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crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Tout le monde a des clients réguliers, peu importe le métier. Et on pourrait penser qu’avec la profession que tu exerces à la tombée du jour, certains essayeraient de se faire discrets, et qu’ils voudraient qu’on ne les reconnaisse pas, mais certains de tes clients n’ont pas vraiment de gênes ou même de limites et quand ils décident de s’amuser et de faire la fête, c’est avec décadence, avec grandeur et on pense souvent à toi dans ce genre de moments. Alors oui, tu as quelques clients réguliers, quelques gros poissons qui ont envie de se lâcher dans le privé et si cela implique de voir une femme dans une tenue légère en dévoiler encore plus, tu n’es pas vraiment là pour les juger, non, ce n’est pas ton rôle du tout. Et si tu es encore en train de peaufiner les détails de ton semblant de partenariat avec Naomi, ce n’est pas elle que tu es allée trouver et pas à elle que tu es allée demander une faveur mais bien à une véritable amie.
S’il te plait, je ne connais pas d’autres serveuses et tu seras bien payée, c’est promis, ce sont les mots que tu as prononcé face à la blonde et la promesse qui a été faite à Itziar il y a quelques jours de cela quand le fameux client qui préfère se faire appeler John Smith dans le privé (un véritable cliché vraiment) t’a contactée sur ton autre numéro, exprimant le désir de fêter son prochain anniversaire en grande pompe. La villa au bord de la mer a été réservée, un certain nombre d’employés ont été informés, tout le monde payé en conséquence pour tout simplement tourner les yeux et ne pas vraiment condamner les vices et au contraire pour l’aider à passer une bonne soirée et à souffler ses bougies. Tu vas même sortir d’un gâteau ce soir, chose que tu n’as pas faite depuis longtemps maintenant que tu y songes, mais tu as passé la journée à t’étirer pour cette raison-là et tu attends l’arrivée d’Itziar devant la fameuse villa, jetant un regard plus que critique à la bâtisse.
Beaucoup plus grande que la propriété dans laquelle tu as grandi et il te faudrait probablement réaliser des milliers de lap dance pour pouvoir te payer une propriété du genre. Cela respire la classe et le privilège, mais tu es là, juchée sur tes talons, les mains dans les poches de ta veste en cuir (rose bien évidemment), ta queue de cheval bien droite et quelques boucles brunes te barrant le visage, regardant l’arrivée des taxis et même d’un DJ à la sono plus que conséquente. Une autre brune à l’air sévère supervise le tout et l’installation du matériel avant l’arrivée de l’invité d’honneur et pendant un instant tu te demandes si elle est mieux payée que toi, certainement mieux que toi. Tu n’as pas vraiment le temps de songer plus à cette question-là, un autre taxi vient de se garer devant toi et tu adresses un signe de la main à Itziar que tu aperçois en tant que passagère, avant de jeter un coup d’œil à ton téléphone portable. "Quinze minutes d’avance ? Je suis impressionnée, un peu plus et je vais commencer à me dire que tu n’es pas ma meilleure amie mais une actrice qu’elle a engagée." Ta façon de lui dire bonjour et tu constates que contrairement à toi, la blonde est déjà habillée en conséquence et prête pour la soirée, tu ne pouvais malheureusement pas arriver avec ta tenue de scène, non, tu l’enfileras dans quelques minutes, après avoir aperçu la fameuse pièce montée.
"J’adore ta tenue, c’est des pourboires garantis ce soir." Tu dis cela avant de replacer une des mèches de cheveux de la blonde à sa place, histoire de et tu lui fais un signe de la tête vers l’endroit où vous vous rendez et où la fête se prépare, l’organisatrice de la soirée vous lance déjà un regard moralisateur mais tu marques une pause à quelques mètres d’elle, te tournant vers Itziar. "Okay, on repasse en revues tout ce que je t’ai dit ?" Le timbre de ta voix est soudainement beaucoup plus sérieux et tu t’efforces de conserver ce sérieux, justement, la seconde suivante, parce que pour Izzie, c’est juste une soirée un peu hors norme, pas pour toi, c’est ton métier, ton quotidien et elle va avoir un aperçu de ton monde. Et sûrement réaliser à quel point tu n'exagères pas quand tu lui dis que les choses sont bien différentes dans un bar. "Pas de questions inutiles, pas de regards de jugement face ce que tu vois ou ce que tu entends ou les réflexions que tu te prends, c’est important." Tu hoches la tête et tu es sur le point de l’entrainer à l’intérieur, d’enfin passer les portes, quand tu t’arrêtes soudainement, réalisant que tu as oublié un autre point important. "Oh et au fait, comment tu veux que je t’appelle ? Hors de question qu’on utilise nos vrais prénoms ce soir."

Travailler pour gagner de l'argent. Un concept qui était bien étranger à Itziar il y avait encore quelques années de cela. Elle avait appris de manière plutôt brutale que l'argent ne tombait pas du ciel, que son compte en banque n'était pas illimité quand papa n'était pas là pour l'approvisionner gracieusement chaque semaine. Il avait fallu se salir les mains, au sens littéral du terme, retrousser ses manches et gagner chaque centime depuis. Ca avait plutôt ressemblé au calvaire au début, surtout quand elle avait débarqué, ne sachant absolument rien faire et se rapprochant plus du cliché de la blonde que d'un atout majeur pour son patron. Elle avait réalisé bien vite que si elle continuait à se comporter comme une princesse elle n'irait nulle part et n'avancerait pas. Elle avait donc fini par changer son attitude, laissant de côté ses vieilles habitudes pour se transformer en cette serveuse expérimentée, appréciée des clients. Elle ne se voyait quand même pas faire ça toute sa vie, même si elle s'était habituée à ce rythme et à ce travail, ça n'avait rien de la vie de rêve selon elle et elle n'avait pas de doute quant au fait que c'était quelque chose de temporaire. Une manière simple de gagner de l'argent tout en allant à l'université, ce qui lui permettait de payer les factures et vivre de manière générale. Cela faisait trois ans qu'elle faisait cela et il était bien loin le temps où elle peinait à servir plusieurs verres en même temps s'en renverser la moitié de leur contenu pourtant, elle avait été surprise quand Lara était venue la voir pour lui demander son aide à l'occasion d'une fête d'anniversaire chez un gros client. T'es sûre ? Lui avait d'abord répondu la blonde, le regard interrogateur. Le problème n'étant pas qu'elle ne voulait pas aider son amie, mais plutôt qu'elle n'était pas sûre d'être la personne adéquate pour le job. Le fait qu'elle soit la seule serveuse que son amie connaisse ne voulait pas dire qu'elle était pour autant taillée pour la mission qui l'attendait. Ce n'était pas le milieu qu'elle avait l'habitude de côtoyer, bien à l'abri dans son petit bar populaire qui ne connaissait de réelles agitations que lors des matchs de football australien opposant l'équipe de Brisbane à n'importe quelle autre. Elle n'était donc pas une référence en la matière et pourtant, elle avait accepté, parce que c'était pour Lara et qu'elle était donc prête à faire quasiment n'importe quoi si elle lui demandait. D'autant plus quand la contrepartie était intéressante.

Un taxi était venu la chercher chez elle, un moyen, semblait il, de s'assurer qu'elle arrive à l'heure sur les lieux de la fête. Elle s'était faite attendre, comme à son habitude et s'était attiré à la fois les foudres du chauffeur qui s'évertuaient à klaxonner en bas de l'immeuble, ainsi que celles de ses voisins, agacés par cette perturbation sonore qui ne semblait pas prendre fin. "C'est pour toi ce vacarme ? Qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ?" Lui avait lancé sa vieille voisine du dessous qui attendait sur le palier et n'approuvait visiblement pas sa tenue qui mettait en avant ses atouts et en cachait pourtant suffisamment pour attirer la curiosité. Itziar avait haussé les épaules, continuant à descendre les escaliers pour s'engouffrer dans le taxi garé dehors. Quand elle arrive sur les lieux, Lara est déjà à l'attendre. "Je te rassure, s'il y avait pas eu le taxi pour klaxonner comme un malade en bas de chez moi, je ne serais pas encore là." Parce que le doux chant du klaxon l'avait fait se dépêcher un peu plus que d'habitude, elle ne s'était pas arrêtée pour jeter un oeil à ses SMS ni même pour aller scroller Instagram l'espace de quelques secondes qui se seraient immanquablement transformées en longues minutes et rien qu'avec ça, elle n'était pas à l'heure, elle était en avance. Un exploit pour elle et une chose qu'il ne fallait vraiment pas prendre pour acquis. "Il m'a tellement pressée que j'ai même pas pris d'affaire de rechange pour après. Mais je suis contente que la tenue te plaise, je me suis inspirée de toi et de ce que t'aurais pu porter. J'ai fait au mieux." Répond-elle en haussant les épaules. Elle se posait bien moins de questions quand elle se préparait pour bosser au bar puisqu'il n'y avait pas vraiment comme objectif premier de satisfaire le regard de ces messieurs. Ici, c'était différent et les différences ne se limitaient pas à la tenue réglementaire. Ça allait bien plus loin que ça. Itziar hoche donc la tête quand Lara lui propose de repasser en revue tout ce qu'elle avait pu lui expliquer auparavant. La jeune espagnole avait été brieffée par son amie, mais ne disait pas non à une piqûre de rappel. "C'est quoi son problème ?" demande t-elle cependant à l'australienne, pointant du menton une femme qui leur jetait un regard plutôt austère. Elle ne se laisse pas intimider cela dit et reporte bien rapidement son attention sur Lara, à l'écoute de ses consignes qu'elle compte bien appliquer à la lettre, puisqu'il ne serait pas envisageable de lui attirer des ennuis. "Ok ! C'est noté. Même si je t'avoue que les réflexions c'est ce qui me fait le plus peur. Comment tu fais pour pas répondre, j'ai peur que ça sorte tout seul." Parce qu'elle n'avait pas vraiment de filtre, pas beaucoup de patience non plus et que dans son travail, elle avait parfaitement le droit de remettre à sa place les mecs qu'elle considérait un peu trop lourds. C'était son seul bémol. La seule chose sur laquelle elle n'était pas certaine à 100% de pouvoir se contrôler. Enfin, il y avait aussi une autre chose qui la mettait un peu mal à l'aise. "Ah et aussi, je fais quoi ou je répond quoi si on me fait une proposition déplacée ?" C'est une fois de plus à l'expérience de Lara qu'elle fait appel comme si c'était son gilet de sauvetage. "Ah ? J'avais pas pensé que c'était mieux d'utiliser un faux nom... On a qu'à dire Lola et le tien ?" Qu'elle répond simplement. C'était le premier prénom qui lui venait à l'esprit, ça ferait bien l'affaire pour la soirée. "Tu me fais faire le tour des lieux avant d'aller te changer ? Histoire que je m'y repère un peu une fois que tu m'auras lâchée dans l'arène ou est-ce qu'il y a encore quelque chose d'important que je dois savoir tout de suite ?" demande-t-elle. Soucieuse de bien faire.

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"Oh donc certaines choses ne changent pas ? C'est bon à savoir quand même." Que tu réponds avec un franc sourire sur le visage, en te disant intérieurement que tu as plus d'une tenue de secours et de rechange dans ton propre sac à dos et que tu pourras en prêter une à Izzie si elle en a besoin. Une partie de toi n'arrive toujours pas à croire que ta meilleure amie ait accepté de se prêter au jeu et de te suivre dans ta petite aventure nocturne, mais cela met tout de même un franc sourire sur ton visage. Car tu n'es pas seule ce soir, et c'est rarement le cas maintenant que tu y songes, il y a toujours une ou deux autres danseuses à ce genre de petits événements, mais ce n'est tout simplement pas pareil. Itziar n'est pas juste une autre danseuse particulièrement flexible avec qui tu vas échanger quelques phrases polies, accepter de partager tes pourboires avec et que tu ne reverras pas avant quelques semaines au moins. Non, il s'agit d'une amie, une personne de confiance et rien que de savoir cela, cela t'enlève une grosse épine du pied et une bonne partie de la pression que tu pouvais déjà sentir sur tes épaules, pas l'ombre d'un doute dessus. Et tu es certainement trop perdue à admirer Itziar et à lui donner des conseils, pour remarquer que son regard a dérivé un peu plus loin et tu te contentes de hausser les épaules quand elle fait référence à l'autre présence près de la villa où vous vous rendrez dans quelques minutes.
"Hmm ? Oh fais pas attention à elle, je suppose qu'elle est payée pour organiser tout ça avant que le fameux client arrive donc..." Donc toi aussi, tu serais sûrement excédée et prête à écraser n'importe quel prétentieux sous tes talons aiguilles et ce, dans tous les sens du terme, donc peu importe, cela ne vous concerne pas dans la présente. Non, tu veux surtout que Itziar passe une bonne soirée et qu'elle le fasse en toute sécurité, c'est bien pour cela que tu laisses échapper un léger rire quand elle te demande comment tu fais pour garder ton calme. "Franchement ? Tu te contentes de faire un immense sourire et même de rire et de servir un verre de plus, okay Lola ? Moi, ce sera Veronica ce soir." Tu accompagnes ta phrase par un clin d'œil, prenant note de son alias de la soirée. C'est surtout une question d'habitude pour toi et de perspective, avec Itziar, tu es Lara, celle qui s'exprime toujours à voix haute, qui n'hésite absolument pas à dire tout ce qu'elle veut et ce qu'elle pense. Dans ton métier ? Les choses sont différentes, tu es un fantasme, juste un rêve pour la plupart des hommes, quelque chose qu'ils ne peuvent pas atteindre, qu'ils ne pourront jamais atteindre et c'est bien ça le but au final, pas vrai ? Cela vient avec son lot de contraintes bien entendu. "Et moi je me contente juste de me dire que je suis là pour leur vider les poches. Ou alors je m'imagine en train de leur mettre un coup de poing bien placé, dans le nez ou beaucoup plus bas et ça va tout de suite mieux." Et puis ce n'est pas comme si Itziar n'avait jamais eu des clients particulièrement lourds ou insistants, non ? Certes, dans un bar, elle peut répliquer et les mettre à la porte, dans ce genre de contexte ? C'est différent, mais le conseil que tu viens de lui donner t'a déjà tiré de beaucoup de faux pas alors il marche, à 100%.  
"Je n'ai rien d'autre à ajouter... Oh si, garde ton téléphone portable sur toi, que je puisse te contacter si jamais je n’arrive pas à te repérer et c'est tout je suppose ?" Tu ne veux pas l'effrayer pour rien, elle va surtout voir des gens en train de faire la fête en se moquant des conséquences ce soir, ni plus ni moins. Aussi, tu passes un bras autour de l'épaule de la blonde, de Lola, vous guidant vers l'entrée. "Bien sûr que oui que je t'accompagne, faut que je fasse le tour de toute façon et que je passe par les cuisines pour savoir dans quel genre de gâteau je dois me cacher. Si c'est encore un truc avec un goût infect genre chocolat praliné, je vais devoir me laver les cheveux non-stop pendant une semaine." Tu tires la langue pour accompagner tes mots et pour provoquer un rire, ce n'est pas très professionnel mais tant pis, tu seras un peu plus sérieuse dans quelques minutes et pas avant. Face à l'autre employée, qui vous lance un regard plus que désapprobateur, tu vous présentes rapidement. "Je suis l'attraction principale, Veronica. Et mon amie Lola est là pour se joindre aux serveuses." Tu la laisses rapidement vérifier sa liste et après un soupir et un :  "Hmm ? Okay. Suivez-moi." vous êtes autorisés à rentrer à l'intérieur.
Et tu avais raison, l'intérieur de la villa respire autant l'argent et le privilège que l'extérieur et on vous guide vers des chambres qui sont uniquement réservés aux employés, ainsi que des toilettes et une salle de bain rien que pour vous. Il y a déjà d'autres danseuses qui se changent, c'était à prévoir, et tu en reconnais même certaine, prouvant que Brisbane est une toute petite ville. "On aura besoin des serveuses dans une vingtaine de minutes quand les premiers invités vont arriver, présentez-vous dans le salon. Quand à vous..." Elle te désigne personnellement et tu redresses légèrement. "Ce sera dans trente minutes dans les cuisines, ils ont bientôt fini la pièce montée." Et elle prend congé de vous sans plus de cérémonies, et tu attends qu'elle se soit complètement éloignée avant de lâcher le rire que tu retenais depuis quelques minutes déjà. "Tu crois qu'elle est de mauvaise humeur parce qu'on est mieux payée qu'elle ou... ?"

Elle laisse échapper un rire, hausse les épaules ensuite. Non, certaines choses ne changent pas. Surtout quand on parle d'elle et de ponctualité. Peut-être qu'en 2021 elle tâchera de faire un peu plus d'efforts à ce sujet. Ce n'est pas gagné, mais ce n'est pas impossible non plus. La preuve, quand on la secoue un peu, elle va à l'essentiel, elle est capable de se dépêcher un peu plus et de parvenir à finir dans les temps. Bien entendu, le but serait qu'elle parvienne à ce résultat d'elle-même, sans qu'un taxi ne soit en bas de chez elle en train de klaxonner à réveiller tout l'immeuble. En revanche, chaque chose en son temps. Pour l'heure, elle était fière d'être à l'heure, peu importe comment elle en était arrivée là. Elle ne voulait pas décevoir Lara, ni même lui causer des problèmes. Quand elle avait accepté de l'accompagner, elle l'avait fait en connaissance de cause. C'était le job de sa meilleure amie, ce n'était pas une occasion de s'amuser et faire n'importe quoi. Elle comptait bien faire honneur à cela. Lara était importante pour elle, alors, cette soirée, elle l'était tout autant. Elle n'avait ni le professionnalisme, ni l'expérience de l'australienne, mais elle allait faire de son mieux. Ca commençait peut-être par ne pas se mettre l'organisatrice de la soirée à dos et étrangement, elle avait la sensation que ce ne serait pas forcément gagné. "D'accord." Déclare-t-elle tout de même parce que pour elle, ce soir, c'était Lara qui tenait les reines, ou plutôt Veronica. Nom de scène, choisi pour la soirée par son amie. Elle aussi avait choisi le sien. Lola. Complètement au hasard. Le premier qui lui était venu à l'esprit. Ça n'avait pas grande importance, elle aurait peut-être même donné son vrai prénom si la Pearson ne lui avait pas rappelé ce détail. Elle ne pouvait pas non plus promettre ne pas faire d'écart à ce sujet et se tromper une fois ou deux. Elle n'avait pas l'habitude de dissimuler son identité. Ce n'était pas un réflexe pour elle et dans le bar où elle travaillait, elle était simplement Itziar, pour tout le monde. Elle n'est pas non plus habituée à courber l'échine quand certains osent prendre leurs aises ou se montrer un peu trop avenants envers sa personne. Elle n'a que très peu de patience dans des cas comme celui-ci et ne pas réagir ce soir allait sûrement être un défi. Heureusement, elle avait Lara, qui, contrairement à elle, avait l'habitude. "Ca à l'air si facile quand tu le dis, pourquoi j'ai l'impression qu'il faut aussi serrer les dents bien fort en même temps ?" demande-t-elle en souriant. Elle pouvait le faire. Ce n'était qu'une soirée et en plus de cela, il y avait la perspective de rentrer chez elle tout à l'heure avec un énorme pourboire dans la poche et ça, c'était clairement la motivation nécessaire pour lui faire garder son sang froid. "Ok, là, tu me donnes de bien meilleures idées. L'important c'est donc de dire et faire tout le contraire de ce que je voudrai faire. Pour le reste, rien que de m'imaginer porter un coup bien placé dans les parties suffira à me faire sourire pour de vrai." Déclare-t-elle. Elle apprenait vite. Du moins, c'était ce qu'elle se disait. Elle avait de toute façon l'impression d'avoir la meilleure des professeures et ne s'inquiétait pas outre mesure. Les soirées mondaines, elle connaissait. Le job de serveuse, aussi. Ce soir était finalement l'occasion de combiner les deux et de boucler la boucle, d'une certaine manière. Elle sort son téléphone de sa poche, pour le montrer à Lara, signe qu'elle l'a bien sûr et ne compte pas s'en séparer. "C'est une extension de mon bras, à moins qu'on me le vole, je ne m'en séparerai pas." Précise-t-elle en plaisantant. Elle le coincera sûrement dans son soutien gorge tout à l'heure, pour être sûre de ne pas le perdre et ne pas avoir à s'en soucier. Réflexe qu'elle avait à l'époque où elle avait commencé à sortir en boite de nuit et qui ne l'avait plus quitté.

Il n'y avait visiblement rien de plus que la jeune espagnole avait besoin de savoir pour le bon déroulement de la soirée. Elle avait été brieffée, à plusieurs reprises et même si elle ne savait pas réellement à quoi elle devait s'attendre, elle se sentait d'attaque, prête à découvrir d'un peu plus près le monde dans lequel évoluait son amie. C'est un bras que Lara passe autour de ses épaules, l'entrainant avec elle vers l'entrée du lieu de réception. Itziar, elle, passe son bras dans le dos de l'australienne, sa main venant trouver sa hanche, rassurée que son amie ne l'abandonne pas tout de suite dans la fosse aux lions. "Honnêtement, j'espère que tu seras dans ma ligne de vue en sortant de ton gâteau, parce que c'est un spectacle auquel je veux assister." lance-t-elle avant d'ajouter. "Après, je serai toi, je ne me plaindrai pas trop du parfum chocolat praliné, imagine s'ils te mettent dans un énorme baba au rhum !" L'odeur serait sans doute pire et encore plus entêtante. Le chocolat ne vaudrait bien sûr pas l'odeur plutôt neutre d'un banal gâteau au yaourt, mais il fallait voir la vérité en face, cette soirée n'avait rien de banal et le gâteau avait autant de chances d'être dans la même lignée. Si ce n'était pas le cas, il n'y aurait pas besoin d'une nana à l'entrée, pour gérer les plannings, aussi aimable qu'une porte de prison. "Pas de problème." Se contente tout de même de répondre la jeune espagnole, sourire jovial dessiné sur les lèvres quand la femme en question lui indique qu'elle sera attendue dans une vingtaine de minutes pour commencer son service. Ça lui laissait donc un peu de temps pour se familiariser avec les lieux et la façon dont ils comptaient tenir le bar ce soir. Ce n'était pas bien long non plus, mais c'était suffisant et ça lui permettait aussi de ne pas se retrouver toute seule sans rien faire une fois que Lara serait en chemin pour la cuisine. "Mieux payées, mieux baisées, bien plus belles aussi. Dans ces conditions, est-ce qu'on peut vraiment lui en vouloir ?" lance-t-elle en riant à Lara, pas trop fort cela dit, ne voulant pas que ses paroles remontent aux oreilles de l'organisatrice. "Du coup, j'ai vingt minutes devant moi, toi trente. Tu veux qu'on aille voir vite fait en cuisine et après on va vers le bar, avant que tu me laisses toute seule, en roue libre pour mettre en application tous tes conseils ?" demande-t-elle.

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crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Tu fais de ton mieux pour ne pas éclater de rire au nez de l’organisatrice en entendant la remarque d’Itziar et parce que tu es persuadée que cette dernière pourrait vous entendre. Et vous congédier d’un simple regard et ce n’est pas vraiment ce que tu souhaites. Pas du tout, tu es toujours très professionnelle, mais chose que tu constates tandis que tu te mords la lèvre inférieure, véritablement, pour ne pas laisser un seul éclat de rire t’échapper, cela risque d’être un brin compliqué avec ta meilleure amie dans les parages. Non pas que tu sois du genre à remettre en question son sérieux et son professionnalisme, pas du tout, c’est juste que les choses sont tout de suite plus légères quand c’est l’autre jeune femme qui est dans les parages et parce que c’est la première fois que vous bossez ensemble, voilà tout. Vous avez plus l’habitude d’envahir les fast-food pour vous empiffrer, faire une virée shopping ou n’importe quelle activité qui peut vous distraire et où vous pouvez être bruyantes à souhait, et critiquer tout le monde tout haut et à tout va. Vous êtes Lara et Itziar, vous formez un duo chaotique depuis votre première rencontre et même maintenant, même ce soir, cela ne risque pas de changer, pas parce que vous êtes Lola et Veronica, tu le sais parfaitement.
Tu te défais enfin de ta veste en jean, la rangeant dans ton sac en écoutant Itziar et tu jettes un regard sur les autres employés et danseuses, avant de nouveau te concentrer sur la brune. "Oh, quelque chose me dit que tu ne vas pas me louper, tu pourras même prendre une vidéo pour immortaliser tout ça, histoire de me torturer un peu plus." Que tu lances, facilement, toujours le sourire sur le visage, cela ne te dérangerait vraiment pas d’être filmée par Itziar et d’avoir quelqu’un qui immortalise le moment où tu sors d’un gâteau pour... la centième fois? Oui, quelque chose comme ça, tu as arrêté de compter, histoire de ne pas juger tous ceux qui te le demande et parce que, il faut bien l’avouer, tu as beaucoup mieux à faire. "Quoi que vu la tenue que j’ai prévu... ce sera plus que flatteur. Et non, pour une fois, ce n’est pas moi qui ai insisté pour le rose, mais le client." Tu dis cela en ouvrant ton sac à dos une nouvelle fois, cette fois-ci pour lui montrer l’ensemble rose, fait de strass et de paillettes que tu vas porter ce soir, pas beaucoup de tissus certes, mais vu le prix que tu es payée ce soir, tu n’as pas pu refuser cette petite requête. Oh et le fait que porter des tenues légères ne te dérange vraiment pas et que quitte à choisir, tu seras toujours plus à l’aise sur scène, en sous-vêtement, avec 14 cm de talons aux pieds, et une perruque sur la tête (ce soir elle est blonde platine, encore une fois, pas ton choix), toujours. Tu ne l’expliques pas vraiment à part que tu es faite pour ce métier, il n’y a pas l’ombre d’un doute là-dessus et quand Izzie te suggère de faire le tour de la propriété, vu que vous avez quelques minutes devant vous, tu hoches la tête, déjà prête à la suivre.
"Ça me va, allons dans les cuisines d’abord, histoire que je pique quelque chose à manger ou que je vois le gâteau en question." Tu lui lances un clin d'œil avant de sortir de la chambre, suivie de près par la blonde. "Je crois que c’était par là." Que tu marmonnes, essayant de te souvenir du chemin en sens inverse, tu n’as pas de mal à trouver la cuisine, elle est juste à l’opposé d’un immense salon où le bar a déjà été installé et le DJ est déjà en train d’effectuer ses réglages. La cuisine est tout aussi grande que le salon, plus encore, et cela ressemble plus à une cuisine qu’on peut voir dans des émissions de télé-réalité qu’autre chose. "Wow... j’ai grandi avec des parents qui aiment afficher leur argent mais même nous on avait pas une cuisine comme ça, c’est un peu ridicule, non?" Tu poses la question à voix haute, avant que ton regard ne se pose sur le staff qui s’y trouvent, déjà en train de s’affairer, il y a des plateaux remplis de petits fours et d’autres mets qui ont déjà été dressés et qui vont être avalés en quelques secondes. De ton expérience, les gens bourrés ne font pas vraiment attention à ce qu’ils mangent et ils sont capables d’avaler n’importe quoi.  
"Mais je ne peux pas juger, je suppose que si j’étais un homme, hétéro à souhait et avec beaucoup d’argent et du temps libre, je fêterai mon anniversaire comme ça... oh des marshmallow." Tu es facilement distraite, tellement distraite que la vue du sucre est assez pour toi et tu t’empares du bol de marshmallow, comme si tu étais chez toi, littéralement, en enfournant deux dans ton gosier, comme si de rien était. Avant que tu ne repères la fameuse pièce montée du regard et tu fais un signe de tête à Itziar, tu n’es déjà pas bien grande, vraiment pas, mais le gâteau fait une taille colossale, et c’est à se demander si quelqu’un cherche à compenser quelque chose ou pas. "... Le gâteau est à la vanille, je suis sauvée." Que tu lances en direction d’Itziar, avant de lui tendre le bol de bonbons. "Ugh, heureusement que tu es là, pour une fois, c’est comme si j’avais mon propre garde du corps personnel. Ce qui veut dire que je suis Whitney Houston et que tu es Kevin Costner." Et oui, tu as vraiment un sourire aux lèvres en disant cela.

Elle plaisante, Itziar, mais elle est un peu stressée quand même. Ce n'est pas son style. Elle est plutôt du genre à prendre les choses à la légère, à ne pas trop à se soucier de ce qui pourrait se passer. Ce soir, c'est un peu différent. Elle sort totalement de sa zone de confort et de ce qu'elle connaît. Travailler, mis à part au bar, c'est un concept qui lui est étranger. Elle est à l'aise dans son bar à Fortitude Valley, parce qu'elle a eu le temps de s'adapter, de faire ses marques, on n'a pas forcément tenu rigueur de ses erreurs au départ. Ici, ce n'était pas pareil. Il n'y avait pas de coup d'essai. C'était ce soir ou jamais. Soit elle se débrouillait bien, soit elle n'était pas à la hauteur et pour elle, c'était un problème. Surtout ce soir. Ce soir, c'était important. Plus important que n'importe quel autre jour de travail. Elle ne pouvait s'enlever ça de la tête et clairement, elle avait peur que Lara l'ait surestimée. Cela dit, c'était trop tard maintenant. Elle s'était engagée. Elle était là et elle n'était pas du genre à reculer. Alors, elle voit tous les points positifs. A commencer par avoir l'honneur de voir Lara sortir d'un gâteau géant. Quelque chose qu'elle n'aura probablement pas l'occasion de revoir de si tôt, mais qui pourtant doit valoir le détour pour qu'un riche australien le réclame pour son anniversaire. Alors, bien sûr qu'elle va immortaliser le moment si elle en a l'occasion. "Te torturer ? Tu me connais si mal que ça, Veronica ?" Qu'elle lance, insistant bien sûr le prénom qui est celui de Lara pour la soirée. "J'suis sûre que ça sera grandiose et plus sexy que drôle. J'vais pas me moquer de toi, je serai dans mon coin en mode 'that's my girl!'" Ajoute-t-elle en souriant. Elle était du genre à soutenir ses amis dans toutes les situations. Même les plus improbables comme sortir d'un gâteau géant. "J'ai rien dit sur le rose, loin de moi cette idée, tu vois bien que j'en porte." Lance-t-elle ensuite en plaisantant. Oui, elle était quand même un peu surprise que le rose de la tenue que Lara vient de sortir de son sac n'est pas son idée à elle, mais plutôt celle du type fêtant son anniversaire ce soir. Comme quoi, Lara était toujours lié au rose d'une façon ou d'une autre. Comme si elle ne pouvait pas y échapper. "Par contre, ta tenue a l'air splendide, j'ai presque l'impression de pas être assez habillée, mais après tout, c'est toi l'attraction principale ce soir je voudrai pas te voler la vedette." Il n'y avait pas de risque, Lara excellait dans ce qu'elle faisait et elle attirerait les regards ce soir avec une facilité sans pareil. Parce qu'elle était passionnée et qu'elle se donnait à fond, il était difficile de la louper. C'était même impossible, à moins peut-être d'être aveugle.

Itziar propose ensuite à Lara de faire le tour du propriétaire. Un moyen pour elle de se familiariser un peu avec son environnement avant le coup de sifflet qui sonnerait le début de la soirée et où elle devrait se jeter à l'eau, seule, sans Lara comme bouée de secours. Elle avait grandi dans le même monde que ce type qui fêtait son anniversaire ce soir, pourtant, l'opulence des pièces devant lesquelles elles passaient les unes après les autres en chemin lui paraissait à des lieux de ce qu'elle avait connu. Comme si ici, il n'y avait aucune limite. La cuisine était elle aussi dans la même lignée, ressemblant plus à une cuisine de grand restaurant qu'à une cuisine familiale ou la ménagère de base passerait ses dimanches matins à préparer le déjeuner pour sa petite famille. "Je peux faire que le même constat que toi. Sans dec' à côté de ça, la cuisine de mes parents à Madrid fait pâle figure. Pourtant, ça me paraissait immense quand j'étais gamine." Ca lui paraissait encore immense presque quatre ans plus tôt quand elle avait quitté sa ville natale. Cependant, sa cuisine à elle devait faire la moitié de celle dans laquelle elle se trouvait actuellement. "Ca sert à quoi honnêtement d'avoir trois plaques de cuisson pour une maison ?" C'était ridicule. Lara avait le mot juste. Plus le temps passait, plus Itziar se faisait à la vie de monsieur tout le monde et plus elle se rendait compte de la folie des grandeurs dans laquelle elle avait vécu, pensant, bêtement que c'était la norme et que ceux qui ne pouvaient pas prétendre à tout ce luxe étaient sans aucun doute pauvres et malheureux. Elle avait tort et la réalisation lui était venue bien rapidement. Maintenant, elle n'avait plus l'impression de faire partie de ce monde-là. C'était presque un lointain souvenir qui lui paraissait si étranger. Cela dit, elle mentirait probablement en disant que si un jour elle en avait de nouveau les moyens, elle n'en profiterait pas. En revanche, elle ferait peut-être plus attention, maintenant qu'elle avait appris que l'argent avait une valeur. "Tu me diras, si tu peux te le payer, pourquoi t'en priver. En plus, ça nous fait de l'argent et donc ça rend tout de suite la soirée un peu moins extravagante." Parce que sans ce type plein aux as, il n'y avait pas de soirée. S'il n'y avait pas de soirée, elle ne serait pas là et elle ne récolterait aucun pourboire ce soir. De ce fait, tout ceci l'arrangeait bien. Autant que le parfum du gâteau, vanille, sobre, arrangeait Lara. "J'suis presque déçue que le gâteau soit à la vanille honnêtement. Non pas que je veuille qu'une odeur tenace te colle aux cheveux pendant des jours, mais avoue que par rapport au reste, c'est presque trop banal." Commente-t-elle avant de se rappeler que ce gâteau avait beau être à la vanille, ce n'était pas n'importe quel gâteau. "Bon, c'est vrai que tu vas en sortir et ça c'est pas banal, mais quand même, j'sais pas fallait mettre le paquet pour le goût aussi non ?" Elle rit avant d'attraper le bol de bonbons que lui tendait sa meilleure amie. Elle s'en sert quelques-uns avant de lui rendre la boîte. "Par contre, je te préviens, je suis le Kevin Costner des années 2020, si tu fais trop ta diva, je te laisse te débrouiller seule ! En revanche, si t'as un réel problème, tu peux bien sûr compter sur moi pour aller casser des dents." Qu'elle lui répond en riant. Elle n'était pas bagarreuse, mais s'il fallait se retrousser les manches et taper dans le tas, elle le ferait. Bien qu'elle préférait largement ne pas avoir à le faire. Ça allait de soi. "On va voir le bar ? Avant que je me fasse taper sur les doigts par la gentille dame de l'entrée, parce que je suis pas à mon poste ?" ce n'était pas tant qu'elle lui faisait peur cette femme, mais elle semblait en charge de tout et avait potentiellement le pouvoir de faire de cette soirée un enfer. Itziar n'avait pas l'impression d'être dans ses bonnes grâces, elle ne voulait donc pas en rajouter. Elle attrapa donc Lara par le bras, l'entrainant avec elle dans les couloirs de la demeure, la salle de réception, faisant aussi office du bar, semblait être la pièce maîtresse et grouillait déjà de monde. Chacun s'affairait à sa tâche et aux derniers préparatifs avant l'arrivée des premiers invités. "Tu les connais toutes ces nanas ? Elles bossent dans un de tes clubs ? Ou c'est comme moi, elles ont été ramenées par quelqu'un ?" Si Lara les connaît, elle pourra lui demander conseils sur celles à aller voir en cas de problème ou celle à éviter à tout prix.

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crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

"Banal ? Ouais, la seule chose normale ici c’est le gâteau, je te l’accorde." Que tu as aussitôt répondu à Itziar car elle marque un point, il y aurait pu avoir plus d’excès avec la pièce maîtresse de la soirée et au lieu d’une seule fille qui sort du gâteau, il aurait pu y en avoir trois ou quelque chose d’aussi ridicule que cela... Tu es plus que familière avec ce genre de demande et tu as déjà dû refuser une ou deux missions, bien consciente que cela ne serait pas du tout sain et pas du tout sécurisé ou même sécurisant. Certains pensent très certainement que tu n’as peur de rien, que tu fais seulement ça pour l’argent et que tu dis oui à tout, cependant, la réalité est un peu plus crue et plus ennuyeuse que cela. Car il n’y a personne pour regarder par-dessus ton épaule, pas vraiment d’intermédiaire entre tes clients et toi et tu as compris, depuis très longtemps, que plus on t’offrait d’argent, plus tu devrais baisser la tête et ignorer beaucoup de vices. Certes, une personne équilibrée ne verrait sûrement pas ce métier comme une vraie opportunité ou même comme un job viable sur le long terme, mais tu n’es pas la personne la plus équilibrée que tu connaisses, tu restes néanmoins prudente. Comme ce soir, l’objectif est toujours de se faire de l’argent, mais également de passer un bon moment avec Itziar et de rentrer en un seul morceau, ni plus, ni moins. Une fois que la soirée sera terminée, vous vous éclipserez et vous allez ignorer les propositions pour une after-party ou quoi que ce soit du genre.
C’est ton seul objectif de la soirée et tu as avant tout envie qu’Itziar passe une bonne soirée et qu’elle réalise que ton monde n’est pas si horrible que cela. Car c’est bien une chose de lui expliquer, de flasher tes pourboires devant elle dès que tu en as la moindre occasion, mais c’est bien différent de le vivre. Et une soirée comme celle-ci ? Le monde, l’organisation un peu trop pointue et ridicule, l’argent littéralement jeté par les fenêtres juste pour une seule et unique soirée... c’est ton quotidien maintenant que tu y penses. Juste une soirée de plus pour toi, la première pour elle... Et tu reposes le bol de marshmallow, répondant à la remarque de Izzie par un franc rire, laissant la blonde attraper ton bras et t’entrainer dans le salon, là où va se passer le plus gros de la soirée. "Han, je n’ai pas le droit de faire ma diva ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Que tu ne vas pas me porter dans tes bras quand on va partir d’ici ? Pff, je suis déçue, à quoi tu sers Izzie, franchement, à quoi tu sers ?" Là encore, tu dis cela avec un franc sourire sur le visage et en ponctuant ta phrase par un haussement de sourcils, bien entendu qu’Itziar est utile. Plus que cela, c’est ta meilleure amie et si elle n’était pas là ce soir, tu n’aurais pas pris le temps de faire le tour des lieux, non, tu te serais contentée de te changer rapidement et de garder la tête basse, tu n’es déjà pas la personne la plus sociable du monde, mais dans ce genre d’environnement ? Tu es encore plus méfiante.
On pourrait même te reprocher d’être trop méfiante, cependant, et de ton expérience, ce n’est pas le meilleur environnement du monde pour faire de véritables rencontres. Peut-être dans un bar classique ? Mais pas ici et définitivement pas ce soir, ce soir les gens sont là pour se perdre et pour oublier leurs problèmes et leurs responsabilités, il n’y a que cela qui peut justifier autant d’excès. "Ça c’est un bar de compétition, tu crois qu’il y aura assez d’alcool ?" Tu fais un signe de tête vers toutes les bouteilles présentes et le barman qui est déjà en train de réaliser des cocktails. Enfin, c’est ce qu’il semble faire, il ne s’agit pas de ton domaine d’expertise et comme la blonde le sait parfaitement, tu ne bois pas. Qu’il s’agisse au travail ou dans ta vie privée, non, tu n’as jamais trouvé la solution au fond d’une bouteille, tu n’as jamais aimé le goût et tu n’as jamais compris l’attrait, encore quelque chose qui t’échappe complètement. "Hmm, non, je ne connais pas tout le monde, mais il y a quelques visages familiers..." Que tu marmonnes tout simplement, tu fais un signe de tête vers une des autres serveuses et indiques à Itziar que tu l’as déjà aperçue derrière le comptoir de l’Electric Playground, un autre club connu de Brisbane. Et puis il y a une ou deux danseuses que tu vois tout le temps à ce genre de soirées, Naomi et Candy, et oui, chose que tu ajoutes avec un rire, Candy est un nom de scène mais hors de question de l’appeler par son véritable prénom, et non, tu ne connais pas son véritable prénom.
A la fin de ton récit, très rapidement et presque chuchoté en direction de Izzie pour que personne d’autre n’entende votre conversation, tu te redresses légèrement, cherchant quelque chose ou quelqu’un qui peut t’indiquer l’heure. "Hey, ça fait depuis combien de temps qu’on est là ? Je vais remonter et me changer et refaire mon maquillage, et également m’étirer, heureusement que je suis petite et flexible sinon je ne pourrais pas rentrer dans mes tenues ou le gâteau..." Tu fais la remarque avec un léger sourire sur le visage et oui, c’est bien le seul moment, rare au possible, où tu es contente de ta stature. "Tu devrais rester là et te présenter aux autres serveuses, en plus je crois que l’invité d’honneur ne va pas tarder à arriver donc..." Donc cette fois-ci, tu te tournes vers elle, une autre expression un peu sérieuse sur le visage. "Tu vas t’en sortir toute seule?"

Itziar fait non de la tête, un air sérieux sur le visage quand Lara s'insurge de ne pas pouvoir faire sa diva, au risque de devoir se débrouiller toute seule. "Non ! Contrairement à Frank qui en pinçait pour Rachel, moi j'ai les idées claires. Le mieux que je puisse te proposer c'est de te porter sur mon épaule comme un sac à patates. C'est tout ce que tu mérites." Qu'elle plaisante. Elle ne sait même pas si elle aurait la force de la porter bien loin de la sorte. Elle avait beau être athlétique, elle était plus endurante que forte et soulevait quelqu'un qui faisait plus ou moins sa corpulence ne faisait pas vraiment partie de ce qu'elle était capable de faire. A la limite, elle avait peut-être plus de chance en la portant sur son dos. C'était déjà un peu plus glamour, mais ça n'égalerait probablement jamais Kevin Costner portant Whitney Houston sur l'affiche du film Bodyguard. Alors, oui peut-être qu'elle ne servait pas à grand-chose Itziar. Sur ce coup-là, il fallait bien reconnaître qu'elle n'était pas d'une grande aide. Elle n'en avait pas non plus la prétention de toute façon. La remarque de Lara la fait rire et elle ne peut s'empêcher de pouffer avant de lui répondre avec la même ironie. "Mais je ne sers à rien justement. Cependant, tu avoueras que c'est plutôt flatteur de m'avoir à tes côtés. Je fais joli, c'est déjà pas mal non ?" Lui lance-t-elle en battant des cils, comme pour appuyer ses propos. Finalement, est-ce qu'elle ne servait pas à quelque chose du coup ? Après tout, il y avait bien des hommes qui se payaient des escorts pour les accompagner à des dîners mondains, pour la compagnie, mais surtout pour le paraître, parce que c'était bien vu de se trouver aux bras d'une belle plante bien trop jeune. Elle, elle n'était pas une escort, Lara n'était pas un vieux riche qui avait besoin d'être estimé par ses pairs. Cependant, elle l'accompagnait et elle était jolie, c'était donc la moitié du travail. De ce fait, elle était peut-être à moitié utile. Ce qui n'était pas si mal.

Ça lui fait du bien de plaisanter, tout comme ça la rassure un peu de visiter les lieux. La maison est grande, le salon a été aménagé en bar qui doit faire presque deux fois la taille du bar dans lequel elle travaille d'ordinaire. L'extravagance ne s'arrête donc pas à la cuisine et a été répandue dans toute la villa. Il y avait de la place, ils ne devraient pas se marcher sur les pieds ou risquer de se bousculer dans la précipitation qui allait sans doute aller avec l'arrivée de tous les invités. Elle remarque instantanément la quantité impressionnante de bouteilles d'alcool entreposées du côté du bar. Vodka, whisky, champagne, tout y passe visiblement et une tireuse a bières a même été installée pour l'occasion. Un vrai bar en plein cœur de Fortitude Valley ne serait pas aussi bien équipé ce qui en disait beaucoup sur l'importance de cette soirée. "Je me le demande ! Elle doit durer combien de temps cette soirée ? Trois jours ? J'avais pas compris ça quand tu m'as demandé de te prêter main forte." Déclare-t-elle en souriant. Elle ne savait pas combien il y avait d'invités à cette soirée. Elle imaginait bien qu'il ne s'agissait pas d'une fête en petit comité avec seulement les amis et la famille. Elle se doutait donc qu'ils attendaient des centaines de personnes, juste pour ce soir, cependant la quantité de bouteilles qu'elle pouvait voir laissait penser que ces centaines de personnes allaient faire la fête sans interruption pendant tout le weekend. Même la réserve du bar où elle bossait, n'en contenait pas autant et ils ne s'étaient jamais retrouvés en milieu de soirée à court de quoi que ce soit. Ca lui donnait aussi quelques indications quant à la tournure que pouvait prendre la soirée. D'expérience, plus l'alcool coulait, plus il y avait d'excès. Elle se confortait au moins dans l'idée qu'il n'allait pas s'agir de centaine d'inconnus, près à se taper dessus pour la moindre bêtise, il ne devrait donc pas avoir de problème de ce côté-là. Parce que le fait que Lara ne connaisse pas tout le monde ne la rassurait pas beaucoup. "Et de celles-là, il y en a à pas approcher ?" demande-t-elle quand même. Parce qu'il y avait des filles comme ça, qui même si elles étaient là pour bosser et faire en sorte que la soirée se passe bien, étaient prêtes à jouer des coudes, pour un plus gros pourboire, pour se faire mieux voir ou pour des raisons qui échappent à Itziar. Ces filles-là, elle les évitait comme la peste, parce qu'elle, elle était là pour travailler, pas pour se crêper le chignon avec ses collègues d'un jour pour un oui ou pour un non. Elle n'était pas sûre que Lara puisse vraiment la renseigner puisque finalement, elle ne devait connaître que les deux danseuses et Itziar, elle n'avait pas de réelle raison d'interagir avec elles. Elle devra donc découvrir ça elle-même.

Et puis l'heure tourne. Elle sort son téléphone pour le tendre à Lara. "Ça fait déjà dix minutes. Je veux pas te retenir trop longtemps, qui sait ce que la nana de l'entrée pourrait te faire si t'es pas dans ton gâteau en temps et en heure." Déclare-t-elle en souriant. Son amie était le clou du spectacle, elle ouvrait le bal, la fête ne commençait pas sans elle. Il était impératif qu'elle soit prête à temps. Il lui restait encore vingt minutes, ce qui devait être suffisant, mais il était certain qu'il ne fallait pas qu'elle tarde. Itziar l'aurait gardé avec elle au moins jusqu'à ce que la soirée batte son plein, sa propre bouée de secours dans cette mer inconnue, mais c'était une grande fille. Elle pouvait s'en sortir seule. Ou tout du moins, sans Lara, parce qu'elle n'était pas vraiment toute seule. Il y avait toute une armée de serveuses ce soir et si elle allait se présenter, ça rendrait la chose bien plus facile. Elle qui n'était pas timide pour un sou allait donc se fondre dans la masse rapidement. Itziar hoche donc la tête de haut en bas pour acquiescer. Elle va s'en sortir seule. Il ne devrait pas y avoir de soucis. "Ca devrait aller. J'crois que je me mets juste la pression parce que c'est ton job à toi et que je veux pas te mettre dans la merde." Même si elle n'avait aucune raison de la mettre dans la merde. Elle connaissait son job, elle savait se montrer courtoise et professionnelle. Elle avait donc toutes les clés en main. "Je pense que pour commencer j'vais aller voir le barman là-bas, j'ai l'impression que c'est le seul mec et qu'il a l'air de savoir exactement ce qu'il fait." Déclare-t-elle en pointant du doigt le jeune homme en train de préparer des cocktails. Il lui trouverait bien quelque chose à faire pour commencer et une fois que les invités arriveront, elle n'aura sans doute pas le temps de paniquer. "Allez, vas-y Vero', j'veux te voir sortir du gâteau donc te fais pas attendre." Ajoute-t-elle avec un clin d'œil, la poussant gentiment en direction des cuisines. Elle, elle va se présenter au barman, David, qui lui propose de l'aider à faire des cocktails pour gagner du temps quand la soirée débutera vraiment et elle s'y affaire sans trop y réfléchir. Elle est là pour travailler, par pour se tourner les pouces. La pièce commence d'ailleurs à se remplir à une vitesse folle, visiblement tout le monde est à l'heure et près à faire la fête. Personne ne se fait prier pour consommer et elle enchaîne les préparations de verres, encaisse et récupère les pourboires. Elle commence à comprendre comment Lara a toujours des liasses de billets à dépenser. D'ailleurs, l'entrée de l'australienne est remarquée. Tous les yeux sont rivés sur ce gâteau géant qu'on installe dans la pièce, la lumière est tamisée, la musique résonne, le birthday boy est prêt à recevoir son cadeau. Et quel cadeau.

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crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Quand Itziar te confirme que tu as moins d’une trentaine de minutes pour te préparer, tu hoches la tête mais tu ne tournes pas les talons pour autant. En temps normal, tu aurais déjà enfilé ta tenue de scène et tu aurais déjà commencé une série d’étirements, mais premièrement, tu peux le faire très rapidement... et ensuite, hors de question de la laisser toute seule sans s’assurer que tu lui as donnée toutes les réponses à ces questions et qu’elle va se débrouiller. Certes, tu ne doutes absolument pas des capacités de serveuse et de barmaid de ta meilleure amie, si c’était le cas, tu ne lui aurais même pas proposé de te suivre en premier lieu, mais tu réalises que c’est beaucoup d’un coup. Cette atmosphère totalement informelle, le nombre important de clients, tout cet alcool et ce sans vraiment de règles définies ou même établies, cela ferait chavirer n’importe qui et l’admettre ne ferait pas de Itziar quelqu’un de faible, bien au contraire. C’est la première fois hors du bar et quand elle te rassure, tu esquisses un sourire, comprenant qu’elle se mette la pression car elle en terrain complètement inconnu.
"Hey, au pire, je prétends que je ne te connais pas et que tu es juste une stalkeuse avec un peu trop d’énergie." Que tu lâches aussitôt, te trouvant extrêmement drôle et usant de ton humour noir pour détendre l’atmosphère et pour faire réaliser à Izzie qu’elle a vu et connu bien pire. Mais c’est touchant dans un sens qu’elle pense à toi et à la réputation que tu as mis du temps à construire, tu es une pro, tu restes une pro et tu l’es tellement que tu n’hésites pas à refuser certaines missions quand toutes les bonnes conditions ne sont pas réunies. Pas ce soir, ce soir il y a du monde, un semblant d’organisation et tu réponds au clin d’œil de la blonde en tirant tout simplement la langue et en lâchant un : "Okay, okay, j’y vais, mais garde ton téléphone sur toi, hein, Lola." autant pour elle que pour toi, avant de prendre congé d’elle. Tu cherches l’organisatrice du regard et tu la repères très facilement, elle se dirige vers la cuisine et tu la rattrapes facilement, ayant juste besoin de vérifier un tout petit détail avant de monter te préparer. "J’ai oublié de vous demander mais, quelle chanson va se lancer quand je sortirais du gâteau et est-ce possible de dire au DJ de la changer dès maintenant ?" Et il y a bien un sourire sur ton visage tandis que tu fais cette toute petite requête et tu es gratifiée d’un simple : je vais voir ce que je peux faire, avant de remonter à l’étage. Il n’y a plus que des danseuses présentes dans la chambre maintenant et tu n’as absolument aucun mal et aucune gêne à te changer devant autant de monde.
On ne peut pas faire ce que tu fais et toujours être timide ou même pudique, non, ce sont des attributs que tu n’as jamais eus et cela ne fait que confirmer que ce métier est bel et bien fait pour toi. Une fois ton ensemble rose enfilé, il te faut quelques minutes de plus pour bien placer la perruque blond platine sur tes propres mèches brunes à toi et une fois cela fait, tu renvoies un clin d'œil à ton propre reflet dans le miroir, plutôt fière du résultat. Ton maquillage tient toujours en place, mais tu décides de le réhausser aussi, histoire de, tu ne veux laisser aucun détail de côté et puis, il faut l’avouer, tu aimes bien maquiller tes lèvres de rose et faire en sorte que ta tenue ressorte encore plus. Ce n’est pas que pour le client en l'occurrence, mais également pour ton ego, même ça tu ne peux pas le cacher. Une fois satisfaite, tu en profites pour t’étirer pendant quelques minutes, écoutant d’une oreille distraite les conversations des autres danseuses et en ayant une petite pensée pour Izzie. Après ce soir, tu n’as absolument plus de doute quand au fait que la blonde te suivrait n’importe où et ce si tu lui demandais, et pas besoin de penser à autre chose quand on a une amie comme ça, n’est-ce pas ?
Oui, c’est ce que tu te dis et c’est suffisant pour mettre un sourire sur ton visage et tu conserves ton sourire en te dirigeant vers la cuisine, suivie de près par d’autres danseuses qui sont là pour aider à pousser le gâteau jusqu’au lieu des festivités visiblement. "Bon... je suppose que je retiens mon souffle ?" Que tu lances à un des cuisiniers, ayant trop l’habitude de ce genre d’exercice, en réalité, il y a de la place et tandis que la pièce montée est refermée sur toi et ta perruque, tu laisses échapper un léger rire. Pourquoi est-ce que tu as l’habitude de faire ça, non, vraiment, pourquoi ? Tu n’as rien à faire pendant les prochaines minutes, plongée dans la semi-pénombre et l’espace réduit, mais étrangement sereine, tu sens le mouvement de l’intérieur de la pièce montée et surtout, tu sens le goût de la vanille et cela te donnerait presque faim. Presque, tu restes concentrée au possible et quand une nouvelle musique démarre, tu sais que c’est ton signal.
Et à te voir, sortir de la pièce montée à user des différences étages comme si c’était des escaliers fait pour toi, on pourrait croire que tu fais ça tous les soirs et que tu n’existes que pour une telle occasion. Sois tu es une très bonne actrice, soit tu t’amuses également, les applaudissements arrivent, de tout le monde, de l’invité d’honneur, ton client régulier et tu lui adresses un sourire, attrapant un morceau de gâteau et mordant dedans de la façon la plus obscène qui soit, en mettant un peu sur ta tenue au passage. Mais c’est pour ça que tu es payée, pas vrai ? L’illusion et le spectacle continuent car dès que tes talons touchent le sol, les mouvements sont toujours aussi précis et toujours aussi langoureux, car tu es l’attraction principale après tout. Et c’est toujours en dansant et en rythme que tu diriges vers ton client, prête à lui offrir le meilleur lap dance de toute sa vie et lui souhaiter un joyeux anniversaire, à ta façon.

Et la soirée ne s’arrête pas avec ton entrée fracassante, non, ce n’est que le début en réalité et après une première danse, les autres danseuses se joignent à toi et la musique change encore et encore. Pas vraiment d’ordre précis, il n’y a pas vraiment de finesse non plus et si tu t’es retrouvée sur les genoux du fameux John Smith pendant une vingt minutes, comme tous les hommes, il finit par se lasser et vouloir l’attention de quelqu’un d’autre. C’est le signe que tu dois te fondre dans la masse des danseurs et des fêtards et t’occuper d’animer la soirée. Ou du moins continuer. C’est à ce moment-là que tu repères une barre de pole dance et il n’en faut pas plus pour que tu esquisses un autre sourire, sachant que c’est là que l’on va te trouver pour les prochaines heures au moins. Mais ton instinct finit par te rappeler à l’ordre tôt ou tard et tu abandonnes ton poste pour chercher Izzie du regard et capter son attention. "C’est la troisième fois que j’essaye d’approcher le bar sans me faire accoster par qui que ce soit mais hein... regarde miss Lola !" Mouvement de tes jambes et tu lui montres tous les pourboires habillement cachés et pliés dans tes bas, la masse de billets plus que conséquente. "C’est mon loyer pour ce mois-ci et le mois prochain... Est-ce que tu crois qu’il en a conscience ou alors il s’en fiche complètement ? Peu importe. Dis, je peux avoir un verre d’eau ou quelque chose sans alcool avec beaucoup de sucre dedans... je meurs de soif."

Elle se rend vite compte que David, le barman, est un habitué de ce genre de soirées. Il prend rapidement les devants aussi, n'hésite pas à donner des indications à tout le monde sur les tâches à accomplir. Il n'y a pas une seconde à perdre et il faut anticiper l'arrivée des invités pour pouvoir leur proposer à boire sans les faire attendre. Ça s'agite au niveau du bar, elle fait rapidement connaissance avec les autres serveuses réquisitionnées pour la soirée. Il n'est pas vraiment question de s'attarder pour discuter trop longtemps. Elles ne sont pas là pour ça et surtout ce n'est pas ce qu'on leur demande. Elles sont là pour être jolies, servir à boire et c'est à peu près tout, ce qui n'est déjà pas mal. Itziar n'en demande pas plus non plus. Elle, elle est là pour les pourboires et pour l'argent facile que cette soirée devait lui rapporter. C'était le seul argument dont elle avait eu besoin pour mettre sa routine de côté pour ce soir. Elle n'était pas du genre à rechigner quand il s'agissait de sortir des sentiers battus, toute expérience étant bonne à vivre et elle aurait rendu service à Lara, même sans l'appât du gain. Il fallait cependant avouer que ça restait l'atout majeur et qu'elle en oublierait presque que, pour une raison qu'elle ignorait totalement, la totalité des clients tenait à lui glisser ses pourboires dans la poche arrière de sa jupe en jean ou directement dans son décolleté quand elle se penchait pour déposer les verres sur la table. Elle ignorait aussi les petits noms et les petites remarques graveleuses qu'elle pouvait entendre. Les conseils de Lara bien en tête. Se confortant dans le fait qu'elle, contrairement aux danseuses, elle était couverte de la tête aux pieds, autant que possible, du moins et ne devaient pas avoir à supporter ne serait-ce qu'un dixième de ce que les autres filles, Lara compris devaient supporter. En d'autres termes, elle n'était pas la plus à plaindre et quand elle sentait une main baladeuse se poser sur ses fesses, elle se contentait de serrer les dents et de sourire. Ce n'était que l'espace d'une soirée et dans quelques heures, elle pourrait profiter de ses liasses avant de retrouver sa position habituelle dans son bar populaire de Fortitude Valley ou les règles étaient bien différentes.

Cela dit, à part ces quelques petites inconvenances, elle ne passait pas un mauvais moment. Elle n'avait pas le temps de s'ennuyer à naviguer entre les tables, verres à la main. Il y a bien plus de monde que ce qu'elle a l'habitude de voir dans le bar où elle travaille et elle comprend pourquoi l'organisatrice n'a pas lésiné sur le nombre de serveuses présentes. Son seul moment de calme est quand la lumière se tamise un peu et que le type célébrant son anniversaire s'installe en plein milieu de la pièce, signe certain que son cadeau est sur le point de lui être apporté. La lumière se tamise, la musique change aussi, ce qui attire les yeux et l'attention des invités dans la même direction. Impossible de louper cette grosse pièce montée qu'on emmène délicatement dans la salle de réception faisant office de bar pour la soirée. Les téléphones portables sont sortis pour immortaliser le moment et quand Lara commence son show, sortant du gâteau comme si elle avait fait ça toute sa vie, Itziar profite du moment de calme pour sortir son téléphone et capturer quelques clichés. Souvenirs de cette soirée hors du commun. Elle est impressionnée. Elle n'avait jamais douté du talent de son amie, avait eu l'occasion d'en être le témoin à plusieurs reprises, mais elle restait tout de même surprise par l'aisance dont elle faisait preuve. Elle était dans son élément et l'espagnole, sans doute biaisée, trouvait qu'elle faisait de l'ombre à toutes les autres danseuses aussi talentueuses et séduisantes qu'elles pouvaient être, mais qui semblaient manquer d'un je-ne-sais-quoi propre à la Pearson. Itziar s'était rapidement remise au travail, cela dit, Lara sortie de son gâteau et sa performance terminée, elle était le cadeau du birthday boy et la soirée repris son court. Elle avait donc eu le temps de prendre quelques photos, avaler un verre d'eau et s'était remise à servir. Devant bien avouer aussi qu'elle avait fini à y prendre goût et que l'atmosphère qui lui était si étrangère quelques heures plus tôt, lui paraissait bien moins impressionnante. Peut-être était-ce sa capacité à s'adapter rapidement ou peut-être que ça lui plaisait finalement, une fois lancée et la peur de l'inconnu derrière elle. Elle faisait son travail, comme elle l'aurait fait ailleurs, le public était juste un peu différent. Quand elle croise le regard de Lara qui semble la chercher, elle lui adresse un sourire et un signe de tête. "C'est ce qui arrive quand on est la star de la soirée et tes pourboires sont d'accord avec moi." Qu'elle déclare en riant lui montrant elle aussi les pourboires qu'elle avait amassé jusqu'à maintenant. Liasse de billet bien moins conséquente, mais impressionnante pour elle tout de même. "Tu m'as pas menti. Je commence à plus savoir où mettre les billets. Mes poches sont pleines, mon soutien gorge est plein aussi. La prochaine étape serait de mettre une boite avec mon nom dessus, mais quelque chose me dit que ça rapporterait moins." Ajoute-t-elle en plaisantant. Ça fonctionnerait probablement dans son bar, mais pas ici. Au final, est-ce qu'elle recevrait autant de pourboires si les invités ne pouvaient pas la toucher un peu, l'air de rien en lui glissant les billets ? Probablement pas. "T'aurais pas un conseil pour moi ? J'ai pas de bas, je peux pas les cacher là." Une solution serait d'aller mettre ses billets dans son sac, mais elle ne connaissait pas suffisamment les autres employées pour leur faire entière confiance et espérer que personne n'irait lui voler ses dollars durement gagnés. Elle verse ensuite de l'eau glacée dans un verre qu'elle sert à son amie avant de lui préparer un cocktail à la va vite. Beaucoup de sucre, pas d'alcool, mais quelque chose de bon tout de même. Une version non alcoolisée du cocktail qu'ils ont servi toute la soirée aux invités. "Je pense qu'il s'en fiche totalement. Ce sont que des bouts de papier à ce stade" déclare-t-elle déposant le cocktail devant Lara. "Pour le pourboire, te sens pas obligée de me le glisser dans la poche en me touchant les fesses hein." Lance-t-elle en riant, n'attendant bien entendu pas un seul dollar de la part de son amie. Ça allait sans dire. "Je ne sais pas pourquoi, mais ça a l'air d'être une pratique commune ici. Tu peux être fière de moi par contre, j'ai cassé la figure à personne et je me contente de sourire en les insultants dans ma tête. J'ai vraiment eu la meilleure conseillère." Les conseils avaient été simples, mais efficaces et n'étaient pas tombés dans l'oreille d'une sourde.

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crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

L’atmosphère autour de vous est complètement électrique et un peu surréaliste maintenant que tu y penses. La musique est forte à souhait, les conversations se font par-dessus le bruit des basses et il faut se pencher vers son interlocuteur afin d’échanger quelques mots avec lui ou être réduit à murmurer à l’oreille de son voisin le plus proche, ou de tout simplement l’entrainer dans une danse endiablée et plus que suggestive, ou alors se ruer sur le buffet. Tout a des allures de fêtes, tout est dans l’excès et absolument tout est dans la décadence et aussi peu vêtue, tu montres plus de peau que la plupart des invités, tu devrais être mal à l’aise, mais tu ne l’es pas. C’est vraiment étrange comme sensation, mais tu te sens comme un poisson dans l’eau, véritablement, tu es dans ton élément. C’est fou, si on t’avait demandé de te rendre à cette soirée-là en tant qu’invitée, tu aurais probablement dû être traînée de force ici et toutes tes actions auraient été aussi lentes et tu aurais laissé échapper de profonds soupirs, jugeant tout le monde présent ici. Cependant, ce n’est pas pour là que tu es là ce soir, tu es là en tant que distraction, comme le fait remarquer Itziar, et à juste titre, quand vos regards se croisent enfin et que tu réussis à capter l’attention de la blonde... Oui, tu es là en tant qu'attraction principale.
Et dans ton esprit, cela fait absolument toute la différence. Tu ne l’expliques pas et tu ne sais pas quel déclic se fait dans ton cerveau mais tu acceptes beaucoup mieux le rôle de fantasme et de femme-objet qu’autre chose, peut-être qu’il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi. Mais plutôt que de te pencher sur ce problème-là, tu bats des cils, offrant un sourire plus que radieux à ta meilleure amie. "Moi une star ? Mais non... si tu as totalement raison en fait." Tu passes d’un sourire à une légère grimace pour finir par éclater de rire, parce que tu ne te prends pas autant au sérieux que cela. A dire vrai, tu ne te prends pas au sérieux du tout, oui, tu as confiance en toi, mais dès qu’il s’agit d’empiéter sur les limites des autres ou même de faire parler ton ego, cela reste assez rare, mais il serait bien hypocrite de ne pas reconnaitre que tu es une jolie fille, n’est-ce pas ? Tu en es persuadée. Tu attrapes le verre que Itziar a préparé avec un air de pure reconnaissance, lui tirant la langue quand elle parle de pourboire, comme si tu avais besoin de ce genre d’excuses pour envahir son espace personnel. Comme si, certes, vous ne vous êtes pas retrouvées sous les mêmes draps depuis longtemps, sauf que cela est un choix réfléchi de ta part, et pas une décision qu’Itziar t’a reprochée, ce n’est pas son style... ce n’est pas son style du tout, tu le sais.
Tu vides ton verre d’une traite, parce que tu en avais vraiment besoin, et tu tentes dans le même temps, d’additionner tous les pourboires de la blonde et tenter d’avoir un montant, il est élevé pas l’ombre d’un doute là-dessus, signe que tu avais totalement raison, c’est une bonne soirée pour toi, donc c’est vraiment une bonne soirée pour la blonde. "Wow les gens aiment vraiment l’alcool... On peut faire une pause sinon, y’a un double fond dans mon sac c’est toujours là que je cache tous mes pourboires et puis faut que je passe par la case toilettes alors..." Et puis toi non plus, tu n’aimes pas avoir autant d’argent sur toi, mais tu es patiente, l’attention de la blonde est accaparée par une autre commande et cinq minutes plus tard, tu lui attrapes le poignet avant que quelqu’un d’autre décide d’avoir soif et que vous ne puissiez plus vous éclipser. "Allons-y." Que tu déclares sans plus de cérémonies et tu fais un signe de la main vers le barman attitré, puis vers Itziar et toi et enfin tu lui indiques l’étage. "Jte la pique cinq minutes, elle revient." Que tu ajoutes, face à son air confus, car il n’a certainement pas dû comprendre les signes que tu lui adresses. Entre l’animation, la musique et le fait que ce soit un homme, cela ne doit pas aider.
Mais il est prévenu aussi, vous pouvez grimper à l’étage. Les escaliers se font fait envahir par d’autres invités, cependant tu ne lâches pas la main d’Itziar, roulant des yeux en voyant un couple en pleine séance de bécotage, les deux participants étant clairement passionnés. Tu les dépasses, cherchant la chambre où vous avez déposé toutes vos affaires, faisant toujours la conversation. "Je suis très fière de toi parce que tu n’as cassé la gueule de personne, je ne sais pas si je te l’ai déjà dit ou pas mais si, je suis fière, tu peux être fière de moi aussi, j’inaugure des chaussures et je ne me suis pas encore cassée la figure non plus." Tu pointes tes chaussures de ton index et tu finis par pousser la porte de la chambre, avec un léger ta-da! pour annoncer que vous êtes arrivées. Tu t’empares de ton sac à dos la seconde suivante et tu montres à Itziar ton astuce. "Observe ... c’est comme ça que je m’assure qu’on ne me pique rien." D’apparence, le fond de ton sac est simple et noir, cependant, par-dessus le cuir, tu as cousu une fausse poche, qui n’est pas visible pour un quelconque curieux ou un potentiel voleur. Tu y ranges tes propres pourboires rapidement, soudainement plus légère. "Tu peux mettre tes billets dans mon sac, je reviens." Tu le tends à Itziar avant de t’éclipser dans la salle de bain et vers les toilettes.
Tu les utilises rapidement, et après t’être lavée les mains, tu vérifies ton maquillage et remet en place ta perruque blonde, avant de refaire ton apparition dans la chambre, un nouveau sourire sur le visage. "Ça va beaucoup mieux..." Que tu annonces, tes mains posées sur tes hanches, maintenant qu’Izzie a fini de s’en servir, tu reprends ton sac et cherchant ton téléphone portable, tu vérifies l’heure. "Seulement minuit, la nuit ne fait que commencer." C’est vrai vous n’êtes pas parties avant deux ou trois heures au moins, si ce n’est pas plus, maintenant que tu y songes. Tu entends toujours la musique, elle assez forte pour vous parvenir malgré la porte fermée et tu te rapproches de ton amie, bougeant toujours au rythme de la basse. "Tu veux me rejoindre sur la piste de danse ? Je suis certaine que tu pourrais te faire autant que moi, si ce n’est même plus, les mecs aiment bien les blondes, non ?"

Elle regarde Lara avaler d'une traite le verre qu'elle venait de déposer devant elle. Ça la fait même sourire de voir la vitesse à laquelle elle fait disparaître le liquide. Heureusement qu'elle ne boit pas d'alcool. Ce serait probablement létal si elle faisait disparaître les boissons alcoolisées à cette vitesse. "Ils adorent presque autant que les danseuses et finalement je me dis qu'ils avaient pas vu particulièrement grand avec leur réserve à perte de vue." Déclare-t-elle, pointant derrière elle d'un signe de tête. Là où tout à l'heure étaient empilés cartons sur cartons d'alcools forts en tout genre. Ils n'allaient pas en manquer, loin de là. Si ça avait été le cas, elle était certaine que David aurait déjà informé les organisateurs pour que quelqu'un aille trouver de quoi renflouer les stocks, mais elle ne pouvait que constater que les quantités avaient drastiquement diminué alors que la soirée battait toujours son plein. Alors, oui, les gens aimaient l'alcool. En particulier ce soir et il était clair que pour eux, la soirée n'aurait pas été la même si elle n'avait pas réuni les plus belles danseuses de Brisbane et une sélection d'alcool à faire pâlir de jalousie n'importe quel bar branché du centre-ville. Elle n'avait pas à s'en plaindre cela dit, parce qu'elle n'avait pas eu l'occasion de compter la somme des pourboires qu'elle avait récoltés jusqu'à présent, mais elle était certaine que c'était déjà bien supérieur à ce qu'elle gagnait en temps normal comme en démontrait le fait qu'elle commençait à ne plus savoir quoi en faire. "C'est seulement maintenant que tu décides de me parler du double fond de ton sac ?" qu'elle lui lance en plaisantant. Elle s'apprête à acquiescer, elle pourrait bien user d'une pause elle aussi, quand un des invités l'interpelle du coin de l'œil. Elle s'excuse donc d'un signe de tête auprès de Lara pour aller servir un énième verre. C'est un billet de plus qu'elle glisse tant bien que mal dans sa poche en retournant devant son amie. "C'est bon !" qu'elle lui lance avant de se laisser embarquer quand l'australienne lui attrape le poignet. C'était maintenant ou jamais et il n'y avait pas vraiment de moment parfait pour s'éclipser. Pas lors d'une soirée comme celle-ci. Pas quand Lara est l'attraction principale de la soirée qui a bien du mal à trouver un instant pour souffler. Pas quand il y a autant d'invités, tous enchaînant les verres sans relâche. Le chaos n'allait cependant pas s'abattre sur la soirée durant les cinq minutes qu'elles s'accorderaient pour souffler un peu.

Elle se laisse donc entraîner dans les couloirs de la villa et dans les escaliers où la foule est toute aussi présente que dans la partie bar avant de finalement arriver dans la chambre leur servant de vestiaires improvisés. Elle sourit au compliment de Lara. Elle ne savait pas à quel point son sang froid quasi-inexistant avait pu être mis à rude épreuve ce soir et le calme qu'il lui avait fallu pour ne pas avoir de geste malheureux qu'elle aurait immédiatement regretté. Quoi que, sa meilleure amie pouvait sans l'ombre d'un doute la comprendre, mieux que personne d'autre sur ce point. Elle qui côtoyait ce genre de milieu quotidiennement et avait affaire à sûrement plus insistant que ce à quoi l'espagnole avait pu être confrontée jusqu'à présent. "Non tu ne me l'avais jamais dit, mais tu peux le redire ça m'aidera à continuer la soirée dans la même lignée. D'ailleurs, j'ai pas encore déterminé ce qui testait le plus mes limites entre ceux qui touchent mes fesses sans aucune gêne comme s'ils tâtaient un melon au supermarché ou ceux qui me les claquent furtivement quand je passe à côté." Qu'elle déclare en levant les yeux au ciel avant d'ajouter. "Les hommes sont des porcs." Conclusion hâtive et un peu générale sur la gent masculine dont la compagnie de certains de ses spécimens n'étaient pourtant pas du genre à la déranger, bien au contraire. En revanche, pour les invités de cette soirée, sa conclusion était plus que juste à ses yeux. "Et j'suis toujours fière de toi, encore plus quand t'inaugures des chaussures que j'oserai même pas enfiler, mais bon je vais arrêter pour te flatter pour ce soir, tu vas finir par prendre la grosse tête et plus passer les portes." Et comme son fameux sac à double fond se trouvait derrière la porte devant elles, il était important qu'elle puisse au moins passer celle-ci. Elle est curieuse de découvrir le mécanisme mis en place par la Pearson pour planquer ses billets et faire en sorte que personne ne lui vole. Elle n'aurait jamais pensé à un double fond et d'ailleurs, quand elle voit la manière dont l'australienne a cousu le tout, elle se dit qu'en plus d'avoir été incapable d'y penser, elle aurait aussi été incapable de le coudre elle-même. L'illusion était parfaite et si elle n'avait pas vu Lara soulever le cache, elle n'y aurait vu que du feu. Elle y glisse ses liasses quand son amie s'éclipse, se sentant tout de suite un peu plus légère. Elle profite aussi du miroir accroché dans la chambre pour passer une main dans ses cheveux, leur redonnant un peu de volume. "Bon, t'as le droit à un dernier compliment parce que ton système est génial, comment t'as eu l'idée de faire ça ?" lance-t-elle à la jeune femme quand elle la voit réapparaître dans la chambre. Peut-être que c'était une qu'elle avait apprise de ses collègues strip-teaseuses et de ce fait, même si pour Itziar ça paraissait révolutionnaire, ça ne l'était pas. Ou alors, c'était un ajustement qu'elle avait imaginé elle-même et dans ce cas, ce serait vraiment révolutionnaire, mais elle se passerait bien de lui dire, du moins pour ce soir, puisqu'elle avait épuisé son quota de compliments. Même si intérieurement, elle reconnaissait toujours que son amie avait de bonnes idées. Elle considère d'ailleurs sérieusement sa proposition de la rejoindre sur la piste de danse. C'est tentant. Elle aime danser, la musique est bonne, elle ne dirait pas non à un peu de distraction et l'appât du gain est encore plus attrayant. "Il parait qu'ils aiment les blondes oui, apparemment on est plus bêtes que les autres et faut croire que c'est un atout." Qu'elle plaisante avant de redevenir plus sérieuse quand même. "Tu crois que je peux ? Tu vas pas avoir des ennuis ?" Elle veut s'assurer que ça ne posera pas de problème, même si c'est pour un bref instant. Sa place ce soir et derrière le bar ou à faire des allers retours un plateau à la main et pas en train de se déhancher sur la piste de danse. Elle ne ferait pas d'ombre aux danseuses, ne leur arrivant pas à la cheville, mais elle ne voulait vraiment pas faire de vagues. Puis quand elle entend la chanson se terminer et les premières notes du remix de Savage de Megan Thee Stallion et Beyoncé, c'est à son tour d'attraper Lara par la main et de l'entraîner avec elle. "J'adore cette chanson. C'est maintenant ou jamais." Qu'elle déclare, les conduisant à travers le couloir, dans les escaliers puis sur la piste de danse. Elle se laisse porter par la musique, se déhanchant en rythme, sans vraiment se soucier de ce que les autres pourraient bien en penser. Elle s'amuse. Elle reprend même quelques pas de danse qu'elle avait appris lors du cours donné par Lara auquel elle avait assisté plusieurs mois plus tôt. "Je me débrouille comment ?" Lance-t-elle à son amie "Je devrais me reconvertir ? Je pourrai être ton poulain !" demande-t-elle, clin d'oeil à l'appui du sérieux de sa phrase.

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crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Seule avec Izzie, tu sais que tu n’as pas besoin de passer pour une pro ou prétendre que tu es une fêtarde accomplie, que tu vas enchainer toute une ligne de shots et retourner danser en petite tenue et rentrer avec le premier inconnu. Non, ce n’est pas toi, c’est sans doute la vie de Veronica, celle de ton alter ego du soir et celle de la danseuse que tu es ce soir et l’image que tu renvoies… tes nuits à toi, celles de Lara, sont beaucoup plus simples que cela et on risque plus de te trouver sur ton canapé en train de manger ton poids en pizza que de paraitre aussi glamour que maintenant, ce n’est qu’un jeu, ce n’est qu’un métier et le fait que ta meilleure amie soit là ce soir ? C’est juste du bonus, et maintenant que ce n’est plus que vous deux, à quelques mètres de la fête, certes, mais seules quand même et seules, vous pouvez critiquer tout le monde sans craindre la moindre conséquence et les réprimandes, et juger les hommes, un sujet qui revient assez souvent entre vous deux, est une de tes activités favorites, il faut le dire. "Amen to that… Pourquoi tu crois que je suis gay ? Non, je ne devrais pas dire ça, c’est un très mauvais cliché…" Que tu as répondu aussitôt à la remarque de la blonde avant de lui donner ton sac et de lui montrer ton astuce.
Tu l’as laissée quelques minutes avec ton sac le temps d’utiliser les toilettes et maintenant que tu reviens, un peu plus assurée, tu renvoies un sourire à Itziar qui te félicite pour ta petite astuce. "Hein ? Oh ce n’est pas mon idée, tu peux dire merci aux vidéos YouTube et mes rares nuit d’insomnies, je suis tombée sur cette astuce de vidéo en vidéo et tada… !" Tu aimerais dire que l’idée est de toi, mais ce n’est pas ton genre de piquer les inventions des autres ou même de mentir tout simplement, c’est une combine qui t’a sortie de bien des faux-pas et qui t’a permis de laisser ton sac dans des endroits que tu ne savais pas sécurisé du tout. Cette maison est très bien, grande, spacieuse à souhait et l’organisateur de la pas si petite soirée a clairement tout prévu, certains ne vont pas aussi loin pour leurs danseuses, se moquant bien de savoir où est-ce que vous allez vous changer et vous maquiller. Donc tu as pris l’habitude de transformer n’importe quel espace en loge improvisée, heureusement que tu possèdes peu de pudeur et que tu es arrangeante, tu connais d’autres danseuses qui auraient râlé pour bien moins que ça, mais pas cette chère Veronica.
Mais tu es prête à retourner sur la piste de danse, vraiment, tu es bien incapable de t’éloigner bien longtemps, plus que ton métier, la danse est une véritable passion et certains soirs, tu pourrais ne faire que cela. C’est un de ces soir-là et c’est pour cela que tu as demandé à Itziar de te rejoindre, tu es à deux doigts de ne pas lui laisser le choix et de prendre la décision pour vous deux, quand elle te fait remarquer que oui, les blondes sont appréciées pour une raison. Et tu es partagée entre un sourire et une envie de froncer les sourcils, tu optes pour la dernière option avant de répliquer : "Je ne comprendrais jamais ce cliché-là non plus, c’est un mauvais cliché en plus, qui voudrait d’une fille stupide ? Décidément pas moi, genre vraiment pas." Espérant avoir un semblant d’explication de sa part. Et puis appeler une femme stupide, n’est-ce pas déjà une erreur en soit ? Si, tu en es persuadée, tout comme tu es persuadée que la nouvelle question d’Itziar est totalement inutile. "Des ennuis ? Izzie, tu t’es vue récemment ?" Tu as un geste de la main pour désigner la blonde et sa plastique de la tête aux pieds, vous avez été amantes avant de devenir amies et ce n’est pas parce que tu adores lui parler ou parce qu’elle a la langue aussi bien pendue que toi, c’est certain. "Crois-moi, cela ne dérangera personne si tu es sur la piste de danse pour UNE chanson, l’autre kéké des plages peut bien s’occuper de gérer le bar tout seul, non ?" Tu poses la question au même moment où le DJ change de chanson et c’est assez pour convaincre Izzie, qui reconnait le morceau avant toi et qui s’empare de ta main, c’est seulement quand tu descends dans les escaliers que tu reconnais le morceau en question. Et tu as beau être celle qui a le plus d’expérience en la matière, tu suis tout de même les mouvements de la blonde, sans te prendre plus au sérieux que cela, t’amusant toi aussi, finissant par éclater de rire quand tu reconnais les mouvements de l’autre femme, mais pas pour te moquer, bien au contraire.
"Aw regarde toi à reprendre une de mes chorégraphies…" Et cela ne devra pas autant t’atteindre, mais c’est le cas, car après tout, Izzie a fait partie de tes élèves et c’est bien pour des occasions telles que celles-ci que tu donnes des cours de danse. Pour que tous se rendent compte que c’est un art parfaitement accessible, et que parfois, ce n’est pas la technique qui compte, juste la passion et l’envie et rien de plus. Tu attends que le morceau arrive à sa fin, le temps d’effectuer quelques pas de plus, avant d’attraper ses deux mains pour les lever et faire tournoyer la blonde toute autour de toi, certaine qu’elle pourra suivre ton rythme sans aucun problème et c’est le cas. C’est donc ton tour de la gratifier d’un clin d’œil et de répondre à sa question : "Tu peux totalement te reconvertir, tu seras ma plus belle création et tu m’aideras à former d’autres filles aussi jolies que nous pour continuer à rapporter des sous…" Tu as un léger coup de tête vers les autres danseuses, qui sont elles aussi là pour gagner des sous, la chanson se termine et tu continues de te déhancher, pas encore prête à quitter la piste de danse et continuer de converser avec Izzie, comme si de rien était. "Ce qui est un bon plan, il nous faudrait juste un club…"
Car depuis la fermeture du Candy Club, tu travailles partout et nulle part à la fois, absolument tout peut devenir ta scène, une maison telle que celle-ci, une chambre d’hôtel, le comptoir d’un bar… ce qui n’est pas gênant en soit, mais la sécurité apportée par un club te manque dans un sens. Tu as un léger rire, pris d’un coup de folie, reprenant la parole, parlant assez fort pour qu’Izzie puisse t’entendre. "Si j’avais de l’argent à jeter par les fenêtres, ce qui est mon cas la plupart du temps, et un peu plus d’alcool dans les veines, je dirais qu’on devrait totalement s’acheter un club et devenir nos propres patronnes." Oui, Itziar et toi, à la tête de votre propre établissement, cela sonne assez bien et elle est la seule personne avec qui tu envisagerais sérieusement de te lancer dans tout ça. "Comme ça, on refuse les porcs et les jolies filles peuvent danser tranquillement." Vous êtes les jolies filles en l’occurrence. "Mais hein, c’est juste une idée stupide." Parce que tu n’y penses pas sérieusement, et que vous ne faites que parler, au milieu de cette piste de danse.

Elle ne comprenait pas non plus ce cliché-là Itziar. Pourtant, c'était un cliché qui ne lui était pas inconnu. Un cliché dont elle était la cible directe et auquel elle s'était bien souvent retrouvée confrontée. Elle n'était pas bête. Elle était d'ailleurs persuadée que personne n'était réellement bête ou stupide. Que c'était un jugement de valeur basé sur des éléments qui n'étaient pas objectifs. Dire qu'elle n'en avait pas joué au moins une fois serait un mensonge. Les hommes avaient ce défaut d'être facilement manipulable dès qu'une jolie jeune femme semblait un peu écervelée. Ca l'avait tiré de mauvaises situations à plusieurs reprises. Après tout, si le cliché de la blonde un peu idiote était admis un peu partout dans le monde, pourquoi se priver de s'en servir à son avantage. Elle ne comprenait cependant pas l'intérêt de rechercher une fille un peu bébête et elle ne se satisferait certainement pas de la femme frivole et un peu stupide dont elle endossait parfois le rôle quand ça pouvait servir ses intérêts. "Oh c'est très simple. N'importe quel mec avec un petit complexe de supériorité. Parce qu'il faut croire que pour certain, c'est important de pouvoir mansplainer dans toutes les situations." Offre-t-elle comme explication avant d'ajouter "Puis ils doivent se dire que si la fille est, ou paraît, un peu bête, elle se rendra pas compte qu'ils le sont encore plus." C'était aussi simple que ça pour elle. Un type bien dans sa tête et bien dans ses baskets n'avaient pas peur de se trouver face à une femme forte, intelligente et ambitieuse. "La vraie question, cela dit, c'est : qui veut d'un mec comme ça ?" Pas elle en tout cas et elle les laissait bien volontiers à celles qui avaient des standards bien moins élevés que les siens. Il en fallait pour tous les goûts, après tout.

Elle se met à rire à la remarque de Lara. Lara qui a l'air de se poser bien moins de questions qu'elle quant à sa légitimité sur la piste de danse, alors qu'elle était avant tout là pour servir des verres. Laissant aux danseuses tout le loisir de s'occuper de cet aspect de la soirée. "Oui je me suis vue, ça n'a rien à voir avec ça ! Je sais juste pas si les serveuses ont le droit de faire autre chose." Parce qu'elle ne sait pas comment ça fonctionne. Elle s'imaginait que même si la femme peu aimable qu'elles avaient croisées en début de soirée était celle qui s'occupait de l'organisation, le type dont s'était l'anniversaire était sans doute celui qui avait le dernier mot. De ce fait, il suffisait peut-être d'être jolie et de savoir bouger un minimum pour ne pas s'attirer les foudres de qui que ce soit. Surtout pour une chanson. Cinq minutes au grand maximum. Effectivement, il n'y aurait pas mort d'homme et vu le nombre d'invités présents ce soir, personne ne remarquerait sa présence outre mesure. David, lui, serait bien trop occupé à servir des verres pour se rendre compte qu'elle s'était absentée un peu plus longtemps que prévu et quand bien même, il n'avait pas un statut plus élevé que le sien, n'ayant donc pas son mot à dire. Lara marque donc un point. Un très bon point qui, couplé à la musique dont elle reconnaît instantanément les premières notes, suffisent à la convaincre. Il n'en faut donc pas plus pour qu'elle attrape la main de Lara, l'entrainant avec elle jusqu'à la piste de danse. Elle y met du cœur, elle en profite. Parce que finalement, c'est une fêtarde dans l'âme. Il est difficile pour elle d'entendre un rythme entrainant et de ne pas se trémousser. En soirée, elle n'est pas du genre à rester assise à une table ou à discuter dans un coin de la pièce à l'abri du bruit et de l'agitation. Si ça lui arrive, ça ne dure jamais bien longtemps et il suffit d'un rythme qu'elle apprécie pour qu'elle mette fin à cet interlude. Alors, ici, sur la piste de danse, elle est dans son élément, elle oublie bien vite qu'elle avait des doutes un peu plus tôt et elle se ficherait bien de se faire remonter les bretelles maintenant. Elle n'hésite pas à inclure quelques pas qu'elle avait retenus de son cours de danse donné par Lara. C'était sa petite touche personnelle. Elle ajoute même un clin d'œil plus qu'exagéré quand son amie le remarque. Elle se déhanche encore un peu, jusqu'à la fin du morceau, puis elle laisse Lara mener la danse, elle suit son rythme à elle, ce qui n'est finalement pas bien compliqué quand on se retrouve à suivre une danseuse de la trempe de la Pearson. Elle sait ce qu'elle fait, elle lui mâche presque le travail et Itziar se sentirait presque professionnelle elle aussi, à côté d'elle. Ça lui ferait presque rêver de reconversion. "Il faudra un moment quand même avant que je puisse former d'autres filles, mais en tout cas je serai une élève super appliquée, tu pourras être super fière quand je te ramènerai des liasses trop grosses pour tenir dans mon soutif'." Qu'elle plaisante avant d'écouter d'une oreille intéressée les paroles de Lara. Ca lui fait sans aucun doute penser aux discussions qu'elle peut avoir en fin de soirée assise au fond d'un canapé, quelques grammes en trop dans les veines prête à refaire le monde. Lara le dit bien. Ca l'a fait rire. "Clairement si j'avais un peu trop bu je serai déjà en train de te préparer un business plan absolument dingue." Elle serait du genre à chercher à tout prix un papier et un crayon pour coucher ses idées. Papier qu'elle finirait par laisser de côté et retrouver le lendemain matin sans réussir à comprendre ce qui lui avait paru si logique la veille. "Quand t'y pense, ce serait quand même grave cool. Être nos propres patronnes, refuser tous les porcs. On pourrait même aller piquer toutes les danseuses dans les autres clubs de la ville. Si j'avais pas les idées claires je nous nommerai Reines de la nuit! Brisbane après 23h serait notre empire." Puis elle se met à rire avant d'ajouter "Une idée stupide de blondes écervelées. Ca en dit long." Une autre référence à ce cliché universel. Parce que c'était totalement le genre de plan sur la comète que pouvait faire une personne qui ne réfléchissait pas beaucoup. "J'imagine donc que ce serait encore plus stupide de se demander combien faudrait faire de soirée comme celle-ci pour pouvoir se payer un club. S'il faut se dénuder un peu plus, j'suis prête à donner de ma personne. Comme disait Rihanna : All I see is dollar signs. Money on my mind, money, money on my mind. Throw it, throw it up. Watch it fall off from the sky." qu'elle entonne, y ajoutant sa propre petite chorégraphie.

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{party monster}
crédit/(nerd4music/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

C’est bien pour cela que tu apprécies la compagnie d’Itziar et que vous avez réussi à devenir amies après une première rencontre passée sous la couette. Car non, en la rencontrant, tu ne t’es jamais dit qu’elle allait devenir une partie importante de ta vie, qu’elle allait devenir une confidente ou que tu te sentirais bien en sa présence. Et plus important, qu’elle ne te jugerait jamais et qu’elle passerait le plus clair de son temps à t’encourager et à te pousser à te dépasser. Et franchement ? Quand on a grandi avec un nom de famille comme le tient, des parents qui aiment absolument tout contrôler, on y repense à deux fois avant de vraiment avouer les choses qui tiennent à coeur et qui sont importantes. Mais pas avec Izzie, jamais avec Izzie, la preuve, elle n’a jamais jugé ton métier, elle t’aide même, elle est là ce soir, certes pour se faire un peu plus de sous que lors d’une soirée normale, mais il n’y a pas que cela, tu le sais bien. Elle est là parce que c’est toi qui en a fais la proposition avant tout et quand un autre morceau commence, tu sais que vous n’êtes pas sur le point de quitter la piste de danse vraiment. C’est un nouveau rythme qui commence mais le morceau est tout aussi entrainant que le précédent et tu n’as absolument aucun mal à te faire à cette nouvelle cadence, tes hanches et tout ton corps bougeant au son des notes, continuant la conversation comme si de rien était.
Oui, pendant un bref moment, vous êtes dans votre bulle, il n’y a plus que toi et Izzie, pas les fêtards, pas les autres danseuses et certainement pas de clients. "Encore une fois Izzie, arrête d’être aussi difficile avec toi-même, tu te débrouilles très bien, crois-moi." Que tu réponds aussitôt aux critiques de la blonde, tu veux qu’elle accepte ce compliment et réalise que tu ne dis pas juste cela parce que vous vous connaissez. Elle se débrouille très bien, un peu plus d’entrainement et de temps passé au studio de danse et sur les planches avec toi et elle sera parée pour plus de soirée comme ceci. Ce n’est pas qu’une question de technique et d’endurance, Itziar s’amuse et c’est le plus important à tes yeux. Et puis tu n’es pas Lara la prof ce soir, tu es Lara la danseuse, la strip teaseuse, le reste ne compte vraiment pas, tu es persuadée. Et tu ne sais même pas comment tu as ramené cette histoire de club sur le tapis, mais voilà que la blonde te vends du rêve, peut-être un peu plus que ton idée initiale. "Ne me tente vraiment pas... parce que j’ai des économies auxquelles je ne touche pas, tu me connais, à part mon loyer, mon poids en Doritos et ma garde robe, je n’ai vraiment pas besoin de plus."
L’argent ne serait pas tant un problème que cela, si tu y réfléchis vraiment. Certes, il n’y a pas inscrit sur ton visage et encore moins sur les lignes de ton compte en banque de quelle façon tu remplis ton compte en banque ou paye tes factures, mais tu ne manques clairement de rien. Et tu as une très bonne liste de clients et il y a toujours un curieux ou deux qui veut se payer tes services, ce qui veut dire toujours une bonne rentrée d’argent conséquente à la fin du mois. Si tu voulais faire des folies, tu pourrais les faire, sans aucune hésitation et tu n’aurais pas à t’inquiéter de quoi que ce soit. Mais la blonde le sait, cela n’a jamais été ton genre de faire des folies, justement. Devenir sa propre patronne, avoir un établissement à ton nom, à votre nom, est-ce si idiot que cela ? Est-ce vraiment faire des folies ? "Mais ce serait cool en effet, de pouvoir faire les règles et de mettre à la porte qui on veut, quand on veut, sans absolument aucune restriction et sans conséquence..." Chose que tu ne peux malheureusement pas faire maintenant, car il y a toujours quelqu’un au dessus de toi, au niveau hiérarchique bien entendu, et que ta paye dépend en partie de la générosité de tes clients. Et plus les clients sont heureux, plus ils sont de nature généreuse, c’est aussi simple que cela. Et c’est juste une porte ouverte pour des écarts, des désagréments et des exigences plus que stupides, tu ne comprends pas pourquoi certains ne peuvent pas se contenter de regarder, surtout quand ils savent parfaitement dans quoi ils mettent les pieds. Ou alors c’est un trait propre aux hommes... oui, cela doit être quelque chose comme ça.
"T’es la seule personne avec qui je pourrais me lancer dans tout ça..." Que tu ajoutes l’instant suivant, captant le regard de Izzie, tu es sur le point d’ajouter que tu pourrais être sérieuse si vous avez une vraie conversation à propos de tout ça dans un cadre plus calme que celui-ci, mais tu es ramenée à la réalité quand tu vois le nombre de gens qui se pressent au bar, chaque chose en son temps. "Je crois que Monsieur le barman a besoin de toi... et mon client est tout seul, ce qui ne peut pas être une bonne chose." Tes yeux ont parcouru la foule et tu as trouvé très rapidement ton client, avec un verre à la main mais définitivement seul, à observer le reste de ses invités. Tu ne comprends pas comment on peut avoir envie de fêter son anniversaire de la sorte, tu ne le comprendras jamais, mais ce n’est pas pour cela que tu es là ce soir, n’est-ce pas? Avant de te diriger vers l’intéressé, tu te tournes une nouvelle fois vers Izzie. "Je viens vérifier que tu t’en sors bien dès que je peux, okay?"