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 I'm looking for you / Erinel#2

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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMar 8 Déc 2020 - 18:20




« I'm looking for you »
@"Geo Gaulfield"


Les jours passent. Et il n'y en a pas un où il n'est dans un coin de sa tête. Pensive, la tête ailleurs. Une petite balle noire ornant le chiffre huit roule sous sa paume. Le self est bruyant, pourtant rien ne semble la perturber. Rien sauf un de ses camarades de classe qui vient lui voler son jouet d'un geste beaucoup trop rapide pour elle. « Hey, rend moi ça » Mais le brun n'est pas du tout impressionner. Il en rit ouvertement avant de faire une passe à son voisin. « C'est bon Sanders, on t'a perdu depuis quelques jours. Et puis c'est quoi cette balle ridicule que tu traînes toujours avec toi ? » Elle fulmine Bonnie. Si y a bien un truc qu'il ne fallait pas toucher en ce moment c'était bien cette petite balle. En effet, c'était le seul souvenir de lui, de cette soirée un peu spéciale. Aussi surprenant que ça puisse paraître, elle y tient. Le soir, elle faisait toujours un détour à Fortitude Valley dans l'espoir de croiser Clyde. Mais c'était échecs sur échecs. À croire qu'elle devra se contenter de souvenirs. Sa déception fut immense quand elle crut le reconnaître de dos. Un motard avec un gabarit similaire au sien. De dos ça aurait pu être lui. Elle s'était alors approchée en posant une main sur son épaule. Tout sourire, le cœur battant presque la chamade. Mais quand il retira son casque, son visage reprit une mine plus sombre. Et pour couronner le tout, l'homme pensait avoir une touche avec la blonde. Très peu pour elle. Erin s'empressa alors de rebrousser chemin et partir. C'était la meilleure chose à faire. Partir et oublier tout ça. Brusquement elle se lève de sa chaise et se jette sur l'étudiant en lui arrachant la balle de main. « C'est toi qui es ridicule James, vas chier » Dit-elle d'un ton agressif. Énervé, Sanders ne prend même pas la peine de finir son repas. Elle jette le contenu de son plateau à la poubelle et quitte la salle sans prendre en compte les plates excuses de ses amis.

Le nez dans ses bouquins, Erin tente d'être attentive à ses cours. Mais c'est dur de se concentrer quand votre tête est occupée ailleurs. Leah lui donne discrètement un coup de coude pour que la blonde relève les yeux sur elle. « Psst … Ce soir on va se boire un verre au Mctavish. Et dit pas non » Bonnie lui adresse un bref sourire et hausse les épaules. De toute façon, son amie ne lui laissait pas vraiment le choix. Et puis ça lui fera du bien de s'aérer la tête. La journée se passe. Elle rentre chez elle pour grignoter un truc et se préparer. Pas de chichi pour ce soir. Un top noir et un jean moulant. Ils vont juste boire un verre et se faire une partie de billard comme à chaque fois. Elle avait rendez-vous à vingt et une heure aux portes du bar. La coccinelle prend place sur le parking à l'arrière du bâtiment. Tout le monde est déjà là. Elle marche dans leur direction mais s'arrête brusquement lorsqu'elle entend une moto s'approcher. Encore une fausse alerte. Elle remue la tête en se pinçant les lèvres. Elle avait vraiment besoin de ce verre pour oublier. Erin reprend sa marche en abordant son poker face. Ça marche à tous les coups. Et tout le monde tombe dans le panneau d'ailleurs. Ils se font tous la bise puis entrent dans le bâtiment déjà bien remplit. James et Théo choisissent une table dans le fond de la pièce. Leah fait un arrêt pipi. Bonnie reste un moment planter là avant que l'un des garçons lui attrape la main pour l'amener avec eux. La spécialité de la maison s'est les bières, alors tout le monde se prend une chope et trinque dans la bonne humeur. Sanders se détend enfin. On peut d'ailleurs entendre son rire résonner dans l'établissement à plusieurs reprises. Le petit groupe enchaîne ensuite les parties de billard. Les filles contre les garçons. Mais Leah et la petite Bonnie ont bien du mal à visé les trous après avoir enchaîné les chopes. « Concentre toi ! » Crie la brune en se penchant exagérément sur la table de jeu. Sanders ferme un œil et place sa langue sur le côté de ses lèvres, comme si ça allait l'aider à mieux viser. Sa queue de billard vient taper dans sa boule mais c'est la noire qui tombe. « Je crois que j'ai problème avec le chiffre huit » Un rire s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'elle se redresse et décide de s'accorder une pause. Elle laisse donc ses amis derrière elle et se dirige vers le comptoir du bar. La petite blonde se faufile dans la foule et vient se hisser en haut d'un des tabourets. Le coude planté dans le bois du plan travail, elle fait un signe au barman pour qu'il vienne à sa rencontre. « Une fée verte s'il vous plaît » Elle sait que ce n'est pas raisonnable, elle sait qu'elle ne devrait pas … d'autant plus qu'elle devra conduire pour rentrer chez elle. Mais elle en a envie. C'est ce qu'ils avaient bu ce soir-là... « Offert par un admirateur » Bonnie plisse légèrement les yeux et cherche de qui il pourrait s'agir, mais tout le monde semble occuper à bavasser. Finalement, elle se contente de prendre son verre et de boire sans demander son reste. S'il avait envie se montrer qu'il le fasse. Sa coupe reprend place sur le chêne. Son regard se perd sur le liquide verre un bref instant avant qu'elle ne sente la petite balle dans sa poche. Un petit sourire s'étire sur ses lèvres alors qu'elle la sort pour la placer sous ses yeux et l'admirer. Elle n'avait rien d’exceptionnelle cette balle, si ce n'est son histoire et sa provenance. Finalement l’énigme restera sans réponse … Elle se fait un remake de la soirée et repense à se surnom qu'elle lui avait donné. La chanson vient hanter ses pensées. Si bien qu'elle fredonne tout bas quelques paroles sans se préoccuper de savoir si on l'écoute ou pas. « Bonnie and Clydeeee … Moi, lorsque j'ai connu Clyde autrefois, C'était un gars loyal, honnête et droit ... » Seule elle où lui pouvait en comprendre le sens. Mais ce soir Parker a perdu son équipier. Ses doigts fins viennent reprendre son verre pour ensuite le porter à ses lèvres. L'alcool vient brûler les parois de gorge. Bonnie savoure son breuvage avec délectation. Tandis que son esprit se fait plus léger, plus serein.


Bonnie & Clyde:
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMer 9 Déc 2020 - 0:09



@erin sanders & geo caulfield



Les jours passaient et se ressemblaient pour Geo. Un autre jour à l’Emporium Hotel, la menace toujours plus pesante d’un licenciement. Un autre jour sans aucune nouvelle d’Andrew ou de Mia. Un autre jour commençant avec une gueule de bois. Il commençait à battre des records, à ce sujet. Il était même étonnant qu’il n’ait toujours pas eu d’accident. Il se rendit donc à l’Emporium Hotel pour sa dernière journée de service de la semaine. Les heures s’égrenaient lentement. A l’instar d’un enfant impatient de déballer ses cadeaux le matin de Noël, les yeux encore lourds de sommeil, Geo attendait sempiternellement un appel, un sms, un signe de la part de la famille McKullan. Mais comme toujours depuis plusieurs jours maintenant, son téléphone resta silencieux. Avant de quitter l’Emporium Hotel, son supérieur lui avait offert quelques jours de congés. Un bien bel enrobage qui abritait un ultimatum. Geo n’avait plus que quelques jours pour se ressaisir avant d’être remercié.

Blasé, Geo traîna son corps jusqu’à son domicile lorsqu’il eut terminé son service. Il verrouilla la porte et s’effondra dans son lit. Il était si lourd de fatigue qu’il avait la sensation qu’un poids tout entier reposait sur lui. C’est pour cette raison qu’en l’espace de quelques instants, il sombra dans un sommeil profond. Lorsqu’il rouvrit de nouveau les yeux, il était plus de vingt heures. Il roula sur le dos, fixa le plafond. Il se redressa lentement, erra à la recherche d’une bouteille de whisky. Il ne restait qu’un malheureux fond de bouteille. S’il avait été plus lucide, sans doute aurait-il pensé à en racheter. Mais ces derniers temps, c’était un peu trop lui demander.

Alors il prit une douche froide, rapide, pour se remettre les idées en place. Il fit l’effort d’enfiler des fringues propres puis prit la direction du pub. La nuit était douce, le ciel voilé ne laissait pas transparaître la moindre étoile. Une nuit douce, mais sans aucune lumière. Quelle curieuse analogie avec les démons qui le rongeait.

Il gara sa moto à l’arrière du pub. Aucune chance ici que des abrutis alcoolisés l’emboutisse par mégarde. Il s’installa au comptoir, commanda un whisky. Ce soir, le pub était plutôt animé. Les étudiants s’y retrouvaient régulièrement, se mêlant aux professionnels de tous horizons. Dans le tas, allez deviner qui est qui. Au fond, c’était très bien ainsi. Caulfield descendit les whiskys les uns après les autres. Lorsqu’on lui déposa le quatrième devant lui, un homme s’immisça pour passer commande. Un petite sourire aux lèvres, il passa commande d’une fée verte, désignant quelqu’un d’un signe de tête. Sans doute était-ce la jeune femme sur laquelle il avait jeté son dévolu ce soir. Quoi qu’il en soit, cette boisson n’était pas sans lui rappeler quelques souvenirs. Geo ferma les yeux pour chasser tout cela. Il en avait assez de réfléchir. Assez de se rappeler.

Un instant plus tard, le même homme longea le bar pour rejoindre la personne pour laquelle il avait commandé le verre. Visiblement, il était déçu qu’elle n’ait pas pris la peine de le remercier. Le barman rappliqua, tentant de calmer les ardeurs de chacun. Autour d’eux, tout le monde semblait plongé dans ses activités respectives. Mais les voix devinrent un peu plus insistantes, un peu plus piquantes. Visiblement, le bienfaiteur était très vexé que la demoiselle n’ait même pas daigné le remercier. Légèrement agacé par la scène, Geo se tourna vers la provenance du ramdam. Il n’eut pas fait deux pas qu’il reconnut une voix. Une voix claire, une voix qui dirige, une voix qui visiblement témoignait d'un ras-le-bol d’être importunée. Geo fronça les sourcils. Son esprit devait sûrement lui jouer un tour. Alors il s’avança d’un pas. Juste un pas. Juste pour être sûr. Bien qu’elle lui tournait le dos, il la reconnue. Ses boucles blondes tombaient en cascade sur son dos. Son petit gabarit n’avait pas peur de gueuler contre l’homme face à elle. C'était bien elle. Bonnie Parker était capable d’en découdre. Malgré lui, un sourire étira discrètement les lèvres de Geo.

Il ne réfléchit même pas et s’avança vers elle. L’homme, bien trop occupé à s’évertuer lamentablement à obtenir un quelconque retour, ne leva même pas les yeux sur Geo lorsqu’il arriva. Il passa son bras autour des épaules de Bonnie, l’attirant doucement contre lui. « T’étais passée où ? Je t’ai cherchée partout. » lui lança-t-il tendrement. Enfin, aussi tendrement qu'il en était capable. Il leva ensuite les yeux vers l’homme, qui visiblement avait du mal à raccrocher les wagons. « Je peux vous renseigner ? » lança Geo, l’air de rien. C’est qu’il avait presque l’air aimable, en faisant un effort. « Tu le connais ? » Demanda-t-il en s’adressant cette fois à Bonnie. Son bras toujours enroulé autour des épaules de la demoiselle, il soutenait le regard interrogateur de l’inconnu, qui était visiblement interloqué par la scène qui se déroulait sous ses yeux. « Une fée verte ? Tu sais bien que c'est un peu trop fort pour toi. » lança-t-il à Bonnie, sans quitter l'inconnu des yeux. Il lui adressa un petit sourire. Un petit sourire faux. Un petit sourire qui signifiait « casse-toi, connard. »
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMer 9 Déc 2020 - 5:04




« I'm looking for you »
@"Geo Gaulfield"


Accoudée à ce bar, la blonde sirote son verre à la substance verte, en fredonnant une chanson qui la fait sourire. Elle porte sa coupe à ses lèvres une seconde fois. Mais son corps se crispe lorsqu'elle sent une main se poser sur son épaule. Bonnie tourne la tête avec méfiance pour voir à qui appartient cette main égarée. Il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années dont elle ne connaît pas le visage. Surement ce mystérieux prétendant qui lui a payé ce verre. « Je serais toi je virerai cette main de là si tu veux pouvoir encore t'en servir. » Dit-elle d'un ton autoritaire sans prendre la peine de la dégager. Elle lui laisse le soin de le faire comme un grand. D'ailleurs, c'est ce qu'il fait. Mais au lieu de déguerpir, il vient se mettre en face d'elle pour pouvoir se taper la discute avec elle. « C'est comme ça qu'on dit merci ? Hm.. Une femme de caractère, j'aime ça. » Elle lève les yeux au ciel Parker. Il fallait qu'elle se tape le gros lourd de la soirée. « Épargne moi tes belles paroles s'il te plaît. Si tu veux je te rembourse hein » Mais l'homme se veut plus entreprenant. Il n'a pas l'air de saisir qu'elle est nullement intéresser par ses beaux yeux. Il est séduisant certes, mais Erin n'a aucune envie de partager son lit avec lui ce soir. Ni même les autres soirs qui suivront. Là, elle a juste envie d'être peinard avec son absinthe. Mais fallait qu'il vienne les lui briser. « Ne fait pas ta sauvage. Je suis sûr qu'on ferait un beau petit duo tous les deux. » Il commence à s'approcher dangereusement d'elle. Sa main aventureuse vient se glisser dans le bas de ses reins. Il ne lui en fallait pas plus pour qu'elle en vienne aux mains. Sanders lui agrippe le col pour le tirer vers elle brusquement. Il sourit bêtement en pensant que se sont des avances. Mais il n'en est rien. Elle avait juste envie de planter ses yeux dans les siens pour qu'il comprenne une bonne fois pour toute. «Hmmm... Tu me plaît trop toi » « Tu pose encore une fois tes sales pattes sur moi je te les broie » Et son genou était prés à dégainer. Sous ses aires de petite fille sage, il y avait une vraie diablesse pleine de caractère. Une Sanders, qui porte à merveille son nom. Elle le repousse sans ménagement en arrière sous le regard médusé des autres hommes présents autour. La plupart sourient en coin en admirant le courage de la demoiselle. Du haut de sa petite taille, elle savait se faire respecter et c'était admirable. Erin espère que tout le monde va en tirera une leçon et qu'ils la laisseront tranquilles, siroter le reste de son verre.

Son admirateur reste planter devant elle. Il semble déçu et surtout sur le cul d'avoir ramassé un monumental râteau. Bonnie pensait être sortie d'affaire. Mais un bras vient se glisser sur ses épaules sans crier gare. Elle fronce les sourcils. Son corps bascule contre ce corps qu'elle ne reconnaît pas tout de suite. Ses nerfs commencent sérieusement à la chauffer. Elle a juste le temps d'entrouvrir la bouche pour s'apprêter à gueuler. Quand une voix familière retentit. « T’étais passée où ? Je t’ai cherchée partout. » Ses lèvres sont figées, elle tourne doucement son visage vers lui sans pouvoir sortir un mot. Clyde. Impossible. L'alcool doit lui jouer des mauvais tours. Durant des semaines, Sanders avait tout fait pour le croiser. Il fallait qu'elle tombe sur lui, ce soir, dans ce bar ! Il avait toujours la même tête, un peu rustre sur les bords. Mais cette fois, il se montrait tendre avec elle. Que se soit dans ses gestes ou dans l’intonation de sa voix. Bonnie commence à retrouver ses esprits. Un sourire se dessine alors sur ses lèvres alors qu'elle le fixe avec ses petites pupilles à la couleur indéfinissable. « Clyde … » Elle se mordille la lèvre inférieure pour retenir sa joie. Erin est tellement choquée de le voir là qu'elle en perd un peu ses moyens. « Je peux vous renseigner ? » L 'opportuniste jette un regard froid au motard. Son regard ne cesse de regarder tour à tour Clyde et Bonnie. Comme s'il essayait de comprendre quelque chose à toute cette mascarade. « Mais c'est une blague?!! C'est qui ce mec ? » Erin ne prend même pas la peine de poser ses yeux sur lui. Elle est trop occupée à sourire à son sauveur. « Tu le connais ? » La blonde se décide enfin à regarder l'autre abrutis en changeant tout de suite d'expression. « Il a cru qu'en m'offrant un verre il pourrait m'avoir dans son lit. » Bonnie le regarde de haut. Avec Clyde à ses côtés, elle a l'impression d'être invincible. Le gang Barrow était enfin réuni pour le meilleur et surtout pour le pire. Son index vient glisser sur les bords de son verre alors qu'elle regarde le brun avec tendresse. « Une fée verte ? Tu sais bien que c'est un peu trop fort pour toi. » Histoire de faire rager le trentenaire, Bonnie se montre tactile avec son Clyde. Son front vient se coller au sien. La proximité et telle que leurs souffles se mélangent. « Si je tombe, tu me rattraperas … » Qu'elle lui murmure sans lâcher son regard. Sanders reprend sa place sur son tabouret et vient tremper ses lèvres dans son verre. S'il avait su, elle serait venue dans ce bar bien avant. Ses amis sont toujours bien occupés à jouer au billard. Et c'est tant mieux car elle n'a pas vraiment envie de lâcher son mystérieux compagnon. En un mouvement de hanche elle fait pivoter son tabouret pour lui faire enfin face. « Je t'ai manqué ? » Demande telle d'un ton malicieux. Elle redoute déjà la réponse. M'enfin, ça vaut le coup de prendre des risques. « T'as le don de me sortir du pétrin toi » Il fallait avouer qu'elle avait le don de se fourrer dans des situations plus rocambolesques les unes que les autres. « Est-ce que je dois te piquer encore une foi tes clés ou cette fois tu penses qu'on peut passer la soirée ensemble sans chantage ? » Bonnie était prête à le suivre partout. Ici ou ailleurs. Tout ce qu'elle voulait, c'est être avec lui. Mais cette fois elle aimerait que se soit réciproque. Clyde est peut-être trop fier pour l'avouer. Mais ses yeux parlent pour lui. « Je suis contente de te voir Barrow » Erin se doute que son véritable nom soit différent. Mais elle n'ira pas l'embêter avec ça. Il lui dira quand bon lui semble. Tout ce qu'il l'importe, c'est qu'il se montre aussi sincère qu'elle l'est avec lui.


Bonnie & Clyde:
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMer 9 Déc 2020 - 18:53



@erin sanders & geo caulfield



Geo ne croyait pas aux histoires de destin, de karma, de juste retour des choses. Il croyait cependant que, parfois, une heureuse coïncidence pouvait arriver. Un peu comme ce soir. Alors qu’il était accoudé au bar depuis plus d’une heure, une dispute avait piqué sa curiosité. Mais ce qui l’avait fait sourire, c’était de voir qui en faisait partie. Il la reconnue immédiatement, bien qu’elle fut de dos. Il avait reconnu sa voix et sa façon de parler. Comment pouvaient-ils, après plusieurs jours, se retrouver ici tous les deux ? Geo chercherait une explication à cela plus tard. Pour l’heure, la demoiselle semblait un peu ennuyée, et il n'allait pas la laisser comme ça. Alors certes, il est vrai qu’elle avait été un peu casse-pied. Qu’elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs, aussi. Mais pourtant, ils avaient réussi, l’espace d’un instant, à passer un moment agréable. Sans aucun jugement, sans prise de tête. Et ça, ça lui avait fait du bien à Caulfield.

Alors il s’était dirigée vers elle, l’avait enlacée, discutant comme si elle était sa petite-amie. Le lascar face à eux s’était retrouvé comme deux ronds de flancs. Persuadé de tenir une demoiselle avec laquelle passer la soirée, il ne s’était sûrement pas attendu à voir un gars débarquer. Encore moins un type pas rasé, dont les cheveux masquaient à moitié le visage et dont l’âge devait être le double de celui de la blonde. Mais une autre personne sembla surprise par sa présence. Bonnie resta d’abord silencieuse avant d’appeler Geo par son surnom. Geo lui adressa un sourire. Tout allait bien. Il tâcha donc de décourager le beau parleur, qui commençait à s’agacer tout seul. Bonnie expliqua qu’il avait voulu lui offrir un verre. « Oh, je vois… La prochaine fois, assure-toi de draguer une fille célibataire, ok ? Ou du moins, pas ma Bonnie. » Il lui adressa un sourire forcé. « Casse-toi. » Il ne semblait pas en mener bien large, le lascar. Et la proximité que Bonnie instaura n’arrangea pas les choses. Le sourire de Geo se dessina à nouveau sur ses lèvres. Quelque chose en elle lui avait manqué. Mais quoi ? En tout cas, il le retrouvait un peu, maintenant. Et c’était vraiment agréable. Il se redressa, adressa un clin d’oeil à Bonnie. Evidemment, qu'il la rattraperait. Il tourna son visage vers le type qui n’était pas décidé à partir. Il attendait quoi au juste, qu’il la galoche devant tout le bar ? Geo se mit à caresser le bras de Bonnie, la gardant contre lui. « Vraiment, mec, casse-toi. »

Décontenancé, il finit par tourner les talons adressant un regard mauvais au duo. Voilà qui était bien mieux. Geo tira un tabouret libre pour s’asseoir. Bonnie se tourne pour lui faire face. Est-ce qu’elle lui avait manqué ? Très bonne question. Il n’avait pas vraiment repensé à tout ça, Geo. Il s’arrangeait pour penser le moins possible, ces temps-ci. Mais en la voyant ici, en sentant son soulagement et la joie dans son regard, il n’était pas tout à fait resté de marbre. Et jouer la comédie devant ce pauvre garçon à l’instant l’avait un peu amusé. Il ne répondit pas à sa question, parce qu’il ne savait pas quoi répondre. Il leva la main pour demander un nouveau whisky. « Et moi, je t’ai manqué ? » Lui demanda-t-il, lui retournant sa question. Elle n’avait pas tort, Bonnie. Deux rencontres, deux sauvetages. Enfin, en quelque sorte. A chaque fois, elle avait réussi à attirer le lourdingue de la soirée dans ses filets. « J’y peux rien si t’es pas foutue de rester éloignées des emmerdes plus de vingt-quatre heures. » siffla-t-il. On lui apporta son whisky. Le liquide ambré se reflétait sur les parois du verre. Un sourire moqueur étira ses lèvres lorsque Bonnie lui demanda si elle devait lui soutirer ses clefs pour qu’il ne décampe pas. « T’es amoureuse, Bonnie ? » Lui répondit-il en buvant une gorgée de son whisky. Elle était facile, celle-là. Ne pas sauter sur l’occasion aurait été un crime, ou presque. « Ne t’avise même pas de toucher à mes clefs. » ajouta-t-il. De toute façon, elles étaient bien planquées. Enfin, elles étaient dans sa poche intérieure, bien fermée. Elle ne pourrait pas les subtiliser aussi simplement que la fois précédente. Geo repensa à ce que venait de dire Bonnie. Elle voulait passer la soirée avec lui. Elle ajouta qu’elle était heureuse de le voir. Au fond, lui aussi, il l’était. Parce qu’il avait mal, parce qu’il n’avait jamais été aussi bas de toute sa vie, parce que plus les jours passaient, plus il s’accrochait fort. Il s’accrochait à ses espoirs de revoir Andrew, Mia. Qu’ils lui pardonnent. Qu’ils acceptent ou à défaut, qu’ils lui parlent, lui fassent signe. Plus les jours passaient, plus il s’accrochait fort, plus il se noyait. Ce cercle semblait être sans fin. Alors peut-être qu’au fond, oui, il était content de voir Bonnie. Mais le dire était trop compliqué. C’était encore trop tôt. Alors il hocha la tête. C’était mieux que rien, n’est-ce pas ?

Ce soir, Geo n’avait toutefois pas envie de finir au fond d’un trou, dans un champ de maïs à moitié hanté. La chaleur du bar lui convenait. Un peu trop animé à son goût, mais cela irait. Bonnie était ici. « Dis-moi… C’était ton dernier rencard merdique que j’ai rembarré tout à l’heure ? » demanda-t-il. Simple question de courtoisie. Ou de curiosité. Après tout, c’était la deuxième fois qu’ils se voyaient, deuxième fois qu’un pot de colle s’entichait de Bonnie. « Je dois m’attendre à jouer encore le mec protecteur ou est-ce qu’on est tranquilles ? » Lança-t-il avant de prendre une nouvelle gorgée de whisky. Combien de temps s’était-il écoulé depuis leur dernière rencontre ? Dix jours ? Quinze, tout au plus ? Cela devait être dans ces eaux là. Geo avait un peu de mal à tenir le compte. Alors il sauvait les apparences tant qu’il le pouvait. Ne serait-ce que pour se persuader qu’il pouvait encore contrôler quelque chose. « En fait... Pourquoi le pub ? » Demanda-t-il, curieux. De tous les endroits où prendre un verre à Brisbane, ils se retrouvaient ici. Il y avait bien mieux pour une jeune femme, en plein centre. Quant à Geo, il avait écumé tous les bars, tous les pubs du coin. Il n'y avait jamais croisé Bonnie, s'attendait encore moins à la croiser dans celui-ci.
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyJeu 10 Déc 2020 - 14:43




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@"Geo Gaulfield"


Alors qu'elle s'agace face à son admirateur d'un soir, son visage prend une tout autre expression lorsqu'elle croise le regard de cet homme qui hante ses pensées depuis des jours. Erin sent son bras longer ses épaules tandis que son regard est planté dans le sien. Ses lèvres sont figées, mais son cœur lui s'emballe comme un fou. Il est là, si proche et si tactile. L'espace d'une seconde, Bonnie avait l'impression que l'absinthe lui jouer des tours. Mais Clyde n'est pas une illusion. La chaleur de sa main sur son épaule ne fait qu'en témoigner. Ses lèvres s'étirent pour laisser place à un visage radieux. Erin retrouve son éclat. Si y en a un dans le lot qui n'apprécie guère ces retrouvailles, c'est le trentenaire. Il est un dégoûté de voir que la belle blonde ai jeté son dévolu sur un homme beaucoup plus âgé que lui. Sanders n'y fait même plus attention, mais Clyde semble vouloir protéger sa Bonnie. Elle répond simplement qu'il a voulu l'acheter avec un verre d'alcool. « Oh, je vois… La prochaine fois, assure-toi de draguer une fille célibataire, ok ? Ou du moins, pas ma Bonnie. » Alors qu'elle papillonne dans les bras de son sauveur, elle ravale bien vite lorsqu'il prétend être son petit ami. Elle est sur le cul Erin. Non pas que l'idée ne lui déplaise. Quoi qu'elle en sait rien. Elle est perdue. Elle panique un peu. Zennnnnn Sanders. Pour se donner du courage, elle porte son verre à ses lèvres et boit une gorgée de sa potion. Tout ça n'est qu'une mise en scène après tout. Bonnie se prend alors au jeu en attrapant la main de Clyde. Ses phalanges viennent s'entremêler tandis qu'elle la porte à ses lèvres pour l'embrasser tendrement. « Le gang Barrow, le seul et l'unique » Dit-elle d'une voix presque féline et sexy. Front contre front, ils s'observent avec complicité en oubliant presque l'intrus. Erin est dans sa bulle avec son Clyde. Le brun lui fait un clin d'œil, elle y répond dans la foulée tout en le fixant avec des yeux pétillants. Plus rien ne semble la perturbé si ce n'est lui. Les doigts de Clyde viennent glisser le long de son bras. C'est tout son corps qui s'enflamme. Et cette fois l'alcool n'y est pour rien. Elle a vraiment l'impression d'être sa petite musaraigne. Et si c'était lui qui jouer avec elle cette fois ? …

La tension redescend quand le roi et la reine se retrouvent seul sur l'échiquier. Erin fait alors pivoter son tabouret pour se retrouver face à Clyde. Il vient s'installer avec elle pour son plus grand bonheur. Elle lui demande alors si elle lui a manqué mais il ignore presque sa question en réclamant un whisky au barman. Elle prend ça pour un oui. Avec lui, il fallait savoir lire entre les lignes. Et qui ne dit rien consent ? « Et moi, je t’ai manqué ? » Ses joues s'enflamment, à son tour elle interpelle le barman pour commander un mojito. Mais elle sent bien qu'elle n'échappera pas à la question contrairement à lui. Elle croise donc ses jambes en bravant son regard. « C'est devenu une habitude chez toi de répondre à des questions par des questions … Je te mentirais si je te répondais non » Erin ne répond pas franchement mais Clyde avait plus ou moins sa réponse. Le serveur fait glisser le verre sur le comptoir. Elle hoche la tête en guise de merci avant de laisser ses griffes s'en emparer. Sanders n'est pas sans se rappeler la raison de leur dernière rencontre. Encore un homme qui voulait s'emparer d'elle. Mais par chance, le motard l'avait sorti d'affaire. « J’y peux rien si t’es pas foutue de rester éloignées des emmerdes plus de vingt-quatre heures. » Bonnie ouvre grand la bouche en lui faisant une tape sur l'épaule. « Qu'est-ce que j'y peux moi, si les hommes pensent que je suis un vulgaire morceau de viande? » Ça commençait à devenir lassant d'ailleurs. Heureusement qu'elle avait un peu de tempérament pour se défendre. Le whisky vient à son tour prendre place à côté de son verre. Ses yeux se perdent sur la couleur ambrée de son nectar. Erin repense à leur rencontre et à cette histoire de clé qui l'avait bien fait tourner en bourrique. Elle lui demande donc si elle devra lui soutirer une nouvelle fois ses clés pour qu'il daigne rester avec elle. « T’es amoureuse, Bonnie ? » Encore une question. Mais celle-ci la laisse sur place. Amoureuse ? Un rire s'échappe de ses lèvres. Ce mot est tout simplement banni chez elle. Les petits papillons qui volent dans sa poitrine, le sentiment d'être invincible ou encore le bonheur de ne faire qu'un. Elle secoue la tête pour se chasser cette idée de la tête. « Je te mets au défi de me rendre amoureuse Clyde. Ce mot ne fait clairement pas partie de mon vocabulaire » ça pouvait être surprenant venant d'un petit bout de femme comme elle. D'autant plus que c'est une fan inconditionnelle des Disney. Et pourtant ! Son cœur n'a encore jamais appartenu à personne. « Le seul homme que j'ai aimé dans ma vie c'est mon frère. » Un amour différent certes, mais un amour quand même. Au moins, elle savait que lui ne l'abandonnait jamais. Elle retire le petit parapluie de son cocktail pour ensuite le porter à ses lèvres et en boire une gorgée. « Ne t’avise même pas de toucher à mes clefs. » Elle glousse en manquant de s'étouffer avec sa boisson. Cette histoire de clés l'avait apparemment perturbé. « Ne me mets pas au défi de te prendre. » Dit-elle le fixant d'un regard presque provocateur. Ses mains n'hésiteront pas à se faufiler dans ses poches s'il le faut. Elle n'est pas farouche pour ça Bonnie.

Discrètement, Erin contrôle que ses amis sont toujours occupés au billard. Pas quelle n'assume pas la présence de Clyde. Mais si Leah le voit, elle va la harceler de question, et Sanders n'est pas sûr d'avoir les réponses.  « Dis-moi… C’était ton dernier rencard merdique que j’ai rembarré tout à l’heure ? » Elle se retourne sur lui en arquant un sourcil. « Rencard ? Lui ? Heu.... pas du tout. » Erin le précisera pas, mais depuis leur rencontre, elle n'était pas retournée sur Tinder. Pas l'envie, pas la tête à ça. Son compte est inactif depuis deux semaines. « Je le connais pas et ça me va très bien comme ça. » Précise telle avec la plus grande sincérité. Sanders trouvait d'ailleurs surprenant qu'il s'intéresse à sa vie sentimentale. Encore faudrait-il qu'elle en ai une. « Je dois m’attendre à jouer encore le mec protecteur ou est-ce qu’on est tranquilles ? » Non mais regardez le ! Il joue les chevaliers avec elle. Un petit sourire se dessine au coin de ses lèvres alors qu'elle le regarde avec des yeux de merlan frit. « Moi j'aime bien quand tu la joues protecteur avec moi » Dit-elle en laissant son doigt glisser sur son menton mal rasé. Son jeu de rôle lui avait beaucoup plu. Cette proximité encore plus. Aussi bizarre que cela puisse paraître, son corps ne demandait qu'a venir au contact du sien. « En fait... Pourquoi le pub ? » Elle hausse les épaules. Est-ce qu'elle devait signaler la présence de ses amis à quelques mètres d'eux ? Ils finiront bien par s’inquiéter de son absence. « Mes amis m'on traîner là. A la base je n'avais pas envie de sortir. Mais tu changes la donne. J'aurai regretté de ne pas être venue. Tu as l'habitude de venir ici ? » Indirectement, Bonnie essayée de connaître ses habitudes. Si ce bar s'avère être son antre, elle y reviendra plus souvent. Et ça ne sera pas pour savourer une bière …

Ça va, ça vient derrière le comptoir. Mais Erin reste concentrer sur son interlocuteur jusqu'à qu'elle aperçoive Théo juste derrière le brun. Il est revenu commander trois chopes de bière pour lui, Leah et James qui doivent l'attendre au billard. « Hey pétasse » Elle sursaute en reconnaissant la voix de son amie juste derrière elle. Leah s’inquiétait apparemment de ne pas la voir revenir. Erin se retourne alors en lui faisant un sourire plein gêne. « Tu nous abandonnes ? » La brune jette en regard discret au-dessus de l'épaule de Bonnie pour apercevoir Clyde. Tout un tas de films passent dans sa tête. Connaissant Sanders, elle était capable de bien des choses. « C'est qui lui ? Me dit pas que ? Mais ? Erin » Qu'elle lui chuchote à l'oreille d'un ton inquiet pour son amie. Erin lui chope les deux épaules pour répondre à son tour dans le creux de l'oreille. « ça va, arrête de te faire des films. Oubliez-moi pour la soirée, je vais rentrer toute seule » « T'as intérêt » Sanders la fait pivoter et lui fait un geste de la main pour lui dire « Du balais ». Leah fait rouler ses yeux avant de rejoindre les deux autres. Elle les voit déjà faire des messes basses sur son compte et ça l'agace Bonnie. D'une traite, elle finit son verre avant de faire glisser sa main dans celle de Clyde et ainsi l'inciter à la suivre « Suis moi » Elle étouffe ici. Et le regard des gens, surtout celui de ses amis lui pèse. Ils passent la porte du bar, le calme s'impose enfin. Les mâts des bateaux résonnent au loin sous la brise. L'embrun marin vient embaumer ses narines. Bonnie ferme les yeux un instant en souriant. « Ne m'en veux pas mais j'avais envie de prendre l'air. Promis je ne t'amène pas dans une fête foraine » Un rire s'échappe de ses lèvres alors qu'elle prend la direction du port. Ils s'avancent tous les deux vers le ponton. Des petites loupiotes viennent éclairer leur chemin. Les voilà entourés de bateaux ici et là. À l'occasion de Noël, ils sont habillés de leur plus bel habit de lumière. Des jolies guirlandes éclairent leurs mâts. Elle regarde Clyde en coin avant de sourire malicieusement. Cela ne présage rien de bon quand on la connaît suffisamment. Elle se penche pour tirer la corde d'une embarcation. Lorsque celle-ci et suffisamment prés, elle pose timidement un pied dessus et la voilà à bord du mini voilier. Joyeusement, elle se laisse tourner autour du mât en riant. Puis elle s'arrête en souriant largement. « Me ferais-tu l'honneur d'embarquer avec moi ? » C'était juste un emprunt. Elle n'allait pas le voler ce bateau. Quoi que. Le gang Barrow en action ! Cela prendrait tout son sens. Bonnie espère qu'il a l'esprit aussi aventureux que le sien.


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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyJeu 10 Déc 2020 - 23:06



@erin sanders & geo caulfield



Une chose était sûre, cette soirée ne débutait absolument pas comme leur précédente rencontre. Il ne voyait personne ces temps-ci, Geo. Ses contacts se limitaient aux clients de l’Emporium Hotel. De temps à autre, il recevait un appel du Club. Plutôt rare, les affaires ne nécessitaient pas son intervention pour le moment. Au fond, cela lui convenait. Ronchon à tendance ours, ce trait s’amplifiait dernièrement. Se voir renié par son meilleur ami et la fille de celui-ci, pour laquelle vous avez agi comme un père, ou presque, est difficile à digérer. Pourtant ce soir, il était allé naturellement vers Bonnie. Peut-être était-ce parce qu’elle semblait avoir des ennuis. Peut-être était-ce parce qu’elle était si vivante, alors qu’il se sentait mourir.

Quoi qu’il en soit, il l’avait approchée. Plus que ça, il n’avait pas réfléchi longtemps. Il n’avait pas réfléchi tout court. Il s’était laissé embarqué dans un jeu sans que Bonnie n’impose aucune règle. Lorsque le chevalier servant de la demoiselle fut parti, Geo le ressenti à nouveau, ce sentiment d’apaisement. Celui qu’il avait ressenti lorsqu’ils s’étaient lancés dans ce labyrinthe de maïs il y a plusieurs jours. Il notait deux dénominateurs communs : l’alcool et Bonnie. Sans doute était-ce l’alchimie des deux qui créait ce cocktail si doux.

Geo s’installa sur un tabouret, aux côtés de Bonnie. Il commanda un verre et les questions de Bonnie ne se firent pas attendre. Il lui retourna la question. Il ne souhaitait pas répondre, pas maintenant. Il jeta un coup d’oeil à Bonnie. Le rouge lui montait aux joues. Geo cache un rictus en buvant une nouvelle gorgée. Au moins Bonnie avait le mérite d’être plus loquace que lui, mais surtout, honnête. Elle avoua qu’il lui avait manqué. Geo ne sut comment réagir à ça. Il n’en avait pas vraiment l’habitude. Il faut dire que son cercle de personnes qui ne le voulaient pas mort était restreint. Ou d’une manière plus générale, le cercle de personnes à qui il était susceptible de manquer était restreint. Ses membres se comptaient sur les doigts d’une main. « Tiens donc… » murmura-t-il, comme pour lui-même. Il faisait lentement tourner son verre avec son index, fixant le contenu de celui-ci.

A la question suivante, Geo fut gratifié d’une généreuse tape sur l’épaule. Voici la Bonnie impulsive. Au fond, elle n’avait pas tort. Ce type ne l’avait clairement pas plus considéré qu’un morceau de viande. « Ok, je retire ce que j’ai dit. » concéda-t-il. A force d’écumer les bars, il en avait vu, des lourdingues aux yeux qui criaient famine. Dans la même logique, il en avait vu, des jeunes femmes embarrassées. Certaines personnes n’avaient décidément aucune morale. De fil en aiguille, Bonnie vint à parler des clés de Geo. Plus exactement, elle demanda si elle aurait à les lui subtiliser ce soir, pour passer la nuit avec lui. Geo lui avait donc demandé, sarcastiquement, si la demoiselle était tombée amoureuse. Il s’attendait à ce qu’elle s’amuse, à ce qu’elle joue, comme elle savait si bien le faire. Mais visiblement, ce sujet était un peu trop sensible pour en plaisanter. Ou du moins, avec certaines limites. Un rire s’échappa d’entre ses lèvres. Elle ne souhaitait pas entendre parler d’amour. Tiens donc, fait curieux. Elle avait quoi, vingt-cinq ans, tout au plus ? Ce n’est pas à cet âge là qu’une femme rêve du prince charmant et de son cheval blanc plein d’illusions ? Ou peut-être les temps avaient-ils changés, après tout. Quoi qu’il en soit, surpris par sa réponse, il tourna la tête vers elle. Elle semblait plongée dans ses pensées. Lorsqu’elle eut terminé, Geo leva son verre, bien que déjà entamé. « A l’amour, dans ce cas. » proposa-t-il, tendant son verre vers elle. Il partageait son opinion. Par choix ou par obligation, allez savoir, il s’interdisait toute relation sérieuse. Il considérait qu’il était très bien ainsi. Il menait sa vie de loup solitaire, n’avait de comptes à rendre à personne. Et puis, il était déjà marié au Club. Comment avoir une quelconque relation de couple ? Qui pourrait l’accepter tel qu’il est ? Et qui serait assez fou pour mettre en danger la personne qu’il aime, délibérément ? Non, c’était sûr, il n’avait besoin de personne. Et quand bien même, certains soirs, la solitude lui pesait, il savait très bien comment réchauffer son coeur et ses draps.

Le sempiternel sujet des clés revint à nouveau sur le tapis. Sauf que cette fois-ci, Bonnie avait cette lueur dans le regard. Alors qu’elle lui disait de ne pas le mettre au défi de lui piquer ses clefs, cette étincelle criait l’inverse. Il posa son coude sur le comptoir et laissa sa tête reposer contre son poing. Pendant un instant, Geo fixa les yeux de Parker, comme pour y trouver des réponses à ses questions. Tout ce qu’il vit fut une immensité bleu-vert. Il secoua négativement la tête, inspira profondément et se redressa. « Je te déconseille fortement de tenter quoi que ce soit. » souffla-t-il. Une fois, ça passe, mais deux fois… Mais Bonnie semblait déjà repartie sur autre chose. Elle regarda par dessus son épaule, sans doute pour vérifier que le tombeur ne revenait pas à la charge. En tout cas, celui-ci, ce n’était pas son dernier rencard. Elle avoua ensuite, non sans sourire, qu’elle avait apprécié le geste de Geo. Quant à lui, eh bien, dire que tout cela ne l’avait pas amusé un minimum serait faux. La demoiselle parcourut son visage de son index. Cette caresse le fit frissonner. Sauf qu’il voyait dans le regard de Bonnie qu’elle commençait à jouer. Ils n’étaient visiblement que rarement sur la même longueur d’ondes. Il fronça légèrement les sourcils. Il attrapa sa main, la retira de son menton, sans détacher son regard du sien. Il mit quelques instants avant de lâcher sa main. Un silence s’installa, rapidement brisé, heureusement. « L’habitude… Si on veut. Un peu plus, ces temps-ci. Je sors beaucoup. Je fais le tour de ce qu’il y a à voir dans le coin, on va dire. » admit-il. Être enfermé chez lui était trop difficile à supporter, ces temps-ci. Alors il rejoignait, au choix, son antre, ou un bar au hasard, en fonction de son humeur. « Pourquoi est-ce qu’ils t’ont « traînée ici » ? » Il jeta un furtif coup d’oeil derrière lui suite à cela, se demandant où pouvait bien être sa clique. Il vit un attroupement de jeunes gens autour du billard. Il supposa que c’était eux, les amis de Bonnie.

Il ne fut pas tardé à être fixé. Avant même que la blonde n’ait eu le loisir de répondre, une jeune femme la héla. Elles échangèrent toutes deux des paroles inaudibles. C’était sans compter sur la promiscuité de leurs assises… Et des oreilles de Geo. Sans entendre leur conversation, il comprit bien vite que sa présence dérangeait le groupe. En temps normal, il s’en serait foutu comme d’une guigne. Mais il passait jusque là une soirée plutôt tranquille. Il ne souhaitait pas que quelques personnes un peu curieuses changent cela. Alors qu’il s’apprêtait à partir, il sentit une main saisir la sienne. Bonnie. Elle lui dit de la suivre. Il s’exécuta et ils quittèrent le bar. Elle semblait libérée d’être sortie. « Je comprends mieux, quand tu disais qu’on t’avait traînée ici. » lui dit-il. Bonnie lui promit que cette fois-ci, elle ne le conduirait pas dans une fête foraine. Y a plutôt intérêt. « Ca vaudrait mieux pour toi. » siffla-t-il. Même si tout s’était bien terminé, il s’en souvenait encore, de sa dernière virée dans les manèges.

Bonnie prit ensuite la direction de la côté. Geo fourra ses mains dans ses poches et lui emboîta le pas. Ils arrivèrent rapidement au bord de l’eau. Là, les bateaux illuminés à l’occasion des fêtes semblaient aspirer à remplacer toutes les étoiles qui n’étaient pas là, ce soir. Il ne fallut pas plus de deux minutes à mademoiselle Parker pour pondre une nouvelle idée de génie. Ni une, ni deux, elle se glissa sur le pont d’un petit voilier. Geo la fusilla du regard. Et si un type de la marina passait par ici ? Avec son allure peu avenante et son odeur de whisky, il n’allait pas passer pour un enfant de choeur. Niveau emmerdes, il n’en avait pas besoin de plus. Geo s’avança davantage sur le ponton. « Tu devrais sortir de là. » dit-il à sa comparse. Il n’attendit pas sa réponse et la saisit par la taille. Son poids plume ne lui permettrait pas de résister de toute manière. Elle se retrouva donc de nouveau sur le plancher des vaches aussi vite qu’elle l’avait quitté. « Je suis sûr que tu serais un très mauvais capitaine. » ajouta-t-il. Celle-ci, elle était gratuite. Il lui fit un signe de tête pour qu’elle le suive. « J’ai pas envie d’avoir plus d’emmerdes, ok ? » Lui expliqua-t-il. Il se dit alors qu’il en avait peut-être trop dit. Surement, même, connaissant le tempérament de Bonnie. Il prit la direction de l’ouest, longeant la côte. On ne voyait presque pas l’océan. Pourtant, on l’entendait distinctement. « Tu te souviens, ce dont on a parlé, lorsque l’on est tombés sous terre ? » Lui demanda-t-il, après un moment de réflexion. « Prendre le temps de choisir ce que l’on voulait faire, tout ça. » ajouta-t-il pour lui rafraîchir la mémoire. Après tout, elle s’était si vite endormie après cela qu’elle avait sans doute dû oblitérer une partie de la soirée. « Tu m’as demandé si je m’accordais le temps de savoir. J’étais persuadé que oui. » continua-t-il. Peu à peu, ils s’éloignaient du pub, du centre-ville. Il lâcha un rire, un rire froid, mécanique. « Eh bien, tu sais quoi ? Je crois que je me suis planté sur toute la ligne. » lâcha-t-il. A bientôt cinquante balais, il réalisait que la vie qu’il avait toujours menée était constellée de tâches, de trous, d’absences. Il marchait depuis des lustres sur une corde qui menaçait de céder à chaque instant. « Ce que je veux te dire, c’est que Clyde Barrow n’a pas fait d’excellents choix, jusque là. Bonnie Parker devrait peut-être réfléchir à deux fois avant de croire à des mirages. » conclut-il, rendu loquace par la boisson. Si Bonnie souhaitait partir, qu’elle le fasse maintenant, car Geo ne pourrait plus continuer à mentir indéfiniment. Il en avait assez. Il était fatigué.
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyVen 11 Déc 2020 - 16:05




« I'm looking for you »
@"Geo Gaulfield"


La dernière personne qu'elle pensait croiser, c'était lui. Mais c'est celui qu'elle désirait le plus revoir. Depuis des jours, des semaines, Clyde hante ses pensées. Elle en mène pas large Erin. Tout ça la perturbe. Elle connaît pratiquement rien de lui. Il est bougon, limite désagréable et il la rejette à la moindre occasion. Pourtant elle ressent l'envie de s'accrocher à lui comme une moule à son poteau. Et elle finit par lui avouer qu'il lui a manquer. « Tiens donc… » Qu'il murmure assez fort pour qu'elle entende. Il semblait presque fier. Limite, elle regrettait de lui avoir dit. Maintenant, il allait se sentir pousser des ailes ! Puis finalement elle décide de le prendre à la légère en jouant la carte de la séduction. Elle aussi elle peut jouer avec son verre. Son majeur glisse sur le bord de son verre et ses yeux sont planter dans les siens. Erin a bien envie de lui arranger sa coiffe. C'est tout juste si elle peut percevoir son regard. Mais elle le laisse tel qui est. Parce que c'est comme ça qu'elle la connu, c'est comme ça qu'elle l'aime. S'il avait était bien raser avec un costard, pas sûr que Sanders aurait détourné le regard. Pas que se soit le côté mauvais garçon qui l'attire, c'est bien plus profond que ça. Le brun sous-entend qu'elle attire les emmerdes. Il n'a pas tort sur toute la ligne. Sanders a le don pour se foutre dans des situations rocambolesque. Ha c'est sûr qu'avec elle, on ne s'ennuie jamais. Même elle se fait peur parfois. Mais par contre elle refuse de croire que c'est une allumeuse. Les hommes sont juste un peu trop avenant à son égard. Faut avouer que physiquement, la petite blonde a tout pour elle. Mais ça n’excuse pas leur comportement répugnant. Erin s'en défend. « Ok, je retire ce que j’ai dit. » Elle acquiesce avec un petit rictus de la victoire. Sans prévenir l'amour vient s'intégrer dans la conversation. Idée sordide. Vraiment. Bonnie grimace presque. Elle amoureuse ? D'où il sort ça ? Jamais, JAMAIS, elle ne se laissera pas tomber sous cette emprise. Et elle le met au défi de la faire flancher. Il n'est pas né celui qui lui arrachera le cœur de la poitrine. Sanders l'a ficelé, enchaîner pour ne jamais en souffrir. « A l’amour, dans ce cas. » Il lui tend son verre dans sa direction, Bonnie lève ses yeux rieurs. S'en est presque ironique cette histoire. Clyde a l'air d'y croire autant que le Messie. Finalement, elle concède à lever le sien et trinquer à … « A l'amour … » Leurs verres s’entrechoque comme pour sceller un pacte, une promesse qu'ils ne sont même pas sûr de tenir. Il la met encore en garde pour ses clés. À l'écouter c'est la chose la plus précieuse qu'il possède. N'a t-il pas de famille à aimer ? Un chien ? Un poisson rouge. Erin le taquine en lui disant de ne pas la mettre au défi. Plus s'est interdit, plus ça lui brûle les doigts à Sanders. Clyde se met à la fixer droit dans les yeux. Il veut jouer ? Elle joue la demoiselle. Et pour ça elle pose ses deux mains à plat sur ses cuisses pour se pencher un peu plus sur lui et le fixer à son tour. Ses yeux bruns la captive plus qu'elle ne l'aurait cru. Pas si simple de contenir son regard et pourtant. Pour avoir l'air plus crédible elle fronce légèrement son regard. Mais son sourire lui joue défaut. Bonnie oublierait presque ce qui se passe autour. « Je te déconseille fortement de tenter quoi que ce soit. »  Elle fixe ses lèvres un instant avec de relever les yeux vers les siens. « Sinon quoi … ? » Dit-elle en se mordillant la lèvre pour contenir son sourire. Des menaces. Était-il seulement capable de les exécuter ? Jusqu'à où était-elle capable de flirter avec le danger ? Telle est la question. Bonnie se redresse. Elle lui accorde un peu de répit. Jusqu'à quand ? Ça elle en sait rien. Il s'intéresse à ses petites affaires. Ce qui la fait bien sourire Erin. Et non, pas de chance pour lui, il fait fausse route. Mais ça lui déplaît pas quand il ce la joue chevaleresque avec elle. Beaucoup même. Bonnie s'amuse à lui redessiner les contours de son menton. Sentir sa peau sous ses doigts lui font oublier l'origine de la question. Si bien qu'elle n'anticipe pas son geste. Il lui attrape la main d'un geste vif en plantant ses yeux sombres dans ses bleus/vert. Une mise en garde ? Erin reste immobile. Elle attendant la sentence. « L’habitude… Si on veut. Un peu plus, ces temps-ci. Je sors beaucoup. Je fais le tour de ce qu’il y a à voir dans le coin, on va dire. » Okey, elle prend note. Au moins elle sait qu'elle pourra retomber dessus ici si l'envie lui prend de retomber dessus. Ce n'est pas son endroit favori, mais ça pourrait le devenir. « Pourquoi est-ce qu’ils t’ont « traînée ici » ? »  La question dérange un peu … Car la raison. C'est lui … Elle sort la balle de sa poche. Discrètement, elle lui glisse dans sa main en prenant soin de refermer chacun de ses doigts. « J'avais besoin de penser à autre chose » Dit-elle simplement. C'est stupide, elle le sait. Pourtant cette balle fut le centre de ses intérêts durant deux semaines.

Ils ne restent pas bien longtemps tranquilles. Leah vient s'incruster en ne manquant pas de mettre en garde la blonde. Il a suffi d'un regard sur Clyde pour qu'elle s'inquiète pour son amie. Mais Erin l'envoie paître dans la seconde où elle ose juger le brun sans prendre la peine de le connaître plus. Leah commence à peine à s'éloigner que déjà Sanders veut mettre les voiles. Sa main vient se joindre à celle de Clyde pour ensuite quitter cet endroit bruyant. « Je comprends mieux, quand tu disais qu’on t’avait traînée ici. » Elle relève les yeux en lui offrant un sourire « Je crois qu'on commence à se comprendre » Même si tout semble les opposés, Sanders garde un infime espoir qu'il l'apprécie autant qu'elle l'apprécie. Et pour lui montrer qu'elle peut faire des efforts dans ce sens, Erin lui promet de ne pas l'amener un manège de l'enfer. Ils marchent jusqu'au port. Bonnie est attirée par toutes ses guirlandes ficelées sur les bateaux. Les cordes viennent danser le long des mats, créant une douce mélodie dont elle apprécie chaque note. Lorsqu'ils arrivent sur le ponton, mademoiselle Sanders ne résiste pas à jouer les aventurières en montant à bord d'une embarcation. Elle danse autour du mat comme une danseuse étoile. Mais elle serait encore plus joyeuse si Clyde se joignait à elle. « Tu devrais sortir de là. » Pourquoi elle s'en doutait ? Qu'est-ce qu'il en à faire lui ? Des règles ? Il transpirait les interdits. « Mais.. » Mais elle n'eu pas le temps terminer sa phrase que déjà il enroule son bras à sa taille pour la sortir de là.  « Je suis sûr que tu serais un très mauvais capitaine. » Il n'avait pas tout à fait tort sur ce point. Erin n'a jamais su mener une barque alors un voilier. « Admettons … Mais toi ? » Peut-être que lui savait. Elle hausse les épaules tout en le fixant. « J’ai pas envie d’avoir plus d’emmerdes, ok ? » Pour une fois, Bonnie se montre raisonnable. Elle ne voulait pas être un boulet pour lui. Elle n'insiste donc pas. Il n'y aura pas de remake de Titanic ce soir. « Les emmerdes ça nous colle à le peau qu'on le veuille ou non … » Et il avait l'air d'en avoir des caisses à son actif. Mais sa, ce sont ses histoires. Erin marche à ses côtés en lui accordant sa confiance. Ils longent un muret, Bonnie ne résiste pas à monter dessus en faisant les équilibristes avec sa vie. A droite elle file droit dans l’océan, à gauche ses dans ses bras qu'elle tombe. « Tu te souviens, ce dont on a parlé, lorsque l’on est tombé sous terre ? » La blonde se concentre sur ses pas tout en l'écoutant attentivement. « Oui, vivre pour sois et non pour les autres. » Tout l'inverse de ce qu'elle fait. À croire que la leçon n'est pas rentrer dans sa caboche. « Prendre le temps de choisir ce que l’on voulait faire, tout ça. » Elle hoche la tête et manque de perdre l'équilibre sur une pierre branlante. « Oui je me souviens. Comment je pourrais oublier cette conversation » Même si elle donnait l'impression d'être trop pompette pour ça, Erin se souvenait des points les plus importants. Comme d'arrêter de vouloir satisfaire son père alors qu'il en avait clairement rien à foutre d'elle. « Tu m’as demandé si je m’accordais le temps de savoir. J’étais persuadé que oui. » Bonnie ralentit ses pas. Elle comprenait alors qu'il avait pris en compte ce qu'elle disait même s'il donnait l'impression du contraire. « Eh bien, tu sais quoi ? Je crois que je me suis planté sur toute la ligne. » Elle cesse de marcher en le laissant faire quelques pas sans elle. Elle sentait que sous ses airs de grognon, il souffrait. De quoi ? Elle n'en sait rien. Mais elle voulait être là pour lui. Ne lui demandait pas pourquoi. Elle saute du muret pour marcher derrière lui et le rattraper. « Ce que je veux te dire, c’est que Clyde Barrow n’a pas fait d’excellents choix, jusque-là. Bonnie Parker devrait peut-être réfléchir à deux fois avant de croire à des mirages. » Alors qu'elle est sur le point d'être à son niveau, Erin s'arrête un instant. Les bons choix ? C'est quoi au juste ? Qui est assez nobles pour dire les quels sont les bons ? Elle fait un pas vers lui, le dernier qui les séparait encore. Sans hésitation, elle glisse sa main dans la sienne en levant les yeux sur lui. « Quelqu'un m'a dit que devais prendre mes propres décisions. Que je devais faire ce qui me semblait bon pour moi. Ne m'abandonne pas. Pas toi... » Mais cette fois c'est elle qui refusait de lâcher prise. Elle qui d'habitude fuit tout attachement quel qui soit. Sa main est scellée dans la sienne. C'est trop tard. Trop tard pour faire marche arrière. « Laisse moi croire à mes mirages Clyde. » Dit-elle les yeux rivés vers les siens. Elle s'en foutait qu'il ne soit pas un enfant de cœur. Elle n'est pas aveugle Sanders. Mais y a un putain de lien qui est en train de se lier et ça elle ne peut rien y faire Bonnie.


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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyDim 13 Déc 2020 - 1:22



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Clyde retrouvait peu à peu sa Bonnie. Toujours aussi assurée, elle semblait prendre un malin plaisir à tester ses limites. Comme lorsqu’il s’empara de sa main, pour qu’elle cesse de caresser son visage. Il l’avait au passage découragée de lui soutirer ses clefs. Mais elle n’en démordait pas. Geo l’ignora. Il avait bien compris que c’était ce qui la dérangeait le plus. Ne pas abreuver son moulin. Bonnie sortit ensuite de sa poche un petit objet, qu’elle glissa dans la main de Geo. Il finit par ouvrir sa main, découvrant la balle de plastique qu’ils avaient récupéré deux semaines auparavent. Il la regarda un instant puis releva le regard vers Bonnie. Il commençait à tergiverser. Est-ce que Bonnie avait ressassé cette soirée ? Jusqu’à quel point ? Qu’entendait-elle par « penser à autre chose  ?

Il n’eut pas le loisir d’en parler davantage avec elle. En effet, peu après cela, les amis de Bonnie rappliquèrent. Plus spécifiquement, c’est l’une de ses amies qui se rapprocha d’elle. Elles échangèrent quelques mots, et le regard de la jeune femme à son égard ne donna guère envie à Geo de s’attarder ici. Visiblement, c’était également le cas de Bonnie, qui le conduisit dehors. Bonnie le souligna justement, ils commençaient à se comprendre, tous les deux. Il haussa les épaules. Elle n’avait pas tort.

Ils prirent ensuite la direction du port. Toute la bonne humeur de Bonnie s’éveillait, loin de ses amis. Ou bien était-ce le fait de repartir vers de nouvelles aventures ? En effet, elle ne tarda pas à jouer les apprentis moussaillons. Mais Geo passa son tour : il avait bien assez d’emmerdes comme ça. Il ne tenait pas à s’en rajouter gratuitement, auprès de la marina. Alors il fit sortir Bonnie du bateau lui-même. Il savait très bien que lui demander pouvait prendre du temps, autant agir lui-même. Il lui dit qu’elle serait surement un mauvais capitaine. Elle avoua, mais lui retourna la question. « J’ai grandi dans un village de pêcheurs. Même à cinq ans, je pense que j’étais capable de mieux conduire que toi. » répondit-il. Il faut dire qu’il en avait à la pelle des souvenirs sur le bateau de pêche de son père. Assis sur ses genoux, il écoutait attentivement ses indications. C’était un des problèmes de la mémoire eidétique. Il se souvenait de beaucoup de choses, même lorsqu’il souhaitait oublier. Mais comme Bonnie le soulignait si justement, les emmerdes, ça nous colle à la peau… Qu’on le veuille ou non. Il la regarda, tandis qu’elle s’affairait à garder son équilibre, perchée sur un muret. Avait-elle changé en l’espace de ces quelques jours ? Ou bien était-ce cette autre Bonnie qu’il percevait en cet instant ? Qu’importe. Elle avait raison, c’est tout.

C’est justement pour ça qu’il lui rappela ce dont ils avaient parlé quelques jours auparavent. Parce qu’il avait mal, mais aussi parce qu’il avait peur, qu’il ne voulait pas reproduire ses erreurs. Geo lui expliqua donc petit à petit où il voulait en venir. Bonnie manqua de se casser la figure. Geo lui jeta un regard en coin. Elle se souvenait de la conversation. Il faut croire que l’alcool n’avait pas eu raison de ses souvenirs. Caulfield continua ses explications, suivant le fil de ses pensées. L’alcool aidant, il en vint aux aveux. Parce qu’il avait suffisamment blessé et été blessé comme ça. Parce qu’il ne tenait pas à reproduire le même schéma. Il mit en garde Bonnie sur ses choix douteux, sa vie bancale. Il ne souhaitait pas que Bonnie le prenne pour un bad boy à la manque. La réalité était tout autre. Lorsqu’il eu terminé de parler, il se rendit compte que Bonnie n’était plus à son niveau. Il s’apprêtait à se retourner, se disant que peut-être, elle avait chuté. Il sentit sa main se glisser dans la sienne. Il la regarda, si petite comparée à la sienne, puis leva ses yeux sur les siens. Là, elle se mit à le paraphraser. Il ne put rien faire d’autre que de constater le retournement de situation. Mais les derniers mots de la jeune femme le paralysèrent. « Ne m’abandonne pas. Pas toi. » A quel point s’était-elle attaché à lui ? Etait-ce déjà trop tard pour qu’il ne la blesse pas ? Il se maudit à cet instant. Il serra les dents. Ne pouvait-il donc rien toucher sans le briser ? Ne pouvait-il prendre de décision sans que des conséquences désastreuses se produisent ?

C’est une demande, qu’elle lui soumet. Elle veut qu’il le laisse croire en des mirages. Elle sait que tout ceci n’est que fumée, mais elle veut y croire. « Pourquoi ? » demanda-t-il. C’est la seule question qui lui vient. Pourquoi croire en quelque chose de destructeur, délibérément ? Pourquoi s’infliger ça ? Il ne la connaît pas, Bonnie, pas vraiment. Il continue de la découvrir, et ce soir, c’est incomparable à leur dernière soirée. Cela ne fait que le déstabiliser davantage. « Tu sais que Clyde Barrow, le vrai Clyde Barrow, il n’est pas très recommandable, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. Bien sûr, qu’elle le savait. Mais il voulait qu’elle prenne conscience que c’est ce qu’il était, lui aussi. Alors certes, il n’avait jamais tué personne, mais il n’en restait pas moins quelqu’un de peu recommandable. Parce qu’il était le chauffeur du Club, parce qu’il avait travaillé pour des gangs du monde entier, qu’il avait déjà trimballé des kilos et des kilos de cocaïne, d’herbe, d’argent sale, de cadavres, aussi. Les courses illégales aussi, il les fréquentait. Bonnie allait déchanter, si elle s’évertuait. Car Geo ne la laisserait jamais entrevoir tout cela. Il devrait lui mentir, à elle aussi. Tôt ou tard, elle découvrirait la vérité. Elle souffrirait, il souffrait. Encore, davantage. Le même schéma que celui qu’il vivait actuellement. Il n’était pas prêt pour ça. « Et si je ressemblais un peu trop à Clyde ? Et si ce surnom était un peu trop bien choisi ? » Demanda-t-il, son regard vissé dans le sien. Elle disait avoir été blessée, déçue par son entourage. Pourquoi vouloir foncer sciemment dans le mur ? « Pourquoi t’infliger ça délibérément ? » conclut-il. Il n’avait pas lâché son regard... Ni sa main.
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyDim 13 Déc 2020 - 19:13




« I'm looking for you »
@"Geo Gaulfield"


Avec lui, Bonnie n'avait pas envie d'enfiler son masque. Elle l'avait fait les premières heures de leur rencontre improbable. Mais après la conversation qu'ils ont eu quand ils étaient au fond du trou – Dans tous les sens du terme – Elle n'avait plus envie d'avoir de faux-semblants avec lui. Clyde a eu des mots percutants. Assez pour qu'elle le voit autrement qu'un simple motard un peu bougon. C'est un peu dingue de se dire qu'il y a un soupçon d'attachement pour cet homme qu'elle connaît à peine. Rien, mais vraiment rien pourrait laisser croire que Clyde ressente la même chose à son égard. En tout cas, il ne fait rien pour. Quelqu'un de normalement constituer aurait rebroussé bien vite son chemin. Mais Sanders, elle s'accroche à des idéaux. Elle veut se laisser croire qu'ils pourraient bien s'entendre. Peut-être même qu'ils ne sont pas si différents que cela. Les apparences peuvent parfois se montrer trompeuses. C'est donc sans regrets qu'ils quittent ce bar trop bruyant pour se retrouver dehors. Et pour ça, elle n'hésite pas à lui agripper la main. Parce sentir la chaleur de son corps à travers le cuir de sa peau, ça la rassure Bonnie. Même si la plupart du temps ce contact est bref, Erin s'en contente. Ils se dirigent vers le port de Bayside. Les bateaux sont habillés de leurs habits de lumière. La demoiselle n'hésite pas à grimper sur l'un d'entre eux. Mais elle est bien vite happée par le bras de Clyde. D'ailleurs, son cœur manque un battement. Elle a le souffle coupé. Se sentir sous son emprise la ferait presque vibrer, c'est étrange. Lorsque ses pieds retrouvent le ponton, Bonnie retrouve ses esprits. Elle lui demande alors s'il sait piloter ce genre d'engin, après lui avoir avouer ouvertement qu'elle en est incapable. « J’ai grandi dans un village de pêcheurs. Même à cinq ans, je pense que j’étais capable de mieux conduire que toi. » Son Clyde ronchon est de retour. Au lieu de se vexer, Erin a un petit rictus. Et puis sans le vouloir, elle en apprenait un peu plus sur lui. Maintenant, elle savait qu'il avait grandi les pieds dans l'eau et qu'il devait probablement savoir pêcher. Beaucoup auraient trouvé l'info inintéressante. Pour Erin c'était une pépite ! « Tu pêches ? C'est quoi le plus gros poisson que t'as ramassé ? » Elle n'y connaît strictement rien en poisson. Mais elle pose tout de même la question car elle trouve ça normal de s'intéresser à lui. Puis elle se refait sa réponse dans sa tête et constate qu'indirectement il venait de lui dire qu'il savait naviguer. « Mais je ne désespère pas que tu m'amènes à faire un petit tour de bateau un jour » L'air de rien elle lui glisse qu'elle a l'espoir de le revoir et de partager encore de bons moments avec lui. A force peut-être qu'il va finir par lui céder une autre soirée en sa compagnie.

La voilà qui grimpe sur ce petit muret. Elle flirte avec le danger. C'est sa vie toute entière qui en est équilibre. D'un côté l'océan, de l'autre son sauveur d'un soir. Il lui parle. Elle l'écoute attentivement en se concentrant sur ses paroles mais aussi sur ses pas, pas toujours très sûrs. D'ailleurs, elle manque de se cranter à cause d'une pierre mal scellée. Mais elle se rattrape sous le regard bien veillant du brun. Bonnie souligne qu'elle se rappelle très bien de leur conversation. Malgré que son sang soit imbibé d'alcool, elle avait retenu ses recommandations pourtant elle ne les suivait pas forcément. Clyde lui avoue alors que dans son cas il s'était rendu compte qu'il ne les avait pas appliqué non plus. Erin ralentit légèrement en fronçant les sourcils. Puis elle finit par sauter du muret pour le rejoindre. Mais les mots du brun se font plus forts, plus durs. La peur vient s'emparer d'elle. Il ne le voit pas mais son corps tout entier tremble intérieurement. Elle ne trouve rien de mieux à faire que de venir glisser sa main dans la sienne pour retrouver le peu de sérénité qui lui reste. Elle lui demande alors de ne pas l'abandonner. Car il donne clairement l'impression de vouloir le faire avec ses mises en garde. « Pourquoi ? » Son regard est planté dans le sien. Bonnie reste un moment silencieuse. Elle jongle entre ses deux yeux sans jamais baisser sa garde. Un pas de plus vers lui et la voilà en face. La carrure du brun ne lui fait pas peur. Au contraire, elle se laisse délibérément fondre entre ses griffes. Il pouvait bien la décapiter, elle ne bougera pas la petite musaraigne. Car finalement, elle l'avait peut-être déjà perdue la tête … « Pourquoi ! Encore une question ! J'ai envie de croire que je ne t'ai pas rencontré par hasard. » Et s'ils étaient voués à se croiser encore et encore ? La preuve ce soir. Il pourra bien lui tourner le dos, elle est persuadée qu'ils se reverront. « Tu sais que Clyde Barrow, le vrai Clyde Barrow, il n’est pas très recommandable, n’est-ce pas ? » Elle resserre sa main dans la sienne pour lui montrer sa détermination. Elle connaît très bien l'histoire du gang Barrow. Et ce n'est pas un hasard s'il elle lui a donnait ce surnom le soir de leur rencontre. « Et tu n'es pas sans savoir que Bonnie ne l'a jamais abandonnée. Elle est restée avec lui jusqu'au bout. » A la vie, à la mort … Ils sont mort jeune mais ils étaient ensemble et c'est tout ce qu'elle retient Sanders. « Ne crois pas que je vais rebrousser chemin à la première difficulté. C'est TOI, TOI qui m'a dit de m'accrocher à ce qui me tenait à cœur. » Et si c'était lui ? Là … À l'instant T. Elle s'accroche Bonnie que se sois mentalement parlant ou physique. En tout cas il n'a pas l'air décidé lui lâcher sa main quoi qu'il en dise. « Et si je ressemblais un peu trop à Clyde ? Et si ce surnom était un peu trop bien choisi ? » Elle ne veut pas le croire Sanders. Tout ça n'est que fiction. Ou du moins une époque révolue. Les gangs, les histoires de paria. On ne voit cela que dans les films. Au pire il a volé une voiture. Tout le monde fait des conneries dans sa vie. « J'en ai rien à carrer. Tu vas ne pas te débarrasser de moi comme ça. » Dit-elle sèchement en haussant la voix. Son sale caractère venait faire son apparition. Elle qui d'habitude est toujours de bonne humeur. « Pourquoi t’infliger ça délibérément ? » Erin ouvre grand la bouche en prenant un air outré. Comment il osait lui dire ça ?? Elle décide donc de le mettre au pied du mur en venant pointer son index sur son torse. «  Tu te fous de MOI ? ARRETE ! ARRETE de me poser tes propres questions. TOI ! TOI ! POURQUOI ? Pourquoi tu t'infliges ça ? Regarde-moi dans les yeux et dit moi que tu veux je dégage de ta vie » Elle ravale en le fixant droit dans les yeux. Sa réponse lui faisait peur mais au moins elle sera fixée. « Sois sincère ! Et fait les bons choix cette fois Clyde » Bonnie reste planté là. La tête légèrement levée pour percevoir son visage à moitié caché par ses cheveux sauvages et indomptable. Hésitante, elle lève sa main encore disponible pour lui dégager le visage et glisser ses mèches derrière l'oreille. « Ne t'interdis pas d'être heureux. Ne ferme pas les portes...Ne t'inflige pas ça ... » Ses doigts glissent doucement sur sa joue mal rasée tandis qu'elle soutient son regard quitte à en perdre la raison.


Bonnie & Clyde:
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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMar 15 Déc 2020 - 0:09



@erin sanders & geo caulfield



« Va t’en. Cours. »

La soirée aurait pu très bien se dérouler. C’était sans compter sur les états d’âme de Geo. A peine furent-ils sorti du pub, avec Bonnie, qu’il sentit son humeur changer. A cet instant, il se sentait plus léger, toutefois. C’était un sentiment procuré par l'ivresse. A la fois de la boisson, mais pas seulement. Bonnie avait tendance à jouer le rôle de catalyseur. Il ne l’avouait pas et ne l’expliquait pas. Il ne pouvait que constater, devant le fait accompli. Bonnie prit l’initiative de se diriger vers le port de plaisance. Ils n’en étaient pas loin. Elle saisit l’occasion de jouer les capitaines du dimanche mais Geo y mit rapidement le holà. C’est ainsi qu’il avoua qu’il avait grandi dans un village de pêcheurs. Ce qui ne manqua pas d’attiser la curiosité de la jeune femme. Pour pêcher, ça oui, il avait pêché. « Une carangue aussi grosse que toi. » lui répondit-t-il. Il ne doutait pas que ce nom n’évoquerait rien à la jeune femme. « Enfin, je crois. J’étais gosse. » ajouta-t-il. Autant dire que pour un enfant, tout paraît démesuré. Même s’il avait une excellente mémoire, il revoyait sa prise avec des yeux d’enfant. Bonnie en profita pour lui glisser que la balade en bateau n’était que partie remise. « En toute légalité ? » siffla-t-il. Il ne pouvait pas laisser passer une perche sans s’en saisir.

Il avoua également qu’il n’avait guère besoin de plus d’emmerdes. Alors qu’ils cheminaient le long de la côte, la discussion devint subitement plus sérieuse. Il n’avait pas fait qu’avouer qu’il était dans la panade. Il avait expliqué pourquoi, ou du moins, une partie. Un mince aperçu de ce qui le faisait souffrir depuis des jours. Il était tellement plongé dans ses pensées, tellement concentré sur ses paroles pour ne pas succomber, qu’il ne remarqua pas que la demoiselle ne le suivait plus. Du moins, il ne le remarqua pas immédiatement. A peine l’eut-il constaté que Bonnie lui prit la main. Puis vint la demande. Celle qui mettait des mots sur ce qui était jusque là abstrait, vaporeux et quelque part tacite. Bonnie commença par parler calmement mais à mesure que Geo lui répondait, son ton changea complètement. Parce qu’elle voulait croire en des illusions alors qu’il refusait de donner vie à de nouvelles chimères. Il refusait de faire souffrir à nouveau. Il refusait de souffrir davantage.

Elle commença par avancer que leur rencontre n’était pas le fruit du hasard. Ah oui, de quoi, dans ce cas ? Le karma, le destin et autres alignements d’astres, Geo n’y croyait pas. Mais il ne répliqua pas. Parce que même s’il n’y croyait pas, ça l’arrangeait bien d’avoir croisé la route de Parker, quelque part. Parce que tant qu’elle était là, il était un peu moins seul le long du chemin. Parce que Clyde Barrow n’est pas commode, parce qu’il n’est pas des plus fréquentables. Mais Bonnie n’a jamais abandonné Clyde. Elle ne comptait pas changer d’avis, Bonnie. Geo le voyait dans ses yeux. Elle se mit même à le paraphraser. Il regrettait presque de lui avoir dit tout ça. Parce qu’il n’avait jamais imaginé, ne serait-ce qu’un instant, que cela pourrait se retourner contre lui de la sorte. Il fronça les sourcils, son visage se ferma. Bonnie grimpait dans les tours et elle savait très bien le faire savoir. « T’as aucune idée de ce que tu racontes, hein ? » Répliqua-t-il, atone. Parce qu’elle s’accrochait, parce qu’elle n’en démordait pas et qu’elle avait prit sa décision. Parce qu’elle ne comprenait pas que Geo ne s’amusait pas à voler des bagnoles.

Preuve en est, elle lui lança qu’elle n’en avait rien à faire, qu’il ne soit pas un enfant de choeur. Que ce n’était pas comme ça qu’il se débarrasserait d’elle. Geo serra les dents. Niveau caractère de merde, les deux pouvaient prétendre à la palme. Elle haussait davantage le ton. Ca ne prenait pas avec Geo. Pas ce soir, pas pour ça. Il lui fit non de la tête. « Arrête-toi, maintenant. » lui conseilla-t-il. Elle allait aller trop loin. Elle ne savait pas ce dont elle parlait. Elle n’en avait pas la moindre idée. Mais cette fois-ci, la blonde semblait en avoir assez. Elle pointa un doigt accusateur sur son torse. Il ne s’y attendait pas, Caulfield, mais voilà qu’elle lui retournait de nouveau ses propres questions. Que cherchait-elle à prouver ? Qu’à défaut d’avoir des réponses, lui n’en avait pas non plus ? Etait-ce ce qu’elle cherchait à obtenir ? Non, hors de question qu’il admette ça. Cela reviendrait à rendre tout cela un peu plus vrai, à creuser un peu plus sa tombe. Il ne pouvait pas répondre. Elle lui demanda de faire les bons choix. Mais comment déterminer quel choix était le bon ? Suivre ce qu’il désirait les exposerait tous les deux au danger et à la souffrance. Suivre ce qui était juste les blesserait tous les deux. Mais à choisir, n’était-ce pas le plus judicieux ? Tenir éloignée Bonnie de tout ce merdier ? Ils ne s’étaient vu qu’une seule fois. C’était censé s’arrêter là. Cela aurait dû s’arrêter là. Mais ils s’étaient croisés ce soir, et chacun de ses gestes à son égard lui procurait un sentiment de chaleur incomparable. Il aurait été simple de fermer les yeux, d’apprécier la caresse de sa main contre son visage, d’apprécier la tendresse. Mais ce n’était pas possible. Pas ce soir.

Parce que Bonnie porta le coup de grâce. « Ne t'interdis pas d'être heureux » Il ne pu s’empêcher de lâcher un petit rire, un rire froid. Eh gamine, ça fait plus de quarante ans, qu’il a perdu toute notion de bonheur. Il a bien eu quelques joies furtives, évaporées alors qu’à peine effleurées. Il avait entrevu un certain bonheur en retrouvant un semblant de structure auprès d’Andrew et Mia. Mais en un claquement de doigt, tout s’était effondré. Il pensait régner sur un royaume imprenable, inébranlable. La vérité, c’est qu’il n’était qu’un gosse devant un château de cartes et que le vent s’était levé. Alors non, il ne pouvait pas croire au bonheur. C’était bien trop fugace. Comme la caresse sur sa joue qui déjà s’évanouissait. « De quel droit est-ce que tu peux dire ça, hein ? » railla-t-il. Son regard devint froid. Parce qu’il ne pouvait pas la laisser croire que sa vie reposait sur un ou deux mauvais choix. Parce qu’il ne pouvait pas la laisser se bercer d’illusions. « Qu’est-ce que tu sais, au juste ? Rien du tout. » ajouta-t-il en lui lâchant la main. Il savait alors que c’était probablement la dernière fois qu’il la touchait. Il ne tenait pas à créer une nouvelle bombe. Une bombe à laquelle il fallait mentir pour la tenir sous contrôle. Il en avait assez, des mensonges. Il devait se faire une raison. Il n’avait d’autre choix que de tracer sa route, seul. « Tu crois savoir de quoi tu parles, mais t’en a pas la moindre putain d’idée. » continua-t-il. Il se rapprocha davantage d’elle. Les quelques centimètres qui les séparaient encore n’étaient plus. Il pouvait sentir son parfum, voir les reflets dorés dans ses cheveux. Mais surtout, il pouvait voir l’espoir dans son regard. L’espoir qu’il s’apprêtait à étouffer. Il serra les dents. Il était pris d’une irrépressible envie de la serrer dans ses bras. Juste pour sentir son corps contre le sien, repousser davantage l’inévitable. Pour marchander quelques secondes. « Va t’en. » lâcha-t-il froidement. Va t’en avant que je ne me risque à m’attacher à toi. Va t’en avant d’avoir vraiment mal. Va t’en avant que je ne commence à te mentir. Va t’en avant que je ne puisse plus faire marche arrière.

Va t’en.

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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMar 15 Déc 2020 - 14:20




« I'm looking for you »
@"Geo Gaulfield"




You've got the words to change a nation
But you're biting your tongue
Afraid you'll say something wrong
If no one ever hears it how we gonna learn your song?


Sourire aux lèves, Erin l'écoute parler de pêche. Elle l'imagine gamin, avec une canne à pêche plus grande que lui. Il devait être le genre de gosse débrouillard. Peut-être qu'il avait une famille qui l'aimait. Un père qui lui a sûrement apprit tout ce qu'il sait…  « Une carangue aussi grosse que toi. » Son sourire s'élargit un peu plus alors qu'elle le regarde en coin. Sanders n'a aucune idée à quoi ressemble ce poisson, ni la taille que ça représente. Mais l'entendre parler de lui, lui plaît. « Est-ce que je dois comprendre que je suis grosse ? Ou que ce poisson l'était ? » Certainement les deux. En tout cas, il accepte de lui répondre et c'est déjà satisfaisant pour elle. « Enfin, je crois. J’étais gosse. » Elle se remémore alors ses souvenirs d'enfance. Une gamine aux cheveux dorée. La plupart du temps joyeuse, même quand son père ignorait totalement ses dessins. Mais elle y croyait Erin. Alors chaque jour, chaque semaine, elle faisait un dessin d'elle avec son papa, main dans la main. En espérant qu'il daigne poser les yeux dessus et qu'il en saisisse le message. Va t-en qu'il lui disait … alors qu'elle venait à peine d'entrer dans son bureau. Il était toujours avec ce satané téléphone à l'oreille. Elle aurait donné cher pour qu'il lui accorde autant de temps qu'a la personne qui était au bout du fil. Mais tout ce à quoi elle avait le droit se sont des mots, des regards froids et sans empathie. Main sur le buste, il la repoussait jusqu'à l'extérieur de la pièce en prenant soin de refermer la porte à clé derrière lui. Perdue dans ses pensées, Erin revient à elle lorsqu'il évoque la balade en bateau. « En toute légalité ? » Sa question est plutôt amusante. Surtout venant de lui. Clyde ne semblait pas très raccord avec la loi. Même si ce soir, il avait voulu jouer les mecs sérieux en lui refusant cette balade nocturne. Elle a le sentiment que dés qu'elle le dos tourner, il enchaîne les interdits comme bon lui semble. « Si ça peut me permettre de voguer avec toi alors oui. » Bonnie pourrait traverser des océans avec lui. Parce que sa présence la rassure. Lorsqu'il est là, elle a l'impression que rien ne peut l'atteindre, même pas ses craintes. Elle en savoure chaque instant, car c'est bon, bon de se sentir accepter sans filtre...

Mais au fur et à mesure de la conversation, Erin à l'impression que le sol s'écroule sous ses pieds. Elle manque d'ailleurs de chuter du muret. Par chance elle se rattrape et décide même de rejoindre un sol plus sûr. En apparence oui, mais il n'en est rien. « T’as aucune idée de ce que tu racontes, hein ? » Les paroles de Clyde sont dures. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. La colère monte. Comme elle peut, Bonnie s'accroche aux branches pour ne pas sombrer dans l'oublie. Alors elle râle pour combattre ses vieux démons.  « Qu'est-ce qui te faire dire ça ? Sous prétexte que t'as sûrement deux fois mon âge tu dois m'apprendre la vie ?? D'où tu me juges ? Tu ne me connais pas. » Et pourtant, elle a l'impression qu'il l'a cerné mieux que personne. C'est ça le plus perturbant dans l'histoire. « Arrête-toi, maintenant. » Mais il fait la sourde oreille lorsqu'elle lui dit qu'elle l'accepte tel qu'il est. Sauf qu'il est tombé sur un os Clyde. Bonnie ne lâche pas l'affaire. Elle vient même le pointer du doigt en le mettant face à ses propres questions. Il lui reproche de s'infliger tout cela. Mais c'est-il seulement regarder dans une glace ? Et elle enchaîne en lui disant de faire les bons choix. Volontairement, elle reprend ses termes pour que se soit plus percutant. Il ne doit pas se priver d'être heureux et Erin ne se gêne pas pour le lui dire. Sa seule réponse c'est rire moqueur. Et ça fait mal … mal de voir qu'il ai si peu de considération à son égard. C'est comme s'il venait de lui planter une lame en plein cœur. « De quel droit est-ce que tu peux dire ça, hein ? » Et il continue … ça devient compliquer pour elle de soutenir son regard. D'autant plus qu'il est devenu froid. Elle retire sa main de son visage en regrettant d'avoir pu croire à un mirage … « Qu’est-ce que tu sais, au juste ? Rien du tout. » Erin sent la main de Clyde se détacher de la sienne. Elle baisse aussitôt les yeux sur celle-ci en faisant un pas en arrière. Bonnie à cette sensation désagréable qu'on la laisse tomber pour la unième fois. Elle a eu tort de s'accrocher à une branche déjà fragile. Mais elle pensait que l'arbre était plus noble, plus fort. Il a peut-être raison finalement... Elle n'en sait rien … « Tu crois savoir de quoi tu parles, mais t’en a pas la moindre putain d’idée. » Il fait un pas vers elle. Pourquoi ? Pourquoi ?... pourquoi c'est si dur. La petite Bonnie prend son courage à deux mains pour lever les yeux sur lui. Des yeux brillants mais qui ne laisse couler aucune larme. Parce qu'il y a des larmes dans le cœur qui n'atteignent pas les yeux … « Va t’en. » La bouche en suspend, Erin reste pétrifier. Ces mots sont insoutenables. Clyde n'a pas conscience qu'il venait remuer la lame dans une plaie encore béante. « Pas toi, bordel .. pas toi » Elle se met à taper son poing sur le torse du brun en serrant les dents très fort pour ne pas flancher. Sa voix perd de son éclat tout comme son visage qui ne laisse paraître que tristesse. Ses doigts se crispent à son tee-shirt comme si elle essayait de s'accrocher encore à un espoir pourtant déjà perdu. « Pourquoi … » Qu'elle soupire. Sa tête vient se caler contre lui. Ses gestes deviennent incontrôlables. Sa raison lui dit de fuir mais son cœur lui s'accroche. Elle meurt d'envie d'enrouler ses bras autour de lui et de ne plus le lâcher. Son odeur l’enivre. Elle inspire tout ce qu'elle peut. S'il elle pouvait lui arracher ce tee-shirt et l'emporter avec elle, elle le ferait. Bonnie relève les yeux sur lui en ravalant. Les mots ne sortent plus. Tout ce qu'elle arrive à faire c'est fixer ses yeux, ce regard dans lequel elle voudrait se perdre à jamais. Elle prend une grande bouffée d'oxygène en laissant sa main glisser dans le vide. Va t-en … ces mots raisonnent encore dans sa tête comme un vieux vinyle qui ne cesse de tourner sur son tourne disque. Un pas … puis deux... elle recule à contre cœur. C'est ce qu'il voulait … qu'elle parte, qu'elle dégage. Hésitante, elle se pince les lèvres avant de lui tourner le dos et s'éloigner sans un mot. Elle ne peut pas lui dire au revoir et encore moins adieu. Car au plus profond d'elle, elle voudrait qu'il la rattrape et qu'il arrête de se poser des questions. Mais plus elle s'éloigne, plus son espoir s'amenuise. Erin vient enrouler ses bras à sa taille pour s'offrir la seule étreinte qui lui semble encore accessible. Une larme finit par rouler le long de sa joue. Elle pensait avoir trouvé quelqu'un qui la comprenait … Elle pensait qu'il était différent … Cette distance la tue. Chaque pas est un véritable calvaire. Sanders voudrait faire volte face et lui sauter au cou pour le supplier de ne pas la laisser se briser. Elle renifle pour retenir son chagrin déjà beaucoup trop grand....

So come on, come on
You've got a heart as loud as lion
So why let your voice be tamed?
Baby we're a little different
There's no need to be ashamed
You've got the light to fight the shadows
So stop hiding it away
Come on, Come on …


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Message(#)I'm looking for you / Erinel#2 EmptyMar 15 Déc 2020 - 23:34



@erin sanders & geo caulfield



Il aurait été simple de feindre encore un peu. De feindre que rien de grave ne pouvait arriver. De feindre que ce n’était qu’une promenade nocturne. De feindre que c’était la dernière fois qu’ils se voyaient. Il aurait été simple, pour une fois, de se laisser aller à la douceur. De se laisser enivrer par son parfum et la chaleur de sa peau. Juste pour lui redonner un peu de vie, juste pour ce soir. Mais cela aurait été reculer pour mieux sauter. Cela aurait été cruel, à la fois pour Bonnie, mais aussi pour Geo. Il était las des écrans de fumée. Toutefois, il ne pouvait pas dire la vérité pour autant. Il ne pouvait pas s’épanouir entièrement. Une part de lui restait solidement emmurée, au fond de ses entrailles. Jusque là, il avait toujours réussi à la garder sous contrôle. Il était persuadé que la vie qu’il menait était la bonne, que ses choix étaient les meilleurs à prendre, à la fois pour lui, mais aussi pour les autres. Mais depuis que son mensonge avait volé en éclat, il n’était plus sûr de rien. Son secret lui avait tant et tant gratté les tripes pour sortir de là qu’il l’avait ruiné de l’intérieur. Il avait mal à en crever. Parce qu’il avait tout perdu, parce qu’il était seul et qu’il allait le rester. Parce qu’il n’avait pas droit d’apprécier la compagnie de Bonnie.

Alors il l’avait repoussée, lorsqu’elle lui avait demandé. Lorsqu'elle lui avait demandé d'oser. Cela lui avait demandé un effort bien plus important que ce qu’il pensait. Non pas qu’il était éperdument amouraché de la jeune femme. Mais elle ne le laissait pas indifférent. Quelque chose en elle l’attirait, irrémédiablement. Mais il ne pouvait pas lui imposer ses choix comme il l’avait fait pour Andrew, pour Mia. Il avait bien vu le résultat. Il avait fait erreur sur toute la ligne et les avaient probablement perdus à jamais. Alors qu’est-ce que Bonnie pouvait bien espérer de lui ? Oui, il avait roulé sa bosse, le Geo. Non, cela ne lui donnait pas le droit de juger Bonnie. Et ça tombe bien, il ne le faisait pas. Ce n’était pas du jugement, c’était un constat. Parce qu’ils ne se connaissaient que peu. Que de l’un et l’autre, ils n’avaient fait qu’effleurer la surface. Parce qu’elle n’avait aucune idée des démons qui se tapissaient au fond de son esprit. Cependant, il avait suffisamment vécu pour savoir que de poursuivre sur cette voie les blesserait tous les deux. « Tu ne me connais pas non plus. » lui répondit-il, reprenant ses mots. Parce qu’elle était là, la vérité. Ils ne se connaissaient pas. Et c’est pour cela qu’ils en arrivaient là. Si elle l’avait connu, vraiment connu, il y a bien longtemps qu’elle aurait déguerpi.

Alors il continuait, Caulfield. Il fallait qu’elle arrête. Elle parlait de choses qu’elle ignorait. De choses qui la dépassaient. Geo ne se priva pas de lui rappeler. Il était dur, mais c’était sa nature. Il était bourru, revêche. Seules les personnes intimement liées à lui le connaissaient sous son autre jour. Les personnes qui l’aimaient et qu’il aimait. Et parce que la blonde ne devait pas en faire partie, il se devait d’être dur, d’être froid, pour la maintenir à distance. Il ne tenait pas à la ramasser en larmes. Il avait déjà vu son entourage éclater. Il en avait assez. Alors il en rajoutait, toujours plus, jusqu’à ce que Bonnie ne puisse plus le supporter. Il lui demanda de partir. Il savait que cela allait être dur à encaisser, autant pour elle que pour lui. Mais même en se conditionnant, il eut du mal à supporter son regard. Elle avait les yeux embués de larmes, le visage décomposé. Elle n’était pas loin de lâcher prise totalement. Il l’abandonnait, voilà ce que Bonnie pensait. « Pas toi, pas toi. » C’était une constatation, c’était une prière, c’était une bouteille à la mer. Il n’avait pas le choix.

Mais Bonnie n’allait pas encaisser tout cela sans broncher. Elle se mit à le frapper, déversant sa rage contre son torse. Geo pouvait ressentir la vague d’émotion qui submergeait Bonnie. Il aurait pu mettre fin à tout ça. Il aurait suffit qu’il l’entoure de ses bras, qu’il la serre contre lui. Il aurait suffit qu’il passe sa main dans ses cheveux et qu’il reste immobile. Mais il ne le fit pas. Il encaissa chacun de ses coups sans broncher. Il comprenait sa colère. Elle empoigna son tee-shirt et nicha son visage contre son torse. Les dernières paroles qu’il l’entendit prononcer étaient incomparables à ce qu’il avait connu d’elle. Aucune étincelle de vie, aucune lueur. Comme le ciel ce soir, tout était sombre. Geo serra les poings pour ne pas céder, pour ne pas flancher. Il inspira profondément, tentant de se rasséréner. Bonnie finit par lever les yeux sur lui. Pour la dernière fois, sans doute. Alors derrière les cheveux qui lui cachaient le visage, il soutint son regard. Aucun d’eux ne prononça quoi que ce soit. Il sentit la chaleur de sa paume s’évaporer. Elle recula, lentement. Elle finit par lui tourner le dos sans même se retourner. Là encore, il aurait pu la rattraper. Il aurait pu lui courir après comme dans ces films romantiques que Geo a en horreur. Mais il ne le fit pas. Parce que les films n’ont rien à voir avec la réalité. Parce qu’il n’a rien du héros flamboyant. Parce qu’il a tout fait pour aboutir à cette situation. Alors il la regarda s’éloigner jusqu’à ce qu’elle disparaisse au détour d’une rue.

Et il explosa. Un cri rauque, guttural, s’éleva du fond de ses tripes. Gueule béante, il roua de coup le lampadaire à côté de lui, jusqu’à ce qu’il ne sente plus sa main. Il était exténué. Il était meurtri. Il était seul. Mais il ne pouvait blâmer que lui-même. Alors il se laissa glisser le long du malheureux lampadaire, tenant sa main engourdie. Il inspira profondément. A ses pieds, il vit miroiter un petit objet argenté. Il aurait pu n’en avoir rien à cirer, si cela n’avait pas été un pendentif. Un pendentif en argent, en forme de cadenas, comportant une délicate inscription manuscrite.

Erin.


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