« le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Assez étrangement, Dan avait eu besoin de sortir le nez de chez lui. Après que Naomi était venue chez lui pour lui tirer les vers du nez, et principalement venu le secouer comme un prunier alors qu’il s’était battu avec son propre frère – ex petit ami de Asher, Dan en avait pris un sacré coup. Il s’était renfrogné durant plusieurs jours chez lui et ne voulait plus en sortir. Du moins jusqu’à prendre conscience qu’il devait enfin sortir un peu de chez lui. Il avait eu l’appel de Erin notamment, et elle ne lui avait pas laissé le choix. L’ancien pilote soupire bien fortement, les yeux rivés sur son téléphone, laissant faire le temps : il savait qu’au bout de trois sonneries elle tomberait sur sa messagerie. Elle lui laissera sans doute en guise de gentillesse une remontrance dont elle seule avait le secret, parce qu’elle devine aisément qu’il n’a aucune envie de lui répondre. Mais elle insiste, son téléphone re vibre pour la cinquième fois consécutive. Qui a dit que Erin Sanders lâchait le morceau si facilement ? Evidemment que non, elle ne lâche jamais prise ! Ca semble évident pour n’importe qui, qui la connaît un minima. Et Dan en fait partie n’est-ce pas ? Elle s’agrippe comme une sangsue, ne voudra rien prétendre de plus que de passer un moment avec lui, ou de lui remonter le moral même quand tout est au plus bas. (…) Et c’est avec un certain recul, et une moue sur le visage qu’il arpente sans joie visible la place de la mairie. Il ne sait pas vraiment ce qu’il fout là, il aurait mieux fait de rester chez lui, parce que la foule ça lui convient pas à Dan, sans aucun doute. Un marché de noël apparemment a lieu. Remontant le long de la longue avenue, les mains dans les poches, son regard qui accroche, une ombre, une silhouette et il n’eut aucun mal à reconnaître la jeune Birdie qui semble être comme un poisson dans l’eau dans cet endroit. Lui largement moins, il se voit déjà s’engouffrer dans sa couette, au chaud, en solitaire. Loin d’elle et de leur passé. « Birdie ? » Et lui dans tout ça ? C’est pas vraiment sa tasse de thé, d’ailleurs, il jette désespérément le regard vers le chalet à sa gauche, cherchant à fuir son ancienne amie, celle qu’il a abandonnée avec les années, sans vraiment donner signe de vie. Si encore il y avait des mini voitures ou quelque chose du genre, mais non ses yeux se posent sur l’intérieur du chalet, et il constate les nombreux bijoux de noël, couleur rouge, doré. Des perles. « Qu’est-ce que tu viens piquer ? » Pas sûr que ce soit la meilleure des approches, mais pourtant, c’est naturel. Si bien qu’il retrouve cet ancien lui, cet adolescent, ce jeune homme mystérieux en sa compagnie, pas sûr qu’il l’accepte réellement… Désormais qu’il a tout perdu… Ou presque…

@birdie cadburry

(outfit) Noël, une période féerique, enfantine, avec son lot de bons sentiments, de films niais et de rêves de neige. Mais aussi connu comme étant le plus gros mensonge de l'univers. Celui où tout le monde s'accorde, où les adultes partagent leur grand secret. Il n'est donc pas étonnant que Noël soit une des fêtes préférées de Birdie. Elle n’a besoin de personne pour se trainer jusqu’au marché de noël – c’est même plutôt elle qui insistera pour faire bouger quelqu’un avec elle. Même si elle sait qu’elle finira par perdre ladite personne, ses yeux s’accrocheront absolument partout sauf sur la forme de son accompagnant du moment, trainant des pieds dans chaque petit chalet, posant mille et une questions sur absolument tout pour au final, n’en acheter que la moitié à peine. Sa proie du jour n’est nul autre que sa sœur aînée, Aurora. Sa cadette a décrété qu’elles n’avaient pas passé beaucoup de temps ensemble ces derniers temps alors elle a joué de ses arguments, de ses prunelles bleutées et de sa voix suppliante – sans oublier presque une semaine de harcèlements quotidiens pour la préparer psychologiquement – pour que son aînée aux airs qui se veulent stricts finisse par craquer dans un soupir indulgent.

Comme prévu, à peine arrivées, Birdie se perd déjà elle–même devant tout ce qu’elle voit. C’est le même scénario tous les ans, c’est quasiment les mêmes chalets chaque année et pourtant – et pourtant, elle ne cesse d’être l’éternelle gamine pour qui tout ceci n’est qu’un renouveau permanent. L’excitation se suffit à lui procurer l’enthousiasme nécessaire pour naviguer entre la foule, les jambes agiles pour se frayer un trajet vers le devant des étalages – comme si la Cadburn a besoin d’encore plus d’énergie. Son intérêt fut happé par la vision de bijoux en tout genre, des perles aussi colorées que jolies, en forme de bagues, de bracelets, de boucles d’oreille, de broches, de colliers. Il y en a même pour les cheveux et ça, ça l’inspire, la petite blonde au cou vissé vers le stand, les yeux plein de curiosité avant que ses oreilles ne soient sifflées par une voix qu’elle pensait oubliée.  « Birdie ? »

La raideur dans son dos s’effectue presque instantanément, le visage moins attentif mais presque pétrifié, toujours baissé sur les bijoux. Un parasite qui vient gâcher son moment, son Noël, son marché, ses achats. Son moment le plus joyeux de l’année. Birdie se pince la lèvre, bien décidée à ne pas lui accorder cette seconde d’attention. Non, elle ne le regardera pas pour vérifier son identité ; elle sait que c’est lui. Elle n’a pas besoin de le voir. Elle ne lui donnera pas son intérêt. Qui reste coincé sur ces perles, même si elles ont perdu un peu de leur éclat en deux secondes et demi. « Qu’est-ce que tu viens piquer ? » Il reste. Il reste et il pique. Il l’aborde sans son autorisation et il ne comprend pas qu’elle ne veuille pas lui parler. Son silence – ô combien inhabituel, ô combien étrange venant de Birdie Cadburry – aurait dû être une piste, un signe, une motivation suffisante pour qu’il comprenne qu’elle n’a rien à lui dire – elle, l’éternelle bavarde qu’il a réussi à faire taire. N’est–ce pas ce qu’il a voulu tant de fois, la rendre coi ? Il a réussi et pourtant, il vient lui parler malgré tout.

Birdie finit par redresser sa colonne vertébrale, ses traits se détendant parce qu’elle leur force à le faire. Reprendre de la contenance, maitriser son propre contrôle – deux choses qu’on ne pourrait penser Birdie capable de faire et pourtant. Encore pire que détester Dan, Birdie déteste l’état de faiblesse. « Tu me conseilles quoi ? Une perle qui change de couleur selon l’humeur, une broche pour les cheveux en forme de bonhomme de neige ou des breloques pour former un joli bracelet personnalisable ? » Alors Birdie lui parle comme s’ils ne se sont jamais quittés. Comme si ça ne fait pas des années qu’ils ne se sont pas adressés la parole. Comme si Buck comptait toujours pour elle – alors que non. L’importance de Buck est passée en dessous de la barre de zéro. Même le néant a plus de valeur. D'où le fait qu'elle persiste à ne pas lever ses prunelles sur lui.

Il est hors de question de le laisser avoir la main mise.
Une question de principe mélangée à sa propre fierté.

 « le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Ils avaient été proches. Si proches qu’ils n’avaient formés qu’un, par le passé. Mais le tout révolu, lorsque le métier du brun avait pris plus d’importance, lorsqu’il a laissé la routine, ses nanas sans importance prendre sa place. Elle avait en vain essayé de le retenir, un peu. Elle avait voulu toujours plus venant de lui, mais Dan n’est pas quelqu’un qui s’offre aux autres et la dure réalité de la vie avait une nouvelle fois frappé, lorsque sa sœur est décédée. Lorsqu’il a emprunté un chemin différent du sien. Il ne regrette rien de cette aventure, de cette liaison éphémère, rien n’était censé duré entre eux. Pas même leur amitié fallait croire. Il avait appris à vivre avec, elle sans doute moins. Birdie s’attache bien trop vite, bien trop fort, plus que lui sans aucun doute. Il doit bien avoir un problème pour être si indifférent, c’est pourtant pas ce qu’il traîne dans sa caboche à l’instant même où son regard percute celui de la Cadburn. Il semble indifférent, presque la toisant du regard, comme si ils n’avaient rien vécus par le passé, comme si elle n’était qu’un rêve, enfouis. Aucune importance. C’est cruel, avide d’un sentiment dénué de toute responsabilité. Elle ne sera plus qu’un poids pour lui, un poids dont il s’est séparé sans y trouver une once de gêne, pas même quand il se retrouve à présent devant elle. Pas même quand il lui demande ce qu’elle fait là. Qu’il provoque cette tension entre eux, lorsqu’il émet qu’elle serait susceptible de voler quelque chose ici. C’est ça qu’elle compte faire n’est-ce pas ? Il se veut distant, sans aucune ambiguïté, mais la réalité c’est qu’il n’est pas prêt à affronter cette réalité qu’il cherche à fuir depuis bien des années. Elle lui rappelle inconsciemment ce passé qu’il cherche à fuir. « Tu me conseilles quoi ? Une perle qui change de couleur selon l’humeur, une broche pour les cheveux en forme de bonhomme de neige ou des breloques pour former un joli bracelet personnalisable ? » Elle ne cherche pas à le fuir, pas à partir loin de lui, s’offrant alors sans y trouver un autre intérêt que de lui répondre comme si rien entre eux ne s’était passé. Voudrait-elle le toucher en faisant comme si il n’avait jamais compter pour elle ? Serait-il possible qu’il parvienne à regretter cette amitié ? Leur nuit endiablée ? Le connaît-elle suffisamment pour jouer avec lui de ses propres sentiments qui se sont évaporés malgré le temps, obscurcissant son cœur et son âme par la même occasion. « Tu n’as donc rien d’autre à faire que tourner autour de choses inutiles… » Comme les sentiments qu’elle ressent pour ses amants, les laissant l’apprivoiser de bien des façons, une manière subtile mais pas délicate de lui reprocher ouvertement les choses. Alors qu’il a cette mine indifférente, presque trop joviale pour en n’être qu’une raison valable, mais dans le fond il n’en avait que faire de broche, de bracelet ou de perle. Il n’était pas capable de s’attacher à quiconque, alors à des objets aussi futiles, fallait encore moins rêver… « Tu ne trouveras rien ici, tu perds ton temps… » Qu’elle vole au moins quelque chose qui a de la valeur… Parce qu’elle touchait le fond…

Birdie lui tourne magistralement le dos, il n’aura que sa colonne vertébrale à se foutre sous les yeux parce qu’il est hors de question qu’elle prenne cette peine de se tourner vers lui. Il ne mérite ni l’effort ni la sollicitude. Les nœuds sont emmêlés, la cause du problème ne fut sûrement qu’un prétexte pour se séparer alors qu’à la base, ils n’avaient rien d’un couple. Ils ont voulu jouer les détachés, sans fil, sans accroche. Deux amis avides de liberté qui n’ont eu que la pensée sordide que mélanger les genres et les sentiments ferait un bon ménage. Spoiler alerte : cela créer plus de problèmes et de désordre qu’autre chose. Qui cela étonne ? Le monde entier. Birdie nourrit sa colère depuis des années mais couper contacts avec Dan, faire comme s’il n’avait jamais existé dans n’importe quel pan de sa vie est toujours d’une facilité déconcertante. Elle a une capacité incroyable à rayer n’importe qui quand elle en a la volonté. Elle a réussi quand elle est partie deux ans avec, Ô la jolie coïncidence, le frère de Buck à Melbourne. Même Will a subi le châtiment. Elle a toujours de bonnes excuses, la Cadburn ; elle–même. Sa petite personne. Il y a en permanence une blessure à colmater, une faiblesse à réparer, une émotion à maitriser. Loin de tout et tous. Birdie a foutu Dan à la porte de son existence, même si la balle fut sûrement au centre. Il y a juste les cris qu’elle se rappelle. Leur tonalité, leur hauteur. Mais sans les paroles. Son cerveau a occulté le ‘pourquoi’, il ne se rappelle que du ‘comment’. Avec du verre brisé, des mots blessants, une gifle aussi. Un sentiment de trahison dans les entrailles, des reproches qui lui auraient faites lui aussi en retour. Il n’y a rien à en tirer de cette scène, à part le point final d’une amitié qui s’est pourtant étirée sur des années et qui fut réduite à néant à cause d’une idée stupide – son idée à elle, en l’occurrence, évidemment.

« Tu n’as donc rien d’autre à faire que tourner autour de choses inutiles. » Birdie lève les doigts vers les perles devant elle pour les toucher, les caresser avec une tendresse non dissimulée. « La seule chose inutile dans mon environnement en ce moment, c’est toi. » S’il n’est pas fichu de lui donner un semblant de réponse, alors qu’il tourne les talons et disparaisse à jamais. Elle n’a pas de temps à gaspiller, ni de salive, pour ses réflexions stupides. « Tu ne trouveras rien ici, tu perds ton temps. » La Cadburn décroche son doigt et ses prunelles des objets brillants qui s’étalent devant elle pour finalement se tourner vers lui. « C’est toi qui me fait perdre mon temps. Ce n’est pas de ma faute si tu n’as jamais su apprécier la beauté d’un simple bijou. » Parce qu’elle, elle a toujours adoré tout ça. Les breloques qui ne seront que mieux utilisées pour ses tenues, pour ses vêtements. Birdie a toujours eu l’œil pour ces choses–là, pour voir l’attrait dans chaque objet, surtout ceux sans valeur. Dan le sait, il l’a toujours su. Et s’il y avait une période de sa vie où elle acceptait qu’il se fiche d’elle, de ses bouts de tissus virevoltant partout dans sa chambre, des paillettes dans ses cheveux ou des écussons collés sous sa voûte plantaire, lui assénant un coup d’oreiller dans la tronche pour le faire taire en riant, ce n’est plus le cas. Elle prend sa réflexion comme une attaque alors que ce n’est ni le moment ni le lien pour cela. Aucun endroit ni aucune heure ne seront propices pour cela. « On a réussi à s’ignorer pendant des années. Je suis sûre que t’y arriveras pour un nouveau nombre de paquets d'années. » Birdie clôt ses mots en s’éloignant de lui pour se diriger vers un stand de pain d’épices mélangé à l’odeur de vin chaud. Ses papilles apprécient et elle commande un verre – une tentative comme une autre d’oublier le fantôme qu’elle vient de voir et qu’elle espère ne pas recroiser de sitôt.

 « le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Dan Buckley ne se considère pas de chanceux de se retrouver dans cette position avec cette ancienne amie, qu’il ne côtoie à présent plus, et pour des raisons futiles. Très certainement que la seule excuse qu’il saura donner, sera de garder cette faute sur elle, ne voulant pas émettre une seule seconde que lui-même à eu quelques embûches par le passé, au point qu’elle n’est désormais plus sienne, qu’elle ne fait plus partie de ce cercle très privée de l’ancien pilote de F1. Ils ont continués leurs vies, un semblant mais prometteur selon son point de vu, suffisamment, pour lui épargner sa présence jusqu’à aujourd’hui. C’était donc sans scrupule que Dan s’avance vers son ancienne beauté, le visage pourtant fermé, le corps crispé de se rendre devant l’évidence : elle le rejettera, autant qu’elle ne lui aura pas manqué. Et pourtant, il ne peut s’empêcher que de profiter de ce moment pour lutter contre elle, pour elle. De lutter pour cette victoire qui lui appartient désormais. Elle peut l’éviter, vouloir rien épargner de son petit cœur. Elle peut feinter cette indifférence devant lui, rien ne l’empêchera de vouloir passer du temps avec elle, juste pour l’entendre râler, juste pour inverser les rôles aujourd’hui. Mais elle ne se tourne pas, malgré qu’elle l’a vu, malgré son envie soudaine de vouloir le rembarrer, il joue de ses nerfs, il en sourit, prend ses aises. « La seule chose inutile dans mon environnement en ce moment, c’est toi. » Qu’elle souffle, alors qu’il n’en perd pas une miette, mimant une mine triste, presque déçu de voir la tournure des choses. Ses lèvres s’approchent d’elle, derrière son dos, il parcoure le chemin pour qu’elles atteignent ses oreilles sans les toucher. « Pourquoi tu perds ton temps, on sait très bien ce qui te passe par la tête… » Lui le sait très bien, et ça suffit à Dan pour poursuivre, continuer ce jeu. Il n’en a pourtant plus le cœur depuis que sa sœur est morte, mais qu’importe, revoir la Cadburry ici est un signe et il n’est pas prêt à la laisser filer entre ses doigts. Elle tente de le repousser, de lui montrer qu’il n’est plus rien pour elle. Qu’un passé néfaste, mauvais, impur. Quand elle-même, est la mauvaise de l’histoire, quand elle-même agit sans modération. Et finalement elle lui fait face, un sourire victorieux « C’est toi qui me fait perdre mon temps. Ce n’est pas de ma faute si tu n’as jamais su apprécier la beauté d’un simple bijou. » Il lève les yeux au ciel, « tu as toujours eu des goûts qui ne tiennent pas la route ! » Il la juge, il la provoque, il joue avec le feu, s’attirant ses foudres. Parce qu’il n’a désormais plus rien à perdre Dan, suffisamment, pour la provoquer, pour batifoler dans ce monde dont ils ne sont plus rien l’un pour l’autre. La promesse d’être toujours présents dans la vie l’un de l’autre est mis au placard alors qu’il la convoite du regard, l’excède par les pensées. Elle quitte son monde de princesse, prêtant au jeu de quitter le sien avec. « On a réussi à s’ignorer pendant des années. Je suis sûre que t’y arriveras pour un nouveau nombre de paquets d'années. » Et elle part loin de lui. Et elle s’éloigne de lui. Et les mètres reviennent entre eux comme un jeu qui l’excède aussi. Il avait envie de jouer, avec elle, pour elle. Contre elle. Alors Dan ne lâche pas sa victime, il avance en sa direction, comblant de nouveau cette distance, elle allait soupirer. Encore. Ses lèvres qui viennent effleurer son oreille, son souffle contre son cou, elle lui tourne le dos, mais plus pour longtemps. « Je m’attendais pas à ce que tu me sautes au cou. » Loin de là, même, son doigt qui remonte le long de son bras dans une caresse osée, qui n’a pourtant rien de plus que la voir s’énerver, quand il l’oblige de sa poigne à se retourner vers lui. « Mais pas que tu me claques la porte ainsi… » Sourire en coin, qui la provoque, use de son charme, sans jamais quitter son regard. Frôlant sa silhouette avec perfection malgré les années passées. Comme au bon vieux temps…

« Pourquoi tu perds ton temps, on sait très bien ce qui te passe par la tête… » C’est qu’il se croit permis plus qu’il n’y est autorisé, Dan. Il n’arrive pas à rester à sa frontière, dans son propre terrain où il règne maitre autant que Birdie l’est dans le sien. Il ne comprend pas, ou ne veut pas voir, tous les signaux qui tendent vers le bas, qui piquent vers le rouge cramoisi, face à la Cadburn qui essaie de lui démontrer et sentir qu’il n’est pas le bienvenu. Ni dans son espace vital qu’il attaque sans préavis, sans précaution et sans scrupule, ni dans son espace tout entier qui doit à peu près se délimiter à la taille du marché lui–même. Des années qu’ils avaient réussi à ne pas se voir. Non pas à s’éviter mais juste que le destin a décrété qu’il fut plus sage de ne pas les mettre sur le chemin l’un de l’autre. La seule intrusion qu’il y a eu fut quand les journaux ont évoqué l’accident impliquant Dan et sa petite sœur. Mais même pour cela, Birdie a préféré contacter Asher, lui poser des questions l’air de rien et s’informer avec un air détaché, plutôt que d’aller voir le principal concerné. Elle sait comment cela aurait tourné. Buck devait se sentir au plus mal. Elle n’aurait en rien arrangé les choses en réapparaissant à ce moment–là. Elle les aurait empirés et surtout, elle n’est pas faite de ce bois–là, Birdie. Elle n’est pas de ceux qui affrontent les fantômes du passé pour venir en aide au présent. Même en prenant les pincettes du monde, il y aurait eu des chances qu’elle se frustre et qu’elle lui balance toute sa frustration au visage alors qu’il devait déjà être misérable. Cela lui aurait donné une nouvelle occasion de la démoniser, de la pointer comme la coupable d’une histoire qui n’aurait jamais dû tourner comme elle l’a fait. Birdie n’est pas sotte mais elle n’assume pas les erreurs qu’elle a pu commettre. Dan en fait partie, de ces dérapages qu’elle espère oublier.

Mais ce n’est pas avec la forme corporelle du jeune homme lui susurrant dans l’oreille qu’elle va y arriver. « Si tu savais ce qui me passait par la tête, tu y resterai pas aussi proche. » Il n’a aucun instinct de survie, Dan. En contrepartie, Birdie possède une certaine patience qui se trouve déjà réduite à cause de leur passé commun. D’habitude, la Cadburn n’est pas aussi sauvage. Il est rare de la voir énervée, se pincer les lèvres ou même serrer des poings. Elle a une conception des choses qui font qu’elle se considère au–dessous des soucis et tracas du commun des mortels. Cependant, même sa patience spirituelle ne peut se déroger à la contrariété que provoque la présence de Dan dans ses environs. « Tu as toujours eu des goûts qui ne tiennent pas la route ! » Elle s’en fiche. Buckley a toujours été de ceux à lui balancer qu’elle gagnerait à être plus normale et Birdie ignore pourquoi elle a gardé un soi–disant ami pareil dans ses environs s’il n’est pas fichu de l’accepter comme elle est. Oh, peut–être parce que Dan a toujours apprécié le grain de folie de Birdie mais que rien, sa fierté en premier lieu, ne pourra le lui faire avouer. Alors la jeune femme l’ignore, se détourne et passe sa route.

Pensant sordidement que Dan va finir par recevoir le message – « Je m’attendais pas à ce que tu me sautes au cou. » – mais ce n’est définitivement pas le cas, il faut croire. Il chatouille son cou par son souffle, même pas alcoolisé donc il ne peut pas se cacher derrière un excès quelconque, son oreille est caressée par ses lèvres au ton suave, et il ose même une attaque physique plus impétueux en passant son doigt sur son bras avant de la retourner face à lui. « Mais pas que tu me claques la porte ainsi… » Birdie veut effacer son sourire de ce foutu visage. Il a l’air bien trop sûr de lui, bien trop courageux et arrogant. Il l’a toujours été mais avant, cela la faisait rire. En même temps que ça la séduisait, certainement. Elle a un gonflement dans son ventre qui se dirige vers sa poitrine pour lui donner le souffle nécessaire de débarrasser son bras de son emprise. « Tu pensais que j’allais faire quoi, Dan ? Être ravie ? Vouloir reprendre où on en était ? Faire comme si rien ne s’était passé ? Oublier, enfouir, ignorer ? » D’habitude, c’est ce que Birdie fait. Elle est très douée pour fermer les yeux sur ses problèmes ; ils finiraient bien par partir d’eux–mêmes, n’est–ce pas ? C’est elle qui se rapproche, qui se colle presqu’à lui, lever son visage vers le sien, leurs lèvres se frôlant qu’à peine. « Tu cherches quoi, à rôder autour de moi ? Jouer de nouveau ? Je crois qu’il a été établi qu’on n’est pas très bons perdants, toi et moi. » A en juger par les années de silence qui ont suivi, la rupture qui a mis une fin brutale à leur jeu fut violente. « Va chercher un nouveau jouet dans ce cas–là » qu’elle finit par dire en le repoussant de ses deux mains sur son torse.

 « le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Le temps n’est plus à la courtoisie, ni aux sourires. Ce n’était pas vraiment ce qu’attendait en réalité l’ancien pilote de F1 de cette entrevue. D’ailleurs, il ignorait lui-même ce qu’il attendait d’elle. Il ignorait ce qu’il avait autrefois attendu d’elle, parce qu’au plus profond de lui, il le savait : cette relation était éphémère, toxique. Il n’y avait rien de bien sérieux, qu’un jeu parmi tant d’autre. Elle n’était qu’un nom sur sa liste, un vulgaire nom de plus. Mélanger a d’autre. C’est ce qu’il avait voulu lui faire croire, c’est ce qu’il lui avait fait croire quand il ne donna plus aucun signe de sa vie, de sa part. Quand elle se retrouva seule, pour affronter ses pires démons, et il est le premier à savoir qu’ils sont nombreux, dans la vie de son ancienne amie. Qu’ils ne sont pas qu’une ombre au-dessus de sa tête, mais qu’importe finalement, le jeu en valait peut-être la chandelle, n’est-ce pas Birdie ?! « Si tu savais ce qui me passait par la tête, tu y resterai pas aussi proche. » Un sourire naît au creux de ses lèvres, son besoin de prendre le dessus continu, alors qu’elle cherche à fuir, considérablement. Il ne comprenait pas bien, parce que ça fait des années qu’ils ne se côtoient plus, qu’ils ne se parlent plus et Dan n’est pas réputé pour s’accrocher aux autres – Birdie n’a pas été épargné malgré leur passé, leur enfance. Malgré cet amour qu’il a pu lui porter – qui n’est sans doute pas assez pure pour qu’un jour ça puisse réellement fonctionner, mais l’envie d’y croire a été présente, avant de se réduire à néant, de disparaître. Et aujourd’hui, ils ne semblent pas s’être séparés depuis bien longtemps pour l’avoir oublié, effacé de sa mémoire. Elle ne semblait même pas avoir changé réellement, elle avait ce même regard sur lui, ce même instinct de vouloir le repousser quand tout lui indiquait de craquer, de céder à la tentation. « N’oublie aucun détail… » Qu’il souffle, avec toute son arrogance et sa prétention. Un sourire au coin qu’elle n’arrivera pas à effacer aussi facilement, un peu d’effort Birdie… « Tu pensais que j’allais faire quoi, Dan ? Être ravie ? Vouloir reprendre où on en était ? Faire comme si rien ne s’était passé ? Oublier, enfouir, ignorer ? » Il lève machinalement les yeux au ciel, c’est qu’elle mordrait la fillette et ça le fait rire. « Comme une ou deux galipettes pour se rappeler du bon vieux temps… » Qu’il raille, même si sans aucun doute, ça ne fera rire que lui. Il semble détaché de la situation, comme si il n’y avait rien eu de bien important entre eux, comme si fallait juste profiter du moment présent, mais tant que ça lui faisait oublier Penny, il ne refusait rien… A part qu’on vienne le faire chier chez lui ! « Tu cherches quoi, à rôder autour de moi ? Jouer de nouveau ? Je crois qu’il a été établi qu’on n’est pas très bons perdants, toi et moi. » Il fît une moue avant de reporter son regard sur elle, « va chercher un nouveau jouet dans ce cas–là, » Il fit mine d’être déçu, presque touché, « faut croire que je me suis pas assez lassé du précédent… » Une pique, par une pique, t’en dis quoi Birdie ? Elle le repousse, et au lieu de l’énerver, ça le fait rire. « Tu as pris du muscle Birdie chérie, tu ne trouves pas… » Qu’est-ce qu’il pouvait être parfois lourd, l’ancien pilote de formule un. « T’es devenue quoi ? Tu t’es trouvé un énième apollon pour gravir son corps ?! » Histoire juste de l’enrager un peu plus… Il ne sait même pas pourquoi il demande, parce qu’au fond, il ne le supportera pas…

« N’oublie aucun détail… » Le fantôme du passé s’amuse un peu trop aux dépens de Birdie, qui ne peut que constater que son humeur qui fut plus que positive comme à chaque fois qu’elle a les lumières de Noël qui illuminent son regard céruléen se transforme en véritable cataclysme à l’intérieur. Oh elle n’est jamais avare de détails, la Cadburn. En temps normal. Mais entre les barbes à papa, les bretzels fraîches et l’odeur de vin chaud, il suffit de la présence de Dan pour qu’elle ne se sente pas en état normal. Elle se maudit en même temps qu’elle le maudit lui, en multiplication et croissance grandissante. Birdie souhaite couper cette conversation, cet échange qui ne mène nulle part à part à provoquer plus de désarroi d’un côté et de confiance de l’autre - qu’il se sente meneur de la danse l’exaspérant encore plus. « Comme une ou deux galipettes pour se rappeler du bon vieux temps… » Là, Birdie ne peut que le regarder de travers, ses prunelles bleutées émettant parfaitement à quel point cette idée est absolument grotesque, absurde et inimaginable. Vraiment, Birdie ? Si irréaliste que cela ? La petite voix qui se réveille quand il ne faut, elle la fout sur le côté de son esprit pour se focaliser sur sa raison - qu’elle semble vouloir écouter pour une fois. “On aurait dû réfléchir au bon vieux temps avant de tout foutre en l’air.” Quand elle dit ‘on’, elle parle d’eux deux, s’impliquant elle-même dans les erreurs de ce passé dont ils ne peuvent plus se défaire. Son amitié avec Dan a toujours été intense, profonde, alors qu’ils n’ont jamais eu le même statut, et cela depuis l’école. De part aussi leurs personnalités haute en couleur, mélangés à l’extase d’une vie trépidante de star de voiture, il ne leur en fallait pas plus pour qu’ils se perdent eux-mêmes, provoquant la déchéance de ce qui fut pourtant une amitié qui semblait infaillible. Ils se sont mélangés les pinceaux et après des cris, des crises et des instants passionnés au milieu de tout cela, force de constater que les couleurs n’allaient plus ensemble. Oui, ils auraient dû prendre tout cela en compte avant de se laisser aller comme ils l’ont fait.

« Faut croire que je me suis pas assez lassé du précédent… » Il est énervant, Dan, à rôder, à susurrer près de son oreille comme ça. Il a l’air d’être un chasseur près de sa proie, et c’est exactement ce qui contrarie Birdie. Elle n’est la proie de personne ; elle est un oiseau libre de ses faits et gestes. Et surtout, elle a horreur se sentir inférieure. Quand ce sont des inconnus, des personnes lambdas, comme les petits cons qui ont peuplé son enfance à l’école, Birdie s’en est toujours foutue. Mais quand il s’agit d’un proche - ou d’un ex proche, le fonctionnement reste le même, voire pire - la petite blonde s’agite toujours pour montrer qu’on ne lui tient pas les ailes en otage. Elle l’a déjà subi et survécu une première fois, il est hors de question que cela recommence. « Tu as pris du muscle Birdie chérie, tu ne trouves pas… » Cette dernière arque un sourcil. “Je peux te montrer que j’ai amélioré ma droite, aussi.” Est-ce que tu veux ton joli visage amoché, Dani ? Est-ce que tu veux te sentir un peu plus misérable et touché dans ton égo de mâle viril à te faire taper par une fille ? « T’es devenue quoi ? Tu t’es trouvé un énième apollon pour gravir son corps ?! »

Là, Birdie sent que le vent tourne (un peu) en sa faveur. Tel est pris celui qui croyait prendre, qu’elle songe silencieusement en ayant un sourire de coin qui se forme. Oh Dan. Telle la petite séductrice qu’elle a toujours été, la Cadburn s’approche et cette fois, c’est elle qui se colle à lui. Mauvais augure. C’est elle qui passe son doigt le long du torse de Dan. Danger. “Y en a eu pleins depuis.” Son sourire s’élargit alors que son doigt finit à sa ceinture. “Tu veux savoir qui est mon favori?” Ses yeux malicieux apportés par des traits amusés se lèvent sur le visage de Dan, ses lèvres à quelques centimètres de sa mâchoire. “Ton frère.” qu’elle murmure dans un souffle. Qu’Asher lui pardonne d'où qu'il soit. De tous (et toutes) ses amant(e)s, aucun n’est Asher. C’est un mensonge de la pire espèce mais Birdie n’a pas de scrupule. Elle n’ignore pas que cela pourrait atteindre Buck de la façon la plus foudroyante des manières. Ses lippes sont pincées par ses dents alors qu’elle finit par s’éloigner de Dan, satisfaite d’elle-même. Elle se retourne pour commander son vin chaud, comme si rien n’a été dit.

La curiosité est un vilain défaut, Dan devrait le savoir depuis le temps.

 « le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Elle aurait pu être son passe-temps favori, celui que Dan aurait tout lâché pour revenir vers elle, à la charge. Elle aurait pu être celle qui lui fait tourner la tête, mais Buckley n’a jamais été de ce genre à s’attacher en vain aux autres, il n’a jamais été de ceux qui ne se soucie pas de sa réputation. Instable, infaillible, solitaire, jamais il ne se donnera le droit ou le prétexte pour s’attacher à quiconque, et Birdie n’échappe pas à cette lourde conséquence. Elle n’échappe pas à ce qu’il considère être comme une seconde chance de retrouver cette liberté tant attendue. Leur route s’est séparée et il n’y trouve qu’un confort malsain, un simple retour des choses, sans se soucier des conséquences. Peut-être le déteste t’elle, le haït-elle de la pire des façons. Peut-être qu’elle est celle qui lui fera tout regretter. Mais pour autant dans cette ruelle de la chance – où Noël est au premier plan, il n’existe plus que cette femme et lui, à présent. Il ne supportera pas qu’elle lui échappe, il ne supportera qu’elle le recadre. Il a plus besoin d’elle qu’il ne l’acceptera. « On aurait dû réfléchir au bon vieux temps avant de tout foutre en l’air. » Sans doute possède t’elle une vérité qu’il n’est pas en droit de protester mais plus rien n’a d’importance désormais. Il joue avec ses nerfs, s’amuse à se défaire d’elle autant qu’à se rapprocher de son corps, et ça ne lui échappe pas. « Je peux te montrer que j’ai amélioré ma droite, aussi. » Ca le fait sourire, « je ne frappe pas les nanas, mais toi, t’en ai pas vraiment une hein… » Un sourire malicieux, parce qu’il est le mieux placé pour savoir que Birdie est une femme, qu’elle a tous les attraits visibles, mais c’est son arrogance, sa prétention qui parle. Elle avait envie de jouer, alors autant rentrer dans la cours des grands Birdie. Autant qu’elle l’apprenne par elle-même. Qu’il n’est plus son Dan, qu’il n’est plus ce jeune adulte lui tournant autour. Il est devenu tout ce qu’elle déteste, tout ce dont elle s’est battue pour ne jamais voir ce visage-là. Elle va le détester, le maudire, ou peut-être est-ce trop tard, le jeu est déjà lancé, elle le déteste désormais qu’elle ne voit plus ce protecteur dans son regard, cet être qui la tant de fois épaulée, chérie, autrefois. Mais le jeu en vaut la chandelle, selon Dan malgré ce sourire qui apparaît sur son visage, malgré son regard qui s’illumine. « Y en a eu pleins depuis. Tu veux savoir qui est mon favori? » Voilà ce qui lui passait à présent par la tête, voilà, ce qu’elle compte faire à présent. Le narguer, à outrance, lui faire croire mont et merveille. Projetant sur lui, son bonheur. Un bonheur que lui ne peut ni toucher, ni atteindre. Ni en faire partie comme si elle venait sans merci de refermer les portes. Insaisissable Birdie, il finira par avoir ta peau… « Ton frère. » Qu’elle dit tout bas, se détachant même pas de lui, alors qu’il sent son souffle chaud contre sa peau, serrant les poings. Ne montrant rien qui puisse une énième seconde le toucher, le heurter. Alors qu’elle lit en lui comme dans un livre ouvert, et que si il paraît du genre intouchable, au fond il est touché, bien plus qu’il ne voudra l’admettre. Il la déteste à présent, et ne veut lui faire que sa peau, alors qu’elle se tourne vers le commerçant, lui tournant le dos. Il s’approche de son dos, sans même la toucher, ses lèvres s’avancent jusqu’à ses oreilles, « tu mens… » Il le sent, il le sait. Et pourtant… C’est son cœur qui lui hurle, sa peau qui le déteste, ce frère. Elle avec. L’image de ses deux ensembles, dans un même lit ou même ailleurs. « Tu m’atteins pas Cadburry, t’es tellement prévisible… » C’est faux, archi faux, il brûle de désir pour elle, mais plus jamais il ne la touchera à présent. Plus jamais il ne la regardera. Elle n’est plus qu’un passé, dont il fait une croix. Il aurait mieux fait de partir, de tourner les talons. Il aurait mieux fait de la quitter là, et pourtant à peine son vin dans les mains qu’il la tire sur le côté du comptoir, contre un poteau, provocateur. Sournois et remplie de malice. « Mieux que ça… » Qu’il demande, d’une voix bien trop sûr de lui, avant de poser ses lèvres sur celles de la Cadburn, dans un baiser passionné, rageur, pestant une avide sensation que d’étouffer à présent. Mais peu importe l’issue, l’essence de son parfum est enivrante. Bien plus qu’il ne l’aurait voulu…

« Je ne frappe pas les nanas, mais toi, t’en ai pas vraiment une hein… » Il joue, il s’amuse, il jubile. Birdie n’a pas besoin de l’avoir fréquenté pendant ces quatre dernières années pour toujours le connaître comme elle a pu l’avoir fait pendant plus d’une décennie avant. Elle peut admirer sa persistance, son envie d’en rajouter, de la bousculer - non pas physiquement (quoique) mais surtout avec ses mots, qui quittent ses lèvres tirées d’un sourire malicieux qui lui déplait à la jolie blonde. Il est clairement en train de se plaire, de ses piques qu’il lui balance alors qu’elle ne lui a rien demandé à part tracer sa route et continuer à faire comme s’ils ne se sont pas revus. Ni recroisés. Et encore moins parlés. Mais même ça, Dan n’en est pas capable.

Pourtant, leurs chemins se chevauchant de nouveau, cela paraît insensé et improbable. Birdie aurait préféré qu’ils restent du meilleur côté l’un et l’autre. Qu’ils piquent ensemble les autres, qu’ils soient face au monde ensemble. Ils se sont moqués de la haute société, des bourgeois. Ils en ont compté, des balais dans le cul qui ont osé les frôler un jour ou l’autre. Les soirées où le pilote fut convié furent toujours plus fun quand elle était avec lui, la Cadburn le sait, même si Dan ne le lui a jamais dit. Mais il la rappelait, il s’avait l’attirer à l’autre bout du monde juste pour jouer les grands seigneurs que même le caviar du buffet n’arrivait à satisfaire. Ils ont joué les cons ensembles, une époque chérie et bénite, choyée mais qu’elle souhaite oublier parce que ça a fait mal quand ça s’est fini.

Maintenant, ils jouent les cons l’un envers l’autre. Ils se sont embrasés ensemble et ils ont fini par se brûler, voire même se cramer complètement. Pas que les ailes mais absolument tout, jusqu’à la moelle de leur amitié. Des cendres soufflées par deux personnes bien trop rancunières et fières pour admettre que l’autre manque et que le silence pèse. Mais voilà le résultat aujourd’hui, où la passion laisse place à une effusion plus malsaine entre deux êtres aux caractères colorés qui n’ont pas les mêmes objectifs.

Birdie qui n’a rien trouvé de mieux que d’impliquer Asher à l’équation. C’est le seul moyen que son cerveau abruti et rempli de rancœur a pu trouver pour piquer à son tour. Elle ne voit pas les poings qui se serrent chez Dan, elle ne peut que les imaginer, chose qu’elle se plaît à croire quand elle sourit au vendeur pour avoir son liquide alcoolisé (elle l’a bien mérité). « Tu mens… » Oui, elle ment. Mais où serait le fun là-dedans si elle te dit la vérité, Buck ? Ce n’est pas très drôle, comme blague, pourtant, mais il lui a tendu une perche et elle la saisit plutôt deux fois qu’une. « Tu m’atteins pas Cadburry, t’es tellement prévisible… » Birdie récupère sa boisson mais à peine le gobelet en sécurité entre ses doigts et l’échange de billets effectué qu’elle est entraînée, emprisonnée et collée entre un poteau et lui. « Mieux que ça… » Ses lèvres parcourent le chemin de celles de la petite blonde qui, surprise, ne réagit pas, son gobelet tenu au bout d’un bras qu’elle a écarté mais dont l’envie de le tenir en équilibre et en sécurité l’indiffère totalement soudainement. Elle ignore s’il évacue sa colère, sa frustration, sa jalousie - certainement un peu de tout à la fois parce que c’est presque différent d’avant. Avant, y avait de la tendresse passionnée. Maintenant, il y a un goût de victoire que l’on recherche, comme si elle est son circuit à conquérir. T’as déjà perdu une fois, Dan, il est hors de question qu’elle te laisse recommencer. Mais cela n’empêche pas la jeune femme a accroché sa main libre sur le flanc de Buck, ni même à caresser sa lèvre de la sienne, à la mordiller, à provoquer une danse entre leurs lippes et leurs langues, indécentes et décadentes. Elle reste faible au contact humain, à l’appel du vice et force de constater qu’il y a toujours une partie d’elle-même qui le réclame, ce foutu pilote.

Mais il y a un bien un moment où ça s’arrête et quand ce moment arrive, Birdie le repousse comme si elle n’a rien provoqué, une claque sur la joue et son vin qui a un peu tiédit à la figure. “Tu te prends pour qui ? Vas voir une de tes pouffiasses, t’en as toujours eu une sous la main pour te satisfaire. Pourquoi tu restes ? Je suis qu’un jeu, un passe-temps parce que tu t’ennuies ?” Il s’ennuie, elle le sait, elle l’a lu dans la presse, sur le net et d’Asher. Si ce dernier n’est pas suffisant pour le provoquer, alors peut-être que l’autre arme fera plus de ravage. Birdie se sent peste, Birdie est une peste, une véritable saloperie que le monde a pu porter. Aveuglée par une colère, qui ne lui est pourtant pas familière, Birdie lâche le gobelet dans la poubelle non loin avant de se poster devant Dan, les bras croisés, le buste relevé et surtout, le ton acerbe, cassant et froid. “Comment va Penny, au faites ?”

Boom. L’explosion nucléaire n’est sûrement plus loin.

 « le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Dan a toujours aimé jouer avec le feu, il a ce côté un peu rancunier et je m’en foutiste à la fois, que rien ne peut totalement égaler. Elle agit pourtant comme un boomerang avec lui, et il se sent vrillé en sa compagnie. Il n’est plus le même, possédé par ce sentiment vieux de mille ans. Possédé par cette envie irrémédiable de ne faire qu’un avec elle, emprisonné avec cette sensation qu’aucun échappatoire ne sera suffisant. Avide de son bien être avant le sien, il n’en montrera pour autant aucune faille, aucun supplice. Aujourd’hui, elle n’est plus sienne, elle n’est plus son amie, elle n’est plus celle qui fait vibrer son cœur inerte et mort dans les décombres qu’elle a laissé. Le jour, où elle lui a tourné le dos, où il n’a rien retenue, pas même cette larme. Pas même cette main, pas même ce corps qu’il a longtemps regardé partir. Dan a pourtant toujours su la raccrocher à lui, la maintenir. Il a l’impression que sa vie s’est arrêtée le jour où leur chemin s’est séparé, il a l’impression qu’aujourd’hui se retrouver devant elle, lui permet de retrouver cette respiration. Cette vie d’autrefois. Cette sensation d’être au-dessus des règles, de ne plus être à la merci des autres. Comme si elle lui permettait de revivre, de repenser. Birdie pouffe, Birdie râle. Birdie l’attire autant qu’elle voudrait le repousser, et après des années loin l’un de l’autre, il le voit encore, le ressent aussi. Elle est la seule aujourd’hui à pouvoir le maintenir à flot, la tête hors de l’eau. Mais c’est douloureux et ses plaies ne se sont pas encore guéries. Ses cicatrices sont toujours là, éphémères, pesantes, douloureuses. Et son envie de se barrer est bien plus présent que le reste, pour autant il reste planté devant elle comme un piquet, immobile pantin attiré par les yeux de sa biche, voulant pourtant lui hurler dessus. Cherchant l’échappatoire, celui-là même qu’elle a pris il y a quelques années plus tôt. Et puis le cœur ne s’emballe plus, ses sens reviennent peu à peu à la raison, quand elle déchiffre chez lui une fougue survenue à cause de son tempérament. Elle lui fait mal, douloureusement. Elle lui plante un poignard quand elle se permet cette réflexion sur Asher. Parce qu’il n’a pas besoin de ça pour trouver une excuse pour se battre avec lui, pour lui chercher des noises. Il n’a pas besoin de ça pour qu’un fossé se creuse entre les Buckley. Et pourtant, elle jubile, idolâtre cette sensation. Il la déteste. Tellement. Il la hait putain autant qu’il l’aime. Il la hait autant qu’il aimerait l’anéantir une bonne fois pour toute de sa misérable vie. Elle est sa chute, sa déchéance. Sa promise, son objet, sa plus jolie conquête. Et puis le néant. Son cœur s’emballe, son corps se crispe alors qu’il lui barre la route, le regard déterminé. Une lueur joueuse mais éphémère quand il pose ses lèvres sur celle de son ancienne amie. Rien d’extraordinaire, rien de touchant. Juste un volcan qui rentre en éruption. Juste une conquête à émouvoir – comme si elle se laisserait faire. Comme si elle rêverait de ça. Et elle s’accroche à lui, à ce mirage. Elle le retient de sa main et prolonge ce baiser, avec cette intensité perdue, ses pensées s’envolent au même moment. Que le piège se referme sur eux. Que cette passion reprend le dessus, c’est horrible comme sensation. Et il n’est pas certain d’en vouloir. Mais il reste plongé corps et âme jusqu’à ce que ça prenne fin. Jusqu’à ce qu’elle le repousse, le charognard ! Il a ce sourire mesquin, de vainqueur. Elle doit autant le détester que lui. Autant l’apprivoiser que lui. « Tu te prends pour qui ? Vas voir une de tes pouffiasses, t’en as toujours eu une sous la main pour te satisfaire. Pourquoi tu restes ? Je suis qu’un jeu, un passe-temps parce que tu t’ennuies ? » Il soupire et il semble à présent s’ennuyer, maintenant que la main de la jeune femme l’a repoussé violemment. Parler, parler, pour quoi faire… « Tu croyais quoi Birdie ? » Que tu serais celle qui saurait m’attacher ? « T’es plus qu’un jeu… Un défi, un challenge… » Qu’il crache, vulgairement. Alors que la gifle fait écho. Il ne ressent même pas le mal, même si instinctivement il place sa main sur sa joue. Excédé par tout ce qui l’entoure, mais il s’attendait à cette attaque de la part de la seule qui a partagé bien plus qu’un lit avec lui. Il lui a fait autrefois confiance, il lui a toujours tout donné, tout appris de lui et de son monde. De sa vie. « Comment va Penny, au faites ? » Il serre sa mâchoire, crispe ses doigts. « VA TE FAIRE FOUTRE… ! » Qu’il crie, prononce un peu plus fort. Articulant pour qu’elle comprenne. « Tu n’arriveras jamais à l’égaler même pour Asher… » Qu’il pique, puisqu’il a bien compris qu’Asher aujourd’hui est important pour elle, autant qu’il l’a été autrefois pour elle. « Au fait… Je te remercie de me donner une raison de plus pour qu’il finisse à l’hosto ! » Ses yeux brillent, il provoque la Cadburry, mais elle doit deviner combien elle vient de foutre un raz de marée entre eux…

« Tu croyais quoi Birdie ? » Trop et rien à la fois, Dan. Birdie n’a jamais été foutu de faire dans la demi-mesure, de se contenir, de se limiter, d’être raisonnable. Ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire, ni dans le passé, ni dans le présent et il n’a pas l’air de vouloir s’incruster dans sa tête pour le futur à venir. Pourtant, se mettre en danger sentimentalement n’avait pas été prévu. Mais évidemment qu’ils se sont brûlés, il n’aurait pas pu en être autrement. Ils pensaient qu’ils auraient pu gérer leurs pulsions, leurs passions, ce surplus de ce quelque chose indéfinissable et dont Birdie n’a jamais cherché à trouver une étiquette qui correspondait. Contrairement à maintenant où il est clair que ‘inconnu indésirable’ est clairement une formule qui a son approbation. Ses lèvres sur les siennes qui ont voulu se faire violence, elle ira les nettoyer, les purifier auprès d’un autre, n’importe qui, tant que son odeur ne reste pas, que Dan n’est pas le plaisir de savoir qu’il a réussi à installer de nouveau son odeur sur elle. Parce qu’il n’y arrivera pas, pas plus qu’elle cherchera à remettre son empreinte sur lui. Dan appartient à un passé révolu, qu’elle enterre, ignore, refoule - comme à chaque fois quand il y a quelque chose qui se passe et qu’elle n’accepte pas. La petite blonde se ferme instantanément, à chaque fois, à chaque blessure, erreur, entrave, difficulté. Un mécanisme de déni puissant qui lui permet de faire voir que tout va bien partout tout le temps avec tout le monde, merci pour elle. Elle n’est qu’un bijou d’une société qui la rejette parce qu’elle ne correspond pas aux clous ni aux moules. « T’es plus qu’un jeu… Un défi, un challenge… » Sa langue passe entre sa lèvre et ses dents, ne voyant qu’une issue stupide à toute cette conversation qui n’a presque aucun sens à part à savoir qui réussira à mieux blesser l’autre - une véritable tragédie quand on y pense, au final. “Tu crois que j’attendais plus de toi ?” Ils n’auraient pas dû franchir la limite. Pas celle des corps qui fusionnent, non. Cette étape, ils ont eu l’habitude de la franchir avec d’autres avant sans aucun danger. Mais celle des sentiments. L’appel de l’âme, du cœur, de tout ce qui va avec. “On a joué et perdu tous les deux, Dan.” Il n’y a pas eu de vainqueur mais que des perdants, quand on les observe se chicaner de la sorte.

« VA TE FAIRE FOUTRE… ! » Birdie se sentirait presque mal, cela viendra, mais pas tout de suite. La jeune femme s’attendait presque à en recevoir une à son tour mais non, Dan fait preuve d’un certain calme et d’une certaine retenue, malgré les mots qu’il crie - c’est déjà une preuve d’une maitrise apprise avec le temps. « Tu n’arriveras jamais à l’égaler même pour Asher… » Il pique et il siffle et Birdie est surprise, presque outrée qu’il puisse penser cela. “Tu es encore plus con si tu penses que je cherche à la remplacer.” Oui, elle agit comme une grande sœur protectrice d’Asher et alors ? Elle ne remplacera jamais Penny, elle le sait et ce n’est pas le but recherché. « Au fait… Je te remercie de me donner une raison de plus pour qu’il finisse à l’hosto ! » Le visage de la petite blonde se décompose doucement avant qu’elle ne soupire de lassitude. “Tu disais que je n’étais qu’un jeu. Tu me fais comprendre que je ne signifiais rien. Alors pourquoi Asher finirait à l’hopital ? Tu comptes vraiment ruiner le seul lien familial qui te reste ? Pour quoi ? C’est quelque chose qui me dépasse. Tu n’as aucun ordre des priorités, Buck.” Birdie ne pourrait pas songer une seule seconde à se couper, se battre, se disputer à des proportions affolantes avec sa fratrie. Ils sont bien trop importants à ses yeux. Elle ne comprend pas que Dan se montre aussi violent avec son frère, et encore moins qu’il ne peut pas capter que ce n’est qu’un mensonge, que dans aucun monde ni galaxie, Asher et Birdie arrivera comme elle l’a laissé sous-entendre.

 « le marché de noël au goût de retrouvailles»    birdie cadburry & dan buckley

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Elle est ce poison qui se répand dans son corps, elle est cette poudre blanche dont il a besoin pour ressentir tous les effets désirés. Elle est celle qu’il aurait dû avoir, si la vie n’avait pas décidé de se jouer d’eux, mais puisqu’elle a fini par partir, elle aussi, elle en payera le prix pour d’autres. Ils se crachent des vérités dont il ne se sait même pas maîtriser. Mais qu’importe ce jeu, il a besoin d’elle, il a besoin de la sentir dans sa vie, et même si ce n’est pas pour les bonnes raisons. Et même si c’est dans le négatif. Il a besoin de se savoir près d’elle, ça lui permets d’affronter cette réalité qu’il a cherché à fuir, à faire disparaître. Elle est celle qu’il ne pourra jamais posséder, qu’il tentera de fuir contre son gré. Celle qui autrefois, le connaissait mieux que quiconque, jouant de lui, de cette proximité. De cet amour qui est né, d’autrefois. De ce besoin de se savoir près de l’un et de l’autre, jouant tantôt au protecteur, tantôt au faux couple, s’y perdant eux-mêmes dans une destinée qui ne leur été pas réservé. Birdie représente ce qu’il ne pourra jamais avoir dans la vie, parce qu’il veut pas voir, veut pas sentir ce cœur contre elle, pour elle. Elle n’est qu’une tentation, un objet dont il ne pourra plus maîtriser aujourd’hui. Une attraction, un sentiment de responsabilité. Et rien ne l’effacera de sa mémoire, de ses souvenirs, pas même elle, pas même ce qu’elle prétendra pour le voir lui échapper, une fois de trop. Ils se déchirent, ils se gueulent dessus. Ils se regardent de travers, s’insultent. Et qui sait si la seconde d’après, ne s’embraseront pas dans une dernière danse. Parce qu’entre eux, ça a toujours été le feu, les flammes, et ce besoin irrémédiable d’être l’un pour l’autre, ce qu’ils n’ont jamais étés pour personnes avant ça. «  Tu crois que j’attendais plus de toi ? » Il arque un sourcil, bien sûr qu’elle attendait plus venant de lui, c’est pour ça qu’elle reste là, devant lui et qu’elle le repousse à peine. Parce que c’est une évidence, parce qu’ils sont deux aimants. Parce qu’ils se supportent sans se supporter réellement. « Ne sois pas grincheuse, alors… » Qu’il lance, si sûr de lui, avant de remettre une mèche derrière son oreille, presque un geste provocateur quand on sait leur rapport d’aujourd’hui, « tu vas avoir de grosses rides après… » Qu’il pouffe dans une indifférence pourtant. «  On a joué et perdu tous les deux, Dan. » Il hausse les épaules à sa phrase. Et alors ? On joue tous, et on finit par perdre un jour… Il serait prêt à tout recommencer pour elle, il ne regrette rien… « Tu as davantage perdu… » Ses doigts qui remontent le long de son bras, en la dévisageant du regard, amusé. Avant de le retirer brusquement lorsqu’elle ose mentionner Penny. Il en perd son sourire, et elle finira par le regretter ! «  Tu es encore plus con si tu penses que je cherche à la remplacer. » Il hausse les épaules, parler de Penny n’a jamais été son truc, son délire, et il serre les poings, et sa mâchoire. Qu’elle laisse Penny où elle est, parce qu’il n’est pas d’humeur à changer la donne. « Tu disais que je n’étais qu’un jeu. Tu me fais comprendre que je ne signifiais rien. Alors pourquoi Asher finirait à l’hopital ? Elle l’agace avec toute ses questions, il n’est pas en mesure de pouvoir répondre. Il ne souhaite pas qu’elle sache la vérité, qu’elle n’est pas juste rien pour lui. Tu comptes vraiment ruiner le seul lien familial qui te reste ? Pour quoi ? C’est quelque chose qui me dépasse. Tu n’as aucun ordre des priorités, Buck. » Il la toise du regard, ça semble lui passer au-dessus de sa tête, comme si finalement il se fichait de savoir ce qu’elle pense. « Il y a plus de lien familial... » Tout ça n’est que du passé, un passé lointain. Un livre qui est fermé, les pages arrachés… « Et tu devras t’en contenter… » Il sait bien que ça la fait chier, qu’elle a toujours été entre eux – même si nettement plus proche de Dan depuis son enfance, mais qui sait, si les dernières années ne l’ont pas rapprochés du cadet Buckley. Et ne pas savoir, ça le fait clairement chier…

« Ne sois pas grincheuse, alors… Tu vas avoir de grosses rides après. » Birdie ne prend pas compte de cette remarque parce qu’elle s’en fiche royalement. Elle se soucie plus de la main qui vient balayer son visage, qui ose remettre une mèche à sa place alors que lui n’arrive pas à rester à la sienne, chose qu’elle lui rappelle en tapant sur ladite main. Ne vas pas trop loin, Buck, sérieusement. « Tu as davantage perdu. » Preuve que la Cadburn s’en fiche des rides, elle a celle du lion qui apparait. “C’est adorable de penser que tu n’es pas remplaçable. Adorable et totalement improbable.” Parce qu’elle a toujours Will, elle a toujours Malachi, elle a toujours Asher. Elle a toujours son cercle d’enfance et elle clamera toujours que l’absence de Dan ne lui fait pas mal. Qu’elle n’est attachée à personne de toute façon, qu’il n’a été qu’une épine en moins dans son pied et qu’elle le vit très bien désormais. C’est un mensonge, un grossier, un malheureux mensonge mais tant qu’elle n’y pense pas, elle ne pourra pas comptabiliser ce qu’elle a perdu en le perdant lui. Mais plutôt se faire arracher toutes les dents que de l’avouer. Que Buck ne se fourvoie pas non plus, cela va sûrement dans les deux sens. Les deux restant toujours aussi doués pour s’avouer ce qu’ils ont sur le cœur (absolument pas).

« Il y a plus de lien familial. Et tu devras t’en contenter. » Oh la déchéance des Buckley lui brise le coeur, à Birdie, autant que son amitié avec Dan. Elle a juste à observer de loin Asher qui se fissure toujours un peu plus à chaque épreuve, désespérant de voir que son grand frère n’est même pas foutu d’être là. Des années à les voir se tirer dans les pattes alors qu’elle sait que Dan se soucie de son frère. Mais il laisse son égo le bouffer, son machisme de l’homme viril et fort prendre le dessus de la plus absurde des façons. Birdie ne s’en contentera pas, jamais, même si ça ne la concerne pas. Mais à partir du moment que cela concerne un être cher à son coeur - Dan ou Asher, prenez les paris - il est clair qu’elle juge que ça la concerne pleinement. Alors elle ira foutre son nez là où il ne faut pas et tant pis si Dan proteste. Il a toujours protesté sur tout. A la différence près qu’avant, ils s’en amusaient tous les deux. Maintenant que c’est contre elle, il n’y a plus rien de très amusant à présent. “T’es vraiment qu’un égoïste, Dan.” La famille est juste sacrée, certainement la seule valeur la plus pure dans les idéaux de Birdie. “Je me contenterai de cette conversation qui a assez duré.” Elle recule d’un pas parce que Dan a trop d’emprise physique sur elle et elle étouffe, elle ne peut plus rester dans ses environs. Elle espère sincèrement qu’il ne va pas entrer en confrontation avec Asher, à cause d’elle, pour des mensonges perfides, parce qu’elle s’en voudrait.

Finalement, Birdie aurait mieux fait d’aller à la patinoire au lieu des magasins.