Alors que je viens à peine de m’asseoir dans le canapé avec une bière dans une main, je passe au travers le contenu de ma boîte aux lettres. Mon attention s’arrête sur une enveloppe en particulier sur laquelle on peut apercevoir les coordonnées d’un bureau de notaire, imprimées dans le coin supérieur gauche. Je ne me souviens pourtant pas d’avoir fait affaire avec ce bureau en particulier, ni même d’avoir fait affaire avec un bureau de notaire tout court dans les dernières semaines. Pourtant, c’est bien mon nom qui est sur l’enveloppe, ce qui pique ma curiosité. Je dépose donc ma bière sur la table basse et je déchire l’enveloppe pour voir ce qui se trouve à l’intérieur. Lorsque je me rends compte que la lettre est signée par nul autre que James Riley, qui est pourtant décédé depuis environ neuf mois, je fronce les sourcils. Je n’y comprends rien. La vue de ce nom m’arrache pourtant un petit sourire, alors que je repense à cet homme que je considérais presque comme mon père. Il avait été l’un des premiers à croire en moi et à réussir à me pousser dans la bonne direction. Grâce à lui, j’arrivais à avoir un semblant de contrôle sur mes émotions et à mieux fonctionner dans ma vie de tous les jours. Du moins, c’est ce que je croyais avant de lire sa lettre. Ma joie auparavant ressentie laisse place à la surprise et à l’incompréhension en lisant ses mots. « L’enfant de Danika, c’est le tien » avait-il écrit après une série d’explications dont je ne me souviens déjà plus. Le genre de nouvelle qui vous scie les deux jambes. La lettre glisse sur le sol alors que j’essaie de me souvenir des évènements de quelques années plus tôt, la bouche entrouverte. Dans les vestiaires, les gars parlent. Je ne m’étais peut-être pas mêlé aux discussions, mais je les avais quand même entendus parler du fait que Danika était probablement enceinte et qu’ils se demandaient tous qui était le père. Je m’étais demandé si j’étais le père, visiblement avec raison, alors que la conception de l’enfant datait d’avant notre rupture. Pourtant, elle m’avait répondu que non, me faisant croire qu’elle m’avait trompé. J’avais vu rouge. Je vois rouge. Je me défoule en criblant le mur de mon poing droit en grognant à chaque coup.
On entend souvent qu’il ne faut pas agir sous le coup de l’émotion, mais je n’y arrive pas. J’ai besoin de comprendre pourquoi elle m’a arraché la possibilité de connaître mon fils, d’entretenir avec lui le même genre de relation que j’entretenais avec mon père avant sa mort. C’est avec la pédale au fond que je me rends chez elle, grillant plusieurs feux rouges sous le coup de l’impatience. Plus je m’approche, plus mon cœur bat vite. Je le sens cogner dans ma cage thoracique comme s’il allait en sortir. Lettre à la main, je m’approche de sa porte d’un pas décidé tout en essayant de contenir mes émotions (sauf que les gens qui me connaissent savent très bien que ce n’est pas ma force). Je cogne sans plus attendre, me forçant pour ne pas défoncer la porte. À mesure que j’entends ses pas se rapprocher, je sens la rage qui s’approche elle aussi. Danika ouvre finalement la porte, visiblement surprise de me voir. « Lawrence ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Je veux lui répondre, mais je sens que je suis à deux doigts de m’emporter avant même d’avoir ouvert la bouche. Ma mâchoire est serrée et ma respiration est courte et rapide alors que mes yeux flamboient de colère. Ma main droite, elle, m’élance encore après les coups que j’ai donnés au mur. « Il y a un problème ? » Sa question provoque chez moi un rire qui sonne faux. « Fuck off, tes mensonges et ta comédie tu peux te les mettre où je pense. » dis-je sèchement en la regardant avec dédain. Je brandis alors la lettre de son père juste devant son visage. « C’est quoi ça hein?! » Je sais qu’elle ne peut pas vraiment lire ce qui est écrit sur la lettre parce que la feuille touche à son beau visage, je peux le sentir avec mes doigts. Sans les lire, je suis convaincu qu’elle sait de quoi il en est, à moins que ce ne soit pas la seule chose qu’elle m’ait cachée. À ce stade-ci, qu’est-ce que j’en sais?
« Casse toi Lawrence. » Danika rêve si elle croit que je vais lui faire ce plaisir aussi facilement. Je m’impose plutôt dans sa bulle en écrasant presque la lettre de son père sur son visage. Alors qu’elle recule dans son appartement, j’avance en suivant son rythme. Je ferme la porte derrière moi pendant qu’elle s’attarde enfin au bout de papier que je lui ai tendu. Elle ne tarde pas à comprendre la raison de ma venue, je peux le voir à son visage qui se décompose en direct devant mes yeux. Lorsqu’elle me rend la lettre, je la plie soigneusement pour la ranger dans la poche arrière de mon pantalon. On ne sait jamais, j’en aurai peut-être besoin dans un avenir proche. « Je… » La mâchoire toujours serrée, je croise les bras contre mon torse en la regardant de haut ce qui n’est pas tellement difficile avec notre différence de grandeur. « Tu? » dis-je en haussant les sourcils tout en soutenant son regard avec le mien. Pendant un instant, j’ai presque l’impression qu’elle veut s’excuser. Des excuses qui ne viennent jamais finalement, sans trop de surprise. Parce qu’elle est fière Danika, trop fière. Qui se ressemblent s’assemblent qu’ils disent. Dans notre cas pourtant, j’ai plutôt l’impression que ça a joué en notre désavantage alors que nous pouvons tous les deux attendre que l’autre s’excuse, trop fiers pour faire les premiers pas.
Cette fois, elle ne nie pas, elle ne peut plus nier. « Il n’aurait pas dû te le dire. » Les lèvres pincées, j’hoche la tête en m’avançant un peu plus vers elle jusqu’à ce que je doive carrément baisser la tête pour la regarder. « Effectivement. C’est toi qui aurais dû me le dire quand je te l’ai demandé, il y a quatre ans. » Et histoire de mettre encore plus d’emphase sur mes paroles, je presse mon index droit contre sa peau, juste en-dessous d’une de ses clavicules. « Oublie la lettre ça n’a pas d’importance. » Je ris jaune. Je recule d’un pas, le regard toujours planté dans le sien, et je prends une grande respiration en pinçant l’arête de mon nez à deux doigts pour me calmer. Malheureusement, je n’ai pas l’impression que ce soit très efficace parce que je sens que mes mains tremblent sous le coup de la frustration. J’ai mal à la main droite et pourtant, j’aurais encore besoin de frapper dans quelque chose. Je me sens trahi de m’être fait mettre à l’écart par cette femme que j’ai pourtant aimée il n’y a pas si longtemps. Son attitude m’agace au plus haut point et j’arrive difficilement à le cacher alors que j’hausse le ton. « Pas d’importance pour qui? Tu penses vraiment que je vais m’en aller et faire comme s’il n’existait pas? » dis-je en haussant les épaules, les paumes tournées vers le plafond. Je ne comprends pas comment elle peut être aussi naïve que ça, la preuve qu’on ne se connait pas si bien que ça finalement. « Fuck Dan, c’est mon fils. » Cette fois-ci, c’est contre mon torse que j’écrase mon index pendant que je prononce ces derniers mots qui sont si bizarres à entendre de ma propre bouche, comme si je ne le réalisais pas encore. J’essayais de me montrer imposant et inébranlable alors que, pourtant, toute cette situation m’affectait particulièrement. Un tremblement à peine perceptible avait d’ailleurs ponctué ma voix lorsque j’avais prononcé les mots « mon fils ». Histoire de me ressaisir, je ferme les yeux quelques secondes avant de secouer la tête d’incompréhension, la langue appuyée contre ma lèvre inférieure. Je la fusille du regard alors que je m’apprête à lui poser cette question qui me brûle les lèvres depuis mon arrivée. « Qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter ça? » Cette question-là, elle était loin d’être rhétorique.
La frustration est à son comble des deux côtés et ça se voit sans trop de difficulté. Danika, je connais ses réactions par cœur. Notre altercation d’aujourd’hui n’en est qu’une de plus sur une longue liste, bien que le sujet du jour en soit un beaucoup plus sensible et important que les fois précédentes. Je peux voir en un clin d’œil qu’elle est tendue alors qu’elle ne semble pas vouloir démordre de son idée d’élever seule notre enfant. « Non c’est mon fils. C’est moi qui l’ai porté et c’est moi qui l’ai élevé. C’est moi qui décide ce qui est bien pour lui ou pas et vu l’état de ton poing actuellement ce n’est clairement pas toi. » Ses paroles font naître un rictus de colère sur mon visage alors qu’elle insinue que je ne serais pas bon pour lui. Je m’approche d’elle à mon tour jusqu’à ce que nos corps se pressent l’un contre l’autre. Alors que je peux sentir son souffle contre ma peau, nos regards hostiles se scrutent mutuellement, dans l’attente que l’autre flanche en premier. Avec deux têtes de cochon, on pouvait attendre longtemps. « Visiblement t’as besoin qu’on te rappelle que les enfants ne viennent pas de la vierge Marie. Que tu le veuilles ou non, TON fils il vient de là. » dis-je en empoignant mon entrejambe sans la quitter des yeux. Si elle tenait tant que ça à ne pas partager cette expérience avec moi, elle n’avait qu’à insister pour qu’on se protège. Ça n’avait pas semblé être un problème pour elle dans le feu de l’action, pourtant. « Et arrêtes de faire ton hypocrite en me sortant la carte du “c’est moi qui l’ai élevé” » dis-je en prenant une voix plus aiguë alors que je cite ses mots avant de poursuivre. « Si tu m’avais donné le choix, je pourrais en dire autant. » Parce que je les aurais pris, mes responsabilités. Parce que malgré toute la haine qu’on ressentait l’un pour l’autre, toutes les méchancetés qu’on s’était dites ou criées, on avait apparemment réussi à faire quelque chose de beau ensemble. Sauf qu’elle avait été égoïste et qu’elle avait tout gardé pour elle, me privant peut-être de la seule chance que je n’aurai jamais d’être père. « Oh et pour ton information », je lève mon poing droit entre nous deux pour justifier son état, « je ne pense pas que le mur de mon appartement va porter plainte contre moi pour voie de fait. » Ce n’était plus une surprise que j’avais de la difficulté à gérer ma colère, je le savais et elle le savait, mais jamais je ne lèverais la main sur un enfant.
« Arrête ton cinéma Lawrence. On était plus ensembles. Tu me devais rien. Je te devais rien. Ca aurait été catastrophique. » Danika lève le ton, j’en fais de même comme pour l’engloutir. « Tu me devais la vérité et le choix de faire partie de sa vie! » je crie presque, trop en colère d’être supposé subir ses décisions sans dire un mot. Qu’elle croit à tort que je pourrais être une nuisance pour son fils, notre fils, alors que je serais prêt à tuer pour lui malgré que je n’avais même pas encore fait sa connaissance. Je serre les poings, mes jointures craquent sous la tension. Je réussis tout de même à baisser le ton un peu, alors que je m’apprête à lui parler de mon père. « Mon père est mort quand j’avais sept ans. J’aurais tout donné pour avoir la chance de l’avoir dans ma vie. » J’étais convaincu que je ne serais pas aussi instable si j’avais eu la chance de grandir au sein de cette famille, ma famille. Parce que fût un temps où j’étais un petit garçon normal et heureux. « Si tu ne veux pas le faire pour moi, fais-le au moins pour lui. » Je l’implore presque du regard, je me force à garder mon calme.
Elle s’éloigne de moi et commence à ramasser tous les jouets qui trainent au sol pendant que je reste immobile en suivant chacun de ses mouvements avec mes yeux. « Tu m’as crue tellement facilement. » Et à ça je ne sais pas tellement quoi répondre. Parce que je n’ai pas envie de lui expliquer que c’est à cause de ma mère si je l’ai crue aussi facilement. Parce que cette femme qui m’a pourtant mis au monde, mais que je déteste, est responsable de la mort de mon père et de mon frère. Tout ça pour l’amour d’un autre homme. Et en me mentant, Danika n’avait fait que renforcer l’idée que j’avais déjà des femmes et du peu de confiance que j’avais en elles. Elle n’avait fait que renforcer une partie de moi qui la répugnait déjà à l’époque. « Ce n’est pas une surprise pour personne si je te dis que j’ai un grave problème de confiance. » Je soupire bruyamment alors que les traits de mon visage se relâchent légèrement. « Et toi aussi, visiblement. Tu crois si facilement que je ne ferais rien de bon pour lui. » Alors que pourtant, il est probablement la seule belle chose que j’ai réussi à faire jusqu’à maintenant. Et je suis convaincu que, malgré mes nombreux défauts (trop nombreux), je serais capable de relever ce défi.
« Très drôle. MERCI pour ton cours d’anatomie. » Ça fait plaisir? Et si seulement mon but était d’être drôle. Je voulais plutôt la provoquer et lui faire réaliser l’absurdité de ses paroles, lui faire comprendre ma position dans toute cette histoire. Parce que jusqu’à maintenant, je n’ai pas l’impression qu’elle ressent une once d’empathie pour moi et qu’elle s’imagine que j’ai un cœur de glace. Un cœur de glace qui, pourtant, a été capable de l’aimer elle ainsi que plusieurs autres et d’avoir mal à de nombreuses reprises à force de se faire piétiner. Malgré toutes les frictions qu’il y a entre nous, jamais je n’aurais été capable de la priver de son enfant si je m’étais retrouvé à sa place. Je n’aurais pas fait passer mes intérêts personnels au détriment de ceux de notre fils. « Est-ce que je devrais aussi te montrer comment dérouler une capote histoire que tu ne fasses pas le même coup à un autre? » Mon ton de voix est dur et mon regard est sournois. Je sais que la responsabilité de se protéger me revenait autant qu’à elle, mais ce n’est pas moi qui l’ai privée de connaître notre fils pendant plus de trois ans.
J’ai raison, je le sais, et elle le sait aussi d’ailleurs, je le sens à son regard qui évite soudainement le mien et à l’absence de réponse de sa part. Malgré tous mes arguments, elle ne semble pas encline à revenir sur sa décision de me tenir à l’écart et je commence à perdre patience de plus en plus. « J’en ai rien à foutre de ce que je te dois Lawrence, je te dois rien du tout ! » crie-t-elle en enfonçant son index dans mon torse. Ma colère est telle que ma lèvre supérieure se met à trembler. D’un geste sec, j’agrippe son index d’une main et je repousse sa main vers le bas en me retenant de lui broyer le doigt. « Et tu lui aurais répondu quoi quand il aurait été assez grand pour comprendre et qu’il t’aurait demandé qui était son père? » Parce que les enfants sont intelligents et qu’il aurait fini par vouloir savoir pourquoi il n’avait pas de papa comme les autres. « Lui aurais-tu menti à lui aussi? » Ou lui aurait-elle dit la vérité en prenant le risque qu’il lui en veuille ensuite? Je redresse mon dos bien droit en croisant mes bras contre mon torse sans la lâcher des yeux une seconde. « J’imagine que je n’étais pas digne non plus d’être sur son certificat de naissance. T’as dû mettre père inconnu. » Je ne sais pas pourquoi je lui demande, je n’ai pas vraiment le goût de savoir en fait. Parce que la réponse, je suis convaincu de la savoir et que je sais que ça ne fera que me blesser encore plus.
« Tu me connais pas Lawrence. » Je frotte mon front en soupirant, ne sachant pas quoi dire pour l’amadouer, pour la faire changer d’idée. Alors je fais comme elle et je choisis l’option facile d’être désagréable avec elle pour lui transposer mon mal-être. « Fuck que t’as raison, je t’ai sous-estimée, je ne t’aurais jamais crue capable d’un tel égoïsme. » Au moment où je réalise que cette conversation ne nous mènera nulle part ce soir, je songe à repartir mais une petite voix nous surprend tous les deux. « Maman? » Mes yeux écarquillés se posent sur ce petit bonhomme qui est le mien pour la première fois et je fige. Mon cœur, lui, s’emballe. En réalisant qu’il est là, j’arrête de respirer et mon expression faciale change du tout au tout, devenant maintenant exempte de toute trace de colère. « Maddy, tu devrais dormir. » Sans aucune hésitation, Danika s’avance vers lui pour le prendre dans ses bras comme elle a probablement l’habitude de le faire depuis sa naissance. De mon côté, je me sens complètement démuni alors que je ne partage aucun de ces souvenirs avec lui malgré son âge. J’ai le goût de lui parler et de le toucher, mais ma peur de ne pas être à la hauteur me retient donc je reste immobile en le fixant comme un imbécile sans dire un mot, sur le bord de l’hyperventilation. « C’est qui Maman ? » demande-t-il en me regardant avec ses petits yeux remplis d’hésitation. Mon cœur se serre, je sais que Danika ne lui dira pas la vérité aujourd’hui. « C’est personne Maddox. C’est un ami de Maman du dojo. » Mes sourcils se froncent instantanément lorsqu'elle prononce ces mots que je reçois comme un coup de couteau en plein cœur. Ces mots qui ne peuvent pas être plus justes alors qu’il se demande qui je suis, ce qui ne fait que me rappeler que même pour lui je ne suis personne. Lorsque Danika me regarde avec intensité sans dire un mot, je sais à quoi elle pense et je sais aussi que j’ai intérêt à filer doux si je veux au moins avoir une chance qu’elle me permette de prendre la place qui me revient. Malgré moi, je la laisse gagner pour une fois. « Pourquoi tu criais ? » « Pour rien mon chat, pour rien. » Pour une raison qui m’est inconnue, Danika s’approche de moi avec notre fils dans les bras et nous permet enfin de nous rencontrer malgré que ce petit bonhomme n’a toujours aucune idée de ce qu’il représente pour moi. Bien que j’en sois extrêmement reconnaissant, je ne peux m’empêcher de la détester un peu parce que je suis conscient que je n’ai plus aucun contrôle sur toutes les émotions qui me traversent et que je n’arrive pas à accepter qu’elle me voit ainsi. J’évite donc son regard à elle et me concentre plutôt sur son visage à lui pour enregistrer dans ma tête le moindre petit détail de son visage. Face à lui, je ne lutte pas pour camoufler mon regard voilé et ma mâchoire qui tremble un peu pendant que je triture le bas de mon chandail avec nervosité. « Il est graaaaand. » Son commentaire provoque chez moi un rire rauque. « Oui. » C’est tout ce que j’arrive à lui sortir en guise de réponse. Je me retiens de lui dire qu’il sera peut-être aussi grand un jour s’il retient de moi. « L’ami de Maman allait partir. » Je regarde furtivement Danika avant de reposer mon regard sur lui pour le contempler une dernière fois avec émerveillement. Je hoche lentement la tête et je commence à marcher vers la porte sans dire un mot, en m’essuyant discrètement les yeux pendant que je leur tourne le dos. J’ouvre la porte de son appartement et, avant de sortir, j’étouffe ma fierté et je regarde Danika pour la remercier dans un murmure.