MATT & CLYDE Coffee for your head And sneak out through your kitchen at exactly 1:03 Sundays, went to church, on Mondays, watched a movie Don't stay awake for too long, don't go to bed I'll make a cup of coffee for your head

A défaut d’être un amateur de vin et autres boissons alcoolisées devant l’éternel, Clyde passe sans doute autant de temps à attendre qu’on lui serve ses cafés qu’à rêver à eux qu’il ne boira jamais et dont il a pourtant désespérément besoin. L’esprit de Noël en moins mais la détermination de mettre la main sur le meilleur café du moment en plus, il se retrouve dans la file d’attente du café en espérant mettre la main sur un café chaud à emporter qu’il consommera trop rapidement avant de repartir vaquer à ses occupations. Les plaids et les guirlandes qui ornent l’endroit ne sont qu’autant de décorations auxquelles il est plus qu’hermétique, à défaut de même pouvoir les qualifier de mauvais goût à voix haute. Pourtant, il a bien trop entendu parler du vin chaud et du café de l’endroit pour ne pas résister à l’appel au moins une fois, ne serait-ce que pour la satisfaction de contredire ceux qui ont osé lui promettre qu’il ne le regretterait pas.

Ses yeux se perdent sur les murs et les gens, le brun éternellement curieux et observateur du genre humain dont il prend plaisir à décortiquer les moindres actions, s’imaginant déjà ce que cette femme et cet homme peuvent se dire pour se fixer ainsi avec des yeux brûlant de rancoeur. Ses prunelles dérivent vers cet homme, café en main et pourtant toujours debout à côté du comptoir, qui semble s’intéresser à tout sauf à ce qu’il tient réellement en main. Alors que Clyde s’avance pour récupérer le gobelet qu’il ne laissera personne lui voler, sous aucun prétexte, un sourire naît au coin de ses lèvres alors qu’il tente de suivre le regard de cet inconnu dont l’attitude presque aussi curieuse que la sienne l’intrigue. “Paraît que la moitié du temps les déca le sont même pas.” Et c’est pour ça qu’il ne voudrait jamais tomber de ce côté-là de la balance - quelle idée. “En même temps qui boit du déca, hein?” Sans parler des combos lait d’amande trois pumps de caramel sugar-free double espresso. Quelle idée de se compliquer la vie à ce point-là, vraiment.

“Paraît que la moitié du temps les déca le sont même pas.”
“Ils les lavent à l'acide. Les grains de café. Ça coûte moins cher et rien à battre de ta santé.”

Même pas que mes yeux se dégagent vers la voix du gars qui vient de me parler. Je suis venu ici en mission et ouais les kiosques du marché de Noël vont finir par me ruiner, et ouais la patinoire est trop cool et ouais leur sapin est immense mais non Matt focus, t'es là pour un truc bien précis et ton calepin de notes et tes sourcils froncés et tes prunelles dédiées sont pas là juste pour faire de la figuration.

Tout autour, ça sent juste l'hiver en plein été. La cannelle et la muscade, la vanille et la noisette, le café aussi, le vrai et le bon, même si pour le moment y'a absolument aucun grain lavé à l'acide ou pas qui a capté mon attention. “En même temps qui boit du déca, hein?” lui par contre, il tente de faire la conversation. Et c'est okay, c'est chill vraiment. Je suis le sociable du lot, celui avec les pommettes et le sourire qui vendent tout le reste, celui vers qui on va parler et à qui on se confie. Cool, cool parce que quand je suis de l'autre côté du comptoir au DBD ça rend la clientèle bien familiale, et que j'aime ça, les liens tissés serrés. Presqu'autant que le bon café. “Les mêmes qui boivent de la bière light ou des vodka soda.” ou les bonnes blagues, aka les blagues de merde pour le monde entier mais les chef-d'oeuvre d'humour pour ma petite personne.

Et hop, un client me passe sous le nez. “Damn, j'ai pas noté sa commande à lui.” le calepin donc, il est là pour le compte-rendu de ce qui est acheté au kiosque. Rien d'étrange, rien d'intrusif, rien qui se rapproche de près ou de loin d'espionnage industriel. Je pense? “T'as vu ce qu'il a pris?” autant embaucher un allié le temps qu'il voudra discuter.

“Ils les lavent à l'acide. Les grains de café. Ça coûte moins cher et rien à battre de ta santé.” Au moins, si le doute persistait sur l’avis de celui à qui il l’adresse, il est désormais levé et de loin. Il a même pas levé les yeux pour lui répondre, l’autre, le regard trop concentré sur les gobelets qui s'enchaînent, les prénoms mal écrits une fois sur deux, les jets de lait qui dépassent de l’autre côté du comptoir et la foule de clients qui s'amasse toujours plus nombreuse. A croire que le bouche-à-oreille fonctionne sur tout le monde presque autant que sur Clyde, et que le café restera éternellement un sujet qui rassemble les foules. Le café, pas le déca, du moins. “Les mêmes qui boivent de la bière light ou des vodka soda.” Un rire sec s’échappe des lèvres de Clyde en même temps qu’il serait presque tenté de lever les yeux au ciel si seulement ceux de son interlocuteur avaient quitté un instant son calepin.

Et pourtant, le voilà qui s’agace et qui s’agite comme s’il avait là une mission d’une importance capitale, sans que Clyde ne comprenne encore bien ce qu’il fait réellement à fixer les commandes terminées comme ça. Et ça l’intrigue, tout autant que ça le fait passer quelques minutes supplémentaires sans avoir à courir de partout comme il s’y attend déjà pour le reste de la journée. “Damn, j'ai pas noté sa commande à lui.” Par réflexe, les yeux de Clyde traîne sur son gobelet à lui alors qu’il le frôle pour s’écarter du comptoir. “T'as vu ce qu'il a pris?” “Un grand latte au lait d’amande.” Ew. La moue de Clyde disparaît alors qu’il colle ses lèvres dans son gobelet, pour laisser le café bien noir emplir tous ses sens à la fois. “C’est un job ça, de noter les commandes?” C’est pas qu’il veuille critiquer, mais ça semble pas si compliqué et si ça implique de boire du café gratos toute la journée, ça a l’air même plutôt intéressant. “Parce que je change tout de suite.” Il ne les laisserait tomber pour rien au monde, ses piles de dossiers et ses investigations, mais dans l’instant l’idée est pourtant tentante.

Enfer et damnation. Je suis là rien que pour jouer les grands lourds bien boulets qui se pensent ninjas du commerce, et voilà qu’en même pas cinq secondes j’ai failli à la mission. Personne sera fier de moi, là. “Un grand latte au lait d’amande.” il est là le sauveur. J’aurais dû me demander pourquoi il est aussitôt capable de me dire de suite ce qu’il y avait dans le gobelet de l’autre, j’aurais dû me poser des questions à savoir qui de nous deux est le plus creep, pourtant c’est avec l’air de celui qui vient de remporter et la bataille et la guerre que je note le tout dans mon carnet d’espion en deux secondes top chrono.

“C’est un job ça, de noter les commandes?” à mon rire se joint son sourire à demi curieux. Il y pense le gars, et le voilà même qui le précise comme si c’était aussi facile que ça. “Parce que je change tout de suite.” “C’est pas un job job, disons que c’est plus une autre tâche connexe.” que j’explique, sérieux au possible. “Je fais pas ça partout, mais eux ils ont une recette vraiment dingue de grains de café et j’essaie de savoir c’est quoi pour en faire une combinaison que je garderais à l’année, à mon coffee shop à moi.” oh le voleur, oh que j’en ai rien à faire. Ils ont monté un kiosque temporaire, ils sont même pas du coin. Ils sont des intrus sur mon périmètre, me piquent ma juridiction. Je pourrais jouer les shérifs de la caféine avec eux et les provoquer en duel, à la place je me planque en parallèle de leur station à breuvages bouillants dans l’espoir de pouvoir dénoter ce qui peut bien faire partie de leur mélange. Ils vendent quoi, ils le prennent où.

“Ouais, je sais. Aller leur demander directement serait une option louable, aussi.” je parle autant à lui qu’à moi, grand bien m’en fasse. “Mais avoue c’est bien plus fun de jouer un peu, non? ” il a pas besoin d’avouer, il peut juste se tirer sinon, je lui en tiendrai pas rigueur.

Il a une chance sur deux de se prendre un retour de bâton en pleine tête, Clyde, alors qu’il se moque gentiment du sérieux avec lequel l’autre griffonne sur son calepin comme si sa vie en dépendait - et pourtant, il lâche un rire de bon cœur, l’autre. “C’est pas un job job, disons que c’est plus une autre tâche connexe.” Les tâches connexes Clyde connaît, c’est d’ailleurs bien davantage ce genre de choses qui a payé pour la majorité de ses possessions que son job job de journaliste où il fait des heures à rallonge en espérant une augmentation qui tarde toujours à se faire réalité. “Je fais pas ça partout, mais eux ils ont une recette vraiment dingue de grains de café et j’essaie de savoir c’est quoi pour en faire une combinaison que je garderais à l’année, à mon coffee shop à moi.” Là, le curieux maladif en lui se fait encore plus présent, alors qu’il tire une chaise haute juste à côté pour s’installer et faire mine de déguster encore un peu plus longtemps son café. “C’est de l’espionnage ça, non?” Non, mais oui, même si le sourire amusé avec lequel il pose la question signifie bien à quel point il se fiche pertinemment de savoir qui vole le fournisseur de café de qui.

“Ouais, je sais. Aller leur demander directement serait une option louable, aussi. Mais avoue c’est bien plus fun de jouer un peu, non?” Il ne pourrait être plus d’accord, le brun. “Je dirais pas le contraire. Puis à tous les coups ils diraient rien. C’est qui ton fournisseur, toi?” Vu l’application qu’il met à noter toutes les commandes alors que la tâche doit vraiment se montrer emmerdante au bout de dix minutes, il ne semble pas vraiment être le type de gars qui révélerait ses secrets, lui. “Personne est venu t’emmerder? Non parce qu’avec ton calepin là, on te capte à trois mille.” Quitte à ne pas vouloir se montrer louable, autant se montrer discret, non? “Fallait venir en tenue de barista et choper un sac de café derrière le comptoir.” Facile à dire, moins à faire, mais beaucoup plus fun, qu’il semble dire avec que ses sourcils se relèvent dans l’expectative.

“Je dirais pas le contraire. Puis à tous les coups ils diraient rien. C’est qui ton fournisseur, toi?”
“Ils sont cool même si pour l'heure ils ont l'air nul.”

Que je souffle, pauvre petit enfant égoïstement pris dans sa merde. Le truc, c'est que j'aime mes fournisseurs d'amour. Ils viennent de partout en Amérique latine, ils sont des héros des champs et de la culture, ils gèrent leurs équipes comme des rois et putain on a pas ce créma là au DBD c'est quoi ils nous provoquent ils font exprès ou quoi?!

“Personne est venu t’emmerder? Non parce qu’avec ton calepin là, on te capte à trois mille.” bon, bon, bon. Il a raison, l'inconnu a l'air malin, et moi je prends quand même des notes, sourcils froncés yeux perçants. C'est étonnant que personne soit venu me dire de dégager, en effet. “Fallait venir en tenue de barista et choper un sac de café derrière le comptoir.” “Tu fais le malin et tu fais chier mais t'as raison.” c'est ma manière à moi de le remercier, je pense, dans la plus polie tentative de la chose. Il a l'air cool même s'il apporte des pistes de déguisements qui seraient encore pires en soi à mes yeux. Puis, c'est l'illumination, qui passe entre un autre espresso servi, deux lattés avec.

“Okay, t'es promu.” je sors mon portable, lance la caméra, innove dans ma tête quand pour le forme autant que le fond, je fais juste level up la stratégie avec un nouvel allié dans les pattes. Autant le garder dans les parages, il a du goût le gamin. “Tu poses les questions. Pour le backstory, on est journalistes web, on a un blogue sur le café à travers le monde.” le calepin va à ses mains, la caméra se braque sur les clients. Si on prétexte un voxpop qui va filer sur les réseaux sociaux et sur notre bLOgUe, pour sûr qu'on utilise les milléniaux pour m'aider à la cause.

“Lui.” mon index pointe impoliment la première cible. And the show must go on.

“Ils sont cool même si pour l'heure ils ont l'air nul.” Évidemment qu’il n’a pas lâché un mot sur ses plans à lui, et Clyde ne peut que sourire en se retrouvant un peu dans ce mec qui se plaint du reste du monde alors qu’il fait probablement bien pire le reste du temps. Fournisseurs ou pas, bon café ou pas, il n’en reste pas moins qu’il a une sacrée chance que personne ne soit venu le déloger alors qu’il n’a clairement pas suivi de formation niveau discrétion. Si les filatures et les interviews discrètes de Clyde pouvaient se faire sans que personne ne vienne jamais lui poser d’obstacle, son boulot deviendrait instantanément plus simple - mais il n’investigue pas sur des grains de café, lui. “Tu fais le malin et tu fais chier mais t'as raison.” “C’est mon deuxième prénom.” C’est celui qu’il se donnerait seul s’il le pouvait, du moins - ou alors, c’est celui que murmure Halsey dans son sommeil sans qu’il ne le sache, ce qui ne serait même pas vraiment étonnant à bien y réfléchir.

“Okay, t'es promu.” Ah? Ses sourcils se haussent tandis qu’il avale une nouvelle gorgée de café en regardant l’autre sortir son téléphone et le désigner du menton - non, non, les devants de la scène, pas vraiment pour lui. “Tu poses les questions. Pour le backstory, on est journalistes web, on a un blogue sur le café à travers le monde. Lui.” Le regard du brun dérive sur le client derrière lui, il se mord la lèvre et pense à toutes les situations dans lesquelles ça pourrait être fun alors que ça ne l’est pas vraiment, finalement. Il ne connaît pas le type, Clyde, et n’a aucune intention de terminer sur une vidéo au fin fond d’un téléphone qu’il ne retrouvera jamais - son instinct de préservation lui interdit même les conneries du genre. Alors il se rapproche plutôt, tend la main pour attraper le calepin et pourquoi pas le téléphone, puis pointe du menton les barista dont l’un d’eux semble se tourner les pouces maintenant que la file d’attente s’essouffle. “Si tu veux les vraies infos faut les interroger eux, les gens sont juste venus pour les cups de Noël.” C’est bien de ça dont il s’agit, n’est-ce pas, les vraies infos? “J’filme et tu poses les questions plutôt? C’est toi l’expert.” Il peut être l’expert de ce qu’il veut tant que cela implique que la tête de Clyde ne passe pas derrière l’écran. “Ah mais, ton coffee shop, c’est Death quelque chose? J’me disais bien que ta tête me rappelait un truc.” Voilà que c’est lui la star, la tête qu’on reconnaît - il mérite bien son moment de gloire en vidéo, alors.

Il a pas l’air du tout à l’aise avec le concept de se mettre de l’avant à l’écran et bah, s’il a pas envie, on se fera pas chier non plus. “Si tu veux les vraies infos faut les interroger eux, les gens sont juste venus pour les cups de Noël.” “Qu’est-ce que je ferais si t’étais pas là.” son point est valide, autant que le sont les pauvres petits vendeurs qui n’arrêtent pas de courir de partout derrière leur stand mais qui maintenant semblent par miracle (de Noël) avoir un genre de dix minutes top chrono de liberté. Alleluia.

“J’filme et tu poses les questions plutôt? C’est toi l’expert.” qu’est-ce que je disais. Son non-verbal paniquait déjà quand je lui ai filé mon portable entre les mains, le voilà qui au moins est honnête à défaut de vouloir jouer les vedettes. “Attends si on fait ça faut que tu filmes mon meilleur profil quand même.” oh que ma voix chante, oh que mon sourire est immense. J’ai pas de meilleur profil mais c’est le parfait moment pour décider si j’en avais un s’il a plutôt tendance à être à gauche ou à droite.

Une grande seconde de réflexion plus tard me fait complètement oublier mon consensus avec moi-même, quand le type qui se feel caméraman m’arrête d’office dans ce qui ressemble très, très fort à un genre d’eureka de sa part. “Ah mais, ton coffee shop, c’est Death quelque chose? J’me disais bien que ta tête me rappelait un truc.” “Chuuuut le dis pas devant eux.” ils s’en foutent, ils sont pas de la ville, et vu comment je traite mes clients comme la famille probablement que je suis grillé depuis cent ans déjà tant les gens qui sont venus au kiosque ont dû me reconnaître. Pourtant, le chuuuut perd complètement de son pouvoir de persuasion quand lorsqu'un grand sourire empli de fierté vient se nicher sur mes lèvres. “Mais oui.” j’en bombe même le torse c’est pour dire. “Tu veux des rabais? Si tu m’aides à avoir le nom de leur fournisseur ou même mieux leur mail pour les contacter t'auras des verres gratuits à vie. On commence par quelles questions pour gagner leur sympathie?”

“Qu’est-ce que je ferais si t’étais pas là.” Il ne connaît pas ce type, Clyde, ne sait dire s’il faut détecter un remerciement silencieux ou un sarcasme poignant sous cette remarque - mais quoi qu’il en soit, il prend, tant que cela lui permet de se défiler de l’écran et de rester bien sagement planqué derrière. Là où il se sent mieux, dans l’ombre, même si ce n’est que pour un blog imaginaire et des questions sans importance à ses yeux à lui. “Attends si on fait ça faut que tu filmes mon meilleur profil quand même.” Il rit intérieurement le brun, hoche la tête pourtant en attrapant le téléphone comme un vrai pro - ce qu’il est presque, si ce n’est que ses interviews sont rarement filmées, question de confidentialité.

Ce n’est que lorsque l’autre lui offre son meilleur profil que sa tête lui revient et qu’il le situe enfin, plutôt paradoxal alors qu’il avait la réponse sous les yeux depuis le départ. Le fameux coffee shop de Logan City, celui dont le nom lui est suffisamment parvenu aux oreilles pour qu’il y ait presque établi ses habitudes - sous-entendre, y être allé trois ou quatre fois, ce qui a presque le goût d’habitude selon sa définition un peu bancale. “Chuuuut le dis pas devant eux.” Parce qu’il espère vraiment passer incognito, alors qu’un client aussi occasionnel que Clyde le reconnaît en moins de cinq minutes? “Mais oui.” Il est fier et ça se voit, quand le brun lâche un rire qu’il ne peut pas contenir en levant les mains comme pour s’innocenter - ils n’ont rien entendu à côté, trop occupés à pianoter sur leurs téléphones lorsque la file d’attente s’épuise enfin. “J'connais, je suis passé quelques fois.” “Tu veux des rabais? Si tu m’aides à avoir le nom de leur fournisseur ou même mieux leur mail pour les contacter t'auras des verres gratuits à vie. On commence par quelles questions pour gagner leur sympathie?” “Là tu m’intéresses.” Les cafés plus que les verres gratuits d’ailleurs, mais nul doute que ça l’intéressera encore davantage, l’autre. “Faut voir plus gros, leur donner vraiment envie de lâcher des infos.” Qu’ils y trouvent leur compte eux aussi, qu’ils ressortent tous de là avec l’impression d’avoir gagné quelque chose. “Dis leur que tu bosses pour l’émission culinaire d’ABC qui fait un focus spécial sur les meilleurs coffee shops de la ville. Que t’as besoin de détails sur leurs fournisseurs qui seront pas diffusés publiquement, mais juste parce que la chaîne veut pas de scandales liés au child labor et ce genre de choses.”

Encore juste une toute petite poignée de minutes. Rien de bien méchant, le temps de prendre le plus d’informations possible et de m’assurer que non, ce ne sera pas un sombre coffee shop hors de la ville qui détiendra le meilleur titre de café de l’île, pas sous ma tutelle du moins. C’est une guerre d’égo de bacs à sable si vous vous demandez, mais je suis bien trop investi pour que ce soit le temps de battre en retraite. Si en plus je viens de me faire un pote d’allié, c’est assuré que rien ni personne ne pourra m’arrêter de repartir d’ici avec au moins un nom, une adresse, un courriel, un numéro de téléphone, n’importe quoi.

Il connaît le DBD et stupidement, même si l’endroit est pas mal tout le temps bondé, n’en reste que je suis toujours étonné lorsqu’on me dit que l’enseigne est familière. C’est une vrai de vrai bon entourage solide et c’est probablement le cercle que j’ai jamais été en mesure de tenir ici comme à Londres que j’ai toutefois monté tout seul comme un grand entre les employés et la clientèle. Lui, il a l’air d’un gars qui pourrait bien s’y faire, à la masse. Il a l’air du genre de gars que j’aimerais bien avoir comme pote mais compte tenu du fait que notre conversation pour le moment tourne strictement sur le volet d’espionnage industriel je sais pas si y’a de quoi faire de bonnes bases amicales.

“Là tu m’intéresses.” bon okay c’est pas juste je lui donne des rabais pour pouvoir profiter de son alliance encore un peu plus longtemps mais sue me, je fais avec les ressources que j’ai. “Faut voir plus gros, leur donner vraiment envie de lâcher des infos.” j’hoche de la tête de la positive, notant mentalement des piste de réflexion que son petit pep talk me donnent. “Dis leur que tu bosses pour l’émission culinaire d’ABC qui fait un focus spécial sur les meilleurs coffee shops de la ville. Que t’as besoin de détails sur leurs fournisseurs qui seront pas diffusés publiquement, mais juste parce que la chaîne veut pas de scandales liés au child labor et ce genre de choses.” il a l'air de savoir ce qu’il fait et d’avoir la bonne réflexion derrière, et si l'entrevue se passe bien, ce sera fort probablement grâce à sa trame. Un dernier sourire et un dernier clin d'oeil, et je vole vers le kiosque, ses pistes en tête et mon stylo en main.