Kaya va mieux, c’est ce qu’elle se dit et pour que ça continue, elle a besoin de rire. Alors c’est ce qu’elle fait lorsqu’elle imagine Jaylen tout vieux. Cela lui met vraiment du baume au cœur, il faut bien l’avouer. Et puis elle peut se le permettre alors le jeune homme car il sait que ce n’est pas méchant. Elle le taquine et l’apprécie vraiment.

Ils discutent alors feux. Pour Kaya, c’était un peu qu’elle entendait chaque jour avant. Maintenant, ce n’est plus le cas. Elle ne sait pas trop si elle doit être contente ou pas mais en tout cas, cela lui manque vraiment. Cela lui rappelle d’ailleurs son mari qui lui manque tout autant. Elle ne sait pas quoi penser ou vraiment quoi dire. Elle chasse l’image de Ian de sa tête et se reconcentre sur Jaylen qui lui dit que son idée est bonne. Il est vrai qu’elle a souvent pensé à ça. Petits on ne nous apprends pas ce qu’il faut faire et peut être qu’il y aurait bien moins de morts si on savait déjà ce qu’il fallait faire. « Je suis contente d’avoir eu une bonne idée alors. Je me suis que ça peut vraiment aider tout le monde. Ca peut être sympa. ET puis il n’y a pas d’âge pour apprendre les bons geste. » Même si on ne comprend pas tout lorsque l’on est enfant, on comprends souvent le mot danger. Ils dérivèrent sur les pyromanes. Eux, ils étaient tout de suite moins haut placés dans son cœur. C’était à cause de gens comme eux que des pompiers et de nombreuses personnes mouraient parce qu’ils aiment voir les flammes et que cela les amusent. Elle, ça l’amuse moins tout de suite et elle acquiesce avec la réplique de son ami. C’est certain qu’ils seraient bien mieux en prison.

Elle lui avoue alors être devenue bénévole à l’association Keynes. C’est pour elle un moyen comme un autre de se changer les idées même si ce n’est pas toujours évident. Comme il le dit, Kaya a toujours eu le cœur sur la main et il n’est pas évident de changer cette habitude. Pas qu’elle soit mauvaise mais plus parce qu’il faut bien dire qu’elle ne soit pas sûre à 100% que ça l’aide. Enfin ce n’est que le début alors elle ne peut pas non plus trop dire si c’est une bonne chose ou pas qu’elle fasse ça. Ils parlèrent donc nourriture qui était un des thèmes sur lequel elle voulait aider les jeunes. Peut être que ça l’aiderait aussi elle parce que ce n’était pas évident. « Oui c’est sûre. Après, une fois de temps en temps, ça ne fait jamais de mal. » c’est ce qu’elle dit mais ce n’est pas pour autant qu’elle en mangera. Elle fait encore bien trop attention à sa ligne pour ça. « Oui, il y a souvent moins d’additifs mais sont ils toujours moins gras, c’est pas dit. » Enfin c’était comme tout, ça dépendait de ce que l’on mangeait et si effectivement on faisait du sport ou pas. Elle, elle faisait du sport mais ne s’autorisait pas pour autant des écarts.

Le serveur arriva alors et elle sourit. Cela sentait bon effectivement. Elle tenta d’éviter de trop penser au fait que c’était un extra justement et que demain, il faudrait qu’elle aille courir. « Bon appétit à toi aussi. » Elle mange alors lentement quelques bouchées. C’est vraiment bon. Elle se sent fondre et se dire que franchement, c’était bien dommage qu’elle n’en profite pas plus souvent. Mais elle n’avait pas le métabolisme pour se permettre trop d’excès malgré la dose de sport qu’elle faisait. « Alors, c’est aussi bon que ça en a l’air ? » Parce qu’il ne parlait pas et du coup, elle ne savait pas si c’était une bonne chose ou pas. Elle leur sert de l’eau avant d’en prendre quelques gorgées

Kaya doit éviter de trop penser à Ian car lorsqu’elle le fait trop alors elle ne se sent pas bien. C’était comme si on lui arrachait une partie d’elle une énème fois et ça lui fait mal, trop mal. Elle a parfois toujours l’impression qu’elle ne peut plus respirer et s’attend même encore à le voir franchir le pas de la porte. Non, il ne sera pas là, il ne reviendra pas, jamais. Elle a l’impression d’être punie à cause de ça parce qu’il lui manque terriblement chaque jour. Elle tente alors d’aller mieux, de faire différence chose, oui, des choses bien différentes et qui ne lui feront pas penser au passé. Parce qu’il faut qu’elle avance, on ne lui tient plus la main, ce temps là est révolu. Cela fait trop longtemps pour eux que Ian est mort, ils n’y pensent plus vraiment ou alors de temps en temps alors que pour elle, c’est une partie d’elle qui s’est arrachée. Alors elle fait bonne figure devant son ami. Ca va mieux mais ce n’est pas encore ça et elle ne lui ment pas à ce sujet, il le voit bien d’ailleurs.

Ils discutent alors des nouveautés dans la vie de la jeune femme. Il n’y a pas grand-chose. Elle tente de garder la tête de l’eau du mieux qu’elle peu. Elle est même devenue bénévole dans l’association Keynes afin de pouvoir voir d’autres personnes, s’occuper de problèmes qui ne sont pas les siens ou tout du moins pas directement. Cela lui change les idées et ça lui va comme ça. Elle en a besoin et peut-être qu’elle ira vraiment mieux plus tard. « Oui c’est bien vrai. Ils savent en général ce qu’ils font. » Et pour les rendre plus dépendant aussi d’ailleurs. Kaya avait été obligé de suivre des séances sur la nutrition lorsqu’elle avait été quelques mois à l’hôpital à cause de son anorexie. Anorexie qui se sent encore aujourd’hui et avec laquelle elle vivra toute sa vie. Là encore Ian l’aidait beaucoup et maintenant qu’il n’était plus là, elle devait tenter de ne pas trop oublier ses promesses.

Le serveur les sert alors et Kaya aime sentir l’odeur qui sort de son assiette. Ca a l’air bien bon tout ça. Il faut en profiter et ne pas culpabiliser. Elle fini alors par demander à son ami comment était son plat. Elle ne l’entendait plus parler alors elle supposait que c’était bon, très bon même. Elle connaissait assez Jaylen et ses habitudes alimentaires pour avoir fait de nombreux restaurants avec lui et Lisbeth lorsque son mari était encore en vie. " Et bah dis donc, tu me donnerai presque envie de goûter. » Oui parce qu’elle n’était pas prête à remanger de la viande. Non, la végétarienne en elle se l’interdisait et d’ailleurs, cela ne lui faisait pas envie non plus. Ils se basèrent donc sur son plat à elle. « Oui, c’est vraiment très bon. Je ne regrette pas mon choix. » Elle qui était assez régulièrement déçue devait avouer que ce coup-ci, ce n’était pas le cas. Comme quoi, tout était possible.