| forget the day & dream away (ginauden #97) |
| | (#)Mar 1 Déc - 18:50 | |
| Je déteste porter du noir. Ce qui est dommage, vraiment, parce que ce serait sûrement la teinte qui excuserait toutes les taches que j’ai éternellement sur mes vêtements. Celles de chocolat et celles de caramel ne se verraient plus, comme celles qui viennent après (et pendant) (et même avant, quelle est cette sorcellerie) avoir mangé mon poids en frites. C’est trop sévère, trop sérieux. C’est tout sauf ma couleur préférée, sans que personne ne s’en étonne.
Et je déteste encore plus m’en faire la réflexion alors que mes yeux attrapent leur reflet dans la glace de la salle de bain. Je n’ai pas le droit d’être aussi superficielle que ça, je n’ai pas non plus le droit d’être lâche au point où me raccrocher à la moindre distraction me semble être logique, être nécessaire aussi, un peu.
C’est arrivé il y a deux semaines. Depuis, les jours qui passent donnent l’impression d’être faits de coton, de ne laisser rien entrer ni rien sortir. Ce qui est ridicule, parce que je n’avais pas parlé à Suzie depuis des années. Évidemment qu’on s’était perdues de vue quand j’ai emménagé à Londres, évidemment qu’à mon retour en ville les quelques échanges avaient été brefs. Elle qui était là tous les jours de ma vie fût un temps, avait cédé sa place sans que ça ne soit inquiétant, sans que ça ne soit décevant. Jusqu’à l’accident, jusqu’à ce que la nouvelle nous vienne aux oreilles, jusqu’à aujourd’hui et jusqu’aux vêtements noirs, beaucoup trop de noir.
Auden passe me chercher à la maison de Logan city. L’entente, c’est qu’on se sert l’un de l’autre d’alibi dès qu’on veut partir. Au salon, Noah a décidé qu’il allait ranger en ordre de grandeur puis de forme ses Lego. Isy s’est investi de la mission de les classer par couleur ce qui a le mérite d’être attendrissant quand il ne fonctionne pas comme moi et qu’à ses yeux, rouge reste rouge. Ce n’est pas carmin et ce n’est pas grenat, ce n’est pas plus vermeille ni même bordeaux. Je me retiens d’ailleurs d’en faire le commentaire, quand mes pas s’égarent au salon le temps d’ébouriffer les mèches éternellement hirsutes de Noah, d’embrasser doucement la joue d’Isaac au passage.
Je ne lui laisse pas le temps de klaxonner quinze fois ni d’augmenter le volume de la marche impériale que les voisins entendraient jusqu’à l’autre bout du quartier. Lorsque je sors de la maison pour finir par venir me poster sur le siège passager de la voiture d’Auden, c’est bien avant qu’il ait pu tambouriner sa vie à ma porte et aux fenêtres, qu’il ait même eu le temps d’ouvrir la bouche pour quoi que ce soit.
Sa bouche d’ailleurs, ses lèvres, sur lesquelles je presse les miennes une seconde une seule, au premier feu rouge - là, c’est un véritable rouge - auquel on s’arrête. « Ça m’a fait penser au nôtre. » d’office ma silhouette est déjà retournée s’ancrer au dossier du banc avant. Mes doigts eux, s’occupent d’ouvrir la fenêtre pour laisser entrer un peu d’air. Un peu de réconfort, un peu d’ailleurs sûrement. L’accident de Suzie, son accident de voiture, qui a eu lieu à même pas cinq coins de rue du nôtre, y’a une vie de ça. Ça aurait pu être nous, ce soir-là. Et pour une multitude de raisons, je me déteste là aussi de m’en faire la réflexion. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Sam 5 Déc - 3:48 | |
| (toowong > toowong cemetary) J’y vais simplement parce que je n’avais rien prévu d’autre aujourd’hui. Je ne comprends pas le principe de faire une cérémonie pour la mort de quelqu’un ; ça n’a aucun intérêt. Morts, ils s’en moquent bien de savoir si on les enterre dans un cercueil en bois ou en chêne ou si on jette leur corps au fond de l’océan - ouais c’est illégal mais blah, blah, blah. Tout le monde sera triste et va pleurer, ça va être ennuyant à crever et le fait qu’ils s’apprêtent à reprendre des extraits de la Bible ou je ne sais quoi ne fait que prouver un peu plus encore que là bas n’est pas ma place. Mais ouais, je viens. Je viens et Ginny aussi, je ne sais même pas pourquoi et je sais encore moins pourquoi je viens la chercher devant chez elle, là où son petit ami a 105% de chances de sortir à tout moment. C’est pathétique.
Je ne sais même pas comment on a appris sa mort. Plus personne ne lui parle depuis des années et c’est presque comme si j’avais réussi à oublier son prénom, à elle qui est bien loin d’avoir signifié quoi que ce soit pour moi. Elle était utile à l’époque, aujourd’hui elle me fait perdre une journée à jouer au chauffeur et à la pleureuse à l'œil sec ensuite. Avant c’était Suzie que j’embrassais entre deux soirées, quand je n’avais personne d’autre sous la main, quand Ginny n’était pas là, quand je m’ennuyais et quand de toute façon, elle n’a jamais eu aucune importance à mes yeux. Aujourd’hui c’est Ginny que j’embrasse à la volée pour des raisons bien différentes, quand même un feu rouge devient synonyme de refuge. Ses lèvres ont à peine le temps de se poser contre les miennes une première fois alors je suis celui qui quémande plus d’attention dès la seconde qui suit, plaçant ma main à l’arrière de son crâne pour mieux y trouver des nœuds qui n’auraient pas lieu d’être. Sur ça, personne ne fera aucun commentaire. Aux conducteurs impatients du feu passé au vert et de ma voiture toujours à l’arrêt, je réponds d’un doigt d’honneur à travers la vitre.
Ce qu’il y a de bien avec Ginny, c’est que je peux toujours compter sur elle pour me rendre de mauvaise humeur. « Ça m’a fait penser au nôtre. » Je sais comment Suzie est morte ; elle sait comment elle est morte aussi. A ce propos non plus on ne dira rien. Surtout à ce propos là. “Je veux pas en parler.” Et je ne dis pas ça par simple esprit de contradiction. Je ne veux pas parler de son accident tout comme je ne veux pas parler du nôtre parce qu’il n’y a de toute façon rien à dire. C’est passé, c’est oublié, c’est anodin. “On doit rester combien de temps ?” J’embraye sur autre chose pour l’occuper parce que je sais qu’elle n’aurait pas laissé le silence perdurer, de toute façon. Je pose les véritables questions, celles qui sous-entendent “on fait quoi ensuite” autant que “à quelle heure il pense que tu dois rentrer”. Parce que même la mort d’une amie, ce n’est apparemment pas assez pour qu’on se persuade à rentrer dans le droit chemin et arrêter de se consumer à petit feu. “Tu veux que je te pince au moment de pleurer ou tu gères ça comme une grande ?” Je demande sans exprimer le moindre sentiment, de toute façon incapable d’en démontrer aucun. |
| | | | (#)Jeu 10 Déc - 0:12 | |
| À son majeur qui se dédie aux conducteurs klaxonnant derrière nous s’ancre ma paume, celle-là même qui encercle son doigt furieux pour ramener sa main à moi et y enlacer ce qui reste. Il va s’en dégager dès que le feu virera au vert et je ne lui en tiendrai pas rigueur, il ne calera plus sa chaleur derrière ma nuque et il ne m’embrassera plus à la volée une fois que la voiture sera relancée. Ce sont des miettes comme ça, qui nous entretuent. Oh l’ironie qu’on soit les vivants aujourd’hui.
“Je veux pas en parler.” alors on n’en parlera pas. Mes lèvres chassent les siennes une dernière fois quand bien même il s’en dérobe, et d’une inspiration je me cale un peu plus dans le siège de sa voiture. Mes doigts redevenus atrocement libres jouent avec les rebords de la ceinture de sécurité, à défaut de connaître par cœur les menaces qu’il peut bien m’asséner dès que j’ose toucher quoi que ce soit d’autre dans sa voiture. Dans son monde, aussi. “On doit rester combien de temps ?” il prend un tournant, ma tête se décale pour que mes iris puissent suivre le trajet qu’il choisit maintenant. Il est trois fois plus long que le traditionnel, ni lui ni moi n'en faisons mention. Il gagne du temps Auden. On est passés maître dans l’art de trouver des failles à l’horaire, d’inventer des heures de plus et des jours avec, pour tous les moins auxquels on dit adieu. Quand il passe me chercher, j’arrive toujours au moins une heure en retard. Les détours et les rues avoisinantes servent d’alibis parfaits, les discussions sur la prochaine toile à exposer à la galerie aussi. « On va arriver pour le service et il y a un apéro après, chez son frère. » il y avait la cérémonie à laquelle on devait assister aussi, mais j’anticipe, sachant très bien qu’il (qu’on) ne fera que le strict minimum. L’accident qui égoïstement me fait le regarder lorsqu’il tourne un coin de rue, similaire à celui que j’avais tourné ce soir-là. Si c’est maintenant que je meurs, au moins ce sera lui que j’aurai vu pour la dernière fois.
L’apéro sera la meilleure excuse pour dire qu’on ne boit pas, qu’on est attendus ailleurs, qu'à trop ressasser le passé on a besoin de temps pour encaisser la nouvelle. Les excuses sont toutes trouvées et je serai celles qui les alignera, quand Bob et Thomas et l’entièreté des anciens nous ayant côtoyés nous demanderont ce qu’on est devenus, pas le moindrement surpris qu’on soit à graviter l’un autour de l’autre encore aujourd’hui. Tout le monde l’avait vu à l’époque, tout le monde nous avait avertis aussi. Leurs signaux de fumée sont ceux qu’on s’envoient l’un l’autre, désormais. “Tu veux que je te pince au moment de pleurer ou tu gères ça comme une grande ?” « Elle avait mon âge, Auden. » mes prunelles ont de nouveau quitté son profil pour filer vers la côte. Quand bien même on sera atrocement en retard, qu’il ait choisi de prendre la nationale bordant la plage plutôt que l’autoroute bondée d’embouteillages me fait le plus grand bien. Jamais il ne faut que je le lui mentionne. « Tu penses qu’elle est mariée? Qu’elle a des enfants? » parler de Suzie et de sa fin aussi tragique qu’inattendue ne fait que me confronter à ma propre mortalité à moi. Les marques d’un avant que je n’aborde plus sont à l’intérieur et non tatouée sur ma peau, n’en reste que je ne peux pas penser à la vie qu’on lui a arrachée alors que j’ai frôlé le mauvais côté des décisions une fois de trop déjà. Deux, si on compte l’accident qui ne doit jamais être nommé. « Qu’est-ce que tu ferais, si on t’annonçait que t’allais mourir aujourd’hui? » la question flotte, un peu parce que j’ai peur qu’il me la renvoie, surtout parce que je me doute très bien qu’il risque de ne pas répondre et qu’il ne s’agira que d’un autre coup d’épée perdu dans l’eau. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
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cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 31 Déc - 12:43 | |
| J’ai toujours eu pour motto de faire ce dont j’avais envie dans la vie, mais force est de constater que ce n’est pas ce que je suis en train de faire en ce moment même. Je conduis une voiture que je n’aime pas vers une destination que je déteste plus encore. Qui plus est, je conduis avec elle à mes côtés alors que c’est chose que je tiens en grippe depuis notre accident. Elle se triture les mains, mes ongles en font de même avec le pommeau du levier de vitesses. Mon regard reste posé sur la route, comme si cela allait m’être suffisant pour faire comme si elle n’existait pas et qu’elle dégoulinait de mal être. Le Auden lâche dira que c’est à cause de l’enterrement. En réalité, je sais que ce n’est qu’une goutte dans l’océan. Ce n’est qu’une raison de plus pour la voir. C’est une raison lâche et malhonnête mais osez me demander si j’en ai quelque chose à foutre de la morale. « Elle avait mon âge, Auden. » C’est pas mon problème. C’est pas Suzie dont je m’inquiète, c’est pas Suzie dont j’ai quoi que ce soit à foutre. C’est Suzie, par contre, qui sera bientôt six pieds sous Terre. “Ça répond pas à la question.” Est ce qu’elle veut que je la pince, oui ou non ? Est ce qu’elle veut qu’on s’échappe avant même d’être arrivés, oui ou non ? Parce que moi, j’en crève d’envie. C’est tout ce que je désire. J’aime pas les formalités et si on devait honorer la vie de Suzie alors on l’aurait fait de son vivant et mise à part rappeler sa fâcheuse tendance à vouloir faire de moi son petit-ami, j’ai rien à dire sur elle. Je m’en moque, d’elle.
Moquais. « Tu penses qu’elle est mariée? Qu’elle a des enfants? » - “Était. Avait.” Elle est le passé, elle est une histoire dont on ne reparlera plus. La côte s’étend sous nos yeux, elle passe à la vitesse accordée par les limitations en ville. Je ne respecte les limitations que quand je suis avec elle ; depuis peu. Elle a été un dommage collatéral une fois, elle ne le sera plus jamais une seconde. Suzie est morte et rien de ce qu’on pourra faire ne saurait changer son état. Ginny, elle, est toujours là. Malgré le peu d’efforts que j’ai l’air de faire, tout ce que je fais, là, c’est lui dire qu’elle doit tourner la page et passer à autre chose. Elle a son âge et elle aura une année de plus et dix autres, parce que je ne la laisserai pas mourir. Elle a pas intérêt. Je ne le lui pardonnerais jamais. « Qu’est-ce que tu ferais, si on t’annonçait que t’allais mourir aujourd’hui? » On a passé la première intersection à laquelle j’aurais dû tourner. On va passer la seconde à laquelle j’aurais pu me rattraper, aussi. On va passer la troisième, celle qui nous aurait fait faire un immense détour mais qui nous aurait amené au bon endroit quand même. On ira pas, à ce foutu enterrement, et Suzie aurait été la première à le comprendre et à l’accepter. “C’est pas le cas. On est pas dans un film de science-fiction, Ginny.” Je suis trop occupé à penser à tout ce que j’ai envie d’accomplir pour pouvoir m’occuper du jour où je ne serai plus rien, où je ne ferai plus rien non plus. Je n’ai pas le temps de penser à ça et, surtout, je n’en ai pas envie non plus. On a encore bien trop de choses à vivre pour penser à tout ça. On, nous deux. Il y a un on à construire avant qu’il n’y ait plus rien. “Je resterais avec toi.” La réponse vient pourtant, parce qu’elle est importante et qu’à en juger par notre relation de ces derniers mois, je ne sais même plus si elle le sait toujours. Je resterais avec elle, qu’on soit sur le point de mourir ou non. J’observerais les autres s’effondrer et passer de vie à trépas sans ciller, mais avec elle c’est hors de question. “Et je te ramènerais pas là-bas.” Même bien vivante et loin d’être condamnée, je n’ai aucune envie de la ramener chez eux. Elle dit qu’il n’y habite pas vraiment mais il passe trop de temps pour que je puisse réellement m’en tenir à ces paroles. Trop de temps, c’est bien le terme adapté.
Le frein à main se serre ; on n’ira vraiment pas à l’enterrement. On le savait tous les deux par avance, on est bien trop prévisibles. “Et je ferais ça.” Cette fois-ci mon baiser n’a rien de volé et rien de mauvais. Il n’est pas violent, il est encore moins menaçant. Une main se loge contre sa nuque avec douceur et c’est dans le même élan que je rencontre ses lèvres. Si je devais mourir je m’en voudrais pour mes derniers instants ; je m’en voudrais terriblement de ne pas avoir réussi à la rendre heureuse près de moi. |
| | | | (#)Jeu 31 Déc - 23:22 | |
| La route s’étale et s’étire encore, je ne lui porte pas la moindre attention même si mes yeux y sont rivés. C’est à Suzie que je pense - et égoïstement, à ma vie à moi aussi. Je pense aux années qui s’étalent et s’étirent, celles qu’on a dessinées pour moi, celles qu’on m’a imposées. Celles que j’ai vécues en parallèle avec Noah sous respirateur artificiel, celles que j’ai tenté de caler selon la vie qu’on avait toujours voulue pour moi, avec le parfait petit ami, la parfaite maison bien rénovée, le parfait boulot, le parfait sourire. “Était. Avait.” oui, oui bien sûr. Elle n’est plus, elle est passée et tout est passé et rien ne se raccroche à rien et demain ça pourrait être moi, nous, lui. “C’est pas le cas. On est pas dans un film de science-fiction, Ginny.” c’est probablement ce qui fait le plus mal, dans la réalisation d’aujourd’hui. Que tout ça, on - je - le fait pour rien. Que tous les secrets et tous les mensonges, que toutes les tentatives et toutes les reprises en soi, que toutes les crises de larmes et que tous les faux-sourires ne servent à rien.
C’est avec lui que je voudrais rester, s’il me posait la question à l’inverse. C’est avec lui que je voudrais passer mes dernières heures comme les prochaines, comme celles qui viendront ensuite et les dizaines d’autres qui suivront. C’est Auden et ça a toujours été Auden, et je lui pardonnerai toute ma vie qu’il ne pense pas la même chose, lui aussi. “Je resterais avec toi.” oh. Je souffle, à peine. Mes doigts se resserrent sur les siens, j’ignorais qu’il était si proche quand depuis des semaines je le sens si loin. Dans quel bordel j’ai encore pu notre mettre reste une question que je ne poserai pas ; alors qu’encore une fois j’en ai trop posé, de questions. J’ai trop parlé et j’ai trop ressassé, je nous ai forcé un aller simple vers un monde qui ne sert à rien hors de l’habitacle tant on a essayé, tant on n’a jamais réussi. J’ai juste toujours été bien trop aveugle pour comprendre qu’on avait pas véritablement essayé. “Et je te ramènerais pas là-bas.” alors ne me ramène pas, qu’ils disent, mes doigts enlacés aux siens. Alors file vers le premier aéroport et achète les premiers billets sans connaître la destination. Alors ne stationne pas la voiture sur le bord de la route et ne mets pas le frein à main et ne te tourne pas vers moi et, et, et, et- “Et je ferais ça.”
Ses lèvres sont bouillantes, les miennes ne goûtent plus le caramel depuis des heures déjà. Quand je relance son baiser, il est bien plus doux, bien moins empressé que le premier que celui qu’on s’est volé il y a une poignée de miettes d’instants oubliés. Ma ceinture qui se détache grince sous mon pouce, ma silhouette se dégage une fraction de seconde rien que pour retrouver la sienne. C'est sans le moindre coup de coude dans ses côtes et sans un seul coup de genou dans son ventre que je viens me poser sur ses cuisses après un autre soupir. « Je voudrais voir le coucher du soleil sur la côte, avec toi. » il sait où, il sait de quel endroit sur la côte je parle tant on les a sillonnés, tant on a cherché le meilleur pour la photo, pour l’argentique, pour tout le reste. « Si c’était ma dernière journée. » tout à l’intérieur crie que c’est injuste qu’on en soit là alors qu’on pourrait tout avoir si on arrêtait de se voiler la face. Même pas une seule fois je l’extériorise, pourtant chacun de mes baisers sur sa nuque, sa mâchoire, son front et ses lèvres ne forment que des pourquoi de plus. Pourquoi est-ce qu’on continue encore, comme ça? Pourquoi est-ce qu’on ne tente pas une dernière fois? Pourquoi est-ce que peu importe le mal qu’on peut se faire, il n’y a qu’entre ses bras où je me sens véritablement bien. « Est-ce qu’on peut faire comme si demain tout était fini? » alors que si je ne rêve que d’une seule chose, ce serait de commencer quelque chose avec lui. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
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RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
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cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 7 Jan - 16:23 | |
| J’étais simplement supposé l’embrasser pour continuer à souffler le chaud et le froid. Je me dois de lui prouver qu’elle compte toujours à mes yeux, malgré tout le mal que je continue de lui faire et tout ce que je peux lui dire. Elle est celle qui importe le plus à mes yeux, encore et toujours, et c’est bien pour cette raison que je la laisse être proche d’autres qui savent bien mieux que moi comment réussir leur vie, socialement au moins. Je grogne de l’entendre défaire sa ceinture et je voudrais lui dire qu’elle connaît déjà les conséquences que peuvent avoir un accident et qu’elle devrait donc la remettre en place. Tout n’existe que dans mon imagination, pourtant, alors qu’au lieu de la repousser je ne sais que m’assurer qu’elle ne se fasse pas mal alors qu’elle joue aux apprentis acrobates.
Mes mains sur ses hanches s’assurent qu’elle ne tombe pas, quand bien même elle n’a aucun endroit où le faire. Mes pouces, eux, caressent ses cuisses par habitude que je n’ai jamais perdue. Il n’est déjà plus question de se raisonner, tout n’aura été que de courte durée alors que d’un baiser nous sommes déjà passés à mille de plus. « Je voudrais voir le coucher du soleil sur la côte, avec toi. » Je me moque du coucher de soleil, je me moque de ses couleurs, je me moque des vagues et de la plage et de la faune et quoi que ce soit d’autre. Je me moque de tout, absolument tout, et surtout l'enterrement d’une Suzie dont je n’ai jamais été proche de son vivant. Je me moque de ce qu’elle pense et ce qu’elle veut, aussi. « Si c’était ma dernière journée. » L’inspiration est longue, douloureuse. Mes lèvres cessent immédiatement de fonctionner et mes yeux ne savent plus que surveiller les siens, froncés, durs. Je vois où elle veut en venir, je vois ce qu’elle tente subtilement de me laisser comprendre. Ce n’est pas sa dernière journée, ce n’est pas la mienne non plus. On a pas à agir comme si demain n’allait pas exister parce que si, justement, ça sera bien le cas et nous, on en subira toutes les conséquences. Je veux simplement l’embrasser et l’aimer maintenant. Je ne veux pas parler de demain ou même de l’avenir. C’est inutile (effrayant).
« Est-ce qu’on peut faire comme si demain tout était fini? » Non, on ne peut pas. On ne doit pas. Il ne faut pas. Ce n’est pas une bonne idée, au même titre que tous ses désirs se rapportant à un quelconque “nous”. Mes mains glissent sous son vêtement et trouvent refuge sur ses côtes. “On ment déjà trop.” Et on a surtout pas besoin de croire une telle chose pour continuer à vivre notre vie et ce genre de moments avec. Ce n’est pas la bonne chose à faire mais j’ai déjà bien compris qu’aucune place ne m’attend au Paradis. Ginny, elle, n’aura qu’à expier ses fautes et elle en aura une belle puisque tout le monde ne voit en elle qu’une blanche colombe - chose qu’elle est pourtant loin d’être. “Arrête d’en demander toujours plus.” Elle ne souffrira que plus encore de perdre ce qu’elle aura à peine pu toucher du bout des doigts. Qu’elle se contente de ces instants et cela devrait être largement suffisant, tel est l’argument que je relance en même temps qu’un nouveau baiser, l’éloignement doucement de ma peau pour plutôt être celui qui gère la situation. “Je ne te laisserai pas mourir. T’as pas intérêt de le faire. Je te l’interdis.” Ce ne sont pas des paroles rassurantes ni même amoureuses, c’est un ordre autant qu’une menace contre la jeune femme qui n’a pas intérêt de quitter cette Terre avant moi. |
| | | | (#)Sam 9 Jan - 23:06 | |
| “On ment déjà trop.” je suis fatiguée, tellement fatiguée de jouer une autre que je ne serai jamais. “Arrête d’en demander toujours plus.” arrête de toujours finir par tout me donner. “Je ne te laisserai pas mourir. T’as pas intérêt de le faire. Je te l’interdis.” Londres fait mal, Londres pique ma gorge, mes lèvres.
Alors on ne ment plus, pas aujourd’hui en tout cas. Alors j’arrête de demander, j’arrête de prévoir, j’arrête de vouloir. Alors il part avant moi, même si je suis stupidement égoïste au point de vouloir partir en même temps que lui.
Il ne m’embrasse plus Auden, il a arrêté entre un froncement de sourcil, une parole dure, un regard qui l’est tout autant. Mes doigts composent avec toute la lenteur du monde des mélodies inventées sur son torse, remontent sur ses bras, le long de sa nuque, sa mâchoire. Ils mémorisent et apprennent, fond des nœuds pour mieux les défaire. À côté, les voitures continuent de passer à vive allure, leurs destinations ne me dérangent pas le moins du monde tant j'ai oublié momentanément celle où on devait se rendre à la base.
Suzie nous pardonnera. Suzie savait ce qui pouvait bien se tramer entre Auden et moi du temps de l'Académie. Elle savait tout, doit bien rire tout en haut à nous voir ainsi alors qu’on a toujours été particulièrement doués pour faire comme si non, absolument rien de tout ça n’était possible, n’était viable. Ça ne l’est toujours pas aujourd’hui, mais mes lèvres ont depuis longtemps capitulé lorsqu’elles finissent inévitablement par se déposer sur celles d’un Auden immobile, silencieux, pensif - trop pour que ce soit une bonne chose.
Ce sera fini, nous deux, peu importe ce que ça veut dire. Un jour. Quand il sera lassé, quand j’aurai eu trop mal. Quand Isaac l’apprendra, quand je tenterai de faire au moins avec les miettes de brisures d’éclats qu’il me restera entre les doigts. C’est maudit d’avance et c’est probablement pour cela qu’on s’accroche autant l’un à l’autre, qu’on parle ainsi ou alors, qu’on ne parle plus du tout. Mon front s’est ancré au sien, je n’ai pas prévu bouger du moindre millimètre pour aussi longtemps qu’il m’en laissera le droit avant de me le retirer sans avoir besoin d’en justifier la moindre nuance. Chaque baiser qui se termine est une rupture de plus, chaque soupir qui se casse sur sa peau est un adieu camouflé.
« Amène-moi dans un endroit où on sera juste tous les deux. » pas parce qu'on s'imagine que demain tout sera fini. Juste parce qu'inévitablement, c'est tout ce dont on a envie. |
| | | | | | | | forget the day & dream away (ginauden #97) |
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