J’ai envoyé un message à Pete. Il s’est excusé et je lui ai dit que j’acceptais les excuses. Je veux devenir son amie, et plus le temps passe plus j’ai l’impression qu’il est la seule personne sur qui je peux vraiment compter. L’attachement est différent, et je m’habitue petit à petit à me dire qu’on n’est plus amoureux, et qu’on doit avoir un lien bien plus plat. Mais je ne veux pas le perdre, alors je ferai les efforts nécessaires.

Je lui ai demandé s’il voulait m’accompagner à la patinoire, et voir les illuminations du centre ville. C’est sublime, mais je rêverai toujours d’un Noël sous la neige comme on peut les voir dans les films romantiques. Je n’ai jamais vu la neige, et peut-être qu’un jour je voyagerai assez loin pour pouvoir patiner sur une patinoire qui n’est pas éphémère. J’attends sous le sapin, en rêvant d’une belle histoire et d’un Noël où j’aurais si froid que je serais obligée de rester sur un canapé avec un chocolat chaud et un plaid. Je regarde vers le ciel et les minutes s’égrènent sans même que je ne les vois passer.

Je le vois s’approcher au loin et je lui fais de grands signes. Il m’a dit qu’il allait venir et il a tenu son engagement. Je souris et je n’ai qu’un seul espoir, que tout se passe bien et qu’on s’amuse. “Je suis contente de te voir.” Je suis totalement sincère. Je lui tends deux tickets d’entrée pour la patinoire que j’ai acheté en arrivant, j’attendais juste qu’il arrive pour sauter de joie à l’idée de faire comme si je patinais sur la glace. “J’espère que tu sais patiner.” Je lui tend le sien, et me tourne vers la grande étendue blanche sur laquelle beaucoup de personnes s’amusent. “J’ai même prévu de t’offrir une glace après.” Je hausse les épaules et me dirige déjà vers notre activité.


@Peter Mulligan

Je termine ma cigarette en marchant, un peu nerveux. Ca fait un moment que je ne l’ai pas vue Molly.  Si j’ai accepté notre rupture, ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas laissé sa marque et que je ne garde pas l’espoir qu’elle finisse malgré tout par changer d’avis. Même si je sais qu’il faut que j’arrête de penser comme ça, que c’est fini tout ça.

Je n’ai pas hésité quand elle m’a demandé de l’accompagner à la patinoire.

C’est la fin de journée, comme chaque année, le maire s’est surpassé et je regarde l’immense sapin et le dôme réfrigéré d’un œil impressionné. Ca ne sera jamais pareil que les hivers que j’ai pu passer en Europe ou ailleurs, où Noel est accompagné de flocons et d’un froid qui rend les joues rouges.  Ici malgré l’heure tardive, il fait encore beaucoup trop chaud et j’ai hâte de me retrouver à l’intérieur. J’avance observant autour de moi à la recherche du visage de familier et enfin je la vois agitant ses bras en ma direction, m’arrachant un sourire. J’accélère le pas pour arriver à sa hauteur.  J’ai toujours un moment d’hésitation en la voyant, ne sachant pas si je dois la serrer dans mes bras, il fut un temps où je l’aurais embrassée, ce temps-là à présent est terminé. Alors je ne fais rien, me contentant de sourire. « Je suis contente de te voir. » Elle a l’air sincère Molly et je n’en reviens toujours pas que malgré toutes mes conneries elle souhaite toujours que je sois dans sa vie. « Moi aussi. » Parce que c’est vrai. Elle m’a manquée plus que je ne pourrais l’admettre.

Elle me tend les billets. « J’espère que tu sais patiner. » Je ris comme un idiot. « Tu vas devoir me trainer, je le sens ça va être catastrophique ! J’ai pas patiné depuis perpette ! » Probablement durant un de mes voyages. « J’ai même prévu de t’offrir une glace après. »  A ces mots je proteste. « Hors de question t’as pris les billets, c’est moi qui t’offrira une glace non mais oh ! » Je souris et me prend à espérer que la soirée va bien se passer, qu’il n’y aura pas d’accroches et pas de cœurs brisés.  On entre dans le dôme glacé et on enfile nos patins.  Tout de suite il fait plus frais. « Ah c’est quand même mieuuux j’en peux plus de cette chaleur ! » Je finis d’attacher mes patins et tout doucement je lui demande presque innocemment « Tu vas bien ? » Je ne sais toujours pas où elle habite, je ne lui ai pas redemandé, je ne sais pas grand-chose de ce qui se passe dans sa vie actuellement.  Elle avait besoin de temps. J’en avais besoin aussi alors je suis resté loin ces dernières semaines pour éviter de faire la conneries de revenir bourré chez elle.

Je suis heureuse de le voir  je lui dis et mon sourire parle pour moi.  « Moi aussi. ». Je souris encore un peu plus et j'ai hate de vivre la suite de cette soirée. J'ai prévu une veste et de quoi me tenir chaud dans la patinoire. J'ai acheté les billets, et je suis prête à y aller. Je ne lui laisse pas vraiment le choix et je vais  directement vers le dome, en espérant qu'il me suive. « Tu vas devoir me trainer, je le sens ça va être catastrophique ! J’ai pas patiné depuis perpette ! » je pouffe de rire en me tournant vers lui une seconde. "On va passer plus de temps sur les fesses que sur les patins alors." Je hausse les épaules, je suis sûre qu'on va s'amuser. On a tous les deux l'air d'aller bien ce soir, alors il n'y a pas de raison pour qu'on finisse par s'engueuler ou s'éloigner. "Mais je vais essayer de te guider." Même si je n'ai pas fait de patin depuis Noël dernier. 


On arrive et il n'y a pas beaucoup de monde à l'intérieur, on enfile nos patins à glace et je souris comme une enfant. J'aime les fêtes de Noël, depuis toujours. C'est la plus belle fête de l'année a mon goût. J'adore offrir des cadeaux aux gens que j'aime, même si je ne sais pas avec qui je vais passer Noël. « Hors de question t’as pris les billets, c’est moi qui t’offrira une glace non mais oh ! » "On verra bien qui sera le plus rapide à payer." Je hausse les epaules, lui lançant plus ou moins un defi. Je sens que je deviens une nouvelle personne et cette nouvelle Molly me plait bien plus que je ne l'aurais imaginé. « Ah c’est quand même mieuuux j’en peux plus de cette chaleur ! » "tu vas vite être glacé si tu fais que tomber." Je ris de nouveau et je me lève en marchant difficilement, patins aux pieds. « Tu vas bien ? » La question me surprend, mon sourire change un peu. "Ca ira mieux. Pour toi comme pour moi." Parce que ca ne peut pas être affreux jusqu'à la fin de nos vies. Je tends ma main vers lui pour qu'il me suive, et qu'il ne se casse pas la figure dans les premières secondes.

 

« On va passer plus de temps sur les fesses que sur les patins alors. »

Elle rit et je suis un peu plus à l’aise parce qu’après tout être amis ne doit pas être si compliqué que ça on se connait depuis tellement longtemps. "Mais je vais essayer de te guider." J’hoche la tête et je me sens me détendre un peu plus. On entre dans le dôme et elle sourit Molly et j’ai l’impression que ça fait des mois que je ne l’ai pas vue sourire ainsi. C’est le cas après tout et les dernières fois où on s’est vu son sourire sonnait faux. Elle a toujours aimé Noel, d’aussi loin que je me souvienne et son sourire est communicatif. Je vais refuser de la laisser payer la glace, cela ne semblait pas juste elle qui avait déjà payé les billets et surtout qui aurait mérité qu’on lui paye des glaces jusqu’à la fin des temps vu sa gentillesse. « On verra bien qui sera le plus rapide à payer. » « Faut pas me lancer des défis Oakheart ! » Pas Ivywreath, parce qu’elle ne l’a jamais été à mes yeux. Et je souris parce que je me sens bien ici.  Est-ce que cela peut être si facile ? Peut-on vraiment être amis malgré tout ce qu’on a vécu ? Elle a l’air d’avoir pris en assurance ces derniers mois et je me demande si c’est à cause de la rupture.

« Ca ira mieux. Pour toi comme pour moi. » Ce n’est pas une réponse, Et je roule des yeux. Elle ne veut pas répondre, pas vraiment, refuse de s’attarder sur ce qui a été quand moi je ne fais qu’y penser. Je la regarde et je repense à toutes ces fois où j’aurais pu faire mieux. Et c’est la première que j’y pense à vrai dire, à ce que j’aurais pu faire mieux avec elle. Mais déjà elle me tend la main et je me laisse emporter, marchant prudemment avec les patins sur la distance qui nous séparent de la glace. On a mis des vestes parce qu’il fait plus froid ici contrairement à l’été australien et ça fait du bien. « ROHLALA pourquoi je t’ai laissé m’entraîner là-dedans. » Je pouffe de rire alors que mes patins touchent la glace pour la première fois depuis un bon moment et que je manque de me ramasser au bout de dix secondes. Je refuse de lâcher sa main, peut-être parce que j’ai besoin de sa présence plus que je ne veux l’admettre, peut être aussi parce que ça me donne de l’espoir que finalement elle me reprendra.  « Tu as prévu quoi pour Noel cette année ? »

« Faut pas me lancer des défis Oakheart ! » J’ose tourner un regard défiant vers le jeune homme. “Si je décide de t’abandonner sur la glace tu me rattraperas jamais assez vite.” Je hausse les épaules, on verra bien qui finit par avoir le dernier mot. Il utilise le nom de famille que je partage avec ma famille adoptive. Et c’est mon vrai nom finalement. Je n’ai jamais réussi à m’habituer à Ivywreath et je pense que jamais Jack ne voudra qu’on partage le même nom. Je ne veux pas penser à tout ça. On est venu tous les deux pour s’amuser et c’est ce qu’on va faire.

On enfile nos patins et je pose un premier pied sur la glace alors que Pete reste derrière moi. Je souris et me tourne vers lui en essayant de rester stable sur mes pieds. Ce serait bête que je sois la première à tomber sur la glace. « ROHLALA pourquoi je t’ai laissé m’entraîner là-dedans. » à l’époque, j’aurais répondu parce que tu m’aimes en souriant. Mais là, je pince les lèvres et cherche une autre réponse. “Parce que t’avais terriblement besoin de t’amuser.” Je hausse les épaules et lui tend mes deux mains. Il les attrape et les serre tellement que ça me fait rire. Il manque de tomber une première fois et je le rattrape, je ne sais pas par quel miracle on est encore debout mais j’arrive à tenir encore un peu sur mes pieds. On fait quelques pas et je retrouve les techniques de patinage sans trop de difficultés. Finalement, ce n’est pas aussi difficile. La main de Pete n’a pas lâché la mienne et je pense qu’il n’est pas du même avis que moi. Je fais tout pour le retenir même s’il manque de finir sur les fesses à chaque fois qu’il bouge un pied.

« Tu as prévu quoi pour Noel cette année ? » Je regarde face à moi, bien sûr qu’il sait à quel point ces fêtes comptent pour moi. Je déglutis et croise à nouveau son regard. “Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée de te concentrer sur autre chose que tes pieds sur la glace !” Je ris, même après un tour de piste il a du mal à trouver son équilibre. “Je sais pas, je verra bien, il est tôt encore.” Même si je sais pertinemment que je risque de faire Noël toute seule cette année.

Elle semble inespérée cette journée. Elle semble inespérée après la fin de notre relation, brutale, violente et cruelle. Pourtant voilà qu’on est là sur la glace. Il y a quelque chose de différent. Elle semble différente Molly. Un peu plus forte, un peu plus décidée, un peu plus assurée. « Si je décide de t’abandonner sur la glace tu ne me rattraperas jamais assez vite. » « C’est ce qu’on verra j'apprends vite non mais oh ! » je réponds avec un sourire. Et un temps normal je l’aurais déjà rattrapé pour embrasser son cou et pour la serrer contre moi en riant. Mais ce n’est plus nous. Elle ne veut plus que ça le soit et il est peut-être temps après tant d’année sans que cette relation ne fonctionne.

Je me laisse entrainer sur la glace alors que je suis nul en patinage. « Parce que t’avais terriblement besoin de t’amuser. » Non parce que je t’aime sûrement un peu. Je souris attrapant les mains qu’elle me tend et j’ai envie qu’elle s’amuse Molly, j’ai envie que son sourire devienne brillant de sincérité et que le faux disparaisse, j’ai envie que ses yeux pétillent et qu’elle profite de cet instant sans penser à tout ce qui ne va pas. Je manque de tomber et jure, mais elle rit et je continue à avancer « C’est pas drooooole. » Mais ça l’est et j’ai l’air ridicule à essayer de ne pas me casser la figure.

Je prends un peu plus confiance en moi et commence à avancer tout doucement, plus trainé par Molly qu’autre chose. Je lui demande alors ce qu’elle fait pour Noel, elle qui a toujours adoré les fêtes.  « Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de te concentrer sur autre chose que tes pieds sur la glace ! » Elle rit mais c’est de ce rire que je déteste, celui qui sonne faux et je fronce les sourcils. « Je sais pas, je verrai bien, il est tôt encore. » Elle sait toujours ce qu’elle prévoit pour Noël Molly. Je serre un peu plus fort sa main pour l’inciter à me regarder. « On a dit plus de mensonges. » Et c’est l’hôpital qui se fout de la charité parce que cette phrase m’était surtout adressée mais pourtant je l’utilise quand même. «  Tu vas pas le faire toute seule quand même ? » Je demande en fronçant les sourcils parce que ça me parait improbable. Je préférerais presque qu’elle me dise qu’elle le fasse avec Leo.  

« C’est ce qu’on verra j'apprends vite non mais oh ! » Je hausse les épaules, on verra bien après tout. Peut-être que d’un coup il deviendra un professionnel du patinage et qu’il me doublera sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour l’arrêter. On est enfin sur la glace et je m’amuse, j’attrape ses mains pour être sûre qu’il ne tombe pas. Il serre tellement mes doigts que s’il tombe, je tombe avec lui. Mais je m’en fiche, on s’amuse et c’est le plus important. « C’est pas drooooole. » Bien évidemment je ris de plus belle en tentant de patiner en arrière, et c’est moi qui manque de finir sur les fesses. Je me mords l’intérieur de la joue pour ne pas partir dans un nouveau fou rire. Tout ce moment me fait du bien, être amie avec lui me rend bien plus heureuse que je n’aurais pu l’imaginer, même si on ne peut plus être exactement comme avant, on arrive à être proche d’une autre manière, et je suis heureuse de ne pas le perdre.

« On a dit plus de mensonges. » Il reprend mes mots et mes yeux croisent les siens, je suis bien plus sérieuse à cet instant, mais je ne veux pas qu’il s’inquiète pour moi. “D’accord.” Il en a fait la promesse et je me dois de le faire aussi. Ca doit fonctionner dans les deux sens maintenant. Comme ça aurait dû se passer depuis des années déjà. « Tu vas pas le faire toute seule quand même ? » “Je sais pas ce que fait mon colocataire encore…” Je n’ai pas osé en parler tout de suite à Kieran, je ne voudrais pas qu’il se sente obligé de rester pour que je ne sois pas seule. “C’est pas très grave tu sais. Allie est partie et je ne me sens pas d’aller chez mes parents, ni chez Jack. C’est peut-être mieux que je reste toute seule cette année.” Ca me rend triste d’être déprimée, et de me sentir aussi seule alors que c’est Noël. J’aime être joyeuse pour cette fête, mais ce n’est pas vraiment le cas cette année. “Tu fais quoi toi ?” Parce que c’est toujours mieux de concentrer la conversation sur quelqu’un d’autre que moi.

Tu parles que j’apprends vite. J’ai toujours été plus doué pour les activités artistiques que pour les activités physiques. Je ne peux même pas dire que je préfèrerais être au café des lutins à déguster divers chocolats chauds parce qu’en réalité je suis bien avec elle, à l’entendre rire alors que je manque de tomber pour la énième fois. Je suis bien à patiner dans ce dôme froid, sa main dans la mienne. Ca me rappelle des souvenirs d’hivers qu’on a passé ensemble. On a déjà été en train de déambuler au Marché de Noel main dans la main alors qu’elle s’extasiait devant chaque objet et que je faisais le pitre avec des chapeaux idiots que je trouvais. Je me souviens de l’embrasser pour effacer la trace de chocolat chaud sur ses lèvres. Ce n’est plus ça, ce n’est plus nous, mais cela reste malgré tout un peu similaire, sa main dans la mienne et l’espoir qu’on peut peut être sauvegarder une amitié de tout ça.

Je commence à gagner en équilibre et c’est là que je lui demande pour ses plans pour Noêl. « Je sais pas ce que fait mon colocataire encore… » Colocataire ? Je ne connais pas cette personne et je ne peux m’empêcher d’essayer de déceler des informations de son ton. « C’est qui ton colocataire ? » J’essaye d’effacer la pique de jalousie de sa voix. sans succès. Molly reprend et son ton triste me serra le cœur. « C’est pas très grave tu sais. Allie est partie et je ne me sens pas d’aller chez mes parents, ni chez Jack. C’est peut-être mieux que je reste toute seule cette année. » Je fronce les sourcils, incapable d’imaginer la jeune femme seule à une fête qu’elle adore.

« Tu fais quoi toi ? » « Je le fais chez mes parents avec Link et Tessa normalement. Tu sais que tu peux venir Molly ? Je veux dire… Ma mère t’adore. Elle va cuisiner cette buche là que tu aimes là celle avec le chocolat et puis on jouera sûrement à des jeux de société et j’aurais besoin de quelqu’un pour m’empêcher de tuer Link tu sais comment il est mauvais joueur… » et je parle je parle parce que plus mes phrases s’enchainent et plus je suis mal à l’aise, me rendant compte que c’est peut être déplacé de proposer à mon ex petite amie de venir passer Noel dans ma famille comme elle l’a fait par le passé. Mes joues rougissent. « Est-ce que ça serait bizarre ? Je veux dire tu peux venir comme mon amie non ? »
Mais maintenant j’ai peur qu’elle se sente obligée et je ne sais plus quoi faire et soudain je dis. « On le fête le 25 chez moi cette année. Enfin t’es pas obligée. Te sens pas obligée de dire oui si t’en as pas envie.  Peut être, peut être qu’on pourrait le fêter ensemble le 24 ? » Et ça y est je déraille complètement, elle va me dire qu’elle n’a aucune envie de le fêter avec son ex, je le sens venir. Mes paroles n’ont plus aucun sens et je ne sais plus où me mettre regardant mes pieds et c’est l’erreur à ne pas faire car il en faut peu et je tombe à la renverse emportant Molly dans ma chute. On se retrouve tous les deux par terre et on a l’air tellement idiots que je ris toujours un peu gêné.  « Oups. »

J’aime beaucoup cet endroit. Je profite de l’ambiance, et du fait que tout semble bien se passer avec Pete depuis plus d’une heure. Je n’ai pas compté le nombre de tours qu’on a bien pu faire, mais je ne m’arrête pas d’avancer en le traînant derrière moi pour pas qu’il ne tombe. J’arrive à le rattraper plusieurs fois et mon rire résonne dans le dôme. Il y a du monde et, pourtant, j’ai l’impression qu’on est seulement tous les deux.

On arrive tout de même à parler de tout et de rien, et j’en viens à aborder le sujet de mon colocataire. « C’est qui ton colocataire ? » Je ne me tourne pas vers lui, ce sujet est complètement innocent à mon sens. Il n’y a pas d'ambiguïté avec Kieran et ça ne sera jamais le cas. “Tu le connais pas, il s’appelle Kieran.” Je souris parce que ce jeune homme est adorable, et que je suis sûre qu’on va finir par très bien s’entendre. On se met à parler de Noël, je ne sais pas où je vais le faire et avec qui, mais j’essaie de ne pas trop m’inquiéter. Je ne veux pas me prendre la tête avec ça, et ça sera peut-être la première fois que je passerai Noël toute seule.

Il suffit que je parle de Noël pour qu’il me propose de le passer avec lui et avec sa famille. Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire. Je me tais et j’écoute ses paroles pendant un long moment, et je réfléchis. « Est-ce que ça serait bizarre ? Je veux dire tu peux venir comme mon amie non ? » Mon coeur se pince un peu, ça va être étrange, mais je pense que je peux en être capable et lui aussi. Je continue de sourire, tout se passe très bien et je ne veux pas gâcher ce moment. “Je pense que ça pourrait se faire.” Je n’ose pas me réjouir trop vite, je me dis qu’il pourrait toujours revenir sur sa décision. « On le fête le 25 chez moi cette année. Enfin t’es pas obligée. Te sens pas obligée de dire oui si t’en as pas envie. Peut être, peut être qu’on pourrait le fêter ensemble le 24 ? » “Arrête de stresser c’est pas une mauvaise idée ! Je suis disponible le 24 et le 25.” Je hausse les épaules et je me tourne complètement vers lui. J’ai à peine le temps de finir ma phrase que Pete glisse en arrière et m’entraîne dans sa chute. « Oups. » Je pouffe de rire et pose une main sur son torse pour me relever. “Ca te réussit pas la patinoire !” Je ris encore un peu plus même si mon genoux et mon poignet sont douloureux après la chute, je n’y pense pas. “J’aurais dû te prendre un siège pour te pousser comme les enfants !” Et je tente de me relever avant de glisser une nouvelle fois.

« Tu le connais pas, il s’appelle Kieran. »  Elle sourit et mon visage se ferme un peu, parce que j’ai beau ne pas le connaître, elle a l’air de l’apprécier Molly et je ne peux m’empêcher de me demander qui il est.  Est-ce que j’arriverais un jour à être heureux de la voir avec quelqu’un d’autre ? Est-ce qu’un jour ce sentiment disparaîtra ? Celui de me dire qu’elle est à moi et à personne d’autre, quand elle est libre Molly. Libre de moi, libre de faire ce qu’elle veut avec qui elle veut. J’ai besoin de changer ma façon de la regarder mais cela fait plus de dix ans qu’on se perd pour mieux se retrouver et comme toujours malgré tout j’ai l’espoir. Un espoir futile face à sa détermination, son ton résolu, mais un espoir quand même.

Elle ne fait rien pour Noel et je me lance dans un long discours où mes paroles se mélangent sans que je puisse y faire quoique ce soit et où je me persuade soudainement que c’est une bonne idée de proposer à mon ex petite amie de venir faire Noel chez mes parents. Comme si cela n’allait pas être gênant pour toutes les personnes impliquées. « Je pense que ça pourrait se faire. » J’ai peur qu’elle dise ça parce qu’elle est trop gentille et qu’elle ne sait pas dire non et encore moins à moi alors j’en rajoute une couche jusqu’à ce qu’enfin elle m’arrête. “Arrête de stresser c’est pas une mauvaise idée ! Je suis disponible le 24 et le 25.” Cette fois ci le soulagement me prend,  pile au moment où je tombe à la renverse entraînant Molly dans ma chute. Mon rire se rejoint au sien. « Ca te réussit pas la patinoire.  J’aurais dû te prendre un siège pour te pousser comme les enfants ! » Je roule des yeux faussement offusqué alors que mon sourire ne disparait pas de mon visage. « On peut pas être parfait dans tous les domaines. » Je scande un sourire moqueur. J’étais loin d’être parfait et Molly le savait pertinemment.  On tente de se relever et je finis enfin debout accroché à elle, un peu trop proche de son visage et pendant un moment je la regarde sans rien dire, le souffle court, mon regard s’égarant vers ses lèvres avant de faire le choix de reculer, de ne pas gâcher le moment. « Va pour Noel chez Mulligan.  Je t’offre une glace pour me faire pardonner d’être le pire patineur sur terre ? »  Un regard mutin, sa main toujours dans la mienne et peut être le début de quelque chose de nouveau.

On s’amuse, et ça fait un moment que je n’avais pas passé un aussi beau moment. Les sentiments n’ont pas disparu, et je pense qu’ils ne partiront jamais. Mais on arrive à faire la part des choses et à s’habituer à cette nouvelle relation, ce nouveau lien qu’on travaille ensemble. C’est différent, parce qu’on ne s’embrasse plus et on ne s’enlace plus non plus. Je ne peux plus lui dire que je l’aime et c’est difficile mais j’ai pris cette décision et je ne craquerai pas. Pas cette fois. Je dois faire les choses mieux, et me concentrer sur moi.

« On peut pas être parfait dans tous les domaines. » Je lève les yeux au ciel. Il ne sait pas patiner mais je ne trouve pas ça ridicule, je trouve ça attendrissant. “Ca s’apprend.” Et peut-être qu’il voudra revenir par ici avec moi pour qu’on puisse partager un nouveau moment aussi amusant. “La prochaine fois c’est toi qui décide où on se retrouve.” S’il y a une prochaine fois. Je m’avance sans même qu’il n’ait donné son avis mais je me laisse emporter par la joie du moment.

On se relève enfin et son visage se retrouve proche du mien. Il se passe quelques secondes, ou quelques minutes peut-être, où on reste silencieux, à s’observer. C’est seulement quand il s’éloigne que je me rends compte que j’avais arrêté de respirer. C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte que tout a vraiment changé. . « Va pour Noel chez Mulligan. Je t’offre une glace pour me faire pardonner d’être le pire patineur sur terre ? » Je passe donc Noël avec lui et sa famille. Ca ne sera pas la première fois, mais je ne sais pas comment ça peut se passer maintenant que nous devons seulement être des amis. “On avait pas dit que c’était au premier arrivé de payer la glace ?” Je ne lâche pas sa main, parce que je sais qu’il risque de tomber si je ne l’aide pas. “On peut toujours en manger deux ?” Ce serait une bonne idée. “Mais on peut quand même faire la course.” Je hausse un sourcil et compte de 3 à 0, autant dire qu’il n’a pas le choix, et on va voir si mes cours de patin ont été utile.

Déééééééés :

« La prochaine fois c’est toi qui décide où on se retrouve. » Clairement ça ne sera pas la patinoire où je frôle le ridicule à chaque pas en avant. Je lui jette un regard avec un peu d’espoir. Parce que ça veut dire qu’il y aura une prochaine fois. Qu’elle acceptera de me revoir. Comme toujours j’en suis un peu surpris.

« On avait pas dit que c’était au premier arrivé de payer la glace ? »  « Nooooooooon c’est moi qui te l’ooooofffre. » Je râle avec un sourire. « On peut toujours en manger deux. »  A ca je fais mine de réfléchir, le regard mutin. « C’est pas faux. » On avait toujours aimé la nourriture tous les deux ça n’allait pas changer. «  Mais on peut quand même faire la course ? » A ca je lui lance un regard paniqué « QUOI ? » Mais déjà elle a lâché ma main et je manque de me rétamer et c’est par miracle que je reste debout et crie après elle en me marrant. « C’EST DE LA TRICHE. MOLLY C’EST DE LA TRICHE T’AS PAS LE DROIT. » Je me marre un peu plus fort, patinant aussi vite que je peux, c’est-à-dire pas du tout vite, me ramassant une fois, me relevant difficilement et déjà elle est loin.  Quand j’arrive enfin au bout de cette piste, essoufflé et les joues rouges, elle a déjà enlevé ses patins prête à payer la glace. « Pfff. Je retiens surtout que si un jour on est sur la glace au beau milieu de l’antarctique et qu’il y a de la bouffe, tu vas m’abandonner à ma mort, bouffé par un ours polaire. »  Mon air se fait dramatique, mais mon regard pétille et les patins enlevés,  on sort du hall glacé pour retrouver la chaleur de l’été australien. « Houlaa j’avais oublié qu’il faisait aussi chaud. »  Je souffle, remettant mes lunettes de soleil.  

On se dirige vers le premier stand de glace. « Bon puisque Madame est si généreuse je vais prendre un cornet deux boulles, chocolat et framboise. » Je me rattraperais la prochaine fois. Je pense soudain à l’invitation de mon cabinet d’architecture que je viens de recevoir ce matin. « Ca te dirait un bal de Noel ? La mairie en organise un et tout mon cabinet est invité et j’ai le droit à une personne en plus. » Je sais déjà que ça sera tout ce qu’elle aime, la magie de Noel et des petits fours délicieux.

@Molly Ivywreath  

Tout est parfait, tout est beau aujourd’hui, et j’arrive tout à coup à croire à un nous amical. On s’amuse, on joue comme deux gamins et ça faisait bien trop longtemps que ça n’était pas arrivé. Pourquoi on a perdu cette étincelle ? Pourquoi tous nos moments n’étaient pas comme ça ? Je n’en sais rien, alors je profite au cas où ça ne dure pas éternellement. Je n’ai pas lâché sa main et je ris à chaque fois qu’il manque de tomber. J’ai envie de faire la course avec le jeune homme, et j’ai envie qu’on aille manger notre glace. « QUOI ? » Il ne s’attendait pas à ça, et j’en ris encore plus. « C’EST DE LA TRICHE. MOLLY C’EST DE LA TRICHE T’AS PAS LE DROIT. » Et je m’enfuis en lâchant sa main, traversant la patinoire à toute vitesse. « Pfff. Je retiens surtout que si un jour on est sur la glace au beau milieu de l’antarctique et qu’il y a de la bouffe, tu vas m’abandonner à ma mort, bouffé par un ours polaire. » “La nourriture c’est ma faiblesse.” Il est bien plus ma faiblesse que la nature, parce que je suis plus addict à lui qu’à quoi que ce soit d’autre.

On sort et on se dirige vers les glaces. Mes yeux brillent face à tout ce sucre. « Houlaa j’avais oublié qu’il faisait aussi chaud. » C’est bien loin des films de Noël que j’aime et que je voudrais vivre. Mais j’aime ce moment, alors je ne me plains pas de la chaleur. « Bon puisque Madame est si généreuse je vais prendre un cornet deux boulles, chocolat et framboise. » Je lève les yeux au ciel, je ris et soupire en écoutant son choix. “C’est tout ?” J’ouvre de grands yeux en regardant tous les goûts face à moi. “Un maxi cornet, avec ça, ça, ça, ça et ça… et celle là aussi.” Je montre les goût aux noms imprononçables et je me tourne vers Pete. “J’ai presque pas mangé aujourd’hui.” C’est faux, j’ai manger aux horaires normales aujourd’hui mais je ne peux pas résister à la glace. « Ca te dirait un bal de Noel ? La mairie en organise un et tout mon cabinet est invité et j’ai le droit à une personne en plus. » J’attrape mon cornet de glace bien trop rempli et je me tourne à nouveau vers lui pour essayer de savoir s’il est sérieux, et il a l’air de l’être. “Bien évidemment.”

Ca fait longtemps que je n’ai pas passé une journée comme ça. Où tout est simple, où tout me semble facile. Je ne me pose pas de questions, profitant du moment. On se lance pour faire la course,  ou plutôt elle se lance, m’abandonnant à mon sort, piètre patineur. Je manque de tomber, une fois, deux fois, criant à plein poumons derrière elle attirant les regards sur moi. Je ris et j’essaye de la suivre, mais je sais déjà qu’elle a gagné. Je mets tant de temps pour traverser la patinoire que déjà elle est de l’autre côté, elle a enlevé ses patins et elle me regarde d’un air amusé. « La nourriture c’est ma faiblesse. » « Pfff » Je souffle encore essoufflé, le cœur battant un peu vite.

On sort du dôme et immédiatement la chaleur me semble écrasante.  Je remets mes lunettes de soleil et on s’approche du stand de glace et comme toujours je vois Molly lorgner sur les boules de glace plein d’étoiles dans les yeux. Elle a l’air de trouver mon choix assez nul.

“C’est tout ? Un maxi cornet, avec ça, ça, ça, ça et ça… et celle là aussi.”  J’hausse un sourcil plus elle rajoute de parfums, un large sourire étirant mes lèvres. Ce sont finalement ces moments là qui me manquent le plus. Ceux où tout allait bien. . “J’ai presque pas mangé aujourd’hui.” « Tu parles, t’es pas crédible une seconde. »  Et ça je touche son nez avec ma boule de glace. « Oupsie. » et je ris un peu plus fort sautillant en arrière avec ma glace pour m’éloigner un peu.

On discute et je finis par lui proposer le bal auquel j’ai été invité comme prochaine sortie. C’est le genre de soirée qu’elle aimera, où la magie de Noel règnera avec le grand sapin, le buffet, la danse. « Bien évidemment. » « J’suis sûre il y aura un buffet du tonnerre. » Je lui fais un clin d’œil et je prie pour que cette après midi ne s’arrête jamais.




@Molly Ivywreath