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janvier 2007
@chloe cohen

***
Le soleil commençait à décliner dangereusement vers l’horizon lorsqu’Ezra en vint à enfin sortir de sous la douche. Faisant en sorte de sécher ses cheveux d’une main pour terminer de se laver les dents avec la deuxième, il courrait clairement contre le temps ce soir. Il était attendu dans moins d’une heure sur la plage de la Gold Coast pour y passer la soirée, et il n’avait pu terminer le travail à temps comme il l’aurait souhaité. Mais il n’allait pas s’en plaindre, cela faisait à peine deux mois qu’il avait été embauché à temps plein chez Mecanor et tout se déroulait à merveilles. Si, un an et demi plus tôt, on lui avait dit qu’il prendrait la meilleure décision de sa vie en quittant l’école d’architecture il aurait eu du mal à le croire - mais le fait de réussir haut la main tout ce qu’il entreprenait depuis montrait qu’effectivement, si, il avait fait le bon choix.

On se rejoint là-bas, je suis déjà parti avec les filles (pardon mais la blonde est - Ezra ne lut même pas la suite du message que Matt lui avait envoyé, parce-qu’il connaissait ce refrain par coeur depuis des semaines et des mois et qu’il savait également que la blonde en question terminerait dans son lit jusqu’au petit matin. Secouant la tête en levant les yeux au ciel, il fit une étape par sa chambre pour enfiler un jeans et un tee-shirt propre, avant de se stopper dans sa préparation en entendant la sonnette de son appartement retentir.

Venant froncer les sourcils, le Beauregard vint d’abord jeter un coup d’oeil à son réveil posé sur sa table de nuit, avant de vérifier son téléphone portable. Que ce fusse l’heure qu’il était ou l’absence de messages non lus, rien ne pouvait lui indiquer plus de précision sur la personne qui pouvait s’amuser à venir le dérange un vendredi soir alors qu’il n’était en rien disponible et qu’il était, surtout, déjà très en retard. Terminant d’enfiler son tee-shirt, il vint grommeler quelque peu avant d’avaler de quelques enjambées le peu de distance le séparant de la porte d’entrée de son appartement. Et dire qu’il fut étonné de la personne se tenant de l’autre côté du pan de bois était un euphémisme - il était on ne peut plus surprise de qui se trouvait sur son palier. « Chloe ? Mais, qu’est-ce que tu fais là ? » Ses sourcils se trouvaient froncés sur son visage, alors qu’un sourire somme toute heureux de voir la jeune femme peinait à faire son bout de chemin vers ses lèvres. Il était plus dans un état d’incompréhension plutôt qu’autre chose, et c’était ce dernier qui primait sur sa réaction générale.

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janvier 2007
@ezra beauregard

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Elle aurait pu avoir un sac à dos complet rempli seulement de tous les conseils et de toutes les mises en garde de ses parents. Des peurs de sa mère qu'elle camouflait derrière de beaux discours pleins de douceur et de gentillesse qui sonnaient juste comme des sonnettes d'alarme au nombre proportionnel à toutes les nuits d'insomnie qu'elle risquait de faire à savoir sa fille à l'autre bout du monde. Le père lui avait filé assez d'argent pour qu'elle n'ait pas besoin de travailler les premières semaines et l'avait justifié en insistant sur le fait qu'ainsi elle pourrait mieux découvrir du pays. Autant Chloe que lui savaient que ce n'était qu'une excuse de plus pour la savoir en sécurité loin d'un cartel de drogue qu'elle rejoindrait dramatiquement pour pouvoir payer ses tacos et ses margaritas. Papa associait l'Amérique centrale dans son entièreté à Pablo Escobar, apparemment.

Et elle avait pris un vol qui partait de Brisbane, bien sûr Chloe, évidemment. Sa spécialité étant les surprises celle-là en serait une bonne, quand son bus la dépose à trente minutes de marche à peine de l'adresse qu'Ezra avait barbouillée sur son avant-bras entre un BBQ d'adieu et un feu de joie à l'après-bal ce soir-là. Il était retourné à sa vie d'adulte quelques jours après, et elle, ce serait dans à peine vingt-quatre heures qu'elle filerait vers sa nouvelle vie à elle. Quand son doigt appuie sur la sonnette du Beauregard avec assurance, elle ne sait pas du tout ce qu'elle va lui dire, ni ce qu'elle a envie d'énoncer. Là encore, comme pour tout dans sa vie, elle risque d'improviser.

« Chloe ? Mais, qu’est-ce que tu fais là ? »
« Moi aussi, je suis contente de te voir. Il faut chaud à Brisbane, sérieux j'aurais jamais pensé. »

À l'air surpris du blond s'agence l'immense sourire de Chloe, fière de son entrée remarquée. Elle fait la conversation, elle parle de tout et de rien et de météo surtout, l'air australien ici bien plus bouillant et bien plus humide que l'est l'été à Sydney. Étrangement, la maison ne lui manque absolument pas et elle a hâte de partir vers une nouvelle destination. Quoi que ses pieds, ici et sur son pallier, semblent bien ancrés. D'ailleurs. « J'te dérange? Tu m'invites pas à entrer? » elle nargue et elle ricane encore, passant sous le bras d'Ezra pour s'introduire elle-même dans l'appartement en misant sur le fait qu'ils sont tous les deux assez familiers pour que ça fasse sens. D'un coup d'oeil elle balaie la pièce centrale dans laquelle ils se trouvent, repère des éléments qu'il avait dans sa chambre chez ses parents, noyés à travers des dizaines d'autres qu'elle n'a jamais vus. La constatation même si elle le savait déjà, qu'il a refait définitivement sa vie ici, lui serre le coeur. « T'es attendu? » d'un signe du menton, elle pointe le téléphone portable toujours au creux de la main du Beauregard, vibrant, l'écran illuminé sans cesse au passage. Visiblement elle arrive au meilleur des pires moments. « J't'ai pris un billet, tu pars avec moi demain pour Playa del Carmen. » et la voilà qui fait volte-face pour rattraper ses yeux à lui des siens à elle. Elle pouffe de rire. « J'rigole. Respire. » il sait maintenant qu'elle s'envole demain, comme elle sait qu'il est occupé aujourd'hui. « On y va, à ton rendez-vous important? » autant capitaliser.

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janvier 2007
@chloe cohen

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« Moi aussi, je suis contente de te voir. Il faut chaud à Brisbane, sérieux j'aurais jamais pensé. » Les sourcils froncés ne quittaient pas le front du jeune homme, alors qu’il s’attendait à voir tout le monde mais pas Choe sur son pallier ce soir. La jeune femme était censée décoller pour l’autre bout du monde le lendemain même, et surtout était supposée habiter à des kilomètres d’ici en attendant. « J'te dérange? Tu m'invites pas à entrer? » Et elle venait en jouer plus d’un instant de cet effet de surprise réussi. Venant secouer sa  tête rapidement pour revenir à l’instant présent, Ezra vint se gratter la gorge. « Non non, tu déranges pas… » Mais il ne l’invitait pas à entrer pour autant parce-qu’en réalité, elle dérangeait un brin à débarquer à l’improviste de la sorte. Dans toutes autres vies, il n’aurait jamais pensé ça, mais ce soir il ne s’était pas préparé à la recevoir elle, la gamine.

Mais elle n’en fit rien, du début de réponse du jeune homme et vint entrer dans l’appartement comme s’il lui appartenait depuis des années déjà. Dans une autre ville, ce comportement l’un envers l’autre était normal. Dans une autre ville. « T'es attendu? » Ses yeux vinrent suivre l’objet qu’elle désignait et Ezra vint à sa suite pour venir voir qui le dérangeait sur son cellulaire. Matt semblait vouloir faire un nouveau record de messages contenant des adjectifs qualificatifs décrivant les jeunes femmes aux belles allures à la seconde. « Ca attendra. » Il vint poser l’appareil face contre la table du salon, préférant se concentrer sur la présence de Chloe chez lui.

« J't'ai pris un billet, tu pars avec moi demain pour Playa del Carmen. » Il n’eut même pas le temps de venir ouvrir et fermer aussi rapidement la bouche que déjà, elle reprenait la parole. « J'rigole. Respire. On y va, à ton rendez-vous important? » Elle enchainait tout comme s’il n’y avait rien de plus normal, là où le jeune homme peinait à simplement trouver la réponse à sa question la plus simple; à savoir que pouvait-elle faire chez lui au lieu d’être prête à partir pour une plage de sable blanc. Après un instant beaucoup trop long de silence, il vint soupirer un brin, légèrement. « Tu restes là pour la soirée ? » Pas qu’il ne serait pas ravi de la passer en sa compagnie, après tout il savait qu’elle saurait venir mettre du piment comme il fallait. « Je veux dire, si tu pars demain, tu devrais pas être à Sydney ? »

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janvier 2007
@ezra beauregard

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La vérité, c'est qu'elle est nerveuse. Elle a peur de partir, la gamine qui s'improvise adulte à la seconde où elle se poste sur son pallier comme si de rien n'était. Elle sourit et elle parle, elle égraine les détails et elle bat des cils, la totale. Pourtant à l'intérieur son coeur bat la chamade mais pas pour les raisons qui auraient d'ordinaire étaient celles reliées à la présence d'Ezra dans les parages. Non, du tout. Ce soir, son attitude je m'en foutiste qu'on lui connaît bien s'en est allée quand elle réalise que d'ici à peine une poignée d'heures elle sera dans un avion vers le bout du monde sans billet de retour. Elle a misé gros, Chloe, sur une émancipation qu'elle a dédramatisée entre deux rires depuis des mois déjà. Pourtant, à l'aube de s'enfuir elle doute et elle a peur, elle redevient la fillette qui sursautait les soirées d'orages, fragile et cassable. Et comme elle n'a pas le droit d'être ainsi devant ses soeurs ni devant ses parents sous peine d'être persuadée qu'ils veuillent la convaincre de rester - ils en auraient le pouvoir - c'est vers Ez qu'elle s'est laissée glisser, le plus automatiquement du monde.

Il a l'air excédé, Ezra, dépassé. Elle ne lui en tient pas rigueur, entre une question et une autre qu'elle élude. Lui, il range son téléphone loin du regard curieux de la blonde. Elle, elle finit par faire quelques pas dans son appartement où elle le reconnaît par endroits, absolument pas à d'autres. Ses messages reçûs en forfait dix et plus attendront, apparemment.

« Tu restes là pour la soirée ? » et probablement plus longtemps si elle succombe à sa trouille ridiculement pathétique. « Je veux dire, si tu pars demain, tu devrais pas être à Sydney ? » « Mon vol part de Brisbane. » et la voilà qui donne enfin une réponse claire et concise. Si le Beauregard est habituée aux quarante et quelques détours qu'elle prend toujours dans ses discours, autant qu'aux raccourcis ainsi qu'aux paroles qui sortent de nulle part, là par contre, le voilà servi avec toute l'honnêteté qui lui reste. « Et j'avais pas envie d'attendre seule à l'aéroport toute la nuit. » la vérité, c'est qu'elle aurait très bien pu, un livre entre les mains, des écouteurs calés dans ses oreilles. Force est d'admettre qu'elle avait besoin d'un visage familier, et d'un peu de réconfort en qui elle avait confiance pour se donner la force nécessaire de partir sans regarder à une fois derrière. Mais à voir à quel point il semblait sur la sortie, elle doute une brin, Cohen. Probablement que sa vie à lui ici n'a pas besoin d'une pièce chanbralante de la vie qu'il a laissée, ailleurs.

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janvier 2007
@chloe cohen

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Il préférait mettre de côté son téléphone pour venir se concentrer sur les allées et venues de la jeune femme au sein de son appartement - là où elle prétendait, quelques semaines à peine plus tôt, ne pas vouloir mettre les pieds. Il s’en rappelait parfaitement, au moment du bal - elle avait prétendu préférer partir découvrir le monde plutôt que d’envisager Brisbane comme une réelle possibilité. Et pourtant, there she was, là où il ne l’attendait en rien. « Mon vol part de Brisbane. » Bien sur que les sourcils d’Ezra se froncer quelque peu, qu’il fut surtout surpris d’entendre une telle réponse de la part de la gamine. « Tu pouvais pas te faciliter la tache et partir directement e Sydney ? » Il ne voyait pas la logique dans l’idée de partir d’une autre ville, alors que celle qui les avait vu naître et grandir était tout autant bien desservie - si ce n’était pas mieux. Il ne voyait toujours pas clair dans le jeu de la jeune femme, Ezra, bien qu’il y fut exposé depuis des années. Même lors du bal, il avait sous les yeux des tonnes d’indices et il n’avait su assembler les pièces du puzzle.

« Et j'avais pas envie d'attendre seule à l'aéroport toute la nuit. » Il vint, dans un premier temps, soupirer quelque peu. Il n’avait en réalité pas envisagé de faire du baby-sitting ce soir, et les vibrations constantes de son téléphone en étaient la preuve. Mais en réalité, Chloe n’était plus l’enfant qu’il gardait encore en mémoire dans ses souvenirs, et elle ne méritait peut-être pas qu’il interprète en premier temps et première intention ses paroles comme du baby-sitting de dernière minute. Alors, après avoir pesé mille fois le pour et autant de fois le contre, il vint croiser ses bras sur son torse, haussant un sourcil en direction de la jeune femme. « Et je parie que t’as prévu de me coller aux basques toute la soirée, c’est ça ? » Au fond, le ton employé par Ezra était des plus doux et des plus attendris. Elle pourrait être n’importe où en ce moment même, Chloe, mais elle avait décidé de venir sonner chez lui. Il ne comprenait pas à quel point cela pouvait importer pour elle, mais avec quelques instants de réflexion il comprenait surtout qu’il avait l’occasion de venir passer une soirée supplémentaire avec la jeune femme là où elle aurait du être dans les airs pour l’autre bout de la planète d’un instant à l’autre.

« Je te préviens, si tu loupes ton avion demain parce-que t’as la gueule de bois, j’accepte pas d’être le responsable. » Il ne portait même plus son regard sur elle, reparti à venir chercher ici et là les quelques éléments qui manquaient à sa préparation - l’une de ces choses étant de prévenir Matt de son invité surprise et du fait que non, il ne pourrait pas y toucher s’il ne voulait pas mourir de ses propres mains ce soir.

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janvier 2007
@ezra beauregard

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« Tu pouvais pas te faciliter la tache et partir directement de Sydney ? »
« J’avais envie de déjà commencer à voir du monde. » je voulais te voir avant de partir.

Et la voilà Chloe, qui répond à ses questions par des sourires toujours un peu plus grands. Ses mains s’ancrent à ses haches et ses prunelles à celles du blond, elle joue les amazones et les femmes fortes, mais elle tremble de l’intérieur. Plusieurs années plus tard elle réalisera que ce sont les prémices de ses premières crises de panique qui sont nées à ce moment-là bien précis. Pour l’heure, elle accuse son crush de gamine additionnée de la déception qu’il ne soit pas aussi heureux de la voir elle qu’elle l’est de le voir lui à son cœur qui tape contre ses tempes, à son souffle qui est court et à ses paumes qui deviennent de plus en plus moites.

Elle prétexte les heures d’attente, il hausse le sourcil en s’amusant. « Et je parie que t’as prévu de me coller aux basques toute la soirée, c’est ça ? » sa voix est douce, il ne pique pas. Elle, elle attrape un coussin de sur son canapé pour le lui lancer, visant le visage mais finissant par l’envoyer vers son ventre. Elle n’avait jamais été capable d’atteindre sa cible, l’ironie de la métaphore est aussi évidente que clichée en l’instant. Quand Ezra cède d’un dernier soupir, elle sait que le jeu peut (re)commencer et qu’elle arrivera enfin à souffler. « Je te préviens, si tu loupes ton avion demain parce-que t’as la gueule de bois, j’accepte pas d’être le responsable. » « Blablabla. On y va? »

Chloe sourit pour de vrai, cette fois-là. Encore plus quand elle attrape sa main pour le tirer hors de son appartement, et qu’elle improvise une course avec lui dans les escaliers comme l’éternelle enfant qu’elle se plaît à jouer. Déjà dehors elle respire un peu plus, et lorsque ses pas s’adaptent à ceux d’Ezra elle jurerait que ses expirations sont un peu moins brûlantes dans sa cage thoracique. Tout va mieux – bien. « Alors c’est à ça que ressemble une soirée dans la vie d’Ezra Beauregard? » elle fait la conversation, la plus jeune qui n’a pas besoin de beaucoup pour se distraire. Autour d’eux s’étalent des commerces qu’elle ne connaît pas et des logos qu’elle voit pour la première fois. Tout au bout de la rue, un petit brun donne l’impression d’être immense tellement il sautille et agite les bras à leur intention. Elle le devine tant elle l’entend appeler – hurler – le prénom de celui qui a lâchement abandonné Sydney – et elle avec. « C’est lui, ta Chloe ici? » Cohen s’amuse, détaillant l’inconnu qui est encore à quelques mètres d’eux, lui attribuant la place de pote comme étant celle qu’elle a eue pendant des années. Qu’elle aura sûrement toujours, finalement.

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janvier 2007
@chloe cohen

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« J’avais envie de déjà commencer à voir du monde. » Et cette excuse là, il la prendra comme vrai en cet instant, Ezra. Parce-que dans son esprit, il n’était explicable autrement le fait qu’elle soit venue se pointer devant chez lui la veille de son grand départ. Même s’il était flatté que ce soit lui, qui était désigné pour lui faire passer sa dernière soirée sur les terres australiennes avant qu’elle n’aille ne connaitre d’autres, il ne pouvait pas en cet intrant imaginer qu’elle ne voulait en réalité profiter que de lui avant de s’envoler loin.

Ce ne fut pour pas pour autant, qu’au bout d’un instant et d’un autre, il vint conclure avec de douces paroles qu’il ne pourrait pas se débarrasser d’elle aussi facilement et qu’il allait devoir revoir ses plans avec la jeune femme à ses côtés pour le rester de la soirée. Alors, lorsqu’il vint la taquiner une fois n’était pas coutume et qu’un petit rire vint se faire entendre de sa part à lui lorsqu’elle tenta de venir l’assassiner avec un des coussins du canapé, c’était presque comme si tout avait repris sa place légitime dans l’ordre des choses. Après tout, Chloe n’était pas prévue dans ses plans de soirée mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne pouvait pas s’y ajouter. Il faudrait juste qu’Ezra garde un oeil sur Matt pour pas que ce dernier y voit là une occasion de venir draguer quelqu’un que le Beauregard considérait davantage comme une petite soeur qu’autre chose. « Blablabla. On y va? » Etirant un petit sourire amusé, Ezra vint attraper les quelques affaires qui lui manquaient avant de se laisser entrainer par la jeune femme hors de son appartement.

Les deux jeunes gens marchèrent quelques instants avant de rejoindre la voiture d’Ezra, puis roulèrent une vingtaine de minutes avant de rejoindre l’endroit où devait se dérouler la soirée. Plus d’une voiture se trouvait déjà en bord de plage et la soirée promettait de rassembler du beau monde. « Alors c’est à ça que ressemble une soirée dans la vie d’Ezra Beauregard? » Leurs pas résonnaient sur le bitume alors qu’ils se dirigeaient vers la plage. Les rues étaient désertes, certainement que le peu de personnes se rendant en cet endroit se trouvait déjà au plein coeur des festivités. « Une bonne partie du temps, ouais. L’avantage des études supp, c’est que finalement tu passes plus de temps à faire la fête qu’assis sur une chaise en salle de classe. » Un petit sourire était venu accompagner ses quelques paroles, plutôt fier de faire partie de ceux qui profitaient pleinement de la vie estudiantine.

« C’est lui, ta Chloe ici? » Et finalement, le regard d’Ezra qui s’était posé un instant sur la jeune femme s’en alla bien plus loin le long de la rue, là où un Matthew surement déjà pompette agitait ses bras pour signaler sa position. Alors, un petit rire vint s’échapper d’entre les lèvres du Beauregard, alors qu’il secouait son visage. « Lui, c’est surtout un abruti - mais lui dis pas que c’est le premier adjectif qui me vient pour parler de lui, il va vouloir me casser la gueule sinon. » Oh, il ne faudrait en réalité beaucoup plus que ça au McGrath pour avoir envie de refaire le portrait d’Ezra, mais ce dernier n’en avait aucun idée encore à ce moment là. « Mais si tu veux dire que c’est mon partner in crime version Brisbane, alors oui c’est ma Chloe ici. » Et il s’osa à venir faire un clin d’oeil à la blonde, ne réalisant absolument pas toutes les dimensions qu’avaient les paroles de la demoiselle en réalité dans cette discussion.

Au lieu de ça, il préféra venir se pencher à son oreille juste avant qu’ils ne rejoignent Matt pour la mettre en garde une fois et une seule. « Tombe pas sous son charme par contre, c’est vraiment un vrai petit con quand il s’y met. » - « Je croyais que t’étais venu avec une blonde à la base, Matt ? Elle est où, tu l’as déjà troqué pour une autre ? » Et le sourire d’Ezra lorsqu’il arriva à hauteur de son ami était de nouveau seulement amusé et plus embêté de quoi que ce soit.

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janvier 2007
@ezra beauregard

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« Une bonne partie du temps, ouais. L’avantage des études supp, c’est que finalement tu passes plus de temps à faire la fête qu’assis sur une chaise en salle de classe. » « T’aurais trouvé le moyen études supp ou non, fais pas genre. » là juste là, elle est bien. Les crises d’angoisse tapies au fond de sa gorge n’ont plus lieu d’être, et les pas qu’elle émiette aux côtés d’Ezra lui donnent l’impression de reprendre un rythme relativement correct. C’est suffisant. Elle ne grattera pas plus loin, prendra ce qu’il lui donne, planifie déjà de s’envoler à peine le soleil sera levé et une fois dans le taxi vers l’aéroport, pour sûr qu’elle sera prête pour - pour quoi? La suite. Apellons-la comme ça. « Lui, c’est surtout un abruti - mais lui dis pas que c’est le premier adjectif qui me vient pour parler de lui, il va vouloir me casser la gueule sinon. » lui, lui, lui, lui. Elle n’est pas jalouse Cohen, elle observe juste. Petit, cheveux en bataille, l’air niais, le sourire Colgate qu’on repère inévitablement dans une pièce. « Mais si tu veux dire que c’est mon partner in crime version Brisbane, alors oui c’est ma Chloe ici. » il l’énerve, sûrement parce qu’Ezra les compare, un peu parce que des types dans le genre de Matt elle en a vus des tas et qu’à ses yeux, ils se valent tous. Des Ezra par contre, y’en a qu’un, un seul. « Tombe pas sous son charme par contre, c’est vraiment un vrai petit con quand il s’y met. » ses doigts se resserrent autour du bras du blond, elle roule des yeux pour chasser le vilain frisson que les murmures du Beauregard à son oreille ont toujours comme effet. Avec le temps, la technique s’est moins raffinée qu’elle n’aurait dû l’être. Ce qu’elle donnerait pour qu’il la racomppagne à son avion le lendemain - ce qu’elle donnerait pour qu’il parte avec elle. « J’peux rien te promettre. » elle nargue, bien sûr qu’elle nargue.

Matt - Mark? - qui s’approche alors qu’ironiquement, elle l’a déjà oublié. « Je croyais que t’étais venu avec une blonde à la base, Matt ? Elle est où, tu l’as déjà troqué pour une autre ? » il ricane, ses joues se creusent de fossettes, Chloe est à la recherche de tous les défauts qu’elle pourrait voir de lui à prime abord rien que pour son usage personnel. En apparence, son immense sourire solaire et ses prunelles brillantes la rendraient presque charmante. « Il a dit que t’étais un abruti. Tu vas lui casser la gueule? » qu’elle chante, l’australienne, avant que la version d’elle revue, améliorée et masculine ne se mette à pouffer de plus belle. « C’est qui, elle? » Matt la détaille, elle vole déjà ailleurs, passant sous son bras, égrainant un « Ouh, un billard! » qui stipule où elle s’exile l’instant d’après.

Il leur faudra quelques pintes pour bien s’installer à l’intérieur. La blonde qui devait venir au bras de Matt est maintenant remplacée par une rousse et sa cousine auburn. Chloe leur a parlé un brin mais vient de finir à la station jukebox qu’elle adore pour son cachet vieillot et vintage. Quand elle sent une présence derrière elle, c'est le parfum d’Ezra qui le trahit avant qu’il ne dise le moindre mot.  « J’pense que t’es attendu. » son index sillonne l’écran en plastique bombé, elle fait référence à son date que Matt a l’air d’avoir soigneusement choisi pour son bro. Elle ne fait pas la tête, elle sourit même, espiègle au point où elle est tout de même persuadée qu’elle a encore quelques minutes au compteur à jouer de sa patience avant qu’il n’ait envie d’aller rejoindre les autres. Faisant volteface, elle finit par plonger ses yeux dans ceux d’Ezra, s’appuyant le dos sur le jukebox qui grince à la recherche de la prochaine chanson  à lancer. « T’en fais pas pour moi, j’accepterai pas de bonbons de la part d’inconnus. »