Même si Archie passe sa vie à manipuler des dossiers, de la paperasse, son téléphone et son ordinateur portable, il n’a pas l’habitude de mettre les pieds dans les grandes tours qui touchent le ciel au milieu du centre des affaires de la ville. Son bureau à lui, il se trouve dans sa maison, au dernier étage, juste devant une large fenêtre qui lui offre une vue resplendissante sur la plage et l’horizon bleue. S’il doit se montrer dans ces tours prestigieuses, c’est seulement pour se rendre à des rencontres annuelles avec les gestionnaires des entreprises dans lesquelles il a investi. Il n’a jamais rêvé d’un boulot qui le contraindrait à conduire tous les jours dans le trafic et il se considère chanceux de ne pas être le simple employé d’une quelconque entreprise ; il est plutôt celui qui fait les règles et qui a le choix d’accepter ou de refuser un contrat. Multimillionnaire à son âge, il ne peut que profiter de sa liberté en laissant les autres faire le travail pour lui. Tous les jours, les chiffres inscrits dans son compte en banque augmentent et il n’a pas eu besoin de rendre des comptes à un employeur.
Malgré cette souplesse que lui offre son occupation d’actionnaire, tous les jours il jette un coup d’œil aux entreprises qui lui remettent des chèques. Il veut s’assurer que les affaires vont bien, qu’il n’y a pas de miette dans la machine et qu’il ne se fait pas berner. Au début du mois, un article menaçant est paru dans les journaux : la compagnie de technologie à laquelle il s’est associé il y a de ça deux ans se fait pointer du doigt par des activistes. Selon plusieurs témoins, cette dernière, érigée près de la mer, polluerait les eaux et détruirait la barrière de coraux qui encercle les plages. Une histoire de déchets toxiques jetés dans l’océan. Archie n’y connait rien du tout en enjeux environnementaux, à vrai dire, mais il sait reconnaître une menace quand il en voit une. En aucun cas il ne veut que son nom soit associé à cette entreprise détestée du public. Malheureusement, il a signé un contrat et il ne peut pas s’en sortir sans l’aide d’un avocat – du moins, c’est ce qu’il croit. Quelques jours plus tôt, il a fait de nombreuses recherches pour trouver la personne parfaite, celle qui allait l’aider. Après des heures à cliquer sur tous les sites web des cabinets d’avocat, il est tombé sur un nom et un titre fort intéressant : Jameson Winters, responsable de la branche Climate Change & Sustainability, Environmental Law. Il a tout de suite jugé qu’il serait plus aisé pour lui de convaincre une femme, lui qui a l’habitude de manipuler la gente féminine avec ses billets verts.
Du moins, c’est ce qu’il pense.
« Bonjour. Je viens rencontrer madame Winters, j’ai un rendez-vous avec elle à treize heures. » Le jeune homme annonce à la réception, jetant un coup d’œil à sa montre dorée pour réaliser qu’il est une dizaine de minutes en avance. « Monsieur Kwanteen ? » La réceptionniste demande, sourcil levé. Il hoche la tête. Elle lui offre un sourire ravissant et désigne l’ascenseur. « C’est à l’avant-dernier étage. Vous serez accueilli par Emilie. » Il acquiesce, la remercie en lui rendant un sourire aussi brillant, et se dirige vers l’ascenseur en laissant ses yeux se balader à travers la grande salle éclairée de tous les côtés par le soleil. Il a toujours apprécié les grands espaces en verre, ils lui donnent l’impression qu’il n’y a aucune limite.
« Bonjour. Je viens rencontrer madame Winters, j’ai un rendez-vous avec elle à treize heures. » Il répète, à celle qui s’appelle certainement Emilie. « Oh, oui, monsieur Kwanteen. Je vous attendais justement. » Elle se lève et contourne son bureau pour venir tendre la main au garçon. Il la serre doucement, sourire en coin. « Je peux vous servir une boisson chaude ? Nous avons du thé ou du café. » Il hésite seulement quelques secondes avant de choisir la seconde option. Un peu de caféine ne lui fera pas de mal, cette histoire de désastre écologique l’empêche de dormir à poings fermés – et pas à cause des pauvres poissons souffrants. Quelques secondes plus tard, il est guidé jusqu’au bureau de Jameson, là où il s’installe dans un moelleux canapé près de la fenêtre. « Elle devrait arriver d’ici quelques minutes. En attendant, profitez de la vue ! » Amusé, il la remercie et attend de se retrouver seul pour tremper ses lèvres dans son café brûlant. Il ne peut contrôler sa curiosité plus de trente secondes. En un claquement de doigts il apparait près du bureau de l’avocate et fait aller ses doigts à travers une petite boîte de stylos. Les crayons sont lourds, lustrés : il s’agit là d’un travail d’artiste professionnel. La porte de la salle s’ouvre soudainement et il sursaute littéralement sur place, arrivant toutefois à maitriser sa tasse de laquelle aucune goutte de café ne s’échappe. « Oh, bonjour ! Pardon, je trouvais ce stylo magnifique. » Il lance, soulevant sa main libre devant lui, désignant le crayon noir ivoire. Sans plus attendre, il pose sa tasse sur la table basse devant le canapé et s’approche de Jameson pour lui tendre la main, arborant un sourire plein de dents blanches. « Archie Kwanteen, c’est un honneur de finalement vous rencontrer mademoiselle Winters. » Elle n’est pas une madame mais bien une demoiselle : c’est pour la complimenter, lui donner quelques années de moins alors qu’il sait très bien qu’elle a plus de dix ans que lui.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Only when the last tree has died, the last river been poisoned and the last fish been caught will you realize we cannot eat money
Encore une réunion qui n’en finit pas. Prévisions pompeuses ponctuées d’inévitables prises de bec, guerres d’égo entre les associés qui se chamaillent et se déplument comme des poules en batterie pour tenter de briller plus fort que les autres, d’afficher les meilleurs chiffres et remporter l’approbation du président. Mes yeux glissent vers ma montre, mon esprit s’égare à l’extérieur. Là-bas, derrière les grandes baies vitrées de ma tour argentée, le combat se poursuit entre la nature et les hommes, insensible aux décisions insignifiantes qui émanent du cabinet Ashburn Rose. A ma droite, Thompson s’agite, s’éclaircit la gorge, me donne un petit coup de coude entre les côtes. Le regard courroucé que je braque sur lui s’adoucit dès que je découvre son expression confuse. « Ton tour. » Qu’il articule sans piper mot. Autour de nous, le silence. Les sourcils arqués, j’écarquille légèrement les yeux, rassemble rapidement mes notes et me lève avant de me lancer : les temps fort de l’année, les victoires remportées par la branche Environnement & Sustainability, nos plus gros prospects, nos axes de développement et le budget dont j’espère bénéficier pour mener à bien tous ces projets. Tout un tas de données pour lesquelles je ne suis jamais parvenue à me passionner et que j’arrange pourtant consciencieusement, les yeux rivés sur le futur pour ne pas le laisser me dépasser. Parfois, j’en viens à regretter l’époque plus simple ou j’étais seulement avocate, arrimée à mes dossiers en cours, plongée au cœur de l’action. C’est l’ambition qui m’a poussée à gravir les échelons, prendre de nouvelles responsabilités, développer cette branche qui me tenait à cœur et en laquelle personne ne croyait. Tout ça pour me retrouver derrière ces vitres, scrutée par les petits yeux perfides de mes associés, douloureusement consciente de m’être éloignée de tout ce qui m’a poussé à exercer ce métier : l’impression d’avoir un impact direct, de pousser la société à évoluer dans le bon sens. Ah, mais maintenant je peux sensibiliser mes collaborateurs, former toute une nouvelle génération à la défense de la biodiversité en leur fournissant les outils que j’ai mis des années à rassembler, que je me répète pour faire passer la pilule. N’empêche que ça me manque. L’adrénaline, les négociations tortueuses, la sensation de plonger au cœur d’une affaire afin de pouvoir la dénouer.
Les chaises raclent à l’unisson, les paumes s’égarent sur les épaules des uns et des autres, les sourires carnassiers s’étirent sur des rangées dents crispées, esquissent une salutation à peine polie et à demi consentie. « Tu déjeunes avec nous, Winters ? » La proposition d’Ashford d’un côté, le regard plein d’espoir de Thompson de l’autre. Et moi au milieu, guère tentée par la perspective de passer une heure supplémentaire à parler boutique. « Pas le temps, j’ai un rendez-vous en début d’après-midi. » Je tranche en les rejoignant quelques minutes en gage de paix. « Ton millionnaire ? » Étonnée, je fronce légèrement les sourcils avant d’acquiescer d’un signe de tête. J’oublie toujours à quel point les nouvelles vont vite dans ce métier, comme les collaborateurs ne peuvent s’empêcher de jaser autour de la machine à café. « Quelle chance ! Je me demande vraiment pourquoi il t’a choisie. » Parce que je suis la meilleure. La réplique me brûle les lèvres, mais je la retiens. En règle générale, il est vrai que les actionnaires n’entrent pas dans le profil type de ma clientèle, aussi je me suis posé la même question lorsqu’Emilie m’a fait part de ce rendez-vous la semaine dernière. Plutôt que de satisfaire ma curiosité, les quelques recherches que j’ai effectué n’ont fait que l’attiser. « Je suppose que je ne vais pas tarder à le savoir. » Je réplique avec un sourire énigmatique avant d’enfiler ma veste pour disparaître dans les escaliers, boudant l’ascenseur dans lequel ils finissent tous par s’entasser. Une fois la porte refermée dans mon dos, je m’autorise un soupir de soulagement et ôte les escarpins vertigineux qui emprisonnaient mes pieds avant de descendre les treize étages qui me séparent du sol. Savourant la caresse incandescente du soleil sur ma peau, je remonte la rue (chaussée, cette fois) jusqu’à ma cantine de prédilection pour prendre une rapide collation. Buddha bowl et Green Smoothie, une infusion d’énergie pour soutenir ma concentration tout l’après-midi. Me désintéressant des scènes urbaines qui défilent derrière la vitrine, je profite de cet instant de calme pour vérifier mes emails, répondre en vitesse aux demandes les plus urgentes, transférer les dossiers à mon équipe et marquer d’un drapeau les sujets que je devrai traiter personnellement après mes rendez-vous de la journée. Avant que je n’aie le temps de songer à commander un dessert, il est déjà 12:50. « Merde ! » Je m’amine brusquement, répugnant à me pointer en retard. Je règle rapidement et prend mon thé à emporter. Pas d’escaliers cette fois, l’ascenseur me ramènera bien plus rapidement à mon bureau, où je suis certaine que mon mystérieux trentenaire dur en affaires m’attend de pied ferme. La ponctualité c’est la clef du succès ! Comme aimait le répéter mon paternel à longueur de journée.
« Votre rendez-vous vous attend à l’intérieur. » M’informe mon assistante en me voyant arriver. Si j’en crois ses pommettes rosies, il semblerait qu’elle ait apprécié la vision qu’il offrait. « Merci Emilie. » Je réponds avec un sourire amusé, soulignant mes paroles d’un signe de tête reconnaissant. Une expression cordiale placardée sur mon visage, je franchis la porte vitrée et me tourne vers le petit salon où je m’attends à le trouver sagement installé. « Bonjour monsieur Kwanteen, j’espère que je ne vous ai pas fait attendre trop long- » Quelle est ma surprise lorsque je le découvre plutôt debout derrière mon bureau, une main crispée autour d’une tasse de café tandis que l’autre s’égare dans mes affaires. Si je fais de mon mieux pour masquer la légère irritation que son attitude fouineuse m’inspire, je n’ai aucun doute quant au fait que le mouvement subtil de mes sourcils trahit tout à fait mon étonnement. « Oh, bonjour ! Pardon, je trouvais ce stylo magnifique. » Mes yeux accrochent l’expression contrite du jeune homme avant de glisser jusqu’au bout de son doigt accusateur, braqué sur un bâtonnet rutilant. « Le généreux cadeau d’un client satisfait. » Je réponds avec un soupçon de fierté mêlé d’ironie. C’est que je ne compte plus le nombre de stylos de luxe qui s’empilent dans mes tiroirs et viennent signer ainsi la fin d’une association fructueuse. A croire qu’une avocate ne peut jamais en avoir assez ! Entre nous, je ne m’en plains guère. Bien que j’aie pris l’habitude d’amener mon ordinateur partout avec moi pour être plus efficace, je ne réfléchis jamais aussi bien que lorsque la pointe de ma plume effleure le papier pour y déverser mes idées. Un sourire poli aux lèvres, je désigne les canapés pour inviter mon millionnaire fureteur à s’y installer, lui suggérant par la même occasion de s’éloigner de mes affaires. Il s’exécute sans se faire prier et me tend la main avec l’assurance que confère la jeunesse. Ou bien la richesse… Dans la poignée que je lui rends, on sent plutôt les années de lutte pour grimper au sommet, nimbées d’un voile de velours pour ne pas effrayer.
« Archie Kwanteen, c’est un honneur de finalement vous rencontrer mademoiselle Winters. » Je tique, hausse un sourcil intrigué tandis que je prends un instant pour l’observer. Yeux bleus et vifs, visage harmonieux, lèvres pleines retroussées en un sourire séducteur… il n’est pas dénué de charme et il le sait. Ce qui me fait penser que son irrespect du titre dont je suis normalement affublée n’est autre qu’une tactique fort effrontée visant à m’amadouer. « Maître. » Je me contente tout de même de corriger par habitude. Au fond, je ne suis pas tellement à cheval sur ces conventions et bon nombre de mes clients se contentent de m’appeler Jameson. Mais s’ils tiennent à employer mon nom de famille lors d’une première rencontre, il est de bon ton de respecter quelques usages. Surtout quand tant d’autres que lui utilisent encore ce genre de stratagème sexiste pour discréditer les avocates ou leurs arguments. « L’honneur est pour moi, monsieur Kwanteen. » J’ajoute sincèrement en l’invitant à s’installer en face de moi. « J’ai entendu dire que vous êtes un investisseur hors pair. » Mes doigts s’égarent sur l’accoudoir de mon fauteuil tandis que je m’y installe plus confortablement, les jambes croisées dans ma jupe cigarette parfaitement ajustée. Du coin de l’œil, je me prends encore à l’observer, mes yeux s’égarant sur ses traits juvéniles avant de détailler son allure à la fois soignée et décontractée. Il ressemble en tout point au portrait dressé par l’Australian Financial Review pour célébrer son succès. Archie Kwanteen, le visionnaire fougueux qui s’est lancé dans les investissements dès la sortie de l’école sans accorder le moindre intérêt à des voix plus classiques, celles dans lesquelles d’autres s’éreinte à longueur de journée sans jamais briser le plafond de verre qu’il est parvenu à exploser à tout juste 26 ans. Une réussite que j’admire sans toutefois parvenir à la respecter. Une ambition qui, peut-être, me rappelle un peu trop celle de mon paternel. « Et je ne vous cache pas que je suis curieuse de découvrir la raison pour laquelle vous souhaitez me rencontrer. » Je lui demande plutôt. Consciente que ce n’est ni le moment ni le lieu de m’adonner à ce genre de réflexion. Avide, surtout, de satisfaire la curiosité qui me tenaille depuis le début de la matinée.
(c) DΛNDELION
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Si Archie possède de nombreuses qualités qui lui ont permis de se hisser jusqu’au sommet à un jeune âge, sa liste de défauts est trois fois plus longue mais bien pliée et rangée dans le tiroir que représente son énorme égo. Il est un connard seulement aux yeux de ceux qui ne pourraient pas le nuire ; il consacre habituellement toute son énergie à se faire aimer par la moindre personne possédant du pouvoir, qu’elle soit haut placé dans la hiérarchie ou tout simplement en position de le rabaisser – un journaliste, par exemple ; devant ces derniers, Archie s’arme toujours d’une ribambelles de jolis mots et de belles tournures de phrases, sans oublier son radieux sourire qu’il nettoie avec de la menthe deux fois par jour. Il a appris à bien parler seulement pour cacher le fait qu’il est un homme malhonnête et ça aurait été en sa défaveur que cette caractéristique passe de bouche à oreilles jusqu’à celles de l’avocate qu’il rencontre aujourd’hui. Son profil sur Google est particulièrement propre, il s’en assure souvent. Aucun article dépréciatif n’arbore son nom en grand titre pour attirer les clics et les vues. Il laisse l’honneur aux politiciens qui font de mauvais pas et qui attirent les insultes et les reproches.
Il faut aussi dire que le jeune homme n’a lu que du positif concernant cette Jameson Winters. Il s’est longtemps attardé à la signification de ce titre qu’elle possède et de son implication pour la lutte environnementale. Il n’y connait pas grand-chose en indice de carbone dans l’air et en algues bleues qui bouffent les coraux de l’intérieur. Il sait toutefois qu’il arrivera à ses fins en faisant confiance à cette femme qui, quant à elle, se dévoue à la cause. Lui, il est là pour éviter de perdre une somme d’argent trop importante – que fera-t-il avec autant de millions dans ses poches, lui demanderiez-vous. Il ne sait pas encore. Seulement, les billets verts sont comme une chips au vinaigre : il ne suffit que d’en déguster un seul pour avoir envie de tous se les approprier.
Néanmoins, après n’avoir lu que du bon au sujet de l’avocate, il ne pourrait pas ignorer ce manque de ponctualité dont elle fait preuve. De nature très peu patiente, Archie ne peut pas se contenter de siroter son café en attendant que les aiguilles de l’horloge ne tournent. Il doit se lever et flâner autour du bureau de Jameson, ainsi que de ses effets personnels qu’il lorgne sans gêne. C’est un stylo plutôt éclatant qui invite sa curiosité à se servir. Il s’en empare comme s’il était à lui mais c’est évidemment à ce moment que le karma ouvre la porte. Devant la surprise de l’avocate, il s’empresse de s’excuser en reposant son crayon sur le bureau, comme s’il n’y avait pas touché en premier lieu. « Le généreux cadeau d’un client satisfait. » Son assurance est déjà perceptible. Il n’a pas l’habitude de côtoyer des femmes aussi confiantes et il devra ajuster sa perche pour arriver à la caresser dans le sens du poil. C’est tout en son intérêt de s’adapter et de ne pas attendre qu’elle le fasse à sa place. Après tout, c’est bien elle qu’il doit charmer, pas le contraire. Elle est la seule qui possède le pouvoir décisionnel dans ce bureau. Archie n’a qu’un portefeuille gonflé et des prières. « J’ose espérer que je pourrai vous offrir un cadeau à mon tour. » Et, pour ça, il doit devenir son client. Une tâche qui, visiblement, ne sera pas si aisée maintenant qu’il a lu l’irritation cachée dans les traits de la femme qui l’a pris en flagrant délit. Quand sa main se glisse dans la sienne, il fait usage d’un terme dépassé dans le but de la rajeunir et, en même temps, de la complimenter sur sa jeunesse apparente. Elle le corrige, souhaitant hériter du titre de maître : une demande qui surprend Archie. « Maître, alors. » Il répète afin de bien enfoncer cette information dans son crâne pour ne jamais l’oublier. « L’honneur est pour moi, monsieur Kwanteen. » Répondant à son invitation, il s’installe sur le siège devant le bureau sans oublier de récupérer sa tasse de café encore chaud. Il se sent tout de suite plus à l’aise maintenant que ses mains ont trouvé un point d’ancrage. La guerre de compliments commence mais Archie feint la modestie en espérant que ça pourra effacer l’épisode du stylo. « Je sais simplement distinguer une bonne affaire d’une mauvaise, rien d’impressionnant. » Mais au fond, il sait qu’il est talentueux, et son sourire trahit possiblement cette pensée qui lui traverse l’esprit à chaque fois qu’il se montre humble. Cependant, il n’est pas dupe. Si Jameson compte un bureau aussi sophistiqué dans le haut d’une tour au milieu du centre-ville, ce n’est pas parce que son cerveau fait la taille d’une noisette. Elle est aussi intelligente que lui, peut-être plus. L’actionnaire sait manier les nombres mais une avocate se doit de prouver de biens plus nombreuses capacités intellectuelles. Elle représentera son nom, après tout, elle ne peut pas se permettre de valoir moins que lui.
C’est pour cette raison que les attentes du jeune homme sont élevées. Il a beau provenir d’une famille très conservatrice, il met de côté ses préjugés le temps d’analyser la posture professionnelle de Jameson, ainsi que son apparence plutôt carrée. Elle ne ressemble en aucun point à toutes ces filles qu’il charme du bout des lèvres dans les boîtes de nuit. Il ne pourra pas la manipuler en ramenant ses cheveux vers l’arrière pour la laisser entrevoir la montre en or qui décore son poignet en dessous de sa manche. « Et je ne vous cache pas que je suis curieuse de découvrir la raison pour laquelle vous souhaitez me rencontrer. » C’est à ce moment qu’il ne doit pas oublier le texte qu’il a appris par cœur. Encore une fois, il ne connait pas la vie des poissons qui peuplent la barrière de coraux entourant les plages mais il a fait assez de recherches pour mener son plan égoïste à bout. « Vous connaissez le caractère inaltérable des contrats. J’ai bien lu et relu celui que j’ai signé en juin dernier et en aucun cas je n’ai le droit de me retirer avant la fin de l’année 2021. Mais, vous savez, ce n’est pas moi qui ai appris par cœur toutes les lois qui forment la constitution alors je ne suis pas celui qui trouvera une faille. » Il penche la tête sur le côté en observant Jameson comme s’il la connaissait depuis des années, comme s’ils étaient de bons amis depuis leur passage au lycée. Il sort de sa mallette le contrat en question et le pose sur le bureau, sous les yeux de l'avocate.« J’ai prêté un million à Retrobex, la compagnie de tablettes électroniques. Seulement, et je suis certain que vous le savez déjà, ils se sont mis à opter pour la facilité sans remettre en cause le côté immoral de leur choix. Je ne veux pas encourager une entreprise qui pourri la mer, ce n’est pas dans mes valeurs de tuer des centaines d’espèces aquatiques et je ne pense pas que c’est dans les vôtres non plus. » Il marque une pause, se dessèche la bouche avec une gorgée de café et conclue : « J’ai besoin de vous pour me dissocier d’eux avant que… Pour me dissocier d’eux, tout simplement. » Il se rattrape de justesse, se raclant la gorge pour détourner l’attention de l’avocate de cette faute de diction qu’il a commise. Non, en effet : il n'est pas là parce qu'il craint pour l'avenir des poissons, mais bien parce qu'il ne veut pas salir son image en laissant son nom se faire associer à une honte environnementale. Dans la cour des grands, la moindre erreur est fatale.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Only when the last tree has died, the last river been poisoned and the last fish been caught will you realize we cannot eat money
Confortablement installés dans les fauteuils verts sapin qui décorent mon bureau d’une petite touche de forêt, nous nous faisons face désormais. Mes doigts effleurent le tissu en velours sombre, les siens se referment autour de la tasse qu’il ne porte pas encore à ses lèvres. La modestie de ses paroles contraste avec son petit sourire en coin. J’aurais aisément pu l’attribuer à une simple marque de timidité, mais c’est sans compter l’ambition dévorante que trahit sa réussite. Il est excellent dans son travail, et il le sait. Tout comme j’ai toujours eu conscience d’être taillée pour le mien. « Je connais beaucoup d’hommes passablement influents qui vous envieraient pourtant ce talent. » Je commente distraitement, faisant mine de croire en sa modestie tout en laissant entendre que j’ai bien conscience de la réalité de ce marché de requins dans lequel on peut tout gagner comme tout perdre quand les nerfs et la raison finissent par nous lâcher. Mais rien de tout ça ne m’explique la raison de sa présence, et son commentaire ne fait qu’attiser ma curiosité. Il me manque une pièce du puzzle pour comprendre ce qui l’a poussé à vouloir rencontrer la responsable de la branche environnement et développement durable plutôt que le service d’Ashford, spécialisé justement dans les investissements financiers. Une lueur s’allume dans le regard d’Archie Kwanteen tandis qu’il se redresse, l’air concentré et vaguement consterné. « Vous connaissez le caractère inaltérable des contrats. » Il se lance et j’acquiesce d’un hochement de tête poli tout en remerciant Émilie du bout des lèvres pour le thé qu’elle vient de déposer entre mes paumes toujours trop froides. « J’ai bien lu et relu celui que j’ai signé en juin dernier et en aucun cas je n’ai le droit de me retirer avant la fin de l’année 2021. » Attentive, je prends note de tous ces détails et les range dans un coin de ma tête afin de pouvoir m’y référer par la suite. Mon souffle ridant délicatement la surface sombre de mon thé, je ne peux m’empêcher de constater qu’il s’agit là de sa première erreur. Par expérience, je sais qu’il est nécessaire de toujours inclure une cause détaillant les conditions sous lesquels un contrat peut être interrompu. Je garde néanmoins cette remarque pour moi, soucieuse de ne pas l’interrompre avant qu’il ait fini de m’exposer son problème jusqu’au bout. « Mais, vous savez, ce n’est pas moi qui ai appris par cœur toutes les lois qui forment la constitution alors je ne suis pas celui qui trouvera une faille. » C’est de bonne guerre, je songe avec un sourire entendu. Tout au long de ma carrière, j’ai pu constater que les clients avec lesquels je fonctionne le mieux sont ceux qui ont compris cette simple vérité : ils sont les experts dans leur propre domaine et moi dans le mien. Les collaborations les plus fructueuses viennent de cette confiance unilatérale nécessitant qu’ils me fournissent toutes les informations dont j’aurai besoin afin que je puisse démêler les lois et trouver lesquelles invoquer pour protéger leurs intérêts.
Comme s’il lisait dans mes pensées le jeune homme ouvre sa mallette pour y récupérer une liasse de paperasse que je suppose être le dit contrat incriminé. « Je peux ? » Interprétant son hochement de tête comme une confirmation, je le prends entre mes mains et laisse mes doigts effleurer sa surface lisse comme pour en révéler les engagements qu’ils renferment et les failles que je suis avide de repérer. « J’ai prêté un million à Retrobex, la compagnie de tablettes électroniques. » Un petit pli soucieux se creuse entre mes sourcils à la mention de l’entreprise. Hélas, je ne les connais que trop bien. Quelques semaines plus tôt à peine, leur nom a été porté à mon attention lorsqu’une association de défense de l’environnement m’a sollicitée pour les aider à dresser une liste de leurs manquements dans le but de les traîner devant la justice. Autant dire que je ne suis pas vraiment ravie d’apprendre qu’ils ont un putain de million dans les poches rien qu’avec l’investissement de M. Kwanteen ici présent. Avec ça, ils pourront s'acheter tout le parquet de Brisbane si ça leur chante… « Seulement, et je suis certain que vous le savez déjà, ils se sont mis à opter pour la facilité sans remettre en cause le côté immoral de leur choix. Je ne veux pas encourager une entreprise qui pourri la mer, ce n’est pas dans mes valeurs de tuer des centaines d’espèces aquatiques et je ne pense pas que c’est dans les vôtres non plus. » Mes yeux quittent le papier et se teintent d’un éclat d’intérêt tandis qu’ils balaient le jeune homme. Car Archie Kwanteen vient de me fournir la pièce du puzzle qu’il me manquait tout à l’heure. Tout porte à croire qu’en voyant le scandale écologique arriver, il a cherché à protéger son investissement par tous les moyens, ce qui l’a poussé à faire quelques recherches. En réalité, je ne serais pas surprise d’apprendre qu’il ne se serait jamais pointé jusqu’à mon bureau sans avoir deux certitudes. La première : que je suis la meilleure avocate dans ce que je fais. La deuxième : que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider à se détacher de ce contrat, au nom de ces valeurs qui guident mon existence et qu’il prétend partager. Je suis relativement bien placée pour me douter qu’il n’en est rien. En étudiant son profil, j’ai eu tout le loisir de constater qu’il ne semble guère s’intéresser au combat auquel j’ai dédié ma vie. Sans être particulièrement dénués d’éthique, ses placements n’ont rien de spécialement engagé non plus. Un détail qui ne me fait ni chaud ni froid, au demeurant. Au fond, qu’importent les raisons qui l’ont poussé à franchir ma porte ce jour-là, pourvu qu’elles le mènent à faire le bon choix. « En effet. » Je confirme donc, une expression concernée peinte sur mes traits.
« J’ai besoin de vous pour me dissocier d’eux avant que… Pour me dissocier d’eux, tout simplement. » Avant que le scandale n’éclate dans la presse et que son poison ne viennent entacher ton bien joli nom, je termine aisément à sa place. Il ne serait pas le premier à prendre conscience de l’impact de ses précieux billets sur l’environnement quelques instants fragiles avant que le vent ne tourne en sa défaveur et lui fasse risquer de perdre tout son investissement. Pas le premier non plus à jouer la confiance pour ne pas perdre la face et risquer de perdre une si belle somme surtout. « C’est tout à fait louable. » Mes lèvres esquissent un sourire sincère tandis que je rentre sans la moindre difficulté dans son jeu. A quoi bon lui faire part des doutes que je nourris à son sujet ? Cela ne servirait ni la relation de clientèle qui se profile entre nous, ni mes intérêts à long terme, ni les siens. « Si je comprends bien, vous souhaitez retirer votre investissement au plus tôt et sans pénalité afin de ne plus… soutenir une activité qui va à l’encontre de vos valeurs ? » Je résume, faisant mine de mettre l’accent sur la deuxième moitié de la phrase alors que nous savons tous les deux que c’est surtout le début qui l’intéresse. Il semble approuver, et j’en profite pour noter les quelques idées qui me passent par la tête. Une loi à vérifier surtout, et quelques informations supplémentaires à rechercher dans un dossier similaire que j’ai étudié il y a quelques années. « Puis-je garder une copie de ce contrat ? » Je demande en laissant courir mon pouce contre les rebords en papier comme pour en compter les pages. « Je pourrai le passer au peigne fin et vérifier qu’il ne contient pas de clause que la loi australienne qualifierait d’abusive, ou que la politique en matière de préservation de l’environnement de Retrobex rendrait automatiquement caduque. » Une fois certaine d’avoir son accord, je fais signe à Émilie de venir récupérer le document, confiante qu’elle aura scanné l’intégralité du contrat d’ici la fin de notre rendez-vous afin que mon futur client puisse repartir avec son original. « En attendant si je peux me permettre… » Un sourire entendu au coin des lèvres, je me penche légèrement vers lui et appuie mes avant-bras sur mes cuisses pour lui confier : « Il serait dans votre intérêt de dresser une liste des pratiques qui pourraient heurter votre code éthique afin d’inclure à chaque contrat de ce genre une clause prévoyant la possibilité de retirer votre investissement en cas de brèche. Cela vous permettrait de vous protéger de ce genre de manquement, par exemple. » Ou encore annoncer clairement : je reprends mon fric et je me tire vite fait si je sens le scandale planer au-dessus de vos têtes à plein nez. « Si vous êtes déjà conseillé par un avocat, n’hésitez pas à le lui suggérer, il pourra vous aider à la rédiger. Dans le cas contraire, je serais ravie de m’en charger. » J’ajoute avec un battement de cils agrémenté d’un sourire satisfait. Et dire que Thompson m’accuse de ne pas savoir me vendre. Je n’ai aucune compétence quand il s’agit de déambuler lors d’une soirée mondaine pour tenter d’hameçonner un gros poisson, c’est vrai. Mais ce qu’il ignore, c’est que rares sont les prospects qui passent la porte de mon bureau et n’en ressortent pas client. Et plus rares encore sont ceux que je ne parviens pas à fidéliser. Car s’il a bien quelque chose que M. Kwanteen et moi avons en commun, c’est notre penchant évident pour les défis. L’investissement est pour lui ce qu’il sera pour moi. Et qui sait, peut-être qu’à force de me côtoyer, ces valeurs qu’il prétend cultiver dans le but de parvenir à ses fins pourraient bien parvenir à insuffler un peu d’éthique dans ses billets verts sans qu’il n'ait plus besoin d’avoir recourt au moindre greenwashing.
(c) DΛNDELION
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
C’est un univers qu’Archie ne connait pas très bien. Il a déjà lu de nombreux contrats avant de les signer mais c’est la première fois qu’il se retrouve dans une situation où il doit faire équipe avec un avocat (une avocate, dans ce cas-ci, le choix était volontaire) pour arriver à ses fins. Il a un peu révisé les termes juridiques avant d’arriver au cabinet de maitre Winters pour ne pas faire mauvaise figure mais il sait que, à un moment ou à un autre, elle le perdra au milieu de son langage. L’actionnaire, lui, parle la langue des chiffres. Et sa future collaboratrice ne manque pas de complimenter ses talents dans ce domaine. « Je connais beaucoup d’hommes passablement influents qui vous envieraient pourtant ce talent. » La guerre de compliments est lancée. Tous les deux souhaitent bien paraître, l’un pour obtenir une avocate dévouée à sa cause, l’autre pour s’assurer de mettre ce client particulièrement prestigieux dans sa poche. Dans tous les cas, elle caresse Archie dans le sens du poil et ce n’est pas pour lui déplaire. Il a toujours apprécié de se faire couvrir d’éloges, égocentrique comme il est. « Oh, je n’en dirais pas autant. » Il finit par répondre en balayant l’air du revers de la main, jouant la carte de la modestie pour gagner des points aux yeux de Jameson. Il ne fait pas toujours bonne impression, Archie, et il est conscient qu’il devra briser tous les préjugés bien ancrés dans la tête de sa future avocate pour lui assurer qu’elle fait affaire avec un homme juste qui n’est pas seulement ici parce qu’il craint de salir son image avec cette histoire d’entreprise qui tue l’environnement à petits feux. Il doit utiliser les jolis mots, les expressions faciales déconcertantes et il arrive même à nouer sa gorge pour expliquer la raison de sa visite. C’est à ce moment qu’il sort le fameux contrat qu’il a signé pour Retrobex afin d’imager ses propos. Aussitôt, Jameson fait part de son intérêt pour le feuilleter un peu et, poliment, il le pose sur son bureau et le glisse au-dessous de son nez. « Allez-y. » Il répond, se sentant déjà plus léger maintenant que ce n’est plus lui qui tient entre ses mains cette paperasse juridique compliquée. Il faut dire qu’Archie n’est pas le plus assidu lorsqu’il s’agit de lire les contrats. Il lit les lignes qui l’intéressent, celles qui parlent du revenu qu’il pourra espérer faire en prêtant son portefeuille à l’entreprise. Quelques fois, il laisse même son père s’assurer qu’il n’y a aucune coquille dans ses futures entendes. Il lui a toujours fait confiance pour mettre le doigt sur les bonnes affaires et il pense avoir hérité de son don.
Il est l’heure pour lui de réciter l’oral qu’il a appris par cœur avant d’arriver ici. Il plaint les poissons et les coraux et il s’arme d’une expression concernée qui, il espère, arrivera à convaincre maître Winters qu’il arrive en compagnie de bonnes intentions écologiques. « En effet. » Elle a entendu parler de cette histoire : c’est une bonne nouvelle. Le contraire aurait été étonnant puisque cette affaire fait la une des journaux depuis bientôt deux semaines. Des centaines de militants écologiques se sont déjà mis à créer des pétitions et à les faire circuler sur le net dans le but de punir Retrobex et ses choix négligeables. « C’est tout à fait louable. » La femme soulève finalement, arrachant un soupir rassuré à Archie qui se permet enfin de clarifier sa gorge avec une gorgée de café. Il est même assez à l’aise pour se poser contre le dossier de son siège. Il a terminé de réciter sa partie, c’est maintenant au tour de l’avocate de faire un peu de magie. « Si je comprends bien, vous souhaitez retirer votre investissement au plus tôt et sans pénalité afin de ne plus… soutenir une activité qui va à l’encontre de vos valeurs ? » Il hoche la tête. « C’est exactement ça. » Elle n’a fait que reformuler sa demande et ça lui prouve qu’il ne s’est pas emmêlé dans ses mots même s’il a presque glissé à la fin de son discours. « Puis-je garder une copie de ce contrat ? » Elle peut faire tout ce qu’elle veut, tant qu’elle le sauve de ces griffes qui se renferment de plus en plus sur sa carrière. « Vous pouvez en faire ce que vous voulez. » Après tout, il est là pour la payer à faire le travail qu’il ne sait pas faire. Elle comprend certainement mieux que lui la situation dans laquelle il se trouve et, il a confiance : elle trouvera un moyen de le sortir de cette situation délicate. « En attendant si je peux me permettre… » Elle opte pour un tempérament complice alors il s’approche lui aussi du bureau, prêt à entendre ce secret qu’elle va lui confier. « Il serait dans votre intérêt de dresser une liste des pratiques qui pourraient heurter votre code éthique afin d’inclure à chaque contrat de ce genre une clause prévoyant la possibilité de retirer votre investissement en cas de brèche. Cela vous permettrait de vous protéger de ce genre de manquement, par exemple. » Il hoche vaguement la tête, ne laissant aucune expression trahir cet inconfort qui vient de naître au fond de son ventre. Il est vrai qu’il n’est pas le spécialiste de l’environnement et sa liste se résumerait probablement à « ils font mal aux poissons c’est pas gentil ». Mais il doit rester professionnel alors il se racle le gorge, prêt à répondre aléatoirement, mais elle reprend sans lui laisser le temps de faire une erreur. « Si vous êtes déjà conseillé par un avocat, n’hésitez pas à le lui suggérer, il pourra vous aider à la rédiger. Dans le cas contraire, je serais ravie de m’en charger. » Heureusement pour lui, elle lui offre la possibilité de faire affaire avec elle. Il a déjà eu un avocat dans le passé pour une histoire qui s’est réglée en quelques semaines mais il ne l’a jamais recontacté depuis. Il était jeune, autant que lui, et il ose espérer que l’âge avancé de Jameson lui apporte quelques avantages. Elle a bien plus d’expérience dans le domaine. « Je ne veux pas trop étendre cette affaire. Je vous fais confiance sur toute la ligne. » Il répond finalement sur un ton confiant. « Comme je vous ai dit, je suis certain que vous êtes la meilleure dans ce domaine. » Il ne cessera jamais de la couvrir de gentils compliments : il veut qu’elle ait envie de travailler pour lui. Le travail sera mieux fait dans cette éventualité.
Spoiler:
Je vais te contacter par mp très bientôt mais je propose qu'on conclue le premier rp ici, pour nous éviter de décrire les discussions trop sérieuses ! J'ai fait exprès de ne pas faire de relances, dis-moi si tu es d'accord pour qu'on se lance le prochain qui les rapprochera un peu plus, afin qu'on se dirige vers le lien qu'on a prévu !