C’était son petit rituel du week-end. En explorant les rues de Brisbane, Dani avait découvert le Queen Street Mall, une rue commerçante avec de nombreux magasins, des épiceries plus adorables les unes que les autres. La coréenne allait hebdomadairement faire ses courses alimentaires ici. Notamment, elle veillait à ce que sa cave à vin personnelle soit toujours remplie. En parcourant les magasins, elle avait découvert une cave à vins. C’était un peu son paradis sur terre là-bas. Il y avait de tout, on pouvait même retrouver ses vins français préférés. Le magasin était vraiment bien achalandé et était tenu par des propriétaires français tout à fait adorables. Dani aimait s’y rendre et papoter avec eux. Reparler le français lui rappelait les souvenirs de sa vie étudiante et ses premiers jobs dans les vignes. Elle en avait parcouru du chemin depuis. Dix ans c’était écoulé entre la première fois qu’elle avait foulé le sol français pour entamer ses études et maintenant. Qui aurait cru que dix ans plus tard, elle sera la propriété et gérante d’un vignoble australien ? Dani avait toujours rêvé grand, elle avait toujours été pleine d’ambition et son travail avait payé. Elle était fière du parcours qu’elle avait parcouru jusqu’à présent. Mais elle était loin d’avoir terminée son long voyage. Elle avait encore tellement de choses à construire. Dani était un poil hyperactive, elle était incapable de rien faire, elle s’ennuyait très vite, elle avait toujours besoin de stimuler son esprit. Elle avait du mal à se souvenir la dernière fois qu’elle n’avait rien fait.
Dani arpentait les ruelles de Brisbane, vêtue d’une jolie robe d’été. C’était agréable de pouvoir porter des vêtements comme ça à cette période de l’année. Il n’avait jamais fait chaud en décembre pour elle, que ce soit en Corée ou en France. Dani profitait du beau temps, des rayons du soleil qui caressaient ses épaules. Peut-être qu’un jour la jeune femme allait bronzer ? Elle avait espoir de passer du beige clair au beige foncé. Son sac était rempli des courses de la semaine, elle était passée chez le primeur prendre des fruits et des légumes de saison. Une dernière étape, sans doute sa préférée, le passage dans sa cave à vin favorite. Dani enlève ses lunettes de soleil en rentrant dans son lieu préféré. Elle salut les gérants d’une voix chaleureuse avant de se diriger vers l’arrière de la boutique à la recherche d’un vin qui pourrait accompagner son repas du soir.
C’était le début de la semaine, le monde scientifique travaillait sur plusieurs projets afin de donner au monde entier des nouvelles de l’espace. C’était le cas d’Hélène, les trous noirs étaient tellement intéressant et avec ses collègues, ils avaient peut-être trouvé une nouvelle espèce de trou noir. Il voulait vérifier cela au plus vite. Du coup, c’était l’effervescence au planétarium mais aussi dans le cerveau de la blonde qui était en train de penser à comment écrire ses futurs articles sur le sujet.
Hélène était tranquillement sur ses recherches, des papiers partout sur son bureau quand on annonça qu’après cette découverte, on allait surement la fêter. Et quoi de mieux pour fêter quelque chose, que de le fêter avec des petits fours mais surtout, du vin. Et bien évidemment, si on parle de vins, on pensait vite fait à Hélène et son origine bien française. Cela aurait pu déranger l’astrophysicienne mais absolument pas. Si elle pouvait ramener un peu de sa culture de son pays dans sa vie australienne et dans la vie de ses collègues, elle était totalement partante.
Le lendemain, elle se dépêcha de terminer ses tâches afin d’aller chercher au plus vite une bouteille. En tant que bonne française expatriée, elle savait où se trouvait les caves à vins à Brisbane. C’est d’ailleurs là-bas qu’elle se rendait. Le soleil de l’été ne l’avait pas dissuadé de mettre un pantalon car, dans cave à vins, il y a le mot cave, et généralement, il fait assez frais dans ce genre de lieux pour garder le vin au frais sans le mettre dans un frigo. A cette pensée, Hélène frissonna. Mettre du vin rouge au frigo, sérieusement, le crime ultime.
La voici à présent devant la cave. Quelques pas plus tard, la blonde était au milieu d’autres personnes qui cherchait des conseils ou des bouteilles. Logique dans une cave à vins, dira-t-on. Hélène n’était peut-être pas une grande connaisseuse en vin rouge, son expérience se limitant à son alcoolisme de française mais, justement son patrimoine avant tout. Elle se dirigea donc vers les vins rouges un peu fruité. Un petit brin de saveur fruits rouges avec des petits gâteaux. Ou alors, du vin blanc pour aller avec des petits fours. Le choix était rude et Hélène réfléchissait devant les vins rouges, une bouteille à la main. Blanc ou rouge. Quel vin allait-elle prendre ?
Cela faisait une bonne dizaine de minutes que l’œnologue était planquée dans l’arrière-boutique. Elle savait qu’à cet endroit, elle allait trouver des petites merveilles. Une cave à vins était un peu comme une bibliothèque géante pour Dani. Elle pouvait passer des heures à contempler les formes des bouteilles, étudier chaque détail des étiquettes, comparer les packagings. C’était un peu les livres de Dani, à sa façon bien sûr. Son métier d’œnologue ne se consistait pas seulement à faire les meilleurs assemblages pour la création d’un vin. Elle travaillait également dans l’élaboration de la bouteille parfaite qui pourrait aller avec le produit, et elle participait également à la création visuelle de l’étiquette qui avait un rôle clé dans la vente d’un vin.
Le silence fut rompu par l’arrivée d’une nouvelle cliente. Une jeune femme blonde, qui semblait avoir un peu près la même tranche d’âge que la coréenne. Elle aussi semblait être une habituée des lieux, elle connaissait le meilleur endroit de la cave à vin. La meilleure cave à vin de Brisbane même ! C’est drôle, Dani ne l’avait jamais encore croisé. C’était la première fois qu’elle voyait cette jeune femme ici. L’œnologue continua tranquillement à faire ses petites emplettes. Sans s’en rendre compte, elle s’était approchée de cette fameuse femme. Dani jette un coup d’œil discret. La blonde avait deux bouteilles dans les mains. Elle semblait hésitante, voir perdue dans son choix. Dani décide alors d’entamer la discussion « Excusez-vous, mais vous semblez hésiter. Avez-vous besoin d’aide ? » réplique-t-elle tout naturellement. Surprise, son interlocutrice relève son regard vers la coréenne. Dani se rend soudainement compte que ses paroles pouvaient porter à confusion. Elle ne travaillait pas ici, elle était une simple cliente qui avait un goût prononcé pour le vin. Cela pouvait se sentir à des kilomètres, c’était sans doute même écrit sur son front « Au fait, je suis Dani ! Je viens souvent acheter mon vin ici ! » précise-t-elle afin de donner un peu de clarté à ses précédents propos.
Hélène n’était pas réellement une spécialiste en vin. Ce n’était pas parce qu’elle était française qu’elle en connaissait un rayon. Il est vrai qu’elle savait reconnaitre une bonne bouteille de la vinasse mais toutes personnes qui s’y connaissait en vin le pouvait aussi, la blonde n’avait pas une carte experte. Cependant, cela lui faisait toujours plaisir de faire découvrir un peu de son pays si loin de l’Europe qu’elle ne râlait pas tout le temps. Enfin, ça dépendait aussi de son humeur. Mais ces deniers jours, Hélène était contente. Il allait surement faire une grande découverte dans son domaine et elle ne pouvait pas gâcher ça avec une mauvaise humeur. La voilà donc, à pied, allant chercher une bouteille de vin. Mais le problème était qu’elle ne savait pas quoi prendre car la française ne savait pas ce qu’il allait bien quoi manger. Plusieurs minutes étaient passés et Hélène avait toujours les deux bouteilles en main, en pleine réflexion. Mais plus sur le menu que sur la boisson. Elle aurait peut-être dû demander. A moins que lorsqu’on fête une découverte comme ça, on mange des petits fours. C’est ce qu’ils avaient fait la dernière fois. Quoique, du coup, peut-être qu’ils allaient changer. En tout cas, la blonde était un peu embêtée. Elle allait faire son choix quand elle entendit une voix. La française se tourna et vit une femme, aux traits asiatiques la regarder. Elle lui demandait si elle avait besoin d’aide. Hélène regarda les bouteilles avant de reprendre son regard sur la jeune femme.
- Je réfléchissais surtout au menu qui allait accompagner une des bouteilles à vrai dire.
Hélène regarda plus précisément la jeune femme. Elle ne semblait pas avoir de tablier ou même de badge. Travaillait-elle ici ? La blonde n’était pas sûre. En tout cas, elle avait l’air d’être experte vu qu’elle avait proposé son aide. La dame se présenta et la française comprit mieux.
- Hélène. Enchantée.
La dénommé se rendit compte qu’elle avait peut-être l’air brusque. Après tout, cette Dani n’avait pas l’air méchante ou même suffisante. La blonde hésita à reposer la bouteille de vin rouge. Après quelques secondes, c'est ce qu'elle fit avant de tourner son regard vers la jeune femme.
- Je viens aussi ici mais je ne vous ai jamais vu.
Bon, en termes de conversation rattrapée, Hélène n’était pas une experte. Ou du moins, pour le moment. Alors elle se força à sourire montrant qu’elle ne voulait vraiment pas de mal à sa camarade, qu’elle avait juste était surprise et qu’elle ne voulait pas paraître froide. Elle espérait que cela ne braquerait pas la jeune femme. Après tout, elles pourraient parler vin toutes les deux. Enfin, peut-être.
Lorsqu’il s’agissait de vin Dani était toujours la première à participer à une conversation ou une dégustation. Son regard perdu dans les bouteilles, elle avait fini par remarquer l’arrivée de cette jeune femme. Elle avait noté son hésitation face à bouteilles. Elle s’était naturellement approchée, entamant une conversation et proposant son aide. L’œnologue aimait particulièrement conseiller les gens sur ce magnifique produit. Une vraie passionnée, me direz-vous. Face à sa proposition, la jeune femme en face d’elle montra les deux bouteilles qu’elle avait dans les mains et finit par lui dire « Je réfléchissais surtout au menu qui allait accompagner une des bouteilles à vrai dire. » En effet, c’était une autre problématique pensa intérieurement l’œnologue. A son tour, la jeune femme se présenta « Hélène. Enchantée. » A sa réponse, un fin sourire se dessina sur les lèvres de la coréenne. Ce prénom lui rappelait les personnes qu’elle avait pu cotoyer en France. A ce souvenir, la coréenne fut un brin nostalgique de sa vie étudiante qu’elle avait passé en France. Ce prénom à la sonorité française, lui rappelait inévitable ce pays. Peut-être que la jeune femme avait des origines de là-bas ? « Je viens aussi ici mais je ne vous ai jamais vu. » Il est vrai que la jeune coréenne venait tout juste de déposer ses valises sur le sol australien. Il était donc fort possible que les deux jeunes femmes ne s’étaient jamais encore croisées, ou bien elles n’y avaient pas fait attention, tout simplement. C’est vrai que lorsqu’il s’agissait de vins, Dani avait la tête ailleurs. « J’ai emménagé ici récemment, c’est peut-être pour cela que vous ne m’avez pas encore croisé. » C’était une hypothèse. En tout cas, Dani était sûre d’une chose, cette cave à vins allait devenir son repère. Et si la fameuse Hélène était elle aussi une habituée, elles allaient donc souvent se croiser. Les gens qui appréciaient le vin étaient des bonnes personnes selon l’œnologue. Elles avaient le goût des bonnes choses. « Vous êtes une amatrice de vins ? » demande-t-elle avec un brin de curiosité. Après tout, si elle venait acheter son vin dans une cave à vins et non en grande surface, c’est qu’elle devait avoir un minimum d’intérêt pour cette boisson. Le regard de Dani se posa de nouveau sur la bouteille qu’Hélène avait toujours dans les mains « Pour quelle occasion voulez-vous acheter du vin ? Je suis sûre que l’on peut vous trouvez quelque chose d’intéressant ici. » après tout, c’était la caverne d’Ali Baba du vin ici.
Il n’y avait pas à dire, il faisait peut-être froid dans la cave à vin, c’était un bon froid. Cela contrasté avec le printemps chaud de l’Australie et puis, Hélène avait une impression de retour au pays avec toutes ses bouteilles de vins. Et puis, cette odeur un peu de renfermé, c’était typiquement la maison. Enfin, peut-être pas, mais cela lui rappelait ses grands-parents. Mais l’heure n’était plus aux souvenirs mais à la trouvaille, la blonde avait une mission. Une mission basée sur un patrimoine certes vrai mais néanmoins un peu cliché. Cependant cela ne la dérangeait pas vraiment. Une caverne d’Ali Baba devant elle, parce qu’il fallait se l’avouer, c’était magnifique à voir pour toutes personnes n’intéressant aux vins. Mais encore une fois, Hélène s’était retrouvée dans ses pensées. Heureusement, elle avait des bouteilles dans les mains bien qu’après une petite discussion, la blonde en avait reposé une. Une discussion toutefois un peu brusque du côté de la française. Heureusement, sa camarade ne lui en tenait pas rigueur. Elle lui expliquait même calmement qu’elle venait d’emménager récemment. Voila donc pourquoi Hélène n l’avait pas croisé encore.
- Je comprends mieux alors pourquoi.
Hélène souriait. Elle voulait repartir sur des bonnes bases pour la discussion. Elle ne voulait pas faire fuir sa camarade qui lui demandait juste si elle avait besoin d’aide. Peut-être que cette dernière pensait qu’Hélène avait vraiment besoin d’aide ou qu’elle était spécialisée dedans, la blonde ne savait pas. Ou tout simplement sa camarade était connaisseuse de vins et elle pensait pourvoir aider. D’ailleurs, c’était presque sa question.
- On peut dire ça, j’ai de la bouteille. Vu que je suis française.
Hélène ne savait pas pourquoi elle avait précisé ce fait. On pouvait avoir de l’expérience dans le vin sans pour autant être français. En plus, la blonde n’avait vraiment pas réfléchi à sa blague mais cela la fit tout de même un peu rire. Si on peut se faire soi-même, c’est le principal non ?
- Je suis venu car on va faire un peu de réussite au travail. Quelque chose qui se fête. Et on m’a désigné comme chargé de vins.
Et l’astrophysicienne voulait mener sa mission à bien. C’était un devoir de ramener une bouteille de vin comestible. Autant de pression quand on pense que vous savez tout étant votre nationalité, c’était embêtant. Heureusement, Hélène avait quelqu’un avec qui parler.
- Mais vous avez l’air de vous y connaitre.
Sa camarade semblait être comme chez elle et elle voulait donner des conseils, cela ne trompait pas.
Dani expliqua à Hélène qu’elle était toute nouvelle en ville. Malgré ce petit détail, cela n’avait pas empêcher à l’œnologue de trouver ses repères concernant le vin. Lorsqu’elle n’était pas dans son vignoble, elle avait pris le temps d’arpentant les rues de Brisbane à la recherche d’une cave à vins. C’est là qu’elle avait trouver ce caviste en centre-ville, tenu par d’adorables propriétaires. La coréenne avait vite trouver ses marques en sympathisant avec ces derniers et en venant régulièrement s’approvisionner chez eux. Aujourd’hui, elle eut le plaisir de faire une nouvelle découverte, la rencontre de la belle Hélène.
« On peut dire ça, j’ai de la bouteille. Vu que je suis française. » Un rictus agréablement surpris se dessiner sur le visage de la coréenne. Alors ça, pour une coïncidence, ça en était une. Dani était toujours ravie de rencontre des français à travers le monde. Comment oublier ses années là-bas ? Le doux accent français avait bercé la jeunesse de la coréenne. Elle avait adoré ce pays, que ce soit pour les personnes et son patrimoine. Une mine d’or en termes d’œnologie et de vignobles et bien sûr de vins. « Oh la France ? Je connais bien ce pays » qu’elle commence un sourire enthousiaste perché sur son visage. « J’ai étudié là-bas. » Cette fois-ci la coréenne décide de parler en français, un petit clin d’œil à Hélène. Dani n’avait pas trop galéré, son français n’était pas trop rouillé. La coréenne avait toujours eu cette facilité à apprendre de nouvelles langues étrangères. Cela était un précieux atout dans son travail, voir une compétence indispensable.
« Je suis venu car on va faire un peu de réussite au travail. Quelque chose qui se fête. Et on m’a désigné comme chargé de vins. » La français cherchait donc un vin pour une célébration. « Et pourquoi pas opter pour un champagne plutôt ? Vous en faites des très bons chez vous. » qu’elle proposa. L’œnologue gardait un très bon souvenir des dégustations autour du champagne. Elle appréciait particulière les fines bulles de cet alcool. Sinon, Dani avait quelques idées derrière la tête, comme des vins pétillants italiens qui étaient également une très bonne alternative.
« Mais vous avez l’air de vous y connaitre. » A ces mots, l’œnologue ne put s’empêcher d’avoir un sentiment de fierté et d’accomplissement en elle, mais elle resta humble d’apparence. Elle ne voulait pas déballer toute sa science, elle ne dispensait pas un cours d’œnologie à des étudiants, mais elle tentait de tisser des liens avec une française venue s’installer aux pays des kangourous. Un nouveau point commun entre les deux femmes. « En effet, je travaille dans ce milieu. » répondit-elle simplement avant de regarder les étagères autour d’elle à la recherche de la bouteille de vin idéale.
L’annonce de la nationalité de base d’Hélène avait fait hausser les sourcils à sa camarade. La blonde ne savait pas vraiment comment le prendre jusqu’à ce que Dani lui fasse remarquer qu’elle adorait ce pays. Sans en avoir pris conscience, Hélène relâcha un petit soupir. Elle avait eu peur que le haussement de sourcils signifiait ‘’problèmes avec l’Hexagone’’. De plus, la brune y avait étudié.
- Réellement ? Vous êtes allez dans quelle école ?
Après coup, Hélène n’était pas sûre qu’elle reconnaitrait l’école mais peut-être que Dani allait donner la région. Puis, la blonde percuta que la phrase avait été dite en français. Ce qui la fit rire. En plus d’avoir étudié là-bas, la jeune femme avait pris la peine d’apprendre un peu la langue. Sachant que le français était dure à apprendre, cela fit plaisir à la blonde. Quant la jeune femme, apparemment très experte lui avait parlé de champagne, Hélène leva les sourcils. Il est vrai qu’elle n’y avait pas du tout pensé au champagne. Alors que c’est bien avec du champagne qu’on arrose les victoires après tout. Mais c’était peut-être là, le truc. Il y avait toujours du champagne aux célébrations.
- Effectivement mais c’est bien de changer du traditionnel champagne je trouve.
Ou alors, Hélène aimait être casse-pied. Au choix. Malgré tout, cela avait fait réfléchir la blonde. Mais elle était presque sûre qu’elle avait choisi inconsciemment les vins plutôt que le champagne pour une raison. En tout cas, sa curiosité avait gagné car elle avait la réponse à sa question de connaissance. Ce qui la fait hausser de nouveau les sourcils.
- Vous travaillez dans le milieu ? Cela explique pas mal de chose.
Hélène avait le sourire aux lèvres. Elle allait pouvoir parler avec quelqu’un qui s’y connaissait en vins. Et apparemment en vins français. Cela allait changer de toutes les personnes qui pensait que le vin rouge et la trouspinette était la même chose alors que pas du tout. Hélène remarqua que ses dernières pensées devaient peut-être se lire sur son visage alors elle s’adoucit.
- En tout cas, quel coup de chance de tomber sur vous. Enfin, j’aurais pu me débrouiller seule mais un peu d’aide ça fait du bien.
La française était définitivement soit très nulle pour la conversation, soit, elle ne maitrisait pas ses pensées. En tout cas, la chose était dite, espérons que Dani ne le prenne pas mal. La blonde tenta un truc pour essayer de ne pas passer pour une casse-pied qui se pense meilleure que tout le monde.
- En tout cas, je vous remercie.
*Les écrits en italiques sont en langue française.
Quelle coïncidence ! La coréenne n’en revenait toujours pas. Elle était réellement contente de rencontrer une française sur la terre australienne. Elle avait apprécié ses quelques années en France. « Réellement ? Vous êtes allez dans quelle école ? » « J’ai étudié dans une école d’œnologie dans la région bordelaise. » qu’elle répondit joyeusement à ce souvenir. Dani se souviendrait toujours de son premier jour de cours. Tous les regards s’étaient tournés vers elle, la petite coréenne qui semblait tout connaître sur le vin. Bien sûr, elle avait appris énormément de choses lors de ses études, des choses qu’on n’apprenait pas dans les livres.
Le regard de Dani allait d’une étagère à l’autre, à la recherche d’une éventuelle bouteille qui pourrait plaire à la jeune française. Entre deux paroles, les jeunes femmes faisaient doucement connaissance. « Vous travaillez dans le milieu ? Cela explique pas mal de chose. » eh oui, une facette de Dani avait été révélée. L’œnologue était tellement passionnée par son métier, qu’elle ne pouvait le cacher bien longtemps. « En tout cas, quel coup de chance de tomber sur vous. Enfin, j’aurais pu me débrouiller seule mais un peu d’aide ça fait du bien. » Dani sourit légèrement aux mots féminins. Pour avoir passé quelques années en France, elle était habituée à la franchise des français. Elle ne le prenait pas personnellement mal. Dani était peu susceptible et ouverte d’esprit.
« En tout cas, je vous remercie. » entendre la langue française lui avait manqué. Il fallait l’avouer, la coréenne avait toujours adoré cet accent. Ce n’est pas pour rien qu’il faisait des ravages auprès de la gente féminine. Elle avait été tentée par le charme français dans ses plus jeunes années… Une erreur de parcours dans sa vie sentimentale. Une erreur que l’œnologue préférait oublier. Le seul point positif de cette histoire ? Elle avait appris bien plus rapidement que prévu cette langue qui lui était étrangère. Naturellement, la coréenne continua la conversation en français, histoire de voir si ses notions n’étaient pas trop rouillées. Elle voulait voir si elle arrivait toujours à tenir une conversation avec une native de ce pays. « Cela fait longtemps que vous habitez en Australie ? » qu’elle demanda curieuse d’en apprendre davantage sur la jeune française. Peut-être était-elle une grande voyageuse comme elle ? En tout cas, l’œnologue était certaine sur un point : leur passion pour le vin.
Lorsque Dani lui a révélé qu’elle était allé dans une école en région bordelaise, Hélène ne put s’empêchait de faire, un peu, les gros yeux. Elle-même avait fait cela. Plus pour partir de chez ses parents, prendre son indépendance que pour la région en elle-même. La région bordelaise était très belle, certes, mais l’indépendance avait été sa première raison.
- J’ai également étudié en région bordelaise. Et je ne découvre que maintenant qu’il y a une école d’œnologie là-bas.
Après cela semblait un peu logique. Il y avait littéralement un vin qui s’appelait le bordeaux. Mais Hélène ne s’y fait pas. Elle était tellement concentré sur ses études qu’elle ne regardait pas vraiment les autres écoles. Elle savait qu'elles existaient puisque belle soirée étudiante entre pleins de monde mais la plupart du temps, soit la blonde ne s’en souciait pas, soit elle oubliait. Par désintéressé ou par beuverie du soir. Mais maintenant, la française avait muri. Et pour le mieux. La discussion s’était prolongé et continué doucement malgré les tentatives désastreuses d’Hélène pour bien paraitre. Mais apparemment, Dani était d’un calme légendaire. Quel bonheur pour la blonde. Son regard comme celui de sa camarade voguait un peu inconsciemment dans les rayons et sur les étagères de la cave à vin afin de découvrir la perle rare, la bouteille qui ferait mouche. Dani avait commencé les phrases en français dans la discussion, il était donc normal qu’Hélène, en tant qu’originaire de cette langue lui réponde aussi en français. Mais elle ne s’attendait pas à ce que sa camarade continue. Bon au moins, cela allait être une discussion où la blonde pourra faire sans à chercher certains mots même si ces années d’université et en Australie avait bien ancré la langue anglaise dans son quotidien. Hélène allait enfin pourvoir dépoussiérer sa langue native.
- Cela fait 5ans que je vis en Australie.
Hélène avait fait une phrase pas trop compliquée car elle ne savait pas si Dani avait perdu un peu. Cela peut arriver, surtout si ce n’est pas sa langue de base. En tout cas, si elle pouvait aider à faire pratiquer le français à quelqu’un, la blonde était heureuse.
- Pourquoi es-tu venu en Australie ?
Question un peu bête quand on sait qu’aussi ici, ils avaient du bon vin. Mais personne ne détrônera le vin français. Personne. Foi de française. Enfin, du coup, ce n’est pas objectif. Mais Hélène s’en moquait.
*Les écrits en italiques sont en langue française.
La coréenne était plutôt satisfaite que son français ne soit pas trop rouillé malgré les années d’absence de pratique. En effet, voilà trois années que la miss avait quitté les vignobles français pour partir à la découverte de d’autres propriétés viticoles un peu partout à travers le monde. Par conséquence, l’œnologue avait constamment parlé en anglais ces derniers temps. Dani était réellement contente de faire la connaissance d’Hélène, une expatriée qui avait également élu domicile en Australie. « J’ai également étudié en région bordelaise. Et je ne découvre que maintenant qu’il y a une école d’œnologie là-bas. » Décidément le monde était petit. Comme si le destin s’amusait à ce que les chemins de voyageurs se croisent perpétuellement. Parmi eux, elle pensait inévitablement à Adriel son compagnon de voyages qu’elle avait rencontré en Italie et retrouver à Brisbane. « Vous avez étudié dans quelle école ? » que demanda l’œnologue, intriguée par ce nouveau point commun.
Tout en discutant, l’œnologue continua ses emplettes. Elle n’oublia la principale raison de sa venue : refaire le stock de vins pour la semaine. Dani veillait à ne jamais être à sec. La coréenne regarda attentivement les différentes étagères avant de trouver le vin qu’elle recherchait. Dani appréciait particulièrement les vins blancs du Pays de la Loire. Elle se souvenait de cette professeure qu’il lui avait fait déguster en cours. Chaque vin lui rappelait inévitablement un souvenir. Dani ajoute la bouteille à son panier. Entre deux questions, Dani avait appris qu’Hélène avait emménagé à Australie depuis cinq ans, elle commençait donc à bien connaître ce pays. A son tour, elle demanda à la coréenne la raison de sa venue. « Une partie de ma famille est originaire d’Australie. » qu’elle commença à expliquer. Ce pays avait une valeur sentimentale pour la jeune femme. En effet, son grand-père maternel avait été un viticulteur australien et ce dernier lui avait transmis son amour et son savoir pour le vin. « Cela faisait un moment que j’avais le projet de m’installer ici. » qu’elle continua avant d’ajouter « Et j’ai enfin élu domicile ici en septembre dernier. J’ai commencé à travailler pour un vignoble australien. » son vignoble, Dani en était fière mais elle voulait rester modeste. Elle ne jugea pas essentiel de préciser ce détail. « Avez-vous trouver ce que vous cherchez finalement ? » qu’elle demanda avec un sourire et en montrant son panier qui était plein à la belle blonde. Dani attendait de savoir si Hélène avait besoin d’un dernier conseil an vin avant de se diriger vers la caisse pour payer.
La discussion allait bon train entre les deux femmes et Hélène n’en était que plus heureuse. Il était rare de trouver une compatriote même si cela n’était qu’au niveau langage pour ne pas être contente lorsque cela arrive. Surtout que bons nombres de personnes ne veulent pas apprendre le français car cela serait une langue compliquée. De plus, sa camarade avait été dans la même région qu’elle, quelle chance.
- J’ai étudié dans une université de physique pour me spécialiser en Master et en Doctorat.
Avoir déclaré qu’elle avait fait des études longues avait caressé l’égo d’Hélène. On ne va pas se mentir, se dire qu’on a réussi de longues études avec succès, ça fait toujours du bien. En même de la discussion, les deux comparses continuaient tranquillement leurs emplettes ou un examen de ce qu’elles pourraient acheter. Du moins, c’était le cas de la française. Le champagne comme conseillé était vraiment pas mal, tout comme le vin blanc. Ls petites fragrances qu’il pouvait avoir ferait merveille aussi bien aux palets des autres, qu’au sien. Mais la blonde avait envie de vin rouge. Mais ce genre de vin se boit à table, au diner, avec du vin généralement. Du coup, la tête d’Hélène lui faisait un peu mal. Mais cela ne l’empêcha pas de continuer la conversation.
- Oh, revenir là où sa famille est, c’est beau.
Une petite pointe de nostalgie caressa Hélène. Peut-être que certains jours, ses parents lui manquaient. Certes, elle connaissait du monde mais entre les collègues et la famille, il y a une différence. La discussion allait bon train et c’est comme cela que la blonde en appris un peu plus sur Dani et sur le fait qu’elle avait commencé à travailler pour un vignoble. Hélène nota l’idée que cela pourrait faire une sortie cool si le vignoble acceptait de faire des visites et des dégustations. Faudrait qu’elle se renseigne. Cependant l’heure tourna et bientôt, il se fut tard mais surtout, la brune avait fini ses emplettes. Elle demanda à Hélène si elle avait trouvé ce qu’il lui fallait. Cette dernière, se pensant les lèvres, regarda une dernière fois le rayon des vins et prit une bouteille de vin blanc. Voilà, du vin blanc. Parfait avec des petits fours et des gâteaux. C’est parfait. Et si cela ne plait pas à ses collègues, ils n’auront qu’à faire l’achat la prochaine fois. Hélène se retourna vers Dani.
- Tout est bon de mon côté.
Elle lui souriait, contente de la conversation qu’elle venait d’avoir mais également, contente d’avoir enfin trouvé la bouteille, presque parfaite pour la grande nouvelle à son travail. Elle allait pouvoir rentrer chez elle et se détendre. La blonde ne doutait pas que cela était pareil pour la brune. A présent, direction les caisses. Avec de belles et bonnes bouteilles en main.