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 i will shield you from the waves (lilymatt #24)

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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyMer 2 Déc 2020 - 16:54

Elle l’aime de tout son cœur, Matt, bien sûr, mais elle doute désormais que ce soit le cas de n’importe quel autre infirmier de l’équipe. Il a fait lever les yeux au ciel de tout le monde avant de se rattraper avec son sourire en coin ou des cadeaux trouvés de ci de là. Chacun sait qu’il ne veut que bien faire et c’est sûrement ce qui lui a permis de ne pas se faire expulser de l’hôpital manu militari - ou, si jamais on lui demande son avis tout sauf objectif, elle pense que c’est sa gueule d’ange qui y est pour beaucoup.

La plage horaire des visites a été dépassée depuis longtemps mais le brun est toujours là, à observer les bambins de la nurserie et surtout un en particulier. Elle n’a pas besoin de lui poser la question pour savoir qu’il est là depuis que sa soeur est arrivée à l’hôpital et qu’il refusera de partir jusqu’à ce qu’il en soit de même pour elle. On a menacé d’appeler la sécurité, elle a promis de s’occuper de lui sans que personne n’ait à élever la voix ou menacer quiconque. Ce n’est pas son service et pourtant, elle n’a pas pu s’empêcher de faire des milliers de détours dans cette aile de l’hôpital aujourd’hui. “Hey.” Il est le seul dans le couloir et elle n’a donc aucun mal à le rejoindre doucement, murmurant ce simple mot avec tout aussi peu de force pour ne pas le surprendre. Une main se pose dans son dos et ses lèvres, elles, viennent trouver leur chemin jusqu’à sa tempe où elles restent quelques secondes. “Tu as mangé aujourd’hui ?” Si Lily a bien sûr profondément envie d’apprendre à connaître le neveu de Matt - elle sait que c’est un garçon, c’est déjà ça -, elle a pourtant bien plus envie de d’abord s’assurer que son mari se porte bien. D’habitude elle ne se fait pas trop de soucis à propos de ses trois repas quotidiens mais cette journée est unique à bien des niveaux, à tel point qu’elle en vienne à douter qu’il ait avalé quoi que ce soit. Et elle le voit venir : l’immonde café des machines de l’hôpital ne compte pas comme de la nourriture. “Ils vont finir par accrocher ta tête à l’entrée de l’hôpital pour que la sécurité ne te laisse plus rentrer, tu sais.” Ce n’est pas un reproche et encore moins une menace, elle le lui annonce sur le même ton toujours aussi doux alors qu’elle vient déposer sa tête contre sa nuque et fait passer son bras autour d’elle pour qu’il vienne finalement poser sa main sur sa hanche, ses doigts entrelacés aux siens. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle autorise le bleu de ses yeux à dériver vers la nurserie et les enfants endormis qui s’y trouvent. “Lequel est le meilleur neveu et filleul de l’univers ?” Elle sait que Ginny a accouché, elle sait qu’elle et le bébé vont bien mais elle n’a pas eu la moindre seconde de répit pour venir s’en assurer de ses propres yeux ou même simplement savoir à quoi ressemble le petit garçon. Bien qu’elle ne sache pas encore lequel désigner comme le plus beau, elle a déjà un immense sourire au coin des yeux, la présence de nourrissons suffisant à la rendre plus qu’heureuse - et ne parlons même pas du fait que ce soit couplé à la présence de Matt.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyVen 4 Déc 2020 - 18:14

Je jure qu’il m’a regardé. Je jure qu’il a levé les yeux et que ses petites prunelles bleu océan qui sont fourbes parce qu’elles finiront noisettes d’ici quelques jours – je l’ai lu sur Doctissimo – se sont ancrées aux miennes. Il est beau, c’est un chef-d’œuvre. Il pleure presque pas, et quand il le fait, je lui invente toutes les excuses du monde à commencer par le fait que le personnel ici est foutument incompétent et que ça se fait pas de laisser un bébé naissant être presque sur le bord de verser genre une demie-larme même si c’est que sa lèvre inférieure qui tremble ça compte okay.

Hey.” bon le personnel est pas si pire quand il est composé de Lily, elle-même arrivant sur la pointe des pieds parce qu’elle a compris que même face à la vitre et de l’autre côté Sloan avait toutes les chances d’être réveillé par quelque bruit que ce soit. “Tu as mangé aujourd’hui ?” ses doigts retrouvent les miens, c’est presque comme s’ils ne les avaient jamais quittés. Y’a encore des moments où son portable qui vibre ou ses rendez-vous qui s’alignent à la dernière minute me serre le cœur au point où je rage le plus intérieurement du monde. Mais on est bien, là. On est vraiment mieux qu’il y a des semaines en tout cas, et rien que pour ça dire que la vie est sympa maintenant serait un euphémisme. “La machine a café est vraiment l’enfer ici.” que j’annonce, comme simple réponse, quand elle est belle mais qu’elle l’est encore plus avec les sourcils froncés de celle prête à me disputer parce que justement non, j’ai rien mangé.

Ça n’étonne personne vu le planning du jour et tout ce qui en découle, ça étonnera qui que ce soit connaissant les McGrath de proche. “Ils vont finir par accrocher ta tête à l’entrée de l’hôpital pour que la sécurité ne te laisse plus rentrer, tu sais.” “Ils ont déjà commencé à me bloquer l’accès dans certains couloirs en vrai tes collègues abusent.” pas du tout, c’est ça le truc. Je suis même pas le père et j’agis comme tel, Auden tellement dans sa bulle avec Gin qu’il m’a délégué sans même le savoir tout le pouvoir d’être le parrain le plus lourd de l’histoire de l’humanité. Charles avait bien raison quand elle disait que je serais un père atroce. Serai? Lequel est le meilleur neveu et filleul de l’univers ?” elle parle tout bas, et ça a certainement rien à voir avec ma théorie de laisser Sloan dormir. Ça a tout à voir par contre avec l'hypothèse de ne pas nous faire repérer quand bien même les infirmiers et infirmières ont décidé de déserter cette aile maintenant qu’ils ont compris que j'allais pas en bouger. De ma main enlaçant la sienne je redresse sa paume, pointant de son index et du mien la petite tête endormie, tout au centre. On dirait qu’ils ont compris que c’était une vedette le bambin, qu’il méritait d’être exactement là où les yeux de tout le monde passant à la pouponnière s’arrêteraient – les miens de yeux d’ailleurs, ils ne l’ont pas lâché une seule fois. “Il a encore aucun trait d’Auden et plein de mimiques de Ginny, prie avec moi que ça reste le cas.” le rire qui sort est presque soulagé, presque détendu vu la journée que je viens de passer. C’est l’effet qu’elle fait, Lily. Qu’elle me fait tout du moins. “Gin va bien, d’ailleurs. Tout le monde va bien.” on dirait que de me l’entendre dire calme les traumatismes d’avant, une fraction de seconde au moins.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyLun 7 Déc 2020 - 7:58

La réponse “La machine a café est vraiment l’enfer ici.” à la question de savoir si oui ou non il a déjà mangé n’était sûrement pas la meilleure à donner mais elle apprécie au moins son honnêteté - parce qu’il est évident qu’il n’a rien mangé et que cela ne lui a même pas traversé l’esprit, à aucun moment. Les reproches ne viendront pas, elle préfère détendre ses muscles encore inquiets en venant l’embrasser sur la tempe pour mieux venir nicher son visage contre son cou ensuite. “Un café près de l’hôpital ferait fureur.” Il a des idées plein la tête pour le DBD alors elle veut participer à sa manière aussi, elle qui a toujours les pieds bien trop ancrés sur la Terre ferme. Pour le moment ce n’est pas le sujet et entre la présence délicate de Matt ou celle plus encore des bambins face à eux, elle même ne sait plus pourquoi elle sourit exactement.

Doucement, elle commence à lui faire comprendre qu’il ne va pas éternellement pouvoir rester dans le couloir de l’hôpital et qu’il devra rentrer chez lui. La dénomination fait mal puisqu’il n’a même plus de chez lui et qu’elle ne sait pas où il dort, encore moins s’il pense à changer sa taie d’oreiller tous les cinq jours et ses draps tous les dix. Sûrement pas, bien sûr. “Ils ont déjà commencé à me bloquer l’accès dans certains couloirs en vrai tes collègues abusent.” Elle rigole doucement, la voix faible et usée de sa longue journée. S’il savait que tous ses collègues ont fait des tours de ronde pour le surveiller et qu’ils n’ont jamais été aussi organisés que ce jour-là.

Quand il lève leurs deux mains pour désigner l’enfant du bout du doigt, elle aurait été prête à mettre sa main à couper qu’il s’agissait du même auquel elle pensait déjà. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas eu autant le temps de s’en occuper qu’elle l’aurait aimé qu’elle n’a pas joué au jeu des sept différences avec les parents. “Il a encore aucun trait d’Auden et plein de mimiques de Ginny, prie avec moi que ça reste le cas.” Il l’a observé toute la journée, Matt. Il connaît déjà son neveu comme personne et il est déjà parfait avec lui. Cette fois-ci, il est la seule raison pour laquelle son sourire s’agrandit, elle le sait. “Compte sur moi.” Pour ça comme pour tout le reste, elle voudrait qu’il n’arrête plus jamais de croire en elle parce que de son côté, l’inverse restera toujours véritable. Quand bien même là n’est pas le sujet, cette idée peine à sortir de son esprit. “Gin va bien, d’ailleurs. Tout le monde va bien.” Ca, elle le sait. Bien sûr qu’elle a pris des nouvelles de la mère et s’est assurée que le père n’avait frappé personne. L’entendre dire de la bouche de Matt laisse le tout prendre une saveur bien différente, pourtant, parce que cela signifie que lui aussi se porte bien. C’est une bonne raison pour elle d’entourer son corps de ses bras et de laisser se poser un baiser de plus contre sa mâchoire. Tout le monde va bien, donc, et c’est le plus important. “Et maintenant ça va continuer comme ça.” Pour Sloan et ses parents, pour eux deux, pour tout le monde. L’enfant est né et il se porte bien, sa mère aussi. Le plus difficile est passé aujourd’hui, maintenant ils n’ont plus qu’une vie toute entière à vivre et à profiter du sang de leur sang tout en étant heureux. “Il ira tout aussi bien demain après une bonne nuit de sommeil, tu sais.” La transition est entamée doucement, ses doigts caressent les bouts de peau qu’elle a su trouver sous son tee-shirt. “T’es déjà un super tonton et tu seras un super parrain aussi.” Ce ne sont pas simplement des mots pour le rassurer, c’en sont de ceux qu’elle pense réellement, du plus profond de son cœur. Elle connaît de bons parents et de mauvais, elle a appris à les différencier et les reconnaître et pour le McGrath, son appartenance à la première catégorie ne fait aucun doute.
Il serait un super papa, aussi, et à cette idée le coeur de Lily se sert tant de douleur que de joie.

On va aller manger ensemble, ok ?” C’est une question qui n’attend aucune réponse négative, cela va de soi, mais elle ne le pousse pas déjà vers la sortie. Si elle avait un neveu elle voudrait elle aussi en profiter le plus possible alors elle ne peut que comprendre qu’il soit dans ce cas là. “T’as déjà bien veillé sur lui aujourd’hui, Matt.” Demain il sera toujours aussi beau et parfait et demain il ira toujours aussi bien, si le McGrath le plus âgé montre l’exemple en premier lieu.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyJeu 10 Déc 2020 - 19:29

C’est moins facile d’être le pire chieur de l’histoire de l’humanité si Lily est à mes côtés.  “Un café près de l’hôpital ferait fureur.” « Je peux pas concevoir que personne encore en a eu l’idée. Dans quel monde d’idiots est-ce qu’on vit. » et là c’est moi, l’idiot. C’est moi l’idiot qui ne voit pas l’opportunité d’affaires, mais c’est surtout moi l’idiot qui encourage quiconque sur l'aile sauf peut-être bien elle à taper du pied tant les dernières heures à m'avoir dans les parages n’ont pas été de tout repos. Qu’ils le voient positivement, les infirmiers et les infirmières : après m'avoir survécu, le reste du monde va leur sembler hyper simple à surmonter.

Et maintenant ça va continuer comme ça. de bien aller. Il le faut, il le faut vraiment. Sloan bave et je rigole, Sloan fronce des sourcils et c’est la panique, c’est l’horreur, c’est l’Apocalypse. Ce sont les doigts de Lily dans les miens aussi, qui agissent à titre de baume, un temps. “Il ira tout aussi bien demain après une bonne nuit de sommeil, tu sais.” ah voilà, on y est. Ce serait mentir de dire que je ne m’attendais pas à ce qu’elle tente, ce serait effronté d’annoncer aussi qu’elle le fait juste pour soulager les tensions dans le service et pas aussi parce qu’elle s’inquiète un tout petit peu de me voir jouer les piquets incapables de cligner des yeux sans me sentir coupable. “T’es déjà un super tonton et tu seras un super parrain aussi.” j’inspire. Elle fait des efforts Lily, elle a baissé le ton, elle embrasse exactement là où ça ne chatouille pas. Même, elle tente d’expirer de la plus douce des façons en espérant probablement que mon souffle saccadé finisse un jour ou l’autre par s’accorder au sien à elle. “On va aller manger ensemble, ok ?” et j’imagine que de se faire livrer de la pizza dans les couloirs de l’hôpital et de manger postés devant la pouponnière n’est pas une option viable? “T’as déjà bien veillé sur lui aujourd’hui, Matt.

Je tente la blague d’abord, l’humour ou ce qui s’en rapproche le plus. « Ils t’ont payée combien pour me sortir d’ici? » c’est un rire même que j’y ajoute, essayant de dédramatiser la scène mais surtout de me dédramatiser moi-même. « Je veux savoir ce que l’enfer que j’ai bien pu leur faire vivre vaut au final. Si c’est trop bas, demain je ferai pire pour tes économies. » que je pouffe, que je renchéris, dans un sourire qui finit par perdre de son lustre la seconde d’après. Elle mérite de savoir au moins, Lily. Même si ça change rien, même si c’est qu’une raison bidon et stupide et tellement calquée sur le passé qu’aucun gardien de sécurité ne me laissera rester. « J’ai pas été autant là, pour Noah. » et par autant, je veux dire pas du tout. J’ai pas été là du tout pour Noah, entre la grossesse de Ginny à Londres où je faisais que m’échapper dès que je le pouvais, incapable de la voir évoluer avec le cadeau empoisonné que le bébé représentait à mes yeux à l’époque. J’ai pas été là quand elle a accouché parce que j'étais saoul mort dans un café-bar en diagonale de l’hôpital (oh l'ironie), j'ai pas été là au baptême ni à des dizaines d'autres moments marquants et que désormais je regrette avec force à chaque jour qui peut bien passer.

« J’ai peur de manquer les premières. » les premiers pas, les premiers sourires. Les premiers mots, les premiers pleurs. Les premiers tout. « Encore. »
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyMer 16 Déc 2020 - 17:39

« Ils t’ont payée combien pour me sortir d’ici? »
Ils m’ont promis qu’on se ferait une soirée fondue au service.
« Je veux savoir ce que l’enfer que j’ai bien pu leur faire vivre vaut au final. Si c’est trop bas, demain je ferai pire pour tes économies. »
On fera deux soirées raclette alors ?

Lily prend toutes les onces de joie et de stupide blagues qu’elle peut trouver et elle les utilise autant qu’elle le peut, jouant de ses battements de cils devant lui comme si cela allait pouvoir changer moindrement son point de vue. Tout ce qu’elle le fait, elle le fait bien plus pour son propre bien que pour contenter n’importe lequel de ses collègues qu’elle pourrait pousser sur un bûcher sans sourciller si jamais on le lui demandait. Ils ne sont pas importants, seul Matt l’est et s’il ne se résout pas à se reposer en ce premier jour alors il ne s’y résoudra jamais. « J’ai pas été autant là, pour Noah. » Le problème est bien plus profond qu’il n’y paraît et ce serait mentir que de dire que la McGrath ne s’en était pas doutée. Elle n’aurait pas abordé le sujet d'elle-même puisqu’elle n’en a pas le droit mais maintenant qu’il s’y tâte doucement, elle s’engouffre à son tour dans la brèche. “C’était différent.” Sans avoir été là à ce moment de sa vie, elle a reçu le point de vue de ce moment critique de la part de bien des personnes et de ce fait, elle peut en avoir une idée, ne serait-ce vague. Ses doigts s’occupent à caresser les parcelles de peau qu’il a osé laisser à l’air libre et elle tente de se faire aussi douce et rassurante que possible, ses yeux éternellement en quête des siens pour qu’elle puisse appuyer ses propos et qu’il voit à quel point elle pense et pèse chacun de ses mots. “C’était difficile pour tout le monde.” Pour eux, pour eux tous. Elle ne citera pas de nom, elle n’en a pas besoin. Il était au cœur des tourments, après tout, il connaît tout ça bien mieux qu’elle. Il était l’un des premiers à trouver ce moment de sa vie difficile, elle peut le lire au fond de ses yeux qu’elle tente d’apaiser en laissant ses empreintes glisser près de ses tempes. Personne ne peut nier le fait qu’il a fait des erreurs mais presque une décennie plus tard, tout a changé. Absolument tout.

« J’ai peur de manquer les premières. »

Et ça, elle ne peut que le comprendre. La culpabilité le ronge et ce n’est pas un sentiment qu’elle arrivera à drainer, peu importe à quel point elle le désire. Il a les yeux brillants parce qu’il observe Sloan derrière la vitre mais il a les aussi voilés parce qu’il ne peut pas faire autrement que ressasser des souvenirs d’un passé largement révolu. « Encore. » Elle souffle à peine, elle l’embrasse et le serre un peu plus près encore. Elle ne connaît pas le Matt de cette époque et elle ne l’a jamais connu ; elle ne veut pas non plus. Tout ce qu’elle voit est la personne dont elle est si rapidement tombée amoureuse, à laquelle jamais il ne lui viendrait à l’esprit de lui reprocher son comportement auprès de son neveu ou même de n’importe quel enfant. Ses lèvres perdent en force et ne bougent même plus assez pour qualifier le tout de “baiser” qu’elle dépose contre sa peau. “Tu es là, Matt.” Depuis la première heure jusqu’à maintenant, il est resté là. Il a refusé de baisser la garde ou de s’en aller. Il a fait face à tous les regards noirs du personnel et il est même passé outre le café affreux. Il tient à sa sœur comme à la prunelle de ses yeux et à cet enfant qui ne sait encore rien du monde, plus encore. “Tu as grandi toi aussi depuis ce temps là.” Il n’est plus le même, tout le monde serait prêt à le lui dire en le regardant droit dans les yeux. “Et regarde, Noah t’adore.” Sans doute a-t-il raté bien des choses mais pas au point où même un enfant veuille lui en tenir rigueur. Il n’a pas tout raté et bien loin de là, il est simplement un frère qui voulait le meilleur pour sa famille - et ça, au fond, elle ne peut que le comprendre. “Ils ne sont pas les mêmes.” Il a fait des erreurs avec son premier neveu, il ne les réitérera pas avec le second. Brisbane n’est pas Londres, Sloan n’est pas Noah, Auden n’est pas Ezra. Tout le monde a changé, tout a changé. “Personne ne penserait à te reprocher quelque chose.” Plus maintenant, plus aujourd’hui. Surtout pas elle, et les autres non plus. “Tu n’aurais pas été son parrain s’ils avaient le moindre doute en toi.” Elle a tous les arguments du monde pour lui prouver qu’il n’a pas à avoir peur et qu’il n’a pas à s’en vouloir, à douter, à se remémorer un passé révolu. Elle aimerait qu’il se voit comme elle le voit, elle, parfois. “On sait tous que t’es né pour ça. Pour être avec les enfants.” Ses doigts remontent dans ses cheveux et les dégagent de son front, quand bien même ils sont bien trop courts pour obéir à un ordre de la sorte. Il est parfait avec Noah, avec les jumeaux de Jill, avec ceux de Charlie, avec la moindre tête blonde qui passe la porte du café et devient aussitôt son meilleur ami le temps de sa visite. Il est parfait et un jour il voudra bien le comprendre.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyVen 18 Déc 2020 - 18:09

« J’ai peur de manquer les premières. » c’est ça, le problème. Le problème c’est aussi que pour le premier enfant de la famille j’ai tout manqué. Et peu importe celui que mes sœurs ou mon frère ajouteront au tableau, restera toujours que Noah a écopé d’à quel point j’étais un oncle de merde avant. “Tu es là, Matt.” le personnel infirmier aurait pu le dire eux aussi, probablement bien moins doucement que le fait Lily. Ils savent que je suis , ils le savent très bien et ils le sauront fort probablement pour toutes les prochaines secondes qui viendront et celles d’après et l’infinité ensuite. Je serai là quand eux ne le seront pas aussi, parce qu’ils ont sûrement des pauses à prendre et des quarts de travail à échanger et genre y’en a sûrement là-dedans qui veulent dormir et voilà quoi, rien à battre qu’ils partent tous moi je suis ici et j’y reste.

Londres fait mal. Il fait mal même quand on l’insinue, même quand on ne le dit que par un soupir ou un regard perdu dans le vide. Londres nous a tous fucked up, et probablement que jamais on en ressortira indemnes chacun d’entre nous. Londres est synonyme de malédiction. “Tu as grandi toi aussi depuis ce temps là.” y’a un an encore, j’étais pas là où je suis aujourd’hui. Ouais, j’ai tenté de bosser très fort dans les coins avec ma famille, celle que j'ai choisie, pas celle composée de deux parents qui ont passé leur vie à me faire comprendre que je serais jamais à la hauteur, peu importe à quel point je me pliais au moindre de leurs caprices dans l’espoir que leur avis sur moi et sur le raté que je pouvais être à leurs yeux change. “Et regarde, Noah t’adore.” il a appris, lui. Il est plus mature que qui que ce soit, bien plus que moi. Il a pardonné des tas de trucs en un claquement de doigts, il a avancé dans la vie avec absolument aucun regret ni même de remords. Il va être un adolescent incroyable à voir et un adulte impeccable, et je le mérite pas dans ma vie. Je le mériterai jamais à voir tout ce que je lui ai fait subir même indirectement.

Ils ne sont pas les mêmes.
Personne ne penserait à te reprocher quelque chose.
Tu n’aurais pas été son parrain s’ils avaient le moindre doute en toi.
On sait tous que t’es né pour ça. Pour être avec les enfants.

Lily fait tout, mais alors tout ce qu’elle peut. Elle est parfaite, dans le fond comme dans la forme, aligne tous les arguments que j’ai besoin d’entendre, ceux qui font autant de bien qu’ils arrivent à panser des années à ouvrir les cicatrices et à multiplier les plaies rien que pour me rappeler à quel point j’avais merdé et surtout à quel point j’ai plus le droit de tout gâcher. Aujourd’hui fait partie des petites occasions qui ne reviennent jamais, des moments qui ne sont qu’éphémères et qui restent tellement décisifs que si on s’égare une seule fraction de seconde, tout le reste sera à foutre à la poubelle. Je peux pas me permettre d’échouer – encore. « C’est pas contre toi, et même s’ils pensent le contraire c’est pas contre eux non plus. » eux, les pauvres planqués au bout du couloir dans leurs blouses blanches à espérer que je capitule enfin et que je la suive hors d’ici. « Mais j’ai besoin de rester. » j’ai besoin de faire les choses bien, et ça commence par me rappeler à toutes les secondes où je serai planté ici que là, que lui, que tout ça, ce sera différent. Si je pars c’est abandonner, c’est lui tourner le dos, c’est retirer de nouvelles minutes au compteur à admirer son début de vie, quand j’en ai aucune en banque pour celui de Noah. « C’est pas seulement que je veux pas partir. Je peux juste pas. » et j’espère, j’espère tellement qu’elle comprendra.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptySam 26 Déc 2020 - 4:48

Rares sont les instants où il n’est pas le premier à lancer un concours stupide ou une blague qui l’est tout autant. Elle l’a connu ainsi avant toutes choses et c’est aussi l’aspect de sa personnalité qu’elle peut observer le plus souvent, sans jamais en être lassée. Au contraire, l’observer douter et se remettre en question n’est pas un aspect de lui qu’elle aime observer. Lily sait qu’il ne le fait que parce qu’il ne se sent pas bien et même si l’intention est louable, elle ne sait pas l’apprécier à sa juste valeur. En réalité, elle ne sait tout simplement pas l’apprécier puisqu’en retour, c’est pour son mari qu’elle s’inquiète. « C’est pas contre toi, et même s’ils pensent le contraire c’est pas contre eux non plus. » Qu’il le précise compte beaucoup pour elle puisque, même si elle avait beau se répéter ces mêmes mots dans son esprit, ils n’avaient pas la même valeur s’ils ne venaient pas de lui. Ce n’est pas le moment de renverser la situation et lui dire qu’elle doute d’elle, raison pour laquelle chacun de ses gestes et de ses mots est fait pour tenter de le rassurer lui. Bien qu’elle soit une mauvaise menteuse, elle pense tout ce qu’elle dit sans aucune exception. « Mais j’ai besoin de rester. » L’infirmière hoche de la tête en silence, compréhensive. Il avait commencé à paver le chemin pour en venir à cette conclusion, elle n’a pas le droit de dire qu’elle ne s’y attendait pas. Elle a essayé de le raisonner pour qu’il rentre dormir au moins quelques heures mais puisqu’il est un adulte, elle sait aussi qu’il est capable de prendre les bonnes décisions. “Alors je reste aussi.” Ils ont signé pour ça. Littéralement. Ils ont fait des vœux, ils se sont promis des mots qu’elle avait répété une vie durant. Et elle pensait chacun d’eux à l’époque déjà et aujourd’hui plus encore. Ses problèmes sont les siens aussi et puisqu’il n’est pas ouvert à la négociation, elle ne l’est pas non plus. Ses doigts jouant doucement des siens et ses lèvres posées sur son front adoucissent l’instant.

La dernière confession de Matt lui fend le cœur ; bien plus qu’elle ne voudra jamais le lui avouer. « C’est pas seulement que je veux pas partir. Je peux juste pas. » La jeune femme souffle à peine, désolée qu’il ne puisse pas toujours aller aussi bien qu’il le laisse penser au reste du monde. Ses doigts toujours entrelacés aux siens l’emmènent simplement contre le mur derrière eux pour qu’il puisse s’asseoir à défaut de vouloir partir. De là, il pourra toujours regarder son neveu et elle, elle aura au moins l’impression d’avoir pu l’aider un peu. Matt veut être là pour Sloan et sa femme souhaite simplemnt être là pour Matt. Il veille toujours sur tout le monde mais personne ne s’occupe de lui. Pas assez à ses yeux, en tout cas. “C’est pas un problème.” S’il ne peut pas faire quelque chose, pour une fois dans sa vie, cela n’est pas un mauvais point. Il est humain et elle continue de l’aimer, bien sûr.

Sa tête glisse doucement jusqu’à venir se poser contre son épaule dans un silence religieux. Ses doigts sont encore crispés mais elle fait au mieux pour calmer les muscles du brun, elle le jure. “Je te fais confiance sur ma vie, tu sais.” Ce n’est pas elle dont il s’agit aujourd’hui, bien sûr qu’elle le sait. Ce n’est qu’une approche comme une autre, la moins maladroite qu’elle ait pu trouver dans son esprit. Lily n’est pas en train d’engager une énième conversation pour lui faire comprendre qu’elle l’aime plus que quiconque sur cette Terre. Au contraire, elle essaye cette fois-ci d’aborder un nouveau sujet. “Et pas que sur la mienne.” Si elle pouvait encore avoir des doutes à ce sujet, il les a tous effacés sans même le savoir ni le vouloir. La seule raison pour laquelle elle ne voulait pas de nouveau aborder le sujet d’un possible enfant c’est parce qu’elle avait besoin de savoir qu’elle pourrait compter sur lui pour, justement, ne plus être un enfant. Il lui a ôté toutes les dernières onces de doute de l’esprit, aujourd’hui. Il va mal et il est brisé, mais cela ne change rien au fait qu’il serait parfait et qu’à ses yeux, il l’est déjà. Ses doigts guident les siens jusqu’à son ventre alors qu’elle prend une large inspiration avant de continuer ses propos. “C’est pas le bon moment pour en parler, mais je me dis au moins que le lieu n’est pas trop mal choisi.” Son rire est rapide, elle n’est pas fière de sa blague à son tour et redoute surtout qu’il esquive le sujet parce que, justement, le timing est horrible. Elle ne peut pas rattraper ses erreurs d’une décennie plus tôt en lui demandant s’il souhaite fonder à son tour sa propre famille. Ce n’est pas même ce qu’elle propose en réalité. “Malgré tout ce que tu peux penser, je sais que tu ferais un excellent père.” Il est parfait avec les enfants, elle l’a déjà vu des milliers de fois. Il est doux et attentionné, il est gaga avec la moindre tête blonde qui soit. Les arguments pourraient être listés pendant de longues minutes et s’il a envie (besoin) de les entendre, elle pourrait les lui conter pendant toute la nuit qu’il compte passer à l’hôpital. “Si c’est ce que tu veux toujours.” Ils en avaient parlé (malgré eux) cet hiver, déjà. Bien des choses se sont passées entre eux depuis et bien que son point de vue n’ait jamais changé depuis, elle pourrait comprendre que ce soit le cas du sien - non sans devoir avouer que cela lui briserait le cœur.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyMar 29 Déc 2020 - 22:29

« Mais j’ai besoin de rester. »
Alors je reste aussi.

C’est tout ce dont j’ai besoin et je le savais même pas. Du combo néons brûlant les couloirs empestant le désinfectant et de sa tête sur mon épaule. Lily le sait pas elle non plus à quel point même en silence elle me fait du bien. L’ironie est bizarre parce que c’est dans son silence des dernières semaines qu’elle m’a fait le plus de mal. Pourtant quand mon bras se love autour de ses hanches et la rapproche le plus doucement du monde de moi, tout est envolé. Pas oublié, mais pardonné. Et ça fait un bien fou mon nez qui se cache dans ses mèches, qui y respire son parfum à mi-chemin entre la barbe à papa et ma lotion pour la peau. “Je te fais confiance sur ma vie, tu sais.” mon regard était inévitablement vissé sur Sloan endormi devant nous à poings fermés. Il ne fait rien de différent de qui que ce soit, il n’est pas en train de sauver des vies ni de trouver un remède pour le cancer, pourtant à mes yeux il est une merveille de plus sur Terre que je me jure à chaque seconde de chérir un peu plus, mieux. “Et pas que sur la mienne.”  ses doigts, oh ses doigts. Ils donnent la réponse, quand bien même je ne lui ferai pas l’affront de la faire préciser la question. Y’a des relents des débuts d’année et de la frousse qui n’en avait que le nom. Lily qui n’avait pas été aussi enceinte qu’on le croyait finalement. Pourtant la discussion n’était pas devenue tabou, le plan n’était pas échu. On voulait essayer et on avait juste eu l’herbe coupée sous le pied - ouais, je fais dans la métaphore botanique, j’ai pas dormi depuis presque deux jours d'affilée sue me.

C’est pas le bon moment pour en parler, mais je me dis au moins que le lieu n’est pas trop mal choisi.” il n’y a pas de bon ou de mauvais moment pour en parler, il y a juste quelque chose de franchement rassurant, de doux d’entendre son rire emplir le couloir. Mes doigts enlacés aux siens se resserrent un peu plus par réflexe ou par habitude ou par amour ou pour toutes ces réponses, finalement. “Malgré tout ce que tu peux penser, je sais que tu ferais un excellent père.” et elle, une mère incroyable. Elle l’est déjà avec quiconque se met sur son chemin, elle a l’instinct si développé et prêt à faire du bien au monde entier qu’encore aujourd’hui, l’épisode de la tromperie me paraît tellement out of character que je n’en tiens pas mot. “Si c’est ce que tu veux toujours.” elle hésite mais elle fait la forte, la fière Lily. Elle veut me laisser la place de respirer, de penser, elle met du temps et mettrait sûrement de la distance entre nous si je la lui demandais elle qui avance encore à tâtons peu importe comment on (re)trouve un peu mieux notre rythme à deux. « On est passés de “tu dois manger Matt” à “on fait un bébé quand tu veux”, t’imagines la transition en vrai. » que je chuchote, tout sourire, contre sa tempe après l’avoir embrassé une fois, deux. Le troisième baiser dérive sur sa joue, le quatrième vient se nicher à la commissure de ses lèvres.

« Je veux. » on commence par rassurer les troupes, elle autant que moi. Bien sûr que le plan est de retour, qu’il se cale à ce qu’on veut tous les deux au final. « Je veux vraiment » et j'aurais jamais cru. De base, j’étais pas fait ni pour me marier ni pour avoir des gosses, ceux des autres me confirmant à quel point le boulot d’oncle célibataire aux blagues de merde m’allait comme un gant. Mais si j’ai à me marier, si j’ai à avoir des enfants, c’est avec elle et avec personne d’autre ; je l’ai appris à la dure et jamais j’en douterais. « Autant que je veux être là pour Sloan aussi. Et pour les jumeaux. Et pour Noah. Et pour Ginny et Swann et Jill. Et toi. » l’énumération est dite dans un rire, n’en reste qu’elle vient avec de l’hésitation dans la voix. Et pour cause : « Tu penses que je peux l’être pour tout le monde? » rien qu’aujourd’hui, j’ai l’impression que j’arrive pas à tout cocher, sur mon hypothétique liste d’infinis de qui m’occuper.
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Message(#)i will shield you from the waves (lilymatt #24) EmptyVen 1 Jan 2021 - 14:29

Le sol est froid et il est sûrement extrêmement sale aussi, tout comme le mur contre lequel ils se reposent et tout ce qu’ils ont pu toucher jusque là. Le couloir sent tout un tas de produits que Lily a oublié à force de tous les sentir. Peu importe l’environnement dans lequel ils sont, en réalité, elle ne se raccroche qu’à la main de son mari contre sa hanche et l’autre qui est enroulée autour de ses doigts alors que leurs deux paires d’yeux se concentrent sur le nouveau-né face à eux. L’infirmière hésite une dernière fois alors qu’elle lui fait part de son envie d’avoir des enfants, elle lui laisse le temps d’y réfléchir autant qu’il le souhaite, elle lui laisse le temps de changer d’avis et de dire qu’il ne veut pas, qu’il ne veut plus. Elle désire rester avec lui avant toutes choses et pour ça elle n’a pas besoin de réfléchir davantage tellement l’évidence crève les yeux. « On est passés de “tu dois manger Matt” à “on fait un bébé quand tu veux”, t’imagines la transition en vrai. » Elle rigole de sa remarque autant que de ses baisers dont elle ne se lassera jamais. Sa main libre remonte le long de son cou, éternellement amoureuse - quand bien même ils s’apprêtent à peine à fêter leur premier anniversaire ensemble, elle sait. “T’as pas l’air de t’en plaindre.” Ce qui n’est pas un reproche non plus, bien au contraire. Il n’a encore rien dit contre, ni même pour, mais à en juger par ses réactions, Lily est déjà certaine de ne pas avoir besoin de l’entendre répondre par des mots pour comprendre ce dont il en retourne.

« Je veux. » Mais ça serait mentir que de dire que là, juste là, elle ne respire pas un peu mieux, qu’elle ne se sent pas un peu mieux non plus. Leurs rêves n’ont pas changé et leur vision de l’avenir non plus, et ça a quelque chose d’infiniment rassurant. « Je veux vraiment. » Elle le veut vraiment aussi, au cas où cette réalité ne crevait pas déjà assez les yeux comme ça. Ses baisers rassurants remontent sous la mâchoire de son mari et on peut affirmer qu’elle a totalement oublié son objectif premier qui était de le faire rentrer chez lui. Il a toute une vie pour rentrer chez lui, ils ont toute une vie pour fonder leur famille aussi. « Autant que je veux être là pour Sloan aussi. Et pour les jumeaux. Et pour Noah. Et pour Ginny et Swann et Jill. Et toi. » Cette fois-ci, l’attention de Lily se déporte uniquement sur le brun et c’est à son tour de serrer un peu plus ses doigts autour des siens. Ce n’est que le début d’une phrase qui cache un océan de doutes, elle commence à bien assez le comprendre pour savoir où est ce qu’il va en venir. Pourtant, elle reste encore silencieuse, attendant que la douloureuse sentence ne tombe finalement. « Tu penses que je peux l’être pour tout le monde? » Si seulement elle pouvait lui montrer comment elle le voit, il ne douterait jamais de ce genre de choses. A défaut, elle tente de trouver les bons mots pour expliquer au mieux ce qu’elle ressent à son propos, certaine que le reste du monde le voit au moins en partie de la manière dont elle, elle le voit. “Tu peux. Tu l’es déjà.” Là n’est pas le problème, là n’est pas la question. Il est le meilleur frère qu’elle connaisse (bien qu’en la matière, Joseph ne soit pas réellement un exemple à suivre), il est le meilleur oncle, le meilleur parrain, le meilleur mari. Il est le meilleur appui sur lequel elle pourrait compter, aussi. Il est le meilleur, tout court, à tous les niveaux. “Laisse nous être là pour toi aussi, Matt.” Bien qu’elle n’aime pas quelques-unes de ses fréquentations, elle sait que chacun tente de faire de son mieux pour le brun et il mérite de les laisser le faire. Il ne peut pas veiller sur tout le monde et nier à son tour avoir besoin de repos de temps à autres, ou ne serait-ce s’occuper de lui. “On va avancer étape par étape.” Elle s’inclut dans son aventure et fait d’eux un duo, enfin, encore. lls y vont étape par étape pour eux déjà, ils iront étape par étape pour le reste du monde aussi. Il donnera du temps aux jumeaux, il donnera du temps à Sloan, il donnera du temps à sa fratrie. Et enfin il leur donnera du temps à eux, quand il jugera le moment venu, quand ses proches iront bien et qu’elle aura réussi à chasser ces ridules d’anxiété qui menacent son parfum minois qu’elle embrasse une fois de plus.
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