Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €

 there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2

Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyDim 22 Nov 2020 - 23:24

there'll be no forgiveness for you to come around

▼▲▼

Un mois… peut-être même un peu plus que je ne l’ai pas vu. Un mois durant lequel j’ai eu besoin de recul par rapport à tout ça. Son retour a été un choc pour moi, difficile à avaler. Surtout qu’après l’avoir retrouvé, tout s’est enchaîné avec mon accident de surf. C’est ce qui a mis en suspens beaucoup de choses dans ma vie : ma carrière pour commencer, que j’ai dû laisser de côté. Mais aussi, mon amitié avec Adam, après que j’ai décidé de ne plus poursuivre cette sorte de relation qui s’est mis en place entre nous. Une relation qui a commencé pour de mauvaises raisons… par ma faute uniquement. Et si je pensais préserver notre amitié en faisant ce choix-là,  une distance s’est instaurée entre nous. La distance ne s’est pas seulement instaurée avec Adam… Je l’ai aussi initié entre mon père et moi. Parce que malgré tout ce qu’il a pu me dire, je ne pouvais pas lui pardonner comme ça, aussi facilement. Il peut me qualifier de sale gosse, qui n’a pas daigné considérer les efforts qu’il a tenté de faire à distance pendant toutes ces années…  Mais il ne sait pas à quel point son départ m’a blessé. A quel point son départ a laissé une marque indélébile inscrite à jamais au plus profond de mon âme. Parce qu’à partir de ce jour, mon monde s’est écroulé, que chaque instant de bonheur que j’ai pu connaitre se terminait toujours par un échec. Que son absence à des moments cruciaux de ma vie a été difficile à surmonter. Une peine que j’ai gardée, que je préférais parfois ignorer, n’en parlant à personne et noyant mon chagrin en allant coucher à droite à gauche avec n’importe qui. Parce que, de la sorte, j’étais certaine de ne pas retomber amoureuse bêtement, de ne pas m’attacher à nouveau à quelqu’un qui pourrait me blesser encore plus et donc approfondir cette plaie ouverte qui ne se refermera certainement jamais. Mais même en utilisant ce subterfuge pathétique, j’arrivais encore à me faire avoir… La preuve avec Alec… Que j’ai rencontré trois jours plus tôt à la fête de Diwali alors que lui et moi, c’est censé être terminé depuis longtemps. On s’est accordé pourtant un bref instant de bonheur, rien que pour savourer la présence de l’un et de l’autre… Une alchimie et une complicité revenues aussi rapidement… qu’elle s’est égrenée. Parce qu’encore une fois, j’ai voulu obtenir des réponses suite à des découvertes à son sujet et comme toujours, il a fui… Préférant nier plutôt qu’avouer…  

Alors aujourd’hui, je me suis enfin décidée à confronter mon père. Parce que j’ai besoin de réponses sur Jax, que je lui ai promis que j’irai chercher des réponses aux nombreuses questions qu’on se posait lui et moi. Sans pour autant le trahir en révélant son identité à mes parents. Ma mère étant en voyage d’affaire, j’irai les trouver auprès de mon père. Oui, je retournais enfin vers lui. Comme il me l’avait dit à l’hôpital, il me laissait revenir vers lui. Un mois… c’est le temps qu’il m’a fallu. Et je ne me pensais pas pour autant prête. Mais il le fallait. Je retournais vers lui, mais pas nécessairement pour lui pardonner. Non. Et je tenais à être claire avec lui dès le début. J’appréhendes cependant ce moment parce que les mots qu’il a pu prononcer à l’hôpital résonnent encore dans ma tête. Je sais que je n’ai pas été tendre avec lui, que je l’ai blessé et au fond, je m’en suis voulue. Mais je devais me protéger. Et peut-être que je cherche aussi à me venger en lui faisant subir le mal qu’il m’a fait subir aussi en m’abandonnant. La journée passe alors, à une vitesse folle, comme si même le temps ne voulait pas attendre plus longtemps que j’aille à sa rencontre. Je me dirige alors vers son lieu de travail lorsque je quitte les bureaux du Brisbane times aux alentours des dix-sept heures…

Arrivée là-bas, mon cœur s’accélère. J’entre dans le centre social dont il est le directeur. Des gens qui patientent, assis là sur une chaise, des enfants qui courent un peu partout et dont le sourire et les rires sont communicatifs, des personnes qui passent des coups de téléphone et semblent débordés… J’observe alors toute cette agitation environnante, à sa recherche… C’est alors que je reconnais sa voix, que je pourrais reconnaitre parmi mille. Je sens une boule qui se forme au fond de mon ventre, j’ai envie de faire marche arrière parce qu’il est occupé à discuter avec quelqu’un et qu’il ne m’a pas encore vu. Il est là, en chair et en os, là dans ce centre. Un chemin que j’aurai pu prendre tous les jours si seulement il n’était pas parti, venant lui rendre visite après le boulot ou à la moindre contrariété. Ou juste pour le plaisir de venir le voir, pour traîner ensemble et aller boire un café où on aurait refait le monde ensemble… Comme avant. Mais ce temps était révolu, ce temps là n’avait jamais existé non plus. Je sens que c’est trop pour moi, je commence alors à tourner les talons. Et une petite fille m’aborde alors « Bonjour ». Je suis prise au dépourvu, son sourire est si innocent et sincère, communiquant la joie de vivre, que je ne peux que lui répondre « Bonjour » accompagné d’un petit signe de la main. Elle part en courant, je la regarde s’éloigner puis je me retourne alors. Il est toujours là, à quelques pas. Il ne semble ne toujours pas m’avoir vu. J’hésite à nouveau puis je décide de respirer un grand coup et me dirige alors d’un pas déterminé vers lui… « Bonsoir ». Je ne sais pas comment l’aborder autrement, je n’arrive toujours pas à dire papa… Comme si ce mot restait bloqué en moi. Je vois très bien qu’il ne s’attendait pas à me voir ici. La personne avec qui il discutait jusqu’alors nous laisse, nous retrouvant ainsi tous les deux « Il faut qu’on parle ». Je ne lui en laisse pas vraiment le choix, mais nous avons beaucoup de choses à nous dire. Mais surtout, je dois lui poser toutes ces questions qui me brûlent les lèvres « Ne pense pas que le fait que je revienne vers toi veut dire que je te pardonne… Je viens juste chercher des réponses à mes questions. C’est tout ». Mon ton est ferme, j’essaye de camoufler qu’au fond de moi j’appréhende cette confrontation. Car je sais aussi qu’il a des choses à me reprocher… Et qu’il m’en veut certainement en retour, même si pour moi, je n’ai clairement rien à me reprocher.


CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyVen 27 Nov 2020 - 17:15

There'll be no forgiveness for you to come around
Andrew avait été débordé toute la journée. Il n’avait même pas eu le temps de penser un seul instant à sa fille, Mia, et c’était bien la première fois. Son cerveau avait été préoccupé par plein d’autres sujets. De manière générale, aucun des salariés ou bénévoles ne manquait d’activités au centre. Il y a toujours de quoi s’occuper : les chambres à ranger, la cuisine commune à récurer, de la paperasse à remplir. Mais aujourd’hui, cela avait été particulièrement éreintant. Andrew était arrivé sur son lieu de travail vers sept heures trente, et déjà à ce moment là, les ennuis avaient commencé. Un jeune qu’ils hébergeaient au centre depuis quelques temps déjà avait trouvé que c’était une excellente idée de faire le mur pendant la nuit, et c’était la police qui l’avait ramené. Andrew avait passé une bonne heure à faire le point avec les officiers, et l’heure suivante à remonter les bretelles du gamin. Une fois ceci terminé, il s’était dit qu’il allait pouvoir commencer à se mettre à jour sur tout un tas de papiers qu’il laissait traîner depuis quelques jours. Au moment même où Andrew avait posé ses fesses sur son fauteuil, une mère de famille avait choisi d’hurler dans le hall d’accueil et d’insulter de tous les noms d’oiseau existants l’ensemble du personnel du centre. Andrew avait mis un certain temps à la calmer. Il avait réussi à avaler un morceau en quatrième vitesse, avant d’être interrompu par l’une de ses employées, complètement paniquée, qui lui avait indiqué que quelques gamins avaient déchiré des livres dans la bibliothèque. Vers dix-sept heures quinze, il était au bout du rouleau. Il avait à peine eu le temps de s’occuper de Bonnie, aujourd’hui, même s’il était certain que l’une des salariés du centre s’était très bien occupé d’elle. Il se promit toutefois qu’il passerait la voir avant de rentrer chez lui. Il retourna à son bureau, bien décidé à en finir avec ses foutus papiers. A peine avait-il sorti son crayon et rempli la première ligne du document que quelqu’un tapa trois coups à la porte. Il lâcha ses affaires, complètement désespéré. Quoi encore ?! Un des bénévoles, un peu penaud de le déranger pour la 150ème fois de la journée - et il y avait de quoi - lui indiqua qu’un jeune homme l’attendait dans le hall, qu’il voulait lui donner des documents mais qu’il n’avait pas le temps de venir jusqu’à son bureau.
Andrew fit une croix sur son moment de répit et repartit dans le hall d’accueil, qui fourmillait de monde, même en cette fin de journée. Cette vision lui redonna un peu de baume au coeur et un léger sourire se dessina sur ses lèvres : voir tout ses petits bonhommes courir partout, ses parents soulagés d’avoir trouver un toit pour la nuit, ça lui donnait envie de continuer de faire ce qu’il faisait, même si les journées pouvaient parfois être épuisantes. Il aperçut même Bonnie dans un coin, occupée à dessiner, comme à son habitude. C’était fou comme elle lui rappelait Mia. Mais il n’avait pas le temps de s’attarder là-dessus. D’un mouvement de tête, il chassa ses pensées. Il aurait tout le temps ce soir, sur son canapé, de ressasser le passé et de noyer son chagrin. Il rejoignit le jeune gars qui l’attendait, et qui était visiblement très pressé. Il l’écouta patiemment lui déblatérer tout un tas d’informations. Au moment où il récupérait les papiers du jeune homme, où celui-ci s’apprêtait à tourner les talons, et où Andrew se dit qu’enfin, il allait pouvoir terminer sa paperasse, une voix ferme se fit entendre derrière lui. « Bonsoir ». Une voix qu’il ne connaissait que trop bien. Il se retourna pour découvrir la chevelure blonde de Mia et son visage fermé. « Il faut qu’on parle ». Est-ce qu’Andrew avait vraiment envie de discuter avec sa fille, là, au milieu du hall, alors qu’il venait de passer une journée terriblement longue ? Il n’en était pas si sûr. Mais le simple fait de la voir ici, sur son lieu de travail, le remplit d’une certaine joie. Elle avait un petit aperçu de ce qu’il faisait au quotidien, et peut-être qu’ainsi, elle se rendrait compte qu’il n’était pas aussi terrible qu’elle le croyait. En tout cas, qu’il n’était plus aussi terrible. Il s’apprête à la saluer, il hésite même à la prendre dans ses bras. Mais on ne change pas une McKullan comme ça. « Ne pense pas que le fait que je revienne vers toi veut dire que je te pardonne… Je viens juste chercher des réponses à mes questions. C’est tout ». Sa voix est froide, tout autant que son visage. Si on avait été dans une publicité ou dans un film, les murs tout autour d’Andrew se seraient écroulés. Il avait eu l’infime espoir qu’elle soit venue pour s’excuser. Ou ne serait-ce que prendre de ses nouvelles. Mais elle en avait strictement rien à cirer. Le visage d’Andrew se ferma tout comme celui de sa fille. Il croisa les bras sur son torse, observant autour de lieu. Personne ne les avait encore remarqué et c’était tant mieux. Il n’avait pas envie qu’un nouveau scandale éclate en plein milieu de son centre. Il toisa sa fille quelques instants.
« Ravi de te voir aussi, Mia ».
Il déglutit péniblement. C’était difficile pour lui de se rabaisser au niveau de colère de sa fille. Parce que lui n’était pas fâché contre elle. Et il la comprenait, au fond. Mais il était profondément blessé par son comportement. Elle n’avait montré aucune once d’amour à son égard depuis qu’il état revenu. Juste des paroles piquantes, telles du venin. Et il n’avait aucune envie qu’elle s’exprime ainsi en public, devant ses collègues, ses employés, ses pupilles. Et surtout pas devant Bonnie, qui avait repéré les deux individus depuis l’autre bout de la salle et qui les observait, intriguée.
« Pas ici ».
Il fit un léger signe de tête à Mia pour lui indiquer de le suivre. Il l’amena à son bureau, et prit soin de ferme la porte derrière eux. Il lui montra une chaise d’un côté du bureau.
« Je te sers quelque chose ? Un café ? Un thé ? » Il désigna d’un signe de la main la machine à café qu’il avait installée dans son bureau et la myriade de sachets de thé qui s’étalaient sur le meuble. Il jeta un coup d’oeil à sa montre, tentant un trait d’humour. « Un whisky ? »
Il s’installa sur son fauteuil de manière presque nonchalante. Il espérait que Mia verrait que sur son bureau, il avait installé quelques cadres photo d’elle quand elle était plus jeune. Il avait même gardé une des dernières cartes de Noël qu’elle lui avait envoyé pour Noël. Une carte typiquement australienne, avec un kangourou en tenue de Père Noël sur une plage.
« Je suis content que tu sois là. Mais je ne suis pas certain d’avoir beaucoup de temps à t’accorder, c’est assez rythmé, aujourd’hui. » Il avait dit ça de manière un peu froide, même si ça lui faisait un peu de mal. « Qu’est-ce que tu veux savoir ? ». Elle avait des questions. Il ferait de son mieux pour y répondre. Tant que personne ne venait toquer à sa porte pour l’avertir qu’un gamin avait fait sauter les plombs de la cuisine ou avait inondé une des salles de bain, ils étaient tranquilles.

(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptySam 28 Nov 2020 - 21:25

there'll be no forgiveness for you to come around

▼▲▼

Un mois et quelques jours que je n’ai pas revu mon père. Pourtant, je n’ai pas arrêté de penser à lui pour autant chaque jour, si ce n’est chaque heure. Parce que, depuis mon accident de surf qui correspond aussi à son retour à Brisbane et surtout à nos retrouvailles, je ne fais que penser à cela. Le savoir aussi proche et aussi éloigné à la fois me fend le cœur. C’est mon choix, je le sais, il ne tient qu’à moi de faire le premier pas vers lui. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai attrapé mon téléphone pour l’appeler : que ce soit lors d’un coup de mou, où j’avais envie de lui dire de venir me voir, qu’on mettait toute cette histoire de côté pendant quelques instants, juste pour qu’il me réconforte et me dise que tout allait bien aller. Mais que ce soit aussi lors de crise de colère, où j’ai eu envie de l’appeler juste pour enfoncer le couteau encore plus, lui dire à quel point je le détestais pour le mal qu’il m’a fait et duquel je ne guérirais certainement jamais. Par sa faute. Ma haine était bien trop grande… Mais mon amour pour lui tout autant. Parce que c’est mon père et que les souvenirs sont là… Qu’il a été et sera toujours l’amour de ma vie… Mais que j’ai perdu bien trop tôt. J’aimerai avoir le courage de lui dire tout ça mais j’en suis incapable. Alors, pendant ma convalescence, j’ai ravalé plus d’une fois, et à défaut, je me suis défoulée, à tort, sur Knox qui a tout fait pour prendre bien soin de moi. Je suis perdue, je ne sais plus quoi penser, à un moment j’ai envie de faire un grand pas vers lui, mais la seconde d’après, j’ai envie d’en faire quatre en arrière. Pourtant, aujourd’hui, je prends mon courage par deux mains pour l’affronter… Lui poser les questions au sujet de mon frère, de la décision qu’il a prise avec ma mère, de ce secret qui a été gardé pendant trop longtemps, qui ne m’a jamais été révélé… Mais aussi, au fond, parce que j’avais besoin de le voir. Mais évidemment, lorsque je me retrouve devant lui, je m’abstiens de lui dire…

« Ravi de te voir aussi, Mia ». Il me regarde de haut, avec ses bras croisés sur sa poitrine et son regard tout autant fermé que le mien. Il ne fait que reproduire mon comportement, finalement… Autour de nous, ça grouille de partout, il y a pleins de monde et lorsqu’il prononce un « pas ici », j’acquiesce et le suit alors jusqu’à ce qui semble être son bureau. Sur la porte, en effet, trône une pancarte avec écrit Andrew McKullan directeur. La vue de celle-ci  me fait un pincement au cœur mais au fond, me rassure… Je me dis que peut-être, il ne repartira plus jamais. Et ses mots me font écho dans ma tête alors, ceux qu’il a prononcé avant de quitter ma chambre d’hôpital. Il m’attendrait tout le temps qu’il faudra mais qu’il était fatigué de tout ça, et qu’il ne voulait pas que je le fasse languir trop longtemps… Ces mots avaient été si difficile pour moi en entendre… Et je repensais aussi à ce que m’avait dit Geo lors de notre première rencontre, qu’il ne fallait pas que je finisse par avoir des regrets lorsqu’il serait trop tard. Mes yeux s’humidifient en pensant à tout cela mais je me ressaisis aussitôt en entrant dans le bureau. Il m’indique une chaise pour m’assoir, ce que je fais alors « Je te sers quelque chose ? un café ? un thé ? un whisky ? ». Mes yeux s’écarquillent alors à sa proposition, je sais qu’il tente une plaisanterie… Je fronce alors les sourcils pour finalement répondre « Un whisky ». je réponds alors sur un ton laconique. Non, je ne suis plus la petite fille qu’il a quitté à quinze ans. J’observe alors la pièce pendant qu’il s’affère à nous servir. Et je remarque les cadres sur son bureau… Pendant qu’il a le dos tourné, je retourne l’un d’eux… Et tombe sur une photo où je dors dans ses bras et lui aussi s’est assoupi visiblement. Je devais avoir cinq ans à peine… Je reste silencieuse devant la photo plusieurs secondes, comme figée, me reprenant tout ces beaux souvenirs de plein fouet. « Je suis content que tu sois là. Mais je ne suis pas certain d’avoir beaucoup de temps à t’accorder, c’est assez rythmé, aujourd’hui ». Je lâche alors le cadre et le repositionne comme il était, ne laissant rien transparaitre. « Ca ne sera pas long ». En vrai, le fait qu’il me dise cela ne me plaisait pas, et son ton froid encore moins. Et comme à mon habitude, je me montre piquante à mon tour, parce qu’il est hors de question que je sois vulnérable devant lui « Qu’est-ce que tu veux savoir ? ». Il y a tellement de questions qui me traversent l’esprit. Et je pense qu’il nous faudra largement plus de temps que ça pour qu’il puisse répondre à toutes. Mais mon but premier en venant ici était de parler de Jax, sans révéler son identité « Pourquoi vous l’avez abandonné ? ». J’allais droit au but, je ne voulais pas passer par quatre chemins et d’ailleurs, j’enchaîne sur une autre question « Et pourquoi vous ne m’en avez jamais parlé ? ».

CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyDim 29 Nov 2020 - 19:32

There'll be no forgiveness for you to come around
Andrew tiqua à peine quand Mia demanda un whisky. Il était bien conscient que sa petite fille n’en était plus vraiment une, mais il savait aussi très bien qu’elle avait fait ça un peu sur un air de défi. Elle devait se dire que son père ne prendrait pas la peine de lui servir un verre. Andrew récupéra une paire de clés dans un tiroir de son bureau et ouvrit une armoire, calée sur un mur de la pièce. C’était un placard qui ne servait qu’aux grands évènements, et qui gardait précieusement tous les beaux verres et les quelques bonnes bouteilles qu’ils ouvraient lors de grandes occasions. Typiquement le type de placard qu’ils ouvraient quand il y avait le maire de ville qui venait, par exemple. Andrew prenait soin de ramener la clé avec lui le soir, au cas-où un des gamins aurait la bonne idée de venir farfouiller ici.  Quelques bouteilles de champagne se battaient en duel sur une étagère. Mais il n’y avait rien à fêter, aujourd’hui. Andrew attrapa la seule bouteille de whisky qu’il y avait là. Il eut un petit pincement au coeur, la bouteille le faisant penser à Geo. Il ne l’avait pas revu depuis un certain temps. La colère s’était transformé en lassitude, pour le moment. Mais il  se promit d’en parler à Mia dès qu’il en aurait l’occasion. Le dos tourné, il ne vit pas Mia qui observait les cadres posés sur le bureau. Andrew remplit le fond de deux verres. Il était certes au boulot, et il n’était pas recommandé de boire sur son lieu de travail, mais il ne comptait pas rester tard. Et il sentait qu’il en aurait besoin pour supporter la discussion avec sa fille. Il en posa donc un devant Mia et s’assit sur son fauteuil, sans plus dé cérémonie. Elle lui indiqua que ça ne serait pas long. Tant mieux, pensa t-il. Il n’avait pas envie de s’éterniser, aujourd’hui. Il n’avait pas la tête ni le coeur à se fâcher avec elle. Et puis elle enchaîna, là aussi, sans plus de cérémonie. « Pourquoi vous l’avez abandonné ? Et pourquoi vous ne m’en avez jamais parlé ? ». Andrew serra les dents. C’était donc de ça, qu’elle voulait parler. Il n’était donc pas prêt de rentrer chez lui. Sauf s’il se montrait coopératif, peut-être. Andrew prit une gorgée de whisky. « On était jeunes, Mia. J’avais seize piges, ta mère pas beaucoup plus. Qu’est-ce que tu aurais voulu qu’on fasse d’un gosse ? On avait même pas commencé nos études, tous les deux. On ne savait même pas encore si on allait aller à la fac un jour ». Il plongea ses yeux dans le vide, sur le bureau, bercé par les souvenirs. Il revoyait comme s’il y était l’accouchement de celle qui devint sa femme quelques temps plus tard. Le déchirement que ça avait été de voir le petit partir. Il continua, l’esprit perdu dans les méandres bleu et blanc de l’hôpital et bercé par les sons significatifs d’un tel endroit, sans regarder sa fille pour le moment. « Nous n’avions jamais prévu d’avoir un enfant si jeunes. Quand ta mère a appris qu’elle était enceinte, on a beaucoup réfléchi. On en a discuté longuement. Il y a eu beaucoup de larmes, beaucoup de cris. On a hésité à le garder. Au fond de nous, on se sentait prêts à l’accueillir. Mais une partie de nous hésitait ». Il reprit une gorgée. Il ne voulait pas mentir, Mia ne le supporterait pas. Alors il décida d’être franc. « On n’a pas pris notre décision tout seul, crois-moi. La famille de ta mère nous a bien aidé…Enfin, je devrais dire, nous a bien poussé à prendre notre décision ». Il avait un souvenir amer de ces moments. « Ta grand-mère maternelle n’a jamais voulu qu’on garde cet enfant. Elle nous a soutenu mordicus qu’on ne pourrait pas s’en occuper. Elle a fini par convaincre ta mère. Et moi, par la même occasion. Je n’allais pas m’opposer à la décision de ta mère. C’était elle qui portait l’enfant, après tout. » Féministe avant l’heure, et un peu contre son gré. Andrew releva cette fois les yeux sur sa fille. Il fixa le bleu de ses yeux. « Il faut bien que tu comprennes une chose, Mia. Ça a été un crève-coeur de le laisser partir. Ta mère a accouché, ils l’ont embarqué, et c’était tout. On a à peine eu le temps de lui dire au revoir. On a jamais su où ils l’avaient emmené, c’est la règle ». Une nouvelle gorgée de whisky, pour faire passer la brûlure naissante dans sa gorge par un autre type de brûlure, et pour faire taire les frémissements qui commençaient à naître au coin de sa lèvre. Il ne pleurerait pas devant Mia, pas maintenant. Il en était hors de question. Il continua son récit, espérant que cette fois-ci il réussirait à la convaincre. Parce qu’il était sincère. « On a beaucoup pleuré, avec ta mère. J’ai toujours beaucoup d’admiration pour elle, encore aujourd’hui. Je n’ose pas imaginer ce que c’est d’avoir fait naître un enfant et de le laisser partir. Et puis la vie a repris son cours, parce que la vie reprend toujours son cours. On a grandi. On a évolué. On s’est mariés. Et puis on a décidé de t’avoir, toi ». Il marqua une pause, une nouvelle fois perdu dans ses pensées. Il se souvenait de l’annonce de la seconde grossesse. Cette fois-ci, tout le monde était ravi. Personne n’y avait vu rien à redire. « La naissance de ton frère fut le premier plus beau jour de ma vie, malgré les circonstances. Tu fus le deuxième plus beau jour de ma vie, et tu as vite pris pas sur le premier ». Il se frotta le visage des deux mains. Il était temps d’en venir à sa deuxième question. « On a toujours eu une petite pensée pour lui, au fond de nous. Mais on ne pouvait pas se permettre de trop y penser. Parce qu’on t’avait toi, et parce qu’on avait peur que ça perturbe l’équilibre de nos vies. On ne t’a rien dit parce qu’égoïstement, on ne voulait pas avoir à revivre l’abandon de ton frère en te le racontant. Parce qu’on ne voulait pas te faire du mal, on ne savait pas du tout quelle serait ta réaction. Parce que ça faisait trop de mal à ta mère. Parce que tu étais trop jeune. Parce que tout comme on ne parle pas forcément des fausses couches qu’on a fait avant d’avoir son premier enfant, on ne parle pas de l’abandon d’un enfant ». Il termina son verre d’une traite. La tête allait commencer à lui tourner. Il faudrait soit qu’il rentre à pied, soit qu’il attende de descendre avant de partir. « C’est un moment de notre vie qui nous a profondément meurtri, Mia. On a tous les deux été profondément affectés. On en a que peu reparlé entre nous, alors on ne voyait pas comment t’en parler à toi ». Légère pause. « Quand j’ai annoncé à ta mère, peu avant le divorce, que je voulais entamer des recherches pour le retrouver, elle a été catégorique. Elle ne voulait pas. Et elle ne voulait rien avoir à faire avec ça. Alors tu imagines bien qu’il aurait été également hors de question qu’on t’en parle. Ça aurait été prendre le risque que toi aussi, tu veuilles le retrouver ». Il s’arrêta, un peu essoufflé par tout ce qu’il venait de dire. Mia aurait sûrement un millier de questions après tout ça. Ou peut-être pas. Peut-être qu’elle avait besoin de digérer tout ça, aussi.
Il s’apprêtait à lui aussi interroger sa fille, quand trois petits coups furent frappés à la porte. C’était bien le moment…Andrew n’eut même pas le temps de répondre que la porte s’ouvrit difficilement. Une petite Bonnie, les bras ballants, la mine déconfite, attendant dans l’encadrement de la porte. Le visage d’Andrew s’illumina un peu, comme à chaque fois qu’il la voyait. Il se leva pour récupérer la petite. « Je t’ai déjà dit que tu ne devais pas venir ici quand j’y suis, Bonnie. Je travaille, tu sais ». La petite leva les mains en l’air pour qu’Andrew la prenne dans ses bras. Il s’exécuta, ferma la porte et présenta la petite à Mia. « Mia, je te présente Bonnie. Bonnie, je te présente Mia. J’ai déjà dû t’en parler, tu sais, c’est ma fille ? ». La petite, les joues rouges, timide, nicha sa tête dans le creux du cou d’Andrew. Il n’était pas prêt à s’épancher sur les détails de qui était Bonnie et de ce qu’elle représentait pour lui. Pas tout de suite. Il était certain que Mia ne verrait pas sa relation avec la petiote d’un très bon oeil. Il posa Bonnie par terre et l’installa dans un petit coin de la pièce, sur une petite table, avec des jouets, du papier et des crayons de couleur. La présence de Bonnie empêcherait peut-être Mia de partir dans un tantrum explosif. Et il en avait bien besoin, au vu de ce qu’il s’apprêtait à dire. Andrew se rassit sur son fauteuil et plongea de nouveau ses yeux dans ceux de Mia. « Maintenant que j’ai répondu à tes questions, peut-être que tu peux répondre aux miennes ». Il marqua une pause, jetant un coup d’oeil sur Bonnie, qui n’avait pas très envie de dessiner, visiblement, et qui avait préféré s’asseoir et les observer d’un oeil suspect. « Tu pourrais par exemple me dire ce que tu as bien pu foutre avec Geo pendant toutes ces années ». La petite Bonnie fit la grimace en entendant le nom de Geo. Mia n’avait pas pu la voir, lui faisant dos. C’était fou ce que les enfants pouvaient avoir comme mémoire. Et tout comme Andrew, Bonnie n’avait pas un très bon souvenir de sa dernière rencontre avec Geo.


(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyLun 30 Nov 2020 - 22:21

there'll be no forgiveness for you to come around

▼▲▼

Mon père me sert sans rechigner un verre de whisky comme je lui demande. Je pense qu’un verre sera nécessaire pour que j’arrive à mieux avaler ce qu'il va répondre à mes questions. En effet, si je suis venue à sa rencontre, c’est pour chercher des réponses au sujet de Jax. Comprendre leur décision, comprendre pourquoi ils ne m’en avaient jamais parlé. Parce que derrière tout ça se cache finalement une part de vérité qui m’a été caché. Et qui ont entrainé de fausses croyances chez moi, notamment sur la réelle raison du départ de mon père… « On était jeunes, Mia. J’avais seize piges, ta mère pas beaucoup plus. Qu’est-ce que tu aurais voulu qu’on fasse d’un gosse ? On avait même pas commencé nos études, tous les deux. On ne savait même pas encore si on allait aller à la fac un jour. Nous n’avions jamais prévu d’avoir un enfant si jeunes. Quand ta mère a appris qu’elle était enceinte, on a beaucoup réfléchi. On en a discuté longuement. Il y a eu beaucoup de larmes, beaucoup de cris. On a hésité à le garder. Au fond de nous, on se sentait prêts à l’accueillir. Mais une partie de nous hésitait » Je l’écoute, attentivement, je ne l’interromps pas. Je ne touche même pas au verre qu’il m’a servi, comme obnubilait par l’histoire qu’il était en train de me conter… « On n’a pas pris notre décision tout seul, crois-moi. La famille de ta mère nous a bien aidé…Enfin, je devrais dire nous a bien poussé à prendre notre décision ». Un sourcil s’arque sur mon visage à ce moment-là « Ta grand-mère maternelle n’a jamais voulu qu’on garde cet enfant. Elle nous a soutenu mordicus qu’on ne pourrait pas s’en occuper. Elle a fini par convaincre ta mère. Et moi, par la même occasion. Je n’allais pas m’opposer à la décision de ta mère. C’était elle qui portait l’enfant, après tout ». Je me rends compte que cette décision n’est pas à cent pourcents la leur. Ma mère m’a beaucoup parlé de sa propre mère, qui a eu beaucoup d’influence sur ses choix de vie, notamment sur sa carrière. Je sais la pression qu’elle pouvait ressentir de la part de ses propres parents et je ne suis finalement pas étonné par ce que me dis mon père.  « Il faut bien que tu comprennes une chose, Mia. Ca a été un crève-cœur de le laisser partir. Ta mère a accouché, ils l’ont embarqué, et c’était tout. On a à peine eu le temps de lui dire au revoir. On a jamais su où ils l’avaient emmené, c’est la règle ». Son regard plongé dans le sien, je sens un léger vacillement dans la voix de mon père.  L’abandon de Jax n’a pas été facile pour eux et je ne remets pas en cause la véracité de ses propos. Je finis même par me mettre à leur place, m’imaginant au même âge dans leur cas. M’imaginant être tombé enceinte de Noâm, celui qui a été mon premier grand amour, avec qui j’ai aussi sombré dans l’alcool et la drogue. J’aurai pu en arriver à une situation de la sorte. Et à cet âge-là, je ne me serai jamais senti le courage d’élever un enfant… Mais contrairement à ma mère, et en sachant ce qu’elle a vécu, peut-être qu’elle m’aurait laissé le choix de choisir, à défaut de l’avoir eu elle… « On a beaucoup pleuré avec ta mère. J’ai toujours beaucoup d’admiration pour elle, encore aujourd’hui. Je n’ose pas imaginer ce que c’est d’avoir fait naitre un enfant et de le laisser partir. Et puis la vie a repris son cours, parce que la vie reprend toujours son cours. On a grandi. On a évolué. On s’est mariés. Et puis, on a décidé de t’avoir, toi ». Ses mots me font lever mon regard sur lui. Contrairement à Jax, ils m’avaient voulu… Moi « La naissance de ton frère fut le premier plus beau jour de ma vie, malgré les circonstances. Tu fus le deuxième plus beau jour de ma vie, et tu as vite pris pas sur le premier ». Et là, mon regard s’assombrit. Parce que je ne voulais pas avoir ce rôle là. Avoir le rôle de celle qui a pris la place de mon frère abandonné, cinq ans plus tôt. Pourquoi moi ? Pourquoi pas lui ? Ils n’avaient que vingt et un an quand ils m’ont eu, en plein milieu de leurs longues études respectives « Je n’aurai jamais voulu prendre sa place ». Je lance alors d’un ton ferme. Parce que ça me faisait mal au cœur pour Jax, pensant à ce qu’il m’avait raconté lors de sa visite deux semaines plus tôt, me disant ce qu’il a vécu à l’orphelinat. Pendant que lui attendait désespérément une famille pour l’accueillir, mes parents m’ont accueilli… A bras ouvert. « Pourquoi moi p… » papa, mais encore une fois, il ne sort pas « Vous étiez jeunes aussi et en plein milieu de vos études. Pourquoi moi et pas lui ? ». Je m’en voulais, oui peut-être un peu d’avoir eu cette chance contrairement à lui… Je ne sais pas si mon père le comprendrait. Alors, c’est à mon tour d’enfin toucher à ce verre qu’il m’a servi quelques minutes plus tôt et d’en boire une gorgée.

« On a toujours eu une petite pensée pour lui, au fond de nous. Mais on ne pouvait pas se permettre de trop y penser. Parce qu’on t’avait toi, et parce qu’on avait peur que ça perturbe l’équilibre de nos vies. On ne t’a rien dit parce qu’égoïstement, on ne voulait pas avoir à revivre l’abandon de ton frère en te le racontant. Parce qu’on ne voulait pas te faire du mal, on ne savait pas du tout quelle serait ta réaction. Parce que ça faisait trop de mal à ta mère. Parce que tu étais trop jeune. Parce que tout comme on ne parle pas forcément des fausses couches qu’on a fait avant d’avoir son premier enfant, on ne parle pas de l’abandon d’un enfant ». Il me donne des dizaines de raisons du pourquoi ils ne m’en ont jamais parlé. Je les entends, je peux les comprendre. Mais je reste blessé tout de même d’avoir ignoré pendant tout ce temps l’existence de mon frère. J’ai l’impression d’avoir été privé de quelqu’un qui m’aurait sûrement aidé à traverser bien des choses, sur qui j’aurai pu compter sans faille… Et avec qui une autre histoire de famille aurait été écrite, aussi belle voire d’autant plus que celle qui, malgré tout, existé. « Quand j’ai annoncé à ta mère, peu avant le divorce, que je voulais entamer des recherches pour le retrouver, elle a été catégorique. Elle ne voulait pas. Et elle ne voulait rien avoir à faire avec ça. Alors tu imagines bien qu’il aurait été également hors de question qu’on t’en parle. Ça aurait été prendre le risque que toi aussi, tu veuilles le retrouver ». J’ai été attentive. Tout le long comme lorsque enfant il me racontait une histoire. Sauf que cette histoire-là est difficile à écouter. Parce qu’elle révèle des vérités que, certes je recherchais, mais qui sont difficile à entendre. Surtout lorsque je me rends compte que mon passé a été tronqué, que mes croyances aussi, notamment sur les raisons du divorce de mes parents.  Je laisse un petit moment de silence avant qu’un mot sorte de ma bouche « C’est la raison de votre divorce ? » Mon ton est empli de tristesse et je n’ose pas poser le regard dans celui de mon père. Parce que je découvre alors que leur divorce n’est pas dû à toute cette histoire autour de son procès, de cet avocat mal conseillé. Mais à cause de leur opinion divergente sur les recherches autour de mon frère.

Trois petits coups à la porte se font entendre. Ils auraient pu marquer la fin de notre entrevue. Pourtant je reste, en découvrant une petite fille sur le pas de la porte « Je t’ai déjà dit que tu ne devais pas venir ici quand j’y suis, Bonnie. Je travaille, tu sais ». La petite blondinette ne semble rien vouloir entendre et tends les bras vers mon père qui la porte alors. « Mia, je te présente Bonnie. Bonnie, je te présente Mia. J’ai déjà dû t’en parler, tu sais, c’est ma fille ? ». Je me revois alors une bonne vingtaine d’années en arrière à la place de cette petite Bonnie dans les bras de mon géniteur. Je l’observe un petit instant… et je me retrouve en elle. Physiquement… et j’ai l’impression que cette petite fille est tout autant attaché à mon père que moi à son âge… Mon cœur se serre alors, et pourtant je souris à cette petite fille « Rebonjour Bonnie » je réponds alors accompagné par un petit signe de la main. Parce que je me souviens d’elle qui est venue spontanément me saluer alors que je m’apprêtais à tourner les talons et me défiler pour affronter mon père. « On s’est déjà vu tout à l’heure dans le hall, elle est venue me dire bonjour ». Je m’adresse à mon père tout en gardant mes yeux sur la petite encore dans ses bras. Mes doigts viennent la chatouiller alors pour lui décocher un sourire, et j’en obtiens un petit que je lui rends. Mon père la dépose alors et je le regarde faire avec elle, l’installant dans un coin … C’était moi, oui… Mais ça pourrait être aussi mon père avec ma propre fille. Et là un second pincement au cœur me guette. Parce que c’est une chose qui n’est pas prête d’arriver… Quand mon père revient s’installer en face de moi, je ne dis rien. Il s’attend peut-être à ce que je sois jalouse de sa relation avec cette petite fille. Pourtant, je n’en ressens pas en moi à ce moment-même. Je ne pose aucune question même si j’aimerai en savoir plus sur Bonnie. Surtout lorsque je sens le regard lourd de mon père sur moi, que je sais qu’il va aborder le sujet qui l’a certainement blessé à son tour… « Maintenant que j’ai répondu à tes questions, peut-être que tu peux répondre aux miennes ». Son ton annonce clairement la couleur « Tu pourrais par exemple me dire ce que tu as bien pu foutre avec Geo pendant toutes ces années ». Je soupire. Geo m’avait prévenu, il est au courant. Une soirée entre eux qui a mal tourné et où Geo lui a avoué. Une colère noire s’était déclenchée chez mon père. Peut-être que la présence de la petite fille allait m’empêcher de connaitre la même mais son ton était froid et était tout autant similaire. « Tu pourrais par exemple me dire pourquoi tu as envoyé Geo en stalker pendant mon séjour au Mexique ? Commençons par le commencement non ? ». Parce qu’il pouvait m’en vouloir et en vouloir à son meilleur ami qu’on ait gardé contact, mais il en avait été l’initiateur. Je bois une gorgée de plus de mon whisky, m’appuyant contre le dossier de la chaise dans laquelle j’étais installée avant d’ajouter « Je sais que tu penses des choses abjectes à notre sujet mais ce n’est pas du tout ce que tu imagines. J’ai gardé contact avec Geo qui a été une oreille attentive pour moi. Malgré la distance, à la moindre emmerde, je pouvais le contacter. Il n’a jamais flanché. Il a toujours répondu présent ». Contrairement à toi. Je me retiens, peut-être parce que, même si je ne la vois pas, je sens le regard de la petite fille derrière moi. Mais même si je ne le dis pas, je sens que mon père le comprendra tout seul « Il n’a jamais manqué de te défendre, à plaider ta cause. Et s’il ne t’a jamais rien dit, c’était certainement pour te protéger, pour ne pas te faire souffrir que lui parvienne à avoir un contact régulier avec ta fille alors que toi tu en étais incapable ». Les mots blessants finissent par sortir, spontanément et indéniablement. « Il a voulu te le dire. Pour le Mexique. Mais je lui ai demandé de pas le faire. Je ne sais pas pour quelle raison finalement il m’a écouté. Mais je pense que tu as foutu ton meilleur ami dans la merde parce qu’il s’est attaché à moi et que désormais, il nous considère autant l’un que l’autre comme sa famille ». Je soupire alors, j’ai l’impression d’être la moralisatrice et que nos rôles s’inversent « Je ne parviendrai pas à t’expliquer l’alchimie qui s’est créé entre nous, ni pourquoi. Mais j’y ai peut-être vu un dur à cuire avec un grand cœur. Et peut-être parce que j’avais cruellement besoin… ». Je marque un temps d’arrêt parce que je sais les mots suivants vont forcément le blesser, mais ce n’était que la vérité. Je reprends alors péniblement « … d’un père. Et j’ai trouvé ça en lui. Tu ne peux pas lui reprocher et lui en vouloir… il n’y est pour rien… Il a juste… un grand cœur même s’il fait tout pour ne pas le montrer. Il s’est retrouvé comme un con entre nous deux ». Mon ton est resté calme et posé tout le long. Je n’ai pas flanché, je n’ai pas dit un mot plus haut qu’un autre. Et c’était la première fois depuis nos retrouvailles que j’arrivais à parler de la sorte. Je finis mon verre alors, je sais que mon caractère, je le tiens de mon père, et je sais qu’à sa place, j’exploserai. Mais la présence de Bonnie nous épargnera peut-être…  
CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyJeu 3 Déc 2020 - 23:20

There'll be no forgiveness for you to come around


Pour les feels <3:

Sa fille, pour une fois, avait écouté tout le début du récit sans l’interrompre. Elle l’avait laissé s’expliquer, elle l’avait laissé raconter tout ce qu’il s’était passé avant qu’elle ne soit là. Avant même qu’elle ne soit conçue, avant même qu’il n’imagine même la concevoir. Et pour ça, il était reconnaissant. Mais comme tout McKullan qui se respecte, la jeune femme finit par avoir des questions à poser. Et c’était normal. « Je n’aurai jamais voulu prendre sa place Pourquoi moi p…Pourquoi moi et pas lui ? ». Andrew ferma les yeux quelques instants, conscient de s’être mal exprimé lorsqu’il avait parlé de « place ». « Vous avez toujours tous les deux eu une place importante dans nos coeurs, que ce soit le mien ou celui de ta mère. Ne pense pas que tu as pris sa place, parce que ce serait faux. Mais forcément, la vie continue, et tu étais là, auprès de nous, tandis que lui ne l’était plus. Comme je te l’ai dit, il avait et a toujours une place dans notre coeur. Mais il a fallu qu’on se concentre sur ce qu’on avait à l’instant présent ». Il marque une légère pause, le temps de réunir ses idées, d’en faire quelque chose de moins brouillon. « Quand ta mère est tombé enceinte de lui, nous ne l’avions pas choisi. Nous n’avions rien. Avec le recul, on avait l’envie d’accueillir ce bébé, mais on l’aurait accueilli dans des conditions qui n’auraient pas été dignes de lui. On aurait pu lui apporter tout l’amour du monde, mais l’amour ne fait pas tout. Toi, on t’a choisi. On a décidé que c’était le bon moment pour avoir un bébé. Parce qu’on était certes en études, mais parce que nous avions des petites rentrées d’argent, et parce que nous nous sentions prêts à accueillir un enfant dans de bonnes conditions ». Andrew eut un petit sourire triste. Tout cela n’avait absolument rien d’un conte de fées : c’était la dure réalité de la vie. Il fallait parfois faire des choix, difficiles, certes, mais des choix quand même. Ça avait été le cas avec le frère de Mia. Andrew continua son récit, arrivant bientôt à la période avant qu’il ne décide de partir. C’était un moment douloureux à se remémorer, il se souvenait parfaitement bien des nombreuses engueulades avec son ex-femme. Des cris, des larmes et des portes claquées quand Mia n’était pas là. Parfois quand elle était là, aussi. Il évoqua sa volonté de retrouver son fils, et le refus catégorique de la mère de Mia face à ce choix. « C’est la raison de votre divorce ? ». Andrew baissa les yeux, un peu penaud. Ses mains, entrelacées l’unes dans l’autre, se raidirent quelque peu. Cette période de sa vie avait encore un goût assez amer et il n’était pas certain de vouloir rentrer dans les détails pour en parler à Mia. Il ne voulait pas entacher le regard qu’elle portait sur sa mère, le regard qu’elle portait sur lui. Parce que dans l’histoire, chacun avait sa part de responsabilités. Il décida de rester évasif sur le sujet. « Entre autres. Disons que ça a joué une part importante, oui. Je ne me voyais rester avec elle, parce que ça m’aurait fait du mal de savoir qu’elle n’avait aucune envie de retrouver son premier enfant, et parce que ça lui aurait fait du mal de me voir m’acharner comme ça ». Andrew se revoyait encore, parcourant les routes ensablées et poussiéreuses des Etats-Unis à la recherche de son fils. Le nombre de cris de désespoir poussés, les larmes versées, son ex-femme ne l’aurait jamais supporté. Leur mariage était voué à l’échec, Andrew en était intiment convaincu, il en était persuadé.
Bonnie interrompit leurs échanges. Andrew eut un petit pincement au coeur quand il vit que Mia l’avait déjà rencontré plus tôt dans le hall. Il aurait voulu photographier ce moment : le petit bout de bébé de Bonnie, avec ses crayons, et sa propre fille. Dans la même pièce. Les deux prunelles de ses yeux. Les deux choses qui le faisaient vivre à l’instant donné. Les deux personnes qui faisaient qu’il se levait chaque matin avec l’envie de continuer ce qu’il faisait. Avec l’envie de continuer. Mais l’une était plus importante que l’autre, quand même. Du coin de l’oeil, il observait Mia. Il n’avait eu que peu d’occasions de s’attarder sur ce genre de petits détails, depuis qu’il était revenu. Mais ce soir-là, dans son bureau, alors que la lumière diminuait doucement à l’extérieur, il ne put s’empêcher de constater à quel point sa fille était belle. Alors, oui, tout parent avait tendance à trouver que son enfant était le plus beau et le plus merveilleux du monde. Le soleil couchant reflétait ses mèches blondes, faisant ressortir ses yeux par la même occasion. Le visage de Mia respirait la confiance et la détermination. Andrew aurait peut-être l’occasion de lui dire, un jour, mais il était fier de la femme qu’elle était devenue. Fière. Courageuse. Pour l’instant, Andrew avait d’autres chats à fouetter. D’autres questions à poser. D’autres blessures à panser. Face à sa question, Mia réagit sur la défensive. Andrew avait l’habitude. Une question en amenait une autre, avec elle. Elle s’interrogeait sur le pourquoi du comment Andrew s’était retrouvé à envoyer Geo en mission au Mexique. Il se pinça l’arrête du nez. Avec le recul, ça avait été une belle connerie. Mais face à son désespoir, et face à la main que lui avait tendue Geo, c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour renouer avec sa fille. De loin. « C’était une belle ânerie de ma part. J’étais perdu. Je ne savais plus quoi faire pour savoir ce que tu devenais. Tu ne répondais plus à mes appels. Tu ne m’écrivais plus. Alors que l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisie ». Il marqua une légère pause, avant d’opter pour un léger trait d’humour, histoire de détendre l’atmosphère. Du coin de l’oeil, il surveillait Bonnie qui s’activait avec ses crayons de couleur. « Crois-moi que Geo était tout aussi heureux de partir en mission au Mexique, à l’époque. Il était content de pouvoir aller décrasser sa moto ailleurs qu’entre deux motels crasseux au fin fond du désert ». Andrew replongea ses yeux dans ceux de sa fille. Il l’écouta lui expliquer à quel point Geo avait été là pour lui. Qu’il avait été une oreille attentive. Et que c’était elle qui lui avait demandé de ne rien dire à Andrew. Son coeur se serra quand elle mentionna que Geo considérait les deux McKullan comme les membres de sa famille. C’était le cas, il le savait pertinemment. Les mains d’Andrew tremblaient désormais, bien cachées sous le bureau. Et puis, Mia termina d’achever Andrew. Le dernier coup de massue. « Je ne parviendrai pas à t’expliquer l’alchimie qui s’est créé entre nous, ni pourquoi. Mais j’y ai peut-être vu un dur à cuire avec un grand cœur. Et peut-être parce que j’avais cruellement besoin… d’un père. Et j’ai trouvé ça en lui. Tu ne peux pas lui reprocher et lui en vouloir… il n’y est pour rien… Il a juste… un grand cœur même s’il fait tout pour ne pas le montrer. Il s’est retrouvé comme un con entre nous deux ». Geo l’avait remplacé, pendant tout ce temps. Il avait été son père de substitution, parce que lui n’avait pas été là. Andrew baissa la tête, les yeux humides. Il voulait cacher sa tristesse à sa fille. Il voulait cacher qu’en prononçant ses mots, son coeur déjà meurtri s’était brisé en mille morceaux. « Je… » Les mots restaient bloqués dans sa gorge. Il aurait voulu lui crier qu’elle n’avait pas le doit de lui dire ça, que Geo n’avait pas pu être un père pour elle, que c’était faux. Mais il savait que ça n’avait aucun sens. Il ne savait pas ce qu’ils avaient fait exactement. Mais c’était sûrement lui qu’il l’avait emmenée en balade en moto, lui qui l’avait accompagné à la moto. « Je ne sais pas si c’est ce que tu attends de moi, Mia mais…je suis désolée. Je suis profondément désolée. Ça me déchire le coeur de savoir que je n’ai pas été là pour…tout ». La tête toujours baissée, il serrait les dents pour ne pas pleurer. La colère qu’il avait pu garder au fond de lui jusque là s’était évaporée, laissant la place à une tristesse qui lui enserrait la gorge et lui pressait les poumons. Il s’imaginait Mia et Geo ensemble. Mia  à l’arrière de la moto. Mia pleurant sur l’épaule de Geo suite à sa dernière rupture. La phrase tournait en boucle dans la tête d’Andrew : J’avais cruellement besoin d’un père et j’ai trouvé ça en lui. Il prit son courage à deux mains pour relever les yeux pour regarder sa fille. Il voulait la prendre dans ses bras mais il savait qu’elle le repousserait. « J’aurais voulu être là pour te soutenir. J’aurais voulu être là pour suivre toutes tes aventures. Mais je n’en avais plus la force ». Sa voix se brisa sur ces derniers mots. Ne pouvant plus les retenir, une larme dévala le long de sa joue. Andrew avait et était toujours un homme brisé. Un homme brisé par la vie. Il avait voulu se montrer fort mais ça n’avait pas suffi. « Je ne sais pas si tu voudras bien me pardonner un jour, Mia. Je l’espère. J’ai besoin de toi. Pour me reconstruire. On a tous les deux des blessures à panser ». Légère pause, le temps de laisser une autre larme couler. « Je sais que je ne pourrais pas réparer ce que j’ai cassé. Je sais que je ne pourrais pas revenir sur le passé et que je ne pourrais pas enlever ce lien si particulier que toi et Geo avez construit. Mais je suis revenu. Je suis là. Et je veux être à tes côtés pour toutes les prochaines étapes de ta vie ». Il essuya ses joues d’un revers de la main. « Je veux être là pour te tenir la main, pour essuyer tes larmes, pour t’accompagner à l’autel, pour te serrer dans mes bras, pour serrer dans mes bras mes petits-enfants ». Il eut un petit sourire triste, observant Bonnie. « Je veux pouvoir te présenter les gens qui comptent pour moi. Te présenter mon travail. Te présenter Bonnie. ». Il essuya de nouveau ses joues. « Je veux faire partie de ta vie, Mia. J’espère que vous me pardonnerez tous les deux ». En disant ça, il pensait à la fois à Geo. Mais aussi à son fils, où qu’il soit. « Je ne sais pas si je ferai aussi bien que lui. Je ne sais pas si je pourrais t’emmener tous les week-end en moto ou si on pourra aller se promener sur la plage tous les soirs. Mais j’en ai envie. Je suis revenu et pour de bon. Dis-moi ce que tu veux que je fasse et je le ferai. Dis-moi comment me conduire. Je suis là. ». Il avait la voix cassée. Il s’était confié. Il avait dit tout ce qu’il avait sur le coeur. Cette fois, il espérait que Mia serait réceptive.


(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptySam 5 Déc 2020 - 16:42

there'll be no forgiveness for you to come around

▼▲▼

Mon père me raconte tout, dans les moindres détails sur ce choix qu’ils ont fait, ma mère et lui, d’abandonner Jax. Il se livre, il n’y pas de non-dit… Je commence à comprendre ce qui a pu se passer dans leur tête à seize ans, une pression familiale en plus. Pourtant, certains mots restent difficiles à entendre de la part de mon père, notamment lorsqu’il dit que j’ai pris peu à peu la place de mon frère. Une place que je n’avais jamais voulu, gardant l’exclusivité de l’amour de mes parents. Je lui en fait part, je lui part de ma culpabilité que je ressens du fait de la chance que j’ai eu contrairement à lui. « Vous avez toujours tous les deux eu une place importante dans nos cœurs, que ce soit le mien ou celui de ta mère. Ne pense pas que tu as pris sa place, parce que ce serait faux. Mais forcément, la vie continue, et tu étais là, auprès de nous, tandis que lui ne l’était plus. Comme je te l’ai dit, il avait et a toujours une place dans notre cœur. Mais il a fallu qu’on se concentre sur ce qu’on avait à l’instant présent ». Il n’était plus là, certes, mais par leur choix. Et cette place qu’il occupe toujours dans le cœur de mes parents, me semble tellement minime, quasi inexistante. Parce que, bien que leur choix à l’adolescence puisse s’entendre, pourquoi après ma naissance, ils n’ont pas tenté de le retrouver ? De lui donner l’opportunité de grandir dans notre si belle famille ?  parce qu’elle l’était…  « Quand ta mère est tombé enceinte de lui, nous ne l’avions pas choisi. Nous n’avions rien. Avec le recul, on avait l’envie d’accueillir ce bébé, mais on l’aurait accueilli dans des conditions qui n’auraient pas été dignes de lui. On aurait pu lui apporter tout l’amour du monde, mais l’amour ne fait pas tout. Toi, on t’a choisi. On a décidé que c’est le bon moment pour avoir un bébé. Parce qu’on était certes en études, mais parce que nous avions des petites rentrées d’argent, et parce que nous nous sentions prêt à accueillir un enfant dans de bonnes conditions ». J’ai été choisi, je le sais, j’en suis reconnaissante de ne pas avoir vécu le même sort que mon frère. Cependant, je ne peux m’empêcher de me mettre à sa place… « Vous auriez pu le retrouver… » Je laisse échapper. Surtout quand je sais qu’à cinq ans Jax était encore à l’orphelinat, et qu’il n’a été adopté qu’à ses huit ans, tout comme Peter. Par mes paroles, je ne fais sûrement qu’accentuer la culpabilité que mon père peut avoir, surtout que lui a fait cet effort pendant des années de le retrouver. Mais une décision peut-être trop tardive et surtout au détriment de sa vie de famille à Brisbane… Je comprends que ma mère n’avait pas envie de faire ses recherches et ça me met en colère. Mais là encore, je comprends que les raisons du divorce de mes parents, que je pensais être dû à son procès, à la perte de sa licence de médecin et du fait que ma mère lui avait conseillé un mauvais avocat, étaient bien plus profondes que ça. Que mes croyances à ce sujet jusqu’à maintenant, étaient erronées. Je comprenais que la raison de leur divorce était dû aussi à l’existence de ce frère que mon père voulait retrouver. Mais comment aurais-je pu le savoir quand on m’a écarté de cette vérité ? « Entre autres. Disons que ça a joué une part importante, oui. Je ne me voyais rester avec elle, parce que ça m’aurait fait du mal de savoir qu’elle n’avait aucune envie de retrouver son premier enfant, et parce que ça lui aurait fait du mal de me voir m’acharner comme ça ». Par ses paroles, je m’aperçois que malgré tout ça, malgré toutes ces années, mon père n’a pas d’amertume envers ma mère… il ne la dénigre pas, il ne la blâme pas de toute cette situation, ne rejette pas la faute entièrement sur elle, et assume ses erreurs lui aussi. Il est loyal et cela me fait un petit pincement au cœur.

Bonnie. Cette petite fille vient interrompre nos échanges. Elle a un effet apaisant, ses petites bouclettes qui cachent à moitié son visage alors que mon père la tient dans ses bras. Je l’observe quelques instants, me revoyant des années en arrière à sa place. Elle semble si fragile et son histoire doit certainement être très compliquée si elle se trouve dans ce centre aujourd’hui. Si mon père a cet effet apaisant pour elle comme elle en a sur nous actuellement, alors je suis ravie qu’elle le trouve à ses côtés. Je ne sais pas quelle relation les lie, mais elle semble attachée à lui. J’espère juste qu’elle ne connaitra pas la même déception que moi… Mon père l’installe dans un coin de la pièce pour que nous puissions reprendre nos échanges. Il m’interroge sur ma relation avec Geo. Et avant d’y répondre, je lui demande en retour pourquoi il l’a envoyé jouer les stalkers au Mexique, lorsque je m’y trouvais avec Lukas « C’était une belle ânerie de ma part. J’étais perdu. Je ne savais plus quoi faire pour savoir ce que tu devenais.  Tu ne répondais plus à mes appels. Tu ne m’écrivais plus. Alors que l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisie ». Il semble me blâmer, sans vraiment le dire toutefois. « Crois-moi que Geo était tout aussi heureux de partir en mission au Mexique, à l’époque. Il était content de pouvoir aller décrasser sa moto ailleurs qu’entre deux motels crasseux au fin fond du désert ». Il tente une pointe d’humour mais je ne relève pas. Mes sourcils sont froncés, mon regard fixe un des cadres posés sur son bureau et je sors, un peu mécaniquement « Pourquoi tu n’es pas venu toi-même ? ». Mon ton est monotone, lasse. Parce qu’il va peut-être me trouve l’excuse que je l’aurai rejeté et il aurait raison. Cela dit, je me souvenais mot pour mot de ma discussion avec Geo lorsque j’ai découvert qui il était. Mes mots ont été virulents pour lui et pourtant, j’étais désemparée et j’aurai aimé le voir débarquer au détour d’une ruelle de Mexico ou parmi la foule qui grouillait autour de nous. Je soupire, je n’attends pas vraiment de réponse de sa part et commence alors à lui expliquer cette relation qui nous lie Geo et moi et pourquoi elle est ainsi depuis cinq ans. Mes mots sont durs parce que je ne veux pas mentir à mon père en lui cachant ce que j’ai ressenti et ce que je ressens toujours envers Geo. Il est comme un père qui m’a prouvé pendant cinq ans qu’il pouvait être là pour moi, même à des milliers de kilomètres. Des appels téléphoniques a n’en plus finir, où je m’endormais même au bout du combiné alors qu’il me racontait sa dernière virée en moto. Où j’ai pu pleurer parce que je venais de me faire plaquer lâchement…Je vois le regard de mon père se baissait et j’ai vu que son regard s’était assombrit. Non pas de colère, mais de tristesse. Mon cœur se serre parce que je ne cherchais pas à le faire souffrir en prononçant toutes ces paroles… pour une fois, je voulais juste être honnête sans me venger du mal qu’il a pu me faire… « Je… ». Je sens qu’il a du mal à parler, à trouver ses mots. Mon regard ne le quitte plus cependant « Je ne sais pas si c’est ce que tu attends de moi, Mia mais…je suis désolée. Je suis profondément désolé. Ca me déchire le cœur de savoir que je n’ai pas été là pour…tout ». Ma gorge se serre, il me dit tout ça sans daigner poser le regard sur moi. Et je sens qu’il a bout… qu’il essaye de cacher le mal que j’ai pu lui faire avec mes paroles. Il relève le regard cependant et je découvre des yeux humidifiés « J’aurai voulu être là pour te soutenir. J’aurai voulu être là pour suivre toutes tes aventures. Mais je n’en avais plus la force ». Mon sourcil s’arque parce que je ne comprends pas pourquoi. Pourquoi il n’en avait plus la force. J’aurai pu lui demander… mais voir cette larme perler sur sa joue me fendit le cœur. Je me retiens alors parce que malgré l’amertume toujours présente, je ne pouvais m’acharner. Pas en le voyant dans cet état dans lequel je ne l’avais finalement jamais vu… « Je ne sais pas si tu voudras bien me pardonner un jour, Mia. Je l’espère. J’ai besoin de toi. Pour me reconstruire. On a tous les deux des blessures à panser. Je sais que je ne pourrais pas réparer ce que j’ai cassé. Je sais que je ne pourrais pas revenir sur le passé et que je ne pourrais pas enlever le lien si particulier que toi et Geo avez construit. Mais je suis revenu. Je suis là. Et je veux être à tes côtés pour toutes les prochaines étapes de ta vie. Je veux être là pour te tenir la main, pour essayer tes larmes, pour t’accompagner à l’autel, pour te serrer dans mes bras, pour serrer dans mes bras mes petits-enfants. Je veux pouvoir te présenter les gens qui comptent pour moi. Te présenter mon travail. Te présenter Bonnie ».   Les larmes dévalent sur son visage, même s’il essaye de les contenir avec un revers de la main. J’ai le même tic que lui… Les miennes aussi sont apparues à partir du moment où il a dit qu’il était revenu et qu’il voulait être à mes côtés pour toutes les prochaines étapes de ma vie… et qu’il voulait m’inclure aussi dans cette nouvelle vie qu’il était entrain de construire. « Je ne sais pas si je ferai aussi bien que lui. Je ne sais pas si je pourrais t’emmener tous les week-end en moto ou si on pourra aller se promener sur la plage tous les soirs. Mais j’en ai envie. Je suis revenu et pour de bon. Dis-moi ce que tu veux que je fasse et je le ferai. Dis-moi comment me conduire. Je suis là ». Des mots que j’ai toujours voulu entendre… Depuis quinze longues années. Une présence dont j’ai eu besoin et dont j’ai besoin encore plus aujourd’hui quand tout semble s’écrouler autour de moi. Ma gorge est serrée, mon estomac se noue après ses paroles. Mes larmes ne s’arrêtent plus et je ne cherche pas à les camoufler. Devant moi, se trouve un homme, un homme que j’aime à en crever, se trouve mon père. Mon père qui semble usé par le temps, alors qu’il n’est qu’à la moitié de sa vie. Je vois des traits marqués par la fatigue, ses yeux humides et un air si triste qui me brise un peu plus le cœur. Parce que malgré tout… je ne supporte pas de le voir dans cet état. Je reste silencieuse à le regarder, comme si j’ai peur qu’il m’échappe ou disparaisse encore. Je prends une longue respiration et baisse le regard sur mes mains tremblantes « J’en ai envie aussi… ». Je lâche alors doucement « J’ai eu aussi besoin de toi pendant toutes ses années… » Je relève alors péniblement mes yeux sur lui « Et j’ai encore plus besoin de toi désormais papa… ». C’est sorti, difficilement, mais j’ai réussi à prononcer ce mot de quatre lettres qu’il m’était impossible encore de prononcer quelques minutes plus tôt. Je reste pourtant figée sur ma chaise, incapable de bouger, de faire un geste vers lui « Je ne supporterai pas de te voir partir à nouveau… Tu auras beau dire que tu ne le feras pas, j’aurai toujours peur … Peur que tu partes comme tu l’as déjà fait, peur que ma vie ne se résume qu’à ça. Parce que tu n’as pas été le seul à me laisser, à m’abandonner du jour au lendemain. Que j’en souffre tous les jours et que cette blessure ne se refermera jamais ». Il l’ignore peut-être mais il y a lui, quinze ans plus tôt, mais aussi Jesse, Lukas, Mason… et plus récemment Alec dont j’étais incapable de me détacher, malgré notre dernière rencontre où il a fui lâchement… encore une fois. Je repense à tout ça, aux paroles à mon père et je m’effondre, exténuée par tout ça, c’est plus fort que moi « Je veux pouvoir réussir à te pardonner et te faire confiance à nouveau… » J’essuie mes larmes d’un revers de main et je vois s’approcher une petite fille qui me tend un mouchoir. J’avais oublié sa présence de Bonnie avec tout ça « Merci ma puce », dis-je doucement avec un sourire alors que j’attrape le mouchoir. Elle me regarde d’un air inquiet et interrogateur à la fois, nous voyant mon père et moi pleuraient. J’essuie mes yeux, ravalant mes larmes, et vient dire en murmurant à son attention « Je crois qu’Andrew a besoin d’un câlin ». Je lui souris, elle sourit à son tour et se dirige en courant vers lui pour lui offrir une étreinte. Je ne me sentais pas encore capable de lui en faire un moi-même parce que c’est trop tôt. Pourtant, au fond de moi, j’en avais envie. J’enviais même la petite blondinette mais il me fallait encore du temps « Je ferai des efforts… » j’indique alors à mon père. Une petite porte ouverte et pourtant un grand pas. Je suis venue à sa rencontre pour en apprendre plus sur Jax et son abandon, pour essayer de comprendre et avoir des réponses. Rien de tout cela n’était prévu. Une heure plus tôt, cela m’aurait même paru impensable. « Et je ne veux plus que tu attendes que je revienne vers toi » j’ajoute alors. Parce que j’ai envie qu’il insiste, qu’il me prouve qu’il veut être là pour moi. Au risque peut-être que je le rejette de temps en temps, mais s’il voulait que je le pardonne, je voulais aussi qu’il me prouve qu’il était revenu pour de bon. « C’est quoi son histoire ? » je pose alors doucement en souriant à la petite fille qui repart alors dessiner dans son coin. Je voulais en savoir plus mais surtout je n’avais plus envie de poursuivre sur cette histoire douloureuse qui était la nôtre.
 
CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyDim 13 Déc 2020 - 0:55

There'll be no forgiveness for you to come around
Pour une fois, Mia l’avait laissé parler. Il avait pu expliquer tout ce qui s’était déroulé des dizaines d’années plus tôt. Elle ne l’avait pas interrompu. Ça lui faisait du bien, de voir qu’elle était là. A écouter. Sans rien dire. Il savait que ce qu’il disait, c’était beaucoup d’informations à accumuler. A digérer. Et que peut-être il lui faudrait du temps pour tout comprendre et faire le point sur la situation. Mais il savait aussi qu’elle aurait d’autres questionnements. Et les premières interrogations ne tardèrent pas à fuser. « Vous auriez pu le retrouver…». Andrew aurait bien voulu rentrer dans les détails administratifs du pourquoi du comment il n’était pas possible de retrouver son enfant abandonné, comme ça. Mais il ne se souvenait pas très bien de tout. Il était presque sûr que sa femme avait accouché de manière anonyme, sous X, et qu’ils avaient dû signer tout un tas de papiers et de décharges. On n’abandonnait pas son enfant comme ça. Et c’était aussi pour ça qu’Andrew avait mis si longtemps à trouver ne serait-ce qu’une petite trace à suivre pour tenter de remettre la main sur son fils. Il n’avait aucune idée de qui il était. D’où il avait été. Ce qu’il était devenu. Il aurait tout aussi bien pu être mort qu’il n’en aurait eu aucune idée. Mais il n’avait pas encore envie de revenir sur tout ça. Il se contenta de rester sobre. « Ce n’était pas si simple, Mia. Ton frère ne devait plus faire partie de nos vies. Nous n’avions pas le droit de garder quoi que ce soit sur lui, aucune information. C’est comme ça que ça fonctionne. Pour éviter que les parents ne changent d’avis, ou s’attachent trop. Et pour éviter les drames, j’imagine ». Il n’avait pas trop envie de s’épancher là-dessus. Toute la paperasse à remplir avait été extrêmement douloureux, à la fois pour lui et pour sa femme. On remplissait ce type de papiers comme quand on achetait une voiture. Comme comme on achetait une maison. Un bout de papier, des petits lignes écrit en police huit en bas d’une page, une signature et puis c’était tout. Votre enfant ne l’était plus. Le nombre de fois où il avait regretté avoir rempli ses papiers…Seul dans ses motels, au milieu du désert, la bouche sèche et emplie de poussière, il s’était maudit d’avoir apposé sa signature en bas de ces foutues feuilles.
La discussion prit une autre tournure lorsqu’il évoqua la relation que Mia avait entretenue avec Geo pendant toutes ces années. Les yeux humides, il lui expliqua à quel point ça avait été une erreur d’envoyer Geo la surveiller. Là encore, Mia était perplexe. « Pourquoi tu n’es pas venu toi-même ? ». Elle pose la question comme si elle connaissait déjà la réponse. Elle a l’air aussi fatiguée qu’Andrew. Deux âmes qui ont trop erré, deux âmes qui ont trop peiné. « J’avais peur. Peur que tu ne veuilles pas de moi, que tu me rejettes. Peur de moi-même, de ne pas être à la hauteur. C’était lâche de ma part. Comme tout ce que j’ai fait jusque là, j’imagine ». Il avait toujours estimé que quitter la maison familiale, à l’époque, avait été un moyen de sauver sa propre peau. De sauver le peu d’esprit qu’il lui restait. Mais au fond, ça avait été aussi un peu couard de sa part. Incapable de se regarder dans un miroir et d’affronter ses responsabilités, il avait préféré fuir et courir après des chimères pour échapper à ses démons. Il marqua une légère pause, les yeux de plus en plus humides. « Et puis j’avais peur de ne pas être capable de rester et de plier bagage une nouvelle fois. Et je n’aurais pas supporté de te décevoir une nouvelle fois, Mia. Ça aurait terminé de m’achever ». Sur ces mots, il tenta d’expliquer à Mia à quel point il avait besoin qu’elle le pardonne. A quel point il avait besoin d’elle. Cette fois, les larmes dévalèrent, creusant un peu plus les rides qui formaient des chemins sinueux sur ses joues. Il appréhendait la réaction de Mia. Et pourtant. « J’en ai envie aussi… J’ai eu aussi besoin de toi pendant toutes ses années…Et j’ai encore plus besoin de toi désormais papa… ». Le coeur d’Andrew explosa dans sa poitrine. S’il n’avait pas été au travail, s’il n’y avait pas eu Bonnie, il se serait effondré d’émotion. Il retenait tant bien que mal ses sanglots. Des années qu’il attendait ça. Des années qu’il ne rêvait plus que de ça. Papa. Sa princesse l’avait appelé papa. De vieux souvenirs remontèrent à la surface. Une Mia, bébé, chancelante, qui gambadait déjà tant bien que mal dans le salon, et qui, tout en secouant la télécommande qu’elle avait trouvé dans un coin de la pièce, s’exclamait « Pa-pa » à intervalles régulières. Andrew n’était plus très sûr que ce soit le premier mot qu’elle ait dit, ou même qu’elle ait su dire « papa » avant « maman ». Mais ce simple mot représentait tant. L’amour de son enfant, ça n’avait pas de prix. Mia continua, indiquant qu’elle ne supporterait pas de le voir partir à nouveau et qu’il n’avait pas été le seul à l’abandonner. Qu’elle voulait pouvoir réussir à le pardonner et à lui faire confiance à nouveau. Et puis elle s’effondre, sûrement épuisée par tant d’émotions. Andrew crevait d’envie de la prendre dans ses bras, mais il ne savait pas si elle était prête. Alors il tenta quelque chose d’un peu plus simple, mais qui là encore, représentait beaucoup. Il avança sa main sur le bureau pour effleurer la main de Mia. Il entrelaça sa main à la sienne quelques instants, comme quand ils se promenaient dans les bois quand elle était gamine. Les yeux et les joues humides, il serra sa main. « Je ne vais rien te promettre alors, Mia, parce que je sais que tu ne me croirais pas. Et je te comprends. Alors je vais juste te dire que si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver. Si tu as besoin de m’appeler tard dans la nuit, je serai là aussi. Je ferai de mon mieux pour être à tes côtés quand tu auras besoin et quand tu en auras envie ». Là encore, il était sincère. Il voulait qu’elle l’intègre dans sa vie, et lui dans la sienne.
Bonnie les interrompit dans leur discussion, en tendant un mouchoir à Mia. Les voir comme ça, tous les deux, ça lui faisait chaud au coeur. Bonnie s’installa ensuite sur les genoux d’Andrew et nicha sa petite tête dans son cou. C’était sa manière à elle de le rassurer. Mia lui indiqua qu’elle ferait des efforts et qu’elle ne voulait plus attendre. Andrew hocha la tête. « Je vais faire de mon mieux pour être à tes côtés. On va trouver comment faire marcher tout ça, Mia ». Il aurait voulu ajouter un « je te le promets », mais il savait que les promesses avec Mia, il fallait éviter. Il déposa un léger baiser sur le front de Bonnie avant de la laisser repartir vaquer à des occupations. Mia l’interrogea sur l’histoire de Bonnie. Andrew grimaça légèrement, surveillant la petite du coin de l’oeil. « Disons que la gamine s’est retrouvée au mauvais endroit ». Il baissa légèrement la voix, comme il avait l’habitude le faire dès qu’il parlait de la situation familiale de Bonnie alors qu’elle était dans les parages. « Le truc classique, sa mère a découvert l’alcool et la drogue. Elle est venue là après avoir perdu son emploi et son logement. On les a accueilli toutes les deux. On a eu pas mal de fil à retordre avec sa mère, on ne la voit quasiment jamais. On se relaie à tour de rôle pour s’occuper de la petite ». Andrew frotta son visage de ses deux mains. « C’est assez compliqué, je t’avoue. On hésite à appeler les services sociaux, mais tout le monde ici s’est attachée à la gamine et elle a l’air de se plaire. Elle passe beaucoup de temps dans la toute nouvelle bibliothèque, à feuilleter des livres ou à gribouiller sur un bout de feuille. Elle aime bien discuter avec les autres enfants, aussi ». Il eut un petit sourire, un peu triste au fond. « Et puis elle m’aime beaucoup, je pense que tu as pu le voir. Je me suis un peu mis dans la merde tout seul, je dois l’avouer. J’ai pas vraiment envie qu’elle parte. J’ai envie qu’elle soit là encore pour un temps, je pense qu’on peut lui apprendre encore tous un tas de choses ». Il observait Bonnie, dessinant dans un coin. Il n’allait pas avouer à sa fille qu’il la voyait dans la gamine et que c’était pour ça qu’il était autant attaché à elle. « Si tu es toujours autant passionnée par le dessin, tu pourrais peut-être venir ici pour donner des cours aux gamins ? Bonnie serait ravie, j’en suis certain. Les autres gosses aussi. Si ça te convient, bien sûr ». Il croisa les mains sur le bureau. C’était un moyen d’inclure Mia dans sa vie, et dans la vie du centre. De manière un peu détournée et sans trop brusquer les choses. De manière professionnelle. « On pourrait s’organiser une sortie en plein air, aussi. Avec un pique-nique. Avec les gosses du centre. Ou tous les trois, si tu préfères ». Il voulait passer du temps avec sa fille. Et avec Bonnie. Il voulait les voir évoluer toutes les deux. Il espérait que Mia ne le prendrait pas mal.


(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyDim 13 Déc 2020 - 20:47

there'll be no forgiveness for you to come around

▼▲▼

Cette discussion à cœur ouvert, sans filtre, même si elle fait mal, est nécessaire. Quinze ans se sont écoulés, quinze ans durant lesquels de nombreuses questions sont restées sans réponse. Encore plus de questions se sont ajoutées récemment en apprenant l’existence d’un frère dont je connaissais l’identité, Jax. Je lui ai d’ailleurs promis des réponses, et c’est bien ce que je compte obtenir en venant voir mon père. Je me sens coupable d’avoir grandi dans une famille aussi aimante quand Jax n’en a pas eu l’occasion. Pas les premières années de sa vie en tout cas. Alors, je demande à mon père pourquoi il n’a pas cherché à le retrouver lorsqu’ils m’ont eu « Ce n’était pas si simple, Mia. Ton frère ne devait plus faire partie de nos vies. Nous n’avions pas le droit de garder quoi que ce soit sur lui, aucune information. C’est comme ça que ça fonctionne. Pour éviter que les parents ne changent d’avis ou s’attachent trop vite. Et pour éviter les drames, j’imagine ». Mon regard se baisse, j’entends son explication et comprends que cela n’était finalement pas évident « Mais tu en aurais eu envie ? A ce moment-là de ta vie ? ». Parce que même si les démarches étaient lourdes voire impossible, encore fallait-il qu’il en ait l’envie. J’ai besoin d’en avoir le cœur net et c’est donc pour ça que je lui pose cette question. Pour Jax… Pour essayer peut-être de l’apaiser. Même si sa position restera sûrement catégorique et sans appel : il ne voudra jamais avoir à faire à nos parents…

Ma rencontre au Mexique avec Geo a fait que notre relation a commencé. La colère de mon père à ce sujet, sur cette relation avec celui qui est son meilleur ami le chamboule beaucoup. Pourtant, à mes yeux, il ne peut que s’en vouloir à lui-même. « J’avais peur. Peur que tu ne veuilles pas de moi, que tu me rejettes. Peur de moi-même, de ne pas être à la hauteur. C’était lâche de ma part. Comme tout ce que j’ai fait jusque-là, j’imagine. Et puis j’avais peur de ne pas être capable de rester et de plier bagage une nouvelle fois. Et je n’aurais pas supporté de te décevoir une nouvelle fois, Mia. Ca aurait terminé de m’achever ». De l’honnêteté. C’est ce qu’il fait en me disant ces dernières paroles. Il n’est pas venu à  ma rencontre parce qu’il n’était pas sûr de rester. Et bien qu’il est le mérite d’être honnête, ses mots me font du mal. Parce que je me dis qu’il aurait été capable de partir une deuxième fois… Et rien ne me garantis qu’il ne serait pas capable de le faire une nouvelle fois aujourd’hui…

Il me parle à cœur ouvert, veut se faire pardonner, il me montre à quel point il est désolé et à quel point il est prêt à tout pour moi. Il veut être à mes côtés, à toutes les étapes de ma vie désormais. J’en ai envie aussi et je lui en fait part. Mais ce qui le touche certainement le plus dans mes paroles est ce mot : papa. Un mot que je n’ai pu réussi à prononcer pendant quinze ans. Même lorsque je l’avais au bout du fil de temps en temps. Impossible. Et pourtant, là dans ce moment de confession à cœur ouvert, je le dis. C’est sorti tout seul. Et je ne le regrette pas. Je lui laisse une porte entrouverte, une chance que les choses puissent s’arranger entre nous. Même si j’ai peur. Peur qu’il parte à nouveau, qu’il ne tienne pas ses promesses encore une fois… Je m’effondre à force, parce que c’est beaucoup d’émotions accumulées durant toutes ces années, beaucoup de non-dit qui finissent par sortir. Enfin. Mon père attrape alors ma main délicatement, comme pour me réconforter, pour me montrer qu’il est là. Ce contact me fait lever les yeux sur lui, des yeux emplis de larmes. Et alors qu’il resserre son étreinte sur ma main, j’y réponds de la même manière. « Je ne vais rien te promettre alors, Mia, parce que je sais que tu ne me croirais pas. Et je te comprends. Alors je vais juste te dire que si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver. Si tu as besoin de m’appeler tard dans la nuit, je serai là aussi. Je ferai de mon mieux pour être à tes côtés quand tu auras besoin et quand tu en auras envie ». Ces paroles me touchent et font que les larmes ruissellent davantage le long de mes joues. Je veux y croire. Croire que mon père restera toujours à mes côtés désormais. Parce que dans une période compliquée comme celle que je viens de traverser, c’est à lui que je pensais. C’est lui que j’ai eu envie d’appeler plus d’une fois à l’aide alors que j’étais bloquée sur mon canapé. C’est aussi ses conseils que j’aimerai entendre quand je me sens si perdue dans mon cœur et dans ma tête… « Je tâcherai de m’en souvenir… » Je reste prudente, mais je lui montre aussi que j’entends ses paroles. Et surtout que j’essaierai de faire cet effort vers lui. Bonnie se joint à nous, finissant par aller se blottir dans les bras de mon père, notamment parce que je lui ai demandé « Je vais faire de mon mieux pour être à tes côtés. On va trouver comment faire marcher tout ça, Mia ».  Rien n’est certain. Ce n’est pas dit que nous parviendrons à retrouver cette relation si fusionnelle que lorsque j’étais gamine. Bien sûr, avec des années en plus, cela ne sera certainement pas la même. Mais cette complicité et cette confiance sans faille… C’est de cela que nous parlons. Et le chemin risquait d’être long… Mais peut-être que nous y parviendrons. Avec le temps…

« Disons que la gamine s’est retrouvée au mauvais endroit. Le truc classique, sa mère a découvert l’alcool et la drogue. Elle est venue là après avoir perdu son emploi et son logement. On les a accueillis toutes les deux. On a eu pas mal de fil à retordre avec sa mère, on ne la voit quasiment jamais. On se relaie à tour de rôle pour s’occuper de la petite ». C’est l’histoire de Bonnie. Celle de cette petite tête blonde aux cheveux bouclés, cette boucle d’or pour qui on serait prêt à tout. Et pourtant, elle n’a pas une histoire familiale facile. « C’est assez compliqué je t’avoue. On hésite à appeler les services sociaux, mais tout le monde ici s’est attachée à la gamine et elle a l’air de se plaire. Elle passe beaucoup de temps dans la toute nouvelle bibliothèque, à feuilleter des livres ou à gribouiller sur un bout de feuille. Elle aime bien discuter avec les autres enfants, aussi ». Ces paroles me font me retourner vers la gamine. Elle dessine et parait si paisible. Mais ce qui commence à me frapper le plus c’est cette ressemblance… Cette ressemblance physique que j’ai certes remarquée un peu plus tôt mais aussi ses points communs que je partage avec elle : les livres, le dessin, la sociabilité… « Et puis elle m’aime beaucoup, je pense que tu as pu le voir. Je me suis un peu mis dans la merde tout seul, je dois l’avouer. J’ai pas vraiment envie qu’elle parte. J’ai envie qu’elle soit là encore pour un temps, je pense qu’on peut lui apprendre encore tous un tas de choses ».  Et mon père. Les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit. Et même si je ne lui en ferai pas la remarque, je comprends rapidement pourquoi mon père est attaché à cette petite, tout comme elle l’est à lui. « Je ne suis pas étonnée qu’elle soit autant attachée à toi. J’étais comme ça avec toi au même âge ». Je souris. Il n’y a pas de rancune quant à son attache qui semble particulière avec cette petite fille. Je n’en ai pas la force de toute manière. Je retourne une nouvelle fois le regard vers elle « C’est triste qu’elle ait à traverser des épreuves si difficiles si petite. Elle est si innocente, si attachante… J’espère qu’elle finira par trouver une famille aimante… » elle aussi. Je ne l’ajoute pas parce que je ne veux pas risquer de révéler l’identité de Jax à mon père. Surtout, je n’avais pas envie d’en rajouter une couche en faisant allusion à ce frère que je n’ai pas eu l’occasion de connaitre… « Si tu es toujours autant passionnée par le dessin, tu pourrais peut-être venir ici pour donner des cours aux gamins ? Bonnie serait ravie, j’en suis certain. Les autres gosses aussi. Si ça te convient, bien sûr ». Je suis étonnée. Etonnée par la proposition de mon père, une proposition à laquelle je ne m’attendais pas. « Je le suis toujours et c’est une éventualité à laquelle je n’avais pas pensé… Mais. Je vais y réfléchir sérieusement ». Parce que l’histoire de ces gamins est touchante et difficile et si je peux contribuer à un moment de partage et de plaisir un court instant dans leur vie, alors pourquoi pas. Sans se voiler la face également, ce serait un bon moyen de renouer peu à peu avec mon père, découvrir le monde dans lequel il évolue désormais. Puis, cet enthousiasme qu’il a à me faisant cette proposition. Aussitôt suivi par une autre « On pourrait s’organiser une sortie en plein air, aussi. Avec un piquenique. Avec les gosses du centre. Ou tous les trois, si tu préfères ». Je reste figée par autant de propositions. Je sens qu’il a envie de renouer avec moi et il me le prouve. Même si ce ne sont pas des moments qu’entre nous deux, c’est déjà un bon début. Commencer pas à pas. Sans rien précipiter. « Il semblerait que je sois douée avec les enfants… Enfin du moins quand je garde ceux de mes amis, ils ont tendance à bien m’apprécier... Peut-être parce que je cède à toutes leurs envies ? ». Je grimace, sourire aux lèvres avant d’ajouter « Si tu as besoin de moi pour une sortie que vous organisez, je suis partante. Ou même si tu as besoin de quelqu’un pour Bonnie… ». Je repose mon regard à nouveau sur cette petite. Elle m’intrigue et je ne sais pas pourquoi mais, en la voyant, des milliers de questions commencent à murir dans ma tête… Parce qu’en voyant une petite tête blonde comme la sienne, je vois aussi une petite fille qui pourrait être la mienne… Une vie qui pourtant me semble inenvisageable pour le moment, tellement ma vie amoureuse est chaotique, surtout en repensant à ma dernière rencontre avec Alec… « Au fait, je ne suis pas enceinte. Je ne sais pas qui est ce Grant qui t’a balancé cette fausse info. Désolé de vous avoir fait une fausse joie à toi et Adam ». Un sourire amusé s’affiche sur mon visage. Parce qu’autant sur le coup, lorsqu’Adam m’a posé la question, cela m’a horripilé le poil. Autant maintenant j’avais envie d’en rire « A quoi il ressemblait ? ».  
CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyDim 20 Déc 2020 - 20:20

There'll be no forgiveness for you to come around
Andrew avait continué à répondre aux questions de Mia, a essayé d’expliquer avec le plus de détails possibles ce qui s’était passé à ce moment là de sa vie, quand il avait pris la décision de ne pas garder leur premier enfant. Il devait bien avouer qu’il  se sentait presque libéré. Comme un poids qui s’était retiré de sa poitrine. Au cours de sa vie, il n’avait parlé de cette épisode qu’à très peu de personnes. Sa femme, déjà, mais le sujet avait souvent été source de discordes entre eux et c’était plus quelque chose qu’ils évitaient d’évoquer. Geo, ensuite, et toutes les personnes qui avaient croisé leur chemin dans leur quête infructueuse. Mais c’était tout. Il n’avait jamais évoqué ce moment en détails, et ça lui faisait du bien de pouvoir enfin en parler et de dire vraiment ce qu’il avait ressenti. « Mais tu en aurais eu envie ? A ce moment-là de ta vie ? ». Il hésita, face à cette question. C’était difficile. « Je pense, oui. Mais c’est plus compliqué qu’un simple oui ou non. J’étais tiraillé. J’ai toujours été tiraillé. Le garder, l’élever dans des conditions peu avantageuses pour lui, ou le laisser partir, avec une chance d’une nouvelle vie ? Essayer de le retrouver, au risque d’être déçu, ou continuer ma vie normalement ? Je pense que j’étais prêt à avoir un enfant mais que ce n’était pas le bon moment. Je pense que j’ai toujours été prêt à partir à sa recherche mais que ce n’était pas le bon moment. Quand j’ai perdu mon boulot, et qu’il y a eu toutes les histoires avec ta mère ensuite, j’ai senti que c’était le bon moment. J’ai senti que c’était ce que j’avais besoin de faire, que c’était la pièce du puzzle qu’il me manquait pour pouvoir me reconstruire pleinement ». Il marqua une légère pause, fixant ses mains ridées. « Je me suis reconstruit petit à petit, au fil du temps. Mais cette pièce du puzzle est toujours manquante. La différence, aujourd’hui, c’est que je sais et je sens que je peux faire sans. Je suis fatigué. Alors oui, à ce moment là de ma vie, j’en aurais eu envie. Les circonstances ont fait que. Mais aujourd’hui, j’ai juste envie de me poser. Et d’être avec le plus beau cadeau qu’il m’ait été donné de recevoir ». Il lui offrit un petit sourire triste, signe qu’il parlait de lui.
La conversation dériva par la suite sur Bonnie et son histoire. Mia n’était pas étonnée que la petiote soit autant attachée à lui, et espérait qu’elle trouverait une famille aimante. Andrew hocha la tête, ne pouvant qu’approuver. « Pour l’instant, sa famille, c’est le centre. C’est une grande famille, mais elle a l’air épanouie. Tous les gamins lui apportent un peu chaque jour, que ce soit en terme de connaissances, de relations. J’en surprends parfois quelques uns lui faire la lecture, avant la sieste. Ils s’entraident tous et ça fait plaisir à voir. J’espère qu’on réussira à faire quelque chose, avec elle. J’en ai vraiment envie. J’ai envie de la pousser le plus loin possible, de la tirer vers le haut. D’en faire une belle et grande personne ». Il hésita à ajouter « Quelqu’un comme toi », mais se retint. Ça faisait beaucoup d’émotions pour aujourd’hui, et il n’était pas sûr de tenir. Il proposa à Mia, toutefois sans grand espoir, qu’elle vienne au centre. Pour le dessin. C’était un moyen de renouer avec elle et une opportunité pour les gamins. Il la revoyait, dans le jardin, les crayons de couleur étalés dans la pelouse, des fourmis aventureuses tentant de grimper sur l’un d’entre eux. La langue sortie, Mia s’appliquait à dessiner à l’identique la balançoire du jardin. Bien que son mère et sa mère trouvaient le dessin déjà fantastique, Mia s’énervait et effaçait les traits à plusieurs reprises avant de recommencer. C’était cette motivation, cette persévérance et cette passion qu’il voulait qu’elle leur transmette. Il était fier de sa fille. Et ils voulaient que d’autres gens le soient autant que lui. Alors il ne put empêcher de sourire de nouveau quand elle lui indiqua qu’elle y réfléchirait sérieusement. « J’aurais sûrement un formulaire à te faire remplir, si tu veux intervenir au centre. Pour que ce soit fait dans les règles de l’art. Je pense vraiment que les gamins pourraient tirer quelque chose de ton talent. T’as toujours été douée avec les gosses, en plus. Je suis sûr et certain qu’ils t’adoreront ». Elle était du même avis, puisque Mia était tout aussi partante pour un éventuel pique-nique avec le centre. « Si tu as besoin de moi pour une sortie que vous organisez, je suis partante. Ou même si tu as besoin de quelqu’un pour Bonnie… ». Le coeur d’Andrew se serra un peu plus dans sa poitrine. Ils avaient souvent imaginé Mia et Bonnie dans la même pièce, l’une assise sur les genoux de l’autre, se racontant des histoires tout aussi farfelues les unes que les autres. Mais il était loin d’imaginer que ça arriverait un jour. Il était profondément reconnaissant. Il baissa légèrement la voix, sur le ton de la confidence. « Je devrais pas, mais je dois avouer que certains soirs, je ramène Bonnie à la maison. Ça la change d’air. Elle peut gambader dans la maison à sa guise. On essaie de ne pas en faire une habitude mais… ». Il haussa les épaules. [i]Mais c’était compliqué[i]. Parce qu’elle réclamait souvent, et parce qu’il était incapable de dire non. Parce que lui voulait aussi passer du temps avec elle. « Tu pourras passer, si tu veux. Je vous mijoterais quelque chose ». Ça faisait beaucoup de propositions, il avait peur d’effrayer Mia. Il espérait qu’elle accepterait, parce que c’était une occasion supplémentaire de passer du temps avec sa fille. Il voulait qu’elle le voit dans son quotidien, chez lui. Il voulait qu’elle voie qu’il avait mis sa vie en ordre. Qu’il était là pour rester. Pas de valise prête à être remplie dans un coin de la pièce, pas d’armoires vides. Il avait décoré sa maison, installé des photos. Signe qu’il était là pour de vrai, pour de bon.
Contre toute attente, Mia évoqua sa prétendue grossesse. « Au fait, je ne suis pas enceinte. Je ne sais pas qui est ce Grant qui t’a balancé cette fausse info. Désolé de vous avoir fait une fausse joie à toi et Adam ». Andrew ne put s’empêcher de rire face à cette phrase. Les souvenirs de la soirée arrosée avec le jeune homme lui revinrent, un peu flous. « Je dois bien avouer qu’on s’est fait des plans sur la comète…Ca me paraissait bizarre, cette histoire ». Il fit les gros yeux, pointant un doigt en direction de sa fille. « Je ne sais pas ce qu’Adam t’a raconté, et dans quels détails il est rentré, mais non, je ne vous construirais pas une maison. A moins que tu veuilles un salon avec option inondation à chaque fois qu’il pleut ». Mia l’interrogea sur la personne qui avait lancé cette rumeur. Andrew croisa les bras sur son torse, toujours un poil agacé par la rencontre qu’il avait fait à l’hôpital ce jour là. « J’étais venu te voir, je crois que c’était le lendemain ou le surlendemain du jour où on s’est vus. Ce gars là s’est présenté dans la chambre. Un grand gaillard, baraqué, cheveux châtains clairs, je dirais ». Il eut un petit rire en repensant au grotesque de la situation. « Il s’est présenté comme un ami à toi, mais il avait l’air tellement mal à l’aise en me voyant et en apprenant que j’étais ton père, que j’ai voulu joué un peu. Je lui ai demande s’il n’était pas plutôt ton amant. Je crois même lui avoir demandé si ce n’était pas ton frère, par hasard ». Il se laisser aller d’un petit rire, totalement insouciant. « Je crois qu’il a été piqué au vif par mes questions et qu’il s’est défendu en me disant que tu étais enceinte, pour me faire réagir. Ça a marché mais sur le tard puisque n’y ai cru que quand Adam… ». Il ne termina pas sa phrase, ne voulant pas revenir sur le fait que sa fille avait une vie sexuelle avec son meilleur ami d’enfance. Jetant un coup d’oeil à sa montre, il estima qu’il lui restait encore un peu de temps pour discuter avec sa fille, mais qu’il ne devrait pas trop tarder à retourner vaquer à ses occupations. « Tu as des idées sur qui ça peut être ? Si c’est un ex jaloux qui t’importune, je peux m’occuper d’aller lui toucher deux mots, si tu veux. Je pense qu’il ne sera pas ravi de me revoir, et je t’avoue qu’il a l’air bien plus baraqué que moi…Mais si c’est pour le bonheur de ma fille… ». Il s’imagina, amusé, se prendre une droite par le prétendu Grant. Il espérait au fond de lui qu’il n’aurait plus jamais à avoir à faire à lui, au risque de se prendre une droite.


(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyLun 21 Déc 2020 - 21:20

there'll be no forgiveness for you to come around

▼▲▼

Nous restons longtemps sur le sujet de Jax et son abandon. J’écoute mon père avec attention mais en même temps mon cerveau bouillonne, les interrogations continuant à se bousculer. Et je ne ménage pas mon père dans son récit, en réagissant en posant les questions comme elles me viennent. Alors je veux savoir si au moment où ils m’ont eu il aurait aimé retrouver Jax, malgré les démarches compliquées et quasi impossible « Je pense, oui. Mais c’est plus compliqué qu’un simple oui ou non. J’étais tiraillé. J’ai toujours été tiraillé. Le garder, l’élever dans des conditions peu avantageuses pour lui, ou le laisser partir, avec une chance d’une nouvelle vie ? Essayer de le retrouver, au risque d’être déçu, ou continuer ma vie normalement ? Je pense que j’étais prêt à avoir un enfant mais que ce n’était pas le bon moment. Je pense que j’ai toujours été prêt à partir à sa recherche mais que ce n’était pas le bon moment. Quand j’ai perdu mon boulot, et qu’il y a eu toutes les histoires avec ta mère ensuite, j’ai senti que c’était le bon moment. J’ai senti que c’était ce que j’avais besoin de faire, que c’était la pièce du puzzle qu’il me manquait pour pouvoir me reconstruire pleinement. Je me suis reconstruit petit à petit, au fil du temps. Mais cette pièce du puzzle est toujours manquante. » Et là mes yeux se lèvent alors vers mon père… S’il savait que cette pièce du puzzle n’est pas si loin, que je l’ai retrouvé mais que ce puzzle ne pourra jamais être reconstitué pleinement car Jax refusera catégoriquement de renouer avec lui… « La différence, aujourd’hui, c’est que je sais et je sens que je peux faire sans. Je suis fatigué. Alors oui, à ce moment là de ma vie, j’en aurais eu envie. Les circonstances ont fait que. Mais aujourd’hui, j’ai juste envie de me poser. Et d’être avec le plus beau cadeau qu’il m’ait été donné de recevoir ». Je comprends qu’il parle de moi et même si je le regarde à ce moment, je ne laisse rien transparaitre…

Après plusieurs échanges, je m’intéresse à Bonnie, cette petite tête blonde qui traîne depuis plusieurs minutes dans le bureau de mon père. Son histoire était compliquée et j’espérais sincèrement qu’elle parviendrait à trouver une famille aimante, où elle pourrait s’épanouir pleinement « Pour l’instant, sa famille, c’est le centre. C’est une grande famille, mais elle a l’air épanouie. Tous les gamins lui apportent un peu chaque jour, que ce soit en terme de connaissances, de relations. J’en surprends parfois quelques-uns lui faire la lecture, avant la sieste. Ils s’entraident tous et ça fait plaisir à voir. J’espère qu’on réussira à faire quelque chose, avec elle. J’en ai vraiment envie. J’ai envie de la pousser le plus loin possible, de la tirer vers le haut. D’en faire une belle et grande personne ». Mon regard s’attendrit, toujours posé sur la petite fille qui a repris son coloriage. Et sans le regarder je lâche ces quelques mots « Je pense que tu y arriveras… mais ne la laisse pas… ». Je sais que cette phrase peut résonner comme un reproche, faisant référence à ce qu’il a fait avec moi, en me laissant à mes quinze ans alors que j’avais besoin de lui. Mon ton est calme et posé, un mince sourire aux lèvres alors que je reporte mon regard sur lui. Il me propose alors de venir au centre pour donner quelques cours de dessin aux enfants. C’est une passion que j’ai depuis longtemps et que je pratique encore aujourd’hui. J’ai suivi des cours à la fac de Melbourne et je continue encore en prenant des cours particuliers. Je ne prétends pas être une experte pour autant mais si je peux partager un peu de cette passion avec ces enfants qui ont besoin d’attention et surtout de trouver leur voie, alors si je peux y contribuer même qu’un peu, je n’y vois pas d’inconvénients. Et peut-être aussi, au fond, j’accepte pour passer un peu de temps avec mon père… « J’aurai sûrement un formulaire à te faire remplir, si tu veux intervenir au centre. Pour que ce soit fait dans les règles de l’art. Je pense vraiment que les gamins pourraient tirer quelque chose de ton talent. T’as toujours été douée avec les gosses, en plus. Je suis sûr et certain qu’ils t’adoreront ». Je le gratifie d’un sourire et acquiesce d’un simple signe de tête. Mon père semblait déterminé à m’inclure dans sa vie ce qui me touchait. Il me proposa aussi une sortie pique nique avec les gosses du centre ou même ne serait-ce qu’avec Bonnie et lui. J’étais partante, l’idée m’enchantant grandement, au point où je me trouvais à regarder à nouveau la fillette derrière nous, proposant mon aide pour elle aussi. « Je devrais pas, mais je dois avouer que certains soirs, je ramène Bonnie à la maison. Ca la change d’air. Elle peut gambader dans la maison à sa guise. On essaie de ne pas en faire une habitude mais… » Il s’interrompit ne terminant pas sa phrase. « Tu pourras passer, si tu veux. Je vous mijoterais quelque chose ». Oui, il était vraiment enthousiaste de me retrouver, d’avoir l’occasion de renouer avec moi et de m’inclure dans cette nouvelle vie plus stable qu’il tentait de se construire. « On verra… » je lance alors, toujours avec un petit sourire aux lèvres pour le rassurer aussi, ne voulant paraitre trop fermer car ce n’était pas le cas. Mais je ne voulais pas faire dans la précipitation, prendre le temps, de peur que tout s’écroule à nouveau.

Je me souviens alors de ma conversation avec Adam, qui pensait que j’étais enceinte. Une rumeur lancée par un certain Grant que mon père aurait rencontré. Alors, comme je l’avais promis à Adam, je lui annonçais moi-même que ce n’était pas le cas « Je dois bien avouer qu’on s’est fait des plans sur la comète… ça me paraissait bizarre, cette histoire. Je ne sais pas ce qu’Adam t’a raconté, et dans quels détails il est rentré, mais non, je ne vous construirais pas une maison. A moins que tu veuilles un salon avec option inondation à chaque fois qu’il pleut ». Je ne pus retenir un petit rire tout en regardant mon père. En effet, je me souvenais très bien de ses piètres performances dans le bricolage lorsque j’étais gosse. Notamment, de ce fameux tableau de peinture que j’avais fait, qu’il avait voulu accrocher dans le salon et qui n’a tenu que deux minutes à peine sur le mur. « Il ne m’a rien dit à ce sujet. Mais en effet, je pense qu’il vaut mieux que tu t’abstiennes… En revanche, si tu veux financer ma future maison… ». Je lui lance un clin d’œil, riant doucement avant de demander plus de détails sur la personne qu’il a rencontré « J’étais venu te voir, je crois que c’était le lendemain ou le surlendemain du jour où on s’est vus. Ce gars là s’est présenté dans la chambre. Un grand gaillard, baraqué, cheveux châtain clair, je dirais. Il s’est présenté comme un ami à toi. Mais il avait l’air tellement mal à l’aise en me voyant et en apprenant que j’étais ton père, que j’ai voulu jouer un peu. Je lui ai demandé s’il n’était pas plutôt ton amant. Je crois même lui avoir demandé si ce n’était pas ton frère, par hasard ». Plusieurs réactions me traversent pendant qu’il m’explique cela. Mes sourcils se froncent lorsqu’il me dit être revenu le lendemain de mon accident alors que je lui avais demandé de ne pas le faire. Lorsqu’il commence à décrire la personne, mon cœur s’accélère… Pourtant, il ne me donne pas assez de détails pour que je puisse démasquer la personne en question. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser à Jax. Mais je me dis que si ce dernier était réellement venu me rendre visite à l’hôpital, il me l’aurait dit. « Je crois qu’il a été piqué au vif par mes questions et qu’il s’est défendu en me disant que tu étais enceinte, pour me faire réagir. Ça a marché mais sur le tard puisque je n’y ai cru que quand Adam… ». Il s’interrompt, mon sourcil s’arque avec un petit sourire « Tu peux le dire, il m’a dit que tu étais au courant. Newman parle trop sous l’effet de l’alcool ». J’en veux un peu à Adam d’en avoir parlé à mon père surtout que cette relation était plus compliquée. Et je pense que je préférais ne pas m’étaler sur le sujet car je ne voulais pas savoir ce qui a pu être dit ou non-dit ce soir-là, que ce soit de la part de Newman ou de mon père. « Tu as des idées sur qui ça peut être ? Si c’est un ex jaloux qui t’importune, je peux m’occuper d’aller lui toucher deux mots, si tu veux. Je pense qu’il ne sera pas ravi de me revoir, et je t’avoue qu’il a l’air bien plus baraqué que moi… Mais si c’est pour le bonheur de ma fille… ». Je lève les yeux au ciel et pourtant, au fond, le fait qu’il veuille prendre ma défense me fait sourire et me touche à la fois. Je me lève alors doucement, remettant mon sac sur mon épaule « Je n’ai aucune idée de qui ça peut être. Et ne t’en fais pas, il n’y a pas d’ex jaloux à qui refaire la tronche ». Je ris doucement alors que je me dirige vers Bonnie qui semble avoir compris que je pars. Je me baisse à sa hauteur, sourire aux lèvres « Aurevoir ma belle. On se reverra sûrement très vite ». La petite fille me rend mon sourire et vient même passer ses petits bras autour de mon cou « Oh » je lance alors surprise, ne m’attendant pas à ce geste de sa part. Je la serre un peu plus contre moi avant qu’elle ne relâche son étreinte et file dans les jambes de mon père. Je me relève, fait un pas vers lui « Je ne manquerai pas de t’appeler dans les prochains jours ». Je m’approche un peu plus, ma gorge se serre parce que j’ai envie de le serrer dans mes bras. Je me contente cependant de sourire et de lui attraper sa main doucement, enlaçant mes doigts autour des siens « Aurevoir papa ». Je la relâche tout aussi délicatement avant de tourner les talons et de sortir, chamboulée par ce qui venait de se passer dans ce bureau. Je marque un temps d’arrêt une fois la porte refermée, comme pour reprendre mon souffle et quitte le centre qui semble plus calme désormais…


CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 EmptyVen 1 Jan 2021 - 16:49

There'll be no forgiveness for you to come around
La conversation commençait à toucher à sa fin. Andrew n’aurait jamais imaginé que ça se passerait si bien. Longtemps, il avait imaginé comment seraient leurs retrouvailles. Longtemps, il avait imaginé comment seraient leurs discussions dès lors que Mia et lui auraient fait un pas en avant. Il avait surtout penché pour de grosses esclandres, des haussements de voix, des cris, des larmes. Des larmes, il y en avait eu. Mais pour le reste…Il ne savait pas si c’était le fait d’être ici, au centre, sur le lieu de travail d’Andrew, ou si c’était la présence de Bonnie, mais l’échange avait était sain et apaisé. Andrew en était vraiment heureux. Il avait l’impression qu’un poids s’était retiré de sa poitrine, qu’il pouvait enfin respirer un peu mieux. Il savait que Mia avait écouté tout ce qu’il avait à dire, et qu’elle comprenait un peu mieux, sans pour autant être d’accord, les raisons de l’abandon de son frère et de son propre départ, plusieurs années après. C’était tout ce qui comptait. Tout ce qu’il avait toujours voulu. Qu’elle l’écoute, qu’elle comprenne. Mia la mit toutefois en garde, comme elle savait si bien le faire, à propos de Bonnie. « Je pense que tu y arriveras… mais ne la laisse pas… ». Andrew ne répondit pas. Il savait que c’était un avertissement à la fois pour Bonnie, mais aussi pour Mia. Il aurait voulu dire que c’était promis, qu’il ne partirait plus, qu’il ne laisserait plus jamais personne tomber. Mais il préférait se taire. Les promesses en l’air, c’était fini.
Leurs échanges se terminèrent sur la visite lunaire qu’il avait fait chez Adam, persuadé que Mia était enceinte et qu’elle n’avait encore rien dit à personne. Andrew ne put s’empêcher de sourire en repensant à ce moment, on aurait dit deux enfants qui ouvraient leurs cadeaux à Noël. Andrew resta évasif, ne sachant pas vraiment ce qu’Adam avait pu raconter. Il doutait fortement que le gamin se soit vanté devant Mia d’avoir raconté à son beau-père qu’il avait couché avec elle. « Il ne m’a rien dit à ce sujet. Mais en effet, je pense qu’il vaut mieux que tu t’abstiennes… En revanche, si tu veux financer ma future maison… ». Andrew leva les yeux au ciel en riant. Il était certain qu’il n’allait pas construire lui-même la maison. « Si je gagne au loto, on verra pour le financement… ». Ils continuèrent un peu à discuter. Andrew découvrit que finalement, Adam avait bel et bien été assez con pour indiquer à Mia qu’il avait parlé de leur relation à son père. Incorrigible, ce gosse. Ils tentèrent tous les deux de trouver qui pouvait bien être celui qui avait eu la bonne idée de lancer une telle rumeur, en vain. Il faut dire qu’Andrew n’avait pas beaucoup de détails à donner à sa fille sur cet énergumène. Mia se leva pour prendre congés, saluant la petiote au passage. A peine avait-elle atteint la porte que la petite Bonnie s’agrippa à elle pour lui faire un câlin, à la grande surprise de Mia - et d’Andrew, aussi. Cette petite était décidément pleine de ressources. Après son étreinte, elle se dépêcha de rejoindre les jambes d’Andrew, bien cachée derrière lui, toute penaude. « Je ne manquerai pas de t’appeler dans les prochains jours ». Il hocha doucement la tête. « Tu sais où me trouver, maintenant, si tu as besoin ». Il espérait bien que leurs échanges continueraient et que des rencontres comme celles-ci, ils en auraient encore des milliers. « Au revoir, papa ». Son coeur rata de nouveau un ou deux battements face à cette appellation. Il avait presque perdu l’habitude, ça lui faisait du bien. Les mots restèrent presque coincés dans sa gorge mais il parvint tout de même à dire quelque chose avant que la porte ne se referme sur la chevelure dorée de sa fille. « Je t’aime, Mia ». Il avait la voix tremblante en disant cela, mais cela n’enlevait rien à la véracité de ces mots. Il ne savait même pas si elle l’avait entendu, mais l’essentiel pour lui était qu’il est sorti ces quelques mots. Il observa Bonnie courir à la table sur laquelle elle avait dessiné, et revenir vers lui avec une feuille dans les mains, qu’elle tendit en agitant le bras à Andrew. Il prit le dessin. Il faillit presque fondre en larmes. Bonnie avait dessiné un grand bonhomme avec des lunettes et une grosse barbe, qui donnait la main, d’un côté, à un bonhomme minuscule avec des bouclettes blondes, et de l’autre, à une grande dame, tout aussi blonde. Le soleil brillait sur le dessin de Bonnie, tout comme dans le coeur d’Andrew à cet instant.


(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty
Message(#)there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

there'll be no forgiveness for you to come around ~ Andrew #2