ils responsables, les plus jeunes ? Et, revenant à la justice, est-ce que c’est équitable de faire peser sur tout un chacun cette responsabilité-là ? « Je ne sais pas ce qui l’est. Me demander ça, c’est presque me mettre devant un ultimatum, Di.» Se disputer avec la marraine de son fils et priver ce dernier d’un repère inégalable de valeurs et de bonté ou se taire…. synonyme de laisser faire. Or, il n’en peut plus de regarder le train s’en aller depuis le quai de gare. Il n’en peut plus de se demander quand la main de Dieu poussera Ellie à l’intérieur du wagon. « Si par tout le monde tu entends Mary et Melchior, ils s’en sortiront. Ils nous remercieront. Tu sais pourquoi ? Parce qu’on va leur éviter de se retrouver dans la même situation que nous. Dis-moi, Di, c’est quand la dernière fois que tu as présenté un de tes petits copains à maman ? Ou, quand est-ce que tu t’es pourquoi pas pour finalement renoncer ? » Dans les films, les histoires d’amour capotent pour ce genre de raisons : l’autre se sent floué d’être caché. Il croit l’autre peu investi, le croit honteux de ce qu’il partage et pour atténuer l’angoisse, Edward, face à cette même situation, n’eut d’autres options que celle de la vérité qui fait honte. « Ils méritent qu’on leur évite ce genre de merde. Alors, je sais pas si je vais la contourner, mais ce que je sais, c’est que je vais prendre la température et que si ça tourne pas comme je veux, alors oui, je le ferai… pour elle aussi autant que pour moi.» Peut-être même pour Diana, a-t-il songé tandis qu’il affirme sa position. « Et je sais à quoi je m’expose. Je l’ai bien compris. Je ne te demande même pas de te mouiller. » Bien que, s’il était franc, complètement, il ajouterait certainement que son aide serait la bienvenue. Or, n’exprime-t-elle pas, à mots cachés, qu’elle lui servira de soutien en cas de pépin ? « Je suis prêt à ramasser tout ce que je casserai. Peut-être même à me casser moi-même si c’est nécessaire. Mais je peux plus laisser ça comme ça. Alors, je veux tout savoir. Je suis prêt à entendre ce que tu as à me dire concernant maman. » a-t-il conclu, se souvenant qu’il traîne sur la table basse une tasse de café qui refroidit. Il en a bu une gorgée. Il n’a plus rien de bon à présent. Son goût amer, comme les souvenirs de leur enfance et l’avenir qui les attend : survivra-t-elle, la fratrie ?
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyDim 14 Mar 2021 - 22:31


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« Je ne sais pas ce qui l’est. Me demander ça, c’est presque me mettre devant un ultimatum, Di. » Elle vint pincer, un instant, ses lèvres en une ligne fine, n’ajoutant mot pour le moment. « Si par tout le monde tu entends Mary et Melchior, ils s’en sortiront. Ils nous remercieront. Tu sais pourquoi ? Parce qu’on va leur éviter de se retrouver dans la même situation que nous. Dis-moi, Di, c’est quand la dernière fois que tu as présenté un de tes petits copains à maman ? Ou, quand est-ce que tu t’es pourquoi pas pour finalement renoncer ? » A ces mots là, elle ne put s’empêcher de venir lever un brin les yeux au ciel. Il n’avait pas tout à fait tord dans ses paroles, Edward - une grande partie était même on ne pouvait plus vraie. Mais ce n’était pas pour cette raison là que la jeune femme en venait pas présenter ses partenaires à sa mère; tout simplement, elle n’attendait pas après son approbation pour avancer dans la vie, et ce depuis des années désormais. « Les hommes partageant ma vie ne regardent pas maman, tu devrais t’en douter. » Au delà du fait que leur mère était autant absente que possible de la vie de la jeune femme depuis des années, elle était surtout convaincue que le style de vie qu’elle avait décidé de mener ne lui aurait guère plu. « Et forcément que je m’inquiète pour Mary et Melchior. Ce sont eux qui ont réellement quelque-chose à perdre, dans cette histoire… » Dans ses idées, elle mettait Jules de côté car cette dernière, selon elle, percevrait dans une situation dont elle connaissait parfaitement l’issue. « Ils méritent qu’on leur évite ce genre de merde. » « Je sais bien, Edward, je sais bien… » « Alors, je sais pas si je vais la contourner, mais ce que je sais, c’est que je vais prendre la température et que si ça tourne pas comme je veux, alors oui, je le ferai… pour elle aussi autant que pour moi. » Malgré elle, un petit soupire vint se glisser entre ses lèvres décidément pincées. « Et je sais à quoi je m’expose. Je l’ai bien compris. Je ne te demande même pas de te mouiller. »

Aux derniers mots de son frère, Diana vint relever son regard dans le sien. Peut-être que ce n’était pas évidemment à ses yeux, pour lui, mais il était hors de question qu’elle reste sur le banc de touche pour cette phase là du jeu. « Je suis prêt à ramasser tout ce que je casserai. Peut-être même à me casser moi-même si c’est nécessaire. Mais je peux plus laisser ça comme ça. Alors, je veux tout savoir. Je suis prêt à entendre ce que tu as à me dire concernant maman. » Si elle avait été passive quant au comportement de leur mère jusque maintenant, en voyant cette détermination dans le regard de l’ainé des garçons Rhodes, elle ne pouvait plus rester de marbre. Elle ne pouvait se permettre de le laisser aller seul au combat. Alors, inspirant longuement une dernière fois avant de prendre la parole, son regard ne vint par la suite en rien lâcher celui de l’un des piliers de sa vie. « Il est hors de question que tu entames ces démarches seul, Edward. Tu peux compter sur moi - pour de vrai. Je sais que pour Juliana, je n’ai pas été présente parce-que ce qu’elle voit n’est pas ce que moi je vois. Je sais aussi que ça va être différent avec toi. » Elle se laissa un silence, un instant, pour rassembler ses pensées et ses idées. « Je ne sais pas si je vais être la mieux placée pour te donner des détails, je passe tellement peu de temps auprès de maman que je dois louper pas mal de choses… Mais je sais que si Jules n’était pas là presque quotidiennement à ses côtés, maman ne saurait pas s’occuper d’elle correctement. Je ne suis même pas sure qu’elle s’alimente lorsque personne ne passe la voir… » Elle eut un instant d’hésitation avant de venir corriger ses dernières paroles. « Je sais que Melchior est toujours à la maison, mais je sais aussi que ce n’est pas pareil… » Furent-ils nombreux les jours où, dans ce qui semblait être une autre époque, tous les enfants Rhodes étaient présents sous le même toit et pourtant Ellie n’en avait que faire - n’y prêtait pas la moindre attention. « Si Juliana n’était pas présente, cela ferait longtemps qu’elle aurait rejoint papa d’une manière ou d’une autre, je pense. » Les mots étaient durs à prononcer, même pour Diana, mais ils représentaient quelque-chose en laquelle elle croyait. Leur mère serait incapable de se responsabilité de nouveau et de mener un semblant de vie - de celle qui lui permettrait de survivre, en tous cas.

Alors finalement, après avoir tenté de mettre des mots sur les maux clairement présents chez leur mère et ce sans avoir lâché le regard de son frère, les prunelles de la jeune femme vinrent s’y déloger. Elle savait très bien ce qui s’en suivrait, de cette conversation, et déjà elle sentait son coeur se fendre à imaginer la réaction de Juliana. Ca avait toujours été l’élément qui rendait, à ses yeux, la situation d’autant plus compliquée. Ellie avait beau être celle qui l’avait mise au monde, elle ne portait pas l’affection attendue envers cette dernière - mais celle qu’elle éprouvait pour sa fratrie était réelle, tangible; à tel point qu’au nom de cette dernière, elle n’avait que trop souvent fait l’autruche sur bien des points.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyVen 19 Mar 2021 - 18:40


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Mon argument manque de finesse. Les décisions de Diana concernant ses relations amoureuses ne me regardent. Certes, nous sommes les membres d’un même corps familial et notre complicité n’est plus à prouver. Toutefois, j’ai toujours veillé à ne jamais être ce frère dépeint dans les nanars, celui qui surprotège et qui surveille les faits et gestes de ses cadettes. Bien sûr, à ma façon, j’ai veillé sur elle en leur proposant une épaule compatissante ou une oreille attentive. Sauf que la scientifique est indépendante. Elle s’est relevée de ses chagrins d’amour et a construit ses histoires sans réclamer mes conseils. Cette allusion ne m’est utile que pour la comparaison et, quoique peiné par la situation familiale, je m’enorgueillis d’avoir fait mouche. Elle l’atteste en levant les yeux au ciel et je n’ai donc rien ajouté de plus. Je l’ai laissé venir à moi avec ces commentaires. « La seule raison pour laquelle ça ne la regarde pas, Di, c’est parce que la vitrine est pas très attrayante.» ai-je toutefois renchéri, quelque peu mal à l’aise d’enfoncer le clou. Mais, n’est-ce pas nécessaire ? N’est-ce pas capital quand je sens poindre un vent de mauvais augure ? A ce stade de la conversation, plus rien ne semble en mesure de m’arrêter, pas même la certitude que Jules et moi allons nous déchirer. Je suis convaincu que, tôt ou tard, elle me remerciera d’avoir pris les choses en main. Lorsqu’elle aura plus de temps lire et qu’elle emploiera à s’accomplir, elle se souviendra que je n’ai pas agi contre elle, mais pour elle. Entamer seul les démarches ne m’effraie pas le moins du monde d’ailleurs. Toutefois, je ne dissimule pas mon soulagement d’entendre Diana prendre faits et causes pour moi. Elle récupère d’entre mes doigts les armes que je lui ai tendu et une bouffée de reconnaissance m’a coupé le sifflet un court instant. « Tu es sûre de toi ? » lui ai-je demandé, soucieux de lever un quelconque malentendu. Bien que la sournoiserie ne lui ressemble pas, je crains qu’un jour, face à l’étiolement de sa relation avec Jules, elle m’en veuille et me le reproche. Je me préserve d’un élan de mauvaise foi compréhensible puisque justifié par le chagrin et le remords. « C’est bon à savoir. Peut-être qu’on pourrait questionner un peu Melchior, mais pour être honnête avec toi, j’ai pris des renseignements auprès d’une collègue à l’hôpital. Je lui ai confié le dossier médical de maman et elle n’y a rien vu qui pourrait justifier un internement à moins qu’il soit volontaire, ce qui n’arrivera pas tant que Jules s’occupera d’elle. » Or, nous ne disposons d’aucun moyen pour la détourner de cette tâche qu’elle a embrassé à bras-le-corps il y a des années de cela. « La seule façon de l’obtenir par voie judiciaire ou médicale par exemple, c’est qu’elle ait effectivement intenté à ses jours. Une prise trop importante de médicaments par exemple. Et ça, je doute que ça puisse arriver.» J’imagine que, prudente, sachant leur mère hagarde et hébété par la prise d’anti-dépresseur, notre aînée les garde sous clés pour éviter une quelconque bévue. De plus, je suis résolu, mais pas Machiavel. Je ne tirerai pas la queue du diable pendant qu’il dort : j’aurais trop peur de m’en mordre les doigts. « A ton avis, a qui peut-on faire valoir ce qu’on en pense de façon à ce que le dossier soit réévalué ? A son médecin ? Tu crois qu’on pourrait organiser une rencontre avec un psychiatre compétent ? J’ai envie d’aider, mais je t’avoue que je ne sais pas forcément comment m’y prendre. » ai-je avoué, me dérobant moi aussi au regard de ma soeur. Je l’ai détourné pour me concentrer sur ma boisson, le coeur en miettes à l’idée de propulser Juliana dans le désarroi. Me pardonnerait-elle ce qu’elle qualifierait de trahison ? Et, pourquoi, malgré cette évidence, je me borne à ne pas revoir mon jugement ? Est-ce parce que j’ai gagné aujourd’hui l’appui de ma soeur ? « A moins qu’on ne récolte les témoignages des M & M’s » Mon surnom favori pour désigner les plus jeunes. « Et qu’on organise une intervention auprès de Juliana. On ne sait jamais, peut-être qu’on arriverait à la raisonner. Non ? » Et, par la même occasion, nous éviter une dispute sans précédent, une dispute qui détruira peut-être l’équilibre fragile de la fratrie.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyVen 9 Avr 2021 - 12:18


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« La seule raison pour laquelle ça ne la regarde pas, Di, c’est parce que la vitrine est pas très attrayante. » En entendant ces mots là, la jeune femme en put retenir le fin sourire qui voulait venir s’étirer sur ses lèvres. Ce n’était pas sympa de sa part, de venir ajouter une touche de légèreté à une telle remarque de la part de son frère - mais en réalité, cela lui faisait du bien d’entendre de tels mots de sa part à lui. Edward, même si elle ne le formulait que très rarement voire jamais à haute voix, était quelqu’un d’important dans sa vie et avoir son avis sur certains sujets était toujours quelque-chose qu’elle recherchait. L’idée qu’il puisse approuver le fait que Diana garde sa vie privée à l’écart du regard de leur mère lui faisait du bien.

« Tu es sûre de toi ? » Elle vint inspirer longuement, avant de faire de même sur l’expiration. Serait-elle réellement jamais sûre de vouloir détruire tous les repères que leur soeur s’était appliquée à ériger depuis de longues années ? Elle ne pensait pas - mais venait le temps de prendre des décisions en passant outre le position de Juliana, malheureusement. « Je ne te dirais pas être partante si je n’étais pas sûre, Edward. Ne t’en fais pas. » Ou pas pour elle, en tous cas. Diana savait se gérer, elle était une grande fille. L’inquiétude se devait d’être dirigée vers autre chose, présentement; le comportement de leur mère était un très bon sujet vers lequel diriger, justement, leurs préoccupations. Elle n’était pas la mieux placer pour venir étirer le sujet étant donné le peu de temps qu’elle passait au sein de la maison familiale désormais, mais leur petit frère habitait - elle ne savait par quel miracle - encore sous le même toit que leur génitrice. « C’est bon à savoir. Peut-être qu’on pourrait questionner un peu Melchior, mais pour être honnête avec toi, j’ai pris des renseignements auprès d’une collègue à l’hôpital. Je lui ai confié le dossier médical de maman et elle n’y a rien vu qui pourrait justifier un internement à moins qu’il soit volontaire, ce qui n’arrivera pas tant que Jules s’occupera d’elle. » Elle vint pincer ses lèvres en une fine ligne. Les paroles d’Edward ne venaient, malheureusement, en rien l’étonner. Ils pouvaient reprocher beaucoup de choses à Juliana, mais au fil des années elle avait toujours à faire en sorte que leur famille reste au moins aux yeux de la loi unie et fonctionnelle, si bien que c’était présentement ce qui allait leur mettre des bâtons dans les roues. « La seule façon de l’obtenir par voie judiciaire ou médicale par exemple, c’est qu’elle ait effectivement intenté à ses jours. Une prise trop importante de médicaments par exemple. Et ça, je doute que ça puisse arriver. » « Jules ne laisserait jamais une chose comme ça arriver. » Il n’y avait pas à tergiverser pendant des heures sur ce point là, ils le savaient très bien tous les deux.

« A ton avis, a qui peut-on faire valoir ce qu’on en pense de façon à ce que le dossier soit réévalué ? A son médecin ? Tu crois qu’on pourrait organiser une rencontre avec un psychiatre compétent ? J’ai envie d’aider, mais je t’avoue que je ne sais pas forcément comment m’y prendre. » La jeune femme vint laisser échapper un petit soupire, alors qu’elle secouait doucement la tête. « Son médecin est un incapable qui pense que tout ira miraculeusement mieux spontanément un jour. » Depuis le temps qu’elle tentait, pourtant, de le faire comprendre à Juliana. Le fait de changer de médecin référant aurait pu changer bien des choses, elle en était persuadée. « Demander l’avis d’un autre professionnel ne serait pas une mauvaise idée. Et peut-être qu’il y aurait des choses anormales repérées, cette fois-ci. » Parce-que rester depuis tant d’années dans cet état léthargique n’était en rien physiologique - et n’importe quel professionnel un minimum compétant aurait du s’en rendre compte depuis bien longtemps.

« A moins qu’on ne récolte les témoignages des M & M’s ? Et qu’on organise une intervention auprès de Juliana. On ne sait jamais, peut-être qu’on arriverait à la raisonner. Non ? » Le regard de Diana s’appliquait à rester ancré sur ses doigts accrochant avec une poigne non-nécessaire sa tasse de café. Dire qu’elle était à l’aise à naviguer dans cette conversation serait mentir, mais elle savait parfaitement bien qu’elle n’avait pas d’autre choix. Ils se devaient, si Juliana ne souhaitait pas l’entendre, agir pour améliorer l’état de leur mère. Alors, peut-être qu’Edward avait de nouveau raison et que les plus jeunes pouvaient être la solution. Mary ne mettait plus les pieds aussi souvent au domicile familiale depuis des années, ayant commencé à vivre par elle-même également de son côté. En revanche, Melchior côtoyait quotidiennement le domicile familial. Peut-être qu’il était la solution à cette histoire, effectivement - même si cela venait briser le coeur de la brune à l’idée de l’impliquer plus que nécessaire et surtout davantage dans cette affaire. « Peut-être que Melchior serait partant pour au moins faire plus attention, et nous rapporter si quelque-chose change dans le comportement de maman. Il vit encore sur place, ce serait plus facile pour lui de remarquer ce genre de choses. » Alors, dans un effort qui n’était pas négligeable, elle vint relever son regard vers le visage de son frère. « Mais j’ai peur de l’impliquer encore plus là-dedans. J’aime déjà pas spécialement l’idée qu’il vive toujours avec elle… » Mais peut-être que la solution résidait justement là ?
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptySam 10 Avr 2021 - 22:40


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Edward Rhodes & @Diana Rhodes (EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE 873483867

Diana n’est pas de celle qui prétend pour reculer ensuite. Sans doute est-ce là l’un de nos traits communs d’ailleurs. Comme elle, face à toute cause qui me semblerait juste, je n’ai pas besoin de réfléchir longtemps. Je me lance avec conviction. Je me jette à corps perdu, par passion, négligeant que trop est l’ennemi du mieux et affirmant que détermination ne rime pas toujours avec précipitation. Alors, si la prévenance tend à ce que je réclame à ma sœur une confirmation supplémentaire, je ne doute pas vraiment qu’elle y soit résolue. Rien, de sa réponse ou de mon soulagement, ne m’étonne réellement. Honnêteté serait d’admettre que j’ai prié tous les saints pour que Di embrasse cette quête avec moi. Au contraire, je ne me serais pas déplacé jusqu’à son appartement. J’aurais opté pour un coup de fil si mes intentions se bornaient à vider mon cœur de ses peines. Il en est gorgé. J’ai mal pour mon père qui doit se retourner dans sa tombe devant l’affreux spectacle de sa femme en dépression. Je souffre pour cette dernière qui a vraisemblablement perdu le goût de vivre, pour Jules que nous allons blesser, pour le premier de mon acronyme préféré qui verra son monde bouleversé et pour mon petit frère qui subit au quotidien le manque de combativité de maman. Je saigne, mais je suis résolu grâce à l’aide promise par ma cadette. Elle m’accroche des ailes dans le dos et je la questionne plus clairement à présent. Je cherche la faille, je titille sa mémoire et, ensemble, nous tirons les mêmes conclusions. La première, c’est que Juliana est trop vigilante et aimante - voire dévouée - pour ne pas garder sous clef les médicaments. Quant à la seconde, c’est que le médecin qui s’occupe du cas d’Ellie Rhodes est un incompétent. Hannah Whitemore nous serait bien plus utile. Sauf que je rechigne à l’impliquer. Je l’ai déjà fait : ça s’est mal passé. Or, n’ai-je pas d’autres projets pour nous ? Des projets professionnels qui comptent pour moi ? « J’ai fait un tour dans la pharmacie et, crois-moi, il y a de quoi assommer un cheval.» ai-je remarqué, dépité par ce que je qualifierais de “meurtre” avec préméditiation. « Je connais bien quelqu’un qui pourrait nous conseiller un bon médecin, mais j’ai peur que ça s’ébruite à mon boulot. Il y a bien une de mes collègues que je crois assez discrète, mais... » Le risque n’est-il pas conséquent ? Ne serait-il pas bon de recueillir quelques informations capitales auprès des plus jeunes ? Je n’ai pas envie de les impliquer. J’aimerais les préserver de ce piège que Di et moi fomentons. Certes, l’intention est bienveillance. Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une nécessité. Pourtant, les foudres de l’aînée s’abattront sur tout ceux qui auront œuvré à chahuter l’univers dans lequel évolue Juliana. Melchior ne mérite pas d’être dans le viseur avec nous. Juliana tient lieu de ce qui s’approche le plus d’une mère pour lui. « J’ai bien pensé à lui moi-aussi, mais... » Je respire profondément. J’hésite. Je tourne et retourne mon verre entre mes doigts. « Je sais pas si c’est une bonne idée, mais je crois par contre que ça vaut le coup d’essayer. » Et je me déteste de l’avoir pensé et exprimé à voix haute. Je m’en veux, mais je me rappelle que cette décision est mûrement réfléchie et qu’elle a l’allure d’une promesse, une promesse de renouveau pour chacun d’entre nous. « Ouais. On va le faire.» ai-je chuchoté. « Comme toi, je n’aime pas ça. Je veux pas qu’il vive un enfer. Sauf que...» N’en vit-il pas un ? N’est-ce pas un supplice au quotidien que de vivre avec cette espèce de zombie que nous aimons, bien sûr, mais qui nous est aussi dérangeante qu’une plaie ouverte ?   « Il faut qu’on le fasse Diana..» ai-je confirmé en me tournant vers elle. « Autour d’un verre d’abord, pour prendre la température et ne pas le brusquer. On verra ce que ça donne, ça ne coûte rien.» Et j’ai haussé les épaules en proie à la fatalité.
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Message(#)(EDWARD & DIANA #1) ◊ UNBREAK THE BROKE EmptyLun 12 Avr 2021 - 10:47


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« J’ai fait un tour dans la pharmacie et, crois-moi, il y a de quoi assommer un cheval. » Elle aurait bien voulu faire l’étonnée, tomber des nues, mais ça aurait été mentir. La médecine n’était pas son domaine de prédilection à Diana, mais il était bien celui d’Edward et s’il lui affirmait une telle chose, elle avait d’autant plus de raisons de le croire. De plus, à voir l’état végétatif dans lequel était plongée leur mère depuis tant d’années désormais, il n’y avait aucun mal à croire que les traitements puissent être une partie de la cause de tout ça. Il n’y avait pas que ça, elle n’était pas dupe - sinon la solution aurait été rapidement trouvée -, mais il n’était pas possible autrement que cela soit la cerise sur le gâteau. « Je connais bien quelqu’un qui pourrait nous conseiller un bon médecin, mais j’ai peur que ça s’ébruite à mon boulot. Il y a bien une de mes collègues que je crois assez discrète, mais… » Doucement, pour faire comprendre à son frère qu’elle comprenait, elle vint hocher la tête. Le travail et la vie personnelle ne faisaient pas toujours bon ménage ensemble, d’autant plus dans les domaines où les places étaient chères et où un rien pouvait vous faire chuter de votre piédestal - et il était hors de question que cela arrive à Edward alors qu’il tentait de faire de son mieux dans une situation qui n’était en rien facile. « On trouvera une autre façon. » Parce-qu’elle ne se pardonnerait jamais si son frère venait à perdre une place ou une opportunité, pour leur mère qui n’avait jamais levé le petit doigt pour venir l’aider à réaliser ses rêves de carrière. Aux yeux de Diana, il n’y avait rien de plus précieux qu’un quelque-chose que l’on construisait par nous-même - et à l’image de sa propre carrière, Edward avait forgé la siennes de ses mains, avec beaucoup de travail et de patience, et même si effectivement il pourrait avoir accès à des médecins dont Diana ne comprendrait même pas les spécialités, il n’était pas question qu’il vienne mettre ses relations de travail en difficultés pour leur mère.

Si la solution ne pouvait se trouver pour le moment dans la médecine, il fallait cependant bien qu’ils commencent quelque part afin d’avancer dans cette situation qui elle stagnait depuis trop d’années. Il était vrai que Melchior pourrait se trouver être le meilleur des alliés, lui ayant vu depuis des années le comportement de leur mère tou les jours à vivre encore sous son toit. Ce n’était pas le plan qu’elle préférait, Diana, étant donné que cela venait mettre leur petit frère dans une situation délicate mais il était vrai que c’était peut-être l’unique solution applicable en ce moment. « J’ai bien pensé à lui moi-aussi, mais… Je sais pas si c’est une bonne idée, mais je crois par contre que ça vaut le coup d’essayer. » Les yeux de la jeune femme vinrent s’ancrer dans ceux de son frère. Il n’existait pas beaucoup de personnes en qui elle faisait aveuglément confiance, la Rhodes. Elle avait appris à ses dépens que la confiance accordée trop vite pouvait rapidement être une confiance mal placée. Mais Edward, en un clignement d’yeux, elle lui faisait confiance. Alors s’il disait qu’il n’était pas des plus surs mais qu’il pensait que le jeu en valait la chandelle, alors elle le croyait sans une once d’hésitation. « Ouais. On va le faire. Comme toi, je n’aime pas ça. Je veux pas qu’il vive un enfer. Sauf que… » Le soupire qui vint s’échapper d’entre ses lèvres malgré elle résumait surement bien les pensées de son frère. Ils ne voulaient pas le mettre dans une position délicate mais il y avait fort à parier que celle dans laquelle il évoluait depuis trop de temps déjà était tout sauf stable d’origine.

« Il faut qu’on le fasse Diana… » Son frère s’était totalement tourné vers elle désormais, et elle ne le lâchait plus du regard. Ils avaient bien évolué, dans leur conversation. Même si ce n’était pas pour se réchapper complètement de la situation et qu’ils en venaient à s’y mêler davantage plutôt qu’autre chose, ils avaient avancé dans leurs idées communes en tous cas. « Autour d’un verre d’abord, pour prendre la température et ne pas le brusquer. On verra ce que ça donne, ça ne coûte rien. » La main de Diana vint attraper celle de son frère, alors que ses lèvres se crispaient en une petite moue résignée, désolée d’avance aussi. Elle n’aimait pas la façon dont leur mère, une fois de plus, les avait repoussé dans des retranchements où ils passeraient pour les méchants - car c’était clairement le rôle, silencieusement, qu’elle leur avait attribué depuis que leur père était parti; eux, les enfants qui avaient pensé d’abord à eux avant de regarder d’où ils venaient -, mais elle comprenait parfaitement que désormais, il était grand temps qu’ils entrent en scène. En rien de la façon dont Juliana et elle avait pu déjà en parler mille fois, mais leurs costumes les attendaient. « Allons parler à Melchior, alors. »
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