@giovanni medici
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Ça fait quelques jours que tu épluches le script de cette mini-série dans laquelle tu vas bientôt tourner et t’as beau tourner le tout dans tous les sens, t’arrives pas vraiment à apprécier ce nouveau rôle que tu as décrocher de peine et de misère. Oui, c’est un rôle principal. Oui, c’est la chance de partir à Los Angeles et de tourner sur un des plateaux les plus réputés de Netflix. Oui, tu devrais te considérer chanceuse que ta carrière ne soit pas complètement décédée suite aux rumeurs qui semblent empirer chaque jour sur Rory et toi, sur Byers et toi et sur la raison qui aurait finalement pousser Rory à frapper le réalisateur. Tu sais que tu devrais être reconnaissante de bien des choses et pourtant, tu peines à te défaire de ce goût amer qui traîne depuis trop longtemps dans le fond de ta gorge. A bitter pill to swallow, over and over again. Tu essayes de voir le bon côté des choses. Te pousser de Brisbane pendant quelques semaines, ça va te faire du bien c’est évident. Profiter de la côte Ouest américaine en bonne compagnie, tu te dis que c’est ta récompense pour jouer dans cette série hyper cliché. C’est ta récompense pour cette année de merde. C’est ta chance pour un peu de bon, un peu de beau et un peu de doux pour terminer l’année sur une meilleure note. Tu espères que même si les choses ont été un peu plus compliqués avec Rory en ce moment, ce voyage et ce tournage devrait vous permettre de vous retrouver comme avant. Et puis ça allait aussi être une chance de passer plus de temps avec Chloe. Vous vous étiez rapprochées, depuis cette soirée sur le tapis rouge. Vous n’aviez jamais reparlé de votre secret commun. Jamais que le nom de Byers n’avait franchi la barrière de vos lèvres. Silencieuses d’un commun accord. Un silence qui vous coûtait cher à toutes les deux mais dont vous n’étiez pas prêtes à vous départir. Chaque chose en son temps.

T’as pas prévu grand chose ce soir, autre que le visionnement d’une énième série Netflix — de la recherche pour ton nouveau rôle — avec un gros bol de popcorn et un verre de vin (merci Olivia Pope pour la meilleure inspiration qui soit.) Il n’est même pas 20h et t’es déjà en pyjama, les cheveux remontés en un chignon à moitié défait et pas la moindre motivation à ressortir de chez toi ce soir. T’es surprise d’ailleurs lorsque tu entends quelques coups portés à ta porte. Tu regardes ton téléphone au cas où tu aurais manqué un texto de quelqu’un te disant qu’il allait passer. Les premières personnes qui te viennent en tête sont d’ailleurs Chloe ou Rory, ils sont ceux que tu as vu le plus récemment. Surtout la Cohen avec qui tu as passé beaucoup trop d’heures à écouter des épisodes de Real Housewives of Hollywood. Mais t’es pas mal certaine qu’elle t’avait dit être occupée ce soir, d’où ton look de vieille fille si tôt en soirée. « Chloe si c’est toi j’espère que t’as emmener du vin parce que les provisions commencent à être basses là! » que tu t’exclames avant même de t’être lever du canapé. C’est que le liquide rougeâtre semble disparaître plus rapidement quand la blonde est dans le coin. Tu penses à enfiler ta robe de chambre avant d’ouvrir la porte mais décide finalement que t’es trop lâche pour faire les quelques pas du salon jusqu’à ta chambre. Peut-être que tu aurais dû toutefois parce que le visage qui te fait face quand tu ouvres la porte n’est pas celui de Chloe. « Gio? » La surprise est aussi visible sur ton visage que présente dans ta voix. Il est bien l’une des personnes que tu t’attendais le moins à voir ici ce soir. T’aimerais bien être un peu plus vêtue soudainement. « Qu’est-ce que tu fais là? » Ça fait longtemps que tu ne l’as pas vu, l’italien. Votre aventure date d’il y a plus qu’un an maintenant et même si tout s’était terminé sur de bonnes bases, vous n’étiez pas rester particulièrement proches. Tu sais que la chose polie à faire serait de l’inviter à rentrer mais t’es pas encore convaincue qu’il ne s’est pas trompé de maison et puis tu utilises ta porte pour camoufler le fait que tu ne portes qu’une camisole et un short qui te semble soudainement bien trop court — même si ce n’est pas la première fois que le Medici te voit si peu vêtue.

@giovanni medici
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« Surprise, ça fait un bail! » De dire que tu étais surprise ne semblait même pas être un mot assez puissant tellement de voir l’italien sur le pas de ta porte semblait complètement irréel. Ton aventure avec Giovanni datait d’avant ton déménagement temporaire à Sydney pour le tournage de The Trail’s End, avant que Rory ne rentre dans ta vie. Avant l’agression et avant que tu ne deviennes qu’une version plus sombre et cynique de cette fille pétillante qu’il avait pourtant connu, le brun. Vous n’aviez pas vraiment gardé contact depuis, votre séparation n’étant que la fin d’un commun accord de bon temps passé ensemble, sans plus. Le voir ici ne faisait donc aucun sens, mais de ce que tu connaissais du jeune homme, tu n’étais pas complètement surprise. Il avait une personnalité à part l’italien, éclatante et bien différente de ceux que tu côtoyais au quotidien. T’es toujours cachée derrière ta porte alors qu’il te regarde avec ce sourire qui ferait croire à n’importe qui que vous êtes les meilleurs amis du monde, non pas que ça fait pratiquement deux ans depuis la dernière fois où vous avez eu une vraie interaction en dehors de quelques likes laisser ici et là sur Instagram. « Alors comme ça on fait la une des magazines et même pas ça me prévient? » Si tu échappes d’abord un léger rire, c’est ensuite un « Ugh. » qui se file de tes lèvres alors qu’il ouvre un magazine people dans lequel on retrouve d’abord une photo de toi toute seule avec un air plus ou moins sympathique, une photo de toi avec Rory sur le tournage de ce film maudit et la dite photo de vous à la plage sur Torquay. Et juste à côté, seul et souriant se trouve une photo de Byers tout sourire, toujours parfait dans ce rôle de victime qui lui va pourtant si mal. T’es pas capable de lire le titre d’où tu es, mais t’es certaine que ça mentionne quelque chose sur votre présumé triangle amoureux et comme quoi ce serait la raison de l’annulation du film. Comme si. « Faut pas croire tout ce qu’on lit dans les magazines people Gio. » que tu répliques sur un ton semi-amusée et semi-agacée. T’as du mal à savoir si t’es contente de le voir ou non, le Medici. Il est ce genre de personne qui prend de la place, beaucoup de place et qui ne laisse personne indiffèrent, à son grand plaisir.

« Tu ne vas quand même pas laisser une vieil ami sur le pas de porte? » Tu ris encore un peu au terme choisi par l’italien. Vous n’avez définitivement pas la même définition de l’expression vieil ami mais c’est en parti ce qui rend Giovanni si intéressant et charmant, sa manière de prend tout si simplement. Comme si tous ces mois qui avaient filer depuis votre dernière rencontre n’avait pas eu lieu, malgré les marques pourtant bien visibles de la dernière année sur ton âme. Et il entre l’italien, sans attendre plus longuement, avant même que tu n’ouvres la bouche et ça non plus, ça n’a rien de bien surprenant quand on connaît moindrement le Medici. « Bah vas-y, fais comme chez toi. » que tu dis sarcastiquement alors que c’est déjà ce qu’il fait. Tu fermes la porte derrière lui, et prend quelques secondes pour disparaître dans ta chambre, seulement pour revenir avec ta robe de chambre. C’est pas parce qu’il a déjà vu la marchandise que tu vas te mettre à lui offrir un free show après tout. Et il te faut l’admettre, t’es bien plus pudique depuis l’incident que tu ne pouvais l’être par le passé. « Tu sais très bien que je suis fan des petits potins, je veux tout savoir! Et pour ça j’ai ramené quelque chose dans mon autre main! C’est bien celui que tu adorais déguster, non? » Il te tend la bouteille de vin et tu dois avouer être surprise qu’il se souvienne d’un détail aussi simple que la sorte de vin qui te plaît. « Tu tombes bien, j’étais à sec. » que tu dis avec un sourire pointant vers ton verre de vin presque vide sur la table de salon, juste à côté d’un bol lui encore bien plein de popcorn. « Par contre, va falloir que tu sortes des arguments plus convaincants si tu veux que je te parle de ça » tu pointes le magazine toujours ouvert sur une photo que tu aimes de moins en moins de ta face « parce que c’est bien la dernière chose dont j’ai envie de parler. » Tu fais les quelques pas jusqu’à la cuisine, sort une deuxième coupe que tu déposes à côté de la tienne avant de t’installer sur le canapé, l’invitant à faire de même. « T’es pas vraiment venu ici juste pour parler des rumeurs sur ma vie amoureuse? Qui sont toutes fausses, je tiens à le préciser. » Si tu te considères curieuse de nature, tu sais très bien l’italien ne plaisantait pas quand il disait être fan des potins. Il est bien chanceux que son nom soit très rarement salit dans les journaux, lui.

@giovanni medici
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« J’ai vu juste visiblement. » Il faut dire que ce n’est pas très difficile de deviner que tu n’es pas contente de voir ton visage partout dans les journaux depuis plusieurs mois déjà, malgré une deuxième vague récente qui te cause beaucoup de mal et d’hésitation. Du mal parce que plus les rumeurs te mêlent à l’histoire entre Byers et Rory, plus il t’est difficile de t’imaginer porter plainte contre le réalisateur un jour dans que ça ne se retourne automatiquement contre toi. Et de l’hésitation parce que plus tu l’es regarde, les photos de Rory et toi sur la plage, plus tu te demandes s’il n’y a pas ne serait-ce qu’un fond de vérité sur les sentiments que tu portes au Craine. Le Craine que tu sais toujours accroché à son ex. Le Craine qui n’a jamais véritablement laisser sous-entendre que ça pourrait être le cas de son côté, bien que toi non plus, tu ne l’as jamais vraiment laisser sous-entendre, sauf peut-être lors de votre dernière sortie, pour voir les feux d’artifices le soir de Diwali. Ça te perturbe de plus en plus et c’est de plus en plus difficile de faire la part des choses, surtout avec ce tournage à Los Angeles qui approche et où vous allez être emmener à être ensemble pratiquement 24 heures sur 24, comme avant. « Quoi ça? Je ne l’ai même pas lu mais je sais très bien que même si c’est de la merde ce qu’il y a d’écrit dedans, il y a tout même une minuscule information qui reste véridique. » Tu continues de le regarder dans répondre parce que même si tu voudrais le contredire sur le fond, tu sais qu’il a pas completèment tort et ça t’agace plus que tu ne te l’expliques. Le problème, c’est que le petit minuscule truc potentiellement véridique dans tout ça, il n’a aucune incidence sur tous les gros mensonges qui circulent. Ça ne change pas les faits, que la vérité est cachée et qu’à ce rythme là, elle n’est pas prête d’être découverte. Il y a un peu plus de gens au courant dernièrement, tu penses à Chloe et à Swann, mais on est encore bien loin d’une vérité dite au grand public. « Tu sais très bien que je connais tous les petits recoins ici et que c’est pareil pour toi à mon loft, alors cette petite accusation avec moi, vraiment? » Tu roules des yeux, malgré un sourire en coin qui dément vraiment ce que tu penses de la petite mise en scène de l’italien. Si quelqu’un comme Giovanni n’existait pas, il aurait fallu penser à l’inventer car il donne de très bons spectacles quand il s’y met. « Ça fait presque deux ans Gio. Les choses changent. » En théorie, ton loft — et le sien aussi tu te doutes — n’a pas vraiment changé. La configuration est relativement la même qu’elle l’était en 2018, tu n’as pas fais d’acquis monstrueux depuis et même toi, physiquement, tu n’as pas changé tant que ça. A part peut-être pour tes cheveux qui sont plus longs et plus blonds qu’ils ne l’étaient à l’époque. En soit, rien de majeur. Mais s’il savait Gio, tout ce qui s’est passé, il comprendrait qu’au fond, tu n’es plus vraiment la même.

Tu le laisses rentrer quand même, parce que t’es certaine que si tu essayais de le chasser, il trouverait mille et un arguments pour te convaincre de rester. Et puis, c’est pas comme si tu avais des plans ce soir de toute façon. Et il n’est pas la pire compagnie à recevoir, même si tu n’allais pas lui dire ça à voix haute, de quoi nourrir son ego pour des mois. « Comme quoi, si ce n’est pas un signe ça! Il faut croire que j’étais destiné à venir ici ce soir. » Tu ricanes encore.  T’avais presque oublié comment il aimait en mettre gros, le Medici. « Le destin? Rien de moins? » Tu te moques — gentiment évidemment — parce que c’est plus fort que toi. Tu refuses toutefois de plonger directement dans cette discussion qui l’a pourtant mené jusqu’ici. T’as pas envie de parler de ses rumeurs. Pas envie de devoir lui raconter toute l’histoire — celle qui est fausse, qui ne mentionne pas l’agression — et puis expliquer pourquoi t’es si énervée par les rumeurs sur toi et Rory. Mais tu connais assez Gio pour savoir qu’il n’allait pas te laisser t’en tirer si facilement. « Ne me dis pas que je vais devoir me mettre à genou et te supplier? Après tout ce qu’on a vécu? » « Tu sais quoi? C’est toi qui aurait du devenir acteur. Ta tendance à la dramatisation est on point. »Ton regard croise le sien et tu lui offres un sourire avant d’échapper un petit rire. Non, tu n’allais pas lui demander de se mettre à genou ou de te supplier. Mais tu n’allais pas non plus lui donner tous les détails qu’il était venu chercher. Tu ne pouvais tout simplement pas. « Effectivement, peut-être que j’avais simplement envie de te revoir et j’y ai vu une bonne occasion. » Tu fais semblant d’être flattée en amenant tes mains à ta poitrine. « Tu me fais trop d’honneur là. » Tu plaisantes toujours et tu sais qu’il peut l’entendre au ton de ta voix, le Medici. Tu prends une longue gorgée de ton verre nouvellement rempli et te tourne vers le brun qui a repris un air plus sérieux. « Ça craint tant que ça ce qu’il y a décrit dans ce torchon? » « T’as pas idée. » que tu échappes avec un soupir alors que tu prends une poignée de popcorn et en apporte quelques morceaux à tes lèvres. « En gros, je sais pas si t’es au courant, mais je devais tourner dans un film sur l’histoire de Bonnie & Clyde et ça devait être ma chance de voir mon nom de faire découvrir à l’international. » Et t’as toujours ce pincement au cœur quand tu penses à ce rêve qui t’a une fois de plus glisser des doigts. « Il y a eu une altercation entre Rory et Byers, j’ai pas vraiment les détails de ce qui s’est passé. » Menteuse. « Suite a ça, le tournage a été annulé et Rory décrit comme un homme violent partout dans les médias, mais c’est pas le cas. Rory n’aurait pas frappé le réalisateur sans une bonne raison, ça je le sais. » Tu détestes ne pas être capable de défendre Rory mieux que ça, mais ça a toujours été le prix à payer pour conserver ton secret. « Récemment, des photos ont été prises de Rory et moi et les nouvelles rumeurs seraient que je suis en couple avec Rory et qu’il a frappé Byers parce que j’aurais aussi eu une aventure avec le réalisateur. Le cliché du triangle amoureux quoi. » Tu échappes un autre soupir. Tu détestes tellement cette histoire. « Bref, là c’est compliqué de voir Rory sans alimenter les rumeurs et on va tourner dans une série ensemble, rien pour aider. » Un désastre qui n’attend pas l’autre, en soit.

@giovanni medici
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« Ce n’est pas parce que tu es devenue blonde que tu as réellement changé. Je suis certain qu’au fond de toi tu restes la même. » Oh Gio, si tu savais. Il n’y avait pas que ta couleur qui avait changé malgré ce qu’il avançait, l’italien. Ça aurait été trop facile si c’était le cas. Tu n’avais jamais eu l’impression d’être plus différente qu’en ce moment. Plus renfermée. Moins pétillante. Moins bavarde. Plus secrète. Que l’ombre de toi-même, qu’une version fade et plate qu’aucune transformation capillaire ne pourrait redorer. Mais tu peux prétendre encore un peu. T’es devenue une spécialiste à ce jeu-là, avec le temps. « Tu penses que je devrais redevenir brune? Ou peut-être que je devrais tout couper. » Tu lui offres des gros yeux et un sourire sur le bord de la folie avant d’échapper un rire. T’as pas du tout l’intention de te couper les cheveux, ça fait trop longtemps que tu les laisse pousser pour ça. Par contre, tu pourrais réellement te laisser tenter par une nouvelle couleur, mais t’es vraiment pas décidée à ce niveau. De toute façon, tu dis seulement ça pour le faire parler, l’italien. « Regarde-moi, je suis toujours le même p’tit con arrogant qui aime faire chier tout le monde. » À ça, tu ris un peu plus fort. C’est lui qui le dit après tout. Mais tu le connais assez pour savoir que c’est pas un gars mauvais au fond, le Medici, derrière le personnage du p’tit con qui s’entête à toujours avoir le dernier mot. « Pourquoi changer une formule qui fonctionne si bien? » Tu dis ça sans vraiment savoir, après tout. Il y a trop longtemps que tu n’as pas vraiment discuter avec le brun pour savoir s’il a maturé un peu ou s’il prend toujours la vie comme elle vient, sans trop se poser de questions.

« On ne se moque pas, il ne faut pas remettre en cause la puissance du destin. » Plus il s’emballe, moins il est crédible et plus ça te fait rire. Tu te contentes de rouler légèrement des yeux, et alors que tu commentes sur sa carrière manquée, tu ne fais que rire encore plus devant les commentaires toujours aussi loufoques de Giovanni. « Je sais et je le voulais, mais tu sais la célébrité, les groupies tout ça tout ça. J’aurais détruit beaucoup trop de petits coeurs et je ne suis pas un méchant alors j’y ai renoncé. » « Tant de bonté dans tes choix. » Tu avais oublié à quel point ça peut partir sur tout et n’importe quoi avec lui. Que rien n’est jamais vraiment sérieux, que chaque commentaire peut être tourné dérisoirement. Peut-être que c’est exactement ce dont tu avais besoin en ce moment. D’un peu de légèreté. D’un peu de drôle. D’un peu de n’importe quoi, juste pour te faire rire, te sortir de tes drames constants. « Tout l’honneur est pour moi de connaître une si grande actrice. » Tu retiens un commentaire comme quoi tu mesures même pas 1 mètre 60, mais encore une fois, tu ne dis rien, tu le laisses partir seul dans un autre de ses délires. Et puis la conversation tourne finalement sur ce qu’il cherchait tant à savoir et t’es surprise qu’il ne se mette pas à faire des commentaires à chaque deux secondes. « Ouais, ça me dit quelque chose, d’ailleurs j’ai été déçu que tu ne me contactes pas pour faire Clyde. » Ah, le revoilà.  Tu te contentes de lui faire des gros yeux avant de reprendre et de finir ton bilan dans la situation, en omettant bien évidemment de parler de l’agression et de ses répercussions, autant sur toi que sur Rory.

« Alors comme ça, entre ce Rory et toi... » « C’est compliqué. » Ou pas vraiment, t’es même plus certaine de ce que c’est vraiment, entre vous. Tu n’es pas surprise de voir que c’est ce qui a attiré l’attention de l’italien toutefois. Tout de suite, il veut mettre son nez dans des détails qu’il espère croustillant. Il va être déçu le pauvre. « Mais ce que je veux savoir moi maintenant, c’est est-ce que tu l’as chopé ce Rory, c’est pas drôle si tout est faux dans cette rumeur. » Tu hausses les épaules, l’air de dire sorry not sorry, no story here. « C’est tout faux dans ce cas-ci. Désolée de te décevoir. » Non, tu l’as pas chopé Rory, comme il dit l’italien. D’ailleurs, il serait vraiment déçu de voir l’historique – absent – de tes aventures cette année. C’est vraiment le désert de ce côté-là depuis l’incident. Tu ne vois toujours pas le jour ou tu vas être assez confortable et en contrôle pour laisser un homme te toucher à nouveau, mais ça, c’est une autre histoire complètement. « J’ai connu ça que j’étais parti à Florence dans une école d’hôtellerie & restauration. J’ai été vu en compagnie d’un homme et les tabloïds se sont rués dessus. Mon père m’a tellement bien fait comprendre que je faisais honte à la famille, que j’ai quitté l’Italie pour la France, le temps que tout se calme et qu’on m’oublie. » Tu savais que la famille Medici avait une certaine réputation en Italie – plus proéminente qu’en Australie du moins – mais jamais tu n’aurais cru qu’il était allé jusqu’à faire la une des tabloïds lui aussi. « Et ça a fonctionné? De disparaître pendant un temps? » Même si tu voudrais disparaître, t’as l’impression que ce serait jamais assez long pour te faire complètement oublié. Et puis le fait de jouer dans une série avec lui ne va pas aider à vous faire oublier, ça c’est certain. « Et les rumeurs, elles étaient vraies? » Tu n’as jamais entendu de lui avec un homme par le passé, mais ce serait pas spécialement surprenant. Tu sais toutefois que ce n’est pas quelque chose qui est accepté facilement, surtout pas dans les familles italiennes traditionnelles, comme semble être la famille Medici. « Parfois il faut laisser faire les choses, ignorer les rumeurs même si elles sont vraies et tout rentrera dans l’ordre. » « C’est plus facile à dire qu’à faire. » Mais ça, il le sait très bien l’italien. « Je fais comment pour faire taire des rumeurs comme quoi on est un couple si je vais passer les 6 prochaines semaines avec lui à tourner une série? » Tu échappes un long soupir avant de prendre une longue gorgée de ton verre de vin qui approche déjà de sa fin. Heureusement que la bouteille est juste là et qu’elle est encore plus qu’à moitié pleine. « Ugh, je préfère ne pas y penser. Peu importe ce que je fais, ça va faire jaser de toute façon. » Les joies du métier qu’ils disent. Même si toi, tu y vois absolument rien de joyeux.

@giovanni medici
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« T’es parfaite comme ça et toi tu penses que ça m’irait bien les cheveux roses? » Tu roules des yeux pour ce qui semble déjà être la millième fois depuis l’arrivée impromptue de l’italien, mais ça ne t’empêche pas de prendre quelques secondes pour tenter d’imaginer Giovanni avec les cheveux roses et t’es pas certaine que ça donne un résultat convaincant, même dans ton imaginaire. Mais une chose dont tu es certaine, c’est que même si le résultat était affreux, l’italien trouverait un moyen de rendre le tout réussi, parce que c’est ce qu’il sait faire de mieux. « Je pense que le rose n’est pas ta couleur. » Et puis tu n’es pas certaine que t’as envie d’être la raison pour laquelle l’italien décide de se teindre les cheveux d’une couleur extravagante. Toi toutefois, tu y penses de plus en plus, à redevenir brune. Ce n’est pas grand-chose et puis c’est qu’un changement parmi tant d’autres, mais tu te dis que ça te ferait peut-être un peu de bien, un changement sur lequel tu as le plein contrôle. Contrôle qui t’échappe de plus en plus dans toutes les sphères de ta vie, il te semble. « Bonne réponse! Mais tu trouves vraiment que je ne suis qu’un con arrogant? » Il agit comme s’il était faussement offensé, l’italien, mais tu ne peux t’empêcher de penser que peut-être, lui aussi, comme tout le monde, il a besoin d’être rassuré. Tu hoches négativement de la tête, tes yeux croisant les siens à nouveau. « Juste un peu. » Tu le sais qu’il y a plus, sous les premières impressions et cette apparence qu’il s’efforce de porter, et tu espères qu’il sait que ton opinion de lui s’élève au dessus de tout ça. Après tout, même si les choses n’avaient jamais été bien sérieuses entre vous par le passé, tu avais tout de même passer plusieurs mois avec lui et ça n’aurait jamais été le cas si tu ne l’estimais pas quelque peu. « Je me sens tellement.. Tu... » Il essaye si fort mais son rire remplit finalement ton loft et tu viens y joindre le tien. Ça fait du bien, un peu de vie ici. Un peu de rire. Plus de bien que tu ne serais en mesure de lui expliquer, à l’italien trop curieux.

« Mais exactement! Je me tue à dire que je suis quelqu’un de très sensible et qui pense avant tout à son prochain, mais on se fout toujours de ma gueule et je ne comprends vraiment pas pourquoi. » À ce point, tu ne serais même pas surprise de savoir qu’il croit sincèrement à ce qu’il raconte en ce moment, Giovanni, ce qui t’arrache un soupir et un rire entremêlé. « Peut-être que si t’étais un peu moins narcissique, ce serait plus facile de croire en ta bonté. » que tu rajoutes toujours avec ce touche d’humour et de sincérité qui vous a toujours bien défini. T’as jamais été du genre à l’idéaliser, l’italien, ni même à l’idolâtrer, et peut-être que c’est pour ça que vous êtes toujours en bons termes aujourd’hui. Tu ne saurais exactement expliquer ce qui a eu ou ce qui existe encore entre vous deux malgré le temps qui a filé depuis votre dernière vraie discussion, mais c’est simple avec le Medici. Comme si le temps n’avait pas filé. Et c’est aussi étonnamment simple de lui parler, d’être vrai (ou du moins, autant que tu es capable de l’être dans les circonstances.) Ce qu’il y a de plus surprenant, c’est qu’il comprend bien plus que tu ne l’aurais imaginé. « Hummmmmm.. avec le recul je dirais que non, dans mon cas c’était plus forcé qu’autre chose. Mais au moins je pouvais être qui je voulais en France et c’était le plus important pour moi, ne jamais changer qui on est vraiment. » Tu es surprise de l’entendre dire ça, surtout les derniers mots alors que t’as un peu l’impression qu’il joue toujours un rôle le Medici, mais tu te contentes de hocher la tête. Peut-être que c’est vraiment lui au fond, autant l’égo démesuré que son côté plus tendre qu’il cache derrière l’humour la plupart du temps. Peut-être que c’est toi au fond, qui joue un rôle de manière permanente, ne sachant plus comment être simplement toi-même. « Le seul problème ici, c’est que tu es mondialement connue, je crois bien que ça ne te sera pas d’une grande aide dans ton cas. Sauf si tu décides de t’exiler sur une île déserte. Si tu veux je me porte volontaire pour te tenir compagnie! » Tu ricanes légèrement, hochant de la tête. Tu irais pas dire que tu es mondialement connue, bien plus en Australie qu’ailleurs dans le monde, même si tu imagines qu’avec le peu de promotion que ton dernier film a connu, il se peut qu’on ait parlé de toi outre-mer. De toute façon, fuir n’avait jamais été une option pour toi. « Tu crois que Los Angeles c’est assez loin? C’est là que je tourne dans quelques jours. » Premier projet pour toi depuis l’annulation de The Trail’s End. Tu étais nerveuse, terriblement nerveuse. Mais tu avais Rory, Chloe et Victor aussi. Tu ne serais pas seule. Tout allait bien se passer, il le fallait. « Et t’inquiète pas, je serai pas toute seule. » Il te faisait rire Giovanni. Tu venais de passer quelques années sans la moindre de ses nouvelles et le voilà qu’il se proposait à s’échapper sur une île déserte avec toi. Et encore, tu ne le savais pas encore, mais tu étais loin d’être au bout de tes surprises avec l’italien..

« Alors comme ça tu ne me donnes rien de croustillant, mais je devrais t’en donner en retour hein? » « C’est que mon histoire n’a rien de croustillant comme tu dis! » Du moins, pas dans le sens qu’il s’y attend et tu préfères encore garder les horreurs pour toi. Tu ne sais pas comment il réagirait Giovanni si tu lui parlais de l’agression et t’es pas certaine que t’as envie de le découvrir. C’est bien plus facile de parler de Rory et des rumeurs de toute façon, non pas que ce soit plus plaisant ou plus facile à gérer. Juste différent. « On va dire que oui et non. Il n’y avait rien de sérieux entre nous, on profitait juste de ce que la vie nous proposait, mais c’était déjà trop, c’était bien assez pour que mon père me fasse un scandale. » Tu ne pouvais pas vraiment comprendre cette pression sous laquelle Gio était. Oui, tu vivais la pression de l’opinion médiatique, mais tu savais que l’opinion de tes parents, de tes proches resteraient la même peu importe ce qui pouvait être dit sur toi dans les médias. Ce n’était clairement pas le cas de l’italien. « Ça doit pas être facile de rester qui tu es en sachant qu’il y a des conditions à ce que tu peux dire ou faire... » Peut-être que tu avais une vision stéréotypée des familles italiennes, mais tu te doutais que le gros problème du scandale de Giovanni soit le fait qu’il ait eu une aventure avec un homme, chose qui ne semblait pas encore être très bien acceptée. Encore une fois, tu étais chanceuse, ce n’était pas un problème que tu avais eu par le passé. Non seulement parce que tu ne présentais pratiquement jamais tes prétendants ou prétendantes à tes parents, mais aussi parce que tu t’assurais de garder le tout loin du fil de presse. Bon, faut dire qu’en ce moment, c’était tant mieux qu’il n’y ait personne dans ta vie parce que vu l’acharnement des paparazzis sur ton cas dans les derniers mois, ça aurait été dur de rester cacher. Tu ne pouvais qu’espérer que ce ne soit pas ton nouveau normal. Tu ne voulais rien de plus que de mettre de l’espace entre les médias et ta vie privée, comme avant.

Et Giovanni, il décide soudainement de faire exactement le contraire de ce que tu viens tout juste de penser. « File-moi ton téléphone! » Tu fronces les sourcils légèrement et tu n’as même pas le temps d’attraper ton téléphone de sur la table du salon que déjà ce dernier se retrouve entre les doigts du Medici. Son visage se rapproche du tien et comme un mauvais réflexe de fille qui a l’habitude de se faire prendre en photo un peu n’importe ou et n’importe quand, tu souris légèrement alors qu’il prend une selfie et puis une autre de vous deux. « Regarde comment on est photogénique! » Tu regardes la photo pendant quelques secondes, mais la seule chose que tu remarques c’est que tu sembles bien peu habillée, bien peu maquillée et que t’as les cheveux qui semblent partir dans tous les côtés. Tu sens la panique montée légèrement lorsque tu le vois ouvrir Instagram et appliquer quelques filtres à la photo. « Qu’est-ce que tu fais? » que tu demandes, sans toutefois vraiment l’empêcher de procéder, comme si tu refusais d’assimiler les différentes informations. Il te rend ton téléphone alors que les notifications s’accumulent et t’es encore trop bouche bée pour faire ou dire quoique ce soit. « Je pense que vous allez être tranquille pour au moins un mois, qu’est-ce que tu en dis? » Et puis finalement, alors que tu lis quelques uns des commentaires qui apparaissent déjà sous des dizaines de like à la minute, tu comprends. « Mais qu’est-ce que tu as fait là Gio? Merde! » Ton premier réflexe est de vouloir supprimer la photo, mais les commentaires s’accumulent et déjà tu lis des commentaires du genre je savais qu’elle était pas vraiment avec Rory Craine! et toutes autres variantes. Tu poses ton téléphone sur la table, t’as besoin de quelques secondes pour faire le point de ce qui vient de se passer et alors que tu relèves la tête, tu remarques Giovanni à genoux devant toi. Mais bordel, qu’est-ce qu’il fait? « Penny, me ferais-tu l’immense honneur de devenir ma femme de couverture ce qui ferait de moi l’homme de couverture le plus heureux du monde? » « Quoi?!? » T’as eu peur pendant trente secondes alors que ton cerveau n’avait entendu que les mots devenir ma femme et étrangement soulagée quoique pas nécessairement rassurée quand les autres mots ont fait leur chemin de tes oreilles jusqu’à ton cerveau. Toi, avoir peur de l’engagement? Même un faux engagement? À peine. « Mais à quoi tu joues? Lève-toi! » que tu t’empresses en tentant de le relever, tirant sur ses bras sans grand succès. « Je serai pour toi le parfait alibi, le parfait homme qui mettra fin à toutes ces rumeurs qui te chagrinent tant. Celui qui te délivrera de tes cauchemars, celui qui.. » Tu viens mettre ta main sur sa bouche pour l’empêcher de dire encore plus de bêtises. « J’ai besoin de penser. » que tu annonces alors que tu reprends ton téléphone, avant de te laisser complètement tombée dans le divan, laissant ainsi la chance à Giovanni de se relever. « Ce que je voulais c’est qu’on arrête de parler de moi, pas qu’on en parle encore plus! » Et tu sais que d’être vue avec le grand chef italien n’allait faire qu’alimenter les discussions et les rumeurs à ton sujet. « Qu’est-ce qui te fait penser qu’on nous croirait? On a jamais été vu ensemble et là soudainement, on fait des selfies et on est un couple? Ça se peut pas... » Et pourtant, alors que tu lis d’autres commentaires, tu réalises que oui, ça se peut. Les gens sont vraiment si naïfs au point de croire tout et n’importe quoi? « Tu sais que tu m’intéresses pas, right? » Bon, c’est peut-être un peu froid dit comme ça, mais si vous êtes sur le point de faire semblant d’être un couple aux yeux de la population australienne au complet, autant mettre les choses au clair, non?

@giovanni medici
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« Tu dis que des choses vraies toi ce soir, t’es malade? Tu as peut-être un peu trop changé finalement. » Le commentaire de Gio t’arrache un sourire avec une pointe de tristesse au fond des yeux. Évidemment que tu as changé depuis la dernière fois que tu l’as vu et ce n’est pas simplement parce que le temps a agi. C’est les évènements de la dernière année qui sont venus chambouler la fondation même de celle que tu es et tu peines encore à te reconstruire. Tu ne dis rien, mais c’est à force de mentir à tous les jours pour te protéger que pour une fois, tu préfères être aussi vrai que possible sur tout le reste. Pas d’égo protéger, même si tu sais que Giovanni ne serait pas le genre à s’insulter pour si peu. « Je tiens d’ailleurs à souligner que si je suis présent ce soir c’est pour t’apporter mon soutien et une épaule sur laquelle pleurer si tu en ressens le besoin. Ce n’était pas du tout pour avoir des détails. » « Plus tu dis ça, moins je te crois. » Si tu sais qu’il est sûrement venu pour t’apporter du soutien, tu te doutes aussi qu’il voulait en partie te voir pour peut-être apprendre des potins croustillants à ton sujet, bien que tu n’allais pas lui offrir toute la vérité à l’italien. « Et j’ai pas besoin d’épaule sur laquelle pleurer, je me suffis très bien moi-même, merci. » Bon, ce n’était pas tout à fait vrai puisque tu avais passé toute l’année à pleurer dans les bras de celui vers qui tu peinais désormais à te tourner sans être troublée par tous les sentiments qui t’assaillaient. Mais ça, c’était une toute autre histoire, histoire que tu gardais encore pour toi, pour le moment. « Au contraire, je ne veux pas te faire peur, mais je crois que ça sonne un peu trop Hollywood tout ça. » Tu lui souris. Los Angeles, c’est une chance que tu veux prendre, c’est une chance de refaire ton nom et d’espérer voir ta carrière renaître de ses cendres. « Ce que je remarque en revanche c’est qu’une fois de plus je n’ai reçu aucun mail pour me dire que je faisais partie du casting, c’est sympa, je retiens. Je ne le prends vraiment pas personnellement qu’on en préfère d’autres à moi, c’est faux. » « C’est moi que t’essaye de convaincre ou c’est toi? » Tu te doutes bien que ce n’est que sa façon à lui de détendre l’atmosphère, de placer un peu de son égocentrisme entre deux plaintes de ta part, histoire de garder la conversation aussi légère que possible et même si tu continues de te moquer de lui, tu es silencieusement reconnaissante de sa façon de faire si particulière.

« Les conditions, je n’ai fait que vivre avec. J’ai été éduqué dans l’optique d’être le parfait petit aristocrate issu d’une maison qui n’a plus aucune valeur aujourd’hui, mais mon père ne voulait rien savoir. Il était aveuglé par le désir d’avoir le titre de Marquis qui revient à notre famille de génération en génération, manque de chance pour lui, il n’est pas l’aîné de la famille et j’en suis bien heureux. » C’était la première fois que tu entendais l’italien s’étendre à ce point sur le sujet de sa famille. Si tu avais entendu parler de sa sœur et que tu avais même eu l’occasion de la croiser sans être formellement introduite l’une à l’autre, jamais Giovanni n’avait parlé de ses parents et de la pression qui venait avec le simple fait d’être un Medici. Tu te mordilles les lèvres, tu ne sais pas vraiment quoi lui répondre donc tu contentes de lui offrir un regard emplit de compassion avant de ramener ta coupe de vin à tes lèvres, lui laissant l’opportunité de se vider le coeur s’il en ressent le besoin. Après tout, il prenait la peine de t’écouter et de t’épauler avec toutes les rumeurs de ton quotidien, tu pouvais bien tenter autant que possible de lui rendre la pareille. « Tu dois sûrement me prendre pour un hypocrite à me plaindre comme ça alors que j’ai la chance d’être né dans la bonne famille… C’est peut-être à rajouter sur la longue liste de mes défauts. » Tu secoues légèrement la tête. « Je pense pas ça du tout. Je pense plutôt qu’il y a aucune famille parfaite et que c’est pas parce que t’es né dans une famille avec des moyens que tout est parfait. » Au contraire même, de ce qu’il semblait en dire. Oui, il avait un nom réputé, l’argent et la réputation qui venait avec, mais ça venait avec de la pression et des attentes parfois différentes de ce qu’il voulait vraiment, du moins, c’est ce que tu en comprenais et si tu pouvais comprendre ce que c’était de part ta notoriété, tu ne pouvais t’empêcher de penser que c’était différent. Tu avais décidé de devenir actrice, tu avais volontairement suivi cette voie sachant ce que ça impliquerait tôt ou tard pour ta vie privée si jamais tu perçais. Lui, il était seulement venu au monde que déjà, le monde le regardait d’une manière différente, sans qu’il ne le désire. « Tu peux toujours m’en parler, si t’as besoin. C’est pas moi qui vais te juger. » Tu fais beaucoup de commentaires sur sa personne, mais jamais rien de sérieux. Tu sais faire la différence entre sa carapace et ce qui le touche vraiment. Tu lui offres un autre sourire alors qu’il passe rapidement à autre chose, te volant ton téléphone des mains sans que tu ne comprennes ce qui vient de se passer.

« Ce que j’ai fait? Regarde toutes tes notifs. J’attends un appel de ce fameux Rory pour me remercier de vous laisser le champ libre. » Rory. Rory que tu n’aurais pas le temps d’avertir avant qu’il ne voit cette photo sur Instagram. Rory avec qui tu aurais normalement de cette idée en long et en large avant de te lancer mais le temps manque et soudainement, tu ne peux qu’espérer qu’il ne voit rien, le Craine. « C’est pas comme ça entre nous. » Ou du moins, pas de son côté à lui. Ça tourne dans ta tête, et alors que toutes tes pensées se tournent trop facilement vers Rory, tu paniques lorsque tu vois le Medici à genou devant toi, l’ordonnant pratiquement de se relever. « Pense, mais pas trop vite, tu vas avoir le cerveau qui va bouillir. » « La ferme Gio. » Les mots franchissent la barrière de tes lèvres sans même que tu n’aies besoin d’y penser. T’es complètement absorbée par les notifications qui continuent de faire vibrer ton téléphone à toutes les secondes, les commentaires parfois gentils, parfois sarcastiques, mais prouvant tous sans aucun doute : les gens seraient prêts à croire tout et n’importe quoi tant que ça vient de la bouche de ceux concernés plutôt que de paparazzis ou journalistes en tout genre. « Qui chercherait à parler de quelqu’un qui s’affiche librement en couple avec une autre personne. Les rumeurs ne marchent que quand tout est caché. Il y a combien d’acteurs ou d’actrices qui sont en couples et dont tout le monde s’en fiche éperdument parce que big new, c’est quelque chose de normal. Tu ne veux plus voir ces articles sur toi et Rory ? Montre-toi officiellement au bras de quelqu’un. Il y aura peut-être des petits doutes au début, mais est-ce que ça va vraiment durer ? Je n’en suis pas certain. » Et il n’a pas complètement tort, le Medici, ses arguments font du sens et le public prouve ce qu’il avance. Tu ne peux t’empêcher toutefois de ressentir un certain malaise face à tout ça, non seulement parce que tu n’as pas envie qu’il se fasse des idées l’italien, mais aussi parce que t’es pas certaine que t’es vraiment capable de jouer la comédie dans ta vie privée par dessus-tout. « Imagine, le parfait petit couple qui ne veut pas trop attirer l’attention des médias alors ils restent discrets sur leur relation, mais de vilaines rumeurs viennent finalement foutre leurs merdes dedans. Est-ce que ça ne serait pas une bonne raison de finalement s’afficher au grand jour pour être tranquille ? Moi, je pense que oui ! Les gens qui lisent la presse people sont tout aussi débiles que les journalistes qui rédigent les articles. Ils sont prêts à boire n’importe quoi. Il n’y a pas un dicton qui dit : Plus c’est gros, plus ça passe. Ou un truc du genre. » « Non mais là c’est vraiment gros. Genre, vraiment. » Et pourtant. Tu n’as jamais été le genre à t’afficher romantiquement au bras de qui que ce soit depuis tes premiers jours de gloire presque dix ans auparavant, ce ne serait pas complètement impossible que tu puisses être véritablement en couple depuis un moment mais que tu n’aies jamais voulu l’annoncer publiquement. « Je sais pas. » Tu n’as pas de contre-argument, bien que tu peines à vraiment te faire une tête. Tu te dis qu’il est peut-être trop tard pour faire marche-arrière de toute façon, qu’il est peut-être mieux de surfer la vague comme elle vient tout compte fait. « Ok ça par contre, ça me blesse. Je pensais qu’on avait dépassé cette étape de on se repousse. » « Arrête de déconner deux secondes, je suis sérieuse. » Tu ne dis pas ça pour enfoncer le couteau dans la plaie, pas du tout, mais t’as besoin qu’il te confirme qu’il a compris que tu es sérieuse quand tu dis qu’il ne t’intéresse plus comme ça. « Si, et je dis bien si, on fait ça, je veux pas qu’il y ait de malentendu entre nous, vu notre passé. On a eu du plaisir ensemble il y a quelques années, mais ça voulait rien dire et ça, ça veut dire encore moins. » Tu étais tout sauf hésitante sur le coup et tu espérais seulement que cela n’allait pas vexer l’égo démesuré de l’italien. « Attends, regarde-moi. Tu n’as qu’à te dire que c’est un jeu ok ? Je ne demande pas non plus à ce que tu portes une alliance, on aura juste à se montrer quelquefois par-ci, par là et ça marchera. Après je ne veux pas te forcer, je veux simplement t’aider tout en trouvant une manière amusante de le faire. Je sais très bien que tu en as marre de ces rumeurs, je peux t’assurer que ça ne pourra être que bénéfique et au pire des cas on arrête tout dès que tu le veux. » Tu échappes un long soupir. Il y a ton téléphone entre tes doigts qui continuent de vibrer, ton regard qui passe de l’écran jusqu’à Giovanni qui semble vraiment sincère dans son offre de simplement te donner un coup de main pour faire taire les rumeurs qui te lient encore bien trop souvent au Craine. « Okay. » que tu souffles finalement, même si une partie de toi reste convaincue que t’es en train de te diriger droit dans un mur que tu refuses de voir. « C’est d’accord. Des selfies ici et là, des commentaires cutes sur l’instagram de l’autre, peut-être quelques évènements ensemble, mais rien d’over the top, d’accord? » C’est raisonnable tout ça, non? « Et toi aussi t’as le droit de tout vouloir arrêter quand tu veux. Et évidemment, tu peux faire ce que tu veux de ton côté tant que ça affecte pas notre image. » Tu n’allais certainement pas commencer à dicter avec qui il peut ou ne peut pas être, après tout.

@giovanni medici
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« Je vais devoir te contredire. Un jour ou l’autre on a tous besoin de quelqu’un pour être soutenu, même moi je le sais très bien ça. Tu n’as pas à faire comme si j’étais un inconnu. » Ce n’est pas que tu tentais de faire comme si le Medici était un inconnu, au contraire, vous vous connaissiez probablement trop bien et d’une manière qui faisait désormais partie de ton passé. Du passé de la Penny qui n’avait aucune difficulté avec l’intimité et les contacts physiques, de celle qui était en mesure de laisser glisser des stupides rumeurs sur son dos sans s’en faire autant pour son image ou sa réputation. Du passé de la Penny qui savait encore voir du positif dans toutes les situations, pas de celle qui se terrait dans le noir dès la première difficulté. Mais il ne sait pas Giovanni, la différence entre la Penny d’avant et celle qui se trouve présentement devant lui et tu ne dis rien de plus, te contente de prendre une énième gorgée de ton verre de vin. « En tout cas, sache que si tu cherches une chemise ou un polo à tâcher avec ton makeup la mienne est toujours là, à défaut d’avoir les bons mots, j’ai au moins une épaule confortable! » Tu souris légèrement et hoche doucement la tête. Il te fait rire Giovanni, il te fait du bien avec son humour qui laisse à désirer et son envie sincère de te changer les idées et de te faire du bien, à sa manière. « Merci. » que tu lui souffles sincèrement alors que tu ne te sens pas le courage d’être plus honnête sur quoique ce soit dans le moment. Tu as dis tout ce que tu étais capable de lui dire, même si ce n’est pas grand-chose au final alors que la vérité cache bien plus que ce que les rumeurs rapportent, mais cette vérité, t’es pas prête à la partager. Pas encore, pas tout de suite, pas comme ça. « Les deux, même si ça doit être plus pour me convaincre que je ne le prends pas mal. » Tu échappes un nouveau rire parce qu’il ne lâche jamais l’affaire quand il commence l’italien, ce qui n’a rien de bien étonnant au final. Peut-être qu’il a raison au final, peut-être que certaines choses, certaines personnes ne changent pas, ou pas trop, et c’est réconfortant de retrouver une certaine familiarité chez l’homme. Tu réussis à le faire parler de lui, juste un peu, juste assez pour entrevoir une étincelle de vrai derrière l’immense carapace dont il use à outrance Giovanni. Tu ne tentes pas d’en gratter davantage, te contente de lui rappeler que toi aussi, tu peux être là pour lui, s’il en a besoin. « Tu n’essaierais pas de changer de sujet par hasard, de base c’est pour parler de toi que je suis venu. » C’est toujours pour parler de toi que les gens viennent et ça te fatigue. Tu voudrais qu’on t’oublie, juste un peu. Mais ça, ce n’est pas sur le point d’arriver, au contraire.

C’est la panique générale alors que Giovanni envoie dans l’univers une selfie de vous sans aucune description, laissant alors au monde entier (ou du moins une bonne partie de la population australienne) le plaisir de définir le lien qui vous unit, que ce soit vrai ou faux. Il semble bien trop satisfait de son idée l’italien alors que de ton côté, chacune de tes pensées se tourne immanquablement vers Rory. « Tu pourras me dire tout ce que tu veux, mais je sais très bien que ce n’est pas simplement un ami pour toi, tu n’aurais pas réagi de cette façon sinon. » Tu te pinces les lèvres légèrement, fronce les sourcils mais refuse de répondre, considérant que tu t’es déjà assez incriminée comme c’est là. Tu ne peux t’empêcher de te demander toutefois comment ça peut être si évident pour l’italien et pour tant d’autres alors que toi, tu peines à l’accepter  et que Rory lui, semble ne rien voir du tout. Giovanni parle de faux couple. De solution presque miracle à tous tes problèmes de rumeurs te liant de trop près au Craine. Ça semble simple, c’est trop compliqué pourtant. Il y a un passé en prendre en compte et la dernière chose dont tu as besoin, c’est donner de fausses impressions à Giovanni. « Je suis très sérieux moi aussi. Tu dois bien assez me connaître pour savoir que je suis capable de tout et n’importe quoi quand je commence à faire marcher mes méninges. Si ça ne marche pas tant pis tu auras essayé, est-ce que ça risque d’aggraver les choses, peut-être. » « T’es vraiment pas rassurant là. » que tu siffles, agitée, alors que la panique reprend de plus belle. Tu ne veux pas aggraver les choses. C’est la dernière chose que tu veux au monde en ce moment, mais le contrôle t’échappe déjà alors qu’il semble être trop tard pour faire marche arrière. « Ce qu’il faut que tu te poses comme question, c’est de savoir si tu es à ce point-là épuisée par tous ces articles sur vous. » Et tu l’es, épuisée. Ça te fait chier de voir cette photo de vous à la plage partout, de savoir qu’une fois de trop, votre vie privée a été violé et vendu aux plus offrants, volant ainsi un moment que tu ne peux t’empêcher de considérer privilégié entre Rory et toi. Moment qui te force jour après jour à remettre en question tes sentiments pour l’australien. Tu hoches doucement la tête, échappe un léger soupir alors que l’italien reprend de plus belle dans ses arguments pour te convaincre. « Penny, tu penses sincèrement que je suis quelqu’un qui est du genre à se caser et à vivre un magnifique petit amour en se tenant main dans la main sur la plage? » Tu ne peux t’empêcher de rire un peu parce que non, ça ne sonne pas comme le Giovanni que tu connais et t’as jamais eu l’impression que c’était quelque chose qu’il désirait, encore moins quelque chose qu’il cherchait activement. Il te tend la main et tu hésites quelques secondes avant de finalement venir la serrer, scellant ainsi l’entente farfelue entre vous, sur le pire des coups de tête possible. « Tu sais quoi, on a qu’à mettre en place des règles. Ça sera notre petite version du contrat de mariage, qu’en penses-tu? Comme ça personne ne pourra se plaindre pour x ou y raison si jamais c’était prévu par la règle et ça va permettre de fixer des limites de jusqu’à ou notre accord va. » « Première règle : plus de mention de mariage. » C’est qu’il te donnerait presque de l’urticaire à se mettre à genou et à mentionner le mariage. Tu sais que ce n’est que des références, mais tu ferais bien mieux sans. Tu approuves l’idée des règles toutefois et te met à taper quelques règles sur ton téléphone, des vrais règles cette fois, comme le fait que vous avez tous les deux le droit d’aller voir ailleurs (ce que tu ne comptais pas vraiment faire de toute façon, mais c’est toujours bon d’avoir l’option de) et le fait que cela devait rester complètement platonique entre vous deux. « J’espère que tu as une autre bouteille, je crois qu’on l’a un peu trop vite vidée. » Tu pouffes de rire, ressentant finalement les effets du vin alors que tu commences tranquillement à te calmer, te sentant (faussement) en confiance avec ce plan débile et cette idée qui allait automatiquement se revirer contre toi à un moment ou un autre. Mais ça, c’était le problème de la Penny de demain. La Penny d’aujourd’hui était concentrée sur la nouvelle bouteille de vin, sur les règles absurdes que proposaient Giovanni et sur le rire qui venait facilement pour une rare fois depuis trop longtemps déjà.