Apaisée. Elle l’était enfin. Cette relation que nous avons mis en danger, involontairement. Pourtant, il n’y avait aucun regret sur ce qui s’était passé entre nous. Amants durant quelques jours, je n’oublierai jamais. Parce que malgré tout le mal que cela avait engendré, malgré la distance qui s’était immiscée entre nous pendant un temps, je me suis sentie revivre. Revivre après avoir vécu une énième déception amoureuse, comme j’en ai bien trop connu dans ma vie. Il m’a redonné l’espoir d’y croire. Bien que cela a, au fond, joué en sa défaveur. Parce qu’il est certain que je n’étais pas prête à tourner la page et que mes pensées étaient pour quelqu’un d’autre. A tort très certainement…
Brouillon, je le sais, ce que je viens d’écrire l’est. Mes paroles illustrent bien mon état d’esprit, perdu, entremêlé par des émotions parfois contradictoires. J’écris à propos d’Adam et pourtant, je finis toujours par en revenir à Alec… Parce qu’il ne quitte pas mes pensées, que je le veuille ou non, qu’il ne semble rien exister pour me permettre de l’oublier. Si seulement. Si seulement il était le seul souci actuel que je pouvais avoir. Non, ajoutons à cela mon meilleur ami et colocataire Knox, qui a claqué la porte de notre appartement. Je lui en voulais de ne pas vouloir voir la vérité en face, celle qui lui disait qu’il était malade et qu’il devait se rendre à l’évidence, le reconnaitre et l’accepter. Une violente dispute a éclaté entre nous après son séjour à l’hôpital. Il a décidé de s’éloigner, retournant crécher chez sa mère. Et son absence me pesait. Je ne supportais plus d’être chez moi, je me sens inlassablement seule… Continuellement, dans mon quotidien, encore plus désormais.
Mais heureusement, Adam et moi avons réussi à remonter la pente. Une pente glissante qui avait failli nous coûter notre amitié. Et lorsqu’il me proposa de respecter notre tradition annuelle qui consistait à faire le sapin chez lui avec Aaron et désormais Noah qui avait rejoint la petite famille Newman en cours d’année, j’ai tout de suite accepté, ne cachant pas mon excitation. Pourtant, celle-ci semble envolée pour l’instant. Alors je pars me mettre en tenue de circonstance. Pas de pull de Noël car il fait trop chaud mais un bonnet de Noël posé sur mes cheveux légèrement bouclés. Je pars en direction de la maison des Newman pour arriver sur place en fin d’après-midi.
Je toque alors à la porte, sourire aux lèvres. Les gros pas que j’entends se précipiter derrière celle-ci me laisse présager l’ouverture dans 3, 2, 1… « TATA MIAAA » s’écrie alors en cœur Aaron et Noah. Ils se jettent en même temps dans mes jambes, me faisant vaciller « hey, doucement les petits monstres ». Je me baisse alors pour les prendre dans mes bras et leur déposer un baiser sur la joue à chacun. Aaron, impatient, me tire alors à l’intérieur de la maison alors que Noah referme la porte derrière nous « Papa y’a tata Mia qui est arrivé ! on peut faire le sapin maintenant ? ». Je lève les yeux au ciel, le petit blondinet ne changera jamais. Je souris à Adam alors qu’il arrive à ma hauteur « Qu’est-ce que tu donnes à manger à tes gosses pour qu’ils aient autant d’énergie ? ». Je viens rompre les quelques centimètres qui nous séparent, passant un de mes bras autour de son cou pour le serrer doucement contre moi et lui déposer un baiser sur la joue « Ca va hon’ ? ». Les garçons accourent dans tous les sens autour de nous et cela me fait rire doucement « Et les petits lutins approchez ». Je leur mets à chacun un petit bonnet vert sur la tête « Parfait ! ». Puis je me tourne vers Adam, et à son tour, je lui met un bonnet rouge « Je pense qu’on est prêt maintenant ».
Adam commence enfin à sortir la tête de l'eau. Cette parenthèse avec Mia a été mise au clair. Elle lui a dit qu'elle se chargerait d'éclaircir les choses avec son père sur cette histoire de bébé imaginaire. Ça l'arrange bien Newman. Surtout après cette soirée un peu folle qu'il a eu avec lui. Ils s'étaient un peu emballés. Andrew était parti dans un délire de maison à construire. Mais Newman n'était pas prêt à quitte son pavillon. C'est toute son histoire qu'il a construite ici avec Chloé. Peut-être qu'un jour il se décidera à vraiment tourner la page et à repartir sur une base vierge. Mais il n'est pas du genre tracé un trait si facilement. Surtout sur cette union si fusionnel. Avec Chloé, Adam ne faisait qu'un. Une véritable âme sœur qu'il s'est promis de ne jamais oublier. Quelques cartons ont pris place dans la chambre d'amis. Il c'est décidé à ranger ses affaires. Après deux ans d'absence. Une véritable épreuve pour lui... Tenir ses effets personnels ne le laisse pas indemne. La moindre babiole lui noue la gorge. Aaron vient passer sa tête dans l'encadrement de la porte pour fixer son père. « Tu fais quoi papa ? » Adam essaye de cacher sa tristesse qu'il porte à ses yeux en rangeant bien vite à la boule à neige de leur week-end à Sydney. Pour ensuite regarder son fils avec un sourire rassurant. « Je fais du rangement mon chéri. Ton frère est prêt ? On doit aller chercher le sapin avant que tati arrive. » C'est la tradition. Chaque année, ils décorent le sapin tous les … Quatre maintenant ! En effet, Noah allait fêter Noël avec eux pour la première fois. Une saveur toute nouvelle qui ne manque pas de donner du baume au cœur au jeune papa. Même si Joy avait refuser son invitation, ça ne l'empêchera pas de fêter dignement cette fête avec ses deux amours. Aaron part chercher son frère en criant son nom. « NOAHHHHH dépêche on doit partir » Mais le petit blond les attends déjà avec Rouky au bout de la laisse. Il faut savoir que Noah est tout l'opposé de son frère … Quand on lui dit quelque chose, il le fait sans rechigner. D'ailleurs, Aaron viens faire son chieur en voulant prendre la laisse du chien. Une bagarre commence entre les deux petits diables. Mais papa arrive bien vite pour calmer les ardeurs de chacun. « Aaron ça suffit ! Tu auras Rouky au retour. Et BOUDE PAS ! » Il anticipe. Avec lui c'était toujours comme ça. Contradiction rime avec boudin. Ça ne dure pas longtemps heureusement. Sinon il passerait sa vie à faire la gueule.
Père et fils partent à pied avec le chien de la famille au bout de la laisse. Il y a un marchand de sapin pas loin qui propose la location d'arbre de Noël. Autant faire les choses bien. Adam essaye d'enseigner à ses fils les bons réflexes. En louant ce sapin, ils font une bonne action. En plus, chaque année, ils récupèrent le même. Il devient de plus en plus beau et imposant. Si bien que cette année il risque de toucher le plafond. Tout en marchant, il envoie un texto à Joy pour savoir comment elle va. Ça fait un moment qu'ils ne se sont pas vu. Mais ça ne l'empêche pas de penser à elle. Depuis quelques jours, il lui prépare une surprise avec l'aide de Lya. Il lui tarde de l'amener à ce bal et de repasser du temps avec elle. Newman ne veut pas se l'avouer mais il s'attache de plus en plus à elle. Il préfère se dire que ce n'est qu'un faux-semblant et ne pas se faire d'illusions. Il en a trop eu ces derniers temps. Adam aimerait avoir du concret cette fois. Il range son téléphone et vient porter Aaron sur ses épaules pour qu'il atteigne les nuages. Heureux, le petit blond lève les bras bien haut en riant. Adam lève les yeux sur son fils en lui souriant avec tendresse. Pour rien au monde il ne voudrait d'une vie sans enfant. Même si parfois ça créer quelques complications, ça en vaut la peine. Il ne désespère pas d'avoir un jour une fille. Newman serait le plus comblé des hommes. Sa petite princesse, sa petite reine qu'il protégerait corps et âme comme tout père devrait le faire. Le marchand reconnaît tout de suite la petite troupe. Quoi qu'il est un peu surpris en voyant double. Adam lui explique brièvement l’histoire avant de récupérer son sapin. Comme convenu, Aaron récupère la laisse de Rouky et Noah vient glisser sa main dans celle de son père. Le brun prend des airs de bûcheron avec son arbre sur l'épaule. Sportif comme il est, ce n'est qu'un détail pour lui. Et la maison n'est pas loin.
« Elle arrive à quelle heure tati ?? » Adam est en train de se battre avec le conifère qui ne veut pas passer la porte. Comme c'est là, c'est la dernière année qu'il viendra trôner dans le salon. Il devient beaucoup trop imposant pour sa modeste maison. « Rah bordel !! Ne reste pas devant Noah » Le petit blond se pousse illico en manquant de se faire happer part les branches imposantes de l’arbuste. Le voilà enfin debout, fièrement dresser sur son pied. Adam l'admire, les deux mains poser sur ses hanches. Sourire aux lèvres, il lui tarde de le décorer avec ses fils et ses invités d'honneur. Mia et les jumeaux ne le savent pas encore mais Andrew sera présent. Il est prévu qu'il arrive un peu plus tard pour faire la surprise. Quand on parle du loup ! Quelqu'un vient de toquer à la porte. Aussitôt Rouky accourt en aboyant comme si ça vie en dépendait, suivit de prés par deux petites têtes blondes. La porte a tout juste le temps de s'ouvrir que déjà ils enlacent Mia tendrement « hey, doucement les petits monstres » Aaron réclame déjà de décorer le sapin. Il laisse sa tête tomber en arrière en soupirant. À ce rythme là, ils vont l'achever avant la fin de la journée. « Qu’est-ce que tu donnes à manger à tes gosses pour qu’ils aient autant d’énergie ? » Adam se met à un sourire tout en s'avançant vers sa meilleure amie pour venir l'enlacer. Ce geste lui était encore impossible il y a quelques jours. Mais maintenant, tout est rentrer dans l'ordre à ce niveau. Et c'est tant mieux car il souffrait beaucoup trop de cette distance qui s'était immiscer entre eux. Ils se font une embrassade avant de se lâcher. « Ils sont intenables depuis ce matin. J'espère que t'as la foi » Qu'est-ce que ça va être quand papy Andrew va se pointer ! Newman ne préfère pas y penser. Quoi que, il lui tarde de les voir tous réunis pour ce moment si particulier. Cette tradition était née avec lui. Il soulevait toujours Mia pour accrocher l'étoile au sommet. Car c'est comme ça qu'il la considérait, toujours plus haut que les étoiles. La relève avait été prise par Aaron. Maintenant qu'il y en a deux … Ça va être l'éternelle question ! « Ca va hon’ ? » Il n'a jamais était aussi bien ! « Parfaitement bien Darling ! Je suis tellement heureux que tu sois là. Autant que mes fils je crois » Qu'il finit par dire en lâchant un rire. Les garçons sont surexcités. De quoi donner le tournis. « On se calmeeeeeee » Mais il parle clairement dans la vide. Et voilà que le chien s'y met … Heureusement, Mia parvient à trouver un semblant d'autorité. « Et les petits lutins approchez ». Aaron et Noah arrivent en courant tout en riant. Ils ont le droit à un bonnet chacun. Il n'en fallait pas plus pour leur faire plaisir. Adam regarde la scène avec tendresse. Mia se retourne sur lui. Il comprend alors que lui aussi aura le droit à son bonnet. Il se penche légèrement pour qu'elle puisse atteindre sa tête. « Parfait ! » Newman se redresse alors tout sourire. Mais il lui fait non avec son index. Tout n'est pas encore parfait à son goût. Il revient avec un bonnet dans les mains. Mais pas n'importe lequel. Celui-là porte une petite couronne. Adam lui retire celui qu'elle porte pour poser délicatement le sien sur sa tête en souriant. « Là ! C'est parfait, princesse » Sourire aux lèvres, il la regarde en jouant avec son pompon. Elle était parfaite ! Ils étaient tous parfaits ! « Je t'offre un café ? » Andrew n'était pas encore arrivé. L'air de rien, Adam essaye de grappiller un peu de temps. « En plus les garçons on préparer des biscuits de Noël » ça ne se refuse pas ! Il se dirige vers la cuisine pour faire couler deux cafés et deux chocolats chauds. Puis il revient avec un plateau garnit dans le salon. « Bon alors ? Raconte. Je t'ai manqué ? Pourquoi je pose la question ? Évidemment ! » Un large sourire s'étend sur ses lèvres alors qu'il s’assoit sur le canapé. « Ca va toi ? T'as prévu quelque chose pour Noël ? » Il aimerait lui demander si elle va au bal de Noël. Mais il a peur de faire une grosse gaffe. Il ne sait pas où elle en est avec ce gars. Il posera certainement la question plus tard. Des petites mains se tendent vers les gâteaux. Adam leur fait une petite tape. « Doucement les gloutons ! On en laisse pour les autres. » Mais pour les narguer, il en attrape un et le grignote jusqu'à la moitié sous leurs yeux ahurie. « MAIS » Adam les regarde avec des yeux rieurs puis leur donne chacun un biscuit. Parfois on se demande qui est le plus gamin des trois. C'est bon enfant. Newman n'est pas le genre à se prendre au sérieux. Il s'amuse avec des petits rien.
Heureusement les choses s’étaient apaisées entre Adam et moi. Cette sorte de pause dans notre amitié où les barrières étaient devenues bien trop floues avait, certes été nécessaire, mais difficile à passer. Adam a fait le premier pas. Pourtant, la rencontre qui s’en est suivi a été un peu explosive sur certains points. Des reproches, des non-dits gardés jusque-là qui ont fini par sortir. Cette mise au point avait été nécessaire, surtout pour repartir du bon pied. J’ai ensuite tenu parole en rendant visite aux jumeaux une fois que mes béquilles ont été mise au placard. Et ainsi, notre complicité est naturellement revenue. Alors c’est tout autant naturellement que je me rends chez Adam aujourd’hui. Un rituel que nous avons toujours eu et que nous avons gardé avec le temps : la décoration du sapin de Noël. J’ai toujours fait ça avec lui. Je me souviens très bien de cette tradition quand nous étions gosses où il venait chez nous, trouver un instant de paix, pour décorer le sapin avec mes parents et moi. Il avait toujours été le bienvenu, nous savions que chez lui, tout n’était pas toujours tout rose. Les rires, l’émerveillement dans nos yeux, ce privilège que j’avais de finir la décoration en mettant l’étoile au sommet, mon père me portant sur ses épaules pour le faire… Des souvenirs, de merveilleux souvenirs qui resteront à jamais gravé dans mon cœur et mon esprit. Alors en me dirigeant vers la maison de mon meilleur ami en cette fin de journée, je me sens un peu comme transportée quelques années en arrière où il n’y avait rien d’autres que de l’insouciance. J’en avais besoin et je savais que ce moment de paix allait me faire du bien…
Je toque alors et rien qu’en entendant les pas précipités des jumeaux derrière la porte, je peux deviner leur degré d’excitation face à l’idée d’enfin décorer le sapin de Noël. Ils me sautent dans les bras puis j’entre dans la maison. Adam apparait et nous nous approchons mutuellement pour nous saluer. Il n’y a plus de malaise entre nous, nous nous enlaçons comme nous l’avons toujours fait, échanger un baiser sur la joue avant de s’éloigner doucement « Ils sont intenables depuis ce matin. J’espère que t’as la foi ». Un sourire apparait sur mon visage en regardant les garçons courir dans tous les sens « Même si je ne le montre pas, je suis dans le même état d’excitation. J’avais hâte de venir ». Je ris doucement, peut-être pour camoufler les véritables raisons qui ont fait que j’étais impatiente d’être à ce moment. Je demande alors à Adam comment il va « Parfaitement bien Darling ! Je suis tellement heureux que tu sois là. Autant que mes fils je crois ». Ma main vient attraper la sienne que je serre un peu plus « Moi aussi je suis heureuse de vous retrouver ». Je souris sincèrement, parce que tout ça m’avait manqué indéniablement. Cette simplicité entre nous. Je lâche sa main alors que les garçons s’agitent encore plus, au grand désespoir d’Adam « On se calmeeeeee ». Je lui viens en aide en appelant les garçons. Je leur visse à chacun un bonnet de Noël sur la tête, un vert pour Aaron et Noah et un rouge pour Adam. Nous voilà tous les quatre avec nos bonnets sur la tête, fin prêts à nous mettre au travail. Mais visiblement, il manque quelque chose aux yeux de Newman. Mon air interrogateur le regarde s’éloigner pour revenir quelques instants après avec un autre bonnet sur lequel se trouve une tiare en plus. Il me retire celui que j’ai avant de me mettre celui qu’il a prévu spécialement pour moi. « Là ! C’est parfait, princesse ». Mon regard le fixe alors, un brin scintillant car touchée par l’attention et ce surnom qui est si particulier, il le sait. « Merci love » je lance alors accompagné d’un sourire pour le remercier davantage. « Je t’offre un café ? En plus les garçons ont préparé des biscuits de Noël » J’acquiesce en guise de réponses, Adam s’absente pour aller préparer tout ça en cuisine. Pendant ce temps, j’entraîne les jumeaux sur le canapé avec moi, les prenant tous les deux sur mes genoux : « Bon dites moi, vous pensez avoir été suffisamment sages cette année avec Papa ? » « Ouiiiiiiiii » ils s’écrivent en cœur. Je regarde tout particulièrement Aaron, mon sourcil s’arquant « Tu es sûrrrrrr ? » « Tata !!! » Il affiche une moue boudeuse, embêté que je lui demande ça. Je ris alors et le serre dans mes bras. Je lui dépose un bisou sur la joue, un bisou style grand-mère bien bruyant qui le fait rire. Je fais de même à Noah et leur demande ensuite ce qu’ils ont commandé au Père Noël. Les deux se mettent alors à parler en même temps et la liste est très longue. Heureusement, Adam arrive avec un plateau bien garni, faisant bondir les garçons de mes genoux pour se précipiter par terre, à hauteur de la table basse pour se jeter sur les biscuits qu’ils observent avec beaucoup d’attention, salivant presque. « Bon alors ? raconte. Je t’ai manqué ? Pourquoi je pose la question ? Evidemment ! ». Sa réaction me fait rire alors que je retire mes chaussures pour m’installer un peu plus confortablement sur le canapé « Et bien… pas tant que ça finalement ». Je lui lance un clin d’œil complice avant de reprendre « Bien sûr que tu m’as manqué Newman. Et les petites crapules aussi » « A nous aussi tata Mia » me lance alors Noah, en reportant tout aussi rapidement son attention sur les gâteaux qui les narguent. Un sourire attendri apparait sur mes lèvres alors qu’Adam vient alors s’assoir à son tour « Ca va toi ? T’as prévu quelque chose pour Noël ? ». Mon sourire s’estompe au moment où il me pose la première question. Il disparait totalement à la deuxième. J’hausse alors les épaules. « J’ai connu mieux… Knox et moi nous sommes disputés ». Ma gorge se serre alors. Je soupire avant d’ajouter « Sa maladie est revenue et il refuse de se faire soigner… Evidemment je ne suis pas d’accord, on s’est disputé violemment et il a quitté l’appartement ». Les garçons étant à proximité, je n’en ajoute pas davantage. « Bref, sinon tout va bien. Et pour Noël et bien… Je ne sais pas encore ». Ce qui était vrai. Car mes Noël se passaient toujours avec Knox et sa famille, ma mère se joignant à nous pour l’occasion. Mais les plans risquent d’être chamboulés et encore plus avec le retour de mon père. « Et toi ? » je fais alors en me penchant pour attraper les tasses de café, en tendant une à Adam.
Les garçons semblent perdre patience, et glissent doucement leur main vers l’assiette. Adam les arrête dans leur élan « Doucement les gloutons ! On en laisse pour les autres ». Il en attrape alors un pour lui, les narguant ce qui fait évidemment réagir Aaron « MAIS ». « Mais quoi ? C’est pour nous que vous les avez fait non ? ». J’en attrape un à mon tour, en prenant une bouchée, « Uhm, c’est un délice. Merci les garçons, vous vous êtes donnés beaucoup de mal ». J’attrape alors l’assiette que je fais survoler au-dessus de leur tête, en proposant à nouveau à Adam « Tu as vraiment des enfants en or. Tu me les enverras de temps en temps pour qu’ils me fassent le repas ? ». Les jumeaux ont les yeux rivés sur l’assiette, ahuris et surtout suppliant. Une torture pour eux. Je finis par rire en voyant leur tête et repose l’assiette sur la table « Aller, c’est bon, on partage ».
Les jumeaux sont surexcités. C'est certainement l'ambiance de Noël qui veut ça. Et c'est la première année que les deux frères vont le fêter ensemble. Un moment magique comme on en fait plus. Adam a déjà les placards rempli de cadeaux. Que se soit pour ses fils ou pour ses proches. Celui de Mia est déjà précieusement emballé dans son écrin. Elle le découvrira en temps voulu. Il espère que ça lui plaira car il a mis le temps pour trouver quelque chose digne d'elle. Pas question de lui offrir un truc bateau. Non, Newman voulait quelque chose qui a du sens. Aaron et Noah se courent après en chantant des chansons de Noël. Suivit de prés par Rouky, le chien de la maison. Un joyeux brouhaha qui va rendre chèvre leur père. « Même si je ne le montre pas, je suis dans le même état d’excitation. J’avais hâte de venir » Le rire de Mia se veut communicatif. Il rit à son tour en abordant un large sourire. Finalement tout le monde est un état euphorique mais chacun l'exprime à sa façon. Elle vient resserrer sa main dans la sienne lorsqu'il lui avoue être heureux de la retrouver. Cette distance qui c'était immiscer entre eux était juste intenable. Adam ne peut plus se passer d'elle. Sa présence dans sa vie est trop importante. Et même s'il doit en assumer les conséquences, il le fera sans l'once d'une hésitation. Cette parenthèse a bien failli ruiner leur amitié. Mais avec leur détermination, il en on fait une force. Aujourd'hui, ils semblent encore plus liés que jamais. « Moi aussi je suis heureuse de vous retrouver » Ils s'échangent un sourire avant d'être troublé par l'agitation des jumeaux. Leur père leur demande de se calmer mais ils ne sourcillent même pas. Aaron gueule encore plus fort et Noah rigole tellement qu'il en pleure … nous vla bien. Heureusement, Mia a eu la bonne idée de leur amener un petit bonnet vert. Ils font les beaux. Adam prend une photo avec son portable avant de recevoir le sien. Rouge par contre. Aux yeux de McKullan ça semble parfait. Mais Adam revient avec un bonnet qu'il a pris soin de d'acheter pour elle. Celui-ci porte une petite couronne. Sourire aux lèvres, il l'admire et souligne que cette fois s'est réellement parfait. « Merci love » Ce n'était pas grand chose. Mais il avait pris l'habitude de lui faire plaisir avec des petits rien. « De rien ma chérie » Et c'est sans complexe qu'il reprend ses vieilles habitudes avec elle. Des surnoms, des gestes tendres, sans pour autant s'imaginer aller plus loin. Adam lui propose un café et des biscuits. Évidemment, elle ne dit pas non. Andrew ne devrait pas trop tarder. De toute façon la décoration du sapin ne commencera que quand il sera là. Newman trouvera bien le moyen de faire patienter tout le monde avec ses subterfuges. « Bon dites moi, vous pensez avoir été suffisamment sages cette année avec Papa ? » De suite il glousse tout en versant le café dans les tasses. Aaron est le champion pour les bêtises. Heureusement que son père n'en tiendra pas compte. « Ouiiiiiiiii » Adam gratte sa gorge l'air de rien pour signifier qu'il n'est pas tout à fait d'accord sur ce point. « Tu es sûrrrrrr ? » « Tata !!! » Aaron regarde son père avec des yeux de chat Potté. Mais Adam fait rouler les siens avant de pointer son œil droit tout en exerçant une pression sur sa joue. « On en parle de la crise que tu nous as fais pour promener Rouky tout à l'heure ?? » Et voilà qu'il boude en croisant les bras. - Ça faisait longtemps – Mais le bisou de sa tata lui redonne tout suite le sourire. Noah a le droit au même traitement. Pas de jaloux. Il fallait tout faire en double maintenant. En triple même ! Papa était un peu jaloux de ne pas avoir eu son bisou. « Et moi ? » Il le voulait son bisou de grand-mère. Adam les rejoint avec un plateau bien garnit. Il s’assoit et insinue qu'il a manqué à sa meilleure amie. « Et bien… pas tant que ça finalement » Aussitôt il fait les gros yeux. Mais son clin d'œil malicieux lui redonne le sourire. « Bien sûr que tu m’as manqué Newman. Et les petites crapules aussi » Évidemment, comment ça serait possible autrement ? Mia fait partie de la famille ou plutôt, le petit trio a été généreusement accueillit dans la sienne. D'ici une petite heure le patriarche viendra combler sa place. Il lui tarde de voir la réaction de son amie. Adam lui demande si ça va et si elle a des projets pour Noël. « J’ai connu mieux… Knox et moi nous sommes disputés » « Ha.... » Les disputes avec Knox sont fréquentes, mais pour que Mia lui en parle c'est que cette fois ça a été virulent. « Sa maladie est revenue et il refuse de se faire soigner… Evidemment je ne suis pas d’accord, on s’est disputé violemment et il a quitté l’appartement » La main d'Adam vient se poser sur son épaule. Il comprend à quel point ce sujet est délicat et difficile à encaisser pour elle. Si Knox avait été présent dans cette pièce, il le secouerait sûrement pour qu'il arrête de faire sa tête de lard. Mia a dû certainement s'en charger … d'où son départ précipité. « Rah ! Mais il est con ou quoi ??? Désolé ... » Ça lui avait échappé. Les deux hommes n'ont jamais était très fan l'un de l'autre. Mais ça n'empêche pas Adam de s’inquiéter pour sa santé. Et il sait à quel point il est important aux yeux de Mia. Rien pour ça il devrait se battre au moins pour elle si ce n'est pas pour lui. « Pourquoi il refuse de se soigner ? Il a peur de la chimio ? » Noah lève les yeux sur son père en plissant ses yeux « C'est quoi une chimio papa ? » Il se tourne vers son fils un peu perplexe. Comment expliquer à un gosse qui va bientôt avoir six ans que la chimio est un traitement très lourd de conséquence. Parfois même à en perdre ses cheveux ou de ne plus avoir la force de se mettre debout … « C'est rien mon grand, boit ton chocolat » Qu'il préfère répondre plutôt que de rentrer dans les détails. « T'es seule à l'appart … Tu sais que tu peux venir ici quand tu veux hein. La chambre d'amis est toujours disponible pour toi » « hoooo Ouiiiii » Ce n'était pas tomber dans l'oreille d'un sourd. Le brun sourit en levant les yeux au ciel. Il pose sa main sur la sienne tout en la fixant droit dans les yeux. Cette proposition n'était pas du vent. Mia savait que sa porte était toujours ouverte pour elle. Elle pouvait se pointer à pas d'heure, Adam l’accueillera toujours les bras ouvert . « Tu es ici chez toi » Qu'il termine de lui dire. «Bref, sinon tout va bien. Et pour Noël et bien… Je ne sais pas encore » Le sujet de conversation change. Mia n'est apparemment pas à l'aise d'en parler en la présence des jumeaux. Et faut avouer que ça plomb un peu l'ambiance cette histoire de maladie. Mais si elle voulait en parler Adam l'écoutera. « Bon bah tant mieux. Ha ? Tu ne compte pas voir … » Il hésite à parler de cet homme de peur de faire une gaffe. Si ça se trouve ce n'est plus d'actualité. Il en sait rien. Mais à chaque fois qu'il parle de lui ça part en cacahuète. Nerveusement, il se passe la main dans les cheveux et s'accroche à une branche un peu branlante. « Ton père ? Tu as pensé à ton père ?... » C'est peut-être un peu tôt pour mettre le sujet sur la table mais il pose ça là. Sait-on jamais … « Papi Andrewwwww !!! On le revoit quand ??? » Demande Noah curieux. - Ne fait pas la gaffe, ne fait pas gaffe – Qu'il se répète dans sa tête en ébouriffant les cheveux de son fils. « Il nous manque à tous mon chat. Bientôt, bientôt » En vrai, ils s'étaient vu y a pas si longtemps que ça. Mais pour les jumeaux c'était toujours trop long. Même Noah avait tout de suite adoré Andrew. Ou Andrew avait adopté Noah. Il avait la fibre paternelle fois mille. « Et toi ? » Mia lui tend sa tasse encore fumante. Il la saisit et souffle dessus en remuant sa cuillère. « Hm... et bien ça sera à la maison avec les garçons. J'ai proposé à Joy de venir mais elle bosse .. » Le boulot … Toujours le boulot … C'est un truc qu'il avait du mal à comprendre. La passion ne doit pas l'emporter sur la raison. Mais il n'allait certainement pas la forcer à passer Noël avec eux si elle n'en avait pas envie.
La gourmandise des garçons commence à faire famine. Ils tentent de glisser leurs petites mains jusqu'à l'assiette où se trouve les gâteaux mais leur père vient mettre les hola bien vite. « MAIS ». « Mais quoi ? C’est pour nous que vous les avez faits non ? » Adam mange son gâteau goulûment sous les yeux ahurit de ses fils et Mia ne se prive pas non plus. « Uhm, c’est un délice. Merci les garçons, vous vous êtes donné beaucoup de mal ». Elle attrape l'assiette et les nargue en la faisant passer sous leur nez. C'est vache mais c'est tellement amusant sur le moment. « Mais tellement, j'adore ! Je sais même pas si y en aura assez pour tout le monde » Adam en rajoute pour dramatiser encore plus. Et les petits sont à bout. En parfaite synchronisation ils croisent leurs bras en boudant à deux. « Tu as vraiment des enfants en or. Tu me les enverras de temps en temps pour qu’ils me fassent le repas ? » Et voilà qu'ils passent pour de parfaits petits lutins au service des deux grands dadais. Newman hoche la tête en manquant de s'étouffer avec son gâteau – Ouais étouffe toi espèce de père indigne - « Oui si tu veux. Y en a plus doué que l'autre je te préviens. » Aaron se sent tout de suite visé. Il tire la langue ouvertement à son père en fronçant les sourcils. Et le papa ... et bien il en fait autant ! Car il a maturité dans un grand enfant Newman. « Aller, c’est bon, on partage ». Ils arrêtent le supplice et se décident enfin à nourrir ces pauvres petits. Aaron et Noah se jettent sur les gâteaux comme s'ils n'avait pas mangé depuis des jours. « Non mais … Regarde-les … » Et dire qu'il en veut un troisième … « Ton père l'a prit comment quand tu lui a dis que c'était des bêtises cette histoire de bébé ? » « Tata va avoir un bébé ??? » « C'est une petite fille ou un petit frère ? » « Il s'appelle comment ? » Les questions fusent. - Mais oui mon grand ! Tu devrais savoir qu'il faut tenir sa langue quand deux petites têtes blondes traînent part là. Ce n'est pas comme si c'était les tiens sombre idiot - « C'est qui le papa ? » Demande Aaron en fixant son père droit dans les yeux. La question tue. Adam jette un regard discret vers Mia – Enfin … Discret … Faut le dire vite – Le brun se penche alors sur son fils en lui le défiant du regard. Aaron ne se dégonfle pas et soutient le regard de son père. « Y a pas de papa. Y pas de bébé. Et y a pas de petit frère et pas de petite sœur. » Son fils est tellement occupé à le fixer qu'il arrive à lui piquer son gâteau des mains sans difficulté. « Maisssss, rend le moi » Il le gobe … Sous les yeux de sa progéniture. Comme ça. Il s'en reprend un nouveau dans l'assiette en jetant des regards menaçant à son père. « Moi je voulais une petite sœur ... » Adam attrape Noah pour l'asseoir sur ses cuisses. Un moment câlin comme il aime tant. « Pour avoir une petite sœur, il faut un papa et une maman mon cœur » Il l'embrasse tendrement sur la tempe et l'entoure de ses bras avec douceur. « Bah tu fais un bébé avec Joy » Le gros malaise … le sujet qui pique. Adam savait à quel point Mia détestait la brune. Sans parler que Petterson ne veut pas être mère. De toute façon la question ne se pose pas, il ne sont pas ensemble. Même s'ils se tournent comme deux aimants « ROUKKYYYYYY » Adam repose son fils sur le canapé pour se lever et aller mettre le chiot dehors. Il n'avait rien trouver de mieux que de lever la patte sur le sapin … - On dira merci au chien pour la porte de sortie ! - Le brun s'en va chercher de quoi nettoyer les bêtises du quatrième membre de la famille. Merci Dylane.
J’entame une petite conversation avec les jumeaux pendant qu’Adam s’affère en cuisine. Evidemment, qui dit Noël, dit l’éternelle question que tout le monde pose aux enfants à savoir s’ils ont été sages. Bien sûr, les jumeaux ne prétendront jamais le contraire, Aaron le premier qui, pourtant, a un sale caractère. Et je sais qu’il n’est pas totalement honnête, le raclement de gorge de son père me le confirme. Ça lui déplait tout comme le fait que je lui demande s’il était sûr de ça. « On en parle de la crise que tu nous as fait pour promener Rouky tout à l’heure ». Je grimace en regardant Aaron, affichant un air insatisfait alors qu’il se met à bouder. Je ne résiste pas longtemps à sa bouille et vient le chatouiller avant de lui déposer tout plein de bisous, comme j’en ai si souvent l’habitude avec lui mais aussi avec son frère. Il y a droit lui aussi une fraction de seconde après. « Et moi ? ». Je me retourne alors vers Adam, levant les yeux au ciel « Désolé c’est uniquement réservé aux enfants… Aux VRAIS enfants ». Parce qu’à mes yeux, c’est un éternel gamin le Newman et il le sait.
Il approche alors avec le plateau bien garni. Je lui parle assez rapidement de mon moral qui n’est pas nécessairement au beau fixe du fait de ma dispute avec Knox « Ha… ». J’explique davantage la situation à Adam, bien que la présence des enfants ne me pousse pas à entrer dans les détails. Il sent bien que cela me chamboule et sa main réconfortante sur mon épaule me fait esquisser un sourire. « Rah ! Mais il est con ou quoi ??? Désolé… ». J’hausse les épaules, ça m’est égal, j’en voulais à Knox qu’il n’accepte pas de se faire soigner. J’avais du mal à le comprendre et je ne pouvais que penser au pire… « Pourquoi il refuse de se soigner ? Il a peur de la chimio ? ». Je soupire « Je pense qu’il n’a pas envie de revivre ce qu’il a vécu … Puis, il fait sa tête de mule, comme toujours… » Noah intervient alors dans la conversation et mon regard s’attriste suite à sa question. « C’est quoi une chimio papa ? ». « C’est rien mon grand, boit ton chocolat. T’es seule à l’appart… Tu sais que tu peux venir ici quand tu veux hein. La chambre d’ami est toujours disponible pour toi » « Hoooo ouiiiiiii ». J’affiche un sourire mais mon regard traduit bien mon inquiétude, mes yeux s’humidifiant malgré tout. Parce que j’ai peur de perdre Knox, parce que je n’ai pas envie de le voir à nouveau malade quand j’ai déjà vu à quel point il pouvait être mal alors que nous étions gosses… La main d’Adam sur la mienne me rassure, sa proposition me fait chaud au cœur. Parce que l’appartement est incroyablement vide et que je me sens particulièrement seule chaque soir. « Tu es ici chez toi ». Je pose mon regard dans le sien, resserrant sa main « Merci hon’ ». Je préfère cependant changer de sujet parce que celui-ci était bien trop difficile et le fait que les jumeaux soient juste à côté de nous y jouait aussi. Le sujet suivant concerne Noël… encore un sujet un peu problématique pour moi cette année « Bon bah tant mieux. Ha ? Tu ne compte pas voir… ». Il se stoppe, je sens qu’il n’ose pas prononcer son nom, sûrement de peur que j’explose comme la dernière fois où il a abordé le sujet. Pourtant, cette fois, je reste calme, un sourire s’affichant doucement sur mes lèvres « Alec ? Tu as le droit de dire son prénom tu sais ? ». Je ris doucement mais mon regard montre bien ma tristesse, celui-ci se portant sur le sol « On a décidé qu’on ne devait se détacher définitivement l’un de l’autre… Parce que lui et moi, ce ne sera jamais possible ». Une décision qui me brise le cœur mais en avais-je vraiment le choix ? Surtout après avoir découvert qui il était vraiment ? Son appartenance à cette organisation criminelle et avoir vu de quoi il pouvait être capable ? Evidemment, tout ça, je m’abstiens d’en parler à Adam. Parce que ce n’est pas quelque chose que je prends à la légère et dont je vais parler à tout le monde. Alors je me contente de ces quelques mots… « Ton père ? Tu as pensé à ton père ?... »« Papi Andrewwwww !!! On le revoit quand ??? ». « Il nous manque à tous mon chat. Bientôt, bientôt ». L’excitation et l’impatience de Noah me font un pincement au cœur. J’ignorais que les jumeaux étaient déjà si attachés à mon propre père. Un sourire apparait sur mon visage alors que je pose mes yeux sur Adam « Je ne sais pas… Je vais pas te mentir, j’en ai envie mais… j’ai peur que ça aille trop vite… J’ai peur qu’il disparaisse à nouveau et être déçu encore. Alors je pense qu’il vaut mieux que je m’abstienne… Pour cette année ». J’hausse les épaules en grimaçant, même si cela aussi me rend triste. Je retourne la question à Adam. « Hm… et bien ça sera à la maison avec les garçons. J’ai proposé à Joy de venir mais elle bosse… ». Mon sourcil s’arque alors qu’il évoque Joy. La jalousie des débuts en voyant leur rapprochement a disparu. En revanche, je garde tout de même un mauvais souvenir de ma dernière rencontre avec la jeune femme à l’hôpital, même si je reconnais mes torts dans la tournure qu’a pris la conversation, ne me montrant hostile envers elle « Comment ça se passe entre vous deux ? » je demande alors d’un ton neutre.
« Mais tellement, j’adore ! Je sais même pas si y en aura assez pour tout le monde ». L’occasion est trop bonne pour embêter un peu les jumeaux qui salivent depuis une bonne dizaine de minutes sur les biscuits qui sont déposés sur la table. Nous leur avons dérobé l’assiette pour nous goinfrer tous les deux. Et ils ne sont pas du tout content les jumeaux, se mettant à bouder en chœur. Je demande alors à Adam de me les prêter de temps à autre pour venir cuisiner chez moi « Oui si tu veux. Y en a plus doué que l’autre je préviens ». Je pouffe alors qu’Aaron se retourne et tire la langue à son père. Evidemment, il fallait s’y attendre, Newman en fait de même. Je repose alors l’assiette sur la table et les garçons se jettent littéralement sur les gâteaux ce qui me fait rire « Non mais… regarde-les ».
« Ton père l’a pris comment quand tu lui as dit que c’était des bêtises cette histoire de bébé ? » « Tata va avoir un bébé ??? » « C’est une petite fille ou un petit frère ? » « Il s’appelle comment ? C’est qui le papa ? ». Je me sens harceler tout à coup par les deux petites têtes blondes qui se tiennent devant moi et s’agite tout en posant leur question. Au point que je n’arrive même pas en placer une « Y a pas de papa. Y a pas de bébé. Et y a pas de petit frère ou de petite sœur ». Leur enthousiasme redescend immédiatement après les mots d’Adam. Ce dernier en profite pour piquer le gâteau que tenait Aaron dans ses mains, dont la concentration était entièrement vouée à cette histoire de bébé. « Moi je voulais une petite sœur… ». Les mots de Noah m’attriste, mes yeux le suivant alors que son père l’attrape pour l’assoir sur ses genoux « Pour avoir une petite sœur, il faut un papa et une maman mon cœur ». J’observe mon meilleur ami dans son rôle de père. Et la scène est belle à voir et attendrissante. Il était merveilleux dans ce rôle. Et il me rappelle aussi les gestes que mon père avait pu avoir à mon encontre quand j’avais l’âge de Noah. Un petit pincement au cœur se manifeste alors à moi alors que je les fixe du regard. « Bah tu fais un bébé avec Joy ». Le moment touchant est vite interrompu par le commentaire de Noah. Un air curieux s’affiche sur mon visage, mon sourcil s’arquant en attendant la réponse d’Adam. Mais il évite, ne réponds rien alors que Rouky semble déterminer à faire ses besoins sur le sapin. Il se lève alors pour sortir le chien et revient avec de quoi nettoyer. Je le rejoins alors pour l’aider, lui prenant du papier absorbant que je laisse déposer sur la flaque. « Il en a ri et m’a dit que l’histoire lui paraissait bizarre ». Je ris doucement en repensant à ce qu’il m’avait révélé « Et soi-disant il avait pour projet de nous construire une maison. Qui en soit aurait été une véritable catastrophe ». Je ris encore, montrant ainsi que les choses commencent peu à peu à s’apaiser entre mon père et moi.
Alors qu’Adam termine de nettoyer et que les enfants soient affalés sur le canapé à finir les derniers biscuits, on sonne à la porte. Les jumeaux qui paraissaient incapable de bouger du fait de leur ventre plein se lance alors en direction de la porte d’entrée. Je les observe de loin et alors qu’ils ouvrent la porte, je me fige sur place en reconnaissant sa voix et en le voyant apparaitre dans l’embrasure de la porte. Mon père. Mon regard se pose alors sur Adam, l’interrogeant du regard comme pour lui demander si cette visite était prévue. Il entre alors et je reste un peu en retrait, laissant Adam le saluer en premier.
Andrew avait fixé son placard pendant un bon quart d’heure, serviette de toilette autour de la taille, mains sur les hanches, avant de se décider sur sa tenue. Aujourd’hui était un jour assez particulier et qu’il savait très important : la décoration du sapin de Noël chez les Newman. D’après ce qu’il avait compris, c’était une tradition et un moment assez solennel. Ils louaient tous les ans le même sapin - d’ailleurs, Adam lui avait fait un message un peu plus tôt dans la journée pour lui indiquer qu’il était parti en expédition pour chercher le fameux conifère. La tradition du sapin de Noël était quelque chose qui avait toujours étonné Andrew : en Australie, et plus spécifiquement à Brisbane, il faisait à peu près 30 degrés à Noël. L’ambiance était plutôt aux doigts de pied en éventail et au cocktail sur la plage, plutôt qu’aux gros pulls de Noël et aux guirlandes. Et pourtant, même sous son toit, et ce depuis la tendre enfance de Mia - et d’Adam -, la tradition du sapin de Noël avait été perpétrée. Il se souvenait avec amusement des heures passées à décorer l’arbre avec toutes les boules de Noël possibles. Son ex femme avait une passion assez impressionnante pour les décorations de Noël, et ils se retrouvaient chaque année avec des cartons remplis de nouveaux objets, qui finissaient bien souvent par être vendus l’année suivante lors d’un vide-grenier, avant d’en racheter de nouveaux. Il gardait un souvenir assez mémorable de ces instants, et c’était sûrement pour ça qu’Adam l’avait convié à cette cérémonie. Le seul hic, c’est que Mia n’était pas au courant qu’il était invité. Il ignorait totalement quelle serait sa réaction : même si leurs derniers échanges avaient été plutôt cordiaux, et qu’ils allaient dans la bonne direction, elle n’avait peut-être pas envie de passer Noël avec son vieux père, et avait peut-être simplement besoin de passer du temps avec les jumeaux et Adam. Il ne savait pas trop comment elle allait, leurs échanges s’étaient résumés à l’envoi de quelques photos et images trouvées sur le net. Mais pas trop de bavardages sur leurs vies respectives, même depuis qu’ils s’étaient croisés au marché de Noël. Hors de question qu’Andrew parle de Tessa, par ailleurs. Alors, pour la première fois depuis un petit moment, Andrew était stressé. Il appréhendait beaucoup cette visite. Après avoir hésité sur un t-shirt rose avec un flamand rose en bonnet de Noël, Andrew opta pour une tenue un peu moins fun mais dans laquelle il serait à l’aise - une chemise à manches courtes et un short. Il n’avait pas pensé à demander s’il y avait un dress code, mais ça irait bien pour cette fois. Après avoir pris le temps de se peigner, il avait embarqué les trois énormes sacs de paquets cadeaux, qu’il avait tant bien que mal réussi à faire rentrer dans le coffre. Il y avait des présents pour chacun d’entre eux. J’en ai peut-être fait trop, pensa t-il en jaugeant les piles de cadeaux qui tenaient tant bien que mal les unes sur les autres. Il s’installa au volant et se rendit chez Adam. Il ne connaissait que trop bien le chemin, maintenant. Après s’être garé, il récupéra là encore avec peine les sacs de cadeaux, et grimpa, chancelant, jusqu’à la porte d’entrée. Perplexe, il observa les nombreuses aiguilles de pin qui jonchaient le sol. « Newman, t’as merdé avec ton sapin », chuchota t-il en riant à moitié. Il réussit, par on ne sait quel miracle, à se libérer la main pour sonner à la porte. Au vu du brouhaha qui arrivait de derrière la porte, il était prêt à parier que les jumeaux étaient parés à lui ouvrir. « PAPI ANDREEEEW ! ». Les deux voix enjouées des deux petits firent rire le « papi ». Les deux gamins étaient déjà en train de lorgner sur les sacs. « Papa, papa ! T’as vu tous les cadeaux ??? ». Il fallait qu’il trouve une parade, les gamins étaient trop jeunes pour découvrir la terrible vérité qui se cachait derrière le soit disant Père Noël. « J’ai croisé le Père Noël en chemin, il m’a demandé de l’aider à distribuer tous les cadeaux, il paraît qu'il y en avait beaucoup trop pour cette maison cette année, et qu’il ne pouvait pas tout faire tout seul ! ». Andrew tenta tant bien que mal de se frayer un chemin dans l’entrée, avant de refermer la porte derrière lui. « Doucement, les loustics ! Avant de vous donner les cadeaux, il va falloir me prouver que vous avez été sages, c’est la consigne du Père Noël. Et ça commence par un bisou ! ». Il tendit les bras pour accueillir les deux petits, qui s’empressèrent de venir lui coller des gros bisous baveux - et sucrés, au vu des miettes qu’ils laissèrent sur son visage. Il n’avait rien dit jusque là, mais il sentait déjà le regard brûlant de Mia qui vrillait sa peau. Il préféra ne rien dire pour le moment, et s’avança plutôt vers Adam pour le saluer. Il le serra dans ses bras, comme à son habitude. « Dis donc, Newman, t’as tué un sapin de Noël sur ton perron avant d’installer celui-ci ? On dirait une scène de crime, ton paillasson ! ». Il lui donna un petit coup de coude dans les côtes. « Je t’avais dit de m’appeler si t’as besoin d’aide ! ». Il se tourna vers les petits, le regard interrogateur. « Je parie que Papa a encore voulu jouer au bûcheron ? ». Il secoua doucement la tête, voyant que les petits écoutaient à moitié, trop occupés à tenter de voir ce qui pouvait bien se cacher dans les sacs. Bien tenté, mais les cadeaux étaient précieusement emballés et les deux petits monstres n’y verraient rien du tout. Il s’avança doucement vers Mia, un peu hésitant malgré tout. Il aperçut ce qui semblait être une assiette de biscuits. Seul un pauvre gâteau restait, seul au milieu d’une marée de miettes. Il décida d’aborder sa fille avec une touche d’humour, histoire de détendre un peu l’atmosphère. « Je savais que tu étais gourmande, Mia, mais tu aurais pu en garder un peu pour ton vieux père… ». Il entendit les gamins pouffer de rire derrière, leurs deux ventres rondouillets indiquant clairement que ce n’était pas Mia qui avait fini les gâteaux. Il s’approcha un peu plus d’elle et tenta de lui déposer un léger baiser sur la joue. Il ne s’y attarda pas trop, il était certes fou, mais il n’avait pas envie de se prendre une mandale si jamais la dame McKullan en avait décidé autrement. Il retourna aux sacs de cadeaux, sortant deux petits paquets pour chacun des petits. « Bon, le père Noël m’a autorisé à vous donner un cadeau chacun, pour ce jour spécial de décoration du sapin de Noël ! ». Il leur tendit leur paquet à chacun. Les deux petits déchirèrent le paquet avec un tel entrain qu’Andrew n’eut même pas le temps d’ajouter quoi que ce soit. Les deux petits découvrirent deux petites boules en bois pour le sapin de Noël, chacune gravées de leurs prénoms respectifs et décorés aux couleurs ocres de l’Australie. Il avait trouvé ça sur le marché de Noël : il s’était dit que ce serait parfait pour faire patienter les deux loustics avant les vrais cadeaux. Il se tourna vers les deux adultes de la pièce, chuchotant pour éviter que les deux paires d'oreilles n’écoutent. « Le reste, ça attendra plus tard. J’ai deux trois trucs pour vous aussi, mais on va attendre que les Gremlins se soient calmés un peu… ». Il s’installa sur le canapé, un peu mal à l’aise. Il ne savait pas trop quoi dire, il espérait qu’Adam aurait une explication en béton pour justifier sa présence auprès de Mia. Andrew tenta quelque chose, espérant que ça permettrait de lancer un sujet de conversation. « Ça me fait plaisir de vous voir là, tous les deux. On en a passé des Noël, tous ensemble. Tu te souviens, Adam, la fois où Mia avait bien failli t’embrocher l’oeil avec l’étoile du sapin ? J’ai bien cru qu’on finirait notre 25 décembre aux urgences ». Quoi de mieux que des vieux souvenirs pour essayer de faire rire tout le monde ? Il espérait que les deux seraient réceptifs, sinon, la soirée chez les Newman allait être longue.
La complicité entre Mia et les jumeaux le fait toujours sourire. Elle est comme une mère de substitution pour Aaron. Les deux s'entendent comme chien et chat. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre niveau connerie. Et avec Noah, le courant est tout de suite bien passé. Les deux blondinets parlent de cadeaux. La liste est interminable. De quoi donner le tournis au papa. Ils ont le droit à leurs bisous. Adam réclame le sien, mais apparemment Mia n'a pas l'intention de lui donner. « Désolé c’est uniquement réservé aux enfants… Aux VRAIS enfants » C'est à son tour de faire une mine boudeuse. Rien que pour ça il pourrait avoir le droit à son bisou. Tout le monde s'installe dans le salon. Le brun arrive avec son plateau et tout un tas de chose bonne à manger et à boire dessus. Mia commence à lui parler Knox et de sa rechute. La conversation devient tout de suite moins gai. Adam donne son point de vu en essayant de ne pas se montrer trop sévère à l'égard du blond. « Je pense qu’il n’a pas envie de revivre ce qu’il a vécu … Puis, il fait sa tête de mule, comme toujours… » La chimio reste un traitement lourd certes. Knox devrait y réfléchir à deux fois avant de se laisser ronger par la maladie. Noah tente de s’immiscer dans la conversation mais son père évite le sujet avec lui. En voyant la tristesse peser dans les yeux de sa meilleure amie, Newman n'hésite pas à lui proposer un toit. Si elle ressent le besoin de se sentir entouré, elle sait que la porte des Newman est grande ouverte. « Merci hon’ ». Dit-elle en serrant sa main sur la sienne. Le brun passe alors son bras dans son dos pour l'attirer contre lui et ainsi lui offrir une étreinte réconfortante. « Ne me remercie pas. C'est normal ». Le sujet de Noël vient sur le tapis. Adam est curieux de savoir comment Mia compte passer le réveillon. De son côté ça sera plutôt simple. Une chose est sûre, c'est qui le passera avec ses fils. Avec Joy c'est moi certain. Il manque de faire une boulette en parlant de son fameux prétendant mystère. « Alec ? Tu as le droit de dire son prénom tu sais ? » Mais Mia comprend vite le lapsus. Adam se sent un peu con sur le moment. « Je voulais pas créer de malaise. Je ne sais pas où ça en est avec lui. J'espère que tout se passe bien » La dernière fois ce n'était pas top. Adam avait dû la consoler et … il l'avait fait un peu trop bien pour le coup. « On a décidé qu’on ne devait se détacher définitivement l’un de l’autre… Parce que lui et moi, ce ne sera jamais possible » En fait, il aurait mieux fait d'éviter le sujet … Le regard de Mia se baisse au sol. Il sent bien que cette histoire la chagrine. Peut-être un peu plus que les autres. Adam pourrait facilement lui dire 'Je te l'avais dis' ou 'Encore un con qui ne te mérite pas'. Pourtant cette fois il sent que cet homme a vraiment chamboulé son amie. « Vous avez prit le temps de poser les choses à plat ? Peut-être que tout n'est pas perdu. » Peut-être que ça valait la peine de se battre pour cet homme. C'est dur pour lui d'en juger car il ne le connait pas. Adam lui parle alors de son père. Il expose une hypothétique possibilité de fêter Noël en famille. « Je ne sais pas… Je vais pas te mentir, j’en ai envie mais… j’ai peur que ça aille trop vite… J’ai peur qu’il disparaisse à nouveau et être déçu encore. Alors je pense qu’il vaut mieux que je m’abstienne… Pour cette année » Mais Mia se veut prudente pour cette année encore. Le retour d'Andrew est encore récent et il comprend ses réticences. Même s'il n'imagine pas Andrew commettre les mêmes erreurs du passé. « Je comprends Mia. Mais je pense pas qu'il ferait deux fois la même erreur. Il a déjà beaucoup trop de remords. L'année prochaine c'est la bonne !. » Adam veut y croire. Il lui parle de Joy et de son refus de passer Noël avec eux. Ce point le chagrine un peu mais il respecte les choix de la brune malgré tout. « Comment ça se passe entre vous deux ? » Il hausse les épaules. Pour le moment il ne fallait pas s'en plaindre. Le brun cherchait même à que ce que cette relation prenne plus d'ampleur. « J'ai envie de l'inviter au bal de Noël. J'ai envie d'essayer ... » Même si cette relation semble compliqué. Tous les opposent et pourtant le brun persiste dans son idée.
Cette histoire de bébé perturbe tout le monde. Notamment les jumeaux qui se font tout de suite des illusions. Ils harcèlent Mia de question. Adam a du mal à en placer une. Jusqu'à ce que Noah pose un gros blanc en parlant de Joy. Deux connections qui ne se font pas. Petterson réfute l'idée de devenir mère. Son cœur se serre. Silencieusement, Adam garde ses inquiétudes pour lui. Une catastrophe qui se transforme en aubaine, le brun saisit l'occasion pour éviter la question. Il se lève et s'en va nettoyer le pipi du chien. Finalement Mia le rejoint pour l'aider à éponger la flaque. La conversation se recentre sur la réaction d'Andrew et cette histoire de grossesse imaginaire. « Il en a ri et m’a dit que l’histoire lui paraissait bizarre ». Adam préfère en rire. Même s'il a été le premier à être chamboulé par cette nouvelle. Ils avaient même fait des plans sur la comète avec le paternel. « Et soi-disant il avait pour projet de nous construire une maison. Qui en soit aurait été une véritable catastrophe ». Il tente de prendre un air sérieux en fixant son amie. Puis il se met rire aux éclats. « Attend rigole pas. Ça ne me déplairait pas de construire un petit chalet avec lui. Ça serait notre petit havre de paix pour passer nos weekends en famille » Adam s'imagine bien une maisonnette tout en bois non loin de la mer pour aller surfer avec les Mckullan et les enfants .
La conversation fut vite interrompue par le carillon. Newman n'a pas besoin d'ouvrir la porte pour deviner qui s'y cache derrière. D'ailleurs il ne prend pas la peine d'aller voir. Les jumeaux s'en chargent en improvisant une course jusqu'à l'entrée. La joie des jumeaux éclate en criant son nom. Andrew … Le regard de Mia se fait oppressant. Adam pose alors ses yeux sur elle en souriant. Évidemment qu'il était au courant de toute cette mascarade. « J’ai croisé le Père Noël en chemin, il m’a demandé de l’aider à distribuer tous les cadeaux, il paraît qu'il y en avait beaucoup trop pour cette maison cette année, et qu’il ne pouvait pas tout faire tout seul ! » Un rire s'échappe de ses lèvres alors qu'il ne lâche pas des yeux la blonde. « Joyeux Noël Mia » Qu'il lui dit d'une voix tendre. C'était sa manière à lui de lui offrir son miracle de Noël . Le retour d'Andrew a Brisbane a eu l'effet d'un tsunami. Mais Adam veut croire que l'amour d'une famille finit toujours par vaincre. Et c'était un peu sa famille à lui aussi … Alors oui, il rêvait secrètement de les voir tous réunis de nouveau. « Doucement, les loustics ! Avant de vous donner les cadeaux, il va falloir me prouver que vous avez été sages, c’est la consigne du Père Noël. Et ça commence par un bisou ! » Adam se redresse. Les jumeaux s'empressent de venir embrasser leur papi de cœur chaleureusement. Il s'avance vers celui qu'il a toujours considéré comme un père. « Dis donc, Newman, t’as tué un sapin de Noël sur ton perron avant d’installer celui-ci ? On dirait une scène de crime, ton paillasson ! » Andrew lui fout un coup de coude dans les côtes avec toujours autant de délicatesse. Adam se retient d'en faire autant, il ne voudrait pas l'achever. « M'en parle pas ! Je crois que c'est la dernière année qu'on l'aura celui-là. Je vais devoir faire un trou dans la toiture tellement il est immense. » Ils se serrent mutuellement dans les bras comme un père et son fils. « Je t’avais dit de m’appeler si t’as besoin d’aide ! » Newman lui fait une tape dans le dos en riant. « Je t’appellerai pour construire cette maison » Il le traite de bûcheron mais les jumeaux ne réagisse pas. Bien trop absorber par tous ces sacs rempli de cadeaux. Andrew se rapproche de sa fille. Adam espère de tout cœur que l'échange se passera bien. « Je savais que tu étais gourmande, Mia, mais tu aurais pu en garder un peu pour ton vieux père… » Le brun ne peut s'empêcher d'en rajouter à son tour. « Faut bien nourrir le bébé » Il éclate de rire aussitôt. Cette histoire d'enfant va rester encore un moment dans les moeurs. Les garçons rient aussi de bon cœur. Mia est obligée de se détendre avec tout ça. Andrew s'autorise une embrassade. Puis il s'occupe de gâter les enfants. « Bon, le père Noël m’a autorisé à vous donner un cadeau chacun, pour ce jour spécial de décoration du sapin de Noël ! ». En voyant tous les paquets, le jeune papa désespère un peu. « Tu les gâtes beaucoup trop. » Aaron commence à déchirer le papier cadeau alors que son frère secoue son paquet pour deviner ce que c'est. Deux jolies boules de Noël fait main. « Montre chaton » Noah lui tend sa boule. Adam l'inspecte de tous les côtés. « C'est très joli. Le sapin va être magnifique avec tout ça. Merci papy Andrew ! » Il insiste bien sur le papy pour le faire rager un peu. Andrew se tourne vers les deux adultes pour leur chuchoter. « Le reste, ça attendra plus tard. J’ai deux trois trucs pour vous aussi, mais on va attendre que les Gremlins se soient calmés un peu… ». Adam fait rouler ses yeux en souriant. « Deux trois trucs ? J'ai l'impression que tu as vider le marché de Noël. Il ne fallait pas daddy. Tu nous combles déjà en étant présent tu sais » Il s’assoit à côté du patriarche puis tapote l'assise à côté de lui pour que Mia prenne place. « Ça me fait plaisir de vous voir là, tous les deux. On en a passé des Noël, tous ensemble. Tu te souviens, Adam, la fois où Mia avait bien failli t’embrocher l’oeil avec l’étoile du sapin ? J’ai bien cru qu’on finirait notre 25 décembre aux urgences ». Forcément cette anecdote fait rire tout le monde. Adam ouvre les bras pour les serrer tous les deux affectueusement contre lui. « Grâce à vous j'ai passé mes plus beaux Noël. C'est le moment perpétré cette belle tradition » Il les embrasse tous les deux sur la tempe en caressant affectueusement leur dos. Puis il se lève en récupérant le plateau sur la table. « Je nous ramène de quoi grignoter. Il nous faut des forces pour décorer ce sapin. Un café Daddy ? On se garde le Whisky pour plus tard » Il lui fait un clin d'œil complice. C'est leur boisson favorite. Mais il fallait qu'ils gardent les idées clairs pour le moment. D'ailleurs, ils en avaient un peu abusé la dernière fois. Adam s'éloigne en laissant volontairement Mia et son père un peu seuls. Ils avaient besoin de se retrouver. Ils ne rattraperont pas toutes ces années d'absence mais s'ils pouvaient profiter du moment présent ça serait déjà une bonne chose.
Je me fais énormément de souci pour Knox, le fait qu’il refuse de se faire soigner me fait imaginer le pire. Et retrouver mon appartement vide en rentrant le soir, ne m’aide pas à ne pas penser négativement… « Ne me remercie pas c’est normal ». Je lui souris alors qu’il me tire vers lui pour m’offrir une étreinte. Je me laisse faire et pose ma tête délicatement sur son épaule, restant silencieuse quelques secondes. Adam me demande ensuite ce que j’ai prévu pour Noël et notamment si je compte le passer éventuellement avec Alec, dont il ose à peine prononcer le nom « Je voulais pas créer de malaise. Je ne sais pas où ça en est avec lui. J’espère que tout se passe bien ». Je réponds alors à Adam qu’entre nous deux, c’est terminé, pour de bon… « Vous avez pris le temps de poser les choses à plat ? Peut-être que tout n’est pas perdu ? ». Je relève le regard sur mon meilleur ami, les choses étaient si compliquées que je ne pouvais même pas être totalement transparente avec lui « Il n’y a pas d’autres issues possibles ». Ma réponse est ferme et peut-être un peu trop, espérant que je n’éveillerais pas plus la curiosité d’Adam sur ce qui se tramait vraiment derrière cette histoire avec Alec. Je soupire d’ailleurs, parce que je me retrouve moi-même à mentir à mes proches, comme lui l’a fait avec moi jusqu’à ce que je découvre qui il était vraiment. Alors, Adam propose mon père en solution. Mais là encore, je ne partage pas son avis « Je comprends Mia. Mais je pense pas qu’il ferait deux fois la même erreur. Il a déjà beaucoup trop de remords. L’année prochaine c’est la bonne ! ». J’hausse les épaules, j’ose espérer que mon père ne partira plus. Parce que, malgré tout, lors de notre rencontre au centre, il y a eu comme un petit déclic entre nous, un petit pas en avant de fait, des petits projets comme donner des cours de dessin au centre ou faire une sortie avec lui et les gamins du centre. Mais je restais tout de même sur mes gardes. Le sujet vient alors à dévier sur le rapprochement entre Joy et Adam. Je reste neutre, ne parle pas de ma rencontre avec la jeune femme un mois plus tôt à l’hôpital, une rencontre qui ne s’est pas forcément bien passée « J’ai envie de l’inviter au bal de Noël. J’ai envie d’essayer… » « Tente, tu risques d’avoir des regrets sinon ». Je lance alors accompagné d’un sourire sincère.
Près du sapin, où Adam s’affère à nettoyer les bêtises du chien, nous revenons sur cette histoire complètement stupide de moi enceinte. Et surtout de la réaction de mon père lorsque je lui ai dit que ce n’était absolument pas le cas « Attend rigole pas. Ca ne me déplairait pas de construire un petit chalet avec lui. Ca serait notre petit havre de paix pour passer nos weekends en famille ». Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire, parce qu’imaginer mon père se lancer dans un tel chantier me semble juste… ouais non c’est inimaginable. Alors que je m’apprêtais à dire à Adam que cette rumeur a été lancée par Jax, et qu’il y a eu cette rencontre au marché de Noël entre les deux, ça sonne à la porte. Les jumeaux se précipitent comme toujours et lorsqu’ils crient le nom de mon père, je me fige sur place. Mes yeux se posent alors sur Adam, comme si je l’appelais à l’aide et lui demander une explication. « Joyeux Noël Mia ». Je ne m’attendais évidemment pas à ce qu’il puisse débarquer… et encore moins qu’Adam me fasse une telle surprise. A vrai dire, j’étais partagée entre cette sensation d’être prise au piège mais en même temps une certaine joie. Parce que si j’étais chez Adam, c’était pour décorer le sapin et voilà que mon père y a été invité. Une sorte de rituel d’antan retrouvé aujourd’hui… Une chose que je ne me serai plus imaginée possible depuis son départ…
Je ne bouge pas d’un millimètre, j’observe la scène qui se déroule sous mes yeux. Les jumeaux sont excités de voir mon père, surtout quand ils s’aperçoivent qu’il n’est pas venu les mains vides. Au contraire, il était surchargé de cadeaux, quelque chose qui ne m’étonnait pas d’ailleurs de lui. Il approche alors vers Adam « Dis donc, Newman, t’as tué un sapin de Noël sur ton perron avant d’installer celui-ci ? On dirait une scène de crime ton paillasson ». « M’en parle pas ! Je crois que c’est la dernière année qu’on l’aura celui-là. Je vais devoir faire un trou dans la toiture tellement il est immense ». Je les regarde alors se prendre mutuellement dans les bras et que je le veuille ou non, cela me fait un pincement au cœur. La relation entre Adam et mon père a toujours été fusionnelle. Et même si j’en ai voulu au départ à mon meilleur ami d’avoir gardé contact avec mon père pendant toutes ces années sans m’en avoir parlé, désormais, je ne lui en veux plus. Surtout lorsque je vois cette complicité qui me touche. « Je t’avais dit de m’appeler si t’as besoin d’aide ! » « Je t’appellerai pour construire cette maison ». Mon regard se pose sur Newman alors que je lève les yeux au plafond pour finalement laisser apparaitre un sourire. Mon père approche alors doucement de moi, comme s’il avait peur que je surréagisse ou que je le rejette. C’est par l’humour qu’il décide de m’aborder « Je savais que tu étais gourmande, Mia, mais tu aurais pu en garder un peu pour ton vieux père… ». « Faut bien nourrir le bébé ». Je fusille Adam du regard parce qu’il l’ignore du coup, mais il se lance sur un terrain un peu glissant. Alors j’essaye de rattraper le coup, je me penche un peu pour regarder les garçons qui rigolent derrière mon père « On est soucieux de ta santé surtout ». Il me dépose alors un baiser rapide sur la joue, je le laisse faire, mais ne m’avance pas davantage vers lui, n’étant pas très à l’aise pour avoir un quelconque comportement affectueux à son égard, une manière de me protéger en quelque sorte.
Mon père sort alors deux cadeaux pour Aaron et Noah « Bon, le père Noël m’a autorisé à vous donner un cadeau chacun, pour ce jour spécial de décoration du sapin de Noël ! ». « Tu les gâtes beaucoup trop ». Je me détends un peu et lance un « Ca t’étonnes encore ? » à Adam. Petit, je ne manquais jamais de rien, sûrement bien trop pourrie gâtée. Et Newman le savait très bien puisque lui aussi avait droit à tout plein de cadeaux de Noël, lorsqu’il venait les lendemains chez nous. « Montre chaton. C’est très jolie. Le sapin va être magnifique avec tout ça. Merci papy Andrew ». Les jumeaux sont dans un état euphorique, bien plus que lorsque je suis arrivée. « Le reste ça attendra plus tard. J’ai deux trois trucs pour vous aussi, mais on va attendre que les Gremlins se soient calmés un peu… » « Deux trois trucs ? J’ai l’impression que tu as vidé le marché de Noël. Il ne fallait pas daddy. Tu nous combles déjà en étant présent tu sais ». Je vois alors Adam partir s’assoir à son tour et il me fait signe de venir en faire de même en m’indiquant la place libre à ses côtés. Je contourne alors le canapé et m’installe. Un petit silence s’installe qui est rapidement brisé par mon père « Ca me fait plaisir de vous voir là, tous les deux. On en a passé des Noël, tous ensemble. Tu te souviens, Adam, la fois où Mia avait bien failli t’embrocher l’œil avec l’étoile du sapin ? J’ai bien cru qu’on finirait notre 25 décembre aux urgences ». A l’évocation de ce souvenir, je ne peux qu’en rire car indéniablement, je m’en souviens comme si c’était hier. Je regarde alors Adam, lui souriant « Grâce à vous, j’ai passé mes plus beaux Noël. C’est le moment de perpétrer cette belle tradition ». Il passe son bras autour de nos épaules pour nous offrir une étreinte puis pour nous embrasser. Je lève les yeux au ciel car je vois très clair dans son jeu, et je lui murmure d’ailleurs alors qu’il me serre un peu trop contre lui « C’est ça ton excuse ? ». Je lui donne un coup de coude dans les côtes et le voilà qu’il se lève. « Je nous ramène de quoi grignoter. Il nous faut des forces pour décorer ce sapin. Un café Daddy ? On se garde le Whisky pour plus tard ». « Le whisky maintenant ne me dérange pas personnellement ». Je lance alors mais Adam semble déterminé à me laisser seul avec mon père.
Nos regards se rencontrent alors, je dois briser la glace je suppose… « Tu dois te douter que Newman ne m’a rien dit… Je m’attendais pas à te voir ici ». Mon ton est neutre, il n’y a pas de signe de reproche ou de colère « Comment tu vas depuis la dernière fois ? » je me risque alors. Parce que cette rencontre avec Jax au marché de Noël ne s’est pas bien déroulée et que je n’oublie pas non plus les sous-entendus lancés par Jax, qui aurait pu mettre la puce à l’oreille de mon père, sur sa véritable identité. Peut-être que depuis, mon père a eu le temps de mûrir tout ça dans son esprit. Mais si ça avait été le cas, je me dis qu’il ne serait pas passé par quatre chemins en me voyant.
Andrew avait bien rigolé en voyant la quantité d’épines de pin que Newman avait laissé sur le paillasson. Il s’était même demandé s’il n’allait pas retrouver un sapin tout nu à l’intérieur de la maison. Ça aurait tout de suite eu moins de gueule, un sapin sans épines, avec trois boules et quatre guirlandes qui se battent en duel. Même les deux boules en bois qu’il avait achetées pour les jumeaux n’aurait pas réussi à sauver la mise. Mais en arrivant dans l’habitation, il était plutôt heureux de voir que la sapin était toujours aussi beau. Il fit tout de même la remarque à Adam. « M'en parle pas ! Je crois que c'est la dernière année qu'on l'aura celui-là. Je vais devoir faire un trou dans la toiture tellement il est immense. ». Effectivement, quand Andrew voyait la taille du sapin, il se disait qu’il allait peut-être revoir les rêves de grandeur de tout le monde l’année prochaine. Le sapin avait plus des allures d’arbre à poser au sein de la Maison Blanche ou dans une cathédrale plutôt que dans un pavillon résidentiel de Brisbane. Adam blagua sur la fait qu’il l’appellerait pour construire cette fameuse maison, plutôt que pour l’aider sur le sapin. Andrew leva les yeux au ciel. Cette idée de maison avait été mise en avant dans un moment de non lucidité totale. Soyons clairs : ils étaient complètement beurrés, ils étaient complètement euphoriques et n’avaient pas vraiment réfléchi aux conséquences de leurs actions. « Oui, alors, à propos de cette maison…Je ne suis pas certain que ce soit une excellente idée, sauf si tu veux te retrouver avec une piscine à la place du salon ». Il fit la grimace. A vrai dire, l’idée d’avoir une petite maison ou un petit chalet lui appartenant mais dans lequel lui, sa famille et les personnes qui lui sont chères pouvaient se rendre, commençait sérieusement à lui trotter dans la tête. Mais il avait peur que niveau logistique, ça devienne ingérable…Entre ceux qui voudront passer les deux mois d’été dans le chalet, ceux qui ne nettoieront rien avant de partir, il avait du mal à se dire que c’était une excellente idée. Il se promit toutefois intérieurement d’y réfléchir plus sérieusement quand il aurait le temps. Il s’approcha ensuite de Mia, là encore, préférant l’humour pour essayer d’aborder sa fille. Il lui déposa un léger baiser, sans s’attarder. « Faut bien nourrir le bébé », lança Adam. Andrew ne put s’empêcher de se marrer. Ce fameux bébé. Il était bien content qu’il n’existe pas pour le moment, celui-là. Ça aurait été encore un sujet émotionnel à gérer, et il n’était pas certain d’en avoir très envie. « On est soucieux de ta santé surtout ». Il regarda sa fille, les sourcils interrogateurs. « Depuis quand vous vous inquiétez de ma santé ? C’est parce que je suis vieux, c’est ça ? Vous vous inquiétez pour mon coeur ? ». Il savait qu’il commençait à avoir un âge conséquent, mais il espérait qu’il pourrait attendre un moment avant de devoir penser à tout ça. Andrew prit le temps de donner des pré-cadeaux de Noël aux jumeaux. Ils déballèrent leurs cadeaux avec plus ou moins de soin, devant l’air circonspect d’Adam. Il remercia Andrew, le petits, tout autant qu’Adam, avaient l’air ravis de la décoration de Noël que leur papy de coeur venait de leur offrir. Andrew prévient qu’il avait deux ou trois choses pour eux aussi. « Deux trois trucs ? J'ai l'impression que tu as vider le marché de Noël. Il ne fallait pas daddy. Tu nous combles déjà en étant présent tu sais ». Andrew leva les yeux au ciel. « Désolé de vouloir faire fonctionner les petits commerces du coin ! Et puis, pour ta gouverne, j’ai pris soin de laisser du pain d’épices et du vin chaud aux gens qui faisaient la queue derrière moi… ». La petite troupe s’installa sur le canapé. Andrew se remémora un souvenir, Adam fit savoir à quel point il avait passé ses plus beaux Noël avec eux. Andrew était touché. Il avait bien conscience que la vie d’Adam n’avait pas toujours été facile. Et il était fier d’avoir pu contribuer à la rendre un peu meilleure. S’il y avait bien une chose qu’il ne reprocherait jamais à son ex-femme, c’est de l’avoir suivi et de lui avoir permis d’accueillir Adam dans la famille comme si c’était son propre fils. Il était presque sûr que gamin, il avait passé plus de temps chez eux que dans propre maison. Il leur proposa de boire quelque chose. Mia avoua ne pas être contre un whisky tout de suite. « Je ne dis pas non à un café avec un fond de whisky non plus… ». Il était un peu tôt, c’était vrai, mais ça pouvait rendre la décoration du sapin plutôt amusante. Adam s’éclipsa dans la cuisine pour préparer les boissons. Andrew se retrouva tout seul avec Mia, les jumeaux bien trop occupés à farfouiller parmi les décorations de Noël pour décider laquelle serait la plus belle. « Tu dois te douter que Newman ne m’a rien dit… Je m’attendais pas à te voir ici. Comment tu vas depuis la dernière fois ? ». Mia a dit ça sans animosité. Et effectivement, il savait qu’elle serait là et que Newman voulait lui faire la surprise. « Je t’avoue que j’ai un peu appréhendé ta réaction, j’avais peur que tu me balances une boule de Noël ou l’étoile du sapin à la tronche… ». Il baissa les yeux sur ses mains, qu’il observait avec la plus grande attention, comme s’il allait pouvoir y découvrir un nouveau grain de beauté. Il était un peu gêné d’être tout seul avec sa fille, il ne savait pas encore trop comment l’appréhender, comment lui parler. Il avait peur de ses réactions. « Je vais bien, je crois. J’ai pas mal bossé, ces derniers temps. Ca m’évite de trop tergiverser, aussi. Avec les fêtes on a eu pas mal de petits nouveaux au centre, des gamins qui se sont fait dégager de leurs maisons après avoir fait leur coming-out à leurs familles ou pour d’autres raisons. On a eu pas mal de choses à faire, du coup ». Il eut un petit sourire. « Bonnie, bien qu’elle soit haute comme trois pommes, a essayé de m’aider comme elle le pouvait. Elle allait voir les petits nouveaux avec ses crayons de couleur pour leur demander s’ils voulaient dessiner avec elle, tu l’aurais vue… ». Il se leva du canapé, se dirigeant vers les sacs de cadeaux qu’il avait laissé dans l’entrée. « D’ailleurs… ». Il avait quelque chose de très important pour Mia, mais il attendait le bon moment. Peut-être que ça ne serait pas aujourd’hui. Mais en attendant, il avait un autre quelque chose pour la faire patienter. Il lui tendit un paquet plat. « Fais-gaffe, c’est fragile ». Il resta debout devant elle, les bras croisés. « J’espère que ça te plaira ». Il avait fait encadrer le dessin que Bonnie avait fait d’eux la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Un joli cadre en merisier qu’il avait fait graver des initiales de Mia. Elle pourrait le réutiliser pour autre chose, comme ça. Il baissa de nouveau les yeux sur ses mains, un peu gêné. « Hum, Mia, à propos du marché de Noël…Je suis vraiment désolé, j’ai agi comme un vieux con. Ton ami…Jax, c’est ça ? M’a un peu mis sur les nerfs, mais je n’aurais pas dû réagir comme je l’ai fait. Je suis désolé ». Il l’était, sincèrement. Il avait longuement réfléchi à ce qui s’était passé. Certaines des phrases qu’avaient sorti le gamin lui étaient restées dans la tête, mais il n’arrivait pas à savoir pourquoi. « D’ailleurs, Mia, il a dit quelque chose… ». Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, qu’il entendit Adam débarquer dans leur dos. La conversation attendrait, visiblement. Andrew se dirigea de nouveau vers les cadeaux et lança un paquet à son fils de coeur. « Attrape ! ». Rien de particulier, si ce n’est un maillot officiel des Lakers de Los Angeles, qu’il avait acheté du temps où il était encore aux Etats-Unis et qu’il avait prévu de lui envoyer. Il espérait que ça lui fasse plaisir. « Si jamais ça te convient pas, tu pourras toujours t’en servir comme torchon. Ou comme déguisement pour le chien, si vraiment tu trouves ça laid ». Ca lui faisait chaud au coeur de pouvoir faire plaisir à sa famille et ses proches comme ça.
Rouky n'a rien trouvé de mieux que de prendre le sapin de Noël pour une pissotière. Mais c'est un bon moyen pour Adam de fuir la question de son fils. Avoir un enfant avec Joy n'est pas à l'ordre du jour. Il fallait déjà qu'elle accepte de tenter quelque chose avec lui. Pour le moment tout est encore en suspend. Adam éponge les bêtises de son chien avec l'aide de Mia. Soudain le carillon se fait entendre. Son cœur fait un bond dans sa poitrine. Il n'a pas besoin d'ouvrir la porte pour savoir qui se trouve derrière. Newman avait volontairement invité Andrew pour perpétuer une vieille tradition. Celle de dresser le sapin tous ensemble. Adam est très attaché à ce genre de petites choses. Il a grandi avec les Mckullan. Il les a toujours considérées comme sa famille. Une famille de cœur pour qui il éprouve un très grand attachement. Le retour d'Andrew à Brisbane était une aubaine à ses yeux. Il sait qu'avec Mia c'est encore fragile mais il veut croire à une réconciliation entre le père et sa fille. La blonde le regarde surprise d'entendre la voix de son père retentir dans le couloir de l'entrée. Il lui souhaite un joyeux Noël en avance tout en lui souriant tendrement. C'était sa manière à lui de l'aider à se réconcilier avec son paternel. Adam était prêt à faire tampon s'il le fallait. Andrew fait son entrée, escorté de prés par les jumeaux. Il le tacle au sujet du sapin. Le contraire l'aurait étonné. Mckullan n'avait pas la langue dans sa poche. Aucun de la famille ne l'avait d'ailleurs. Le sujet de la maison revient sur le tapis. Adam s'en amuse. Cette histoire le travaille. Retaper une maison avec lui why not ! « Oui, alors, à propos de cette maison…Je ne suis pas certain que ce soit une excellente idée, sauf si tu veux te retrouver avec une piscine à la place du salon » Le brun se frotte la nuque non son sourire. « Roh arrête ! T'es pas si nul. Si ? On aurait pu retaper un petit chalet sans grande ambition. Un genre de fief où on se retrouverait pour partager un barbecue tous ensemble après une partie de pêche ou de surf, au choix. » L'absence des gâteaux sur la table ne passe pas inaperçu. Newman ironise sur le fœtus inexistant. Le jour ou Mia sera réellement enceinte personne ne voudra y croire. « On est soucieux de ta santé surtout » Adam affiche un sourire taquin au coin des lèvres. « C'est vrai que t'es pas tout jeune Daddy » Elle était facile celle-là. « Depuis quand vous vous inquiétez de ma santé ? C’est parce que je suis vieux, c’est ça ? Vous vous inquiétez pour mon coeur ? ». Le jeune papa se met à rire avant de lui faire une tape sur l'épaule. « T'es un solide. Je ne m'inquiète pas pour toi » Le cinquantenaire distribue des petits cadeaux aux garçons. Il les gâte beaucoup trop. Ce n'est pas faute de lui dire. Mais Andrew est complètement gâteux avec les gosses. « Ça t’étonne encore ? » Pas vraiment. Et malgré lui, il voulait certainement rattraper toutes ses années perdues. « Désolé de vouloir faire fonctionner les petits commerces du coin ! Et puis, pour ta gouverne, j’ai pris soin de laisser du pain d’épices et du vin chaud aux gens qui faisaient la queue derrière moi… » Adam imaginait la scène dans sa tête et ça le faisait beaucoup sourire.
Tout le petit monde part s'installer confortablement sur le canapé. Rouky tente d'amadouer son maître en gémissant derrière la vitre mais le brun ne le remarque même pas. Il est trop occupé se remémorer des vieux souvenir avec Andrew et Mia. L'air de rien, Adam écarte ses bras pour les enrouler autour d'eux et ainsi faire une étreinte presque forcée. « C’est ça ton excuse ? » Murmure Mia à son oreille. « J'avais besoin d'un câlin princesse » Qu'il chuchote à son tour en souriant. Et tout le monde sait que Newman est très tactile. Elle répond d'un coup de coude dans ses côtes. D'ailleurs il fait le choix de s’éclipser pour les laisser volontairement seul. Il prétexte devoir aller chercher de quoi boire pour se lever du canapé de manière innocente. « Le whisky maintenant ne me dérange pas personnellement » « Je ne dis pas non à un café avec un fond de whisky non plus… » Y en avait pas un pour rattraper l'autre. Newman regarde sa montre brièvement. Il était seize trente à tout cassé. « Bande d'alcoolique » Qu'il répond avec un brin d'humour. Rouky est occupé à refaire la vitre avec sa truffe humide. Et Noah ne trouve rien de mieux que coller son nez de l'autre côté du carreau pour narguer son chien. Faites des gosses … Adam revient avec trois tasses de café. Il a versé quelques gouttes de son bourbon préféré sans rien dire. Ils auront la surprise quand ils boiront leur première gorgée. Andrew et Mia sont en pleine discussion. Le brun tend l'oreille curieux tout en s'approchant avec son plateau dans les mains. « Hum, Mia, à propos du marché de Noël…Je suis vraiment désolé, j’ai agi comme un vieux con. Ton ami…Jax, c’est ça ? M’a un peu mis sur les nerfs, mais je n’aurais pas dû réagir comme je l’ai fait. Je suis désolé ». Newman fronce légèrement les sourcils. Est-ce qu'Andrew était au courant pour Jax ? « D’ailleurs, Mia, il a dit quelque chose… » Dans le doute, il y va avec des pincettes. « Tu connais Jax ? » Sans préciser le lien qu'ils ont évidemment. Lui le savait, mais comme d'hab', Adam est dans une salle position. Il avait le don pour ça. « Attrape ! » Il a juste le temps de poser le plateau pour attraper le tee-shirt qui lui balance. « Si jamais ça te convient pas, tu pourras toujours t’en servir comme torchon. Ou comme déguisement pour le chien, si vraiment tu trouves ça laid » Bras tendu, Adam regarde le vêtement avec un large sourire au bout des lèvres. C'est son équipe préférée. Andrew le connaissait trop bien. D'ailleurs ça lui manque ces parties de baskets avec lui. « Tu rigoles ? J'adore ! Merci ! Faut qu'on se refasse un match un de ces quatre » Il se défendait bien le vieux. Adam ne résiste pas à enfiler son cadeau. Son polo cède vite sa place au tee-shirt. Il lui allait comme un gant « Regarde ! C'est nickel. Merci Dad » Adam revient s'asseoir entre les deux et au passage, il embrasse son père de cœur pour le remercier. « J'ai un truc pour toi moi aussi » Il récupère un paquet sous la table et il lui donne. Au vu de l'emballage on devine très vite qu'il s'agit d'une bouteille. Pas n'importe laquelle. Un bon Nikka japonais . On est loin de la piquette bon marché. «Tu m'en diras des nouvelles » Et il se doute que ça sera d'ici peu connaissant Andrew. Il sort une petite boite de sa poche arrière . Un petit écrin qui pourrait presque faire flipper tout le monde. D'ailleurs, il s'en amuse en voyant la tête des deux autres. Adam se lève et commence à poser le genou à terre face à Mia. Il se retient de rire mais son sourire lui, il est impossible à retenir. La petite boite face à la blonde, il la regarde droit dans les yeux en se grattant la gorge. « Mia ... » Newman laisse planer un blanc volontairement angoissant. « Veux -tu ... » C'est le silence complet dans la pièce. Même les jumeaux sont scotchés. Il ouvre enfin la boite pour laisser apparaître deux petites boucles d'oreilles Swarovski qui représentent le signe de l'infini. « ...Être ma meilleure amie pour le restant de tes jours » Il attend impatiemment sa réaction. Adam se doute bien qu'il a mit le doute à tout le monde. Et c'était le but. Si on peut plus rigoler !!!
« Oui, alors, à propos de cette maison… Je ne suis pas certain que ce soit une excellente idée, sauf si tu veux te retrouver avec une piscine à la place du salon ». « Roh arrête ! T’es pas si nul. Si ? On aurait pu retaper un petit chalet sans grande ambition. Un genre de fief où on se retrouverait pour partager un barbecue tous ensemble après une partie de pêche ou de surf, au choix ». Ils se font des plans sur la comète et cela me fait rire doucement, essayant de ne pas trop me faire remarquer, surtout que ce rire était surtout moqueur. Mon père approche alors, tente l’humour et je lui fais remarquer que si j’ai mangé ces fameux biscuits, c’est tout simplement parce que je me soucie de sa santé « C’est vrai que t’es pas tout jeune Daddy » « Depuis quand vous vous inquiétez de ma santé ? C’est parce que je suis vieux, c’est ça ? Vous vous inquiétez pour mon cœur ? » « T’es un solide. Je ne m’inquiète pas pour toi ». Ma réponse sera celle d’une grimace accompagnée d’un haussement d’épaules, manière de le taquiner et lui mettre le doute sur sa santé vieillissante. Je finis par sourire cependant, comme pour le rassurer. Mon père a prévu une tonne de cadeaux pour les jumeaux mais aussi pour nous, ce après quoi Adam râle. « Désolé de vouloir faire fonctionner les petits commerces du coin ! Et puis, pour ta gouverne, j’ai pris soin de laisser du pain d’épices et du vin chaud aux gens qui faisaient la queue derrière moi… ». Je me met à sourire aussi alors qu’Adam et moi échangeons un regard rapide.
Nous sommes installés sur le canapé, je vois très bien ce qu’Adam tente de faire et surtout pourquoi il a invité mon père à faire le sapin de Noël avec nous. Pour perpétrer une tradition disait-il… Alors qu’il en rajoute en nous serrant tous les deux dans ses bras, je lui demande si c’était donc ça son excuse « J’avais besoin d’un câlin princesse ». Mon coude part dans ses côtes, comme pour lui signifier que j’aurai aimé être au courant de la venue de mon père. Non pas parce que j’aurai esquivé et ne serait pas venue, mais parce que j’aurai pu me préparer un peu plus. Parce que même si notre dernière rencontre avec mon père, en omettant celle du marché de Noël, s’était bien déroulée, laissant une porte ouverte à celui-ci de revenir progressivement dans ma vie, notre relation n’en restait pas moins fragile encore. D’ailleurs, il s’absente, prétextant aller nous préparer des cafés. Je signifie cependant qu’un petit whisky ne serait pas le malvenu à cette heure, et mon père enchérit à son tour « Je ne dis pas non à un café avec un fond de whisky non plus… ». Je tourne mon regard sur mon père, non sans sourire « Bande d’alcoolique » « Rabat-joie ». Je lance à l’attention de Newman qui s’éloigne dans sa cuisine. Je me retrouve donc seule avec mon père, un petit silence s’installe, un certain malaise aussi. Et puis je décide de briser celui-ci pour lui avouer que j’ignorais qu’il serait présent, et lui demander comment il allait « Je t’avoue que j’ai un peu appréhendé ta réaction, j’avais peur que tu me balances une boule de Noël ou l’étoile du sapin à la tronche… ». J’hausse les sourcils puis finit par rire doucement « Je sais que j’ai un sale caractère, mais pour en arriver à ce point, il m’en faut plus ». Je découvre mon père un peu gêné, sûrement aussi mal à l’aise que moi, mais là les rôles s’inversent, étant celle qui utilise l’humour pour détendre un peu l’atmosphère « Je vais bien, je crois. J’ai pas mal bossé ces derniers temps. Ca m’évite de trop tergiverser, aussi. Avec les fêtes on a eu pas mal de petits nouveaux au centre, des gamins qui se sont fait dégager de leurs maisons après avoir fait leur coming-out à leurs familles ou pour d’autres raisons. On a eu pas mal de choses à faire, du coup. Bonnie, bien qu’elle soit haute comme trois pommes, a essayé de m’aider comme elle le pouvait. Elle allait voir les petits nouveaux avec ses crayons de couleurs pour leur demander s’ils voulaient dessiner avec elle, tu l’aurais vue… » Je me souviens très bien de la petite fille que j’ai croisé au centre et qui semblait très attachée à mon père. Alors à son récit, je ne peux que sourire, l’imaginant très bien « Elle est chouette cette petite. Et puis, elle l’est d’autant plus puisqu’elle aime dessiner… » Comme moi mais ça je ne l’ajoute pas il le comprendra tout seul. « Une future artiste qui sait ». Il se lève alors du canapé « D’ailleurs… ». Je le regarde faire, il semble récupérer quelque chose dans un des sacs qu’il a ramenés. Il me tend alors un petit paquet plat « Fais-gaffe, c’est fragile ». Je le regarde, un peu surprise, ne m’attendant pas spécialement à recevoir un cadeau de sa part, du moins pas maintenant. Je me sens d’ailleurs gêné aussi parce que, contrairement à lui, je n’ai rien prévu. J’ouvre prudemment le paquet qu’il m’a tendu « J’espère que ça te plaira ». Je découvre alors un cadre, sur lequel mes initiales sont gravées. Je passe mes doigts délicatement sur la gravure avant d’observer le dessin. Je comprends que c’est très certainement Bonnie qui l’a réalisé. Dessus, on pouvait voir un grand bonhomme, représentant très certainement mon père, donnant la main à ce qui semblait représenté une petite fille aux cheveux bouclés, sûrement elle et de l’autre… « C’est moi ? ». Ce dessin, réalisé par une petite fille que je n’ai vue qu’une fois me touche. Et surtout me replonge dans mes propres souvenirs, ceux où je réalisais le même type de dessin, avec mes parents qui me tenait la main. « Merci… » je murmure alors sans rien ajouter de plus. Pourtant mon regard ne quitte pas le cadre, le fixant pendant un petit moment « Tu la remerciera de ma part, c’est un très jolie dessin » qui trouvera sûrement une place de choix sur mon bureau du Brisbane Times. « Hum, Mia, à propos du marché de Noël… Je suis vraiment désolé, j’ai agi comme un vieux con. Ton ami…Jax c’est ça ? m’a un peu mis sur les nerfs, mais je n’aurais pas dû réagir comme je l’ai fait. Je suis désolé ». Mon regard s’est reporté sur lui mais cependant je reste figer lorsqu’il évoque « l’incident » et surtout la prise de bec avec Jax lorsque nous nous sommes rencontrés au marché de Noël. La même boule au ventre se forme alors, la peur que mon père me pose davantage de questions à son sujet et que je ne parvienne plus à garder le secret « Ce n’est rien » je réponds simplement car je ne veux pas m’éterniser sur le sujet, tentant de l’éviter au maximum « D’ailleurs, Mia, il a dit quelque chose… ». Mon cœur se met à battre à mille à l’heure et heureusement, Adam tombe à point nommé. « Tu connais Jax ? ». Là, je fais les gros yeux à nouveau à Newman, craignant qu’il mette les pieds dans le plat ou n’en dise trop.
Mon père envoie un paquet à Adam, qu’il réceptionne. Un tee-shirt des Lakers, que mon meilleur ami enfile immédiatement et qui semble lui plaire. Je suis à moitié la conversation, voyant ce moment de décoration du sapin de Noël comme un véritable challenge, celui de prétendre que je ne sais rien à propos de Jax, de son fils biologique qu’il a recherché partout pendant des années. La conversation précédente me plonge un peu dans un moment de doute, où j’ai juste envie de fuir, maintenant que je sais que les deux se connaissent et surtout se détestent. J’attrape des bribes de leur conversation, visiblement, Adam a aussi quelque chose à lui offrir, une bonne bouteille. Je me dis que j’aurai sûrement besoin d’un bon verre pour que le moment passe mieux.
Je suis sortie de mes pensées quand je vois Adam posait un genou à terre devant moi. Mes yeux s’écarquillent, ne comprenant pas ce qu’il est entrain de fabriquer, flippant encore plus quand je vois le petit écrin dans ses mains « Mia… ». Mon cœur s’accélère « Veux-tu… », j’ai des sueurs froides, j’ai peur de la suite. Il ouvre alors la boîte et lorsque je vois de simples boucles d’oreilles, je lâche un soupire de soulagement « … Etre ma meilleure amie pour le restant de tes jours ». Mon rythme cardiaque se calme et c’est alors ma main qui part contre son épaule pour le repousser « T’es con Newman, tu m’as fait flipper ! ». Je tourne ma tête de gauche à droite doucement, roulant des yeux. Il attend une réponse évidemment « Et oui, rien que pour les boucles, j’accepte ». Je ris doucement alors, me levant du canapé pour le tirer par la main et l’inciter à se relever. Je le prends alors dans mes bras, passant mes deux bras autour de son cou, le serrant fortement contre moi « Rien ne changera, jamais » je lance alors dans un murmure. Je me recule doucement pour le regarder, je ne le dis pas mais son geste me fait chaud au cœur, me touche surtout lorsque je pense à Knox qui, lui au contraire, a préféré s’éloigner de moi… Je passe alors délicatement ma main sur sa joue avant d’en déposer un baiser et de me reculer. J’attrape enfin l’écrin, retire mes boucles et enfile celles qu’il vient de m’offrir. Je me regarde dans un miroir « Elles sont belles, merci love ». Je m’absente un instant pour aller récupérer trois petites choses dans mon sac à main « Je n’ai pas prévu de cadeaux parce que le père Noël m’a dit qu’il ne me faisait pas confiance avec ça, il préfère les amener lui-même » je regarde du coin de l’œil les jumeaux qui ne prennent même pas la peine de m’écouter « Mais… » Je m’approche alors de mon père et Adam « L’autre fois, je suis retombée sur ça ». Je leur montre alors trois boules de Noël. Celles-ci ne sont pas des boules lambdas, mais celles que nous avions fabriqués un après-midi de décembre avant la décoration du sapin. Nous en avions chacun décoré une, écrivant notre prénom dessus. Et nous avions décidé que tout ceux qui possédaient une boule de ce type dans notre sapin, faisait partie de la famille. Chaque année alors, nous les ajoutons à la décoration initiale « Je me suis dit qu’on pourrait peut-être les ressortir cette année… J’ignorais que tu serais là papa mais… je comptais te l’apporter pour que tu puisses l’accrocher à ton sapin chez toi… Mais vu que tu es là, peut-être que tu pourrais toi aussi l’ajouter au sapin d’Adam… ». Celui qui assisterait à la scène sans en connaitre l’histoire trouverait ça sans grand intérêt. Pourtant, ce rituel avait une signification forte, Adam et mon père n’ont pas besoin que j’en dise davantage pour comprendre.
Andrew ne releva pas sur le moment, mais l’idée d’Adam de retaper un petit chalet le fit sourire. Lui et Adam devaient très certainement avoir un niveau -25 en bricolage, et très certainement -70 en terme de construction et rénovation de maison. Mais s’imaginer ne serait-ce qu’un instant décoller du papier peint et poncer du parquet avec lui, ça lui faisait chaud au coeur. C’était sûrement très stéréotypé, mais il n’avait jamais eu de fils avec lequel bricoler, et il n’avait jamais vraiment pris le temps de s’intéresser suffisamment à cela pour proposer ce type d’activités à Mia. Il préférait passer du temps à l’extérieur avec elle, à la regarder faire du vélo et des galipettes dans l’herbe. Il ne dit rien mais frotta affectueusement le dos d’Adam, histoire de lui montrer que sa phrase l’avait touché et qu’il n’en pensait pas moins. Andrew prit cinq minutes pour offrir les cadeaux qu’il avait acheté aux jumeaux, non sans recevoir les foudres de leur père et de Mia. Il les gâtait beaucoup trop, il le savait, mais c’était plus fort que lui. Peut-être que c’était un peu un moyen de se rattraper pour toutes les années où il n’avait pas été là, où il n’avait vu ni Mia, ni Adam grandir. Adam proposa bien vite de leur ramener quelque chose à boire. Ni Andrew, ni Mia ne voyait d’inconvénients à commencer par une petite touche de whisky. Certains buvaient bien du vin chaud, alors pourquoi pas une dose de bourbon dans le café ? Adam fit mine de regarder sa montre, un peu décontenancé par l’heure un peu trop juste pour commencer à boire de l’alcool. « Bande d’alcooliques ». Andrew ne put s’empêcher de rire, tandis que Mia fit remarquer que leur hôte était plutôt rabat-joie. Le vieux ne put s’empêcher d’acquiescer. « Allons, Adam, c’est pour réchauffer les coeurs ! ». Et pour se détendre un peu, aussi. Andrew était très heureux d’être ici, mais il devait bien avouer qu’il était quelque peu mal à l’aise aux côtés de Mia. L’avoir avec lui était sûrement l’une des plus belles choses, une chose sur laquelle il ne comptait même plus, à laquelle il avait arrêté de réfléchir. Parce que c’était trop douloureux, sur le moment. Même s’il était plus qu’heureux qu’elle soit là, il y avait trop de choses encore qu’ils devaient se dire. Trop de choses à expliquer. Trop d’excuses à prononcer. Notamment par rapport à leur dernière entrevue avec Jax. Andrew commença à raconter les péripéties du centre, ne pouvant s’empêcher de mentionner Bonnie. « Elle est chouette cette petite. Et puis, elle l’est d’autant plus puisqu’elle aime dessiner… Une future artiste qui sait ». Andrew sourit. Comme toi, Mia. Il le savait, Bonnie était la réplique presque parfaite de sa propre fille. Et il savait parfaitement qu’il reproduisait des schémas similaires avec Bonnie. Les mêmes activités, les mêmes mots doux, les mêmes disputes. « Elle est un peu jeune, encore, mais j’aimerais bien qu’on puisse l’inscrire dans une école qui favorise les activités manuelles. Ou dans un club de dessin. Je pense que ça lui plairait beaucoup ». En parlant de Bonnie, Andrew se leva pour aller chercher le cadeau qu’il avait soigneusement préparé pour sa fille. Il lui tendit en précisant que c’était fragile. Il appréhendait un peu la découverte du dessin par Mia. Il ne savait pas ce qu’elle en penserait. Il ne savait pas trop si elle approuverait, si elle trouverait ça étrange. Il la regarda déballer le paquet cadeau avec une légère appréhension, glisser ses doigts sur la gravure. « C’est moi ? Merci…Tu la remerciera de ma part, c’est un très joli dessin ». Andrew hocha doucement la tête. Elle avait l’air d’avoir vraiment apprécié. Voire touchée. « Je n’y manquerais pas. Elle sera contente de savoir que ça t’a plus. Tu sais, je pense qu’elle te prends un peu comme modèle ». Bonnie n’avait pas vraiment de personne sur qui compter, dans son entourage familiale. Sa mère était là une fois sur dix, et même si elle pouvait compter sur le personnel du centre, et surtout sur Andrew, ça n’était jamais forcément pareil. Dès qu’elle voyait une photo de Mia, la petite avait les yeux qui pétillaient. Sûrement parce qu’elle lui ressemblait un peu. Peut-être qu’elle voudrait être comme elle, quand elle serait grande.
Andrew, mal à l’aise, évoqua la rencontre avec Jax. Il était nécessaire qu’il s’excuse, parce qu’il avait vraiment agi comme un vieux con. Mia ne dit trop rien. Seulement que ce n’est rien. Elle a très certainement été blessée par son comportement, et il le comprend parfaitement. Il aurait sûrement été dans le même état qu’elle. Toutefois, une dernière chose le tracasse. Une phrase que Jax a dit. Il tente d’interroger Mia à ce propos, mais Adam intervient à ce moment là. « Tu connais Jax ? ». Andrew se retourne vers lui, levant les yeux au ciel. « C’est compliqué…Disons que je le connais mais que je ne suis pas certain d’en être ravi. Il a l’air sympathique mais on ne s’est pas rencontrés dans des circonstances idéales ». Il secoua la tête. « Moi, grand-père… », faisant référence à ce que Jax avait tenté d’insinuer. Andrew préfère changer de sujet, reportant son attention sur la quantité astronomique de paquets cadeaux qu’il avait amené. Il lance son cadeau à Adam, qui s’empresse de l’essayer. « Tu rigoles ? J'adore ! Merci ! Faut qu'on se refasse un match un de ces quatre ». Andrew rit. « Je ne suis pas sûr d’être aussi souple et réactif qu’à l’époque, mais on peut toujours essayer ! On pourra ramener les deux petits monstres avec nous ». Visiblement, Adam avait aussi quelque chose pour lui. Il lui tendit un paquet, qui visiblement était une bouteille. Andrew s’empresse lui aussi de le déballer, découvrant une bouteille de Nikka japonais. Il donne une légère tape amicale à son presque fils. « Merci beaucoup, il ne fallait pas. Elle va servir de décoration en attendant de trouver une occasion pour la boire ! ». Il avait déjà une place de choix pour la bouteille. Elle trônerait sûrement fièrement sur son petit meuble à côté de la table basse.
Soudain, sans crier gare, Adam posa son genou à terre devant Mia, sortant un petit écrin. Andrew perçut presque immédiatement la panique dans les yeux de sa fille. Tout s’était passé si vite, les informations avaient eu un peu de mal à arriver à son cerveau. Il tendit un bras vers Adam, tentant de le stopper. « Hum, Adam… ». Adam était trop concentré pour avoir entendu quoi que ce soit. Andrew jetait un coup d’oeil à sa fille. Qu’est-ce qu’il foutait, le gamin ? « Mia…Veux-tu… ». C’était la panique dans le cerveau d’Andrew, et c’était très certainement l’apocalypse dans celui de sa fille. « ...Être ma meilleure amie pour le restant de tes jours ? ». Andrew poussa un soupir de soulagement, qui semblait être partagé par Mia. Il laissa sa fille essayer le cadeau offert par Adam. Une magnifique paire de boucles d’oreilles. « C’est malin Newman, non seulement j’ai failli avoir une crise cardiaque, et en plus ton cadeau et beaucoup plus brillant que le mien… ». Il observa sa fille. Elle était tellement belle. Mia s’absenta alors quelques instants pour récupérer quelque chose. « Je n’ai pas prévu de cadeaux parce que le père Noël m’a dit qu’il ne me faisait pas confiance avec ça, il préfère les amener lui-même. Mais…L’autre fois, je suis retombée sur ça. Je me suis dit qu’on pourrait peut-être les ressortir cette année… J’ignorais que tu serais là papa mais… je comptais te l’apporter pour que tu puisses l’accrocher à ton sapin chez toi… Mais vu que tu es là, peut-être que tu pourrais toi aussi l’ajouter au sapin d’Adam… ». Andrew se perdit quelques instants dans les yeux de sa fille. Il se souvenait très bien du moment où ils avaient fabriqué ces décorations. La sienne était rouge, agrémenté de flocons pailletés. Il avait écrit son nom dans un petit coin au stylo doré parce que Mia avait insisté, pour ne pas qu’on la perde, au cas-où il déménagerait. Les yeux d’Andrew s’embuèrent presque instantanément. Il se retourna, reniflant, essayant de chasser ses émotions. « Je l’ajouterai volontiers au sapin d'Adam, seulement si je peux la récupérer après ». Il voulait l’avoir auprès de lui. Rangée précieusement dans un tiroir. Il avait l’impression de récupérer des morceaux de sa vie d’avant, petit à petit. Des morceaux de verre brisés qu’il recollait petit à petit. Et il ne voulait plus jamais perdre aucune pièce.
Ils sont installés tous les trois sur le canapé. Adam s’installe au milieu, histoire de faire tampon, si jamais ^^ Il prend le risque de faire un câlin collectif avec ceux qu’il considère comme sa famille. Mia râle. Pour changer… Elle est du genre ‘expressive’ que se soit physique ou vocalement parlant. D’ailleurs, il se mange un coude dans les côtes quand il ose dire qu’il avait juste envie d’une étreinte avec sa princesse. Adam contracte ses abdos pour limiter la casse. Il rit malgré lui. Mais ça lui plaît tout ça. Ce retrouver tous les cinq, réunis pour ce traditionnel rituel. Adam ne pouvait pas espérer mieux. Avec un peu de chance, Mia ne lui crèvera pas les deux yeux avec l’étoile du sapin. L’envie de les laisser seul est trop tentante. Il prétexte aller chercher le café. Avec une touche d’alcool si possible. « Allons, Adam, c’est pour réchauffer les cœurs ! » Qu’il dit le vieux ! Newman roule des yeux non sans sourire. Tel père, telle fille. Mia n’est pas en reste. Le brun se dirige alors vers la cuisine pour aller préparer tout cela. Il garde malgré tout un œil sur eux pour ne pas que ça dégénère. D’une oreille, il écoute. Andrew parle de sa petite protégée. Il semble très attaché à cette petite. Il est plutôt partagé Newman. D’un côté il est heureux pour lui, et cet enfant qui semble combler par Mckullan. Mais d’un autre, ça le chagrine un peu vis-à-vis de Mia. Il espère simplement qu’elle ne sera pas mise de côté pour cette petite tête blonde. Connaissant Andrew il y a peu de chance. Adam revient avec le plateau dans les mains. Un prénom familier vient attirer son intention. Il est assez surpris d’entendre le prénom de Jax sortir de la bouche du cinquantenaire. Est-il seulement au courant ? Il le questionne subtilement. « C’est compliqué…Disons que je le connais mais que je ne suis pas certain d’en être ravi. Il a l’air sympathique mais on ne s’est pas rencontré dans des circonstances idéales » Il est évident qu’il n’a pas fait le lien. Adam jette un œil discret à Mia. L’air de dire « Qu'est-ce que t’attends ? » Ce n’est pas le jour idéal pour lui balancer que c’est son fils. Quoi que ça serait sûrement le plus beau cadeau qu’il pourrait recevoir pour clôturer l’année. Mais ça serait bien qu’elle prenne son courage à deux mains et qu’elle le dise à son père. Adam se trouvait dans une salle position. Il détester devoir mentir à Andrew. Ce ne sont pas les valeurs qu’il lui avait inculquées. Mais ce n’était pas à lui de révéler ce genre d’information. « Moi, grand-père… », Newman pose le plateau sur la table basse et reprend sa place sur le canapé. Il essaye de comprendre, mais il a l’impression d’avoir raté un épisode. « Grand-père ? » Il fronce les sourcils en regardant Mia « Ne me dit pas que c’est encore cette histoire de bébé ? » Un rire s’échappe d’entre ses lèvres. « Toi ! Le jour où t’es réellement enceinte, je veux être présent à l’écho pour être sûr que c’est pas des conneries » A trop crier au loup, on ne sait plus trop ce qui est vrai et ce qui ne l’ai pas. Andrew lui balance son cadeau. Avec ses réflexes de basketteur, Adam le réceptionne. Il s’agit d’un tee-shirt de son équipe préférée. Il est plus que ravit. De suite, il lui propose de se faire des parties ballons comme au bon vieux temps. « Je ne suis pas sûr d’être aussi souple et réactif qu’à l’époque, mais on peut toujours essayer ! On pourra ramener les deux petits monstres avec nous » Adam regarde ses fils lorgner sur les sacs qu’Andrew à ramener. « Je te préviens, Aaron est très mauvais joueur » Et c’est peu de le dire. Avec Noah c’est différent. Lui il se sent déjà vainqueur de participer. Ils sont identiques en apparence mais totalement différent mentalement. A son tour, Newman lui offre un cadeau. Une bonne bouteille de Nikka. Il adore ce whisky. C’est toujours un plaisir de le partager avec son entourage. « Merci beaucoup, il ne fallait pas. Elle va servir de décoration en attendant de trouver une occasion pour la boire ! ». Oui, alors là il en doute fortement. « Depuis quand tu as besoin d’une bonne occasion pour boire un bon un whisky ? » Il rit tout en attrapant sa boisson. « Bois, tu m’en diras des nouvelles. » Il n’y avait pas seulement du café dans cette tasse …
Adam se veut … Comique. Il a bien envie de torturer ses deux invités. Il met donc à genoux à terre tout en fixant Mia droit dans les yeux. « Hum, Adam… » Il entend bien l’inquiétude d’Andrew dans sa voix. Mais ça ne fait accentuer son envie de continuer. Les mains tendues vers la blonde, il tend un petit écrin qui pourrait faire penser autre chose que des boucles d’oreilles. Mia semble complètement paniqué. Il se retient de rire. C’est beaucoup trop amusant. Le suspens a assez duré. Il ouvre enfin la petite boite pour soulager tout le monde. « T’es con Newman, tu m’as fait flipper ! » Il prend une mine étonnée. « Mais ? T’aurais répondu quoi si j’avais osé te demander d’être ma femme ? » Il ose poser la question alors que le père n’a qu’a tendre le bras pour lui en mettre une. Il est courageux Newman. « C’est malin Newman, non seulement j’ai failli avoir une crise cardiaque, et en plus ton cadeau et beaucoup plus brillant que le mien… ». Adam se relève en affichant un large sourire. Il est plutôt fier de les avoir bernés. « Dit aussi que tu ne me veux pas comme gendre » Qu’il répond avec un brin d’humour. Mais la question ne se posait pas. Entre lui et Mia ce n’était qu’une belle amitié. Un lien inestimable qu’il n’est pas prêt de rompre. « Elles sont belles, merci love » Il reçoit un baiser sur sa joue en guise de remerciement. « Ravis qu’elles te plaisent » Elles embellissaient un peu plus sa meilleure amie.
Mia se lève pour revenir avec trois boules de Noel qu’il reconnaîtrait entre mille. Adam se sent d’un coup nostalgique. « Je n’ai pas prévu de cadeaux parce que le père Noël m’a dit qu’il ne me faisait pas confiance avec ça, il préfère les amener lui-même. Mais…L’autre fois, je suis retombée sur ça. Je me suis dit qu’on pourrait peut-être les ressortir cette année… J’ignorais que tu serais là papa mais… je comptais te l’apporter pour que tu puisses l’accrocher à ton sapin chez toi… Mais vu que tu es là, peut-être que tu pourrais toi aussi l’ajouter au sapin d’Adam… » Newman est alors plongé dans ses souvenirs d’enfance. Il se voit encore autour de la table de la salle à manger des Mckullan. Il y avait toute sorte d’outils pour confectionner leurs boules. De la colle, des paillettes, des feutres mais aussi des rubans. Mia avait de la colle plein les doigts. Elle s’était pas gênée pour s’essuyer sur lui. D’un oeil expert, il observe sa boule. Ses yeux pétillent en admirant son esquisse de l’époque. Son chef d’œuvre représentait une famille. Lui, Mia, Andrew et sa femme. Main dans la main ils formaient une jolie fratrie. « Je dessinais bien à l’époque » Il fait tourner la boule sur elle-même en la gardant suspendu au bout de ses doigts. « Je l’ajouterai volontiers au sapin d'Adam, seulement si je peux la récupérer après ». Adam lui fait une tape sur l’épaule tout en lui souriant affectueusement. « Évidemment que tu pourras venir la chercher. Ça sera la bonne excuse pour revenir » Il se penche vers Mia pour lui faire un bisou furtif sur la joue. Puis il se lève en tapant dans ses deux mains. « Et si on le décorait ce sapin ? Il manque de couleur » De suite les jumeaux sautent de joie. Adam s’approche de l’arbre et s’accroupit face aux cartons contenant les guirlandes et toutes autres babioles nécessaires à la décoration du sapin. Il déplie une guirlande électrique. « Tu me files un coup de main s’il te plaît ? » Qu’il demande à Andrew en lui proposant de tenir l’autre extrémité. Les deux hommes s’affairent à l’enrouler autour du géant. Pendant ce temps là, Noah et Aaron commencent à mettre des petits sujets sur le bout des branches. Adam s’approche de Mia et s’amuse à enrouler une guirlande autour de son cou. Ils s’échangent un regard complice. Il était vraiment heureux de partager ce moment avec eux. Comme avant. Il ne manquait qu’une seule personne pour se soit vraiment comme dans ses souvenirs. Mais ça c’est une autre histoire …
« Allons, Adam, c’est pour réchauffer les cœurs ! ». Je ris doucement à la réplique de mon père alors qu’Adam se dirige sûrement désespéré vers la cuisine. Car autant mon père que moi préférons un verre d’alcool plutôt qu’un simple café qui ne nous permettra pas ni à l’un ni à l’autre de se détendre. Car il n’est pas évident pour moi, tout comme lui je suppose, de se retrouver dans la même pièce, surtout quand les rapports sont tendus et que cela fait quinze ans que cela n’est pas arrivé. Pourtant, après un long silence, je fais le premier pas en lançant la conversation. L’avantage, c’est que mon père est tout autant bavard que moi, et finalement, la discussion n’est pas si difficile que ça. On parle d’ailleurs de la petite Bonnie, qu’il a recueilli au centre et de qui il semble s’être attachée « Elle est un peu jeune, encore, mais j’aimerai bien qu’on puisse l’inscrire dans une école qui favorise les activités manuelles. Ou dans un club de dessin. Je pense que ça lui plairait beaucoup ». Je me contente d’acquiescer d’un signe de tête, trouvant l’idée bonne, surtout pour cette petite qui, malgré son jeune âge, semblait porter un amour particulier pour le dessin. Et d’ailleurs, elle se débrouillait plus que bien quand, sous mes yeux, je détenais un dessin de sa part. Mon père a pris soin de le faire encadrer et le geste me touche… venant de lui mais aussi de Bonnie, que je n’ai pourtant rencontré qu’une seule fois. « Je n’y manquerai pas. Elle sera contente de savoir que ça t’a plu. Tu sais, je pense qu’elle te prend un peu comme modèle ». Je relève mon regard sur mon père alors que celui-ci était jusqu’à présent porté sur le cadeau qu’il venait de m’offrir. Je souris, surprise je dois le reconnaitre, que cette petite puisse autant me considérer… Peut-être est-ce dû à mon père qui lui a peut-être parlé de moi… « J’espère pour toi qu’elle ne prendra pas trop exemple sur moi… avec mon sale caractère ». Je ris doucement avant de déposer doucement le cadre sur la table basse. Mon père vient alors me parler de notre rencontre au marché de Noël, où j’étais en compagnie de Jax. Je tente au maximum d’esquiver ses questions, de changer de sujets, pour ne pas avoir à finir par lui mentir de vive voix. Car évidemment, il ne sait pas qui il est vraiment et j’ai fais la promesse à Jax de ne rien dire. Car à mes yeux, c’est son choix et pas le mien. Adam arrive alors de la cuisine et vient à demander à mon père s’il connait Jax. Et là, la panique se lit dans mes yeux, car j’ai peur qu’il puisse dire quelque chose qu’il ne faut pas « C’est compliqué… Disons que je le connais mais que je ne suis pas certain d’en être ravi. Il a l’air sympathique mais on ne s’est pas rencontrées dans des circonstances idéales ». J’ai juste envie de passer à autre chose, surtout quand je vois le regard insistant de mon meilleur ami qui semble me demander ce que j’attendais pour lui dire la vérité. Je fronce alors les sourcils et tournent la tête doucement de gauche à droite pour lui signifier que je ne dirai rien. Et si ce n’était pas à moi de lui dire, ce n’était certainement pas non plus à Adam de le faire. « Moi, grand-père… » Mon regard se porte à nouveau sur mon père, qui faisait allusion à cette histoire invraisemblable que Jax avait lancé « Grand père ? Ne me dit pas que c’est encore cette histoire de bébé. Toi ! Le jour où t’es réellement enceinte, je veux être présent à l’écho pour être sûr que c’est pas des conneries ». Je lève alors les yeux au ciel, un peu désespérée « HA HA HA très drôle Newman ».
Alors que mon père et Adam se sont échangés des cadeaux, c’est ce dernier qui vient à m’en offrir un. Je le vois alors se mettre à genoux devant moi, un écrin dans la main. La panique s’empare de moi et visiblement mon père aussi « Hum, Adam… ». Il tente de le dissuader mais Newman semble borner et continue sa mise en scène… pour me demander d’être sa meilleure amie pour toujours. Je suis soulagée mais je ne manque pas de le bousculer pour la peur qu’il venait de me faire « Mais ? T’aurais répondu quoi si j’avais osé te demander d’être ma femme ? ». Il ose ! Il ose me demander ça devant mon père, ce qui me met mal à l’aise « Tu le sais très bien ce que je t’aurai répondu ». Je n’ajoute rien de plus, le laissant volontairement mariner, non sans un sourire amusé au bout des lèvres. « C’est malin Newman, non seulement j’ai failli avoir une crise cardiaque, et en plus ton cadeau est beaucoup plus brillant que le mien… ». « Dit aussi que tu ne me veux pas comme gendre ». Il continue sur la même lignée, je roule alors mes yeux tout en enfilant la paire de boucle d’oreille qu’il venait de m’offrir. Je le remercie d’ailleurs, parce qu’elles sont magnifiques « Ravis qu’elles te plaisent ».
C’est à mon tour d’offrir un petit quelque chose à la fois à Adam et à mon père. Trois boules de Noël, fabriquées par nos soins, lorsqu’Adam et moi étions encore enfant. Une manière de prouver notre appartenance à une même famille, en accrochant ces boules sur le sapin à chaque Noël. La mienne était rose avec des paillettes dorées. J’y avais dessiné des petits cœurs rouges et avait écrit mon prénom dessus avec un stylo doré, le même que celui utilisé par mon père. Pas le choix, je lui avais imposé. Je remarque alors que mon père est pris subitement par l’émotion mais ne veut rien laisser transparaitre, se retournant pensant sûrement qu’on ne le remarquera pas. J’échange alors un regard avec Adam, me sentant un peu démuni, ne sachant comment réagir. Puis finalement, mon père reprend la parole « Je l’ajouterai volontiers au sapin d’Adam, seulement si je peux la récupérer après ». Un sourire apparait sur mon visage, ravie qu’il accepte et surtout de voir qu’il tenait à récupérer la boule ensuite. « Evidemment que tu pourras venir la chercher. Ca sera la bonne excuse pour revenir ». Je tends alors la boule de Noël à mon père puis à Adam alors que ce dernier me dépose un baiser sur la joue « Et si on décorait ce sapin ? Il manque de couleur ». Les jumeaux se précipitent alors et je les suis de près pour commencer la décoration du sapin. Adam demande de l’aide à mon père pour installer la guirlande lumineuse alors que les garçons et moi commençons à accrocher quelques boules par ci par là. J’aide d’ailleurs Noah en le portant pour qu’il puisse en mettre quelques-unes un peu plus haut sur le sapin alors qu’Aaron monte sur le petit escabeau sous ma surveillance. Alors que je dépose le blondinet au sol, Adam s’approche pour m’enrouler une guirlande autour de mon cou. Un échange de regard et c’est une branche de houx que j’extirpe du carton « Les garçons ? ». Je mets celle-ci au-dessus de la tête de mon père et les jumeaux se précipitent aussitôt vers lui pour le couvrir de bisous. Quand ils s’éloignent, je m’approchent alors de mon père « Joyeux Noël Papa ». Je dépose à mon tour un baiser sur sa joue avant de rejoindre Adam qui assiste à la scène « Sois pas jaloux ». Je mets la petite branche au-dessus de sa tête et vient lui offrir un bisou également « Merci » je murmure alors avant de me reculer et retourner auprès des garçons. Un merci du fait d’avoir eu cette idée de convier mon père à cette tradition que nous partagions tous les ans et qui me permettait de replonger dans des souvenirs d’enfance… heureux.
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Apaisée. Elle l’était enfin. Cette relation que nous avons mis en danger, involontairement. Pourtant, il n’y avait aucun regret sur ce qui s’était passé entre nous. Amants durant quelques jours, je n’oublierai jamais. Parce que malgré tout le mal que cela avait engendré, malgré la distance qui s’était immiscée entre nous pendant un temps, je me suis sentie revivre. Revivre après avoir vécu une énième déception amoureuse, comme j’en ai bien trop connu dans ma vie. Il m’a redonné l’espoir d’y croire. Bien que cela a, au fond, joué en sa défaveur. Parce qu’il est certain que je n’étais pas prête à tourner la page et que mes pensées étaient pour quelqu’un d’autre. A tort très certainement…