Walk around the right corner You can find Anything you want
La présence de Clyde à l’extérieur du bâtiment dont l’apparence ne laissait pas à imaginer ses réelles fonctions tenait en réalité d’une pierre deux coups. Après plus de six mois chez ABC, ses libertés prenaient de l’ampleur et il lui était donc désormais possible de décider lui-même, dans une certaine mesure, de certains des sujets qu’il voulait étudier - autant dire qu’il avait donc sauté sur l’occasion de s’intéresser de plus près à tout ce qui touchait de près ou de loin à la drogue dans le centre ville de Brisbane. Même si l’intérêt qu’il portait au Club et à Raelyn avait connu un coup d’arrêt après qu’il ait lui-même décidé que cela était bien trop risqué, il ne pouvait tout de même pas décemment abandonner toute recherche s’il était mené à recroiser la jeune femme. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait coupé court à tout contact, mais Halsey pensait autrement, et le brun avait donc décidé de se saisir d’une opportunité professionnelle pour espérer glaner quelques infos pour ses affaires extra-professionnelles. Quelques minutes auparavant, il avait vu une jeune femme - dont la minceur laissait à penser qu’elle ne se nourrissait pas que de nourriture solide - entrer dans le bâtiment, et attendait donc patiemment pour la cueillir à la sortie. Il n’était pas bien épaisse, pas bien vieille non plus, et même s’il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam, elle ne lui faisait clairement peur et constituait donc le témoin parfait. Peut-être qu’elle n’était qu’une junkie parmi tant d’autres et qu’elle ne saurait pas aligner deux mots tant qu’elle n’aurait pas pris sa dose, mais personne d’autre ne semblait se trouver aux alentours actuellement, et Clyde n’avait donc pas grand-chose à perdre. Si elle comptait filer plutôt que discuter, il avait une idée ou deux sur la manière de la gérer - qu’elle essaie, pour voir. Cela dit, il n’était pas assez naïf pour avoir de grandes attentes quant aux informations qu’il pourrait essayer de lui soutirer car il savait à quel point il frappait dans le vide, mais il aurait au moins tenté et pourrait se targuer d’avoir eu une journée presque productive.
Alors, il avait pris place à la sortie, des lunettes de soleil plus noires que la nuit sur les yeux - non pas que son visage soit connu, mais il préférait justement que cela reste ainsi, pour son bien et celui de ses propres affaires. Alors que la blonde passait à quelques pas de lui en faisant mine de l’ignorer royalement, il ne lui fallut que deux grandes enjambées presque nonchalantes pour se placer à ses côtés, et l’aborder d’un ton calme mais qui ne souffrait d’aucun semblant de doute ou de réserve. “J’fais des meilleurs prix que ces connards à l’intérieur.” Faux, archi-faux, mais personne n’avait à le savoir, et il savait se montrer relativement convaincant lorsqu’il le voulait. “J’dis ça j’dis rien.” Et si la proposition ne tentait pas la blonde, il en avait mille autres et plus encore pour la convaincre qu’elle avait tout intérêt à ne pas lui filer entre les doigts.
Ana sort du bâtiment désaffecté avec le sac plein et le porte-feuille un peu plus léger, peu importe, ce n’est pas son porte-feuille de toutes façons. Elle l’a volé cet argent, comme d’habitude, c’est son mode de vie. Elle ne rentre pas dans le moule, Ana et elle ne fait aucun effort pour y rentrer de toutes façons. Cela malgré les ultimatums et reproches incessants de sa famille. Elle n’a pas de boulot, pas de patron et donc pas de salaire, elle le vit très bien, elle se sent libre. Du moins, elle se sentait libre jusqu’à il y a peu, intouchable. Comme si elle était un génie du crime alors que ce n’est qu’une petite frappe dont la famille l’a toujours sortie des emmerdes quand ça allait trop loin. Les parents quand elle était encore en Italie, puis Saül une fois arrivée à Brisbane. Mais maintenant, plus personne ne viendra payer les amendes à sa place et s’arranger avec les victimes en glissant quelques billets. Saül a assez à gérer avec ses propres emmerdes et il semble plutôt se noyer dedans qu’autre chose, de toutes façons, Ana ne lui a toujours pas pardonné son comportement lors de l’accident de voiture. Le père est en train de mourir et la mère est à son chevet, elle fera une parfaite veuve épleurée. Auden n’est plus rien pour elle et elle n’est plus rien pour lui. Reste Savannah mais elle ne peut rien pour Ana, elle ne roule pas sur l’or et n’a pas franchement le bras long comme pouvait l’avoir Saül. Elle est seule Ana, seule face à ses conneries qu’elle n’a pas l’intention d’arrêter. Le fait qu’elle soit sous contrôle judiciaire n’a pas changé grand-chose à sa vie, si ce n’est qu’elle a laissé Schäffer entrer dedans, petit à petit elle lui entrouvre la porte mais toujours avec méfiance. Elle profite surtout qu’il ne lui fasse faire aucun test anti-drogues et ne l’emmerde pas avec la recherche d’emploi comme la justice l’avait décidé après le meurtre. Bien que la légitime défense ait été reconnue et qu’elle n’a pas été mise en cause, le meurtre sous l’influence de stupéfiants ajouté à toutes ses précédentes offenses a poussé le juge à la forcer sur les rails du fameux « droit chemin ». Si le rapport de Schäffer ne leur donne pas satisfaction ou si elle se fait à nouveau choper pour le moindre délit, elle sera internée de force en cure de désintoxication. Ça ou la prison, pour Ana, c’est du pareil au même et si elle ne compte pas devenir la citoyenne parfaite, elle compte cependant ne pas se faire choper. Au moins jusqu’à ce que Schäffer fasse un rapport élogieux à son sujet, il est tellement impliqué dans cette mission de sauvetage de l’italienne qu’il s’est donnée qu’elle arrivera bien à le convaincre que c’est comme ça qu’il l’aidera au mieux. Du moins, elle l’espère.
Anticiper tout cela, ce n’est pas dans la nature d’Ana, elle se laisse habituellement porter par le flot de la vie et improvise sur le tas. Alors, tous ces plans sur la comète, ça la stresse. Vivement que ça soit fini toute cette merde... pense-t-elle en se retrouvant dans les rues de la zone industrielle en fin d’après-midi. Capuche sur le crâne, mains dans les poches, elle jette un œil aux alentours. Le gars qui était là quand elle est rentrée pour récupérer sa commande est toujours là, elle n’aime pas vraiment ça. C’est presque comme si l’attendait. Elle ne l’a jamais vu avant, ce n’est pas un guetteur pour son dealer ou alors il est tout nouveau. Elle presse le pas, dans le doute, pour s’éloigner de lui. Mais elle entend dans son dos ses pas s’approcher d’elle : “J’fais des meilleurs prix que ces connards à l’intérieur.” Hum… Clairement pas un guetteur pour Jet. Il veut mourir ou quoi le gars à débaucher les clients sur le pas de la porte d’un concurrent? “J’dis ça j’dis rien.” Elle se retourne pour scruter son visage et la première réflexion qu’elle se fait n’a rien à voir avec le contexte. Hum, t’es sexy toi dis donc.... Du coup, elle décide de lui donner un conseil plutôt que de l’envoyer chier tout court. « T’ferais mieux de rien dire alors… Ça s’rait dommage de s’faire abîmer cette belle gueule... » C’est qu’elle ne peut pas s’empêcher, Ana, de flirter avec tout ce qui bouge. D’ailleurs, elle réalise elle-même que ce n’est pas le moment, ni l’endroit alors qu’elle a de la coke et de l’ecstasy dans son sac. Elle ne connaît pas ce type, ça pourrait être n’importe qui et il n’a pas vraiment la gueule de l’emploi du dealer. Elle a beau se dire qu’il n’a pas non plus une gueule de flic, elle ne peut pas prendre de risque et se mettre à discuter en pleine rue avec ce qu’elle a sur elle. « J’crois qu’tu t’es perdu, retourne donc prendre le soleil à Bayside... » lui dit-elle tout en reprenant sa marche pour rejoindre sa voiture garée plus loin. Il faut dire qu’avec ses lunettes de soleil dans ces ruelles pas franchement inondées de soleil, il est clairement ridicule.
Bien évidemment que Clyde avait capté à travers ses lunettes le regard de défiance que la blonde lui avait lancé alors qu’elle tournait au coin du bâtiment, quand bien même sa capuche sur la tête donnait l’impression qu’elle avait tout sauf envie d’engager la conversation. A en juger par la discrétion dont elle faisait preuve, il y avait fort à parier qu’elle avait soit trop d’argent soit trop de marchandises sur elle, et à en juger par son allure, Clyde aurait mis sa main à couper que cet entrepôt contenait en effet bien plus que l’extérieur ne laissait apercevoir. Si elle était là pour sa dose, peut-être que faire miroiter des prix plus intéressants était l’approche à privilégier, à défaut de la menacer directement de balancer ce qu’elle savait. “T’ferais mieux de rien dire alors… Ça s’rait dommage de s’faire abîmer cette belle gueule...” Elle n’avait pas froid aux yeux, la blonde, alors qu’elle avait pris une bonne seconde et encore une supplémentaire pour le scruter du regard alors qu’à sa place, il aurait déguerpi dès l’approche des pas d’un inconnu. Une petite voix lui disait pourtant qu’elle était loin d’être clean, mais qu’elle avait simplement la langue bien trop pendue pour ne pas saisir une occasion de le rembarrer - et de le complimenter par la même occasion, concept particulier mais amusant. “Et ça suffit pas à t’intéresser, toi?” La belle gueule, les prix, les deux? Tout ce qu’il voulait était de s’assurer qu’elle était bien là pour la dope, et que ses informations sur le lieu n'étaient pas totalement erronées - doute qu’il trainerait tant qu’il n’aurait pas la preuve de quoi que ce soit.
Malheureusement, la blonde était moins coopérative qu’il ne l’aurait espéré, alors qu’elle lui filait déjà entre les doigts en faisant mine de s’éloigner. “J’crois qu’tu t’es perdu, retourne donc prendre le soleil à Bayside...” Elle était presque amusante, et Clyde saisissait volontiers le sens de l’ironie pas totalement mal placée dont elle faisait preuve. “T'es marrante toi, on te l'a déjà dit?” A moins qu'on ait préféré l'insulter, ce qui était tout aussi tentant. Clyde n’appréciait lui-même que moyennement de passer pour un idiot, surtout lorsque ses choix étaient voulus - et au diable les apparences et les opinions des junkies du coin si cela lui permettait de rester le plus discret possible. Il lui emboîta alors le pas, veillant à se positionner juste suffisamment devant elle pour ralentir sa marche. “Ok tu m’as eu, j'ai rien à vendre.” A elle de se faire ses propres idées sur ce qu’il voulait bien sous-entendre sur les réelles raisons de sa présence, tant qu’elle finissait par avouer que si dope et trafics il y avait, tout cela se déroulait bien dans le coin.
Il a beau avoir l’air beau gosse derrière ses lunettes de soleil, Ana n’a pas de temps à lui consacrer, il faut qu’elle se barre de là en quatrième vitesse. Alors, elle lui donne un conseil à l’apprenti dealer : se la fermer pour préserver son joli minois. “Et ça suffit pas à t’intéresser, toi?” Mais c’est qu’il le sait qu’il est beau en plus le bonhomme et habituellement, il n’en aurait pas fallu plus pour qu’Ana lui saute dessus et le pousse dans une ruelle sombre. D’ailleurs, elle en a envie mais il y a la sonnette d’alarme qui retentit dans sa tête. Tu vas finir en rehab juste pour te tirer un mec random contre une poubelle?. Nope nope nope, ça ne doit pas arriver. « T’vends aussi ton corps, donc... » note-t-elle sur un ton sarcastique, non sans pourtant dévorer le dit-corps du regard avant de tourner les talons en lui conseillant de retourner à la plage.
“T'es marrante toi, on te l'a déjà dit?” Il n’abandonne jamais celui là ? Soit il est complètement con, soit il fait semblant de ne pas comprendre. « Va chier. » se contente-t-elle de répondre en pressant un peu plus le pas. Ça te va ça en terme d’humour, connard ? Mais son nouvelle tentative pour se débarrasser de lui est un cuisant échec, il la dépasse et lui barre quasiment la route. Ça commence à sentir mauvais tout ça, qu’est-ce qu’il lui veut ce pauvre type ? “Ok tu m’as eu, j'ai rien à vendre.” Elle est loin d’être choquée, pas même surprise, s’il avait été vraiment dealer, elle lui aurait conseillé de changer de carrière, c’est clairement pas son domaine d’expertise. Par contre, elle commence à être saoulée, dans l’ordre naturel des choses, c’est elle qui fait chier les gens, pas l’inverse. Et elle commence à se demander si au final, ce serait pas un flic en civil, ça ce serait vraiment la tuile. « Ton cul. Va vendre ton cul. A quelqu’un d’intéressé par contre. » lui dit-elle froidement en décidant de faire demi-tour car il a l’air prêt à lui bloquer le passage si elle essaye de le contourner. Un demi-tour stratégique donc, qui l’éloigne de sa voiture mais elle connaît déjà très bien le dédale des rues de cette zone abandonnée, elle saura zigzaguer pour le semer s’il la suit encore.
Elle ne court pas encore, mais elle a mis encore un coup d’accélération à son pas, elle trottine comme les joggers et tourne dans une petite ruelle à gauche. « Lâche-moi putain ! » lui ordonne-t-elle alors qu’elle voit qu’il est encore sur ses talons. A présent, elle n’a plus beaucoup de doute, soit il compte l’agresser d’une quelconque manière, soit il cherche quelque chose qu’elle n’a pas envie de lui donner. Un flic ? Ou n’importe qui qui essaye de se renseigner sur son dealer qu’elle ne compte pas balancer, et pas uniquement parce que c’est un bon coup. Alors dans la ruelle, elle finit par se mettre à courir vraiment, dans une autre vie elle aurait pu remporter des compétitions de sprint Ana. Il y a un grillage qui bloque le passage au bout de la rue, mais c’est loin d’être un cul de sac pour Ana la cascadeuse qui saute littéralement contre le maillage de métal et s’y accroche en plein vol. Elle commence à l’escalader avec des gestes rapides et risque un regard en arrière pour voir si elle a déjà perdu toute son avance.
Résultat du dé:
Win :Elle réussit à passer de l’autre côté avant qu’il ne l’attrape, lui adresse un doigt d’honneur et reprend sa course. Allez Clyde, un peu de sport pour la rattraper. So close : Elle est arrivée en haut de son ascension et s’apprête à sauter de l’autre côté du grillage mais Clyde attrape son bras, l’empêchant de fuir. Elle y était presque. Fail : Dès qu’elle regarde en arrière, elle sait que c’est foutu, il est déjà sur elle et il n’a qu’à tirer sur sa jambe pour qu’elle tombe entre ses griffes.
Dernière édition par Anastasia Williams le Ven 4 Déc 2020 - 5:42, édité 1 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31470 POINTS : 400
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
“T’vends aussi ton corps, donc...” Non, mais rien que pour ses beaux yeux et pour qu’elle arrête de s’éloigner encore plus, il voulait bien prétendre et continuer d’afficher un sourire charmeur. Malheureusement pour lui, cela ne semblait pas suffisant, puisque la fille n’était pas suffisamment stupide pour s’arrêter sur deux mots prononcés par un sombre inconnu dans une ruelle qui l’était presque tout autant. “Va chier.” Si Clyde avait vraiment été étonné d’une telle insulte, il aurait levé les yeux au ciel, mais la manière dont la blonde avait prononcé ses premiers mots suffisait à donner un aperçu de la teneur de son discours. Mutin, ironique, amusant et tout aussi insultant. Alors à défaut de pouvoir s’en tenir à une discours poli et qui, de son point de vue, lui semblait intéressant alors qu’il lui proposait de lui refourguer de la marchandise à moitié prix, il allait devoir se montrer un poil plus insistant pour qu’elle comprenne qu’elle n’avait en réalité pas le choix.
Lorsqu’il prit place devant elle levant les mains comme pour avouer un secret que tous les deux connaissaient déjà - à savoir qu’il n’avait clairement pas la gueule d’un dealer - le message sembla brusquement faire effet à la jeune femme qui s’arrêta net pour faire demi-tour. “Ton cul. Va vendre ton cul. A quelqu’un d’intéressé par contre.” C’est qu’elle ne manquait pas de répartie, et en d’autres circonstances il en aurait été plus qu’amusé, Clyde, mais il n’avait pas suffisamment de temps à perdre pour essayer de la convaincre du fait que le juger sur son corps et son cul seulement, c’était un peu réducteur, non? “Hm, pas pour moi ça.” Vendre son corps ne faisait pas partie des options envisageables, et vu la manière dont la blonde avait commencé à accélérer le pas alors qu’il tentait de se maintenir à sa hauteur, elle était en train de se passer en revue toutes les options restantes et toutes les raisons pour lesquelles il lui voulait sans doute du mal, après tout. “Lâche-moi putain!” Clyde aurait bien voulu lui préciser que ce n’était pas vraiment le but de la manœuvre et qu’il ne lui voulait aucun mal, mais il n’en eut pas l’occasion alors qu’elle tournait à l’angle d’une ruelle pour se mettre à courir. “Eh arrête toi, je veux juste discuter!” Et s’il devait la courser à travers toute la zone industrielle, elle n’en vaudrait clairement pas le coup - à moins que sa fuite signifie justement qu’elle avait des choses à cacher. Alors, le brun s’élança à sa suite en réalisant bien vite qu’elle était deux fois plus rapide, et qu’il ne devrait son salut qu’au grillage qui allait bien finir par la stopper au bout de la rue. Grillage dont elle ne fit qu’une bouchée, alors qu’il écarquillait les yeux en la voyant s’élancer comme si elle avait l’habitude de faire tous les matins - mais c’était qui cette fille, au juste?
Heureusement pour lui, il n’eut pas à grimper bien haut pour tendre la main et attraper le bras de la blonde avant qu’elle ne file, la faisant redescendre de force de son côté. Ce geste portait clairement à confusion, et il ne perdit donc pas de temps avant de lui faire comprendre qu’elle n’était pas en danger, mais qu’elle allait très vite l’être si elle prévoyait un deuxième round de cette échappée. “Tu peux courir tout ce que tu veux, j’ai deux collègues prêts à te cueillir de l’autre côté.” Des collègues fantômes, mais avait-elle vraiment besoin de le savoir? Tout comme il n’avait pas besoin de lui préciser qu’il entendait par là des collègues flics - si elle voulait croire à des dealers ou des gens bien pires encore, grand bien lui fasse. “Je vais rien te faire, je veux juste discuter.” Il finit par lancer un coup d'œil derrière lui, à l’entrée de la ruelle, avant de lui bloquer le passage tout en restant à côté d’elle. “Tu sautes souvent des grillages comme ça?” La question déviait absolument de ce qu’il avait prévu, mais il était bien trop curieux maintenant qu’il avait vu de quoi cette fille était capable.
Demi tour, fuite en arrière, appelez cela comme vous voulez mais Ana ne compte pas s’éterniser avec cet individu qui vient d’avouer qu’il lui a menti sans pour autant la surprendre. Elle lui conseille donc de vendre son cul s’il n’a rien d’autre à vendre, mais pas à elle, c’est une femme occupée. Occupée à mettre le plus de distance possible entre son dealer et elle, occupée à aller ranger toutes ses nouvelles acquisitions dans sa planque. Elle essaye d’être discrète pour une fois et elle se retrouve à traîner un boulet. Le boulet a beau être à croquer, il n’en est pas moins très mal tombé. Elle n’a pas de temps ni d’attention à lui consacrer. Elle l’entend vaguement répondre à son conseil qui n’en est pas un, elle est déjà trop occupée à lui fausser compagnie. Dès qu’elle se met à courir, il lui lance : “Eh arrête toi, je veux juste discuter!” Mais bien sûr, c’est ce que dirait n’importe quel tueur en série et, non merci, elle s’en passera, elle en a assez d’un à son actif. C’est aussi probablement ce que dirait un flic et là elle a excédé largement les quotas pour que ça ne finisse pas par une privation de ses libertés. Alors, elle fonce, se propulse un peu plus vite à chaque enjambée et s’attaque à l’escalade du grillage sans aucune hésitation. Elle arrive en haut et commence à basculer de l’autre côté en vérifiant où en est son poursuivant. Elle ne tarde pas à le réaliser quand elle le voit accroché sur le grillage, juste en dessous d’elle. Il saisit son bras et elle bascule du mauvais côté, de son côté à lui. « Putain ! » laisse-t-elle échapper en essayant de résister en s’arrimant au maillage métallique de toutes ses forces. Mais elle ne peut lutter longtemps et lui tombe à moitié dessus, elle finit par atterrir assez miraculeusement sur ses deux pieds et commence à se débattre dans l’idée de fuir à nouveau : « Mais putain, va baiser ta mère ! » Les mamans, c’est toujours efficace. Ce n’est pas forcément spirituel ou intelligent mais c’est généralement impactant, les gens n’aiment pas qu’on parle de leur maman, surtout quand il s’agit de les enjoindre à se la taper. Si c’est un flic, c’est d’autant moins malin, que ça rajouterait une ligne de plus dans sa collection d’« outrage à agent » et qu’elle n’a vraiment pas besoin de ça. Mais Ana n’est pas toujours maline, pour ne pas dire jamais.
“Tu peux courir tout ce que tu veux, j’ai deux collègues prêts à te cueillir de l’autre côté.” Elle arrête de se débattre aussitôt et plonge son regard assassin dans le sien. « Deux collègues de quoi ? » demande-t-elle avec un air de défiance. Ça sent de plus en plus la flicaille par ici, même si elle ne peut pas s’empêcher de se dire que ses techniques d’approche ont tout sauf l’air sorties d’un manuel de police. Elle se méfie, que ce soit un flic ou un mec encore plus louche, elle ne doute pas vraiment qu’il ait du renfort, elle devrait pourtant. Si elle savait qu’il lui suffirait d’un bon sprint pour le semer, elle s’en donnerait à cœur joie. Au lieu de ça, elle pense à la drogue dans son sac, est-ce qu’il va la fouiller ? La lui voler ou l’emmener au poste pour possession ? “Je vais rien te faire, je veux juste discuter.” « Dit le mec qui m’coince dans une ruelle... » répond-t-elle sur la défensive. Il est vrai qu’elle n’a eu besoin de personne pour venir foncer dans un cul-de-sac mais s’il voulait vraiment discuter, il aurait pu utiliser une autre technique que la courser, je sais pas... L’inviter à boire le thé ? « T’as pas d’amis ou quoi ? J’suis pas SOS amitié, moi... » Mais ça semble assez évident qu’il veut parler drogues et deal, que ce soit un flic ou pas, il a essayé de l’appâter avec des prix réduits sur la came, ce n’est pas pour rien. Ana se rend bien compte qu’elle marche sur des œufs avec la cargaison qu’elle trimballe dans son sac à bandoulière, mais elle ne peut pourtant pas s’empêcher d’être désagréable, c’est une seconde nature pour elle. “Tu sautes souvent des grillages comme ça?” Elle lève les yeux au ciel, il va vraiment lui faire du small talk au lieu d’aller droit au but ? Ok, s’il veut jouer à ce jeu-là, elle peut suivre aussi et elle détournera la conversation du vrai sujet avec bien trop de facilité et une bonne dose de panache. « Pas aussi souvent qu’des p’tits culs comme toi... » lui répond-t-elle en changeant à la fois de ton et de sujet, sa voix se fait enjôleuse et son sourire lubrique. Ce ne serait pas la première fois qu’elle s’en sortirait grâce à ses charmes fort peu subtils et ses avances tout aussi peu romantiques. « J’suis pas super douée pour taper la discut’ aux inconnus, généralement j’ai déjà la bouche pleine. » susurre-t-elle sans une once de gêne dans la voix et en venant se coller contre lui. Sa main vient se poser naturellement sur son entrejambe : « Ça, c’est plus mon genre de discussion... » dit-elle en resserrant ses doigts sur l’objet de son attention. Son regard ne laisse aucun doute, elle est prête à lui faire la totale dans cette ruelle si ça veut dire qu’il la laissera partir sans problème.
Les insultes pleuvaient, toujours plus intellectuelles et réfléchies que les précédentes, mais cela n’empêcha pas le brun de tirer la jeune femme vers le bas, jusqu’à ce que ses pieds rencontrent à nouveau le bitume usé. Une bonne quinzaine d’années auparavant, il aurait sauté à la gorge de quiconque tentait de se servir de sa mère comme d’une insulte, mais désormais, il était bien plus mature et aussi plus réaliste. Et cela impliquait que la jeune femme devant lui devait avoir un vocabulaire bien limité pour que chaque phrase contienne nécessairement un exemplaire de putain, chier, ou baiser - au fond, il n’aurait pas aimé être à sa place, et c’était la seule qui l’empêchait encore de relever les mots qu’elle lui crachait presque à la figure. A en juger par le calme qui s'abattit soudain sur elle lorsqu’il osa émettre l’idée qu’il n’était pas seul, elle avait même davantage à se reprocher qu’un manque de vocabulaire. “Deux collègues de quoi?” Les yeux de la blonde lançaient des éclairs - très bien, il ne serait qu’encore plus satisfait de maintenir son regard en restant désespérément mutique. Qu’elle s’imagine le pire, ce serait encore mieux. Pour la première fois, la jeune femme se tenait tranquille, signe qu’elle devait sans doute craindre quelque chose - et tant mieux pour elle, il ne lui voulait vraiment aucun mal. “Dit le mec qui m’coince dans une ruelle...” “Dit celle qui se tape un sprint alors qu’elle a rien à se reprocher, si?” Ses sourcils s’arquèrent à la recherche d’un semblant de réaction de la part de la blonde, quand bien même il ne faisait que bluffer, puisqu’il paraissait de plus en plus évident qu’elle transportait quelque chose sur elle. De la came, du fric, sûrement l’un des deux et il n’en avait que faire en réalité, tant qu’il avait confirmation qu’il y avait réellement trafic dans l’entrepôt. “T’as pas d’amis ou quoi? J’suis pas SOS amitié, moi...” “Tu parles beaucoup.” Il n’aurait pas été du genre à s’en plaindre en temps normal, mais il aurait préféré en venir aux faits plutôt que de s’intéresser aux raisons qui poussaient la blonde à être aussi insupportable.
A croire que les insultes ne suffisaient qu’un temps, elle finit par faire un pas vers lui, le sourire soudain bien plus enjôleur. “Pas aussi souvent qu’des p’tits culs comme toi...” Sérieusement? “J’suis pas super douée pour taper la discut’ aux inconnus, généralement j’ai déjà la bouche pleine.” Est-ce qu’il y avait vraiment des hommes pour être excités par ce genre d’approche manquant cruellement de pudeur et de mystère? Il retint un sursaut lorsqu’elle se colla à lui pour venir poser sa main sur son entrejambe, se contenant pour ne pas lui coller une gifle - elle le mériterait, mais il avait besoin qu’elle ait toute sa tête pour parler, puisque le nombre de neurones à l’intérieur avait déjà l’air limité. “Ça, c’est plus mon genre de discussion...” Il vint balayer sa main d’un geste sec qu'il espérait même douloureux, avant de la fixer, plus sérieux que jamais. “Et cette discussion vient de te coûter une garde à vue.” Si les doutes persistaient encore dans l’esprit de la jeune femme quant au rôle de Clyde, il espérait que ceci lui ferait passer l’envie de se montrer aussi tactile désormais. “Tu veux la prolonger ou te montrer plus bavarde sur ce qui m’intéresse vraiment?” Et si elle avait besoin d’un dessin, il se ferait un plaisir de s’y plier. “Tu t’appelles comment?”
Il l’a ramenée à lui une seconde avant qu’elle ne bascule de l’autre côté du grillage, une seconde de plus et elle aurait été hors de portée, avec en tous cas une avance considérable pour le semer, le temps qu’il se dépatouille avec l’escalade du portique. Mais cette seconde avait joué en sa défaveur et la voilà donc en train de se débattre avec son assaillant, jusqu’à ce qu’il parle de collègues. Son attitude revêche change, elle a peur de comprendre, elle sait qu’elle marche sur des œufs s’il s’agit d’un flic, alors elle se calme (mais seulement un peu). Elle essaye d’obtenir des précisions en vain. “Dit celle qui se tape un sprint alors qu’elle a rien à se reprocher, si?” Bien sûr qu’elle a quelque chose à se reprocher, mais n’importe quelle meuf autre qu’Ana aurait fui devant un mec aussi insistant dans une zone aussi craignos. Ana quant à elle dans un autre contexte n’aurait pas essayé de le semer mais de l’attirer entre ses cuisses. Pourtant aujourd’hui, elle a trop de matos sur elle et de projecteurs braqués sur elle par la police, elle ne peut pas se permettre de se faire choper. « J’fais rien d’mal, j’me promène... » tente-t-elle avec un soupir d’agacement. Pourvu que ce soit pas un putain de poulet... Il dit qu’il veut simplement parler, ça commence mal, elle l’envoie bouler sans même réussir à se contrôler. “Tu parles beaucoup.” « Ma plus grand qualité... » s’esclaffe-t-elle en pensant qu’elle a beau être sacrément bavarde, elle ne compte pas lui dire quoique ce soit d’utile pour lui, vendre son dealer ou s’incriminer elle-même.
Puis quand il commence la discussion par l’interroger sur ses capacités de yamakasi, Ana se dit qu’il a l’air d’être vite distrait par des trucs annexes. Elle tente donc le tout pour le tout, la fameuse technique du rentre-dedans, de la proposition sexuelle sans aucune équivoque. Elle y va sans gêne et sans subtilité, elle le touche et ne laisse aucun doute sur le fait qu’elle soit capable de s’infiltrer dans son pantalon là tout de suite, en plein jour, avec comme seule intimité les murs de cette ruelle sale. Mais il n’a pas l’air intéressé, il repousse sa main d’un coup brusque sur son poignet. « Hé ! » proteste-t-elle, pas la peine d’être si désagréable, s’il est gay il n’a qu’à le dire. Mais elle n’a pas franchement le temps de se poser plus de questions sur l’orientation sexuelle de son interlocuteur car elle apprend son métier. “Et cette discussion vient de te coûter une garde à vue.” Et là c’est le drame. Le pire scenario possible se réalise, elle ne peut pas se permettre d’aller en garde à vue et qu’ils retrouvent toute cette drogue sur elle. Ce sera un billet gagnant pour un aller simple vers la cure de désintoxication. Alors elle lève les mains en signe d’apaisement et recule d’un pas : « C’est bon, c’est bon, j’retire tout. Pas la peine d’en arriver là hein... » Est-ce qu’il peut faire ça ? Une garde à vue juste parce qu’elle l’a dragué un peu frontalement ? En même temps, il peut faire tout ce qu’il veut, ils ont tous les putains de droit les flics… “Tu veux la prolonger ou te montrer plus bavarde sur ce qui m’intéresse vraiment?” « Non mais vraiment, arrête d’faire le cowboy, putain... Pose-les tes questions, là. » Elle va bien trouver un moyen de lui donner des infos bidons pour qu’il lui lâche la grappe, non ? Lui faire oublier qu’il lui a promis une garde à vue ? Se faire oublier tout court en fait… “Tu t’appelles comment?” Sauf qu’il tourne autour du pot, quel besoin il a d’avoir son nom ? Ça lui servira à rien dans l’immédiat et ça n’arrange franchement pas Ana de donner son matricule à un flic qui pourra vérifier ses antécédents et se rendre compte facilement qu’elle est sous le coup d’une sorte de probation dans laquelle elle est sensée se tenir loin de toute drogue. Elle soupire : « J’m’appelle Ana, mais t’en as rien à foutre d’mon nom en vrai. Tu veux savoir quoi ? Qu’on en finisse... » Ana, ça lui suffira, elle donnera pas plus tant qu’il montrera pas sa plaque de flic ou fera pas mine de vraiment l’embarquer. Elle se renfrogne, elle croit qu’elle n’est plus en position d’exiger quoique ce soit, pourtant elle pourrait exiger de la voir sa fameuse plaque de police, il a pourtant pas le profil flicaille, mais bon apparemment ils acceptent n’importe qui maintenant. « J’te dis c’que tu veux et tu m’oublies... »Tu oublies de m’embarquer surtout, tu m’as jamais vue, adios amigo.
“J’fais rien d’mal, j’me promène...” “Bien sûr, moi aussi je me promène.” Sans absolument aucune idée derrière la tête, car ce coin de la ville est juste tellement plaisant pour prendre un peu l’air. Un sourire mauvais s’affiche sur ses traits, il raille et lève les yeux au ciel mais ne prend même pas la peine de répondre - après tout, elle se servira juste de sa remarque pour faire la maligne et parler encore plus, sans qu’il ne croit pourtant un mot de ce qu’elle déblatère. “Ma plus grande qualité...” Un nouveau regard au ciel et des bras croisés plus loin, il serait temps de lui faire comprendre que si elle est bavarde, elle n’est pas débile et lui non plus - autant dire qu’ils tournent mutuellement autour du pot et qu’elle devrait commencer à comprendre qu’elle a intérêt à se livrer un peu plus. Si elle croit qu’une main sur l’entrejambe de Clyde fera l’affaire, elle ne récolte là qu’un regard surpris de sa part et une claque violente pour qu’elle cesse tout de suite son affaire qui ne correspond pas réellement à ce qu’il est venu chercher. Pas du tout, même. “Hé!” Il ne relève pas, préfère lui faire peur une fois pour toutes en la menaçant de garde à vue - peut-être que cette motivation sera suffisante, puisqu’elle se croit au-dessus de tout jusque-là. Touché qu’il pense alors qu’elle s’écarte enfin en signe de reddition, les mains levées - une attitude bien trop innocente, pour quelqu’un qui ne fait que se promener.
“C’est bon, c’est bon, j’retire tout. Pas la peine d’en arriver là hein...” Le sourire du brun reprend place sur ses traits, alors qu’il ne retire aucunement sa menace. Si elle a l’effet escompté, c’est tout ce qu’il recherche, et la blonde se rendra compte bien assez tôt qu’elle ne finira jamais la nuit en cellule - et d’ici-là, il sera déjà loin. “Non mais vraiment, arrête d’faire le cowboy, putain... Pose-les tes questions, là.” Son nom lui importe peu, et pourtant, il est bien trop curieux pour laisser passer ce genre d’occasion - quand bien même ça ne l’étonnerait plus qu’elle soit suffisamment maligne pour balancer un faux nom, ou pire, celui de sa coloc qu’elle déteste sûrement. “J’m’appelle Ana, mais t’en as rien à foutre d’mon nom en vrai. Tu veux savoir quoi? Qu’on en finisse...” “Ana comment?” Elle ne le lui dira sûrement pas, mais il a simplement envie de l’emmerder juste pour lui faire passer la satisfaction d’avoir cru qu’elle le tiendrait par les couilles - littéralement et figurativement - aussi facilement. Elle n’a sûrement pas besoin d’une phrase entière ni même d’une marque de politesse pour comprendre qu’elle a tout intérêt à obtempérer puisqu’il commence clairement à perdre patience - en apparence, du moins. “J’te dis c’que tu veux et tu m’oublies...” Très bien, cowboy. “Deal, si tu m'intéresses assez. Ouvre ton sac pour voir.” Puisque c’est bien de ça qu’il s’agit, et la raison de sa fuite, n’est-ce pas? Clyde fait un pas de côté pour se planter devant elle tandis qu’il pose une main à sa ceinture - à l’endroit même où son arme est planquée. Si la fille a déjà eu affaire à la police - ce qui semblerait être le cas - elle n’est sûrement pas sans connaître ce geste et ce qu’il signifie. Lui, en revanche, n’a jamais eu à l’utiliser contre quelqu’un et ne s’en sert que comme d’une assurance vie, alors il n’a aucune intention de lui montrer la couleur de son barillet, espérant simplement que la vision suffira à la faire flipper suffisamment pour qu’elle arrête de se défiler.
C’est un flic donc, apparemment. Elle arrête de faire trop la maline alors, mais pas totalement non plus. Elle arrête ses avances déjà puisque ça n’a pas l’air de fonctionner du tout sur lui, Ana sait toujours se persuader que ceux qui se refusent à elle sont homosexuels, ça lui paraît bien plus plausible que le fait que sa technique d’approche laisse un peu à désirer. Après tout, tous les hommes sont pareils, ils ne cherchent qu’un orifice pour se soulager, non ? C’est le nerf de la guerre. Il tourne autour du pot le flic, elle commence à perdre patience Ana, surtout qu’elle s’efforce de trouver une parade à la garde à vue qu’il lui a promise quelques instants plus tôt. Il lui demande son nom et elle ne lui donne que son diminutif mais il insiste : “Ana comment?” Elle soupire, les dents serrées, il va les lui briser longtemps ? Qu’on en finisse, soit elle trouve un moyen de se débarrasser de lui rapidement, soit elle finit derrière les barreau et alors s’en est fini de sa petite combine avec Schäffer. Et c’en est fini de sa liberté. Elle a encore l’espoir de ne pas finir en garde à vue, et elle ne compte pas laisser des traces en donnant sont vrai nom. Alors elle opte pour un faux nom, même si elle ne peut s’empêcher de se foutre de sa gueule même à ce moment-là. « Linjury. Content ? On passe aux choses sérieuses ou tu veux me parler de ton mari et de tes gosses ? » Est-ce qu’il va remarquer le jeu de mot graveleux ? Il relèvera sûrement pas, ou pas tout de suite en tous cas, car elle a enchaîné sur un peu plus de foutage de gueule. Elle espère qu’il réalisera ça quand elle sera loin de lui, ce serait à hurler de rire s’il arrivait au poste et disait à ses collègues qu’il avait contrôlé Ana Linjury. Anal injury pour ceux dont le cerveau ne carbure pas à la connerie comme celui d’Ana. Ça serait une bonne partie de rigolade. Mais pour l’instant, Ana détourne son attention en parlant de sa supposée famille, homoparentale bien sûr, puisqu’il a refusé ses avances.
Bon elle a bien rigolé en lui donnant un faux nom mais maintenant, il faut qu’elle s’échappe de là. Et si elle en croit ce qu’il dit, il a du renfort qui l’empêcheront de juste semer son stalker. Alors, elle doit bien lui promettre de lui donner des infos s’il accepte de la laisser partir, d’oublier même qu’il l’a croisée. “Deal, si tu m'intéresses assez. Ouvre ton sac pour voir.” Il lorgne sur son sac bandoulière qu’elle essayait pourtant de faire disparaître autant que possible derrière son postérieur. Elle recule d’un pas par réflexe, mais son dos bute contre le grillage qu’elle n’a pas réussi à escalader assez vite. Si elle ouvre son sac, ç’en est fini, il va la coffrer c’est sûr. Sa parole de flic, elle n’y accorde aucune confiance dès lors qu’il aura de vraies raisons légales de l’embarquer. « Ouais, ouais, nan pas besoin, c’est perso le sac d’une dame. » Une dame, quelle blague, elle est tellement loin d’être une dame. Un peu plus et elle le menacera de tomber sur des tampons usagés pour qu’il ne veuilles pas regarder dans ses affaires. En attendant, elle place son sac bien dans son dos, hors de portée du faux policier. Elle peut lui donner des infos, quand à la fiabilité des informations, ça dépendra de qui il veut qu’elle balance et d’à quel point elle va devoir meubler ses maigres connaissances pour qu’il soit satisfait et lui lâche la grappe : « Tu veux savoir quoi ? Tu cherches qui ?… » C’est seulement à ce moment qu’elle remarque qu’il a placé sa main sur son arme et cette fois-ci, le choc et une réelle peur viscérale s’emparent d’elle. Elle s’aplatit contre le grillage dans un retentissement métallique, assaillie soudain de souvenirs traumatiques qui impliquent une arme à feu. Une arme braquée sur elle, puis qu’elle braque sur lui, le sang, les cris, la mort, la peur. Elle place ses mains en avant en signe d’apaisement et détourne le visage comme si elle se préparait à esquiver une giffle : « Putain… M… Mais tu vas foutre quoi avec ton flingue là ? » demande-t-elle d’une voix tremblante. Elle l’a vue l’arme, juste rapidement, un vague reflet sur le métal, mais ça suffit à la mettre dans un état de panique qui lui fait oublier tout le reste. « Laisse-moi tranquille putain… J’ai rien fait de mal, merde, j’suis qu’une putain de camée, j’fais d’mal à personne. Laisse-moi... » Elle se tient le plus loin de lui qu’elle peut dans ce foutu cul de sac et jette des regards apeurés à son arme, sa respiration est saccadée et elle transpire soudain. C’est le traumatisme de cette nuit où elle et Birdie ont été prises en stop par un fou dangereux qu’Ana a fini par abattre en légitime défense. Elle a beau être une emmerdeuse, elle n’est pas une mauvaise personne et elle a des sentiments même si elle ne les assume pas tous, elle a été profondément choquée par les évènements et les flash post-traumatiques sont nombreux, encore pire quand elle voit une arme à la télévision par exemple. Alors, là, l’arme mise en avant de manière menaçante par le policier, c’est trop pour qu’elle contienne son stress et sa terreur. Elle a envie de se recroqueviller sur le sol mais son corps ne répond plus, fossilisé par l’angoisse.
“Linjury. Content? On passe aux choses sérieuses ou tu veux me parler de ton mari et de tes gosses?” Il lève les yeux une nouvelle fois, le brun, se demande un instant supplémentaire si elle vaut la peine qu’il prenne le temps de réagir à sa remarque et de lui préciser que non, ce n’est pas parce qu’il l’a repoussée qu’il est de l’autre bord. Au fond, il se fiche pas mal de l’opinion qu’elle peut avoir de lui ou même de toutes les critiques qui peuvent filtrer à travers sa bouche, mais il a parfois l’ego sensible et elle commence à le titiller du doigt. Et c’est là, deux secondes presque trop tard, que le nom complet de la jeune femme tourne dans son esprit et que son sourire s’étire dans un air mauvais. Elle l’agace au plus haut point et elle est tout l’inverse d’une femme distinguée, mais il ne peut lui enlever le fait qu’elle a une sacrée répartie - et visiblement un bon gros death wish, puisqu’elle va même jusqu’à se foutre de celui qui l’interroge et serait potentiellement capable de la foutre en cellule. Vraiment, il ne lui souhaite pas de se retrouver un jour dans ce genre de situation avec un vrai flic. “Très distingué.” Pas du tout. “On verra ça au poste, de toute façon.” Ils ne verront rien au poste, mais si cela pourrait permettre qu’elle lui ouvre le sac qu’elle se borne à garder aussi éloigné de lui que possible, il aura presque obtenu gain de cause.
Le grillage grince sur le poids de la jeune femme qui le heurte en tentant de reculer alors que le sourire de Clyde s’élargit encore plus - elle peut se foutre de lui autant qu’elle le veut, mais au fond, elle le craint tout de même un minimum. Peut-être qu’il pourrait songer à se reconvertir, après tout. “Ouais, ouais, nan pas besoin, c’est perso le sac d’une dame.” A d’autres, qu’il semble dire en levant les yeux au ciel sans même prendre la peine de lui répondre - encore faudrait-il qu’ils se mettent d’accord sur la définition du mot dame. “Tu veux savoir quoi? Tu cherches qui?” “Le nom de celui à qui t’achètes.” Au fond, il n’a même pas besoin de voir son sac, puisqu’il mettrait déjà sa main à couper de ce qu’il pourrait y trouver. Tout ce que Clyde espère, c’est que la peur suffisante de se faire coffrer pour possession la pousse à se montrer plus bavarde et moins insultante, si possible.
Ce n’est que lorsque les yeux de la blonde roulent dans leurs orbites et que son expression affiche une peur viscérale qu’il réalise qu’elle a enfin compris qu’il venait de poser la main sur son arme. “Putain… M… Mais tu vas foutre quoi avec ton flingue là?” Il a voulu une réaction de ce geste, Clyde, mais pas que la gamine se sente terrorisée au point de ressembler tout à coup à une biche apeurée alors que son corps se fige et son teint devient livide. “Laisse-moi tranquille putain… J’ai rien fait de mal, merde, j’suis qu’une putain de camée, j’fais d’mal à personne. Laisse-moi...” Il n’est pas là pour lui faire de mal - contrairement à ce dont elle semble persuadée - et encore moins pour la flinguer. Alors, la voir réagir ainsi lui fait un instant craindre qu’elle fasse une crise sous ses yeux, Ana ou quel que soit son prénom, parce qu’elle n’a soudainement vraiment pas l’air bien. Cette partie-là n’est pas prévue dans son plan, puisqu’il a simplement espéré faire un peu de zèle et lui inspirer la peur, pas la mettre dans un état au bord de la crise de panique, ou pire, de la crise cardiaque. Alors, il prend quelque peu peur à son tour et s’écarte en lâchant sa veste avant de lever les mains devant lui. “Eh eh, calme toi.” Il veut juste des informations, c’est si compliqué que ça? Pourquoi a-t-il besoin de la pousser à ce point-là à bout pour qu’elle ne lui lâche qu’un mot ou deux? “J’vais pas tirer, calme-toi.” Et sans le réaliser, il lui offre la porte de sortie qu’elle attend, le creu parfait pour qu’elle se faufile ou saute le grillage et se tire sans demander son reste. Si seulement elle est capable de faire trois pas, ce qui paraît compromis vu la tétanie qui semble s’être emparée d’elle.
Finalement, il a saisi son jeu de mot raffiné bien avant qu’elle soit loin de lui, il sourit mais c’est un sourire plus menaçant que jovial. Ils n’ont vraiment pas d’humour ces flics. “Très distingué. On verra ça au poste, de toute façon.” Mais Ana négocie, elle lui donne des infos et il oublie qu’il l’a rencontrée, c’est simple et ce ne serait pas la première fois que ce genre de deal est conclu entre un flic et une petite frappe comme elle. S’il la ramène au poste il n’en retirera aucune gloire, il doit chercher probablement un plus gros poisson. A cet instant, Ana ne doute plus d’être en présence d’un policier, si c’était le cas, ça ferait longtemps qu’elle aurait visé son entrejambe pour s’enfuir en le laissant plié en deux au sol. Il veut voir son sac et elle a un mouvement de recul automatique, s’il trouve ce qu’elle transporte, elle est incriminée pour de bon et il aura beaucoup plus de scrupules à la laisser partir, à fermer les yeux. Alors que s’il « oublie » de la fouiller, il sera moins tenté de la boucler au lieu de rentrer bredouille. Là ça commence à sentir vraiment mauvais pour elle et sa liberté, elle ne va pas pouvoir faire l’anguille indéfiniment, il va falloir qu’elle se mette à table, qu’elle lui donne quelque chose à se mettre sous la dent et vite. “Le nom de celui à qui t’achètes.” Ça, elle peut le dire, mais pas sûr que ça l’aide beaucoup. Elle ne connaît que son diminutif, bien qu’elle batifole occasionnellement avec lui, elle ne s’est jamais intéressée à en savoir plus sur son identité. Il la fournit, ils passent de bons moments au pieu, point final.
Mais son attention est attirée par l’arme à feu que le flic vient de mettre en évidence à sa ceinture. Ça la ramène des semaines en arrière, à cette nuit où elle a du ôter la vie pour ne pas perdre la vie. Depuis, elle évite les armes à feu avec précaution, elle évite tout ce qui peut déclencher un surgissement de souvenirs, images et sensations post-traumatiques. Et il y a beaucoup de choses qui la ramènent à cette nuit et à ce qu’elle y a vécu. Là c’est la vue de l’arme qui la fait entrer en panique et replonger dans l’horreur de cette nuit. Elle n’en avait pas revu en vrai, pas d’aussi près depuis cette nuit et elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle avait développé une phobie des armes à feu. Elle panique totalement, fini l’insolence et l’assurance, fini le regard de défiance et les tentatives de séduction, elle est en train de se liquéfier devant lui. Il prend peur face à sa réaction apparemment et lâche son arme, levant même les mains pour prouver sa bonne foi : “Eh eh, calme toi.” Il a beau avoir lâché son arme, les flashs de cette nuit cauchemardesque sont toujours là. L’inspectrice Marshall lui avait dit de voir un psy, mais elle se tape déjà les rendez-vous avec l’éducateur judiciaire qui se prend pour un psy alors ça suffit, non ? Non. Clairement ça ne suffit pas. “J’vais pas tirer, calme-toi.” Ana ferme les yeux pour essayer de se contrôler et se concentrer sur sa respiration, elle ne supporte pas que quelqu’un la voit dans cet état, encore plus un flic qui ne fera que profiter de la moindre faiblesse de sa part. Elle n’a pas vu l’ouverture pour fuir, elle n’y pense même pas, elle est bien trop occupée à essayer de retrouver son sang-froid et à faire disparaître les images sanglantes qui s’impriment dans son esprit. « J’suis calme... » Elle n’est pas calme du tout, elle tremble comme une feuille. Mais elle n’a pas envie de s’attarder sur sa crise de panique, alors elle s’efforce de retrouver une voix à peu près posée. Sans succès, c’est d’une voix blanche qu’elle balance : « Il s’appelle Jet, ok. C’est un pseudo, j’crois. C’est tout ce que je sais, putain. » Elle n’est clairement pas remise de ses émotions, mais elle essaye de se redresser, de retrouver appui sur ses jambes qui flageolent pourtant sous elle. Elle essaye de retrouver un minimum de dignité après ce qu’elle vit comme une humiliation. « Il bosse pour un gang je crois, j’sais même plus comment il s’appelle. Je sais rien, putain… » Elle n’a qu’une envie c’est de foncer jusqu’à sa voiture, de s’enfermer dans sa chambre et de s’envoyer une grosse dose pour faire taire les cris dans sa tête et oublier le sang, tout ce sang. « Je peux y aller maintenant ?! » Elle a voulu demander ça avec mauvaise humeur et impatience mais ça sonne plus comme une supplication et Ana a envie de se mettre des baffes pour être aussi faible.
La main sur le flingue n’est qu’un geste presque banal à ses yeux, tant il a parfois le réflexe de vérifier que l’arme est bien là - sait-on jamais. Alors, même s’il a un instant laissé ses doigts glisser sur le noir laqué qui a réussi à retenir les yeux de la blonde, Clyde n’a pourtant pas cherché la réaction de panique dont elle fait désormais preuve devant lui. Il ne lui faut qu’une seconde pour lever les mains et tenter de l’apaiser, lui faisant bien comprendre que même s’il a tenté de lui faire peur, il ne compte pas lever la main sur elle. Malheureusement, il voit bien dans son regard que la peur succède à autre chose, que ses mains levées ne suffisent pas - elle a peur du flingue plus que de lui, et cette simple vision a suffi à la faire changer de comportement du tout au tout. “J’suis calme...” Elle tente de l’être, nuance, mais ses doigts accrochés au grillage et ses yeux qui continuent à rouler dans leurs orbites montrent bien que sa peur n’est pas qu’un réflexe vite passé. Il la fait flipper bien plus qu’il ne l’aurait espéré, et pourtant, c’est à ce moment où il commençait à abandonner l’idée de tirer quoi que ce soit d’elle, qu’elle finit par se mettre à table. “Il s’appelle Jet, ok. C’est un pseudo, j’crois. C’est tout ce que je sais, putain.” Le nom ne lui dit rien, et c’est bien dommage - mais en soit, ça n’a jamais été réaliste de s’attendre au prénom de Raelyn de but en blanc - tous ceux qui touchent à la cam ont des pseudos, évidemment. La chose que Clyde apprend, néanmoins, c’est que cette fille vient de qualifier son dealer au masculin - dommage, à nouveau. “Il bosse pour un gang je crois, j’sais même plus comment il s’appelle. Je sais rien, putain…” Évidemment qu’elle ne sait rien, elle n’est qu’une camée, pour reprendre ses propres mots qui n’ont jamais été aussi justes, sans doute. Mais le mot 'gang' retient l'attention du journaliste, néanmoins.
Derrière les airs nonchalants, les insultes et les propositions indécentes, la blonde a perdu toute sa superbe et peine à la retrouver alors que son teint livide trahit sa position quand elle tente de se redresser et de faire bonne figure. Avec un peu de chance, il est bon pour ne plus souffrir d’une pique supplémentaire de sa part, alors que le regard de la fille se balade bien derrière lui. “Je peux y aller maintenant?!” Non, qu’il aimerait répondre, la cuisiner un peu plus et espérer obtenir une information qui fera réellement mouche à ses yeux. Pourtant, vu l’état dans lequel elle est, il doute qu’elle sache réellement quoi que ce soit d’autre, ou elle l’aurait déjà balancé. “Ouais c’est bon, j’ai ce que je voulais.” Presque. Pas du tout, même. “Fais attention à toi” qu'il lâche sérieusement, même si le commentaire ne manque pas d'ironie. Malgré tout, peut-être que l’information finira par lui servir un jour, et qu’il ne sera pas passé près d’être la cause d’une crise cardiaque pour rien. Alors, il s’écarte enfin clairement du passage et la laisse passer, ne doutant pas une seconde qu’il laissera sûrement un souvenir ému à la jeune femme - qu’il ne reverra sûrement jamais, pourtant.
Ana est en panique devant le policier présumé, il a suffit qu’elle entrevoit son arme à feu, qu’il l’effleure en guise d’avertissement pour qu’elle s’effondre. Elle le sait que cette nuit-là l’a traumatisée, elle sait que parfois les images surgissent sans prévenir et l’angoisse gonfle dans sa cage thoracique comme si elle se retrouvait à nouveau avec l’arme dans les mains, le cadavre et la sang sur elle. Mais elle n’avait encore jamais perdu ses moyens à ce point face à quelqu’un. Elle n’essaye même plus de résister à cet interrogatoire étrange dans une ruelle sombre. Elle s’en fout et balance le nom de Jet, tout en sachant que ça ne les mènera probablement nul part. Elle ne souhaite qu’une chose, qu’il la laisse partir, qu’il oublie qu’elle transporte probablement de la drogue sur elle et qu’il la laisse s’éloigner autant que possible de l’arme qu’il a à la ceinture. Il n’a pas l’air forcément convaincu par les informations qu’elle lui donne mais il a l’air déstabilisé par la réaction d’Ana, presque comme s’il n’était pas formé à gérer ce genre de réaction. Il n’est pas formé bien entendu puisqu’il ne fait que prétendre être un flic, mais Ana ne le sait pas et n’est pas en état de mettre en doute la cohérence de tout cet échange. Elle essaye simplement de reprendre ses esprits pour pouvoir s’en aller. “Ouais c’est bon, j’ai ce que je voulais.” Ana pousse un soupir de soulagement, tout en surveillant cependant d’un air méfiant les mouvements du prétendu policier. Elle commence à le contourner comme elle peut, passant le plus loin possible de lui dans l’étroite rue alors qu’il est encore dans le passage. Elle essaye surtout de se concentrer sur sa respiration pour calmer sa crise. “Fais attention à toi” qu’il lui lâche, causant l’écarquillement des yeux d’Ana. Il a essayé de se faire passer pour un dealer pour l’aborder, l’a poursuivie et coincée dans cette ruelle, l’a menacée de l’emmener au poste, a causé une crise de panique en exhibant son arme à la ceinture et maintenant il se prend pour son père avec un conseil aussi stupide ? Elle lâche un petit rire nerveux alors qu’il s’écarte finalement réellement du passage et qu’elle peut le contourner plus facilement. Elle lui répond amèrement d’une voix encore tremblante et rauque : « Super conseil, vraiment. J’vais le noter au cas où j’oublie... » Elle aurait voulu l’envoyer bouler de manière plus efficace avec un ton bien plus assuré, mais elle n’en est pas capable. Elle ne veut qu’une chose s’éloigner de lui et des deux menaces qu’il représente : finir au poste et donc potentiellement en prison, ou finir braquée par son flingue et donc potentiellement à la morgue. Une fois qu’elle est en mouvement, elle commence à retrouver ses forces et presse le pas pour le semer pour de bon, elle vérifie à plusieurs reprises qu’il ne la suit pas et elle surveille chaque coin de rue s’attendant à voir ses collègues imaginaires débarquer mais elle ne rencontre aucun obstacle. Bientôt, elle est dans sa voiture et sans même attendre d’être totalement calmée, elle met le contact et démarre en trombe pour rentrer chez elle. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour sa dose, bordel…