T’as pris ta voiture aujourd’hui. C’est tellement rare. Tu fais une pierre trois coups. Faut que tu la fasses rouler de temps en temps. T’as plein de trucs à faire aujourd’hui. Tu sais pas pourquoi tu as proposé à Maria de lui apporter son sapin. Tu sais qu’elle galère tous les ans mais du coup ça veut dire que c’est toi qui va galérer. Faut aussi que tu passes chez le garagiste parce que la dernière fois que ton pote a pris ta voiture pour la faire rouler, il t’a dit qu’il y avait un voyant rouge qui s’était allumé. Clairement tu pars pas serein déjà de base en ayant cette information. Mais il t’a aussi soutenu qu’il s’était vite éteint et qu’il avait pu revenir jusqu’à chez toi sans aucun problème. C’est donc avec l’esprit assez dérangé par cette information que tu prends la route. Direction le sapin pour commencer. Ton 4x4 est pas le dernier cri parce que tu trouvais les nouvelles moches, du coup t’es pas en vintage mais presque. Lunettes de soleil sur le nez parce que voilà le beau temps qu’il fait même si c’est encore que le printemps. Tu mets la radio et tu grimaces de ne pas avoir pris un CD avec toi. T’as pas pensé, mais une fois que t’es sur une rue où ça roule bien, tu baisses le volume au plus bas. T’as besoin de bien te concentrer parce que t’es vraiment pas à l’aise sur la route. Tu sais conduire. Tu conduis même très bien. Mais t’as peur de tout le monde autour. Tu peux pas les contrôler. Tu fais attention à la puissance mille et quand tu vois une place super bien à ton arrivé, tu envoies un baiser vers le ciel, remerciant l’univers de ne pas te faire galérer. Te garer tu détestes ça aussi. Tu détestes à peu près tout en ce qui concerne les voitures. Même quand tu n’es que passager, t’aimes pas. Tu sors de ta voiture, puis tu te penches sur le siège passager pour prendre ton t-shirt manches longues. Tu l’enfiles. Tu sens que tu vas te griffer mille fois avec le sapin que tu vas prendre et porter jusqu’ici. Tu fermes la porte et tu coinces ton t-shirt dans la portière.
« Merde… » Tu essaies la poignée pour réouvrir la porte sauf que… Ca s’ouvre pas. « Mais non. » Tu portes ta main à ta poche sauf que, t’as pas tes clés. Tu te penches sur ta vitre et les clés sont sur le contact, bien qu’il ne soit plus en route. « Mais non putain… » Surtout que tu vois ton téléphone portable sur ton tableau de bord.« Mais noooooon non non !! » Tu fermes les yeux, t’es désemparé là. Tu soupires. Tu essaies de penser de manière rationnelle au lieu de péter un cable. Y’a une personne avec des cheveux roses qui passent à côté de toi. « Hey, hem… Je me suis enfermé dehors et hmmmm… Je sais pas quoi faire pour me débloquer sans devoir casser la vitre de ma voiture. J’ai pas trop envie là… » Ok tu détestes ta voiture, mais pas à ce point là. Tu détestes l’utiliser, pas ce qu’elle est en soit.
Rose, tu es à l’ouest ! Voilà une phrase qui sort régulièrement de la bouche de tes proches. Tu ne comptes plus combien de fois tu l’entends. Tu n’as plus eu assez de doigts depuis longtemps. Même en y ajoutant tes orteils, tu serais loin du compte. Pas plus tard qu’à Noël, qui arrive bientôt, leur nombre risque fort de s’affoler. Tu sais d’avance que tes frères vont prononcer ces mots ou des mots du même style un paquet de fois. D’ailleurs tu appréhendes un peu le réveillon. Il n’est jamais plaisant de se faire vanner par sa famille. Bien que non fait méchamment, elle te blesse parfois. Tu n’y peux rien si tu es différente. Enfin, tu as le temps d’y penser. Aujourd’hui, tu donnes raison à tes détracteur.rice.s. Tu l’es réellement en déambulant dans le quartier ouest de la ville. Tu n’y es ni par hasard ni pour leur donner raison. Tu ne t’es pas une énième fois perdue non plus. Enfin si, tu l’as été au début. Tu as pris le bus dans le mauvais sens. C’est toujours mieux que se tromper de ligne. Tu n’as pas gagné un tour complet de la cité. Cela a juste rallongé ton temps de trajet. Tu es bel et bien arrivée à destination. Les mauvaises langues diraient que tu as mis trente minutes de trop. Toi, tu y as vu une opportunité d’admirer les décorations de Noël prenant forme à Brisbane. Au final, ton étourderie a eu du bon.
Tu n’as pas tout à fait rejoint ton objectif. Les locaux de l’association Beauregard ne sont pas ici. Ou alors ils ont bien changé depuis ta dernière visite. Tu mises davantage sur une nouvelle distraction de ta part. Tu es descendue un arrêt trop tôt voire deux ou trois en réalité. Qu’à cela ne tienne. Quand on n’a pas de tête, on a des jambes. En plus tu adores marcher. Et la météo estivale s’y prête parfaitement. Tu glisses tes lunettes de soleil rose en forme de cœur de ton crâne à ton nez. Tu saisis un sac dans chacune de tes mains et tu te mets en route. En chemin, tu penses déjà aux sourires des enfants. Ils sont toujours ravis de te voir. Tu leur apportes de la couleur dans ce blanc si insipide de leur quotidien. Et entre ta robe jaune citron à pois blancs, tes chaussures de villes d’un rouge vif et ton gyrophare capillaire, ils vont avoir de quoi s’évader. Et ce n’est que le début. Tes cabas sont remplis de divers tissus colorés pour l’atelier couture prévu ce jour. Rien que de penser à leurs bouilles étincelantes, tu accélères le pas. Les rues sont relativement désertes pour cette période l’année. A croire que les gens attendent le dernier moment pour acheter les cadeaux. Ma foi, tu ne peux pas leur faire la morale à ce sujet. Toi aussi tu seras dans les magasins le jour du réveillon.
Relativement ne signifie pas totalement. Preuve en est de cet homme qui t’interpelle. Un léger rire s’échappe de tes lèvres à son annonce. Non pas que tu te moques de lui, juste que c’est quelque chose qui aurai pu t’arriver. « En effet, il serait dommage d’abîmer une si belle voiture. » Là, tu admets le taquiner. Son 4x4 n’est clairement pas flambant neuf. Tu essayes de le faire sourire et de dédramatiser la situation. A deux cerveaux, enfin un et demi avec le tien, vous allez trouver une solution. « Il faut ouvrir la portière. » Tu annonces ceci avec aplomb. Tu es fière de tes mots. Comme si c’était l’idée du siècle par excellence. Alors qu’elle est d’une banalité et qu’il y a déjà sûrement pensé. Sauf s’il est aussi rêveur que toi. Tu libères tes doigts et tu te rues sur la poignée. Étrangement, tu ne réussis pas à décoincer la portière. Pourtant, tu y as mis toutes tes forces de crevette. Tu recules d’un pas. Tu observes la scène. Index sur ta bouche, tu réfléchis. Tes méninges cogitent et finissent par illuminer ton esprit. « Je sais ! », lances-tu enthousiaste. Tu te diriges vers tes affaires. Accroupie devant elles, tu fouilles à l’intérieur. Tu mets une bonne minute à attraper ce que tu cherches. Ils étaient planqués dans le fond, les vilains. Tu te relèves. Tu reviens vers le prisonnier, clé en main. Il a tout le loisir d’admirer tes ciseaux de princesse prêts à découper son t-shirt et le libérer.
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Dernière édition par Rose Grant le Dim 20 Déc 2020 - 8:37, édité 2 fois
Elle se marre de ta situation. Tu espères qu’elle va t’être d’une bonne aide et pas juste une bonne histoire qu’elle pourra raconter à ses potes après. « En effet, il serait dommage d’abîmer une si belle voiture. » Elle se moque clairement de toi et oui, tu le mérites certainement vu la posture dans laquelle tu te trouves. Tu aurais également vanné quiconque dans ton état.
« Il faut ouvrir la portière. » « Mes clés sont à l’intérieur. »
Au cas où elle penserait que tu sois vraiment simplet. Tu te doutes bien qu’elle est encore en train de te taquiner et franchement, tu encaisses tout. Tu mérites ta connerie. Tu te sens si bête de t’être retrouvé comme ça. T’es en train de perdre du temps sur ta journée et en plus tu risques de devoir briser ta voiture pour régler tout ça. Tu vas mettre de l’argent pour la réparer et ça te rend triste d’avance que ta maladresse te coûte de l’argent. Elle tente quand même d’ouvrir la portière et tu ne peux pas lui en tenir rigueur, tu es aussi de ce genre là. Tester toutes les solutions même quand elles sont forcément déjà tenté par le principal concerné. Elle est en pleine réflexion et tu la regardes faire, si elle a une illumination ce serait vraiment parfait. « Je sais ! » Ah ? Elle a l’air de vraiment avoir une piste alors tu la regardes avec les yeux pleins d’espoirs. Elle a du matos avec elle, elle cherche, tu essaies de comprendre ce qu’elle va sortir.
Des ciseaux. C’est un premier bon pas effectivement. Elle te libère sans que tu aies besoin de te contorsionner pour enlever ton t-shirt, car ça aurait pu être une possibilité aussi. « Merci. » T’es content que ça soit un vieux t-shirt et pas un qui te tient à coeur. Tu aurais été triste de le ruiner en plus de tout. Tu fais le tour de ta voiture pour voir si l’autre porte est pas miraculeusement ouverte. Non. Elle ne l’est pas. Tu soupires. « Est-ce que je peux emprunter ton téléphone pour appeler un garagiste ? J’ai vraiment vraiment pas envie de briser ma vitre. Tant pis pour tout ce que j’avais prévu de faire cet aprem. Ca va attendre. » T’es quand même déçu de toi de ne pas réussir à compléter une liste de tâches simple à cause de ta maladresse. « Payer pour payer… » Tu hausses une épaule. Tu acceptes ta défaite contre ta voiture.
Tes ciseaux de princesse. Ils ne payent pas de mine avec leurs bouts arrondis et leurs couleurs rose et bleue. Pourtant, ils sont rudement efficaces. S’ils paraissent inoffensifs et faits pour les enfants, leurs lames sont rudement affûtées. Ils n’ont rien d’un jouet. Tu as déjà pu le vérifier à plusieurs reprises. Il t’est déjà arrivé de te couper avec. Alors tu y vas prudemment avec le t-shirt de cet homme. Tu ne tiens pas à le blesser par ta maladresse. Vue sa situation, il n’a pas besoin d’ajouter un détour aux urgences de l’hôpital à sa journée. Tu notes qu’il ne s’est pas offusqué de ta solution. Beaucoup l’auraient critiquée voire carrément refusée afin de préserver leur vêtement. Ou juste par peur. Malgré ton large sourire, la possibilité de te prendre pour une tueuse est une possibilité. Tu en doutes fortement quand même. Il faudrait être sacrément méfiant.e pour voir en toi une menace. D’un côté, il est préconisé de ne pas se fier aux apparences. Tu pourrais très bien être une tueuse en série avide de victimes masculines blondes d’une trentaine d’années. Dans ce cas, l’attaquer de jour et en pleine rue serait stupide. Mais tu n’es pas réputée pour ton intelligence, Rose.
Tu termines ta découpe. Amusée, tu as été tentée de dessiner dans la pièce de coton dont tu as reconnu la matière au toucher. Tu t’es rétractée, préférant ne pas jouer avec la patience du prisonnier. Il y a un temps pour tout. Et cela du jeu n’a pas encore sonné. Libéré, il réessaye d’ouvrir sa voiture. Devant son échec, il se résout à appeler à l’aide une personne compétente. « Bien sûr ! » Tu retournes à tes affaires. Tu fouilles dans un sac à la recherche de ton téléphone. Le trouver est une mission impossible. Tu es certaine de l’avoir pris. Accroupie, tu retournes ton cabas, déversant son contenu sur la chaussée. Rouleaux de tissu, aiguilles, fils se retrouvent sur le bitume. Tu farfouilles dans ce bazar. L’objet de ta convoitise reste aux abonnés absents. Qu’à cela ne tienne, il doit être dans le second sac. Tu reprends ton manège. Le sol ressemble à un sacré dépotoir. « Ah je l’ai ! », lances-tu enthousiaste en te relevant, smartphone en main. Prête à le prêter au blondinet, tu t’aperçois que l’écran est noir. Tapotant dessus et sur les boutons, il conserve cette lueur obscur. « On dirait qu’il n’a plus de batterie. » Tu pouffes. Pour une fois que tu ne l’avais pas laissé à ton appartement. C’était trop beau.
Son utilité est discutable. Depuis son acquisition, il ne t’a pas souvent servie. La faute te revient. Entre tes oublis sur ta table, l’absence de chargement de sa batterie, le mettre en mode silencieux voire le transporter éteint, il est miraculeux de réussir à te parler via cet outil. « A mon avis, il y a moyen d’ouvrir la porte sans casser la vitre. Mes ciseaux de princesse sont magiques ! » Tu affiches un large sourire. C’est confiante que tu t’approches de la serrure. Tu écartes ton ustensile. Tu t’apprêtes à te servir d’une lame comme clé. Tu es proche de l’enfoncer dans l’interstice. Tes doigts de fée ne demandent qu'à bidouiller le mécanisme. Tu sais comment y faire en plus. Tu l'as vu dans un film. La réalité est différente ? Tu n'y penses pas la moindre seconde. Avant de t'attaquer à ta manœuvre, tu jettes un regard au propriétaire de la voiture. Tu écartes tes lèvres au maximum pour le rassurer. Tu lui indiques que tout va bien se passer. Ou pas. Il est encore temps qu'il t'arrête. Tant que la bêtise n'est pas commise.
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Dernière édition par Rose Grant le Ven 18 Déc 2020 - 5:30, édité 2 fois
« Bien sûr ! » Tu commences à voir le bout de ce moment imprévu. Elle va te passer son téléphone, tu vas appeler un premier garagiste ainsi que ta belle mère si elle peut se libérer pour te rejoindre. Ça risque de pas être tout de suite que le garagiste se ramène, ou peut être tu peux passer ça en urgence, tu sais pas trop. Tu prends tellement jamais ta voiture, tu n’as jamais eu besoin de ce genre de service. Le truc trop drôle c’est tellement t’as peur, tu es plus que prudent au volant, mais tu trouves quand même le moyen de devoir appeler un garagiste pour te sauver d’une galère…« Ah je l’ai ! » Tu as fait le tour de la voiture pour te retrouver à côté d’elle. Tu attends qu’elle te tende son appareil mais… « On dirait qu’il n’a plus de batterie. » Un rire nerveux sort de tes lèvres. Bien sûr. Ça la fait rire. Tu veux bien comprendre que ce soit plus que comique comme spectacle. T’aimerais bien mieux si tu n’étais pas l’acteur principal de cette mascarade. « Okay… Bon. » Tu es en train de regarder un peu autour de toi. Tu vas certainement aller dans une des boutiques des alentours pour trouver un téléphone à emprunter. « A mon avis, il y a moyen d’ouvrir la porte sans casser la vitre. Mes ciseaux de princesse sont magiques ! » Tu fronces les sourcils en l’entendant. Direct tu n’aimes pas cette idée. Elle est déjà en train de s’approcher de ta portière et tu fais non de la tête.
« Non non non, mauvaise idée. Très mauvaise idée. » Tu te mets entre elle et ta voiture, la poussant doucement. Le contact physique avec une inconnue n’est pas une chose que tu apprécies particulièrement mais il est nécessaire là. « Je vais trouver un téléphone pour appeler ma belle mère et un garagiste, ou juste ma belle mère, tout dépend combien de temps ils me laisseront utiliser leur téléphone. » Parce que sans internet, tu ne sais même pas comment tu pourrais trouver un garagiste. Tu te vois mal demander d’utiliser leur smartphone au calme. Tu ne sais pas si le numéro des renseignements est encore un truc qui existe de nos jours. « Merci de ton aide… Je vais pas t’embêter plus longtemps. » Tu lui fais un sourire résigné, car t’es quand même toujours emmerdé avec toute cette affaire. Tu sais qu’il va y avoir une solution et dieu merci, Maria est là. C’est marrant parce que tu penses à Lena aussi cette fois. Une autre personne de ta famille. Une autre personne qui au fond de toi est obligé de se déplacer quand t’es dans une galère pareil. T’aurais bien appelé Grace mais elle n’est plus dans le pays. Marcus serait ensuite dans ta liste, mais tu as bon espoir que Maria sera disponible, ou se rendra disponible. Elle t’aime trop et c’est réciproque. Elle ne te laisserait jamais dans une galère pareille.
Dernière édition par Jordan Fisher le Jeu 24 Déc 2020 - 2:02, édité 1 fois
Il n’est pas autant emballé par ton idée que toi. Il ne l’est même pas du tout à en voir sa tête. Il te regarde avec des yeux mécontents. Tu n’as encore rien fait que déjà tu sens de la réticence dans son regard. Il ne te fait pas confiance. Il doute de tes paroles. Tu ne comprends pas pourquoi. Tu lui as montré la magie de tes ciseaux de princesse il y a à peine cinq minutes. Ils n’ont pas perdu leur pouvoir depuis sa libération. Au besoin, tu peux lui raconter quelques anecdotes où ils t’ont sauvé d’une situation délicate. Par contre, il lui faudrait avoir du temps devant lui dans ce cas. Soignant la narration et la précision, tu racontes tes histoires lentement. Tellement lentement qu’on te demande régulièrement d’aller à l’essentiel, t’obligeant à évincer les détails et l’intérêt même du récit. Tu vois en cette rencontre une énième aventure. Tu te vois déjà narrer ta journée aux enfants de l’association, leur expliquer comment tu as délivré un inconnu d’une méchante portière récalcitrante avant de mater cette vilaine grâce à ton merveilleux outil. Tu seras une super-héroïne en plus de la fée rose.
Le blondinet en décide autrement. Trop sceptique vis-à-vis de tes capacités héroïques, il t’empêche de les utiliser. Tant pis pour lui. Ce n’est pas toi qui es bloquée dehors. Tu n’auras aucun souci pour rentrer chez toi. Tu reprendras le bus. D’ailleurs, ce sera peut-être également le cas de cet homme. S’il ne réussit pas à ouvrir sa voiture, il lui faudra bien rentrer chez lui quand même. Tu ne peux lui proposer de le raccompagner aujourd’hui. Tu as choisi de te déplacer en transport en commun. Comme la plupart du temps en fait. Ta citadine ne te sert que pour faire les courses afin de ne pas être engluée sous les sacs. « Oh mais tu ne m’embêtes pas. Je vais rester là le temps que tu trouves un téléphone. Je surveille que personne ne te vole ton t-shirt en attendant. » Tu affiches un air des plus sérieux. Entre le 4x4 et le morceau de tissu, tu te préoccupes bien plus de ce dernier. Tu aimes sa couleur et sa texture. Tu as envie de le ramener à ton appartement, de l’ajouter à tes chutes et autres échantillons d’habits. Tu créeras un patchwork de robe quand tu en auras suffisamment.
Pour le moment, il est coincé. Tu le réclameras gentiment lorsque son propriétaire l’aura dégagé de là. « Il y a une boulangerie au coin de la rue. La gérante est très gentille, je pense qu’elle te prêtera son téléphone. Je peux y aller pour toi si tu veux. » Tu passes toujours dans la boutique lors de tes passages dans le quartier. Tu adores le sourire radieux qu’affiche cette demoiselle à la longue toison brune. Tu adores surtout ses éclairs au chocolat. Rien que d’y penser, ton estomac se réveille et gargouille. Tentant de chasser son appel gourmand, tu commences à ramasser ton foutoir. Accroupie, tu débarrasses le trottoir de ton attirail de couture. Dans le lot, tu tombes sur un trousseau de clés. Tu viens de retrouver ton double que tu pensais perdu. Ton cerveau s’allume dans la seconde. Tu te redresses d’un bond. Ton sac cogne doucement contre la carrosserie du véhicule. Avant de te faire gronder, tu le retires. Tu vérifies ne rien avoir rayé. Tout est nickel. Ouf. « Tu n’as pas un double des clés chez toi ? » Si oui, il peut aller les chercher. Tu es prête à attendre son retour patiemment. Évidemment, si oui, il n’est pas sorti d’affaire pour autant. A tous les coups, la clé de son domicile est accrochée à l’anneau présent dans son habitacle.
« Oh mais tu ne m’embêtes pas. Je vais rester là le temps que tu trouves un téléphone. Je surveille que personne ne te vole ton t-shirt en attendant. » Tu lèves un sourcil en l’entendant. Hein ? Que personne ne vole ton t-shirt ? Y’a juste un bout vu qu’elle a découpé le tout pour te libérer de ta portière. Elle se moque de toi, c’est obligé. Tu préfères rien répondre à cette vanne. Ça se voit sur ton visage que t’es sceptique quand même. « Il y a une boulangerie au coin de la rue. La gérante est très gentille, je pense qu’elle te prêtera son téléphone. Je peux y aller pour toi si tu veux. » Au début t’as cru qu’elle cherchait un moyen de t’éloigner de ta propre voiture mais elle finit par se proposer d’y aller elle. Tu comprends décidément plus ce qu’il se trame peut être dans sa tête. Elle a l’air d’avoir une façon de penser tout à fait propre à elle. « Ouais je vais aller voir. »
Parce que c’est ça le plus important là. Trouver un moyen de contacter Maria. Ou un garagiste. Mais Maria ce sera le plus simple. T’es encore en train de débattre sur qui tu appelles en premier. Y’a aussi Marcus à qui tu penses. Lena tu vas la laisser tranquille. Elle a sûrement d’autres chats à fouetter et t’as pas franchement envie qu’elle te raye de sa vie prématurément parce que t’es dans une galère. « Tu n’as pas un double des clés chez toi ? » Et là ton visage s’illumine. Le double des clés. C’est tellement évident que tu n’y avais pas penser. « J’ai un ami qui a un double des clés. » C’est lui qui utilise ta voiture plus que toi. Il la fait rouler régulièrement pour ne pas qu’elle reste en rade vu comme tu t’en sers jamais. Tu paies les pleins, il est content, tu es content, tout le monde fait son affaire. Ça te fait grave chier qu’elle ait pas son téléphone en état de marche. Elle a l’air super investit dans ton affaire. « Interdiction de tenter d’ouvrir ma portière avec quoi que ce soit. » Que tu lui dis alors que tu te décides à aller vers la boulangerie pour passer ton coup de fil qui va te sauver la mise.
Spoiler:
Win win : Ils te laissent utiliser leur téléphone, après un tour rapide sur le smartphone de quelqu’un de généreux dans la boutique pour choper le numéro, tu arrives à joindre ton ami qui est sur la route avec le double des clés de ta voiture. Win/So Close - Win/Fail : Ils te laissent utiliser le téléphone et tu te souviens pas du numéro de ton pote, juste celui de Maria et elle est en route pour te récupérer. So Close/So Close - Fail/So Close : Tu arrives à joindre Maria mais elle est à l’autre bout de la ville sur un truc important, tu as sûrement deux heures à attendre avant qu’elle n’arrive. Fail/Fail: Tu arrives à joindre personne. C’est la merde. Va falloir que tu essayes de nouveau plus tard.
Tu retournes à ta voiture où se trouve toujours Rose pour lui annoncer la nouvelle. « Ma belle mère va venir. Je vais patienter dans le coin. » Parce que tu n'as pas envie de laisser ta voiture là comme ça et puis faudra quand même que tu achètes ce sapin, donc tu seras sur place.
Dernière édition par Jordan Fisher le Dim 3 Jan 2021 - 22:05, édité 3 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 16/12/2014
Tu as conscience de la méfiance des gens. Dans cet univers adulte, de nombreuses personnes voient le mal partout. Demander à se faire prêter un téléphone peut être vu comme une tentative subtile de vol. Voilà pourquoi tu lui proposes de le faire à sa place. La vendeuse te connait. Sans être amies, vous vous entendez bien malgré tout. Elle n’aura pas peur d’une fourberie de ta part. Par contre, y aller est risqué malgré tout. Connaissant ton étourderie, tu as vite de te rendre dans la boulangerie, de te laisser distraire par une des délicieuses pâtisseries de la vitrine et de revenir l’air guilleret vers le blond sans portable. Tu n’as pas envie de tester sa patience. Jusqu’ici gentil, tu ne tiens pas à l’énerver et subir son courroux. Il est préférable qu’il y aille lui-même. « Dis-lui que tu viens de la part la fée. » Elle n’aura aucun mal à t’identifier de la sorte. Il n’y en a pas deux comme toi. D’après toi, c’est dommage, le monde aurait bien besoin de grands enfants rêveurs dans ton genre. Pour la plupart des autres, tu es assez compliquée à gérer comme ça. Tu ne comprends pas en quoi tu es compliquée. Tu es d’une simplicité enfantine. Peut-être un peu trop. Ce qui te rend compliquée. Ce sont les autres les compliqués. Ils n’avaient qu’à pas grandir.
Avant son départ, tu lui poses une question utile. Si utile que tu pourras faire une croix sur le calendrier. « Tu devrais l’appeler. » Tu ne tardes pas à retrouver ton inutilité. Il l’aurait probablement fait s’il avait un téléphone. Tu glousses en te rendant compte de ton ânerie. Tu as de la chance d’être tombée sur un homme rempli d’humour. Sinon, il t’aurait probablement déjà étranglé pour te faire taire. C’est que tu as tendance à agacer les gens. Alors que tu es adorable. Franchement tu ne comprends pas ce qu’on te reproche. Est-ce donc un délit d’être joyeuse à cette époque ? « Promis. Je surveille juste. » Tu as retenu son refus. Tes ciseaux de princesse sont de retour dans ton sac. Et ils ne ressortiront qu’une fois à l’association. Puis tu dois ramasser ton bazar également. Le trottoir ressemble actuellement au sol d’une chambre d’enfant après une après-midi jeux. Si tu es ravie de cette vision, tu doutes que ce sera le cas des passant.e.s. Ton père ne l’était pas lorsqu’il découvrait ta chambre transformée en champ de bataille. Seule ta mère s’en moquait et te félicitait même pour ta fibre artistique. Elle manquait d’objectivité. Avec du recul, tu sais que tu n’avais aucun talent à dessiner sur le papier peint. Tu n’as fait que massacrer les motifs. Tu as progressé depuis. Aujourd’hui, tu es carrément diplômée.
Le garçon parti, tu t’accroupis de nouveau. Tu fredonnes une berceuse pendant que tu ranges tes affaires. De temps en temps, tu jettes un coup d’œil à la pièce de tissu coincée. Par moment, le vent souffle une brise et essaye de la débloquer. Ou plutôt de la voler. Sans succès. Tu poursuis la réunion de ton matériel. Tu récupères un ultime dé à coudre lorsque le blondinet revient. Son visage n’est pas très expressif. Tu n’arrives pas à déterminer ses émotions. De ton côté, tu affiches toujours ton large sourire lumineux. « Super ! » Tu sautes sur place et applaudis chaleureusement à son annonce. Tu es contente pour lui. La fin de ses galères se profile. Il lui reste à patienter son arrivée. Tu espères qu’elle n’est pas comme toi et qu’elle n’a pas la fâcheuse habitude à se perdre. Tu pries qu’elle sache se servir d’un gps. Tu reprends tes cabas, un dans chaque main. Prête à partir, tu éprouves de la compassion pour cet homme. Tu n’as pas le droit de l’abandonner. « Je ne vais pas te laisser tout seul. Je vais attendre avec toi. Si tu veux, je peux réparer ton t-shirt en attendant. J’ai une chute de tissu rose qui irait parfaitement dessus. » Autant mettre tes capacités à l’œuvre. Celles-ci sont réelles et non farfelues. Hormis peut-être la proposition de couleur.
« Dis-lui que tu viens de la part la fée. » Et ce petit détail a fait toute la différence quand tu as demandé de l’aide dans la boulangerie. Tu as bien vu l’air sceptique que la vendeuse t’avais lancé en premier lieu. Cela dit, toi autant que Rose, vous avez un air tout à fait singulier que peu de monde autour de vous ont. Ca n’a certainement pas surpris que tu parles de la fée. T’avais quand même l’impression d’être dans une magouille pour choper de la dope chez un dealer avec une très bonne couverture.
« Super ! » Elle est vraiment très enthousiaste par les nouvelles que tu lui apportes. Ca a le don de te mettre le sourire aux lèvres. C’est agréable d’avoir quelqu’un de si enjoué sous ses yeux. Au moins elle aura été un soutien moral dans le sens positif. Ca aide toujours d’une façon ou d’une autre ce genre d’attitude. « Je ne vais pas te laisser tout seul. Je vais attendre avec toi. Si tu veux, je peux réparer ton t-shirt en attendant. J’ai une chute de tissu rose qui irait parfaitement dessus. »
Tu allais réfuter parce qu’elle risque de perdre son temps mais l’idée d’avoir un t-shirt rapiécé avec un bout de rose te fait plutôt très envie. « Si t’as rien d’autre à faire j’accepte avec plaisir cette proposition. » Et voilà que t’es déjà en train d’enlever ton t-shirt manches longues. Tu as un t-shirt manches courtes en dessous. Loin de toi l’envie de te retrouver torse nu devant une parfaite inconnu en étant totalement sobre. Tu n’as pas de craintes pour ton t-shirt manches longue bientôt rapiécé. Même si elle le bousille encore plus, il n’était de toute façon là que parce qu’il est vieux et qu’il peut justement être abîmé à guise des maltraitantes que le sapin aurait fait. Mais pour l’instant, y’a pas de sapin. T’as même pas de cash sur toi ou quoi, tout est dans ton portefeuille qui est dans la voiture. Une chose est sûre, après ça, tu vas réfléchir à plusieurs fois avant de fermer la portière. « T’as fait quoi avec le reste du tissu rose ? » Parce que t’es curieux comme ça. Parce que vous avez deux heures à tuer. T’aimes bien parler de la couleur rose à voix haute comme ça, ça te fait penser à Rosa. Toujours une bonne chose d’avoir ta femme dans tes pensées. T’aurais bien mis un peu de musique parce que le bruit des voitures qui vont et viennent à proximité c’est pas le meilleur.« On va se trouver un banc ou quoi pour se poser? » Le trottoir c’est pas ouf, même si ça peut faire l’affaire. Il te semble avoir vu des bancs ou un rebords quand t’es allé jusqu’à la boulangerie.
Coudre est une génialissime façon de passer le temps. Tu ne dis pas cela car cette activité est ton métier. Avant d’être styliste, tu aimais déjà jouer des fils et des aiguilles. Et tu ne dis pas cela non plus vis-à-vis de ta période de mannequinat. S’il t’est arrivé de retoucher une tenue abîmée par ton étourderie, tu tiens cette aptitude de ton enfance et de ta mère. Le blond ignore tout de ton emploi. Il a le droit de se montrer sceptique. Surtout après ta tentative de déverrouillage de sa portière avec tes ciseaux de princesse. Tu pressens une certaine méfiance sur tes idées à ton égard. Alors qu’elles sont toutes lumineuses et colorées. Tu sautilles et frappes dans tes mains à son acceptation. Tu es encore plus heureuse qu’en apprenant la solution à sa galère. « Rien d’important. Ne t’inquiète pas. » Les enfants t’attendront. Ils n’ont, malheureusement pour eux, pas mieux à faire, dans la cellule de leur maladie. Tu arriveras juste plus tard que prévu, comme d’habitude. Tu partiras également plus tard. Il est hors de question que tu les pénalises pour une maladresse. Maladresse qui n’est pas de toi en plus. Puis tu ne comptes jamais tes heures en leur compagnie. Tu es même parfois sommée de quitter les locaux quand l’heure des visites touchent à sa fin.
Tu fouilles ton sac en quête de la chute rosée. Une fois trouvée, tu constates que le blondinet à retirer son t-shirt. Tu es un brin surprise de sa manœuvre. Tu avais envisagé de le réparer directement sur lui. Peut-être a-t-il craint une piqûre d’aiguille ? Ce serait étonnant vue les dessins encrés sur sa peau. Tu saisis son vêtement. Tu l’inspectes sous toutes ses coutures. Tu déniches une étiquette à l’intérieur. D’un coup d’œil, tu vérifies ton intuition. Coton, comme tu l’as prédit. Tu pourrais te reconvertir dans la voyance. Ou tu as simplement la sensibilité digitale avec ton métier. Tu le retournes sur l’envers. Les fils seront ainsi cachés après ton passage. Pour une fois, tu y penses avant d’avoir commencé ton œuvre. D’ordinaire, tu y penses à la fin, quand tu viens de passer de longues minutes à activer tes doigts. Et une fois sur deux, les coutures sont visibles sur la face extérieure du vêtement. Ce qui est logique en soi. Entre l’intérieur et l’extérieur, tu as deux possibilités. Tu es dans les statistiques. « Je l’ai mangé. Et depuis mes cheveux sont devenus roses. », lui annonces en tortillant une mèche de tes cheveux avec ton index. Tu pouffes de ta blague. Tu as mangé le clown imprimé sur ton paquet de céréales. Et vu ton humour, il devait être avarié depuis belle lurette.
Tu reprends un semblant de sérieux. Tu vas vraiment finir par l’énerver. Beaucoup auraient été agacé.e.s pour moins que ça. « Une robe, je suis styliste. » Voilà de quoi le rassurer sur l’avenir de son habit. Ta profession va le pousser à te faire confiance. Même si tu couds le plus souvent à la machine. L’appareil n’est pas adapté pour la précision. Tu remues frénétiquement ta tête de gauche à droite à ses paroles. « Et qui surveillerait ton morceau de t-shirt prisonnier de ta portière ? », lui demandes-tu le torse bombé, fière de tes mots remplis de bon sens sortis de ta bouche. L’évènement est si rare. Peut-être est-il dû au soleil ? Tu fais peut-être une insolation pour être aussi lucide ? Quoi que. Tu n’as pas évoqué sa voiture mais son bout d’habit. Tu es donc toujours en bonne santé. Libre au garçon de se promener en piéton s’il le souhaite. Toi, tu restes ici. Tu te recules contre le mur de la boutique derrière toi. Ton dos collé dessus, tu te laisses glisser au sol. Tes fesses désormais par terre, tu rabats tes jambes en tailleur. Tu cherches ton matériel dans ton cabas. Forcément, il est au fond. Cela valait bien la peine de tout ranger. Tu revides le tout à tes pieds. Tu commences la chirurgie de son vêtement. Ton regard est plongé sur tes gestes minutieux. Tu es concentrée. Plus rien n’existe en l’instant. Hormis ton monde pailleté.
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Dernière édition par Rose Grant le Jeu 14 Jan 2021 - 7:19, édité 1 fois
Elle est si enthousiaste toujours. A la seconde où t’as dit ok, tu te demandes si elle est pas high. Elle est connue à la boulangerie, c’est peut être un sugar high dont elle est victime. Même si une partie te toi est convaincu que c’est simplement la personne qu’elle est. Pas comme tout le monde et ça, ça te plaît beaucoup. « Rien d’important. Ne t’inquiète pas. » Tu t’inquiétais pas, mais tu trouves chou de sa part de répondre de la sorte. « Je l’ai mangé. Et depuis mes cheveux sont devenus roses. » Qu’elle te répond alors qu’elle est déjà en train d’examiner ton t-shirt avec attention pour faire son ajout. Elle est drôle quand même ouais. Parce qu’elle te fait sourire avec sa répartie. Voilà qu’elle te répond plus sérieusement. Tu pensais pas qu’elle le ferait mais t’es agréablement surpris. Tu n’aurais pas posé plus de question. Qui es-tu pour questionner une inconnue qui n’a rien demandé.
« Une robe, je suis styliste. » « Sweet. »
Elle te donne bien plus d’infos que tu ne l’aurais espéré. Tu comprends mieux qu’elle soit si bien équipé et enthousiaste à rajouter un peu de son art quelques part. Tu trouves ça grave grave kiffant. Par contre elle aime pas ton idée d’aller s’installer ailleurs. « Et qui surveillerait ton morceau de t-shirt prisonnier de ta portière ? » Tu pensais plus à son confort qu’à ton bout de tissu. T’as l’impression qu’elle considère presque ce bout de t-shirt coincé comme un des siens. Et tu comprends. Il ne faut pas l’abandonner. Elle s’asseoit à même le sol juste à côté. Tu trouves ça grave cool qu’elle n’ait pas de soucis avec la précarité de son installation. Tu la regardes sortir ce dont elle a besoin et tu vas t’asseoir à côté d’elle pour pouvoir observer sa mise en oeuvre. Elle est concentré, ça se voit. Tu restes silencieux parce que tu ne veux pas l’embêter alors qu’elle fait quelque chose où elle s’applique mais au bout de quelques minutes, tu prends quand même la parole. « J’aime beaucoup ce rose. » Que tu ajoutes le plus naturellement du monde. Tu approches ta main du tissu pour lui montrer le rose que tu as sur les ongles de ta main gauche. Il est pas EXACTEMENT pareil, mais c’est quand même bien proche. Assez pour que tu le mentionnes. Assez pour que ça te surprenne. « T’as toujours ton matériel avec toi ? Au cas où t’as besoin de recoudre un truc sur le chemin genre… Ce genre de situation t’arrive souvent ? » Ca t’épate réellement et ça s’entend dans le son de ta voix. Tu n’enlèves pas tes yeux de son travail parce que ça te plaît de voir comment les choses sont faites.
Tu es coutumière de t’assoir par terre. Tu tiens cette habitude de ton enfance. C’était l’un de tes caprices préférés. Un refus de t’acheter des bonbons lors des courses hebdomadaires et tu posais tes fesses sur le carrelage, au pied de tes convoitées friandises. Les genoux pliés et la tête dedans, tu refusais de te lever tant que ta mère n’avait pas céder. Si aujourd’hui tu as arrêté de bouder de la sorte, sauf pour t’amuser à taquiner tes copines, tu as conservé ton amour du sol. Tu ne nieras pas choisir un banc de libre dans le parc si possible. Mais en cas d’indisponibilité de mobilier urbain, tu n’as aucun souci à t’installer sur l’herbe ou sur une bordure d’allée. Tu n’es pas douillette du postérieur. Bien que le bitume ne vaut pas une pelouse fraîchement coupée, le sable de la plage, ou encore le moelleux d’un coussin, tu ne te plains pas du trottoir. Tu es bien trop dans ton monde pour ressentir un quelconque picotement dans ton derrière. Le son de cloche changera peut-être au moment de te relever.
Pour le moment, tu t’occupes de ce t-shirt. Concentrée, tu es silencieuse. Tu remarques à peine l’arrivée du garçon à tes côtés. Tu enchaînes les coups d’aiguilles. Progressivement, la rustine rose recouvre le vêtement blessé. A chaque piqûre, tu le caresses par la suite pour apaiser sa douleur. Beaucoup diraient que tu en fais de trop. Toi, tu dis que n’en fais pas assez. Le métal transperçant la chair fait mal. Tu en as déjà fait les frais. Avec ta maladresse, il n’est pas rare que tu te perfores le pouce. Alors, plantant tes outils directement dans le corps meurtri de cet habit, tu n’oses imaginer sa souffrance. Tu es sorti de ta bulle par sa voix. Tu te mets sur pause et regardes sa main tendue. Un franc sourire se dessine sur tes lèvres. Il est le premier homme que tu vois porter du vernis. Mais ce qui te fait surtout sourire, c’est la teinte de ce dernier. « Ça te va bien. Moi, j’aime beaucoup le rose tout court. », que tu lui répliques en gloussant. Avec ton gyrophare capillaire, c’est un fait qu’il s’est sûrement douté. Il se rendrait davantage compte de tes propos s’il voyait ta garde-robe. Les trois-quarts de tes tenues contiennent du rose.
Tu hoches la tête de gauche à droite par la suite. « Non, c’est plutôt encombrant. » Tu ne te vois pas trimballer tes deux sacs de matériel en permanence. Ils pèsent un peu. Ils tireraient sur tes frêles bras à la longue. Et les muscler n’est pas au goût du jour. Tu n’as pas l’intention de venir haltérophile. « Tu es le seul qui a eu besoin d'un sauvetage de t-shirt coincé dans la portière de sa voiture avec ses clés à l’intérieur. Tu es unique ! » Tu te mets à rire. Tu en as croisées des situations cocasses. Aucune de semblable à la sienne. Tu n’es pas en train de te moquer de lui. Être unique est un compliment à tes yeux. Les gens se ressemblent tellement. Cette société est trop remplie de moutons. Heureusement qu’il existe des gens comme vous pour l’égayer de vos couleurs vives. « Si j’ai tout ça sur moi, c’est parce que je me rendais à l’association Beauregard. Je ne sais pas si tu connais. Elle aide des malades du cancer à se battre. Moi, j’organise des ateliers coutures avec les enfants et je crée des costumes pour le personnel soignant. » En résumé, tu leur apportes des sourires. Et tu en es fière. Si sourire n’est pas le remède à leurs maux d’un point de vue purement médical, il contribue grandement à leur guérison.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Rose Grant le Ven 22 Jan 2021 - 4:20, édité 1 fois
La voir avec son aiguille et sa douceur te donne carrément envie de passer chez ton tatoueur dans un futur très proche. Ca fait longtemps que tu n’es pas passé sous l’aiguille et ces derniers temps sont si parfaits dans ta vie, tu as besoin de marquer le coup. Tu ne quittes pas tes yeux de la pièce qu’elle coud. C’est assez hypnotisant. « Ça te va bien. Moi, j’aime beaucoup le rose tout court. » Ca tu avais remarqué. Tu trouves ça cute qu’elle le précise malgré tout. T’aimes aussi beaucoup le rose. Rosa. Peut être bien que ça y joue oui. Un peu d’elle sur toi quand tu as cette couleur. Tu as déjà ton alliance, ainsi que la sienne à ton annulaire de la main gauche, mais tu n’auras jamais trop de symbole lié à Rosa sur toi.
« Non, c’est plutôt encombrant. » Elle devait se rendre quelque part du coup, et elle est en train de se mettre en retard pour te rapiécer, mais c’est à son bon vouloir tu t’en rends bien compte. Elle n’était pas obligé. Elle est en train de prendre son pied là en fait. « Tu es le seul qui a eu besoin d'un sauvetage de t-shirt coincé dans la portière de sa voiture avec ses clés à l’intérieur. Tu es unique ! » Large sourire qui se forme sur tes lèvres alors qu’elle annonce ça. T’aimes être unique. « Si j’ai tout ça sur moi, c’est parce que je me rendais à l’association Beauregard. Je ne sais pas si tu connais. Elle aide des malades du cancer à se battre. Moi, j’organise des ateliers coutures avec les enfants et je crée des costumes pour le personnel soignant. » Tu hoches la tête au fur et à mesure de ses explications.
« Je connais cette association ouais. C’est cool ce que tu fais. » Jamais bon signe quand on connait cette association. Ca veut dire qu’on a été touché par la maladie de près ou de loin. « Et ce que tu fais à mon tshirt aussi. Je kiffe. Il va passer de vieillerie que je mets quand je sais que je vais me salir à pièce de couturier. » Tu penses à un truc du coup. « C’est quoi ton nom ? Que je rende à César ce qui est à César. » T’en fais peut être légèrement trop mais c’est une véritable info que tu veux savoir afin de le ressortir à tes potes quand ils te demanderont qu’est ce qu’il s’est passé avec ce bout de tissu rajouté. Tu sens que tu vas le mettre plus que d’habitude après ça. Tu te sens encore plus unique avec alors que tu ne l’as pas encore mis sur toi. Tu n’as pas encore réellement vu comment ce bout de rose te va au teint. Ce morceau qui est rajouté à un endroit impromptu. Le meilleur endroit obviously.
Dernière édition par Jordan Fisher le Dim 31 Jan 2021 - 7:39, édité 1 fois
Tu ne lui détailles pas tes activités à l’association par vantardise. Tu ne cherches en rien à t’attirer sa sympathie. Tu ne trouves rien d’extraordinaire dans tes actes. Tu aimes tant les enfants que l’idée de faire sourire ceux qui n’en ont pas l’humeur t’es venue naturellement. Enfin naturellement, pas tout à fait. Tout ceci a germé dans ta tête au centre de soin. Des commédien.ne.s venaient une fois par moi rendre visite aux malades. Tu riais de leur spectacle. Ce rendez-vous était attendu de tou.te.s. Il te faisait t’évader, oublier ta pathologie. Tu es persuadée d’avoir guérie plus vite grâce à leurs passages et aux sourires offerts. Tu as l’impression d’en faire de même. Les visages sont si lumineux après tes ateliers. Un peu comme le sien. Il est heureux malgré sa galère. Tu as le don d’égayer la vie des gens. Du moins des gens qui s’autorisent à pénétrer dans ta bulle colorée. Il faut oser faire le pas. Peu prennent le risque dans ce monde. Trop sont formatés par les codes. Toi tu les brises. Pour dire la vérité, tu les ignores plutôt. Tu fais ce qu’il te plait. Le blondinet semble partager ton état d’esprit. Avec du vernis sur ses ongles, en tant qu’homme, il affirme son unicité.
Il s’assume tel qu’il est. Autant qu’il assumera de porte un t-shirt raccommodé par un morceau de tissu rosé. Il est vraiment unique. Sans le connaître plus que ça, tu dirais même que c’est quelqu’un de bien. « Tu auras le droit de continuer de le salir. Ne change pas tes habitudes pour moi. » Surtout pas. Tu ne crées pas une œuvre d’art. Un vêtement est fait pour vivre. Il est destiné à être tâché. Éventuellement déchiré. Un habit n’est jamais plus beau que lorsqu’il affiche une sale tête. Cela prouve qui a vécu une belle vie. Et non qu’il a été porté une fois pour finir malheureux, enfermé dans un placard, le reste du temps. « Je n’ai pas de couronne de laurier. » Tu glousses. C’est l’unique chose que tu as retenu sur l’empereur romain. Tu ne mémorises que les histoires de couronnes, de reines et de princesses. D’ailleurs, tu possèdes une véritable couronne. Elle brille de mille feux. Certes, ses pierres précieuses sont du toc et son armature est en plastique. Elle est un jouet à la base. Elle fait partie d’un déguisement Reine des Neiges. « Je m’appelle Rose. » La fée Rose préciserait les enfants de l’association. Tu lui épargnes cette précision. Tout comme tu lui épargnes les autres sobriquets peu flatteurs que tu entends de temps en temps. De toute façon, tu ne les retiens pas.
Tu retournes à ta couture. Tu avances relativement vite. Tu ne te presses pas pourtant. La précipitation est proscrite. La fusion s’opère en douceur. Son t-shirt ne crie plus. Tu l’entends même gémir à tes coups d’aiguilles. A moins que tu n’entendes tes propres gémissements tellement tu prends plaisir à coudre. Les minutes défilent. Tu finis par terminer ta réparation. Tu tends tes bras. Tu inspectes ta création. Elle parait sublime. Il lui reste à passer le test ultime : l’essayage. Tu te relèves. Des fourmillements chatouillent ta fesse droite. Tu te tortilles légèrement pour les faire descendre et disparaître dans le sol. « Il n’attend plus que toi. », que tu lui annonces souriante. Une façon de l’inviter à se hisser sur ses jambes à son tour. Ce sera plus pratique pour l’enfiler. Puis la vitre de sa portière pourra faire office de miroir. Le soleil radieux permet d’apercevoir ton reflet dedans. Il va pouvoir se découvrir avec. Tu sais déjà qu’il va être magnifique. Le rose embellit les choses et les personnes. Tu lui présentes une main pour l’aider à se mettre debout. Et tu lui souris. Encore et toujours. Ton sourire ne te quitte jamais. Même en dormant, tu souris. Tes amantes te l’ont dit. Sourire pourrait être ton deuxième prénom.