All the places I've been and things I've seen A million stories that made up A million shattered dreams The faces of people I'll never see again
Clyde ne pouvait que se féliciter que les relations autrefois tendues entre Halsey et lui s’apaisent peu à peu, alors qu’ils reprenaient leurs marques habituelles - presque - comme si rien n’était venu les perturber. Le brun n’était pas assez naïf pour croire que ses erreurs ne lui reviendraient pas en pleine face dans le futur lorsqu’Halsey aurait des raisons de lui reprocher ses actions, mais durant ces dernières semaines, de nouveaux souvenirs avaient remplacé les mauvais. Lorsqu’il avait réalisé qu’un marché de Noël allait être installé en plein centre-ville non loin de chez lui, la personne qu’il était et qui se fichait pourtant de Noël n’avait pu s’empêcher de penser qu’il se devait d’y faire un tour. Non pas car il comptait s’acheter quoi que ce soit pour lui-même, ou admirer les lumières et les décorations dont il n’avait cure, mais parce qu’il pensait mielleusement pouvoir trouver quelque chose qui ferait plaisir à Halsey. Même s’il ne le prononcerait jamais à voix haute, il en était rendu à se faire dicter certaines de ses actions par ses sentiments - ew. Si elle lui demandait d’ailleurs d’où lui était venu l’idée, nul doute qu’il prétendrait être passé dans le coin par hasard et avoir acheté un petit truc juste comme ça.
Loin d’être là par hasard, pourtant, il s’était donc retrouvé à déambuler à travers les différents stands composant le marché, à la recherche d’une idée de génie qui ne lui venait pas pour l’instant. Il n’était pas assez expressif pour acheter n’importe quel bibelot dans le simple but de lui faire comprendre qu’il avait pensé à elle - quand bien même c’était le cas - et il cherchait donc un objet qui aurait un minimum de sens pour la brune. Une très bonne bouteille de vin? Valeur sûre, mais vue et revue, alors qu’il laissait pourtant ses yeux traîner sur la marchandise en passant ses doigts sur les diverses bouteilles étalées devant lui, relevant à peine les yeux lorsqu’un autre client vint le frôler pour prendre place à ses côtés. Il prenait du temps, bien trop de temps, et monopolisait sûrement la place, mais il lui était tout simplement impossible de se décider - une grande première pour lui.
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Nate avait ressorti les cartons de décorations en cette belle matinée et s’était décidé de ne rien changer à ses habitudes même si ce Noël aurait une saveur douce-amère pour l’homme. Le premier qu’il passerait seul depuis longtemps, mais malgré tout, il voulait le fêter. Pour elle, pour lui, en souvenir d’eux. Alors il s’était affairé à sortir le sapin de son pick-up, fraichement acheté et toujours un peu plus gros que le précédent comme Emily le lui réclamait autrefois. Il avait sorti les décorations et sur un fond de The Christmas Song qu’il fredonnait comme à son habitude, il commençait à rendre vie à son salon qu’il écumait bien moins qu’avant maintenant qu’il était devenu propriétaire d’un établissement à rénover. Mais malgré tout, il voulait respecter les traditions et c’est comme cela qu’après avoir déposé la dernière décoration, admirer son travail avec fierté, il s’était décidé à se rendre au marché de Noël, seconde étape des traditions de Noël qu’il avait avec Emily.
Son épouse adorait arpenter les allées de ce marché et dénicher le dernier bibelot à la mode – ou hors mode selon Nate – pour venir se rajouter à la longue collection de décorations qu’ils possédaient. Et c’est dans ce but qu’il commençait sa visite alors que son regard se posa sur les premiers stands qu’il trouvait. Et voulant éviter une jeune femme enceinte, il manqua de trébucher, venant percuter un homme qui paraissait absorber par une bouteille qu’il tenait en main. « Très bon choix » lui sourit Nate tandis qu’il levait une main, désolé dans sa direction, pour s’excuser d’être venu le percuter. « Ma femme vous dirait que c’est une boisson relativement fruitée en bouche, mais que pour les amateurs en vin, celui-ci serait meilleur… » lui dit Weaver en attrapant une seconde bouteille qui se trouvait juste un peu plus haut sur le stand et venant la positionner à côté de celle que tenait l’homme à côté de lui. « Tout dépend ce que vous souhaitez en faire à vrai dire. C’est pour offrir ?» conclut Weaver en haussant les épaules, observant l’homme qui semblait vraiment novice dans le domaine, et perdu au milieu de ce marché.
Clyde tiqua à peine lorsqu’un homme qui faisait une tête de plus que lui vint le bousculer, bien trop perdu dans le large choix de bouteilles pour s’offusquer de ce qui l’aurait, en d’autres circonstances, pourtant dérangé. “Très bon choix.” Le brun releva les yeux alors que les mots prononcés semblaient le viser, si bien qu’il vit l’homme en question lui adresser un signe d’excuse. Pendant une demi-seconde, il hésita à faire comme si de rien n’était et sourire poliment à l’homme qu’il ne connaissait absolument pas, avant de retourner à la contemplation du stand - mais ce dernier lui coupa l’herbe sous le pied. “Ma femme vous dirait que c’est une boisson relativement fruitée en bouche, mais que pour les amateurs en vin, celui-ci serait meilleur…” A ces mots, Clyde finit par lever un sourcil aussi curieux que surpris, car le genre de personnes prêtent à consacrer du temps à des inconnus manquaient de plus en plus - et lui-même ne pouvait pas se targuer d’en faire partie. Pourtant, l’homme semblait s’y connaître un minimum, suffisamment pour qu’il puisse réellement être de bon conseil. Demander de l’aide n’était pas dans les habitudes du brun, et pourtant, il devait reconnaître qu’il en avait besoin à cet instant-là. Le vin n’avait jamais fait partie des choses auxquelles il portait de l’importance, et s’il ne disait jamais non à un verre ou deux, il s’agissait d’un plaisir face auquel il était tout aussi ignorant que désintéressé. Il regarda donc l’homme se saisir d’une autre bouteille pour la faire rouler entre ses doigts à son attention, alors qu’il laissait son regard se déporter sur l’étiquette. “Tout dépend ce que vous souhaitez en faire à vrai dire. C’est pour offrir?” “C’est pour offrir, oui. Pour une femme.” Et non pas pour sa femme, nuance. Cette précision avait-elle pourtant réellement son importance? Difficile à dire, mais puisque l’inconnu avait mentionné sa femme, la réponse était sortie sans que Clyde n’y réfléchisse à deux fois. “Pour être honnête, je ne m’y connais pas vraiment.” Et ça se voit, Clyde. “Je cherche du rouge, quelque chose de raffiné.” Halsey préférait le vin rouge, mais elle portait tout autant d’attention au prix de la bouteille qu’à sa provenance - et il ne s’agissait pas là d’une précision qui ferait bon genre devant un réel amateur de vin. “Mais ne vous embêtez pas, j’imagine que toutes les bouteilles sont bonnes.” Après tout, il n’aurait qu’à prendre la plus chère, non?
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Nathanael regardait le jeune homme qui semblait découvrir l’œnologie pour la première fois de sa vie, et un sourire presque tendre se dessina sur ses lèvres. Nathanael mieux que quiconque savait à quel point l’affection pour une personne pouvait faire faire des choses parfois absurdes. Et à en croire le long moment d’hésitation que rencontrait ce dernier, il n’y avait aucun doute sur le fait que ce dernier n’était pas ici pour son propre plaisir. Propos qui fût confirmé par ses dires, auxquels Weaver étira un léger rictus – signe qu’il avait vu juste de façon silencieuse. « Vous devez probablement beaucoup l’aimer pour vous aventurer dans ce marché n’est-ce pas ? » demanda-t-il comme s’il était tout naturel de chercher à comprendre les raisons qui auraient poussé cet inconnu jusqu’ici. « Alors permettez-moi de vous aider un peu… » Weaver reporta de nouveau son attention sur le stand et attrapa une seconde bouteille de vin, qu’il vint coller à proximité de la première qu’il avait sorti. « Charles Melton. Peut-être classique si votre amie s’y connait en vin, mais sa finesse en bouche n’est plus à démontrer. » rajouta-t-il tandis qu’il mettait en avant la bouteille en question, avant de la retirer du champ de vision du jeune homme pour laisser la première bouteille sortie en apparence. « Sinon le Layers Barossa de chez Peter Lehmann. Une réussite à coup sûr. Je suis sûre que même un amateur comme vous pourrez céder pour celui-ci… Un véritable coup de cœur comme je vous l’ai dit. » rappela Nate amicalement tandis qu’il lui tendait les deux bouteilles. « Et si vous pensez que toutes les bouteilles sont bonnes ou que le prix équivaut à la qualité, vous risquerez de vous tromper. » rajouta-t-il toujours avec bienveillance. « C’est un cadeau de Noël ? Non parce que sinon, je vous conseillerais presque de regarder du côté des coffrets avec verre de dégustation » lui fit remarquer Nate, lui qui avait toujours vu les choses en grand. Mais après tout, il n’avait aucune idée si cet homme partageait les mêmes principes que lui. « J’ai oublié, je m’appelle Nathanaël, excusez-moi de mon impolitesse Monsieur ? » demanda-t-il en tendant une main dans sa direction pour rattraper sa maladresse et peut-être sa curiosité qui pourrait en vexer plus d’un.
“Vous devez probablement beaucoup l’aimer pour vous aventurer dans ce marché n’est-ce pas?” Les sourcils du brun s’arquèrent en même temps qu’il venait se racler la gorge, ne voulant pas paraître impoli, mais voulant encore moins se confier sur ce qu’il pouvait ressentir pour Halsey. La vérité tenait davantage dans le fait que lui-même avait bien du mal à mettre des mots sur ses sentiments, alors les partager avec un inconnu paraissait encore plus complexe. Au moins, il savait qu’il aurait peu de chances de recroiser cet homme, ce qui poussa Clyde à se montrer plus honnête qu’il ne l’aurait été envers la majorité des gens. Il finit par hocher la tête comme pour valider les suppositions déjà émises, avant de se racler la gorge une nouvelle fois. “J'essaie de faire un effort, disons.” Parce qu’elle en valait le coup. “Je ne veux pas lui offrir n’importe quoi.” “Alors permettez-moi de vous aider un peu…” Le brun se tut, regardant l’inconnu sortir une bouteille puis une autre, encore surpris que quelqu’un qu’il ne connaissait pas le moins du monde prenne autant à cœur de l’aider ainsi. “Charles Melton. Peut-être classique si votre amie s’y connaît en vin, mais sa finesse en bouche n’est plus à démontrer.” A chaque information, il hochait la tête, tentant de retenir tous les critères alors qu’il n’était pas du tout un expert dans le domaine. “Sinon le Layers Barossa de chez Peter Lehmann. Une réussite à coup sûr. Je suis sûre que même un amateur comme vous pourrez céder pour celui-ci… Un véritable coup de cœur comme je vous l’ai dit.” Clyde finit par attraper les deux bouteilles que lui tendait l’homme, bien à mal de choisir entre les deux, même s’il songeait de plus en plus qu’un choix moins classique était à privilégier. “Et si vous pensez que toutes les bouteilles sont bonnes ou que le prix équivaut à la qualité, vous risquerez de vous tromper.” Une grimace vint orner son visage, alors qu’il allait justement se pencher sur le prix des vins. “Ah, j’avoue avoir tendance à regarder les prix…” Tout ce qui est cher est bon, n’était-ce pas ainsi qu’Halsey avait un jour formulé cette affirmation? “Donc pour changer de l’ordinaire, vous me conseillez celle-là?” demanda-t-il en levant la bouteille de Layers Barossa. “C’est un cadeau de Noël? Non parce que sinon, je vous conseillerais presque de regarder du côté des coffrets avec verre de dégustation.” “C’est un cadeau, mais mon amie est déjà parée niveau verres.” Et pas qu’un peu, si on lui demandait, étant donné le fait qu’elle avait toujours une bouteille débouchée chez elle. Le mot amie était quelque peu gênant à prononcer, et pourtant l’inconnu avait ce quelque chose qui mettait étonnamment Clyde à l’aise, au moins qu’il ne cherche pas réellement à mentir. “J’ai oublié, je m’appelle Nathanaël, excusez-moi de mon impolitesse Monsieur?” “Clyde” qu’il répondit en offrant sa main tendue à la sienne, avant d’esquisser enfin un sourire. “Vous travaillez dans le domaine, pour vous y connaître aussi bien?” Ou du moins, dix mille fois mieux que lui, ce qui n’était en réalité pas si compliqué.
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Nathanael avait toujours été touché par les diverses attentions que les gens pouvaient avoir les uns envers les autres. Et rien de mieux que la période de Noël pour voir cela à l’œuvre. Il n’avait pas besoin d’aller bien loin non plus, ayant juste à côté de lui, un exemple même. L’homme en question venait de lui confirmer qu’il essayait de faire un effort. La magie de Noël en quelque sorte. Et rien que de l’entendre admettre la chose arracha un sourire à Weaver. « C’est qu’elle a un tant soit peu d’importance dans ce cas-là pour vous imposer des efforts. » lui fit remarquer Nate avant de lui offrir un descriptif quasi complet des bouteilles qu’il lui proposait. Le jeune homme semblait intéressé, du moins preneur des conseils offerts. Nathanaël regardait ce dernier se saisir des deux bouteilles, profitant d’avoir les mains libres pour glisser ces dernières dans les poches de son jean, attendant qu’il ne se décide enfin à choisir. Par habitude, Weaver était curieux et ne comptait pas partir sur ces dernières paroles. Il préférait relancer la discussion, quitte parfois à pouvoir sembler indiscret. Pourtant le jeune homme ne semblait pas lui en tenir rigueur. Weaver secoua la tête lorsqu’il entendit que le prix attirait l’œil de l’homme face à lui, le tout avec un léger sourire avant d’acquiescer cette fois-ci. « Je vous conseille en effet celle-ci si vous souhaitez faire un cadeau moins commun » confirma Nate avant de rire fort, face aux explications de l’homme. « Vous avez l’habitude de vous justifier non ? » demanda Weaver sans pour autant se moquer. Il était comme cela, bruyant et joyeux. « Vous savez que je ne vous demande pas si cette amie est votre petite-amie. Mais à en croire la justification, vous semblez avoir le béguin pour cette dernière, mais du mal à l’admettre ? » lui fit-il remarquer. Il en avait vu passer des hommes plus jeunes, indécis, ayant parfois peur de l’amour. Et ce Clyde – car il venait de se présenter – n’échappait pas à la règle dans le domaine. « Enchanté Clyde. » rétorqua Nate avec amabilité. « Il faut absolument travailler dans le domaine pour s’y connaitre ? » demanda enfin Weaver en lui offrant une moue interrogatrice. « Pour tout vous admettre, ma femme était passionnée de vin. J’ai eu la chance de faire aussi quelques voyages qui m’ont permis d’enrichir ma curiosité. Mais je ne suis pas œnologue. Je suis un simple professeur à l’université qui vient de racheter un club à Logan City… Rien de bien extravagant voyez-vous. » repris Nate en attrapant une bouteille à son tour, la tendant au vendeur avant de sortir quelques billets de la poche intérieure de sa veste pour régler son achat. « Et vous donc ? Enfin non, je me doute que vous ne travaillez pas dans le vin… » ironisa Weaver en laissant sa place à ce dernier pour qu’il puisse finaliser son choix. « Parfois il ne faut pas trop réfléchir, après on s’embrouille l’esprit et on perd plus de temps. Il faut toujours se fier à son intuition. » lui confia le professeur, aidé de son expérience personnelle.
“C’est qu’elle a un tant soit peu d’importance dans ce cas-là pour vous imposer des efforts.” Sourire contrit et regard toujours plongé dans les yeux de l’inconnu, Clyde considérait que son comportement parlait pour lui - bien incapable d’avouer certaines choses, son regard et sa moue légèrement gênée avaient valeur d’explication. “Je vous conseille en effet celle-ci si vous souhaitez faire un cadeau moins commun.” “Je vais la prendre, alors. Merci.” Le brun hocha la tête en reposant l’autre bouteille sur l’étalage, avant de se tourner vers le vendeur pour faire emballer la bouteille sur laquelle il avait arrêté son choix - non sans une aide précieuse. “Vous avez l’habitude de vous justifier non?” Pas vraiment, mais lorsqu’il était question de ses sentiments pour la brune, il passait sans doute à se justifier vis-à-vis de lui-même, bien à mal d’accepter la réalité et de poser des mots dessus. “Vous savez que je ne vous demande pas si cette amie est votre petite-amie. Mais à en croire la justification, vous semblez avoir le béguin pour cette dernière, mais du mal à l’admettre?” Clyde finit par rouler des épaules avant de lâcher un soupir, l’air d’abandonner la bataille contre lui-même pour se laisser aller à une confession. Après tout, l’homme n’allait pas venir vérifier si tout cela était vrai, alors il pouvait bien avouer ce qu’il voudrait sans que cela n’ait la moindre conséquence - à part celle de faire un pas de plus vers la réalisation de ce qu’il ressentait vraiment. “Touché. C’est à se demander si vous êtes psy ou oenologue” qu’il finit par admettre en riant légèrement. Il n’en dirait pas plus, et pourtant, il s’agissait là de davantage d’aveu qu’il aurait fait à quiconque.
“Il faut absolument travailler dans le domaine pour s’y connaitre?” “J’imagine que non, mais vos connaissances sont vraiment pointues.” “Pour tout vous admettre, ma femme était passionnée de vin. J’ai eu la chance de faire aussi quelques voyages qui m’ont permis d’enrichir ma curiosité. Mais je ne suis pas œnologue. Je suis un simple professeur à l’université qui vient de racheter un club à Logan City… Rien de bien extravagant voyez-vous.” Etait. Sa femme était. Clyde ne ratait jamais ce genre de détails à l'importance capitale. “Je suis navré.” Nul besoin de préciser pourquoi. “Un club de?” “Et vous donc ? Enfin non, je me doute que vous ne travaillez pas dans le vin…” “Ah, non.” Clyde ne put retenir un rire franc avant de s’éloigner du stand après avoir payé à son tour. “Je suis journaliste.” Que de vérités prononcées aujourd’hui, à croire que cet homme donnait envie de se confier et de lui faire confiance. “Parfois il ne faut pas trop réfléchir, après on s’embrouille l’esprit et on perd plus de temps. Il faut toujours se fier à son intuition.” Et Clyde ne pouvait être plus d’accord avec cette affirmation, tandis qu’il hochait la tête en signe de confirmation silencieuse.
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Weaver appréciait le fait que le jeune homme s’alignait sur ses conseils. Parce qu’il avait l’impression d’avoir été d’une grande aide. Et surtout parce qu’il avait particulièrement confiance en ses capacités pour conseiller dans le domaine. Doux héritage qu’avait laissé Emily dans sa vie. Weaver observait la communication non-verbale de Clyde qui était bien plus bavarde que ses propres mots. Et il ne mit pas beaucoup de temps à mettre le doigt dans la faille de ce dernier, un léger sourire presque désolé d’avoir vu juste. « J’ai peut-être raté ma vocation qui sait ? Mettez cela sur l’expérience de l’âge. Et parce que l’amour est une chose si belle une fois que l’on y a goûter, que l’on reconnaît de très loin les signes avant-coureurs. » admettait Nate tandis qu’il s’éloignait du stand pendant que l’homme qu’il venait de rencontrer finissait de payer et a priori, il venait de l’épater avec ses connaissances poussées. Chose qu’il lui expliqua sans le moindre problème, ne s’attendant pas à la réaction du jeune homme. Weaver s’arrêta un court instant pour l’observer, avant de reprendre sa marche à ses côtés. Il ne s’attendait pas à le voir réagir concernant le terme utilisé pour qualifier la perte de son épouse. Weaver lui adressa presque un sourire rassurant, signe qu’il le vivait du mieux qu’il le pouvait. « Vous n’avez pas à l’être. Vous savez, la maladie est parfois bien plus insidieuse qu’on ne pourrait le penser. » repris Weaver avant de lui sourire un peu plus en l’entendant s’interroger sur son nouvel achat. « Un club de jazz. Pour la petite histoire, c’est dans cet endroit que j’ai rencontré Emily. Vous allez vous dire que je suis vieux jeu et que je vis dans le passé, mais c’est une sorte d’hommage. » admettait Weaver sans pour autant perdre la bonne humeur dans le ton de sa voix avant de mêler son rire à celui du jeune homme. Il était comme cela Weaver, il riait d’un rien, faisant parti de ceux qui pensaient que rire permettait d’augmenter son temps de vie. « Journaliste ? » répéta Weaver curieux en s’arrêtant dans l’un des carrefours du marché de Noël. « Quelle coïncidence ! Ma femme était reporter pendant de longues années… » expliqua Nate dans un clin d’œil tandis qu’il levait son pouce pour montrer la direction qui se trouvait juste derrière son épaule. « Il y a un petit café pas loin, si vous n’êtes pas pressé, vous me laissez-vous inviter ? » lui proposa Nate sans vouloir se montrer trop pressant quant à sa proposition.
“J’ai peut-être raté ma vocation qui sait? Mettez cela sur l’expérience de l’âge. Et parce que l’amour est une chose si belle une fois que l’on y a goûter, que l’on reconnaît de très loin les signes avant-coureurs.” Il avait quelque chose de particulier, ce grand homme dont l’apparence aurait presque pu être intimidante si seulement il ne parlait pas si posément et n’employait pas des mots si sages. Clyde n’était pas du genre à se laisser impressionner, et encore moins à être transporté par quelques mots doux sur l’amour et autres conneries auxquelles il n’avait jamais laissé de place dans sa vie, mais quelque chose chez ce Nathanael adoucissait les pensées ironiques qui lui étaient pourtant venues en premier lieu lorsque l’homme avait ainsi approché. Si le brun n’était pas enclin à pousser davantage cette discussion sur ses sentiments qui étaient encore confus quand bien même ils apparaissaient pourtant réels à des yeux extérieurs, cela ne l’empêchait pas d’être navré d’apprendre que la femme de l’homme était décédée - car l’utilisation du passé ne laissait pas réellement de doute sur cela. Cela rendait Clyde encore plus surpris et étonnamment admirateur du comportement et des paroles de l’homme sur l’amour - alors même qu’il avait perdu le sien, chose qu’il n’osait imaginer. “Vous n’avez pas à l’être. Vous savez, la maladie est parfois bien plus insidieuse qu’on ne pourrait le penser.” Il n’avait pas l’air si vieux, Nathanaël, et Clyde hocha donc la tête en concevant malheureusement qu’il s’agissait donc d’une maladie - bien différente de celle qu’il avait fréquentée plus jeune, mais tout aussi insidieuse. “Un club de jazz. Pour la petite histoire, c’est dans cet endroit que j’ai rencontré Emily. Vous allez vous dire que je suis vieux jeu et que je vis dans le passé, mais c’est une sorte d’hommage.” “Oh, de jazz.” Clyde ne pouvait se targuer d’avoir beaucoup de passions, mais la musique faisait partie de ces passe-temps dans lesquels il appréciait de se plonger, ça et là - surtout dans des clubs dont l’ambiance lui permettait de s’échapper un moment de son quotidien bien trop souvent stressant. “C’est vieux jeu...” qu’il lâcha en hochant la tête, un sourire mi-sérieux mi-amusé sur les lèvres, avant d’ajouter “... mais un hommage tourné vers le futur, en quelque sorte.” Cette conversation allait bien au-delà de celles qu’il avait l’habitude d’avoir, mais Clyde avait assez l’habitude de pratiquer le small talk pour ne pas avoir besoin de se forcer - tant qu’on ne lui demandait pas de trop parler de lui, point sur lequel il bloquait, ou mentait, par nécessité. “Journaliste? Quelle coïncidence! Ma femme était reporter pendant de longues années…” Cette fois, Clyde leva un sourcil réellement curieux. “Il y a un petit café pas loin, si vous n’êtes pas pressé, vous me laissez-vous inviter?” Il suivit la direction que pointait Nathanael du doigt, avant de jeter un coup d’heure à l’heure sur l’écran de son téléphone. Ses journées étaient parfois millimétrées, et il avait profité d’un répit pour passer acheter un cadeau pour Halsey avant de retourner à ses dossiers, alors qu’il avait des interviews à réaliser et des articles à écrire pour le reste de la journée. Il vint donc se passer la main sur sa barbe naissante, quelque peu gêné par la proposition qu’il avait pourtant envie d’accepter. “Ce serait avec plaisir, mais j’ai des rendez-vous qui m’attendent…” Il regarda son calendrier électronique avant de relever les yeux. “Si vous avez un autre moment dans la semaine, je vous donne mon numéro.” Il lui dicta rapidement avant de le saluer et de commencer à s’éloigner, avant de se retourner. “Et c’est moi qui vous invite.” Il s’agissait de la moindre des choses après que l’homme ait si sympathiquement pris de son temps pour le conseiller.