| (lilinwar) beyond the sea |
| | (#)Ven 4 Déc 2020 - 22:29 | |
| talia & anwar beyond the seaSomewhere beyond the sea she's there watching for me, if i could fly like birds on high then straight to her arms i'd go sailing, it's far beyond the stars, it's near beyond the moon, i know beyond a doubt my heart will lead me there soon. ☆☆☆ Malgré le soleil qui brillait d’autant qu’il le pouvait au-dessus de leurs têtes sans que le moindre nuage ne soit là pour tenter de contrecarrer ses plans, la brise qui gonflait les voiles du Borealis empêchait l’après-midi d’être irrespirable et offrait au capitaine du voilier des conditions de navigation optimales. Moussaillon aussi impatient qu’appliqué, Maya tenait fermement le bas du gouvernail de ses doigts d’enfant, les mouvements légèrement entravés par le gilet de sauvetage orange enfilé par-dessus son maillot de bain, et sous le regard d’une Talia attendrie dont l’attention se divisait entre sa propre progéniture et celle d'Anwar, assise auprès d’elle et ne se lassant pas de faire couiner la girafe et le dauphin en caoutchouc pour lesquels elle s’était prise de passion. Le brun néanmoins avait bon espoir qu’une fois son repas englouti sa fille ne mettrait pas longtemps à s’endormir, car prise dans le tourbillon de cette période où chaque tentative pour ses parents de la mettre au lit était vécue comme un horrible abandon, le reflux provoqué par les vagues semblait être la seule berceuse qui continue de faire ses preuves – et en cela Alma tenait donc irrémédiablement de ses deux navigateurs de parents. La mère de la petite, d’ailleurs, parasitait ses pensées depuis qu’il était allé récupérer Alma chez elle le matin même avant d’embrayer chez Talia, mais la tête pleine de tracas en tous genres le brun s’évertuait à ne pas y accorder plus d’énergie qu’il n’en avait à disposition. Tristement, les états d’âme de Lene n’étaient actuellement pas sa préoccupation principale, et toutes celles qui se hissaient plus haut dans la liste semblaient déjà avoir eu bien du mal à rester à quai tandis qu’Anwar et ses matelots du jour embarquaient sur le voilier et qu’il se promettait de quitter son costume de grincheux pour le temps que durerait la balade en mer. Tirant sur le bas de son tee-shirt pour attirer son attention, sa nièce avait attendu qu’il baisse ses yeux vers elle pour questionner, la mine un brin boudeuse mais le regard plein d’espoir « J’ai très très faim, on mange quand ? » Faisant mine de réfléchir sérieusement à la question, le brun avait dodeliné la tête et fini par lancer à l’adresse de Lili « Quelqu’un ici a très très faim, mais on n’a rien à manger ici pourtant … » Attrapant maintenant son poignet en sautillant, définitivement désintéressée du gouvernail, la petite avait gloussé avec impatience « Mais siii, Maman elle a fait des sandwichs, même que je l’ai aidée ! Hein Maman ? Des sandwichs à la confiture ! » Probablement pas uniquement à la confiture, la jeune femme étant la seule sur ce bateau à se soucier un tant soit peu du fait qu’un repas se devait d’être équilibré, mais plutôt que de le relever Anwar avait attrapé la fillette pour la hisser dans ses bras et taquiner d’un ton amusé « Aaaah, mais ceux-là ils sont tous pour moi ! Non ? C’est pas comme ça que ça fonctionne ? » Non, bien sûr que non, et déposant un baiser sur la joue de sa nièce il l’avait reposée par terre et laissée rejoindre Lili et Alma tandis qu’il prenait le temps de bloquer le gouvernail. « Tournée de thé glacé pour tout le monde ? » Il en avait préparé la veille et l’avait mis dans le minuscule frigo de la cabine lorsqu’ils étaient montés à bord, avec les petits pots de purée pour bébé de sa fille. Tandis qu’il disparaissait un instant dans la cabine il pouvait encore entendre Maya questionner « Maman, on dira à Papa que j’ai conduit le bateau hein ! » et n’avait pu s’empêcher de claironner depuis là où il était « On lui dira que je l’embauche comme matelot dès qu’elle a l’âge ! » Bientôt, donc … était-ce de sa faute si par chez eux l’âge légal du travail débutait à onze ans ? Ahem. De retour sur le pont avec la bouteille de thé et une pile de verres en carton, il avait également ramené une bouteille d’eau pour remplir le verre bébé d’Alma et attrapé sa fille pour la prendre sur ses genoux tandis que Talia s’occupait de sortir les victuailles du panier à pique-nique, dont les fameux sandwichs à la confiture sur lesquels Maya lorgnait avec impatience et qui semblaient bien plus lui inspirer confiance que le pot de purée verte qu’Anwar venait d’ouvrir. « C’est quoi ? » - « De la purée de petits pois. » - « Beuuurk. Je préfère les sandwichs de Maman. » La vérité ? Anwar aussi, mais contrairement à lui et sa nièce Alma n’avait pas encore la chance d’avoir de dents et devrait donc s’en tenir à la purée encore quelques temps … Elle jouissait déjà du privilège de pouvoir dormir quinze heures par jour, chose dont son père rêvait lui-même aussi fort que les cernes sous ses yeux, alors il fallait bien qu’il y ait une contrepartie quelque part. « T’as prévu de quoi nourrir un régiment, on se demande bien de qui tu tiens ça. » avait-il finalement commenté à l’intention de sa cousine avec amusement, la référence à la mère de cette dernière à peine voilée. Et sans crier gare, voilà que la mère d’Alma s’insinuait à nouveau dans son esprit et le poussait à demander d’un ton incertain « Tu penses que j’aurais dû proposer à Lene de venir ? » Si la manière dont ils géraient cette situation de co-parentage se passait bien mieux que le brun ne l’avait cru au départ, à son grand soulagement, il restait néanmoins entre Lene et lui une certaine réserve, et la sensation du côté d’Anwar de sans cesse devoir se rappeler où se situait sa place et ne pas tenter d’en repousser les limites, au risque de braquer la jeune femme … Mais au point, aussi, de peut-être manquer un peu de délicatesse.
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| | | | (#)Mer 9 Déc 2020 - 23:35 | |
| Assise au soleil sur l'une des banquettes du Boréalis, Talia regardait attentivement Maya à la barre, les mains sur le gouvernail exactement comme lui avait indiqué Anwar un peu plus tôt. Elle semblait parfaitement à l'aise si on mettait de côté le gilet de sauvetage qui limitait très légèrement ses mouvements. Ce voilier, elle mettait les pieds dessus régulièrement depuis qu'elle était née, à l'image de sa cousine Alma. Le bambin était installé juste à côté de Talia, girafe en plastique à la main qu'elle prenait plaisir à agiter dans tous les sens avec de grands sourires. Talia partageait son attention entre sa fille et sa nièce avec un regard plein de douceur. Elle se sentait privilégiée, à chaque fois qu'elle avait l'occasion de faire un tour sur le voilier d'Anwar, d'échapper à la vie citadine et à la foule de Brisbane, pour profiter du large et du calme de l'océan l'espace de quelques heures. Ce n'était pas donné à tout le monde et même si le côté navigateur aventurier de celui qui était comme son frère lui avait donné des sueurs froides à plusieurs reprises, elle y trouvait tout de même des avantages qui lui profitaient directement. Ce moment précis faisait donc indéniablement partie de ces avantages. Ce genre de moment où le temps s'arrête et qu'il n'y a pas d'autre chose à faire que de profiter, un sourire dessiné sur les lèvres. Quand Maya interpelle Anwar pour lui annoncer qu'elle a faim, le sourire sur le visage de Talia s'élargit un peu plus. "Le capitaine mange en dernier Maya." lance- t-elle à la fillette en plaisantant. Maya qui, elle, ne semblait pas être d'accord avec cette information et jugeant que sa mère n'y connaissait pas grand-chose en navigation se tourna vers son oncle. "Non, ça c'est pas vrai. Hein tonton ?" il y avait il de quelconque règles à ce sujet ? Lili n'en avait pas la moindre idée. Maya non plus et il ne restait donc qu'à Anwar de trancher et inventer la règle qui lui semblait convenir le mieux. "On a pas dit que les sandwichs à la confiture c'était pour le dessert ?" demande-t-elle en levant un sourcil. Sa fille ayant visiblement occulté qu'elles avaient aussi préparé des sandwich poulet crudités, pour elle et Maya, avocat et crudités pour Anwar, censés composer le plat principal. Parce que tout de même. Ce n'était pas parce qu'ils passaient la journée en mer qu'ils ne pouvaient pas se nourrir correctement pour autant. "Et toi Annie, t'aura le droit de manger tous ceux à la confiture, si t'en mange au moins un aux crudités, comme Maya." Parce qu'elle le connaissait et que c'était aussi une bonne occasion de faire en sorte qu'Anwar mange quelque chose de correct. Entre elle et Ellin, il ne pouvait pas y échapper, l'une ou l'autre cherchant à lui faire avaler quelque chose d'à peu près sain dès que l'occasion se présentait. C'était sa malédiction, son boulet en quelque sorte, il devait supporter une famille qui s'inquiétait un peu trop pour lui et sa santé. "Tu nous connais, on résiste pas au thé glacé ici." Répond-elle à Anwar alors que celui se lève pour disparaître un instant dans la cabine.
C'est l'air tout fier de Maya qu'elle voit ensuite et elle ne résiste pas à l'envie de sortir son téléphone pour prendre un cliché de sa fille ainsi que d'Alma qui était probablement le bébé le plus gracieux qu'elle avait vu depuis sa fille, en toute objectivité, bien sûr. "Bien sûr qu'on va lui dire ! Tu pourras lui dire toi et lui expliquer tout ce que tonton t'as appris !" Répond-elle à sa fille qui hoche vigoureusement la tête de haut en bas, les yeux pétillants. Anwar veut bien l'engager dès qu'elle a l'âge et c'est un sourire qui lui monte jusqu'aux oreilles qui apparaît sur son visage. "Quand j'aurai six ans ?" demande-t-elle innocemment et Talia fait de son mieux pour ne pas rire. "Plutôt quand t'en auras dix-huit, d'accord ?" Déclare-t-elle, ayant une toute autre vision de ce qu'était avoir l'âge que sa fille et même si dix-huit ans pour une fillette de cinq ans semblait être une éternité, ça s'approchait bien trop vite aux yeux de sa mère qui se demandait encore comment elle avait pu passer de bébé à petite fille si rapidement. Mais comme à cet âge, les déceptions ne durent jamais bien longtemps, la fillette lâche le gouvernail pour aller s'asseoir à côté d'Alma lorsqu'elle voit son oncle revenir sur le pont, thé glacé et gobelets en carton à la main. Talia quant à elle se chargeait d'ouvrir la glacière qu'ils avaient emmenée avec eux pour en sortir les sandwichs qu'elle avait préparés avec Maya avant de partir, dont ceux à la confiture bien entendu. En revanche, ceux là, elle les garderait bien à côté d'elle jusqu'à ce que tout le monde ait au moins mangé un de ses fameux sandwichs dont elle n'était pas peu fière. "J'suis sûre qu'Alma préfèrera les sandwichs au poulet plus tard, mais pour l'instant elle a pas de dent donc elle mange de la purée." Explique-t-elle à Maya avant d'ajouter "Toi aussi tu mangeais ça quand t'avais son âge." Maya semble plutôt dubitative quant à cette information, n'ayant finalement pas un seul souvenir de cette époque aussi récente que lointaine et se contente de déballer un sandwich au poulet, les yeux tout de même rivés sur ceux à la confiture, bien gardés par sa mère. Anwar, lui, ne pouvait s'empêcher de remarquer la quantité astronomique de nourriture que l'australienne avait apportée avec elle. "Les chiens font pas des chats. A ce stade, je crois même que c'est dans les gênes, mais pour vérifier ma théorie il va falloir que je patiente encore quelques années." Lui répond-elle en souriant, posant un regard affectueux sur Maya en train de manger son sandwich. "L'avantage c'est que tu pourras en prendre pour ton repas de ce soir. Comme ça je saurai que tu ne le sauteras pas." Ajoute-t-elle en plaisantant. Elle dépose un sandwich devant Anwar en profite par la même occasion pour faire une grimace à Alma avant de se servir elle-même. Elle hausse les épaules quand Anwar lui demande s'il aurait dû proposer à Lene. "Je sais pas trop. C'est Lene. C'est difficile de savoir parfois." Répond-elle d'abord avant de continuer. "Je ne pense pas qu'elle te tienne rigueur de ne pas lui avoir proposé. C'est votre fille à tous les deux, mais vous n'êtes pas ensemble. Je crois pas que tu doives proposer à chaque fois que tu fais quelque chose, tant qu'il ne s'agit pas d'événement important pour la petite. Tu vois ce que je veux dire ?" C'était une simple sortie avec sa cousine, ils étaient partis en mer comme ils auraient pu aller au parc ou faire de la randonnée. "T'as eu l'impression qu'elle aurait voulu venir ?" Demande-t-elle tout de même.
Dernière édition par Talia Choudhry le Sam 16 Jan 2021 - 16:30, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 13 Jan 2021 - 7:56 | |
| Il n’y avait que deux éléments susceptibles de dérider un peu Anwar lorsqu’il était de mauvais poil : la musique et la mer. Depuis la dissolution désordonnée et inexorable des Street Cats cependant la musique tendait à lui donner plus encore de vague à l’âme qu’à le guérir, et sans doute avait-on là l’explication au temps que passait le brun sur son voilier, fusse-t-il amarré à un quai de la marina ou lancé au milieu des vagues de Moreton Bay. Les gazouillements d’Alma et la présence à l’appartement de Maze, qui sans être au meilleur de sa forme elle non plus restait néanmoins une présence rassurante pour lui à qui la solitude pesait parfois un peu maintenant que Tarek avait quitté le nid, aidaient néanmoins à ce qu’il ne se laisse pas entièrement avaler par les tracas liés à son travail – l’officiel, à rendre un brin de justice à des cadavres ayant auparavant été des personnes, et l’officieux, celui qu’il menait pour obtenir justice pour Frank et tenir enfin une promesse devenue parfois trop lourde à porter. Et puis il y avait quelques moments comme aujourd’hui, suspendus, légers, et que le brun tentait de respirer à pleins poumons comme pour s’en abreuver et faire des réserves pour les jours, les semaines qui suivraient. « Le capitaine mange en dernier Maya. » Sans le réaliser il s’était un court instant perdu dans ses pensées, et la remarque amusée de sa cousine ainsi que le « Non, ça c'est pas vrai. Hein tonton ? » impatient de sa nièce avaient suffi à le faire redescendre sur terre et lui arracher un rire léger. « Je pense que le soleil tape un peu trop fort sur la tête de ta maman. » Vantant déjà les mérites des sandwichs à la confiture, ceux qu’elle avait assurément le plus hâte de manger, Maya avait dodeliné la tête en faisant la sourde oreille lorsque sa mère avait argué « On a pas dit que les sandwichs à la confiture c'était pour le dessert ? » et fait pouffer à nouveau son oncle, avant que Lili ne lève les yeux vers lui pour ajouter « Et toi Annie, t'aura le droit de manger tous ceux à la confiture, si t'en mange au moins un aux crudités, comme Maya. » et lui arrache une grimace outrée, volontairement exagérée tandis qu’il échangeait un regard en coin avec la fillette. « Je crois bien qu’on va devoir écouter le chef, moussaillon. » Mais rien qu’un peu de thé glacé ne permettrait pas de consoler, et puisque tout le monde semblait être du même avis Anwar s’était replié dans la cabine pour aller chercher celui qui attendait sagement d’être bu. S’étant visiblement remise bien vite de la déception de ne pas pouvoir officiellement rejoindre l’équipage à l’aube de ses six ans et un jour, Maya avait rejoint sa mère et Alma tandis que son oncle réapparaissait avec la carafe où s’entrechoquaient les glaçons. La distribution de boissons terminée, il avait pu récupérer sa fille et se préoccuper de son repas à elle, la purée de petits pois au menu ne semblant pas inspirer sa cousine, visiblement bien contente de ne pas subir le même traitement en termes de menu. « J'suis sûre qu'Alma préfèrera les sandwichs au poulet plus tard, mais pour l'instant elle a pas de dent donc elle mange de la purée. Toi aussi tu mangeais ça quand t'avais son âge. » La grimace qu’avait fait la fillette valait son pesant de cacahuètes, et laissant échapper un rire Anwar avait ajouté sur le ton de la conspiration « Profite, pour le moment ça fait encore une personne de moins avec qui partager les sandwichs à la confiture de Maman. » Et un point pour l’opportunisme. Faute d’avoir ses deux mains libres, le policier avait laissé Lili lui déballer un autre sandwich et s’en était saisi entre deux cuillères de purée, qu’Alma gobait avec l’allégresse des premières bouchées non sans s’en étaler sur le menton et le nez dès que son père manquait de rapidité pour l’empêcher de remettre ses doigts dans sa bouche. « Les chiens font pas des chats. A ce stade, je crois même que c'est dans les gênes, mais pour vérifier ma théorie il va falloir que je patiente encore quelques années. » Qu’elle croyait. « Ça vient plus vite qu’on l’imagine, j’ai des cheveux qui rebiquent blancs depuis que j’ai tout rasé l’an dernier. » Cela lui avait-il servi de leçon quant au fait d’avoir décoloré ses cheveux une fois ? Visiblement non, puisqu’il regrettait un peu son blond, parfois. « Encore quelques années et tu tricoteras devant Home and Away pendant que je lirai les résultats sportifs sur un journal. » Qui ici lisait encore un journal papier et avait moins de soixante ans ? Personne, selon Anwar. Pour ce qui était des sandwichs, en tout cas, Lili remplissait à merveille son rôle de mère poule en faisant valoir « L'avantage c'est que tu pourras en prendre pour ton repas de ce soir. Comme ça je saurai que tu ne le sauteras pas. » et affichant une moue boudeuse, il avait mordu dans son sandwich en échangeant un clin d’œil complice avec Maya. Comme il s’y attendait, passées les premières bouchées Alma s’était quelque peu lassée de la bouillie verte qu’on lui réservait et tournait la tête comme pour éviter la sentence chaque fois que la cuillère approchait de sa bouche. Lui tendant les deux hanses de son verre-bébé avec l’intention de revenir à la charge d’ici une minute ou deux, il avait englouti une nouvelle bouché de son propre repas avant de se décider – enfin – à verbaliser ce qui le tracassait depuis qu’ils avaient quitté le port, et même un peu avant cela. « Je sais pas trop. C'est Lene. C'est difficile de savoir parfois. » Le regard du brun semblant affirmer « à qui le dis-tu » il avait néanmoins laissé sa cousine préciser sa pensée « Je ne pense pas qu'elle te tienne rigueur de ne pas lui avoir proposé. C'est votre fille à tous les deux, mais vous n'êtes pas ensemble. Je crois pas que tu doives proposer à chaque fois que tu fais quelque chose, tant qu'il ne s'agit pas d'événement important pour la petite. Tu vois ce que je veux dire ? » et finalement lui demander avec un brin de curiosité « T'as eu l'impression qu'elle aurait voulu venir ? » Sans vraiment réfléchir, lui avait répondu « Non. » mais aussitôt eu l’air de se raviser avec incertitude. « Peut-être. Je sais pas. Elle est toujours tellement difficile à décrypter … Je crois que je culpabilise un peu de vous avoir vous, alors qu’elle, sa famille … bon. » Inexistante. Et ce qui était certain, c’était que si Anwar avait présenté les choses de cette manière Lene l’aurait prié sans ménagement de remballer sa pitié et ne serait de toute façon pas venue. « Y’a des jours où j’ai l’impression qu’on fait une bonne équipe, et d’autres où j’ai l’impression qu’elle regrette de m’avoir dans les pattes. » Et inutile de se voiler la face, si elle n’avait pas pris la décision de mettre cartes sur tables avec lui il n’aurait peut-être jamais appris l’existence d’Alma. Ils ne se côtoyaient pas suffisamment à l’époque pour que le brun ait pu s’inquiéter si elle avait juste disparu de la circulation pour ne plus risquer de tomber sur lui à la sortie d’un concert des Street Cats. Laissant finalement échapper un soupir, il avait haussé les épaules et éloigné doucement le verre de la bouche d’Alma pour l’empêcher de trop boire d’un coup et d’avaler de travers. « Enfin. Et Reese, ça va ? » Il travaillait ce jour-là, sans quoi Anwar l’aurait bien évidemment invité lui aussi.
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| | | | (#)Sam 16 Jan 2021 - 18:35 | |
| "En voilà de sages paroles." C'est le capitaine qui dirige le bateau, mais ça reste le chef qui commande et en l'occurrence, lors de ce pique-nique improvisé, le chef, c'était Talia. Elle laisse échapper un rire cependant, alors que son cousin se lève pour aller chercher le thé glacé à l'intérieur de la cabine. Elle n'est pas particulièrement du genre à mener son monde à la baguette. Elle est bien plus souple que ça et se trouve d'ailleurs plutôt conciliante sur bien des points, mais il y avait quelques sujets sur lesquels elle était intransigeante. Le premier de ces sujets était bien entendu la nourriture. Un esprit sain dans un corps sain aurait pu être une de ses devises. Elle n'était pas particulièrement sévère pour autant et ne forcerait jamais sa fille à manger quelque chose qu'elle n'aimait pas, mais elle tenait cependant à ce qu'elle goutte quand elle ne connaissait pas et surtout qu'elle mange un minimum du plat principal avant de passer au dessert. Il y avait donc bien pire qu'elle et elle était loin, très loin de la marâtre. Ça, ce n'était pas elle. Elle était tout le contraire de cela, à l'image de sa propre mère. Plus mère poule qu'autre chose, elle se trouvait juste, par-dessus tout. D'ailleurs, s'il y avait bien une chose qu'elle n'avait pas l'habitude de faire, c'était de briser les espoirs de sa fille en trois secondes chrono'. Jamais elle ne remettrait en cause la qualité d'un de ses dessins ou l'une de ses performances athlétiques. En revanche, quand il s'agit de s'engager comme matelot sur un bateau, elle est obligée d'anéantir ses rêves, ou tout du moins d'y mettre un petit bémol. Hors de question qu'elle la laisse s'en aller à à peine six ans et d'ailleurs, elle savait parfaitement que la fillette était bien trop jeune pour réaliser ce qu'impliquait le fait de quitter le nid familial. Cependant, elle connaissait Maya et elle savait que si elle ne disait rien, elle allait avoir droit au décompte tous les jours jusqu'à ses six ans. C'était une déception que sa fille mettrait très peu de temps à surmonter, en particulier quand Anwar réapparaît sur le pont avec le thé glacé. Comme tous les autres enfants de cinq ans, elle passe à autre chose en un clin d'œil. A la place, elle préfère s'insurger de la purée que sa cousine Alma avait à manger pour le déjeuner, ayant oublié que, elle aussi, quelques années en arrière se nourrissait de la même chose avec le même entrain que le bambin. Les habitudes dans la famille semblaient se suivre et se ressembler. A l'instar de Talia ayant hérité de la manie d'Ellin de toujours cuisiner des quantités astronomiques, parce qu'on ne savait jamais si quelqu'un allait s'inviter au dernier moment ou pas et qu'il était impensable que chacun ne puisse pas manger à sa faim. Il valait mieux trop que pas assez, c'était comme cela que sa mère fonctionnait depuis toujours et c'était aussi comme ça qu'elle avait fini par fonctionner elle aussi quand elle avait pris son indépendance. La question était donc de savoir si sa fille suivrait le même chemin. Selon Anwar, ça pouvait arriver plus vite que prévu, le démontraient les cheveux qui poussaient apparemment sur son crâne. "Mais ça c'est parce que t'es vieux, c'est tout." qu'elle lui répond en toute innocence alors qu'un écho se fait entendre juste à côté d'elle. "Il est pas vieux tonton, c'est pas vrai." Maya, toujours là pour venir défendre les intérêts de son oncle préféré. Elle se battrait bec et ongles s'il le fallait et Talia ne peut s'empêcher de répondre "Il est toujours plus vieux que maman quand même." à sa fille en plaisantant quand elle remarque que celle-ci en avait carrément lâché son sandwich au poulet. Elle venait d'entendre le pire affront qu'il lui avait été donné d'entendre et c'était à croire qu'elle ne pouvait pas laisser passer cela. Talia, elle détourne le regard affectueux qu'elle avait posé sur Maya pour le poser sur Anwar. "En revanche, pour ce qui est de regarder Home and Away sur le canapé en tricotant, je dirai pas que c'est déjà fait, mais je dirai simplement que Alma aura de quoi être bien au chaud cet hiver." Elle s'était essayée au tricot, tout doucement, quand l'envie lui prenait. Les hivers à Brisbane n'étaient jamais bien froids, mais au moins, quand les températures seront plus basses, en juillet notamment, elle aura quelques petites choses à se mettre sur le dos. Pour l'heure, rien n'était terminé, elle avait vu large et était cependant sur le point de terminer une petite écharpe pour sa nièce. D'ailleurs, elle avait acheté suffisamment de laine pour confectionner la même pour Maya, s'étant un peu sentie pousser des ailes quand elle s'était lancée dans ce projet.
La conversation dérive immanquablement sur le sujet de Lene, comme c'était souvent le cas depuis que Lili avait appris pour la grossesse de la jeune femme. Elle était bien placée, Lili pour savoir que Lene n'était pas le genre de femme facile à cerner, facile à comprendre. Elle avait été une collègue avant d'être une amie et elle avait dû l'apprivoiser, aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. "C'est Lene." Qu'elle répond en haussant les épaules. Difficile à décrypter. Le mot était presque faible. "C'est un peu délicat dit comme ça, mais tu n'as pas à remplacer sa famille. Enfin, j'sais pas trop comment dire ça, mais ce n'est pas parce que c'est compliqué avec sa famille à elle, que tu dois culpabiliser d'avoir la tienne." Qu'elle tente d'expliquer. Certes, elle et Anwar étaient maintenant liés à vie puisqu'il y avait Alma dans l'équation, mais ils n'avaient jamais été un couple, ils n'avaient jamais eu le projet de fonder une famille ensemble. Les choses avaient juste fait qu'ils se retrouvaient à élever leur enfant ensemble, à agir comme les adultes qu'ils étaient pour faire en sorte que la petite puisse grandir avec ses deux parents, en voyant que même si sa famille était un peu différente des autres, elle pouvait être tout aussi soudée, tout aussi aimante. Lene était à part, elle était de ces personnes à qui il fallait donner du temps et se montrer patients. "Tu sais, elle est comme ça, je l'ai jamais connue différente. J'ai toujours eu l'impression que c'était l'image qu'elle voulait donner d'elle et puis des fois, elle oublie d'endosser son rôle et là tu vois la vraie Lene. Je pense que si tu l'embêtais réellement, tu le saurais. Je sais que ça fait déjà un moment, mais donne lui le temps et tu verras, elle finira par se révéler." Comme elle s'était révélée avec Lili, au fil du temps. Sans forcer, sans vouloir trop s'imposer. Elle était comme un chat qui doit vous apprivoiser avant de vous accorder sa confiance totale. Elle en avait un, un peu comme ça, à la maison aussi. Reese. Qui malgré son apparence un peu rustre ne l'était pas du tout, mais ne laissait pas à tout le monde le loisir de s'en rendre compte. Il fallait les bons mots et du temps. "Reese, ça va très bien. Il est bien occupé par le travail, mais je t'apprends rien." Déclare-t-elle en souriant, Anwar étant le mieux placé pour comprendre. "D'ailleurs, il compte sur toi pour pas faire couler ton bateau aujourd'hui." Plaisante-t-elle avant d'ajouter "Si tu nous ramènes saines et sauves au port t'auras le droit de venir prendre l'apéro à la maison. Ses mots, pas les miens." Reese n'était pas étranger aux talents de navigateur d'Anwar et il s'agissait donc plutôt d'un prétexte pour le voir passer à la maison. |
| | | | (#)Mer 24 Fév 2021 - 15:48 | |
| Depuis quelques temps, Maya adoptait des expressions et des attitudes qui rappelaient à Anwar ce qu’était Talia au même âge. Ses souvenirs étaient un peu flous, un peu aléatoires, mais s’il admettait n’avoir conservé que très peu de souvenirs de sa vie au Pakistan il se rappelait beaucoup plus précisément de son arrivée à Brisbane, des premiers jours dans la famille de son oncle et d’à quel point son anglais bancal rendait la communication difficile avec tout le monde … Tout le monde sauf Talia, qui du haut de ses quatre ans se fichait bien de son manque de vocabulaire et de son accent à couper au couteau, trop heureuse d’avoir un nouvel humain miniature à qui présenter sa collection d’animaux en peluche. Peut-être était-ce parce qu’il avait partagé ses premières conversations hésitantes avec elle qu’il se souvenait si précisément de ce qu’était sa cousine à l’époque – et Maya en était le portrait craché. Elle pourrait probablement se targuer plus tard d’être la suivante d’une lignée, ce qui comme n’avait pas manqué de le faire remarquer le brun arriverait probablement plus vite que prévu ; Le temps passait tellement plus vite une fois que l’on avait des enfants. « Mais ça c'est parce que t'es vieux, c'est tout. » s’en était cependant moqué la jeune femme en feignant l’innocence, l’honneur d’Anwar heureusement défendu aussi sec par sa nièce, objectant « Il est pas vieux tonton, c'est pas vrai. » d’un ton boudeur et obtenant de sa mère un « Il est toujours plus vieux que maman quand même. » qui l’avait laissée aussi outrée que l’on puisse l’être lorsque l’on était haut comme trois pommes et demi. « Heureusement que ma nièce préférée est là pour défendre mon honneur. » Se penchant vers Maya le brun avait déposé un énorme baiser sur sa joue, puis tiré la langue en direction de sa mère, provoquant aussitôt un éclat de rire de la fillette avant qu’elle ne morde à nouveau dans son sandwich. Retrouvant un semblant de sérieux, Talia avait ensuite repris « En revanche, pour ce qui est de regarder Home and Away sur le canapé en tricotant, je dirais pas que c'est déjà fait, mais je dirai simplement que Alma aura de quoi être bien au chaud cet hiver. » Bien que sa première réaction ait été un ricanement, le policier s’était rapidement laissé gagner par l’attendrissement en imaginant son bébé emmitouflé dans ce que sa tante lui aurait tricoté. « T’entends ça mon amour ? » Soulevant Alma pour la faire tenir debout sur ses genoux il lui avait fait un immense sourire et avait repris « Qui est-ce qui va être le plus beau des bébés ? C’est toi ? Bien sûr que c’est toi. » sans plus aucune volonté pour tenter de garder la face … Mais s’il ne s’autorisait pas à être le plus gaga des papas au milieu de l’océan et avec Lili et Maya pour uniques témoins, il ne se l’autoriserait jamais. Et si elles le dénonçaient sournoisement il serait toujours temps de nier, ahem. Sa fille retrouvant néanmoins sa place sur ses genoux le temps de terminer sa purée de petits pois, et son propre sandwich aux crudités n’attendant que d’être mangé à son tour, Anwar avait laissé ses pensées et sa conversation dériver jusqu’à la mère de sa fille, comme souvent source de questionnements – car Lene était difficile à cerner, et le brun quant à lui n’était pas un as de la psychologie féminine. « C'est Lene. » avait répété Lili. « C'est un peu délicat dit comme ça, mais tu n'as pas à remplacer sa famille. Enfin, j'sais pas trop comment dire ça, mais ce n'est pas parce que c'est compliqué avec sa famille à elle, que tu dois culpabiliser d'avoir la tienne. » Bien qu’il ne s’agisse pas réellement de culpabilité, le marin avait hoché la tête et murmuré « Je sais … » d’un ton pensif. Reste que de comparer l’isolement de Lene à sa propre situation lui donnait l’impression d’entretenir une inégalité à laquelle il ne pouvait pourtant rien. Mais il réfléchissait probablement trop, influencé par cette impression constante de devoir marcher sur des œufs avec la jeune femme. « Tu sais, elle est comme ça, je l'ai jamais connue différente. J'ai toujours eu l'impression que c'était l'image qu'elle voulait donner d'elle et puis des fois, elle oublie d'endosser son rôle et là tu vois la vraie Lene. » avait alors tenté d’expliquer Talia, lui assurant finalement « Je pense que si tu l'embêtais réellement, tu le saurais. Je sais que ça fait déjà un moment, mais donne lui le temps et tu verras, elle finira par se révéler. » avec suffisamment d’assurance pour estomper – un peu – les inquiétudes de son cousin. « C’est vrai qu’elle a jamais trop eu besoin de pincettes pour me dire quand quelque chose ne lui convenait pas. » L’ennui venait surtout du fait qu’il ne la côtoyait pas suffisamment en dehors pour savoir comment elle était avec d’autres que lui … Talia avait cette capacité à transformer n’importe quel loup en agneau, quant à Lou … Disons que ce n’était pas représentatif. Et qu'Anwar n’était pas mécontent que la jeune femme ne fasse plus partie du paysage, aussi égoïste cela était-il. « Non mais, tu as raison. Je crois que je réfléchis trop. » Est-ce qu’il le ferait moins ? Non. Est-ce qu’en avoir conscience aiderait un peu ? Peut-être. « Je lui proposerai de venir la prochaine fois que je sors en mer, je verrai bien ce qu’elle me dit. » Lene aimait aussi naviguer après tout, quand bien même son propre voilier ne quittait pas souvent la marina depuis la naissance d'Alma. Cela faisait au moins un centre d’intérêt commun entre les deux parents de cette dernière. Estimant avoir suffisamment monopolisé la conversation avec ses tracas existentiels Anwar avait préféré s’en tenir là, et une nouvelle bouchée de purée de petits pois plus tard – dont la moitié avait terminé sur le menton d'Alma plutôt que dans sa bouche tant elle gigotait – il demandait des nouvelles de son (presque) beau-frère à défaut que celui-ci se soit joint à leur escapade en mer. « Reese, ça va très bien. Il est bien occupé par le travail, mais je t'apprends rien. » Bourreau de travail depuis aussi loin qu’ils le connaissaient et même probablement avant cela, il ne s’agissait en effet pas d’une surprise pour Anwar. « D'ailleurs, il compte sur toi pour pas faire couler ton bateau aujourd'hui. » Le ton rieur, Lili avait ajouté enfin « Si tu nous ramènes saines et sauves au port t'auras le droit de venir prendre l'apéro à la maison. Ses mots, pas les miens. » et faisant mine de réfléchir sincèrement à l’éventualité Anwar avait dodeliné la tête. « Quel marin d’eau douce, celui-là. » Heureusement pour lui – et pour tout le monde – le brun n’avait pas prévu de voir couler son rafiot, encore moins avec toutes les femmes de sa vie à son bord. « Mais soit, je vais tâcher de faire un effort … Mais c’est bien parce que j’espère après l’apéro. » Se saisissant enfin de son sandwich, il avait mordu dedans en donnant l’air de se draper dans sa dignité, Maya trouvant le moment opportun pour questionner « C’est quoi un marin d'eau douce ? Alma aussi elle va boire l'apéro ? » Un rire avait échappé au brun, tandis qu'Alma levait la tête vers lui avec curiosité. « Elle aura le droit à un fond de jus de pomme si tu acceptes de partager avec elle. » À son âge c’était déjà une boisson de fête. « Et un marin d’eau douce c’eeeest … » Lentement le regard d'Anwar avait glissé de Maya à Lili, et il s’était retrouvé un peu face à ses bêtises – mais si vous lui demandiez, Reese avait commencé. « Un marin qui ne conduit pas son bateau aussi bien que tonton et toi, hm. » Son bateau, il semblait important de le préciser en ce qui concernait Anwar tant il ne s'embarrassait pas de la même fragilité concernant la conduite de sa voiture … Mais la route était peuplée de paresseux, et lui n’avait pas le temps pour ça. « Vous avez des plans pour la fin de l’année ? » avait finalement questionné en reprenant un peu de sérieux à l’adresse de sa cousine.
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| | | | (#)Mar 2 Mar 2021 - 22:07 | |
| Talia ne peut s'empêcher de regarder tendrement Anwar interagir avec Alma. Elle avait toujours trouvé qu'il était un bon père. Elle était peut-être biaisée, aveuglée par l'amour qu'elle lui portait et par le rôle de meilleur grand frère de l'univers qu'elle projetait sur lui, mais pour elle, c'était un fait. Anwar était un bon père. Il était déjà excellent quand il avait eu Tarek vingt ans plus tôt, bien qu'un peu maladroit et hasardeux à l'époque, ce qui était attendu et l'aurait élevé au rang de surhomme si ça n'avait pas été le cas. Il était toujours aussi bon maintenant, avec Alma qui était encore haute comme trois pommes. Elle n'avait pas l'impression que les vingt ans qui s'étaient écoulés entre son premier et son deuxième enfant avaient fait une grande différence finalement. Il avait mûrit, il ne reproduisait pas les erreurs minimes qu'il avait pu commettre avec Tarek, mais au fond, il était le même. D'ailleurs, même s'il était certain qu'il le nierait probablement devant quiconque, il était gaga d'Alma, comme il avait été gaga de Tarek. Lili pouvait le voir et un sourire attendris s'esquissait sur son visage alors qu'elle sortait rapidement son téléphone portable de sa poche pour capturer un cliché de ce moment. Elle lui enverrait plus tard, quand ils seraient rentrés sur la terre ferme avec la photo de Maya mangeant son sandwich en regardant la mer comme si elle était dans son élément, qu'elle avait prise à la suite. Quelques souvenirs de cette journée détente en famille, bien qu'en comité plutôt réduit. Leurs parents seraient aussi heureux de les avoir et de les faire développer pour les accrocher au mur.
Elle ne perd pas son sourire quand la discussion change de cap. Quand c'est de Lene qu'il est question. Talia a beaucoup d'affection pour la jeune femme. Sa collègue qu'elle considère comme une amie et a appris à connaître au fil du temps. Sans forcer. Parce que ça semble être le secret avec Lene. Lui laisser le temps sans trop s'immiscer. Elle peut paraître un peu difficile à aborder au départ. D'ailleurs, Talia mentirait si elle disait qu'elle l'avait comprise au premier regard et si elles étaient devenues les meilleures amies du monde en un claquement de doigt. Il n'y avait rien eu de tout cela. Il avait fallu du temps pour gagner sa confiance, pour en faire une alliée de choix. Elle n'a pas l'impression d'apprendre quoi que ce soit à Anwar. Après tout son cousin avait eu le temps de découvrir quel personnage la jeune femme pouvait être. Il avait vécu sa grossesse, son accouchement et tout ce qu'il y avait eu depuis la naissance d'Alma. Ils étaient liés par cet adorable poupon et il avait donc dû apprendre à composer avec la Adams. Elle ne lui apprenait donc rien, mais elle trouvait qu'il était important de lui rappeler ces petits détails. Pour le rassurer, si c'était ce dont il avait besoin. Lui assurer qu'il faisait de son mieux avec elle et qu'il n'avait rien à se reprocher. Elle lui ferait savoir si c'était le contraire. Lili ne peut s'empêcher de laisser échapper un petit rire, d'ailleurs. "T'as donc ta réponse juste là. Si elle avait quelque chose à te dire, crois-moi qu'elle te l'aurait dit et tu te poserais absolument aucune question." Répond-elle pour confirmer les dires de son cousin. Lene était directe comme fille. Anwar lui cogitait un peu trop. Il était là le fond de sa réflexion. Réflexion qui pour Talia n'avait pas lieu d'être au final, mais elle était du genre à être comme lui. A trop réfléchir, trop se poser de questions. "Tu te poses trop de questions, je confirme. Attention, apparemment passé trente-six ans, plus tu te poses de questions, plus ça donne des cheveux blancs et des rides." Le combo de l'horreur qui lui pendait au nez à elle aussi à mesure qu'elle s'éloignait de plus en plus de la trentaine pour s'approcher à grands pas de la quarantaine. Elle en était moins proche que lui, cela dit et ça lui donnait l'avantage. Elle pourrait voir de ses yeux ce qui l'attendait. Ce qui pouvait être aussi rassurant que terrifiant. Tout allait donc dépendre de la manière dont lui allait vieillir. Un poids qu'elle posait sur ses épaules à lui, sans qu'il ne donne son avis. Son cobaye qui n'avait aucune idée qu'il en était un. "C'est ce qu'il y a de mieux à faire. En tout cas, te tracasses pas l'esprit avec ça." Ajoute-t-elle. Elle aurait même pu ajouter que Lene était une grande fille qui n'avait sans doute même pas sourcillé deux secondes en apprenant que le père de leur fille emmenait la petite faire un tour de bateau avec sa nièce et sa cousine, mais ça, ça allait sans dire.
Tout comme ça allait sans dire aussi qu'Anwar était attendu par Reese après leur petite virée du jour pour s'arrêter un peu à la maison, juste le temps de boire un verre et de discuter un peu. Elle s'apprête même à rétorquer Lili, mais c'est Maya qui la devance. Maya qui malgré le fait qu'elle soit en train de manger son sandwich en regardant les vagues, avait les oreilles partout et ne semblait pas louper une seule miette de la conversation. Elle était même arrivée à un âge où elle n'hésitait pas à intervenir, quand ça captait son attention. Comme à ce moment précis. Quand Anwar parle de marin d'eau douce pour désigner Reese. Et Lili, elle tente de ne pas rire quand il la regarde avant de répondre. Son regard à elle, il veut tout dire, mais il veut surtout dire: débrouille toi maintenant. "Mais papa il a pas de bateau ..." que la fillette répond avec une innocence propre aux enfants de son âge. "C'est justement pour ça qu'il ne peut pas conduire de bateau aussi bien que toi et tonton, mais il conduit bien sa voiture non ?" Qu'elle ajoute à l'attention de sa fille, l'air de rien. Une petite pique affectueuse et indirecte à Anwar et sa conduite terrestre plus que douteuse à ses yeux. Surtout quand il n'a pas d'enfant en bas âge sur le siège arrière. Elle fait d'abord oui de la tête, Talia, quand il la questionne sur ses plans de fin d'année. "On va déjeuner chez les parents de Reese pour Noël. Sa mère m'a demandé si je voulais faire la bûche. Je t'avoue que j'ai un peu la pression du coup. Elle veut toujours tout faire elle-même d'ordinaire, alors là, on mange de la bûche tous les weekends." Qu'elle explique en souriant. Elle faisait des essais. Parce qu'elle avait dû batailler pour se faire accepter par la famille de son compagnon. Être impliquée dans les préparatifs de Noël, ça pouvait sembler anodin, mais c'était une petite victoire pour Talia. Ça voulait dire qu'elle faisait vraiment partie de la famille. Elle n'était pas une invitée lambda. Alors, elle se mettait un peu la pression. Sa belle-mère savait cuisiner, il était donc hors de question pour elle d'apporter quelque chose qui ne soit pas parfait. "D'ailleurs si tu veux me servir de goûteur, j'ai fais un essai hier, qui, je pense est pas trop mal, mais manque de quelque chose. Reese dit que c'est très bon et qu'il ne manque rien, mais je suis pas convaincue. Il est pas objectif selon moi." Et Maya, elle, était encore pire. Tout ce qui contenait du chocolat était bon à ses yeux et elle ne faisait pas la différence entre un gâteau raté ou réussi. Anwar était une source sûre. "T'as des trucs de prévus toi ? Alma est encore un peu jeune pour comprendre, mais Lene veut peut-être marquer le coup quand même ?" demande-t-elle ensuite. Retournant la question à son cousin. |
| | | | (#)Jeu 15 Avr 2021 - 5:00 | |
| L’ironie résidait dans le fait que Lene et lui n’avaient jamais pris le temps – ou eu l’envie – d’avoir une véritable conversation tous les deux avant que la jeune femme ne décide de sceller leur sort en lui annonçant vouloir garder le bébé qu’elle attendait (et dont il avait rapidement été établi qu’Anwar était le seul et unique candidat au titre de père potentiel). Ils avaient échangé quelques banalités à la fin d’une représentation des Street Cats ou une autre, mais rien de très intéressant et les choses auraient tout aussi bien pu en rester là. Au lieu de cela c’était désormais Alma qui était là, et s’il n’imaginait tout bonnement plus sa vie sans elle le brun ne pouvait s’empêcher, parfois, de se demander où il en serait si Lene n’était pas tombée enceinte … Les Street Cats existeraient-ils encore, Lou aurait-elle trouvé une autre excuse pour justifier de tout envoyer valser, Maze vivrait-elle tout de même sous son toit, aurait-il géré différemment ses décisions au regard de Strange ? À toutes ces questions et à d’autres il possédait une supposition, mais aucune n’avait la valeur d’une véritable réponse, et au fond sans doute était-ce mieux ainsi. Lene, quant à elle, restait sans le savoir une mine inépuisable de questionnements pour Anwar, au grand damne de sa tension et de ses cheveux blancs, tous deux déjà malmenés par ce que faisait de vous un bébé qui n’avait que faire du rythme de sommeil de ses géniteurs. « Tu te poses trop de questions, je confirme. Attention, apparemment passé trente-six ans, plus tu te poses de questions, plus ça donne des cheveux blancs et des rides. » À deux doigts de soupçonner sa cousine de tout bonnement lire dans les pensées, il n’avait même pas songé à s’offusquer de cet énième rappelle quant auquel des deux était l’aîné et s’était contenté de rétorquer « Ah, je croyais que c’était l’effet des pleurs de bébé et du fait de ne pas mettre de crème hydratante le matin, j’ai dû me tromper. » d’un air faussement désabusé … avant d’ajouter, un sourire moqueur de retour sur les lèvres : « Profite, c’est les derniers mois avant le début de la décrépitude en ce qui te concerne. » Et si elle se retrouvait avec des bas de contention ou une canne en guise de prochain cadeau d’anniversaire elle ne pourrait pas dire qu’elle ne l’aurait pas cherché. Quant à ce qui concernait Lene, le brun allait suivre le conseil de Lili et s’en remettre au destin … Cela semblait si solennel dit ainsi, alors qu’il ne s’agissait que de laisser venir et de voir. « C'est ce qu'il y a de mieux à faire. En tout cas, te tracasse pas l'esprit avec ça. » Plus facile à dire qu’à faire, mais là-dessus sa cousine était définitivement la voix de la sagesse. Peu de personnes avaient suffisamment sa confiance pour que ne lui vienne à l’idée le fait de l’avouer, mais Anwar enviait un peu ce qu’avaient Lili et le père de Maya, au même titre qu’il avait envié la relation harmonieuse de Frank et de Norah … Le brun n’était pourtant pas un grand romantique dans l’âme, mais son mariage en dents de scie et la manière dont Lene et lui tentaient déjà d’apprendre à s’apprécier plutôt que de simplement se tolérer étaient bien loin du cadre idéal dans lequel il aurait aimé construire une famille. Il ne se plaignait pas pour autant, il aimait ses enfants plus que tout et estimait ne pas s’en sortir trop mal dans son rôle de père … Pour le reste, il se contentait du rôle d’oncle de service, qui ne lui allait pas si mal au teint. « …-duire de bateau aussi bien que toi et tonton, mais il conduit bien sa voiture non ? » Perdu dans ses pensées l’espace d’un instant, il était revenu sur terre en milieu de phrase et avait pincé les lèvres d’un air boudeur – comment osait-elle remettre sa propre conduite en doute ? « Pour un petit vieux il conduit bien, oui … » L’ayant entendu marmonner entre ses dents mais sans y prêter suffisamment d’attention pour avoir compris, Maya avait aussitôt demandé « De quoi ? » Et sautant sur l’occasion de pouvoir jouer l’innocent Anwar avait préféré signaler « On ne dit pas de quoi, on dit comment. » plutôt que de réitérer sa première phrase … Maya l’avait peut-être défendu contre Lili, mais jamais ô grand jamais il ne ferait le poids face au père de la fillette. « Pfffff. » avait alors simplement répondu la concernée en mordant dans son sandwich, provoquant au passage un bref éclat de rire d’Anwar, qui la seconde suivante proposait à Alma une nouvelle cuillère de purée. Puisqu’ils en étaient à parler de la famille, le brun avait jugé le moment opportun pour se renseigner sur les plans de Talia et du reste de sa maisonnée pour les fêtes de fin d’année. Si plus jeune ils n’avaient jamais vraiment fêté Noël, bien que la tante de du policier n’ait jamais manqué l’occasion de préparer un repas élaboré et de réunir tout le monde à table pour juger de son festin, les deux jeunes gens avaient revus leur copie à la naissance de leurs enfants respectifs et compte tenu des traditions ancrées dans la famille de leurs moitiés. « On va déjeuner chez les parents de Reese pour Noël. Sa mère m'a demandé si je voulais faire la bûche. Je t'avoue que j'ai un peu la pression du coup. Elle veut toujours tout faire elle-même d'ordinaire, alors là, on mange de la bûche tous les weekends. » Sifflement admiratif à l’appui, il avait commenté d’un ton amusé « Si tu réussis à l’impressionner tu auras la belle-mère dans la poche pour toujours, ça c’est un enjeu. » Et Dieu seul savait comme il était difficile de se faire totalement accepter de la belle-famille … Les parents de Lili auraient bien eu quelques remarques à faire à Reese – à commencer par le fait de ne lui avoir toujours pas passé la bague au doigt – et ceux de Riley ne mâchaient jamais leurs mots pour donner le fond de leur pensée à Anwar, bien que celui-ci ait moins d’occasions de se forcer à les voir maintenant que la mère de Tarek et lui étaient séparés et que le jeune homme n’était plus un enfant. Alors il ne doutait pas que peu importe leur niveau d’amabilité les beaux-parents de sa cousine devaient avoir eux aussi leurs raisons plus ou moins valables de tortiller du museau avec dubitation. « D'ailleurs si tu veux me servir de goûteur, j'ai fait un essai hier, qui, je pense est pas trop mal, mais manque de quelque chose. » avait en tout cas repris la jeune femme, ajoutant aussitôt « Reese dit que c'est très bon et qu'il ne manque rien, mais je suis pas convaincue. Il est pas objectif selon moi. » comme si Anwar, lui, avait plus de chances de l’être. « Ou alors tu es trop sévère avec toi-même … T’es une pro de la pâtisserie, même en te forçant je suis sûr que ça ne parviendrait pas à être mauvais. » Mais il fallait que ce soit parfait, soit. « J’essayerai d’aiguiser mon sens de la pinaillerie, promis. » Les mauvaises langues diraient que pinailler était de toute façon l’une de ses spécialités … Déformation professionnelle, sans doute. « Papa dit que Maman elle devrait s’inscrire à Masterchef, hein Maman ? Ça serait trooop bien tu irais à la télé ! » En voilà une autre idée qui aurait de quoi ravir le paternel un poil rigide de la jeune femme. « C’est marrant tu vois, parce que Tarek m’a dit exactement la même chose la dernière fois qu’on est tombés sur l’émission. » De là à en conclure qu’il y avait un filon à creuser … Pour l’heure Anwar s’était contenté d’échanger un clin d’œil complice avec sa nièce. « T'as des trucs de prévus toi ? Alma est encore un peu jeune pour comprendre, mais Lene veut peut-être marquer le coup quand même ? » Entre deux bouchées pour Alma le brun tentait de se nourrir lui aussi, son sandwich rapetissant deux fois moins vite que celui des autres occupantes du voilier. « Je ne lui en ai pas encore parlé, mais si elle est d’accord j’aimerais bien oui … Un premier Noël, ça n’arrive qu’une seule fois. Et puis je pense que Tarek voudra profiter que Riley soit là pour le passer avec elle, ça fait tellement longtemps que ce n’est pas arrivé. » En vérité le brun s’étonnait même de jour en jour que sa future-ex-femme soit encore dans les parages … Elle n’était jamais restée aussi longtemps au pays. À tout moment il s’attendait à ce qu’elle lui annonce rempiler pour plusieurs mois Dieu savait où, Afrique, Moyen-Orient … Mais pour l’heure il était content que leur fils puisse profiter un peu de sa mère.
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| | | | (#)Dim 25 Avr 2021 - 22:21 | |
| Sa bouche forme un 'O' quand Anwar rétorque. Un sourire se dessinant ensuite sur ses lèvres alors qu'elle laisse échapper un rire quand Maya intervient. Maya qui du haut de ses cinq ans ne lâche pas une bribe des conversations qui se tiennent en sa présence. Elle a atteint l'âge fatidique où il faut maintenant faire attention à ce qui se dit en sa présence. Cet âge où certains mots ont besoin d'être épelés pour ne pas atteindre ses oreilles innocentes. Cet âge qui ne durera pas longtemps, annonçant qu'il faudra bientôt trouver d'autres stratagèmes pour que les paroles ne la concernant pas ne soient pas entendues. Elle était trop concentrée sur son sandwich, pourtant ses oreilles étaient bien présentes dans la conversation. Elle n'a cependant pas entendu exactement ce qu'Anwar avait répondu à Talia. Talia avait l'avantage d'avoir partagé plus de trente ans de sa vie avec le Zehri. Même un commentaire, marmonné dans sa barbe, atteignait ses oreilles à elle et elle n'avait pas besoin d'un décodeur pour comprendre. Maya n'en était pas encore là. Maya n'a pas compris et elle le fait savoir. "T'as eu de la chance." Lance Talia à Anwar en souriant. S'il y avait bien quelqu'un que la fillette défendait corps et âme, c'était bien son père. Il n'y avait pas plus beau que lui. Pas plus fort que lui et pas plus jeune que lui à ses yeux. Pas de doute que si elle avait entendu son oncle, elle aurait voulu défendre son honneur et comme tous les enfants, ses paroles pouvaient être tranchantes. Il disait que son père était vieux et elle lui rétorquait qu'il n'avait plus longtemps à vivre. Elle était docile cela dit. Elle se contente de la réponse de Anwar. Elle soupire, tout de même. Elle a déjà un caractère bien affirmé pour son âge. Un signe certain qu'elle grandit bien trop vite au goût de Talia qui aurait préféré qu'elle reste un bébé un peu plus longtemps. Elle se remet à son sandwich, parce que finalement, l'appel du ventre ne peut attendre. Même quand on souhaiterait participer à la conversation. "T'as vraiment failli perdre beaucoup de points en une demi seconde. Je serai toi, je ferai plus attention." Qu'elle ajoute, Lili avant de croquer un morceau de son sandwich.
Elle est tendrement en train de regarder Alma manger la purée que lui tend Anwar quand la discussion dérive sans surprise sur le sujet des fêtes de fin d'année. C'est la saison. Ca n'a pas eu grande importance pour la majorité de sa vie, mais depuis qu'elle a rencontré Reese et surtout depuis la naissance de Maya, ça a pris une importance bien plus grande. Elle a vite réalisé qu'il y avait beaucoup de logistique qui rentrait en jeu. Que ce n'était pas forcément facile de rassembler tout le monde au même endroit à un jour précis. Qu'il fallait composer avec les plans des uns et les obligations des autres. Pour eux, la question ne se posait pas. Ils se rendaient tous les ans chez les parents de Reese. Cette année était un peu différente cependant. Comme elle l'expliquait à Anwar, elle avait été chargée du dessert. Une première. Elle ne s'attendait pas à ce que sa belle-mère lui propose de mettre la main à la patte. Elle savait pourtant qu'elle savait cuisiner, qu'elle aimait cela et qu'en plus, elle était plutôt douée en la matière. En presque dix ans de relation, c'était la première fois qu'elle avait l'honneur d'être conviée aux préparatifs. Elle n'avait pas hésité une seule seconde. Accepter avait été une évidence. Cette proposition était un signe qu'elle faisait finalement partie à part entière de la famille de son cher et tendre. Cependant, avec ce privilège venait aussi la pression de bien faire. "Tu m'aides pas là je te signale." qu'elle lance en plaisantant à Anwar. Impressionner la belle-mère pour l'avoir dans la poche pour toujours était indirectement le but. Pour cela, il fallait parfaire son dessert, ce qu'elle n'avait pas encore réussi à faire. Selon elle. Peut-être était-elle trop dure avec elle-même. Reese lui a déjà dit à plusieurs reprises après un énième essai de bûche qui ne semblait pas à la hauteur de ce qu'elle espérait. Anwar le disait lui aussi à son tour. Elle ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en l'entendant. "Je te jure que les bûches que j'ai faites n'ont rien d'extraordinaire. Je suis loin d'être pro. J'suis une amateure qui se débrouille plutôt." Une amateure qui avait de bonnes bases et savait se débrouiller avec peu. Elle ne se considère pas comme une professionnelle. Loin de là. Elle, elle cuisine pour le plaisir. Pour l'amour de la cuisine en elle-même et pour mettre des bonnes choses dans l'estomac de ses proches. Elle ne peut s'empêcher de rire à l'intervention de Maya, démontrant une fois de plus que rien ne lui échappait. "C'est pas marrant, ni même une coïncidence, c'est que vous avez tous les trois le même manque d'objectivité envers ma cuisine." Qu'elle répond avec un clin d'œil. Elle fait ensuite mine de réfléchir avant de reprendre la parole, un air malicieux sur le visage. "Cela dit, ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée de participer à une émission du genre, au moins je pourrai avoir des avis non biaisés sur ma cuisine." Était-elle cependant prête à entendre des choses peu plaisantes sur des plats qu'elle aurait mis tout son cœur à préparer ? C'était moins sûr. La question ne se posait pas de toute façon, puisque ce n'était pas vraiment le genre de Talia de s'inscrire à ce genre de choses. Elle n'avait pas besoin de se prouver quoi que ce soit et n'aspirait pas non plus à faire carrière dans la cuisine. Pour l'heure, elle n'était pas la seule à avoir des plans pour Noël. Anwar aussi visiblement. Après Tarek, vingt ans plus tôt, c'était à Alma de découvrir les joies de cette fête si spéciale, même si elle était encore un peu jeune pour réaliser. Il fallait marquer le coup, pour elle. Pour qu'elle puisse se replonger dans les photos quand elle serait plus grande. "Je vois pas pourquoi elle s'y opposerait. Je pense qu'elle va vouloir marquer le coup." Elle affirme ça comme si elle en avait déjà parlé avec la jeune femme. Elle mettra ceci sur le dos de son instinct. "En tout cas je suis contente que Tarek puisse passer du temps avec Riley. Ca faisait longtemps." Riley, qu'elle ne portait pas dans son coeur, mais restait malgré tout la mère de son neveu qu'elle aimait par-dessus tout. Elle va demander quoi au Père Noël, Alma ? Je peux l'aider pour sa liste si elle veut tonton." Intervient Maya qui elle avait déjà préparé sa liste, qu'elle avait envoyée, ou tout du moins, qu'elle pensait avoir envoyée et qui avait été interceptée par Talia. |
| | | | (#)Mar 29 Juin 2021 - 22:12 | |
| Il ne fallait pas se fier à son regard espiègle et à la façon dont elle se cramponnait encore à son doudou lorsque la fatigue prenait le dessus et faisait briller ses petits yeux : le temps passait et Maya avait de plus en plus de suite dans les idées, pour aller avec sa langue de mieux en mieux pendue. Pour sûr, si son tempérament continuait d’évoluer dans la même direction elle tiendrait bien plus de la tchatche de son père que de la diplomatie de sa mère, mais puisque son rôle à lui n’était que d’être l’oncle « cool » Anwar avait tout le loisir de s’en satisfaire … Ce serait à ses parents et rien qu’à eux qu’il adviendrait de savoir y poser des limites. Il valait mieux pour le brun qu’il ne se réjouisse pas trop vite cela dit : Lene et lui avaient en commun la mauvaise foi et le caractère de cochon, et il semblait peu probable qu’Alma échappe à ces mauvaises influences comme Tarek avait – miraculeusement – su le faire avec Riley et lui. Reste qu’à parler d’oncle cool, le policier jouait quand même avec le feu en s’attaquant, même sans une once de premier degré, au piédestal sur lequel sa nièce hissait son père depuis toujours. Par chance la fillette ne l’avait pas entendu, et la conduite de personne âgée de son géniteur resterait pour quelques temps encore un secret. « T'as eu de la chance. T'as vraiment failli perdre beaucoup de points en une demi-seconde. Je serai toi, je ferai plus attention. » Posant une main sur son torse de façon théâtrale, Anwar n’avait pas résisté à l’envie de faire comme s’il ne voyait pas du tout ce que voulait dire sa cousine, et pour seule réponse il avait imité Maya et mordu dans son sandwich avec énergie. Les sandwichs qui, d’ailleurs, n’étaient qu’une promenade de santé en comparaison du nouveau défi que Lili avait accepté de relever : réaliser la bûche de Noël. Pas que les talents de pâtissière de sa cousine ne soient à remettre en doute un instant, mais la belle-famille serait assurément un juré impitoyable … « Tu m'aides pas là je te signale. » – « Je pointe seulement le fait que le challenge est à ta taille, darling. » Et puis que belle-maman s’estime heureuse, elle aurait pu tout aussi bien tomber sur une belle-fille dont les talents de pâtisseries se limitaient à savoir choisir une jolie bûche au rayon des surgelés du supermarché. Le niveau d’Anwar lui-même, en somme. « Je te jure que les bûches que j'ai faites n'ont rien d'extraordinaire. Je suis loin d'être pro. J'suis une amateure qui se débrouille plutôt. » Soit, Anwar manquait peut-être d’objectivité, mais Talia quant à elle faisait preuve de beaucoup plus de modestie que nécessaire. Heureusement pour lui Maya avait de nouveau décidé de se mêler de la conversation pour prendre son parti, et tandis qu’il échangeait une œillade à la fois satisfaite et complice avec sa nièce la mère de famille, elle, arguait en retour « C'est pas marrant, ni même une coïncidence, c'est que vous avez tous les trois le même manque d'objectivité envers ma cuisine. » en leur arrachant aussitôt une grimace boudeuse. « Cela dit, ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée de participer à une émission du genre, au moins je pourrai avoir des avis non biaisés sur ma cuisine. » Sourire désormais triomphant, le policier s’était tourné vers sa nièce « T’entends ça, crapule ? Je compte sur toi pour répéter ça à ton père dès qu’on rentre, uh ? » et lui tendant la main pour qu’elle tape dedans il avaient tous les deux été rejoints par Alma, qui bien que n’ayant aucune idée de la teneur de la conversation semblait remarquer que l’on s’amusait bien et babillait d’un air satisfait. « Toi aussi tu es d’accord ? » Sa bouille de bébé recouverte de restes de purée, le bébé gigotait sur ses genoux et faisait passer son regard d’un membre à l’autre du pique-nique. « Pas encore de dents et déjà si objective. » s’était alors moqué Anwar, offrant un clin d’œil à Lili. Bien que sa fille ne serait pas encore en âge de goûter à une quelconque bûche de Noël, quand bien même Anwar n’excluait pas l’idée de lui en filer un petit bout à mâchouiller histoire de marquer le coup, il espérait bien pouvoir passer le soir du réveillon avec Lene et leur fille pour peu que la Adams soit emballée par l’idée. Et si Lili affirmait sans trop d’hésitation « Je vois pas pourquoi elle s'y opposerait. Je pense qu'elle va vouloir marquer le coup. » le brun lui préférait rester un peu plus prudent tant qu’il n’avait pas pris le temps d’en toucher un mot à la principale intéressée, dont les fêtes familiales ne semblaient pas être la tasse de thé. Il espérait cependant que l’existence de leur fille ne lui fasse revoir un peu sa copie. « En tout cas je suis contente que Tarek puisse passer du temps avec Riley. Ça faisait longtemps. » avait ensuite repris sa cousine, et acquiesçant d’un signe de tête Anwar avait répondu par un sourire « Moi aussi. Elle a vraiment l’air de vouloir rattraper les choses avec lui, cette fois-ci. » Mieux valait tard que jamais, sans doute. Anwar néanmoins peinait encore à prendre sa femme au sérieux lorsqu’elle affirmait être rentrée au pays pour de bon cette fois-ci … Il avait envie d’y croire – vraiment envie d’y croire – mais il avait été trop de fois déçu pour parvenir à se satisfaire de sa simple parole. Sa résolution de nouvelle année consisterait peut-être dans le fait de mettre enfin les choses à plat avec la mère de son fils, qui sait. « Elle va demander quoi au Père Noël, Alma ? Je peux l'aider pour sa liste si elle veut tonton. » Un léger rire avait échappé au policier, et il avait secoué la tête en répondant « Je ne sais pas si elle y a déjà réfléchi, tu as des idées ? Et toi, tu sais ce que tu vas lui demander au Père Noël ? » Ouvre grand tes oreilles, Maman semblait sous-entendre le regard qu’il avait échangé avec Lili tandis que la fillette prenait quelques secondes d’une intense réflexion. « Hmmm, la poupée avec les cheveux qui changent de couleur, et puis un cerf-volant Paw Patrol … et puis des rollers pour aller super vite ! » D’enthousiasme, elle avait manqué faire tomber son reste de sandwich tandis qu’Anwar s’exclamait avec amusement « Des rollers pour aller super vite ? C’est papa et maman qui vont être contents dis-moi. » Même harnachée de protections des pieds à la tête, la négociation risquait d’être … intéressante. Agitant ses mains en couinant, visiblement fort intéressée par le dernier bout de sandwich de son père, Alma avait obtenu gain de cause lorsqu’il lui avait tendu le petit bout de pain restant, et surveillant qu’elle ne l’avalait pas de travers le brun avait aussitôt annoncé « On dirait bien que j’ai fini mon sandwich et que je vais être le premier à goûter à ceux à la confiture … » en lançant une œillade appuyée à sa nièce, laquelle s’était empressée d’engloutir ce qu’il restait de son propre sandwich « Noooon moi aussi ! J’ai fini, je peux en avoir un aussi Maman, dis ? » Lili penserait peut-être qu’elle avait non pas deux mais trois enfants à gérer à bord de ce bateau, et elle n’aurait pas entièrement tort.
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| | | | (#)Dim 1 Aoû 2021 - 19:21 | |
| Elle fait non de la tête, Talia. Un large sourire pourtant dessiné sur ses lèvres. "Ne lui donne pas de mauvaise idée. C'était pas une invitation à m'inscrire à ce genre d'émission." Qu'elle précise en riant. Elle n'était pas télévision, Talia. Elle n'avait aucune envie de se retrouver embarquée dans ce genre d'expérience. Elle ne cuisinait pas pour obtenir une quelconque reconnaissance et elle ne cherchait pas non plus à faire profiter les autres de sa cuisine. Elle cuisinait pour sa famille, pour ses proches aussi, pour ses collègues parfois, mais ça s'arrêtait là. Elle ne rêvait pas d'ouvrir un restaurant et vivre de sa cuisine. Encore moins d'être engagée quelque part comme chef. La cuisine restait pour elle un simple passe-temps, une passion transmise par sa mère. Elle n'avait pas du tout envie de mélanger cette passion à une dimension bien plus professionnelle. Elle rit, cela dit, parce que même si Anwar la taquine et va même jusqu'à chercher le soutien de sa fille dans son petit jeu, elle sait qu'il est conscient de tout cela. "Je dirai plutôt que c'est la moins objective de vous trois à ce stade, mais je peux vraiment pas lui en vouloir." Qu'elle ajoute, se penchant pour venir tendrement pincer la joue de Alma. Alma qui grandissait à une vitesse folle et aurait bien rapidement l'occasion, elle aussi, de pouvoir gouter à la cuisine de Talia. Des sandwichs à la confiture en passant par la bûche de Noël, qu'elle aura probablement réussi à maîtriser d'ici-là.
Il y avait donc tout un tas de premières fois, en stock pour Alma ces prochains mois. A commencer par Noël. Son premier Noël. Peut-être celui dont elle se rappellera dans quelques années, mais elle était cependant en âge de profiter et de s'initier aux traditions de cette fête de fin d'année si particulière. Une fête sur le thème de la joie, ou chacun fait de son mieux pour se présenter sous son meilleur jour. A commencer par Riley, visiblement. Riley que Talia n'avait jamais réellement portée dans son cœur. Cependant, la Choudhry était bien obligée de souligner les efforts de celle qui, dans un sens, était ce qu'elle avait de plus proche d'une belle sœur. "C'est une bonne chose. Tarek le mérite. J'espère qu'elle s'y tiendra cette fois-ci." Répond-elle en haussant les épaules. Cela faisait longtemps que la mère de Tarek était entrée dans la famille. Bien longtemps aussi qu'elle brillait plus par son absence qu'autre chose. Elle ne comptait plus le nombre de fois où cette dernière avait affirmé à son fils qu'elle resterait pour de bon à Brisbane avant de s'en aller pour une énième mission. Une mission qu'elle ne pouvait refuser pour X raisons. Une mission qui semblait toujours plus importante que son fils. Elle n'était cependant pas là pour en rajouter une couche. Pas quand Maya était dans les parages et en était à cet âge où elle semblait avoir les oreilles partout. Pas non plus sans laisser une chance à Riley de faire les choses bien. Elle pouvait d'ailleurs toujours compter sur sa fille pour intervenir au moment opportun avec ses propres questions, de la plus haute importance, bien sûr. La liste de cadeaux de Noël. Une liste qui, concernant la fillette, avait tendance à changer régulièrement, même si les éléments principaux revenaient très souvent. La poupée, le cerf-volant et les rollers semblaient être ce sur lequel elle ne démordait pas. "J'ai entendu dire que les rollers venaient avec un set complet de protections et un casque pour ne pas se faire mal en cas de chute." Qu'elle précise en souriant. Elle aurait bien aimé gardé sa fille à l'âge d'Alma, où elle n'avait pas envie de jouer les casse-cous une semaine sur deux, lui donnant des frayeurs bien plus que de raison. Les frayeurs sont cependant bien vite écartées pour laisser place à des moments comme celui-ci. Elle ne sait pas si elle pourra se lasser un jour de voir sa fille interagir avec Anwar. Elle sait en revanche que ça lui fait toujours chaud au coeur et qu'elle espère qu'ils garderont cette complicité qui leur est propre. Elle ne peut s'empêcher de rire quand ils se battent presque pour profiter des sandwichs à la confiture prévus pour le dessert. "Il y en a pas un pour rattraper l'autre." Qu'elle laisse échapper en levant les yeux au ciel avant de plonger la main dans la glacière. Elle en sort deux sandwichs qu'elle tend à sa fille et son cousin. "Prends ton temps pour manger, personne va te voler ton sandwich." déclare-t-elle quand Maya récupère le sien. Avant d'ajouter "Ca vaut pour toi aussi, Annie." Parce que finalement, Anwar aussi avait cette tendance à manger beaucoup trop vite à son gout, comme s'il était pressé ou que quelqu'un derrière lui allait lui retirer son assiette. |
| | | | | | | | (lilinwar) beyond the sea |
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