Si j'ai coupé les ponts avec plusieurs amis de mes années folles de l'adolescence, deux liens persistent : Mia et Lexie.  Mia est la sage, la gentille. Lexie est, même des années après, bien plus sauvage. Elle a une situation relativement stable, elle gagne bien sa vie en tant que présentatrice météo, mais elle garde ce caractère extravertie qui m'a tant plus à l'époque et que j'aime toujours autant. Alors, lorsqu'elle m'a proposé il y a quelques jours de passer la soirée d'aujourd'hui avec elle, je n'ai pas pu refuser. Il doit être 19h lorsque j'ai décidé d'enfiler un pull sur un t-shirt, avec un jean destroy et mes converse noires. Sac à dos, contenant une bouteille de vin et quelques snack, épaulé, je sors de mon appartement et enfourche mon vélo. Le trajet jusqu'à Spring Hill est rapide et agréable, l'air chaude du printemps est enivrante et me permet de me changer les idées. Tout comme cette soirée me permettra de ne pas pensé au fait que mon nouveau tube de Lexomil s'est vidé un peu trop rapidement et que je risque de ne pas en avoir avant un certain temps.

Arrivée devant le bâtiment dans lequel se trouve l'appartement de mon amie, je gare mon vélo à côté de la porte d'entrée, le sécurise, puis compose le numéro de l'interphone et entre. Je gravis les étages qui me sépare de Lexie et frappe à sa porte. Lorsqu'elle apparaît dans l'encadrement, c'est un large sourire qui s'affiche sur mes lèvres alors que je répond sans plus tarder à son étreinte.  « je suis toujours partante pour du vin, tu le sais bien !» m'exclamais-je en rigolant, pénétrant à l'intérieur de l'appartement  « T'as pas peur toi, à me demander de cuisiner » lançais-je, amusé, avant d'hausser les épaules, ôtant mes chaussures avant de me diriger vers la cuisine  «enfin, si tu me dis exactement quoi faire, je te suis  » ce disant, je me dirige vers un placard pour en sortir un verre de vin que je remplis avec la bouteille déjà ouverte et trônant sur le comptoir  «ça va ? Ça a été ta journée ? Pas trop dure ?  »

Je laisse échapper un rire amusé lorsque Lexie se moque en me demandant si couper des courgettes c'est dans mes cordes  « Mes capacités à couper des petits dés sont hors normes, tu vas voir !» lançais-je sur un ton de défis. Mais avant d'attaquer la découpe, je fais comme chez moi et me sers un verre de vin. Après avoir pris une longue gorgé, je dépose le verre à mes côtés sur le plan de travail et attrape un légume ainsi qu'un couteau. Tout en passant le cucurbitacée sous l'eau pour le laver, je demande des nouvelles de mon amie, bien curieuse de savoir ce qu'il y a de neuf dans sa vie. Et c'est, alors que je tranche la courgette en long, que j'apprends qu'elle a énormément de boulot étant donné que sa collègue est absente depuis septembre et qu'elle a donc le double de boulot.

 «Eh merde ... » soufflais-je en secouant doucement la tête  «C'est jamais cool quand on récupère le boulot des autres » je soupire un peu puis retourne la courgette et coupe de petits carrés  « Tu sais quand elle revient ?» demandais-je en lançant un coup d'oeil à mon amie  «Parce que bon, faudrait pas non plus te tuer à la tache quoi... » je pince les lèvres compatissante avant d'hausser les épaules lorsqu'elle me retourne la question.

 «Oh tu sais, la routine hein » dis-je d'un air détacher alors que je croque un morceau de courgette crue  « On vole, on s'entraîne et on attend l'arrivée d'une nouvelle mission» dis-je en attaquant la deuxième courgette  «C'est un peu au jour le jour actuellement, mais je pense que ça va se réguler  » je fronce légèrement les sourcils  «On fait pas mal d'entraînement avec le porte avion de la US Navy qui est amarré au port actuellement » j'attrape un deuxième morceau de courgette entre mes doigts et relève le regard sur Lexie  « Le but c'est d'atterrir et décollé sur le pont des navires et c'est genre un des exercices de vol les plus compliqués qui existe car il demande une énorme précision » je souris doucement  « Le risque de se retrouver dans l'eau est toujours franchement énorme» et c'est un sourire narquois, presque amusé qui s'affiche sur mon visage alors que je pose mon regard sur Lexie en mordant dans le morceau de courgette.

 «Ces gens qui ne sont pas dignes de confiance...» soufflais-je en secouant la tête, coupant vivement une carotte  « Faudrait même pas leur donner du travail en vrai» je coupe le bout en deux  « Dans tous les cas faudrait pas que TOI tu en pâtisse. Putain de monde du travail de merde» cruelle, moi ? A peine. Je relève ensuite mon regard sur Lexie lorsque celle-ci m'avoue que de toute manière elle ne compte pas être miss météo toute sa vie et qu'on la jettera, d'une façon ou d'une autre, dans deux ou trois quand elle sera trop vieille  «Que des ingrats » grognais-je en attrapant un bout de carotte  « Même a 60 ans t'auras encore assez de classe pour présenter la météo et tu le feras mieux que n'importe qu'elle garce de 18 ans » et je suis presque sérieuse quand je dis ça  « Enfin après si c'est pas le but de ta vie et encore moins ton envie personnelle d'être toujours devant la caméra à dire combien de degré il fera demain et où le vent soufflera plus fort, je peux comprendre aussi» j'hausse les épaules et allait croquer le bout de courgette que je tenais en main mais Lexie est trop rapide et me le prends des doigts ainsi que le reste du légume, me demandant en même temps combien de fois je suis tombé dans l'eau, moi, avec mon avion.

 « jamais» assurais-je en hochant la tête, reprenant mon verre de vin en main  « Je suis trop forte et je gère trop bien mon petit Bernard» un sourire mutin se dessine sur mes lèvres  « Mais y en a deux qui ont réussi à se sauver au dernier moment. Et c'était moins une pour l'un d'eux !» précisais-je en haussant les épaules, levant le verre de vin à mes lèvres.  «Enfin t'imagine tu coule un avion ? Ils valent plus d'un milliard de dollar, t'as la pression quoi ! » je laisse échapper un rire amusé  « Donc tu fais vraiment TOUT pour réussir et si tu le sens pas, ben tu le fais pas quoi. Faut vraiment être sûr à 100% de toi, t'as pas le droit d'hésiter. » j'hausse les épaules et prend une gorge de mon vin avant de suivre Lexie du regard lorsqu'elle celle-ci quitte la cuisine.

Quelque instants plus tard, elle réapparaît avec un sachet contenant cette chose que je ne connais que trop bien. Pinçant les lèvres, je lève le regard sur mon amie, l'observant l'air de dire « t'es pas sérieuse ? » mais déjà elle déverse une partie de la poudre blanche sur la table pour former deux lignes. Avec un air de défi dans le regard et me dit que ce serait super impolie de la laisser faire cela seule et entreprend de sniffer sa ligne.

Je lance un coup d'oeil vers la porte d'entrée, puis sur l'eau qui commence à bouillir, puis mes mains et, prenant une profonde inspiration, je fini mon verre de vin d'une traite avant de me redresser  « Je peux pas te laisser avoir tout le fun pour toi-même !» m'exclamais-je en formant une ligne avec la poudre. Rigoureuse et appliquée, je l'aligne correctement avant de me pencher en avant et suivre l'exemple de Lexie.

Je laisse échapper un rire lorsque Lexie m'enlace par derrière et me serre contre elle. Ma main droite vient se poser sur celles de mon amie, tapotant joyeusement ses doigts, tandis que je porte mon verre de vin à mes lèvres.  «je ne dis pas n'importe quoi ! » m'offusquais-je avec ironie alors qu'elle me relâche et se recule  «T'es comme le bon vin : tu te bonifie avec l'âge ! » je me retourne et lui offre mon sourire le plus radieux  « Et crois moi, je m'y connais en jolies filles» reprenais-je sur un ton mielleux et pleins de sous entendu. Après un nouvel éclat de rire, nous retournons à notre cuisine et que je lui parle de mon métier et de l'exercice que nous avons du réaliser la veille.

Et puis tout à coup, Lexie quitte la cuisine pour aller à la salle de bain d'où elle revient avec un paquet de poudre blanche. Moi qui m'était juré de ne plus jamais toucher à cette merde, je me sens faiblir en voyant mon amie sniffer une rangé. Je n'hésite pas très longtemps avant de m'approcher à mon tour de la table et d'inspirer la ligne que mon amie a tracé pour moi. Je me redresse, ferme un instant les yeux et grimace avant de soupirer doucement. Très rapidement je sens un regain d'énergie comme un coup de fouet et me laisse entraîner dans une danse endiablé par Lexie qui bouge lascivement sur la musique.  « Quand je te dis que tu es sexy» soufflais-je en m'approchant d'elle, une main se posant sur ses hanches alors que je me cale sur le rythme de ma partenaire. J'avoue que j'aurais facilement pu briser la barrière et la limite que nous avons définies et que je n'aurais pas été contre le fait d'aller goûter le bonheur sur les lèvres de la jeune fille...mais l'eau des pâtes qui déborde me fait revenir à la réalité. Dans un petit cri de surprise, Lexie se dirige vers la gazinière et l'éteint avant de rigoler de bon cœur.

Tandis qu'elle égoute les pâtes, je nous resserres en vin et dresse rapidement la table, persuadée que nous allons passé la soirée de notre vie.