« Penn! » et elle ne se retourne pas la plus jeune, quand bien même Chloe hausse le ton le sourire aux lèvres qui dénote avec l’urgence de l’exclamation. « PENELOPE! » oh la figure d’autorité qu’elle n’est pas, Cohen, quand elle tape du pied et qu’elle se retient de toutes ses forces pour ne pas éclater de rire tout en bas de la cage d’escaliers de l’immeuble dans lequel ils ont tous les quatre été postés pour le temps du tournage. Los Angeles brûle dehors, décembre est ensoleillé et sec, bouillant ici. Et elle, elle attend avec (im)patience dans le hall d'entrée que Penny arrête de jouer à la voisine parfaite avec la petite famille vivant en diagonal de leur loft à eux. Elle n’a rien contre la famille d’ailleurs, Chloe. Ou à peine, quand leurs bébés se mettent à hurler et à pleurer à l’unisson en pleine nuit la veille d’une scène qu’elle doit enregistrer le lendemain. Elle relativise l’australienne, lorsqu’elle entend de l’autre coté des murs de carton qui semblent les séparer que la mère comme le père tentent vraiment de faire au mieux pour leur marmaille bruyante. Ils ont dégainé la totale californienne la nuit dernière, entre les huiles essentielles et les massages reiki, entre la musique transcendante et les cristaux purificateurs. Mais rien n’y fait, leurs jumeaux font leurs dents, et boho hippie ou pas, green juice à proximité ou non, ce sera un enfer pour les prochains jours encore. S’il y a bien un truc que Chloe se rappelle des premiers mois de sa filleule Abby, c’est ça.

M’enfin. Penny finit enfin par apparaître à ses côtés, sauvée in extremis d’une démonstration de diffuseur à encens par une Chloe qui est arrivée au bon moment apparemment. Café glacé cold brew en mains, elle tend celui destiné à Stringer en prenant une généreuse gorgée du sien. Silverlake les attend dehors, avec ses commerces de hipsters à n’en plus finir, et sa longue promenade en bordure de la plage, bien moins touristique et bien plus jolie que celle de Venice bourrée de pickpockets.

« On oublie presque qu’on est pas au Pôle Nord, hen. » la mission sauvetage est brouillée par son sarcasme amusé, quand Chloe glisse sur le bout de son nez ses solaires. Le soleil d’ailleurs, lui grille la peau, lui donne l’impression d’être sous des rayons bie différents que ceux d’Australie, même si. Tout le monde ici se balade pieds nus, tous le monde exhibe des couleurs néons de la tête aux mollets. Tout autour, elles croisent autant de musiciens de rue que d’acteurs et d’actrices connus. Elles, elles ne détonnent absolument pas, leurs mèches dorées qui n’en finissent plus de se faufiler à travers toutes les chevelures bronzées de la côte ouest. Elle s’y sent bien Chloe, du sable collé sur la peau en permanence. C’est une de leurs traditions, avec Penny, d’aller marcher alors que le soleil n’est pas encore totalement haut dans le ciel. De profiter des premiers pas sur la promenade pour aller chercher de quoi manger pour elles, et pour les marmottes à l’appart aussi – marmottes qui ne le sont probablement pas tant que ça, mais qui ont compris que les deux filles avaient besoin de ce temps-là. « Ouh, je t’ai pas dit, le gars du son, je pense qu’il a un truc pour toi. » elle dégaine un bout de papier avec un numéro transcris à la va vite de la poche arrière de son shorts en jeans déchiré, l’air hilare et le sourire qui marque ses fossettes. Chloe n’a rien dit sur Byers depuis la soirée, la seule où elles en ont parlé. Depuis, elle joue les lâches à la perfection en trouvant toujours un sujet bidon à glisser dans la conversatiosn quand elles se mouvoient toutes les deux dans des silences un peu trop pensifs au goût de la Cohen. « Il a dit qu’il connaissait tOuS LeS bONs EnDrOiTs en ville si on avait envie de sortir après le tournage ce soir. »


@penny stringer

@chloe cohen
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« Je suis désolée... »

T’as essayé. T’as essayé vraiment très fort, mais t’as pas été assez rapide. Tu  ne sais pas ce qu’il y a sur ton visage qui fait de toi une fille plus abordable que Chloe, mais t’as l’impression que c’est toujours toi qui se fait accrocher pour les discussions awkward avec la famille qui habite le loft en face du votre alors que la Cohen, elle file sans même avoir à échanger un sourire avec qui que ce soit. Peut-être que tu dois travailler ta resting bitch face, elle est clairement inférieure à celle de la blonde qui continue de crier ton nom comme si tu ne pouvais pas l’entendre. Elle ne peut certainement pas te voir d’ou elle est Chloe, mais si elle pouvait elle verrait que tu lui fais des gros yeux en mode arrête de gueuler mon nom, tu vas réveiller tout le monde! « PENELOPE. » Putain elle est pas sortable quand elle s’y met. La femme continue de s’excuser alors que ça fait déjà trois fois que tu lui dis que c’est pas grave dans les deux dernières minutes. T’as grandi avec un frère autiste, t’es une habituée des nuits de sommeil perturbés, ou même des nuits de sommeil avec très peu de sommeil. Tu fais un sourire compréhensif, et un autre. T’as besoin de café pour pouvoir survivre à tout ça et en ce moment, il n’y en a pas qui coule dans tes veines. C’est dangereux, très dangereux. « Désolée, on m’attend. » que tu finis par dire alors qu’elle est au beau milieu d’une phrase la dame, et tu vois qu’elle est un peu choquée de ton départ brusque, mais ça commençait déjà à te taper de jouer la voisine gentille. Ça fait même pas une semaine que vous êtes arrivés à Los Angeles, ça risque d’être un long six semaines à ce rythme. Et pas juste à cause des voisins et de leurs bébés qui font des dents et des partys nocturnes. « Tu peux être plus tâche steplait? » que tu lâches à la blonde alors que tu l’as rejoint, la regardant avec des gros yeux avant de pouffer de rire. Au moins t’as Chloe. Thank God.

T’essayes toujours de faire comme si de rien était autour de Chloe et de Victor, mais il y a définitivement une tension grandissante entre Rory et toi. Ça se ressent même sur le tournage ce qui n’est clairement pas la première impression que tu voulais offrir à l’équipe pour laquelle tu travailles. Depuis que tu connais Rory, ça n'a jamais été aussi pire que ça. Même avant, quand t'avais l'impression qu'il voulait pas particulièrement de toi sur le tournage de The Trail's End. Tu sais pas trop comment vous êtes censés passer au travers du tournage de ce film. Oh well. Le soleil tape fort alors que vous sortez enfin du bloc appartement et c’est pas tellement déstabilisant de la température de Brisbane à ce temps-ci de l’année. Juste un peu plus collant. « On oublie presque qu’on est pas au Pôle Nord, hen. » Tu hausses les épaules alors que tu places tes lunettes soleil sur ton nez. C’est sur que pour l’ambiance de Noël, on repassera. Malgré l’heure avancé du matin, les rues grouillent de monde et il y a tellement à regarder que t’as l’impression de voir que le tiers de ce qui se passe réellement autour de toi. C’est limite agressant toutes les couleurs qui filent sous tes yeux. Ça te prend vraiment un café, et rapidement. « Ouh, je t’ai pas dit, le gars du son, je pense qu’il a un truc pour toi. » Tu roules des yeux. « Dis lui de prendre un numéro. » Si les hommes semblent s’enligner dans ta vie – du moins si on en croit tout ce qu’on lit dans les médias – c’est plutôt le néant complet depuis longtemps, trop longtemps. Et ta fausse vie sentimentale était assez compliquée comme ça sans que tu n’aies envie d’en avoir une vraie. « Il a dit qu’il connaissait tOuS LeS bONs EnDrOiTs en ville si on avait envie de sortir après le tournage ce soir. » Ça, ça te tente déjà un peu plus. Tu pourrais utiliser une sortie avec Chloe, loin des hommes, ou du moins loin de Rory. T’en as rien à faire si Victor décide de se joindre à vous en vérité, même si tu te sens un peu mal à l’idée de laisser le Craine derrière. « On ditch le gars du son et on sort que toutes les deux? » que tu offres à la plus vieille avec un sourire. « Et promis, on fait pas un remake du tapis rouge. » C’est la première fois que tu mentionnes la dite soirée depuis que c’est arrivé et tu le fais avec un ton assez léger. En mode c’est arrivé, on le sait, mais continuons de faire comme si de rien était parce que de toute façon, y’a rien qui a changé. « J’ai besoin de café Chloe. Stat. » Personne à envie que tu deviennes agressive de bon matin, surtout pas la Cohen qui va devoir te supporter toute la journée. Toute la semaine même et jusqu’à la semaine de Noël.

(c) ethereal

@penny stringer
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« Tu peux être plus tâche steplait? »
« Tu me poses vraiment la question? »

Oh, la pauvre qui teste encore les limites d’une Chloe qu’elle connaît bien mieux que beaucoup d'autres, mais qui reste tout de même un brin mystérieuse pour elle en l’état. Chloe peut crier et insister, elle s’en donne le droit, mais elle peut aussi être la pire tache qui soit sans jamais se sentir le moindrement mal d’être peste à ses heures, minois angélique ou non. C’est la beauté d’être la dernière fille Cohen, celle à qui on passait tout un peu parce que son caractère volage ne laissait jamais l’occasion de l’attraper au vol, surtout parce qu’elle n’a qu’à battre des cils et ajouter un sourire au portrait pour qu’on lui donne le bon Dieu sans confession. Elle en abuse, soyons honnêtes.

Chloe réalise à quel point Victor et elle sont passés maîtres dans l’art de ravaler leurs dizaines de milliers de sujets qui fâchent et autres synonymes maintenant qu’elle côtoie Rory et Penny au quotidien. Les piques volent sans même qu’ils ne le réalisent, ils sont les champions du passif agressif quand Cohen croyait détenir la première place du podium avec Shelby fût un temps. Ils évoluent tous. Si elle comprenait déjà Penny à foison pour un tout autre volet de sa vie qu’elles n’abordent plus depuis ce soir-là, n’en reste que de la voir lutter entre le vrai et le faux la pince un brin. Pourtant, jamais elle n’aborderait le sujet autrement qu’avec un sourire en coin et une blague toute prête, sachant à quel point jongler avec plusieurs cœurs à la fois n’est jamais une bonne idée pour qui que ce soit.

Dehors, le soleil se charge de leur rappeler qu’elles sont attendues plus tard aujourd’hui mais surtout qu'elles ne profitent pas assez de la ville depuis qu’elles se sont mis en tête d’être les meilleures clichés de télésérie de Noël possible. C’est chiant, d’être professionnelle, quand le talent sera jugé par le nombre de rires faux qu’on laissera la caméra filmer entre deux chansons à thème qui rendent les scènes de montage et de magasinage entre filles plus dynamiques et crédibles. C’est ainsi qu’on montre l’amitié à l’écran, n’est-ce pas? À Hollywood, ça l’est, tout du moins. « Dis lui de prendre un numéro. » à Hollywood aussi, les mecs ne prennent pas le temps de niaiser. S’ils ont les yeux rivés sur quelqu’un, direct ils le lui font savoir - via sa pote, bien évidemment. Lâche mais pas trop. Penny fait rire Chloe, là de suite, avec son ton exaspéré. Elle est la première qui aligne les histoires avec des gars ces temps-ci, quand Cohen elle est relativement sage compte tenu du fait que l’(ancien?)amour de sa vie, ex-fiancé et pire ennemi tant il sait tout d’elle dort dans la chambre adjacente à la sienne. Relativisons, voyons. « On ditch le gars du son et on sort que toutes les deux? » « On ditch les gars tout court. » qu’elle articule, Chloe la revendicatrice qui aujourd’hui en a marre de la gente masculine. Demain, ce sera une autre histoire mais pour l’heure, ils la font tous royalement chier. Jet et Victor et le gars du son et tous leurs homologues. « Et promis, on fait pas un remake du tapis rouge. » « De toute façon c’est trop facile. Je sais comment t’avoir, une bouteille de bulles et t’es un done deal.  » elle rigole, éclate d’un rire bon enfant au possible. C’est ainsi qu’elles abordent le tout, omettant chacune le plus volontairement du monde tout ce qui tourne autour du reste du tapis rouge. Vaut mieux, encore et toujours. « J’ai besoin de café Chloe. Stat. » oh la dramatique, quand la plus vieille pousse la plus jeune vers la prochaine rue, vers le café qui s’y tient aussi. La voilà la sauveuse, la voilà l'héroïne, qui poste Peny face au comptoir comme une vulgaire petite poupée de chiffon le temps qu’elle commande pour deux.

Chloe elle, erre dans le commerce entre les sachets de grains à moudre, les tasses réutilisables et les dizaines de milliers de desserts sans gluten, sans lactose, sans sucre, bios, crus et tout ce qui est à la mode, finalement. « Si on commence par le dernier bar de sa liste on le croisera pas. » sa voix s’élève entre les clients et leurs commandes, attendant que Penny tourne les yeux vers elle. Chloe a revêtu une casquette à l’effigie du café avec le logo en prime et elle hésite à acheter un drip à cold brew aussi haut qu’elle pour embêter les gars et prendre toute la place qu’il leur reste dans leur minuscule cuisine à l'appartement. « En plus ça a l’air cool c’est un truc sur un toit avec des néons et des tapas.  » elle ment effrontément et sans même le savoir Chloe, désormais intéressée par les sachets de café moulu à culture équitable du Pérou, alors qu’elle n’a absolument rien écouté de ce que le gars du son - faudrait vraiment lui donner un prénom c’est lourd là - avait à dire concernant son planning idéal pour la soirée. « Penses-tu que si on le demande gentiment Netflix nous filera un chauffeur? » sûrement pas, elle ne le propose que pour glisser un petit humblebrag dans la conversation. Le temps que les cafés mettent à être préparés, elle, elle les imagine déjà toutes les deux belles comme jamais dans leurs fringues de tapis rouge, à se faire chier dans les transports en commun. If only for the story.



(c) ethereal

@chloe cohen
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« Tu me poses vraiment la question? »
I guess not.

Si ta relation avec Chloe avait toujours été bonne, surtout depuis votre échange sur le plateau de The Trail’s End, à une époque (étrangement similaire à aujourd’hui) ou il ne te portait pas particulièrement dans son coeur, tu avais désormais l’impression d’être plus proche d’elle que jamais. Si vos aveux respectifs ne s’étaient pas passés dans le meilleur des mondes (comment ça faire une scène sur un tapis rouge ce n’est pas le meilleur des mondes?), tu avais l’impression que le simple fait qu’elle sache, que tu saches, ça venait créer automatiquement ce lien plus fort entre vous. Et puis à ça s’ajoute le fait d’avoir fait un petit voyage de 18 heures d’avion de Brisbane jusqu’à Los Angeles et de passer depuis la plus grande majorité de votre temps ensemble, que ce soit sur le plateau ou en dehors. Même si Netflix avait les moyens, il avait été décidé que ce serait plus simple si vous quatre australiens partageaient le même loft. Ça n’aurait pas dû causer de problème, vous aviez d’ailleurs tous les quatre utilisés vos plus beaux sourires – les plus faux surtout – pour remercier celle qui avait été en charge de vous accueillir à l’aéroport. Et pourtant, tu savais très bien que la vérité derrière ces sourires étaient tout autre. Si tu ne connaissais pas les moindres détails de la relation entre Victor et Chloe, tu en savais suffisamment pour comprendre que d’être encore proche malgré tout venait avec son lot de non-dits et de rancoeur. Et entre toi et Rory, c’était les silences qui faisaient le plus mal. C’était de le savoir si proche et de ne plus pouvoir lui parler comme tu l’avais fait si souvent dans les derniers mois. C’était de savoir que c’était de ta faute s’il osait à peine te regarder. Tu appréhendais d’ailleurs les prochaines journées sur le tournage alors que les prochaines scènes à l’horaire étaient la rencontre entre vos personnages. « On ditch les gars tout court. » Ça, ça te fait plaisir à entendre et ça t’arrache un sourire, malgré ta mauvaise humeur matinale. Faut le dire, t’es pas particulièrement fan des interactions avec les autres humains avant d’avoir bu au moins un café, ou trois.

« De toute façon c’est trop facile. Je sais comment t’avoir, une bouteille de bulles et t’es un done deal. »
« J’ai mal à la tête juste à y penser. »

Tu ris avec elle, même si tu te rappelles encore très bien le hangover que tu t’es tapée le lendemain matin, chez toi avec Micah, out of everyone. T’as une pensée furtive pour lui. Tu te demandes s’il est revenu à LA ou s’il est encore à Brisbane. T’as pas vraiment cherché à savoir, faut l’avouer, mais t’es curieuse, quand même. Chloe elle, elle est déjà en train de préparer votre soirée pour profiter des bars hollywoodiens. « Si on commence par le dernier bar de sa liste, on le croisera pas. » Tu hoches la tête alors que l’odeur de café dans l’air te redonne un sourire minime sur les lèvres et t’es contente de savoir qu’ici, t’es qu’une tête blonde de plus, une actrice de plus ou du moins, personne d’assez d’envergure pour recevoir des regards curieux ici et là, pour une fois. Un changement particulièrement apprécié. Ça fait longtemps que tu t’es pas sentie aussi incognito quelque part. « Et plus ça a l’air cool c’est un truc sur un toit avec des néons et des tapas. » Tu fronces des sourcils, presque certaine qu’elle raconte n’importe quoi la Cohen mais tu la laisses faire parce que toute ton attention est sur le menu des différents cafés proposés, même si tu sais que t’as ton coeur set sur le breuvage caféiné le plus sucré disponible. « Penses-tu que si on le demande gentiment Netflx nous filera un chauffeur? » Tu ne peux t’empêcher de rire. « Impossible. Ils ont même pas voulu nous mettre dans des lofts séparés des gars. » Non pas que vous aviez demandé, mais quand même. T’aurais bien voulu éviter que Rory soit la première personne que tu croises en te levant le matin. « Peut-être que s’ils se sentent généreux, on va pouvoir se faire offrir des billets de taxi, mais à part ça. » Et encore, t’as l’impression que se promener ici en taxi va relever du cauchemar, du moins, du peu que tu connais via les films. À moins que tu te trompes avec New York? Peu importe. Tu sais qu’avec Chloe comme guide, elle va tout prendre en charge, comme elle le fait avec tout et n’importe quoi. « Tu tournes aujourd’hui? J’me souviens pas avoir vu la charmante Emma apparaître dans les scènes du jour. » Non. Que des scènes avec Rory. La joie. « Peut-être qu’ils auraient dû t’offrir le lead à toi finalement. » que tu lâches dans un marmonnement exaspéré, redoutant la journée à venir.

(c) ethereal

@penny stringer
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« J’ai mal à la tête juste à y penser. »
« On devrait faire une cure sans alcool. Ouh, ça fait combien de temps que t’as pas été gluten free? »

Tous les moyens sont bons pour éviter de parler de ça. De lui. Même avec un océan entre eux, Chloe n’arrive pas à totalement nier le fait que sur le plateau, on lui attribue encore les tares qu’a causé Byers comme dommages collatéraux. Elle les entend les piques bon enfant de l’équipe, les remarques dites avec un sourire en coin qui lui demandent si aujourd’hui elle va faire une scène ou si elle la sent bien, la prochaine. Chloe rigole et hoche de la tête, en rajoute parfois quand c’est une bonne journée. Si elle a l’air de parfaitement maîtriser les crises de panique et autres angoisses nocturnes, c’est parce qu’elle se tire sous la douche dès qu'elle se réveille en sursaut. Victor l’a vu, un peu. Ce qu’elle l’a autorisé à voir du moins. Penny finira bel et bien par capter aussi, que les douches prises à trois heures du matin ne sont pas des relents de vengeance de bac à sable de Cohen pour les voisins qui l'emmerdent passé minuit, mais bien le seul moyen qu’elle a trouvé de calmer les voix – la voix – qui l’horripilent une fois qu’elle se sort des cauchemars où il est mis en vedette. Oh si l’année pouvait se terminer et lui donner l’impression que la prochaine serait meilleure, ça ne serait pas de refus.

Virgin cocktails ou non, pas de pâtes ni de patates ou extra buns à burger, Chloe fabule déjà de leur soirée de congé à arpenter la ville sans mecs dans les pattes. « Impossible. Ils ont même pas voulu nous mettre dans des lofts séparés des gars. » « Ils ont pas voulu parce qu'on n'a pas demandé. » Penny revient à ses côtés, des couleurs un peu moins dramatiques aux joues maintenant qu’elle a gobé une gorgée ou deux de son café bien trop sucré au goût de Chloe. Cohen elle, le prend noir, parfois avec un double shot d’espresso dedans pour cacher son besoin de se secouer, de rester attentive à toutes éventualités. Elles n’ont pas demandé probablement parce que de savoir Rory et Victor dans les parages les rassuraient, chacune pour des raisons qu’elles n’assumeront jamais. Chloe elle, assume la bouchée qu’elle pique dans le croissant de Shelby en sachant que tout dépendant de quel pied il se lèvera aujourd’hui, ce sera soit une déclaration de guerre soit l’Apocalypse tout court. Ça l’amuse, alors elle en prend une seconde. « Peut-être que s’ils se sentent généreux, on va pouvoir se faire offrir des billets de taxi, mais à part ça. » elle s'en fout déjà, Cohen, quand elle guide la plus jeune dehors le temps de bifurquer vers la plage. Question de rendre leurs quelques minutes de marche matinale bien plus libres encore. « Tu tournes aujourd’hui? J’me souviens pas avoir vu la charmante Emma apparaître dans les scènes du jour. » l’appartement partagé est à une dizaine de mètres à peine, elles auront le temps de passer y porter la livraison avant que tous ne s’entassent dans un Uber pour filer sur le plateau pour la journée. Les gars doivent être en train de tirer à la courte paille qui aura la salle de bain le premier. Elles deux se retrouvent les orteils noyés par les vagues. « Ouaip, mais pas avec vous. J’ai de la narration à faire pour la finale, faut que je pratique ma fausse voix émue. » elle pouffe Chloe, sachant très bien où Penny veut en venir mais ne lui donnant absolument aucune munition, jugeant qu’elle ne veut sûrement pas parler de l’humeur de Rory en plus de la subir d’ici quelques heures.

« Peut-être qu’ils auraient dû t’offrir le lead à toi finalement. » ah non, finalement, elle veut en parler. « Peut-être que tu devrais arrêter de fish for compliments, aussi. » Chloe se moque, lui renvoit quelques flots au mollet avant de replacer une mèche derrière son oreille. Les surfeurs sont entre deux, ceux qui sont là depuis tôt le matin quittent la plage, une nouvelle salve arrive prête à affronter l’océan et ses vagues intransigeantes. « Je toucherais pas à Annabel même avec un bâton. Sans rancune. » il n’est pas pour elle, ce lead-là. Il n’est pas plus pour Penny si on lui demande, elles méritent de jouer dans bien mieux, mais pour l’heure c’est tout ce qu’on leur a offert. « Y’a des gens pas super fan de ton nouveau boy. » qu’elle tâte, du bout des lèvres et du bout des talons. Chloe se moque mais pas vraiment, énonce des faits sans y associer le moindre nom. « Presqu’autant que du mien. » la voilà qui parle de Jet pour l’une des premières fois. Sortez le champagne – et les aspirines, accessoirement. « Je dis ça je dis rien. On est douées pour en choisir qui ont l’air d’être des players.  » elles sont douées pour se lancer dans des histoires de merde bien compliquées plutôt. Nuance.

(c) ethereal

@chloe cohen
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« On devrait faire une cure sans alcool. Ouh, ça fait combien de temps que t’as pas été gluten free? »
« Pas assez longtemps. Et sérieusement Chloe, cure sans alcool? En décembre? Ici? »

Tu n’oses pas lui dire qu’elle est tombée sur la tête, mais c’est tout comme. En ce moment, tu survis sur le café et le vin. Est-ce que c’est particulièrement healthy? Pas vraiment non. Est-ce que tu t’en fous? Complètement. Tu ne sais pas comment tu survivrais à l’ambiance au loft et sur le plateau de tournage sans tes petits (pas si petits) verres de vin. Et si elle te demande en plus de commencer à penser à tout ce que tu peux mais surtout à tout ce que tu ne peux pas manger, c’est une recette parfaite pour un désastre à venir. She should really know better. Et puis faut l’avouer, c’est particulièrement étrange de te retrouver sur un plateau de tournage après presque un an. Tu t’attends toujours à le voir, lui et ses regards déplacés. Tu paniques parfois quand on s’approche de toi trop rapidement, trop brusquement. Mais tu te souviens qu’il est loin et que t’es en sécurité et ça passe. La plupart du temps du moins. Pour le reste, y’a le café, le vin et le chocolat. Une diète tout à l’encontre de ce que te propose Chloe ce matin.

« Ils ont pas voulu parce qu’on n’a pas demandé. » Vous auriez du. Peut-être que t’avais été naïve de croire que Rory et toi alliez être en mesure de vous parler, une fois ici. Naïve de croire que cette dispute n’était qu’un simple malentendu qui serait rapidement régler une fois que vous alliez vous retrouver un en face de l’autre. Tu n’avais eu besoin d’échanger qu’un seul regard avec lui pour comprendre qu’il n’était pas particulièrement up for discussion et que non, ce n’était pas un malentendu. Le café sucré se prend plutôt bien ce matin alors que vos pas se dirigent inconsciemment vers la plage parce que ça fait déjà partie de vos petites habitudes matinales. Ignorer les garçons, partir à la recherche de café que vous n’aurez pas à faire vous même et profiter d’une bonne dose de vitamin sea avant d’être prisonnières d’un plateau qui devient trop rapidement inconfortable, autant pour l’une que pour l’autre. « Ouaip, mais pas avec vous.  J’ai de la narration à faire pour la finale, faut que je pratique ma fausse voix émue. » Tu ris même si la vérité est que t’es déçue de savoir qu’elle ne sera pas dans les parages quand tu vas avoir besoin d’une pause (très longue pause) entre deux scènes inconfortables avec Rory. « J’veux pas te mettre la pression, mais faut que tu nous fasses pleurer avec ta narration. » Says who? Absolument personne, mais c’est le genre de défi complètement ridicule que vous aimez vous donner pour rendre la série et son scénario complètement dérisoire un peu plus tolérable.

« Peut-être que tu devrais arrêter de fish for compliments, aussi. » Tu fais genre d’être complètement outrée par le commentaire de la Cohen parce que t’es pas en train de fish for compliments comme elle dit, même si ça fait toujours du bien à ton ego de savoir que t’es pas complètement en train de tout gâcher. « Je toucherais pas à Annabel même avec un bâton. Sans rancune. » « Sans rancune mon cul. » Tu savais que ce serait mauvais, mais t’avais pas réalisé avant d’être sur le plateau que c’était mauvais mauvais. Ajouter à ça le fait que t’as absolument aucune chimie avec Rory en ce moment, c’est de signer l’arrêt de mort de cette série avant même qu’elle ait eu le temps de prendre son premier souffle. Ça te prenait un miracle. Ça vous prenait tous un miracle en fait. Mais bon, vous étiez un peu short en ce moment. « Je me dis qu’au moins, si c’était toi, il y aurait pas le froid le plus glacial de l’univers entre les leads. » Ça a beau être une série de Noël, tu crois pas que le froid il soit censé être entre Jake et Annabel.

« Y’a des gens pas super fan de ton nouveau boy. » Tu roules des yeux.
« Presqu’autant que du mien. »
« Au moins, tu couches vraiment avec le tien. » Tu penses, du moins.

Enfin, même si elle couche pas avec, c’est pas vraiment le but de la chose. Ni le problème. Toi, t’as une fausse relation pour faire taire des rumeurs sur celui qui au final, est le plus insulté par la dite fausse relation. Ça t’arrache un soupir alors que l’eau qui te monte jusqu’au mollet ne t’apporte pas son réconfort habituel. « Je dis ça, je dis rien. On est douées pour en choisir qui ont l’air d’être des players. » « Gio a pas juste l’air. Il a la chanson qui va avec. » Et tu t’en fous au final. Il peut bien faire ce qu’il veut derrière les rideaux, l’arrangement, c’est seulement d’avoir l’air d’être un couple. La chanson, elle n’a aucune importance dans la situation. « Comment vous faites avec Victor? Pour pas vous entretuer et gâcher l’ambiance partout où vous passer? » C’est le genre de choses que t’as besoin de savoir pour essayer de limiter les dégâts avec Rory. « Je comprends pas c’est quoi son problème. C’est pas comme si on avait un passé, lui et moi. » Bon, c’est pas tout à fait vrai. Vous avez un passé, juste pas romantique. Tu sais que Chloe n’aura pas les réponses que tu cherches et puis la dernière chose que tu veux faire, c’est la mettre entre Rory et toi. Mais t’as besoin de soutien, et elle comprend, la blonde. Elle aussi c’est une pro des situations compliquées. « C’est quoi toi, l’histoire avec ton player? » Aussi bien se concentrer sur elle. T’as pas besoin de lui donner les détails de tes conneries, elle y assiste au quotidien.

(c) ethereal

@penny stringer
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Penny est définitivement autant de mauvaise humeur que franchement encore endormie si elle pense clairement que Chloe se ferait chier à ne pas manger le moindre gramme de gluten, ou à éviter une goutte d’alcool en ces temps rudes et ardus. Pourtant la voilà la blonde, qui offre son plus grand sourire de gamine espiègle à la brune alors qu’elle s’échoue à la caisse pour commander leur dû et qu’elle, erre dans la boutique le pied léger.

« J’veux pas te mettre la pression, mais faut que tu nous fasses pleurer avec ta narration. »
« Je vais parler des smoothies au gazon qu’ils nous mettent toujours au buffet du midi. Pour sûr que tu vas verser plusieurs larmes. »

La Californie et son besoin constant d’être en santé. Peu importe où elles mettent le nez on leur vante les mérites de telle plante ou de telle céréale miracle. On parle de séances de yoga avec des noms imprononçables qui devraient réveiller tous leurs chakras et les aider à atteindre le bonheur avant la fin de la séance. On les encourage à faire des hikings et du surf et de l’escalade et quinze autres sports différents, on sort une nouvelle diète tendance l’instant d’après, un guru à suivre sur Instagram pour ne jamais manquer le moindre de ses lives. Chloe la sportive s’amuse de voir chaque soir des courseurs du dimanche qui se fient à ce que les blogues en vogue leur recommandent de faire cette semaine pour se sentir mieux alignés de cœur, de corps et d’esprit. « Sans rancune mon cul. » hm, elle disait? Le café au bord des lèvres et le sourire avec, Cohen laisse à Penny toute la place pour vider son sac, elle qui en porte large sur ses épaules depuis qu’ils ont tous les quatre mis un pied dans l’état orange. « Je me dis qu’au moins, si c’était toi, il y aurait pas le froid le plus glacial de l’univers entre les leads. » ça n’aiderait pas. Si Stringer se retrouvait coltinée à devoir observer à quel point Chloe et Rory passent bien ensemble sur grand écran, elle aurait mal, elle ressasserait, détesterait probablement Chloe d’une rage qu’elle ne s’expliquerait pas et qui ne ferait qu’envenimer encore plus la situation. Et elle le sait, tout ça, bien sûr qu’elle en est consciente. Chloe s’enfonce un peu plus dans le sable, haussant les épaules en signe de défaite qui lui va parfaitement au teint. « La scène finale va être encore moins prévisible et encore plus satisfaisante. Pense à la surprise du public. » c’est vrai, qu’ils n’ont rien, mais alors rien du duo qu’ils étaient du temps de Bonnie & Clyde. Mais ce n’est pas avec Chloe que Penny doit brainstormer des manières de retrouver leur chimie. Elles le savent tous les deux.

Ne dit-on pas que c’est toujours la faute des gars, de toute façon? « Au moins, tu couches vraiment avec le tien. » « Ça rend pas les choses moins compliquées. » qu’elle renchérit, Chloe qui éclate quand même de rire devant la franchise dont fait preuve Penny. Sa plastique de poupée de porcelaine donnerait le ton autrement, on la croirait prude et pudique alors qu’elle sait faire valoir son point, la langue qui claque sur son palais. « Gio a pas juste l’air. Il a la chanson qui va avec. » ils se ressemblent, Gio et Jet. Les deux adorent l’attention qu’on porte vers eux, les deux butinent et papillonnent au vent. La différence en fond et en forme, c’est que Penny et Gio semblent vraiment réussir dans leur mensonge. Chloe et Jet eux, s’y enfoncent. « Comment vous faites avec Victor? Pour pas vous entretuer et gâcher l’ambiance partout où vous passer? » l’éternelle question, celle à laquelle Chloe a associé des dizaines de réponses factices pour cacher la vérité. « Je comprends pas c’est quoi son problème. C’est pas comme si on avait un passé, lui et moi. » elle en a des tas de scénarios qui pourraient servir de réponses ici. Qu’ils se connaissent depuis des années, qu’ils ont appris à vivre avec leurs défauts. Qu’ils ne sont pas des gens qui aiment le conflit, qu’ils ont déjà donné pendant des années et que maintenant ils récoltent leur zen aujourd’hui. « Parce qu’autant on peut s’haïr fort autant on sait qu’à la fin de la journée on s’aime encore plus. » d’un amour particulier qu’elle n’expliquera jamais, certainement pas après avoir dit la vérité aussi facilement que ça. Ils sont une équipe dysfonctionnelle, mais ils travaillent l’un avec l’autre et non pas l’un contre l’autre. Le sujet est clos, Penny le sait aussi bien que Chloe. Et hop, on passe à Jet donc. « C’est quoi toi, l’histoire avec ton player? » elle soupire, Chloe, dégaine son portable pour l’ouvrir sur le profil Instagram d’Etish à la vue d’une Penny qui pourra déverser son venin sur un inconnu au grand plaisir de la blonde noyant le sien dans une autre gorgée de café.

« On est pas en couple, on est pas amoureux, on est pas exclusifs – et il s’amuse bien à le faire voir partout où il peut. » l’entente a été prise en commun et Chloe ne se gêne pas elle non plus. Elle profite de chaque soirée où il n’est pas dans les parages, elle ne se sent pas brimée le moindrement du monde et s’assure tout autant que Jet voit à quel point elle n’a pas besoin de sa présence dans les parages pour être foncièrement heureuse. Hm. « Il m’enrage parce qu’il fait ce qu’il veut et qu’il prend ce dont il a besoin avant de se tirer jusqu’à la fois d’après. D’habitude c’est mon rôle à moi, ça. » alors nous y voilà. Il est trop comme elle, ils sont fait du même bois. Elle n’a jamais goûté à sa propre médecine Chloe, et la voilà qui est en train de s’y noyer. « Il a commencé à me demander d’aller le rejoindre à Paris pour Noël. J’irai pas. » ce serait le laisser gagner, bien sûr qu’elle ne cèdera pas.

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@chloe cohen
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Elle te regarde comme si soudainement c’était toi la folle de croire qu’elle te propose sérieusement une cure sans gluten et sans alcool dans ce qui est probablement le pire moment d’une année sur laquelle pire semble juste s’empirer mois après mois. Le café, l’océan, la blonde, pour l’instant ça va encore. Mais tu sais qu’aussitôt que tu vas mettre les pieds sur le plateau de tournage, ça va dégénérer. Juste d’enfiler les vêtements trop bonbons d’Annabel te donne envie de vomir alors imaginer passer les dix prochaines heures avec Rory a répété des dialogues pourris, ça donne pas du tout envie. « Je vais parler des smoothies au gazon qu’ils nous mettent toujours au buffet du midi. Pour sûr que tu vas verser plusieurs larmes. » Tu lui fais une grimace. Tu ne sais pas ce qu’ils ont les californiens à vouloir mettre du vert dans tout. Toi, t’es loin de faire les meilleurs choix en ce moment, mais ça, ce n’est que la longue continuité de tes décisions depuis le début du mois. Moins ça fait de sens, plus tu t’y jettes à pieds joints. Plus ça fait mal, plus t’en redemande. Comme si c’était devenu ton default setting après l’année qui venait de filer.

« La scène finale va être encore moins prévisible et encore plus satisfaisante. Pense à la surprise du public. »
« Encore faut-il que quelqu’un décide d’écouter le truc en entier. Parti comme c’est là, personne fini le premier épisode. »

C’est pénible comme tournage. Chaque scène est sans émotion, machinale et franchement sans comédie depuis le début du tournage. T’as jamais été si peu fière de ton travail en tant qu’actrice mais plus tu essayes, plus tu te forces pour trouver le rythme de ce personnage, de ces relations, de ces désirs, plus tu sembles te creuser dans un trou sans être capable d’en sortir. Tu te tortures l’esprit avant même d’être sur le plateau ce qui va vraiment contre le principe de prendre du temps loin de tout ça pour justement te permettre de mieux gérer au moment venu. La discussion dévie sur Giovanni et Jet. Les hommes et les problèmes qu’ils engendrent. Les hommes, les rumeurs et ce qui est vraiment, ce qui semble être et ce qui n’est pas du tout. Ça s’emmêle dans ta tête, ton histoire fausse peut-être un brin plus simple que la vraie de Chloe. « Ça rend pas les choses moins compliquées. » « Plus plaisantes un peu quand même. » que tu dis avec un léger rire dans la voix alors que c’est la première fois depuis l’agression que tu parles de sexe comme ça. Comme cette chose complètement normale et ordinaire et agréable. Ça fait tellement longtemps que t’as pas été intime avec quelqu’un, peut-être même que t’as oublié comment on fait. « Ugh, I miss sex. » que tu dis comme si ce n’était pas une grosse réalisation pour toi dans l’instant alors que ce l’est. Tu voudrais lui demander à Chloe si elle a eu du mal, après mais tu ne le fais pas, considérant que c’est exactement le genre de choses que vous avez décidé de ne pas aborder ensemble.

De toute façon, t’as des problèmes plus pressants à régler que your itch to scratch qui date de janvier, quand tu y penses. Tu lui demandes des conseils, à la professionnelle du compliqué, sur comment gérer les situations pleines de malaises et faire semblant de rien. « Parce qu’autant qu’on peut s’haïr fort autant on sait qu’à la fin de la journée on s’aime encore plus. » Il est peut-être là ton problème avec Rory. Vous ne vous détestez pas. Vous ne vous aimez pas. Ou du moins, pas comme ça. Tu sais pas, tu sais plus. Le coeur de Rory, il a toujours le nom de Swann d’écrit dessus, peu importe ce qu’il en dit. Ton coeur a toi qui s’emballe un peu trop près de lui, c’est un problème. Un problème qui Giovanni n’a pas régler, au contraire. Peut-être que ton histoire est plus compliquée finalement, mais tu n’en dis rien. Tu te contentes de laisser ta main libre trouver la sienne. Elle a pas besoin de mots rassurants Chloe, c’est plus ton rôle à toi ça. Chloe, elle est comme cette grande sœur que t’as toujours rêvé d’avoir. Et tu espères que tu sais assez bien lui faire savoir que t’es là, pour elle. Elle te tend son téléphone ouvert sur Instagram, sur le profil de celui que tu devines être la cause des tourments de la Cohen.

« On est pas en couple, on est pas amoureux, on est pas exclusifs – et il s’amuse bien à le faire voir partout ou il peut. »
« Il m’enrage parce qu’il fait ce qu’il veut et qu’il prend ce dont il a besoin avant de se tirer jusqu’à la fois d’après. D’habitude c’est mon rôle à moi ça. »
« C’est pas aussi amusant de l’autre côté de la médaille? »

Tu te moques d’elle légèrement, même si tu sais que ça ne peut pas toujours être facile à gérer. Trop pareils. Un jeu éternel de chat et de la souris ou ils s’interchangent les rôles. Tu continues de scroller sur l’instagram de celui que tu devines être un musicien, il est cute. Tu peux comprendre pourquoi Chloe se perd dans le jeu. « Il a commencé à me demander d’aller le rejoindre à Paris pour Noêl. J’irai pas. » T’es pas étonnée par la réaction de Chloe. Elle est pas du genre à se plier aux volontés des autres aussi facilement, la blonde. « Paris a Noël, quel cliché. » que tu lances alors que tu passes du profil Instagram de Jet pour revenir sur la page d’actualité. Tu vois le pseudo de Giovanni apparaître et il y a un sourire qui apparaît sur ton visage pendant une demi-seconde parce qu’elle te fait rire Chloe, à stalker avant même que tu ne lui donnes les détails de l’histoire. Mais ton sourire disparaît rapidement alors que tu vois la photo affiché sous le pseudo de l’italien. « Oh my fucking god. » Tu tournes le téléphone en direction de Chloe alors qu’apparaît le visage d’une blonde dont tu ne connais que deux choses : son nom (Charlie) et le fait qu’elle ait passé une nuit (ou peu importe, t’aimes mieux ne pas t’imaginer les détails) avec Rory avant votre départ pour Los Angeles. Sous la photo tu peux lire D’une blonde à une autre et tout de suite la panique embarque. « Tu me fucking niaises?! Cette pute est partout. » Tu ne la connais pas, tu ne devrais pas parler d’elle comme ça, mais en ce moment, c’est dur de peser tes mots. « Ça va faire jaser et pas en bien cette photo, fuck. » Mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien lui trouver, à cette blonde?

(c) ethereal

@penny stringer
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« Encore faut-il que quelqu’un décide d’écouter le truc en entier. Parti comme c’est là, personne fini le premier épisode. »
« Imagine si on devient aussi cool que The Room, genre les gens nous aiment ironiquement. »

Faute de savoir parfaitement que le truc sur lequel elles bossent n’a pas l’étoffe de gagner quelques prix que ce soit, Chloe y voit la parfaite occasion de se retrouver avec au palmarès un film qui lui vaudra le meilleur des Razzies. C’est ça ou c’est rien, rendue là elle préfère simplement profiter du soleil et de la plage, du pays à l’autre bout du monde et de l’impression de redevenir un peu plus elle-même au fur et à mesure des répliques clichées et des angles de caméra merdiques. S’ils ne partent pas d’ici avec de l’eczéma causé par la fausse neige artificielle qu’ils leur envoient à la gueule 24/7 ce sera un miracle (de Noël).

Évidemment, elles peuvent bien mettre les gars de côté les voilà qui reviennent quand même à la charge. Giovanni censé venir tout simplifier alors qu’il amène avec lui l’inverse, Jet censé être l’apothéose de la non-attache et qui au final la personnifie mieux que quiconque. Leurs galères ne se ressemblent pas mais sont toutes aussi merdiques l’une que l’autre. Pourquoi donc n’ont-elles pas ajouté du cognac à leur café? « Plus plaisant un peu quand même. » ça l’est ouais. Ça l’est quand les fantômes des baisers de Jet parcourent encore la chair de Chloe des heures après. Ça l’est quand il la fait enrager en refusant ses avances rien que pour finalement céder, son sourire de merdeux aux lèvres. Ça l’est pour des tas de raisons, mais pour l’instant elles sont toutes absentes au bataillon tant Chloe rage d’avoir été prise au piège. « Ugh, I miss sex. » Penny et son cri du cœur arrachent un éclat de rire aussi naturel que soulagé de la part de Cohen. « Le gars du son te règlerait ça rapido, penses-y. » joueuse au possible, elle agite le numéro du type dont elle n’a même pas fait gaffe au prénom sous le nez de la brune. La blague, jamais elle ne va l’appeler, jamais même elle ne va le regarder après aujourd’hui. Au moins, la seule miette à miroiter aux yeux de Stringer devrait lui permettre de souffler un peu au moins.

Elle prend sa main, Chloe ravale une seconde de plus. Elle déteste parler de ses histoires avec Victor, déteste autant la finalité derrière que les explications manquantes. Vaut mieux passer à nouveau sur le sujet du musicien, Etish en puissance. Là, elle s’autorise des jugements et des remarques, des soupirs aussi, par dizaines. « C’est pas aussi amusant de l’autre côté de la médaille? » « C’est à chier. Je veux être remboursée. » elle se complaisait bien, du temps où elle cumulait les conquêtes sans jamais leur donner plus d’elle que quelques baisers volés dans la pénombre, et un faux numéro en espérant ne plus jamais les recroiser une fois le soleil de nouveau haut sur l’horizon. « Paris a Noël, quel cliché. » oh qu’elle adorait quand Jet n’avait pas pris une place rien qu’à lui dans sa vie à elle. Petit parasite nocif qui y fait sa loi même de l’autre côté du globe. « En plus il y est avec une autre fille, une rousse, son ex j’pense. Qu’ils y restent. » “j’pense” qu’elle articule, évasive. Bien sûr qu’elle sait, bien sûr qu’elle a stalké. Elle n'a que ça à faire de ses journées, entre deux narrations décevantes.

« Oh my fucking god. » hm? Elle a repéré au loin un groupe de surfeurs Chloe, déjà prête à foutre en l’air les belles résolutions pour la soirée avant de leur demander où ils prévoient aller prendre l’apéro et s’y incruster avec Penny une fois qu’elles auront quitté le plateau. Oh my fucking god donc, reprenons. « Il sait pas que t’es devenue brune? » d’une blonde à une autre, qu’il dit, Gio, sur son Instagram. « Tu me fucking niaises?! Cette pute est partout. » mais quel raté qu’elle pense Chloe, dans la plus pure tradition de solidarité féminine. « Elle couche avec Victor aussi. Watch out sa réputation dans le milieu.  » elle l'a vue, la blonde, un peu partout sans vraiment s’y attarder. Encore une autre, une groupie, une gamine qui sert à rien d’autre qu’à se définir par les gens qui passent dans ses draps. Faut que Penny le prenne de qui ça vient. « Ça va faire jaser et pas en bien cette photo, fuck. » tant pis pour lui, il mérite de gérer la merde. Penny elle, c’est tout le contraire. « Envoie-lui un message, tâte les eaux. » Cohen relativise, grande sage qu’elle n'est pas. Dans son cas à elle, elle aurait juste tout simplement fermé les livres, tourné la page et dit adieu à qui de droit. « Voir s’il est juste con ou s’il est complètement retardé. » son ton raisonnable a laissé place à une pique bien sentie qui la fait rager pour deux, aussi.

« T’aurais dû me demander à moi, d’être ta couverture. Je l’aurais pas choppée, elle est pas mon style, elle sent le drame inutile à plein nez c’est lourd. » la voilà qui tente l’humour, ou du moins, le renforcement positif.

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@chloe cohen
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« Imagine si on devient aussi cool que The Room, genre les gens nous aiment ironiquement. »
« Tant qu’ils nous aiment, right? »

T’es pas du tout convaincue, mais c’est sans doute la meilleure option dans les circonstances, et surtout la plus probable. Faut que ce soit assez bon pour devenir un guilty pleasure de passer quatre heures devant cette histoire qui n’est pas vraiment pleine de rebondissements, qui n’a pas des personnages particulièrement développées, quoique charmants et attachants. Ça ne risque pas de gagner quelconque prix, vous allez même être chanceux si ça fait moindrement parler lorsque ça va sortir au courant de la prochaine année, mais c’est un rôle, c’est une chance de faire ce que tu aimes et t’as vraiment l’impression que t’es en train de cracher sur l’opportunité alors que c’est tout ce que tu as toujours voulu, au fond. Faut vraiment que tu travailles sur ton attitude de merde, tu te trouves agaçante toi-même, t’imagines pas ceux qui doivent t’endurer  sept jours sur sept. Et puis quand la discussion transgresse sur le sexe, tu ne peux t’empêcher de te dire que ça aussi, c’est probablement l’une des nombreuses raisons de ton humeur de merde. Si tu ne vois toujours pas le jour arriver ou tu vas être assez confortable pour être physiquement intime avec qui que ce soit, la réalité est que ça te manque quand même. La simple liberté de savoir que tu pouvais rentrer dans un bar, spotter le premier gars qui te plaît et espérer pouvoir finir la nuit avec lui sans te poser de questions, c’est un plaisir de la vie que Byers t’a arraché, comme tant d’autres. « Le gars du son te réglerait ça rapido, penses-y. » Et elle te fait brandir son numéro sous ton nez avec un rire et il y a une grimace qui habite tes traits avant que ton rire ne joigne le sien. « Jamais en cent ans. Autant être abstinente forever. » Tu roules des yeux. Parfois, c’est là que t’as l’impression de t’en aller. Tu en ris avec Chloe, ici les deux pieds dans l’océan, mais la vérité est bien plus sombre, plus lourde à porter. Mais vous ne parlez pas de ces choses-là.

« C’est à chier. Je veux être remboursée. » Tu éclates de rire malgré tout. Elle a pas d’allure Chloe quand elle s’y met. « Tu penses qu’il y a combien d’hommes qui se sont dit la même chose sur toi? » Beaucoup, sans doute. Elle semble toujours avoir des histoires abracadabrantes la blonde. Elle parle de Paris à Noël et si l’idée est pas mauvaise en soi, tu sais que l’invitation n’est pas exactement sous les termes de leur entente, peu importe ce que leur entente est vraiment. Ça a l’air compliqué et pleins de sous-entendus et pendant un instant, tu te dis qu’au moins, ta couverture avec Giovanni n’est pas pleine de non-dits. Tout est clair, du moins, tu veux vraiment y croire. « En plus il y est avec une autre fille, une rousse, son ex j’pense. Qu’ils y restent. » Tu fronces les sourcils légèrement, ton regard passant de l’écran jusqu’à la blonde à tes côtés. « T’aimes ça vraiment compliquée, avoue. » À croire qu’elle les attire la blonde depuis un moment, mais hey, t’es qui pour te plaindre ou encore pour juger. Au moins de vous deux, elle est celle qui a une vie moindrement sentimentale. Toi, tu vis du néant et de sentiments encore trop difficiles à démêler.

Tu réussis difficilement à attirer l’attention de Chloe sur son propre téléphone, son regard perdu sur les surfeurs à quelques mètres de vous et t’aimerais bien qu’elle porte une attention à your crisis pour une demi-seconde au moins. « Il sait pas que t’es devenue brune? » « Sérieux Chloe? » C’est tout ce qu’elle trouve à dire, really? « Et puis, j’te gage que c’est pas lui qui a posté ça. » Ça doit être elle, cette fille qui semble s’immiscer partout. Il y a déjà des tas de commentaires qui s’accumulent sous la photo, des questions qui sont posés à ton sujet, à savoir si l’italien et toi êtes toujours un couple, vous qui venez à peine de vous afficher quelques semaines auparavant. Mais quelle idée de merde. « Elle couche avec Victor aussi. Watch out sa réputation dans le milieu. » T’en reviens pas qu’elle arrive à te dire ça comme si elle t’annonçait qu’elle voulait manger chinois pour souper alors que toi, tu bouilles de l’intérieur et Giovanni c’est même pas ton vrai petit-ami. Probablement que tu bouilles un peu plus de savoir qu’elle a aussi couché avec Rory, mais ça, tu n’oserais pas le dire à haute voix. Quoique… « Elle a couché avec Rory aussi, regarde. » Tu peines à camoufler le dégoût dans ta voix alors que les mots te sifflent entre les lèvres. Tu cliques sur son pseudo et scrolle sur ton instagram jusqu’à la photo. C’est pas super clair que c’est Rory, mais le tag #r suffit pour que tu reconnaisses pleinement le brun.

Tu refuses de regarder la photo trop longuement, et tu ne mets pas longtemps avec de t’apercevoir que Giovanni est sur son profil à elle aussi. « Sérieusement? » que tu lâches encore plus agacée en montrant à Chloe. « Envoie-lui un message, tâte les eaux. Voir s’il est juste con ou s’il est complètement retardé. » « On it. » Tu lui tends son téléphone avant d’attraper le tien et tu laisses tes doigts filer sur l’écran alors que tu envoies un message texte demandant des explications à Giovanni. À ce rythme, votre faux couple n’aura pas fait long feu et tu ne peux t’empêcher de te demander si ce ne serait pas pour le mieux, de tout mettre derrière avant que les dégâts ne deviennent de plus en plus difficiles à gérer. « T’aurais dû me demander à moi, d’être ta couverture. Je l’aurais pas choppée, elle est pas mon style, elle sent le drame inutile à plein nez c’est lourd. » Il n’y a vraiment qu’elle pour savoir te faire rire quand t’as envie de hurler. Elle a sûrement pas envie que tu lui fasses honte devant le groupe de surfeurs qui vous regardent de loin. « On avait le momentum en plus. » que tu ajoutes avec un demi-sourire, repensant à votre soirée sur le tapis rouge, ces photos de vous deux en train de vous enlacer et de vous embrasser devant les caméras. Qu’une autre de tes conneries sur la longue liste de cette année. « Mais t’es une femme trop en demande Cohen, j’aime pas partager. » Même si clairement, tu partageais un peu tout le monde avec cette blonde au nom de Charlie. « Y avoir penser plus que deux minutes, je suis pas certaine que je l’aurais accepté, la proposition de Giovanni. » Les intentions étaient bonnes, oui. Les rumeurs sur Rory et toi semblaient lentement se dissiper même. Mais les conséquences sur ta relation avec le brun étaient lourdes et ça, ça venait ruiner tout le reste.

(c) ethereal

@penny stringer
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« Tu penses qu’il y a combien d’hommes qui se sont dit la même chose sur toi? »
« C’est pas mes affaires. » et ça l’arrange, de ne jamais s’en être culpabilisée.
« T’aimes ça vraiment compliquée, avoue. »
« Je parlerai pas sans la présence de mon avocat. » ouais, elle adore. Ça lui donne une raison de ne pas s’ennuyer, une raison de rester.

Et Gio prouve qu’il est un véritable imbécile la seconde d’après. « Sérieux Chloe? » qu’elle la dévisage pas comme ça, Chloe n’y est pour rien si son boytoy du moment s’est dit que ce serait une bonne idée d’aller tâter là où tout le star system de Brisbane semble être allé tirer un coup. « Et puis, j’te gage que c’est pas lui qui a posté ça. » « Ouais, elle a l’air de marquer son territoire là. » entre la photo et la caption qui l'accompagne, c’est assez facile de voir qu’il ne s’agit que d’un power move de Charlie pour prouver quelque chose que les gamines immatures de son âge ont au centre de leur liste de priorités. Elle dépend des autres pour se définir et la journée où elle frappera un mur et réalisera que leur laisser autant de contrôle est bien plus nocif que quoi que ce soit d’autre on en reparlera. « Elle a couché avec Rory aussi, regarde. » Cohen aimerait avoir l’air étonnée, elle ne fait que rouler des yeux, épuisée d’avance du besoin d’attention chronique que Charlie doit avoir pour ne pas s’aimer autant qu’elle en refuse de rester seule à tout prix. « Elle a un type. Le gars qui a besoin de chopper ailleurs pour passer le temps. » ça n’enlève rien à Rory, il est un grand garçon avec des aspirations et une tête sur les épaules. Le soir où il lui a succombé, il devait juste s’emmerder - ou vouloir oublier que sa girl choppe un italien à côté. C’est selon.

Elle ne prend pas position entre Rory et Penny, mais elle est team Stringer à fond lorsqu’il s’agit de son histoire avec Gio. « On it. » qu’elle lui écrive, et qu’il se sente foutument mal ouais. « On avait le momentum en plus. » et dire qu’elles auraient pu être ensemble, sous couverture et tout le reste. Chloe est presque déçue, elle qui a toujours rêvé de jouer un rôle de Bond girl, c’était sa chance de se la faire espion. « Mais t’es une femme trop en demande Cohen, j’aime pas partager. » ouais bah en ce moment la demande est à Paris, l’autre réalise un télé-film de Noël pourri. On repassera pour la compétition. « Y avoir penser plus que deux minutes, je suis pas certaine que je l’aurais accepté, la proposition de Giovanni. » ça sonne comme une conclusion, c’en est sûrement une bonne. On est jamais si bien servi que par soi-même, et Chloe l’a appris à la dure il y a bien des années de ça. « Tu pouvais pas savoir qu’il était pas capable de la garder dans ses culottes plus que quinze minutes. »

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@chloe cohen
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« C’est pas mes affaires. » Continue de te mettre la tête dans la sable Chloe.
« Je parlerais pas sans la présence de mon avocat. » Évidemment.

Chloe était aussi bonne pour vivre dans le déni que de se mettre dans des situations complexes sans aucune possibilité de résolution simple et à l’amiable. Tu pouvais la critiquer sur ce fait aussi longtemps que tu voulais toutefois, tu serais jamais crédible parce que tu avais la même tendance, comme si faire trop simple c’était pas assez cool pour vous. Si Chloe ce l’a jouait je-m’en-foutisme, toi t’étais plutôt le genre à te plaindre sans trop de gêne, même si tu voulais faire le contraire. Si t’avais jamais dit explicitement à la Cohen ces sentiments nouveaux que tu ressentais pour le Craine, elle n’avait eu qu’à voir la manière dont tu le regardais et que tu agissais auprès de lui pour se rendre compte. C’était a croire que seul le principal intéressé était trop aveugle pour s’en rendre compte. Ou pas. Difficile de se dire quoique ce soit quand on se parle pas. « Ouais elle a l’air de marqué son territoire. » Tu soupires trop fort. Elle peut le prendre l’italien si elle le veut, pas besoin de l’afficher au monde entier. T’avais juste besoin qu’on te croit avec lui, ce qu’il faisait de son corps, ça ne te regardait pas.

« Elle a un type. Le gars qui a besoin de chopper ailleurs pour passer le temps. » T’aurais voulu lui demander elle pense qu’il attend quoi Rory, mais t’as trop peur de ce qu’elle pourrait te dire. Trop peur qu’elle te dise qu’il t’attend le Craine, encore plus peur qu’elle te dise qu’il t’attend pas finalement. Tu te concentres sur la sensation du sable entre tes doigts, de l’eau jusqu’à tes genoux, du vent sur ton visage. Tu voudrais que Rory soit la avec vous et que la conversation ne tourne pas autour de cette pouffe qu’il s’est tapé tu sais pas combien de fois et dieu du ciel faut vraiment que tu arrêtes d’y penser. « Tu pouvais pas savoir qu’il était pas capable de la garder dans ses culottes plus que quinze minutes. » Tu ris jaune, mais tu ris pareil. Ça compte right? « C’est Gio, j’aurais du savoir. » Et t’aurais du savoir que tout ça, c’était un maudit plan de marde.

(c) ethereal