ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
Le diner de famille avait été une catastrophe sans nom. Ou plutôt, dans l’esprit de Damon, cette catastrophe portait désormais le nom de Saül Williams. Beaucoup de nouveaux éléments avaient été ajoutés à la connaissance du jeune homme et surtout, beaucoup de cartes avaient été redistribuées en court de jeu. Il s’était attendu à beaucoup de choses, suite à un diner de cette envergure. Après tout, autant de Williams réunis autour d’une même table n’était chose courante et surtout, chose aisée. La plupart du temps, des insultes finissaient par filer à travers l’air - si ce n’étaient des coups de poings prenant le relai. Jusque maintenant cependant, le jeune homme avait été écarté de toutes ces histoires et de toutes ces comédies, s’était contenté de sourire un brin davantage pour prétendre qu’il ne voyait rien et que tout cela lui passait au dessus. A partir de maintenant, il ne pouvait plus se permettre d’agir de la sorte; trop d’éléments étaient disponibles pour qu’il puisse plus jamais se sortir aussi facilement des histoires de famille. Le coeur brisé et les larmes roulant à grands torrents, c’était de la sorte qu’il avait de justesse réchappé à ce diner.
La nuit ayant suivi avait été peut-être la plus longue qu’il avait connu dans sa courte existence. Damon se rappelait être rentré tard, peut-être même lorsque le soleil s’était levé le lendemain matin, chez lui. Il avait fait en sorte de ne pas faire trop de bruit pour ne pas que sa mère - ou en tous cas la femme qui avait endossé ce rôle pendant vingt-ans bien qu’ils ne partageaient pas une goutte commune de sang - ne l’entende et ne vienne à sa rencontre. Pour la première fois de l’année, il ne s’était pas présenté à l’université pour assister à ses cours et avait préféré passer le reste de la journée à flâner à travers la ville et les parcs, à observer les gens vivre comme si rien n’avait changé alors que ses pensées à lui s’entre-bousculaient de façon désordonnée sans lui laisser le moindre instant de répit.
Le deuxième soir, il l’avait passé enfermé dans une salle de cinéma. Plutôt étrange, de sa part, de venir s’adonner à ce type d’art mais c’était peut-être le seul qui pourrait lui permettre de laisser ses pensées en paix le temps d’un instant. La peinture était hors catégorie pour le moment, bien que source d’apaisement d’ordinaire, il avait plutôt envie de venir briser le bois des pinceaux que de se servir de ces derniers pour dépeindre ce qui le rongeait de l’intérieur. La peinture et les arts dessinés, de façon générale, ramenaient ses pensées vers Auden et c’était tout sauf ce qu’il désirait présentement. Après avoir vu trois films sans interruption, Damon avait finalement rejoint des connaissances de l’université pour aller noyer son âme dans le whisky, et n’avait même pas pris la peine de rentrer dormir chez lui, préférant un coin de canapé dans un appartement qu’il ne connaissait même pas que de risquer affronter le regard d’Elise - pour le deuxième jour d’affilé, il échouait à son rôle de fils, ou tout du mois à ce rôle qu’on lui avait attribué pendant les vingt dernières années.
Lorsque le matin s’était levé sur le troisième jour et que la tête de Damon s’était mise à le marteler de l’intérieur, il vint admettre avoir quelque peu abusé sur sa réaction de la veille. Il se contenta de passer rapidement sous la douche de Dieu seul savait à qui appartenait l’appartement, avant de remettre ses fringues de la veille et de venir marcher sans but précis pendant les deux heures qui s’en suivirent. Il n’aurait su dire à quand remontait son dernier repas solide, et il avait désespérément besoin d’un paracétamol s’il voulait survivre jusqu’au soir prochain. Cosimo ne désirait pourtant toujours pas rentrer chez lui, et il n’avait ni envie de se rendre à l’université ou besoin d’être à la Michael Hills - la nuance était importante, car d’ici à la fin de semaine il risquait de se faire convoyer dans le bureau de quelqu’un d’important au sein de l’université si son comportement persistait. Pas que son parcours nécessitait une telle remontrance, mais plutôt que dans un tel parcours plutôt prestigieux, les absences n’étaient pas réellement permises.
Il était déjà presque dix-sept heures lorsque Damon vint finalement appuyer sur la sonnette de l’appartement donnant sur Water Street et qu’il connaissait presque comme sa poche. Il se sentait idiot de ne pas avoir pensé à venir se pointer dans le coin plus tôt, et il lui semblait désormais que c’était la seule et unique solution viable à ses yeux, que d’être ici en cet instant. Le gamin avait tenté de redresser ses cheveux partant dans tous les sens sauf dans le droit chemin, mais en vain. Les traces des deux dernières mauvaises nuits pouvaient se percevoir sur son minois lorsque la porte vint s’ouvrir devant lui.
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Le vent de la rumeur du désastre du dîner des Williams n’avait pas encore atteint les hauteurs de l’appartement de Marcus. Il ne savait que deux choses, et seulement deux : Saül avait disparu de la circulation, et son téléphone affichait une dizaine d’appels manqués de la part d’Elise depuis les premières heures de la matinée. Il soupira à l’énième symphonie de vibrations de l’appareil sur la table basse du salon qu’il devina à sa sortie de la salle de bains. Couvert d’un peignoir satiné d’un rose acidulé, pieds nus et cheveux jetés en arrière, il effectua les quelques pas qui le séparaient du cœur de la pièce et empoigna le téléphone. Dix-sept heures. Il l’avait amplement laissée patienter. Non, Mac n’avait jamais été spécialement fan d’Elise. Elle était la mise en lumière personnifiée de tout ce qu’il détestait de l’univers de son meilleur ami, et, à ses yeux, encourageait donc ces travers naturels. Un power couple toxique qui avait largement assez duré. S’il n’avait pas pris la peine de répondre dès la première sonnerie du premier appel de la future ex-Williams, l’australien aurait pourtant pu se douter que cela avait un rapport avec son filleul. Damon, comme il avait accepté de l’appeler à la minute où le jeune homme avait auto-proclamé son nouveau prénom anglophone, était l’unique lien entre lui et Elise. Leurs rares conversations tournaient autour de lui. S’en inquiétait-il pour autant ? Nullement, connaissant l'excessivité de cette maman poule à laquelle il n’avait aucune hâte de se confronter sur un jour de repos. Pourtant, il prit pitié de ce nom qui s’affichait sur l’écran une énième fois et porta le téléphone à son oreille, prêt à demander à sa patience la plus grande endurance.
"Comment ça il n'est pas rentré ?" Bla, bla, bla, faisait la voix d’Elise au bout du fil. Un tas de mots faisant peu de sens pour un Marcus à l’esprit distrait. Ses pieds le portaient l’un bout à l’autre de l’appartement afin de l’occuper, tantôt vers les grandes portes-fenêtres donnant sur le balcon avec vue sur la ville, tantôt dans la cuisine ouverte où il ouvrait et refermait le frigo sans rien y prendre. “C’est plus un gosse, tu sais, il va revenir...” La voix était lasse, l’appareil calé entre son oreille et son épaule. Du café, tiens, en voilà une bonne idée. Cela occuperait ses dix doigts. De ses gestes en pilote automatique, il introduisait les grains dans la machine -italienne, offerte par Saül après que celui-ci ait goûté le jus de chaussette dont Marcus s’était toujours satisfait et ayant décrété que cela ne pouvait plus durer. Et bla, bla, bla, faisait toujours la voix d’Elise. “Je sais que c’est pas son genre…” Ses soupirs las ponctuaient une conversation à sens unique. Mac était bien loin de se faire le moindre souci pour son filleul et ne se gênait pas pour faire comprendre à la mère que son inquiétude était à la fois inutile et ennuyante. C’était un jeune, et c’était ce que les jeunes faisaient. Mais Elise avait l’allure de ces Benjamin Button qui étaient nées adultes.
"Un instant." La sonnette de la porte d’entrée venait de résonner dans l’appartement. Le son avait traversé le téléphone jusqu’à son interlocutrice. Traversant l’espace en quelques enjambées, il se pencha ensuite sur le judas donnant sur le couloir. Damon, affublé de deux yeux globuleux par la déformation de la lentille, était juste là, de l’autre côté, piétinant son paillasson. Un sourire amusé anima le coin des lèvres de Marcus tandis qu’il ouvrait le battant sans se soucier une seule seconde de son allure. Avec un clin d’oeil et un index devant sa bouche, il signifiait à son filleul de ne pas faire de bruit un court instant. "Je te rappelle si j'ai des nouvelles de Damon." déclarait-il à Elise pour conclure leur conversation abruptement -car sans lui laisser l’opportunité d’ajouter le moindre mot, il raccrocha. Il était évident qu’il ne trahirait pas la présence du jeune homme chez lui, sûrement pas à sa mère. Être débarrassé du son de sa voix lui fit afficher le plus large des sourires. Le regard de Marcus s’attarda ensuite sur la silhouette de Damon, cette allure de lendemain de soirée qu’il était impossible de masquer à un homme de son âge ; le teint pâli dans des tons de gris, les yeux cerclés d’obscurité, les membres lourds et mous. "T'as l'air d'être passé sous un tractopelle." commenta le brun en croisant les bras sur son torse. Puis d’un signe de tête, il invita le jeune homme à entrer dans l’appartement. Une senteur amère commençait à flotter dans l’air en provenance de la cuisine. "J'ai du café." Voilà qui tombait bien.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
Tout ce qu’espérait Damon en cet instant, ce fut que Marcus soit chez lui. Tout ce qu’il souhaitait, même s’il ne l’avait formulé à haute voix en aucun moment depuis l’annonce du secret derrière la façade de la famille Williams, c’était de pouvoir discuter de ce dernier justement - et d’en parler avec quelqu’un qui n’était en rien impliqué dans ces histoires était, selon le jeune homme, le meilleur moyen de comprendre ce qui lui avait échappé durant les vingt dernières années. Au bout d’un instant, ou peut-être de deux, la porte finit par s’ouvrir face à un Damon lâchant un soupire de soulagement non-dissimulé. Il n’eut pas de suite l’opportunité de pouvoir formuler tout ce qu’il avait sur le coeur, ou bien même de venir mettre un motif sur sa visite improvisée, que Marcus venait lui octroyer un clin d’oeil accompagné de son index se posant sur ses lèvres, mimant ainsi à Damon de garder le silence jusqu’à temps qu’il ne lui donne une indication contraire. « Je te rappelle si j'ai des nouvelles de Damon. » Qu’il vint donner comme dernière explication à son interlocuteur, avant de raccrocher le téléphone. Déjà, la mâchoire du jeune italien se crispait un brin aux paroles que son parrain venait de prononcer. S’il était reconnaissant de ne pas avoir vendu la mèche de sa présence sur le pallier à qu’importe qui il avait au téléphone, l’idée même que cela puisse être son père ou sa mère - la deuxième option était davantage probable, d’ailleurs - soit en train de courir après lui jusqu’à déranger Marcus ne lui plaisait guère.
Il ne vint pourtant faire aucun commentaire - il ne savait pas trop part quel côté de l’histoire commencer, en réalité; que ce soit par ce qu’il avait appris, ou par une question sur l’appel téléphonique que Marcus venait d’écourter qui devait rejoindre dans tous les cas la première idée. Ce fut finalement le plus âgé des deux hommes qui vint ouvrir le bal. « T'as l'air d'être passé sous un tractopelle. » Ca aurait été beaucoup demandé à Damon de ne pas venir lever les yeux au ciel en cet instant. « Merci. » Mot à peine sifflé entre ses dents, avant qu’il ne vienne suivre le mouvement de tête du Leckie et qu’il ne vienne entrer dans l’appartement. Marcus avait déjà du, de toutes manières, le voir dans un état ou deux pires que celui dans lequel il osait se présentait présentement - même si, effectivement, il aurait pu faire au moins l’effort de passer sous le jet d’eau chaude avant de se pointer ici. Cependant, dans l’esprit du gamin, ce n’était pas la chose la plus importante de cette histoire, son hygiène corporelle. « J’ai du café. » Ils avaient déjà fait quelques pas à l’intérieur de l’appartement, lorsque Damon vint hocher la tête en direction de son parrain. « Je veux bien, s’il te plait. » Il n’avait, de toutes façons, plus aucune notion de temps ces quelques derniers jours alors ce n’était pas l’idée d’un café en fin de journée qui allait changer grand chose.
Faisant quelques pas dans le salon, remarquant qu’un ou deux éléments avaient été changés ou déplacés depuis la dernière fois qu’il était venu ici, Damon finit par se laisser tomber dans le canapé alors que Marcus s’en revenait avec deux tasses de café dans les mains. « J’espère que je te dérange pas. » En réalité, si la réponse à cette question - ou plutôt à cette inquiétude - était la positive, cela ne viendrait pas changer les motivations du jeune italien concernant sa présence ici. Depuis que l’idée de venir parler de ce léger soucis - presque un détail - à Marcus lui avait traversé l’esprit, il ne se voyait pas faire autrement que de venir lui exposer la situation. Surtout s’il avait été en contact avec l’un, l’autre ou les deux de ses parents. Le Leckie serait bien assez tôt mis au courant des masques retirés, et cette fois-ci Damon préférait être celui qu’il le mette au courant en premier. « Mais j’ai besoin de parler de quelque-chose, et je savais qui d’autre aller voir, alors… » Alors il se retrouvait ici, aujourd’hui, sans aucune cérémonie - il n’en avait jamais eu besoin, auprès de Marcus, et il ne comptait pas commencer de telles idioties en ce jour. Son parrain était même l’une des rares personnes à qui il parlait à coeur ouvert, l’esprit tout autant, en sachant qu’il n’émettrait pas de jugement envers sa personne pour certaines idées pensées et perçues - cela n’était pas le cas de tous les adultes entourant Damon dans sa vie de tous les jour.
Finalement, venant attraper la tasse que Marcus lui avait ramené et en le remerciant d’un petit sourire en coins, le Williams vint laisser échapper un dernier soupire avant d’entamer le sujet pour lequel il s’était pointé - comme si cela pouvait altérer d’une quelconque manière la finalité de l’histoire, alors qu’il n’en était le cas en rien. « J’ai… appris quelque-chose, de la part de papa… » Sa voix vint se rouer, déjà, à peine le mot papa prononcé, trahissant la fragilité déjà trop bien installée au sein des émotions du jeune homme sur cette situation. « … cette semaine. » Et alors, il vint se stopper là. Parce-que même s’il ne voyait autrement que l’idée de venir exposer à Marcus lui-même la situation, le fait de commencer à en parler à haute voix vint lui faire rappeler d’autres éléments, également. Comme le fait que Marcus, en dehors d’être son parrain, était également le meilleur ami de Saül et peut-être que Damon n’avait en aucun cas le droit de venir parler de son père avec les pensées qu’il avait en magasin devant son meilleur ami. C’était idiot, mais concernant la situation, la confiance en lui - et en tout ce qui l’entourait, malheureusement - du jeune homme en était rendue à un point qu’il ne pensait pas imaginable.
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Il tira sur les extrémités de la ceinture de son peignoir comme si cela suffisait à le rendre un brin plus présentable tandis que Damon entrait dans l’appartement et apportait, avec lui, un air mélancolique et las flottant autour de sa silhouette comme un nuage gris le suivant au moindre de ses pas. Mac prit la direction de la cuisine ouverte où l’odeur de café donnait à la pièce à vivre cette allure de refuge, chaud et réconfortant. C’était quelque chose que l’australien avait toujours aimé à propos de son appartement, le calme reposant qui apaisait les pensées, comme une étreinte géante dès lors que l’on passait la porte. Il ne savait pas si cela venait de la hauteur dans les étages, de l’allure du bois, des briques rouges, du cuir ici et là, ou s’il ne s’agissait que de sa volonté propre de faire de cet espace un lieu où quiconque pouvait se sentir bienvenu. Marcus servit deux tasses de café, le sien dans un de ces mugs que Norah lui avait offert. « J’espère que je te dérange pas, soufflait Damon écrasé dans le canapé comme si le poids des maux du monde écrasait ses épaules et pliait ses jambes malgré lui. Mais j’ai besoin de parler de quelque chose, et je savais pas qui d’autre aller voir, alors… » Il était toujours flatté qu’on se tourne vers lui, le brun, alors qu’il n’était pas toujours un exemple de sagesse ou de réussite sous tous les angles ; parfois juvénile, fortement cartésien, il n’avait pas de relation de longue durée, pas d’enfants, pas de famille à lui en somme, et son carriérisme était la somme de tout ceci. Mais il était naturellement secret, et peut-être que cela inspirait le monde à déposer entre ses mains des confessions qui ne seraient en sécurité nulle part d’autre. “Tu me déranges jamais, tu sais bien. Et si tu as besoin de parler, tu as forcément frappé à la bonne porte.” Damon n’était pas n’importe qui. S’il était un rôle que Mac prenait au sérieux autant que celui de grand frère pour Percy, Caelan et Norah, ou encore que celui d’oncle pour Julie et Aidan, c’était celui de parrain pour le jeune homme. Toutes ses autres responsabilités étaient naturelles pour quelqu’un accordant autant de valeur que lui à la famille, mais être nommé auprès de Cosimo en étant extérieur aux Williams était une preuve de confiance à laquelle il s’était juré de toujours être à la hauteur. Jusqu’à présent, il n’y avait jamais fait défaut.
Damon était perturbé, et plus que sur les traits de son visage, cela se lisait dans chacun de ses gestes, dans l’absence d’énergie qu’il y mettait, et dans le son de sa voix lorsqu’il reprit la parole, presque douloureusement. « J’ai… appris quelque-chose, de la part de papa… cette semaine. » Et ses mots s’évaporèrent, il n’en dit pas plus. Immédiatement, Marcus songea aux confessions que Saül lui avait faites à l’exact même endroit où son fils se trouvait désormais, quelques temps plus tôt. Apprendre que celui-ci allait avoir un second enfant l’avait ébranlé, et il se doutait que ce serait également le cas pour Damon, au centuple. Avait-il fini par lui en parler ? Les méninges de l’australien se remuaient derrière ses épais sourcils froncés avec compassion. “C’est à cause de ça que tu as découché et que ta mère a essayé de m’appeler toute la journée ?” fit-il, soulignant délicatement que sa famille, aussi dysfonctionnelle fut-elle à ce moment-là, se souciait de lui, de ses états d’âmes, et qu’il n’était pas aussi seul contre tous que ce que cette voix aux réflexes encore adolescents pouvait lui susurrer dans le creux de l’oreille en le poussant à fuir pendant un jour ou deux. Il pouvait croire que cela lui accordait une pause, mais les problèmes et ce qui le contrariait n'auraient pas disparu comme par magie à son retour. “Elle se fait du souci pour toi, tu devrais lui écrire.” il ajouta, car cela faisait partie de la panoplie du bon parrain de valider ce que faisaient et disaient les parents, qu’importe son désamour pour Elise. Même s’il avait été tenté plus d’une fois, il n’avait jamais décrédibilisé la mère, jamais devant son fils. “Qu’est-ce qu’il s’est passé ?” demanda-t-il finalement, venant s’asseoir à côté de Damon, les mains autour de sa tasse fumante. Il attendait sa version, son récit, son ressenti, patiemment, sans se soucier du silence -sans se douter que toutes les paroles qu’il préparait dans un coin de sa tête afin de rassurer le jeune homme seraient vaines face au véritable sujet de sa venue.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
« Tu me déranges jamais, tu sais bien. Et si tu as besoin de parler, tu as forcément frappé à la bonne porte. » Ca avait quelque-chose d’extrêmement rassurant, que d’entendre que l’on était le bienvenu quelque part. Alors que Damon ne s’était pas senti à l’aise depuis plusieurs jours, dans tous les endroits où il se rendait, au moins ici il avait sa juste place qui lui était rendue. Qu’importe la raison pour laquelle il avait pu, par le passé et aujourd’hui encore, se présenter sur le palier de Marcus il avait toujours trouvé porte ouvert et sourire aux lèvres. Mais serait-ce toujours le cas lorsque le jeune homme viendrait déverser son ressenti et ses émotions devant Marcus, alors qu’il parlerait de l’une des personnes qui composait sa vie depuis des années désormais ? Damon le savait loyal envers les Williams, mais vers lequel de ces derniers irait au plus cette loyauté lorsque son filleul lui ferait part de cette aigreur le rongeant de l’intérieur envers celui qu’il appelait malgré lui encore son père ?
Ce fut avec un manque d’assurance certain qu’il vint alors commencer à prendre la parole. Il se devait d’expliquer la raison de sa présence chez lui à Marcus - et pourtant, à peine avait-il commencé à parler, que déjà un noeud se faisait bien trop présent dans sa gorge, l’empêcher de continuer sur sa lancée. Ce qui était arrivé, malgré lui bien entendu, sur le tapis des discussions lors du dernier repas de famille ne savait être digéré et l’idée de venir en parler à haute voix le paralysait, en quelques sortes. De quelle façon pouvait-il en venir à exposer à Marcus le fait que ses parents n’étaient en rien ce qu’ils prétendaient être depuis tout ce temps ? Pas que cela viendrait changer la vie du Leckie directement, mais cela viendrait sans aucun doute révéler une facette du caractère et du comportement de Saül qu’il ne devait en rien connaitre encore pour le moment. « C’est à cause de ça que tu as découché et que ta mère a essayé de m’appeler toute la journée ? » Fronçant quelque peu les sourcils, Damon vint relever son regard de ses doigts jouant avec la tasse chaude que Marcus avait eu la gentillesse de lui donner quelques instants plus tôt. Il y avait une certaine assurance, dans les mots de son parrain, qui ne semblait pas sonner juste pour la conversation actuelle. Comme s’il se trouvait en rien étonné par l’inquiétude et l’hésitation de Damon, et qu’il venait plutôt pencher pour un manque de régularité et d’honnêteté, presque, dans le comportement du jeune italien. « Oui, bien sur que c’est à cause de ça… » Aucune certitude ne se faisait entendre dans ses mots. Il était dans le brouillard depuis des jours et rien dans la situation se déroulant sous ses yeux ne lui permettait de s’en sortir. Bien sur que cela avait rapport et qu’il s’était permis, d’en quelques sortes, de disparaitre pendant quelques jours afin d’assimiler au mieux les nouvelles informations qui lui avait été transmises. « Elle se fait du souci pour toi, tu devrais lui écrire. » Il vint hausser un sourcil, et s’il en avait eu l’énergie il serait venu ajouter ici un petit rire jaune - sauf qu’il en manquait cruellement, d’énergie, ces derniers jours et que la situation n’arrivait pas encore tout à fait à le faire rire. Et surtout, elle avait beau se faire du soucis pour lui, Damon ne savait plus quoi croire quand il s’agissait de ses parents désormais. Ils avaient réussi à le bercer d’illusions pendant tant d’années, ils seraient tout à fait capables de continuer à le berner encore désormais.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il avait laissé passer un silence, venant s’installer aux côtés de Damon, avant de reprendre la parole. Le jeune italien, de son côté, n’avait pas encore trouvé la force ni la forme pour venir prendre de nouveau la parole. Que s’était-il passé, réellement ? Pas grand chose, trois fois rien - balivernes, foutaises, l’importance était de mise plus que jamais. Le monde du jeune Cosimo s’était vu retourné, mis sans dessus-dessous, presque à feu et à sang et il avait du assister à cette scène presque impuissant; ou tout du moins ses gestes n’auraient pu changer en rien la donne de ce qu’il avait appris. Tout ce qui avait construit son monde tel qu’il le connaissait depuis sa naissance s’était effondré et il ne pouvait rien faire pour changer quoi que ce soit. Il s’était autorisé un énième soupire, toujours pourvu de cette même lassitude, avant de reprendre la parole. « Je… » Ses yeux se noyaient presque dans sa tasse de café à laquelle il n’avait même pas encore touché, finalement. « Papa et maman ne sont pas, papa et maman, justement… » Il fallait tendre l’oreille pour entendre ce qu’il disait, Damon. Il fallait aussi avoir l’esprit affuté et aux aguets pour comprendre ne serait-ce que la moindre parole sans aucun contexte explicité en à-côté. « Enfin, pas les miens… » Se l’entendre dire à haute voix semblait rendre la chose encore plus absurde. Comment ses parents pouvaient-ils ne pas être, justement, ses parents ? Cela ne faisait sens dans aucune langue et pourtant, la vérité n’était pas bien plus compliquée que cela. « Ils ont prétendu l’être pendant tout ce temps mais c’était faux. » Et ils l’avaient tellement bien fait qu’ils aient réussi à berner tout le monde et leur fils, en première loge du spectacle, avait tout gobé du début à la fin. Alors peut-être que ce n’était pas les meilleures explications à la question de Marcus qu’il venait apporter là, Damon. Peut-être que ce n’était pas la meilleure des façons de venir faire comprendre sa situation à quelqu’un qui était extérieur à toute cette affaire - mais c’était les seuls mots que l’enfant semblait être capable de formuler pour le moment, le choc émotionnel était de loin encaissé correctement.
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Il cocha la case de la raison en invitant le jeune homme à prendre contact avec sa mère dès que possible, cependant Marcus comprenait aisément que Damon n’en ait pas la moindre envie. Il avait visiblement besoin d’air, d’espace, et surtout de temps pour digérer qu’importe ce qu’il avait appris et qui l’avait ébranlé visiblement au plus haut point. L’environnement familial pouvait être étouffant, entre les griffes plantées profondément d’Elise et les hautes attentes de Saül. Les simples différences de caractère au sein de la fratrie étaient souvent un challenge en soi et Marcus, lui, s’était efforcé d’offrir à chacun une oreille attentive, une présence dénuée d'intolérance et de jugement, quitte à jouer au tampon pour alléger les frictions. Il faisait bien trop souvent de leurs problèmes les siens, trop pour son propre bien, et c’était l’âge qui lui apprenait le détachement nécessaire. Mais le brun était dans leurs histoires jusqu’au cou depuis bien longtemps, et devenir le parrain de Damon avait scellé sa vie à celle des Williams il y avait vingt années de cela, acceptant en même temps de partager le secret entourant la naissance de celui-ci. Et la mine de six pieds de long du jeune homme aurait dû lui mettre la puce à l’oreille instantanément, mais la possibilité qu’il découvre tout ceci n’avait pas effleuré le Leckie depuis si longtemps qu’il en avait oublié l’hypothèse. Vivait-il mal l’arrivée du futur bébé, se sentait-il remplacé ? Avait-il appris l’ampleur des dépendances de son père, au jeu, récemment la poudre ? Vices et mystères entouraient la personne de Saül bien plus que sa stature de premier né irréprochable ne le laissait voir, plus que lui-même ne l’admettait, et la différence entre l’idéalisation qu’il pouvait inspirer à son fils et la réalité pouvait sans nul doute faire un choc. Quoi que Damon avait probablement cessé de se faire des illusions à propos de l’intégrité de son père depuis quelques temps. En somme, l’homme n’était pas sans mauvaises surprises, et Marcus attendait simplement de savoir quelle carte son filleul avait pioché dans la pile.
« Papa et maman ne sont pas, papa et maman, justement… Enfin, pas les miens… Ils ont prétendu l’être pendant tout ce temps mais c’était faux. » Les mains de l’australien se resserraient autour de son mug tandis que ses yeux s’arrondirent de surprise, non face à nouvelle, mais au fait que le jeune homme était désormais au courant. Et cela eut le même bruit sourd qu’un coup de massue sur le coin de son crâne, pris au dépourvu, vide de pensées et de solutions sur le comportement à adopter. Il avait toujours su que ce jour arriverait, il l’avait simplement oublié. Vingt ans plus tôt, il était certain que le secret ne durerait pas longtemps, que la situation ne serait pas viable, jusqu’à ce qu’elle le soit et que la machination roule si bien que la véritable paternité du garçon lui sorte parfois de l’esprit. Il aurait probablement été préférable de tout avouer bien plus tôt, lorsque Damon était encore un garçon malléable capable d’encaisser le choc sans réellement le comprendre. Désormais c’était un homme qui se sentait bafoué et la teneur du secret prenait un aspect bien différent. Dans un sursaut nerveux, Marcus sauta sur ses deux jambes et retourna en cuisine en un éclair. “Finalement, c’est l’heure de l’irish.” fit-il d’un ton bien trop enjoué pour dissimuler efficacement la trouille qui secouait ses nerfs. Il se saisit de la bouteille de whisky qui parut lui glisser des mains au moment d’en verser le contenu dans son café et il ajouta une lichette de lait presque uniquement pour la forme. Voilà qui devrait l’aider à trouver du courage et de l’inspiration afin de naviguer sans heurts dans cette conversation -peut-être, oui. Il reprit, de retour au salon d’un pas rapide ; “N’allons pas émettre des conclusions trop vite, hm ?” Si une chose tenait à coeur au Leckie dans cette affaire, c’était que les embranchements de la généalogie ne soient pas prépondérants sur tout ce que Elise et Saül avaient fait pour Damon. Et bien qu’aucun d’entre eux ne soit un parent parfait, ils avaient endossé le rôle là où Auden en aurait été incapable. Vingt ans, qu’ils lui avaient dédié, Elise comme si elle l’avait réellement porté, Saül comme s’il était son véritable seul et unique héritier. Rien ne pouvait et ne devait remettre en question cela. “Je veux dire, ils t’ont bien élevé comme leur fils depuis le départ, ils n’ont pas prétendu leur amour pour toi, alors ils restent tes parents.” Marcus reprit place dans le canapé et s’accorda une grande gorgée de son café amélioré. Il ne s’était pas levé ce matin-là en s’imaginant une seule seconde avoir cette conversation avec Damon. Il avait cessé de s’imaginer que ce moment frapperait à sa porte depuis si longtemps. Désormais le voile était levé et devant les faits, Mac qui savait habituellement toujours quoi faire et quoi dire sentait les mots lui échapper. Ce secret était aussi le sien, ce mensonge, il l’avait porté sur ses épaules au même titre que Saül et Elise, et cela le rendait tout aussi fautif. “C’est Auden qui te l’a dit ?” demanda-t-il dans un soupir. Rien ne l’étonnerait moins que l’égoïsme légendaire du Williams sabotant des années d’efforts sous prétexte que la naissance de son propre enfant fasse soudainement de lui un père adéquat pour celui qu’il n’avait jamais assumé.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
Il n’y aurait, de toutes façons, jamais eu de bonne ou de mauvaise façon de venir désamorcer la bombe qu’il tenait entre les mains, Damon. Il le savait, pour l’avoir attrapé au vol lors de ce diner de famille sans le manuel d’explication et pour ne pas savoir quoi en faire depuis cet instant. Il n’y avait aucune façon adéquate de venir mêler Marcus à cette affaire, alors autant laisser agir son coeur si cela pouvait permettre de se sentir un brin plus léger à la fin de la discussion. Et, à voir la surprise s’emparant des traits du visage de son parrain, il se reposait sur la certitude que tous deux se retrouvaient dans la même situation: celle d’avoir été berné du début à la fin. « Finalement, c’est l’heure de l’irish. » Et il vint se lever pour s’affairer, comme s’il ne saurait tenir en place à l'évocation des nouvelles que Damon lui amenait. Mais, là om ces dernières semblaient claires et compréhensibles - et encore, là étaient de grands mots - pour le gamin car il venait d’être plongé de force dans cette histoire, Marcus aurait du se poser davantage de question. « N’allons pas émettre des conclusions trop vite, hm ? » Les pensées de Damon n’étaient pas des plus claires, ces derniers jours, il en convenait. il venait aussi régulièrement les noyer dans l’alcool et la fête pour ne pas avoir à les entendre plus longtemps. Mais, elles restaient en cet instant tout à fait claires et il sentait, il ne savait trop comment, que quelque-chose n’était encore pas normal. Quelles conclusions hâtives ? Les conclusions n’avaient pas besoin de s’imaginer, elles lui avaient été explicitées. Ce n’était pas l’imagination de l’italien qui était à remettre en cause ici, mais bien des faits réels qui lui avaient été narrés. « Je veux dire, ils t’ont bien élevé comme leur fils depuis le départ, ils n’ont pas prétendu leur amour pour toi, alors ils restent tes parents. » Un silence, que Damon ne souhaita pas combler, trop occupé à venir faire des connexions qu’il aurait souhaité ne pas comprendre. « C’est Auden qui te l’a dit ? »
« Tu étais au courant aussi ? »
Alors, il vint relever ses yeux bleus dans ceux de son parrain. La seule explication lui semblant viable était celle-ci. Oh, d’autres lui étaient passées par la tête, mais elles ne semblaient pas tenir autant la route que cette dernière. Si la surprise pouvait se comprendre, le manque d’étonnement lui ne pouvait s’expliquer que par le fait que Marcus soit déjà au courant de l’histoire. Il n’en allait pas autrement, et une fois de cette explication avait fait son chemin dans l’esprit du gamin, il ne savait envisager autre chose. Le Leckie était au courant, surement depuis le début, et Damon était finalement déçu de lui-même de ne pas y avoir pensé. Son père et lui étaient des amis de longue date; presque même ce qu’on pourrait apparenter à des meilleurs amis. Cela avait été son erreur de ne pas penser que le Williams aurait fait part de son plus gros secret à cet homme qu’il estimait tant - et ce n’était pas une mince affaire d’arriver à obtenir une telle place dans la vie de l’italien. Cela expliquerait parfaitement pourquoi Auden se retrouvait mêlé si rapidement à cette discussion, alors qu’il ne l’était jamais lorsqu’il s’agissait des affaires de son grand-frère. Au quotidien, Damon côtoyait principalement Marcus au sein de la MHC, là où le second fils Williams ne mettait jamais les pieds. Il n’y avait donc aucune raison pour qu’il vienne à prononcer le prénom de l’italien s’il n’était pas au courant du rôle qu’il jouait désormais - et avait toujours joué en secret - dans la vie de son filleul. « Tu étais au courant et tu m’as rien dit ? » Ca n’aurait jamais été sa place, à Marcus, d’annoncer une telle nouvelle à Cosimo. Ca n’aurait jamais été son rôle mais l’enfant avait espéré qu’il pouvait lui faire confiance et qu’il se mettrait pas en travers d’histoires qui ne le regardaient pas.
Il s’était mis le doigt dans l’oeil, et ce jusqu’au coude.
« Tu t’es rangé de leur côté, tout ce temps ? » La voix de Damon se brisait au fur et à mesure des mots qu’il se trouvait apte à prononcer; son ton faiblissait également mais ce ne fut pas une raison de venir baisser le regard. Tant pis si les larmes venaient embrouiller ses prunelles et que la vision venait à lui manquer. Tant pis s’il paraissait pathétiques devant un homme qu’il avait, pourtant tant, estimé également de son côté. Présentement, la confiance qu’il avait porté pendant toutes ces années à Marcus venait de rejoindre celle qui lui échappait désormais des doigts pour son père. Il ne s’était jamais imaginé qu’une telle barrière puisse s’ériger entre le Leckie et lui, là où il lui avait toujours fait confiance les yeux fermés. Avec Marcus, tout avait toujours été différent et plus simple. Les années avaient aidé, mais elles n’avaient pas été seul facteur décisionnaire. Aux côtés de cet homme, Damon n’avait jamais eu besoin de prétendre. Il lui avait toujours ouvert les bras à la véritable personne qu’il était, et c’était pour cette raison qu’il bénissait l’idée que son père et lui soient devenus si proches. Là où vivre aux côtés du premier nécessitait de jouer un rôle au quotidien, la présence du second permettait d’ôter tous ces doutes et d’agir tel que le coeur pouvait en décider. Et, en une fraction de seconde, tout semblait venir s’écrouler. De nouveau, encore une fois - toute itération n’était que vérité ici.
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« Tu étais au courant aussi ? » De surprise ou de culpabilité, Marcus se figea pendant un instant. Son sourire disparut, remplacé par l’hésitation qui ouvrait et fermait sa bouche comme un poisson arraché au courant. Son regard détaillait Damon nerveusement. La déception et l’abattement du jeune homme transparaissaient dans sa posture, et jamais ses yeux clairs ne lui parurent aussi infiniment tristes. Le Leckie s’était trahi lui-même mais avant tout, à en croire le retournement de situation, il avait trahi son filleul. Lui qui trouvait toujours quoi dire, lui qui avait toujours les bons mots, se retrouvait prisonnier d’un frustrant mutisme. Il était l’adulte de la pièce mais ne put s’empêcher de se sentir comme un gosse pris la main dans le sac. Finalement, les mains serrées autour de sa tasse de café amélioré, il baissa la tête et souffla de résignation. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il ferait partie des gentils de l’histoire, qu’importe à quel point il était convaincu d’avoir bien fait. « Tu étais au courant et tu m’as rien dit ? - Je ne pouvais rien dire, Damon. » Ce n’était pas à Marcus de le faire, ce n’était pas sa place. Saül lui avait fait confiance avec ce secret au point d’en faire le parrain de l’enfant, ce n’était pas une promesse dont il pouvait s’affranchir. Et il devait admettre qu’il n’en avait jamais été tenté, ce qui était probablement ce qu’on pouvait lui reprocher dans cette affaire. Il n’avait jamais sonné l’alarme à propos de la durée et du poids que prenait ce mensonge d’année en année, il n’avait pas assez songé au bien-être de son filleul avant toute autre chose, lui qui avait la prétention d’être un îlot de stabilité au milieu de l’océan agité des Williams. Il aurait pu dire quelque chose. Il aurait pu souffler à l’oreille de Saül la suggestion que l’heure était venue, comme le fidèle criquet sur son épaule qu’il était chaque jour. Il aurait pu en glisser un mot à Elise, qui l’aurait sans doute balayé d’un revers de main sans autre argument que l’idée venait de lui. Il aurait pu pousser Auden à lancer la machine des révélations si respirer le même air que lui ne lui donnait pas de l’urticaire. Non, le mensonge était plus simple, plus confortable. « Tu t’es rangé de leur côté, tout ce temps ? - Ce n’est pas une affaire de partis, ce n’est pas si simple. » Damon le savait certainement, au fond, ou alors le comprendrait-il plus tard, une fois la déception et la frustration dissipés. Il était assez âgé pour avoir conscience que les choses n’étaient jamais toutes blanches ou toutes noires. Il ne les percevait telles quelles que momentanément.
Dans un nouveau soupir, Marcus passa une main dans ses cheveux et glissa ses doigts le long de sa mâchoire barbue. L’australien avait la sensation qu’il devait des explications à Damon, qu’il devait lui donner toutes les cartes pour comprendre ce qui avait motivé ses parents à entretenir cette bulle autour de lui, et lui, à les soutenir dans cette démarche jusqu’au bout. “Auden n’était pas prêt à t’assumer, à être père, c’est à peine s’il l’est aujourd’hui. Tu le connais, tu sais comment il est, je ne t’apprends rien.” fit-il en haussant les épaules. Mac n’avait jamais expliqué au reste de fratrie la raison qui motivait son aversion pour le cadet de Saül et n’avait pas l’intention d’assumer son humiliation. Son expérience des travers d’Auden obscurcissait volontiers son jugement le concernant, mais à propos de Damon, le brun estimait avoir bien assez de recul pour affirmer que le Williams aurait été incapable d’assumer le rôle de père comme Saül l’avait fait. De toute manière, un calcul simple pouvait justifier le parti qu’ils avaient pris : personne n’était taillé pour être père à dix-neuf ans. “Quelque chose devait être fait dans ton meilleur intérêt.” il ajouta, puis il porta sa tasse à ses lèvres. L’amertume du café et du whisky se battaient en duel sur ses papilles. Damon avait probablement un goût du même genre au fond de la gorge, déception avec une touche de rancoeur et un nuage de désorientation. Mac n’avait pas l’intention de verser dans les hypothèses d’autres réalités à base de “et si”; ce qui était fait était fait, il assumait et confirmait son avis sur les événements passés et rien ne pouvait changer tout ceci. Il y aurait eu mille autres manières de faire les choses, de les faire mieux, mais ils en étaient là et c’était le jeune homme qui en faisait les frais. “Je suis vraiment désolé que tu apprennes tout ça si tard. On aurait dû te dire la vérité bien plus tôt.” Marcus releva son regard vers Damon. Il nota les larmes qui faisaient briller ses prunelles. Désormais, le Leckie ne craignait plus de parler au nom de tous ceux qui avaient entretenu le mensonge, et si Damon n’avait pas encore reçu d’excuses, il pouvait considérer que les siennes comptaient pour toute personne dans la confidence. Il les méritait, pour le peu de réconfort que cela pouvait lui apporter. Car rien ne lui rendrait toutes les opportunités manquées d’essayer de créer du lien avec Auden au fil des années. “Mais tout ça ne change rien du tout, renchérit Mac. Tes parents t’aiment comme la prunelle de leurs yeux, et tu peux toujours compter sur moi.” Il ne s’attendait pas à ce que Damon le croit. Pas aujourd’hui, pas dans l’instant. Non, actuellement, le jeune homme était trop occupé à remettre le monde entier en question. Cela était exactement le genre de chemin sur lequel l’australien lui aurait volontiers tendu la main afin de l’accompagner du mieux qu’il le pouvait. Néanmoins, il était certain que son filleul n’en voudrait pas.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
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AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
« Je ne pouvais rien dire, Damon. » Il ne pouvait rien dire, personne ne pouvait rien dire dans cette histoire. Le secret était que trop lourd, gardant les lèvres bien scellées comme si en parler serait synonyme de malédiction, tel que l’était Voldemort dans les livres d’Harry Potter. Personne n’avait été apte, toutes ces années, à dire quelque-chose et il avait fallu attendre que le grand-père soit à l’article de la mort et l’esprit complètement aliéné pour qu’enfin, la boite de Pandore soit ouverte. « Ce n’est pas une affaire de partis, ce n’est pas si simple. » Les mâchoires du jeune homme se serrèrent encore un bien davantage en entendant les mots de Marcus, qui vinrent seulement ajouter une couche de peine à son coeur. Ce n’était pas une affaire de partis mais il avait décidé de se ranger du côté de Saül et d’Elise pendant tout ce temps, ne laissant aucune chance à son filleul de pouvoir à son tour jouer ses cartes et tenter de l’avoir dans son équipe. La distribution avait été faussée à peine entamée.
« Auden n’était pas prêt à t’assumer, à être père, c’est à peine s’il l’est aujourd’hui. Tu le connais, tu sais comment il est, je ne t’apprends rien. » Sauf que dernièrement, Cosimo avait justement tout à apprendre. Toutes les croyances qui avaient forgé son enfance et sa vision du monde s’étaient effondrées en moins de temps qu’il n’avait fallu pour former le mensonge, et depuis il remettait toute parole en cause, en question. Et puis, au delà de ça, Cosimo ne connaissait réellement Auden malheureusement qu’à travers les dires de son père et des autres membres de sa famille. Il avait eu l’occasion, depuis son arrivée en Australie, de côtoyer le peintre d’un peu plus près et de passer un peu de temps avec lui, mais sans savoir quel rôle il tenait finalement dans sa vie - aurait-il fait les choses différemment, s’il l’avait su plus tôt ? « Quelque chose devait être fait dans ton meilleur intérêt. » Le gamin se retint de ne pas lever les yeux au ciel en cet instant. Dans son meilleur intérêt s’était révélé surtout être le meilleur intérêt de Elise mais surtout celui de Saül avec les années, l’autre version possible de la vie du gamin n’ayant même pas été mise un seul instant en compétition pour réellement élire le meilleur intérêt pour lui. « Je suis vraiment désolé que tu apprennes tout ça si tard. » Bien sûr. « On aurait dû te dire la vérité bien plus tôt. » Bravo Sherlock. Evidemment que la vérité aurait du lui être révélée bien plus tôt, afin qu’il puisse composer la mélodie de sa vie d’adulte avec et non à se retrouver à devoir ajouter des notes qui ne tombaient en rien juste sur la partition. Les grandes personnes avaient pris des décisions pour lui, sans prendre en compte l’impact que ce type de nouvelle information aurait sur sa vie d’adulte à lui. Marcus pouvait être désolé, ils pouvaient tous être désolés, cela ne changerait rien à la situation: Cosimo se sentait bafoué.
Ce fut à ce moment là qu’une larme vint s’échapper, roulant à toute allure sur la peau rebondie de sa pommette. Il ne savait cependant si elle était de tristesse ou de colère, de rage ou de désespoir. Lui qui était venu ici en pensant pouvoir trouver un allier, quelqu’un sur qui compter, se retrouvait une fois de plus devant le mur érigé afin de protéger les secrets de sa venue au monde. La trahison distribuée en grande quantité, attrapée au vol par trop nombreux d’entre eux. Cosimo voyait flou dans une situation qui n’aurait jamais du se présenter. « Mais tout ça ne change rien du tout. Tes parents t’aiment comme la prunelle de leurs yeux, et tu peux toujours compter sur moi. » Cette fois-ci, il ne put empêcher le petit rire, moqueur, qui s’échappa l’espace d’un instant de ses lèvres. « Ca ne change rien du tout ? » Ce n’était pas là le choix de mots le plus judicieux. Dire à l’italien que rien ne changeait, alors que tout son monde autour de lui s’écroulait, revenait à lui faire le plus gros pied de nez de l’histoire. « Ca change tout, au contraire. » Secouant quelque peu la tête, il vint finalement décrocher son regard de celui de Marcus, afin de se lever du canapé et de commencer à faire les cent pas face à lui. « Comment tu peux aimer quelqu’un et lui mentir de la sorte pendant des années ? Et croire que cela ne va rien changer ? » Cette idée le dépassait. Pour lui, ce n’était pas possible; le mensonge ne faisait pas partie de l’amour et il se devait de se faire écarter de la scène. Il ne comprenait pas comment ses parents, et les proches naviguant autour de ces derniers, avaient pu tant lui mentir par amour. A par déchirer sa réalité, cela n’avait eu aucun autre effet.
« Tu sais quoi ? J’aurais pas du venir ici. » Qu’il vint renchérir, après quelques instants de silence. S’il s’était toujours senti en sécurité chez son parrain, aujourd’hui il découvrait ce lieu sous un autre jour. Il ne se sentait en rien à sa place, avait l’impression d’être de trop. Peut-être que Marcus était sincère, peut-être que ses excuses étaient valables, mais il ne saurait les recevoir comme il devrait présentement et ne voulait de toutes façons les recevoir. « Si c’est pour apprendre que vous avez tous été des menteurs pendant vingt ans, je crois que je préfère m’en passer. » La fatigue en venait à prendre le relai, à formuler des phrases qu’il regretterait surement dans quelques temps. Marcus n’y était pour rien, mais il ne saurait le voir à travers le voile de peine qui emmaillait son coeur et sa raison. Le Leckie aurait beau avoir les meilleurs excuses et les raisons allant de paire avec en main, il ne verrait rien d’autre que le masque qu’il retirait lentement alors que leur discussion avançait. Peut-être qu’il trouverait exactement la même personne, derrière ce masque, le mensonge pesant sur les épaules en moins. Cosimo ne souhaitait cependant pas être présent pour assister à cette scène - pas maintenant, pas aujourd’hui. « T’auras qu’à dire à maman qu’on se voit à Noël dans le pire des cas, si elle te rappelle encore une fois. » Secouant la tête, les pas du jeune homme étaient déjà en route vers la porte de l’appartement. D’ordinaire, il serait resté auprès de Marcus pour venir comprendre le pourquoi et le comment, pour décortiquer sans retenue aucune les moindres aspects de la situation. D’ordinaire, il aurait préféré fermer les yeux et lui faire confiance plutôt que de détourner les talons vers d’autres que lui. Il avait même plutôt eu tendance à lui faire davantage confiance sur bien des situations qu’il ne le faisait envers son père, le gamin. Aujourd’hui était tout autre et à chaque jour suffisait ses peines. « On se voit lundi au boulot. » Qu’il conclut, claquant la porte d’entrée de l’appartement sur son passage.
Now did you think it all through ? All these things will catch up to you
Le ton était calme, posé, mais pour combien de temps ? Après la surprise et le choc, quelle nouvelle réaction pouvait attendre Marcus tandis qu’il tentait du mieux qu’il le pouvait de justifier ses choix et ceux des parents du jeune homme ? Quand lui-même avait perdu foi en ses arguments, quand lui-même réalisait et admettait que les choses n’auraient pas dû se dérouler de la sorte, comment croire que Damon allait miraculeusement digérer la vérité ? Il était trop tard, sous tous les angles. Trop tard pour affirmer qu’Auden aurait été le pire des pères puisqu’il n’avait pas eu l’occasion de se prouver. Trop tard pour excuser le mensonge tant il avait bien trop duré. Trop tard pour assurer son affection, son soutien et sa loyauté au jeune Williams puisque Mac avait choisi le camp du complot. Il ne pouvait pas attraper les années, les heures, les minutes passées entre ses doigts, pauser le temps, en gagner, corriger le passé. Non, les choses étaient ce qu’elles étaient désormais, qu’importe à quel point le brun voulait croire que ces révélations ne devraient pas avoir d’impact sur ce qu’ils avaient toujours connu comme dynamique. « Ça change tout, au contraire. » affirmait Damon, le tremolo dans la voix, et les mots résonnèrent dans le cœur de Marcus qui savait d'or et déjà que cela était la vérité. Il ne pouvait pas le nier, ni fermer les yeux ; les faits ne s’envoleraient pas comme par magie. « Comment tu peux aimer quelqu’un et lui mentir de la sorte pendant des années ? Et croire que cela ne va rien changer ? » L’australien posa sa tasse sur sa table basse d’un geste rapide, l’atmosphère n’était plus au réconfort et à la senteur du café. “Parce que tu es assez grand pour comprendre qu’on a tous fait ça pour ton bien !” Mais l’était-il vraiment ? Vingt-ans, était-ce assez mature pour saisir toute la complexité des événements autour de sa naissance, les enjeux, les motivations des uns et des autres ? Après tout, Damon savait encore si peu de choses de la vie, à un âge où l’on pensait avoir déjà tout vu, tout compris. “Et puis ça n’a aucune importance que ce soit Auden ton père biologique. Ce sont Saül et Elise tes vrais parents, c’est eux qui t’ont élevé et qui ont été présents pour toi.” Eux qui lui avaient appris à faire du vélo et pansé les égratignures sur ses genoux sur le chemin de l’apprentissage. Eux qui l’avaient placé dans les meilleures écoles, avaient veillé sur son avenir. “Qu’est-ce qu'Auden a fait, lui, à part bien profiter de la liberté de ne pas avoir un gosse sur le dos ?” ajouta fermement Marcus, ne réalisant seulement après la dureté de ses paroles et les mille manières de les interpréter dans l’esprit d’un garçon de vingt ans. Nul enfant ne devait avoir un jour l’impression d’avoir été un fardeau dans la vie de son entourage. “C’était une mauvaise formulation, je suis désolé.” tentait-il de rattraper, mais ses mots avaient probablement déjà mis de l’huile sur le feu.
Le jeune homme s’était levé, les larmes essuyées au profit d’une colère sourde. Dans une énergie similaire, son parrain avait également bondi sur ses jambes. « Tu sais quoi ? J’aurais pas dû venir ici. Si c’est pour apprendre que vous avez tous été des menteurs pendant vingt ans, je crois que je préfère m’en passer. » Marcus, sans un mot, prit le blâme et l’accepta. Il y avait des limites à ce que l’amour pouvait prétexter comme erreurs et l’australien ne souhaitait plus enfoncer le clou en multipliant les justifications qui alimenteraient les griefs de Damon. Celui-ci avait tous les droits d’être en colère, et il était clair que son jugement était trop obscurci pour tenir une conversation plus longue et détaillée sur le sujet. Lèvres pincées, frustré par un sentiment d’échec, Mac espérait simplement que son filleul réalise lui-même, un jour, ce que cela signifiait lorsqu’ils prétendaient avoir agi par amour. Quitte à ce qu’il le désapprouve, mais qu’il ne comprenne. « T’auras qu’à dire à maman qu’on se voit à Noël dans le pire des cas, si elle te rappelle encore une fois. On se voit lundi au boulot. » Il lui emboîta le pas trop tard, tenta de le retenir trop tard, et la porte claqua sur une éternité d’actes manqués. Figé dans le salon, réalisant que Damon était véritablement parti bien plus blessé qu’il n’était arrivé, Mac résuma son désarroi d’un seul et long soupir. Le Williams avait besoin d’espace et de temps, bien plus que d’un parrain ayant entretenu un mensonge pendant vingt ans. Il reviendrait, au bout d’un moment, songeait-il. Mais la pensée relevait de l’espoir bien plus que de la certitude, et c’était la fragilité de l’hypothèse qui pesait sur le coeur de l’australien à cet instant.