Cette conversation avec Vitto ne cesse de tourner en boucle dans la tête de l’Italien. Alors que son malaise commençait à être de plus en plus oppressant, l’italien devenait complétement parano et se demandait à chaque instant si des flics n’allaient pas débarquer chez lui pour l’amener directement à l’aéroport. Il n’avait même pas parler une seule fois à Adèle d’un possible départ, de son VISA expiré, car la jeune femme avait bien d’autres soucis à régler que ceux de l’italien. Elle se remettait doucement de son opération et il était impossible pour le Marchetti de l’encombrer avec des soucis supplémentaires.
La seule solution qu’il avait alors envisagé était de mettre en pratique les hypothèses foireuses de Vittorio : demander en mariage la mère de Lucia et laisser tasser cette situation pour régulariser les papiers de Nino. Ce serait sans doute une question de semaines, quelques mois au pire et courant 2021, ils pourront divorcer sans faire de vague. Adèle ne serait pas obligée de le savoir, ce serait simplement et purement administratif. Il lui faudrait un témoin quand même, il avait déjà envisager de poser la question Maze. Mais Vittorio lui dirait que le moins de mon possible devait être au courant de cet arrangement, parce que ça resterait ni plus ni moins qu’un mariage blanc et c’était illégale, point.
Le plus dur dans tout ça, ce serait bien de sauter l’pas et faire cette proposition à Katherine. Comment allait-elle recevoir l’italien ? Lui rire au nez ou simplement lui demander de s’en aller et de revenir quand il aura un sujet sérieux à aborder ? Après tout, elle-même était tributaire de la situation, en d’autres mots, elle n’avait pas vraiment le choix si elle ne voulait pas priver Lucia de son père. Et s’il le fallait, l’italien allait jouer de sa culpabilité jusqu’à obtenir ce qu’il voulait : un oui.
Cette fois ci, il n’avait pas pris la décision de débarquer à l’improviste pour froisser le moins possible sa blonde. Il l’avait prévenu, il lui avait même demander l’autorisation pour venir : ce qui en somme était encore plus étrange que ses débarquements surpris. Elle avait donné son accord, prévu qu’elle serait disponible ce soir, elle sortait du travail et aurait pu de temps à accorder à l’italien puisqu’elle devait aussi s’occuper avant tout de Lucia. Il trouverait bien une parade pour rester autant de temps qu’il le fallait.
Lucia allait bientôt fêter ses deux ans et alors que Katherine avait ouvert la porte de son appartement pour l’accueillir, c’est une petite tête blonde qui courrait presque vers les jambes de son père. Lucia marchait bien depuis quatre mois à présent et l’italien remarquait ses progrès à chaque fois qu’il la voyait. Il regrettait de ne pas avoir assister à ses tout premiers pas et se demandait quand elle prononcerait le mot papa alors qu’elle savait appeler sa maman depuis presque cinq mois déjà… Mais il ne lâchait jamais l’affaire, tôt ou tard, ça finirait par arriver. « Viens par ici princesse. » les pieds de la blondinette se décolèrent du sol pour finir un mètre cinquante plus haut. « Comment tu vas ? » il tâtait le terrain auprès de la mère de son enfant. « Pas trop dur à l’hopital ? » on sentait le stress à plein nez, depuis quand l’italien s’inquiétait-il des journées de travail de la Beauregard ?


@Katherine Beauregard

Nino, il se grille tout seul. Il sait pas être naturel quand il doit demander quelques chose à quelqu’un, surtout que là, il s’agissait pas d’un petit service. Il allait pas lui demander de lui prêter un moule à tarte ou un pinceau pour s’occuper un peu avec Lucia. Il allait pas lui demander de passer quelques heures avec sa fille, sans qu’elle ne soit sur leurs dos. Il devait se lancer… et il se doutait bien que si Katherine devait un jour s’attendre à avoir une demande en mariage, c’est pas la sienne qu’elle attendait. C’est pas Nino qu’elle voudrait entendre lui dire un veux-tu m’épouser. Surtout, qu’il allait pas rendre ça théâtrale du tout, il allait pas mettre les formes. Il allait être cash et il lui expliquerait directement pourquoi il fait une telle demande. C’est sûr que Kath méritait mieux que ça, comme demande en mariage, mais il était pas question de sentiment, pour le coup, il était juste question de papier, d’administration enfin non… il était surtout question de vie ou de mort pour l’italien. C’était sa dernière chance, même si Livia réfléchissait encore de son côté à lui faire une lettre d’embauche pour avoir une chance supplémentaire de son côté… « Nino .. » il la regarda, comme si de rien n’était, l’air presque surpris qu’elle l’interpelle ainsi alors que Lucia retourne jouer plus loin. Il voyait bien que Katherine avait compris qu’un truc était pas normal. Elle était impatiente, elle aussi. « Qu'est ce que t'as fais ? » ah, toujours les reproches, il allait presque s’agacé d’être la crible de nouvelles accusations, parce que pour une fois, il avait rien fait de mal. Il n’avait plus fait une seule connerie notable depuis sa petite course avec Elias. Ca commençait à remonter cette histoire… même si pour Kath, c’était presque comme si c’était hier. « Qu'est ce qu'il se passe ? Dis moi. » il enfonça ses mains dans ses poches, jetant un regard à Lucia qui jouait avec un livre interactif. « J’ai rien fais d’mal, pour commencer. » qu’il se défendit, histoire de remettre l’église au milieu du village. « J’ai juste un truc à te demander… » il était bien moins sur de lui, tout d’un coup. Il était bien moins sûre de lui demander cash et sans détour… « Tu sais, j’t’ai dis que j’risquais de devoir quitter l’pays. » bien sûre qu’elle s’en souvenait et c’est là qu’il commence à tourner autour du pot alors qu’il s’était juré de pas faire ça. « J’ai discuté avec mon frère et on a peut être trouvé une solution… ou deux. » il allait se douter qu’elle était à milles lieux de savoir ce qui l’attendait, la pauvre… « Déjà, j’suis allée voir sa sœur, Livia… pour qu’elle me fasse une promesse d’embauche dans son épicerie… j’attends de voir. » au moins, déjà une chose de dites, mais c’était pas ça qui concernait Kate… « Et si non, la deuxième chose, ça t’impliquerait… » c’est là que le regard de Nino devient fuyant, c’est là qu’il est pas serein, c’est là qu’il se dit que c’est juste une grosse connerie et que c’est pas une bonne idée tout ça… Il relève enfin les yeux pour regarder Kate, son regard devient incertain. Il se tait un moment, ouvre la bouche, se retient, incapable de sortir un son de plus. Il sait pas comment lui dire, il sait pas comment s’y prendre. C’était pourtant pas si compliqué Nino : veux-tu m’épouser ? Lui qui avait déjà pensé à ce scénario quand il était à deux doigts de demander Sophia en mariage en Italie mais que celle-ci l’avait trompé dans leur propre appartement. Cette phrase qu’il aurait rêvé prononcé un joue sincèrement, mais dont il sait que ça n’arrivera plus. « Bon, est ce que tu veux bien te marier avec moi ? » c’était sortie comme si quelqu’un poussait un piston à l’intérieur et qu’à force, le bouchon s’était ouvert tout seul sous la pression de l'air comprimé.

Après avoir mis les formes, l’italien s’était lancé et avait fini par faire sa demande à Katherine. Pourquoi ne pas avoir demandé à Adèle ? Impossible. Les sentiments pour la jeune femme se voulaient être sincères et il était hors de question pour lui d’en jouer. Pour l’Italien, il ne joue pas avec l’amour et encore moins quand ça implique quelqu’un à qui on tient vraiment. Mais pour Katherine, c’était différent, il ne s’agissait pas d’amour, il s’agissait simplement d’un service, et d’ici quelques mois, ce serait de l’histoire ancienne. Un divorce et ils n’en parleraient plus. « T'es .. t'es sérieux ? » c’était sans doute ça le pire, qu’il soit serieux… il espérait qu’elle ne prenne pas sa demande comme une vraie demande en mariage, parce qu’il ne saurait pas où se mettre. « En quoi te marier avec moi va t'aider à .. » fallait-il vraiment que l’italien lui fasse un dessin ? Il la regarda, surpris qu’elle se pose la question, mais elle semblait avoir trouvé la réponse toute seule. « Oh. » Bon alors ? Parce que là, Nino flippait et il avait besoin qu’elle lui donne une réponse, même si en réalité, il s’attendait à ce qu’elle lui mette une belle gifle. Mais contre toute attente, elle restait assez calme… « Ce n'est pas une mauvaise idée en soit .. » elle avait l’air de réfléchir à voix haute, plutôt que de s’adresser directement à lui, il se demandait si il était visible ou si elle allait finir par lui dire oui ou non. « Ce que je n'comprends pas c'est .. pourquoi moi ? » Ca semblait relativement évident pour l’italien qui se contenta de jeter un œil vers Lucia pour donner la réponse à la blonde. « Parce que c'est impossible que je sois ton seul choix. » en réalité, si. « Pourquoi est ce que tu ne demandes pas à l'une de tes amies ? » Parce qu’il n’avait pas tant d’amies que ça ? Parce que la seule amie qu’il avait était anglaise et qu’une fois de plus, elle ne lui servait à rien. Et concernant Allie, elle était déjà mariée… « Même si tu n'as pas d'enfant avec… .. ce serait tout de même mieux de faire ça avec quelqu'un que tu apprécies non ? » bon, elle avait pas tord. « C’est l’histoire de quelques mois Katherine. » il se frotta l’arrière du crâne. « C’est la seule solution que j’ai… » et elle se doutait bien que l’italien n’était pas le mec le plus sociable pour avoir un large panel dans ses relations féminines. « J’en ai pas encore parlé à Adèle… » ce serait la prochaine étape ça et il flippait un peu d’ailleurs de sa réaction, mais il avait déjà les arguments pour la convaincre. « Maze est anglaise. » la marraine de leur fille, bien que Kate ne l’avait encore jamais vraiment rencontré, elle savait de qui il s’agissait. « On a une fille ensemble, ce serait logique pour l’administration, ils m’emmerderont moins que si j’débarque avec je sais pas qui… » Il la regardait presque suppliant. « Si tu veux pas, tu me le dis, mais j’ai pas d’autres solutions et c’est pas sure que le contrat de Livia me suffise… c’est une chance de plus et avec ça, j’risque plus rien, on s’marie… j’me fais naturaliser et c’est bon. Le temps du traitement du dossier, après, on divorce et j’te laisse tranquille… ca changera rien d’ailleurs… » ils habiteront pas ensemble, du moins, l’italien n’avait pas pensé une seule seconde que c’était envisageable…

Qu’il est lourd l’italien à insister comme ça, persuadé que sa solution est la meilleure, persuadé d’avoir réfléchit à un plan qui se passera à merveille sans jamais, vraiment jamais penser que ça ne pourrait pas passer. Qu’elle dirait non, qu’ils seraient surveillés, contrôlés, que ce mariage pourrait être annulé même. Pour lui, c’était bien la seule solution et rien ne pourrait se passer autrement. « Je ne refuse pas mais .. » les yeux de l’italien s’étaient illuminés, en ayant presque fait exprès de ne pas avoir entendu son mais. Quoi, il y avait donc un mais ? Elle n’aurait pas accepté bêtement sans même avoir réfléchit avant de donner une réponse ? Bien sûre que non. Katherine était maline et bien sûre qu’elle avait déjà sans doute balayer plus de question que l’italien. Pourtant, elle n’avait entendu sa requête que quelques minutes auparavant, alors que lui préparait son plan depuis plusieurs jours déjà… voir plusieurs semaines. « .. tu veux vraiment que je te donne une réponse maintenant ? » elle n’avait déjà pas donné sa réponse ? Pour lui, c’est comme si elle avait dit oui. « C’est mieux. » genre, pas de temps à perdre… « Même toi tu devrais prendre le temps de t'assurer que c'est vraiment ce que tu veux. » il avait déjà tout baliser, il ne voyait pas d’autre option, pour lui, c’était sûre de chez sûre. « Je crois que tu te trompes en pensant que l'annonce d'un mariage même blanc ne changera rien. » il la suit du regard, la rejoignant dans la cuisine, le plan de travail les opposant. « Comment on va faire si jamais ils se lancent dans une chasse aux sorcières hein ? » pour lui, ils avaient surement d’autres chats à fouetter, non ? « Ils s'apercevront en moins de cinq minutes que c'est une arnaque. » l’italien serait prêt à jouer la comédie s’il le fallait. « En plus .. Si on le fait tu m'en devras une pour le reste de ta vie. Je te promets aussi que je ferai de ta vie un cauchemar si on a des soucis.» ca pourrait pas être pire que s’il retournait à Scampia. Ca ou la mort, en gros. « Je ne veux pas que Lucia grandisse sans toi mais je ne veux pas prendre le risque de la perdre. » il fronçait les sourcils, il avait pas l’intention de mettre la vie de leur fille en danger, il ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire par là. « Et tout ça .. parce que tu t'en fous totalement de te servir de moi et pas d'Adèle ou de n'importe qui d'autres pour avoir tes papiers. » aïe, ça c’est mérité… l’italien se retrouva assez con face à cette dernière remarque et sentie presque ses joues rougir. « C’est pas ça Kath… » enfin, il avait pas la sensation de se servir d’elle, même si bon, dans les faits… « T’as peur de quoi ? S’il faut que j’apprenne quelle est ta couleur préférée, j’le ferai… si j’dois connaitre par cœur notre histoire, savoir quand et comment on s’est rencontré, j’le ferai. D’ailleurs, c’est pas parce qu’on est pas véritablement ensemble aujourd’hui qu’on est obligé de mentir sur toute la ligne… » et pour lui, de toutes façons, il n’y aurait aucun chasse aux sorcières ; comme elle avait dit. « On va peut être éviter de dire que tu m’as cassé un coup quand j’voulais vendre de la drogue. » ok, là c’était mieux de passer ça sous silence. « Mais on peut toujours dire qu’on s’est rencontré à une soirée, que nos potes ont décidés de nous enfermés dans une chambre et que ça a été l’coup d’foudre, que de cette nuit Lucia est née et qu’on s’est plus jamais quitté. » il regarda en direction de leur fille, faut dire quand même, ils ont fait un beau bébé tous les deux. « Tiens, dis moi, c’est quoi ta couleur préférée ? Moi c’est le rouge. »

Nino avait sans doute un sacré culot de se pointer chez Kath et lui imposer en quelques sorte ce mariage. Il voulait une réponse rapide, il ne voulait pas lui laisser le temps de se poser milles questions avec un possible retour en arrière. Il fallait agir vite et maintenant, alors il n’hésitait pas à lui mettre la pression, tout en restant vigilent à ne pas la brusquer. Impossible, n’est-ce pas ? D’autant plus que cet estoudeau n’excellait pas en l’art de la négociation et n’avait pas de grands talents d’orateurs. Lui qui pensait pouvoir s’imposer à tous, il faisait pourtant de son mieux, croyant en ses compétences, il était bien loin du compte. Persuadé que tout se passerait bien, persuadé que ce serait facile, qu’il suffirait de se dire oui, sans penser au reste. Katherine donne l’impression d’avoir eu le temps de se pencher sur la question bien plus longtemps que lui, pour qui l’idée coure depuis bien longtemps maintenant. « Ok pour la rencontre en soirée mais on ne parle pas de coup de foudre. » il haussait les épaules en réponse, lui qui voulait juste rendre l’histoire plus glamour, ils se contenteraient de dire qu’ils ont couchés au premier soir et que le reste est venu tout seul. « Il vaut mieux que l'on dise qu'en apprenant ma grossesse on a essayé de .. qu'on s'est donné une chance d'apprendre à se connaitre et qu'avec le temps .. des sentiments sont nés, non ? » peu importe pour l’Italien, lui était presque sûre qu’il n’allait pas à avoir à se défendre de la sorte mais dans le doute, autant donner une version qui tiendrait la route. Et quitte à se connaitre, autant commencer tout de suite. « Euh .. le rose. » à vrai dire, il s’en serait douté. « Il faudra que l'on note toutes les choses que l'autre doit connaitre .. que ce soit concernant notre histoire, nos habitudes ou encore nos goûts .. » une introspective que Nino allait devoir lui-même faire à son propos. Il n’était pas sûre d’aimer l’exercice et il allait surement râler, mettre ses notes de côtés, mais il devrait bien s’y mettre. Après tout, à lui d’assumer maintenant. « Comment on fait s'ils se questionnent sur le fait qu'on habite pas ensemble ou s'ils se rendent compte qu'on voit d'autres personnes ? » jamais l’italien ne s’était posé ces questions, les réponses n’étaient pas d’une grande évidence pour lui… « on a qu’à dire qu’on habite ensemble. Comment ils peuvent le vérifier ? j’laisse des slips dans tes armoires et c’est bon… » par contre, qu’elle ne lui propose pas de venir s’installer chez elle, la réponse serait d’un grand non. « Et serieux, ils vont pas nous espionner jusqu’à savoir qu’on voit quelqu’un d’autre ? » Nino n’avait jamais eu personne derrière son cul à ce point à Scampia alors qu’il flirtait tous les jours avec le grand banditisme, alors il doutait vraiment qu’on y mette autant de moyen pour un mariage administratif. « De toutes façons, j’ai un vieux téléphone, c’est pas pour rien. » jamais il n’accepterait d’avoir un smartphone, paranoïa si on veut, il est hors de question d’offrir sur un plateau d’argent toutes ses données aux services qui voudront bien se servir. Avec son vieux téléphone qu’il trainait depuis son arrivée à Brisbane, l’italien pouvait dormir sur ses deux oreilles. « Du coup,  ça veut dire oui ? » oui, parce que, il fallait remettre l’église au milieu du village et la jeune blonde donnait bien trop d’espoir à l’Italien avec toutes ses questions.

« Je t'assure que si ils ont envie de s'assurer que ce n'est pas un mariage blanc ils sauront comment et où s'assurer que toutes les informations que tu leurs auras transmises sont exactes. » L’italien faisait peut être semblant de ne pas comprendre, parce que pour lui, il n’y avait pas trente six milles possibilités et que la seule issue à sa situation, la fin de ses emmerdes, c’était ce mariage. Loin de se dire qu’au contraire, ce n’était peut être que le début de ses emmerdes, mais il n’avait pas d’autres choix. Avoir la nationalité Australienne serait lui permettre de rester sans conditions sur le territoire, sans l’obligation de refaire ses papiers tous les trois ans, d’avoir le stress en permanence et surtout de pouvoir profiter de sa fille sans jamais craindre d’en être séparé. Parce que si Nino se satisfaisait très bien d’avoir une garde alternée très partielle, il ne se voyait cependant pas totalement séparé de sa fille. Il avait compris depuis presque deux ans, ce qu’était l’amour paternel, le vrai, pas celui que son père faisait semblant d’appliquer. Non, l’italien savait ce que c’était que d’être prêt à tout pour son enfant, même si cela impliquait quelques magouilles illégales. Alors les contrôles, il était persuadé qu’il passerait à travers. « Ca va l’faire. » qu’il se convainc tout en essayant d’être persuasif avec elle aussi. Il voyait bien que c’était bien la seule chose qui pouvait faire pencher la balance. Il ferait tout pour que ca fonctionne et pour ne pas lui attirer des ennuis. Parce que si elle acceptait, il savait qu’il lui en vaudrait une belle après ça.
« Ok. Tu laisseras des trucs qui t'appartiennes ici et .. Je passerai pour la femme trompée par son mec si jamais .. » Un large sourire apparu sur le visage de l’Italien, plus que satisfait par cette réponse. « Je passerai pour le connard, sans problème. » après tout, il sait faire ça sans trop s’forcer en plus. « Tu ne penses vraiment qu'a toi en fait. » « A lucia. » aussi, pas que, à lui, ok. Mais Lucia avant tout. Sa vie aussi, peut-être. « Si c’était que pour moi, j’me contenterai de rester ici et de jouer au chat et à la souris avec les flics. » être dans l’illégalité, un peu plus un peu moins… même s’il n’avait pas envie de mourir puisque c’était le risque en retournant en Italie, au moins, il se prendrait moins la tête. Là, s’il veut faire les choses bien, c’est surtout pour sa fille.
Il demanda confirmation une dernière fois si la réponse était positive… « Je le fais pour Lucia. Pas pour toi .. » L’italien sentie une vague de frisson le parcourir, une excitation certaine qui lui donna tout de suite une energie débordante, lui donnant envie de prendre sa future femme dans les bras et de danser avec Lucia. « Ne prend pas ma réponse pour acquis pour autant. » Elle avait le don pour remettre les choses à leur place, mais pour l’italien, bien sûre que c’était déjà acquis. « J’te promet, tu le regretteras pas ! » il était prêt à faire une danse de la joie, mais se contenta d’embrasser Lucia après l’avoir pris dans ses bras. « Papa revient bientôt ! » il regarde à nouveau la blonde après avoir reposé Lucia au sol. « T’es ma sauveuse ! » et elle sait pas à quelle points ces mots sont serieux. « J’te laisse, avant que tu changes d’avis ! » pas question de l’entendre revenir sur ses mots. Il s’éclipsa aussitôt.