| | | (#)Jeu 17 Déc 2020 - 0:32 | |
| Ce qui serait con, ça serait que je manque le décompte. Mais genre con dans le sens je vais le manquer si je me mets pas des tas d’alarmes sur ma montre et sur mon portable, si je téléphone pas à la réception pour qu’ils me mettent sur la liste des rappels, si je programme pas le radio-réveil et la télévision pour minuit.
Elle n’est pas encore là Lily, et c’est parfait, parce que j’ai zéro mais alors zéro fini d’avoir l’air d’un con à tourner de partout dans la chambre. À tirer les rideaux pour qu’elle voit bien la ville et à trouver l’angle correctement passable mais genre vraiment bien pour le prix qu’on aura sur les feux d’artifices au beau milieu de la nuit. J’ai proposé à Gin et à Auden de venir aussi, y'avait Ez qui pouvait garder les enfants et c’était nickel vraiment, mais apparemment qu’ils ont décidé de rester en famille enfouis sous 40 000 couvertures. je peux pas les blâmer. Sauf peut-être pour le fait qu'à cause d’eux Lily et moi on va devoir manger l'entièreté des menus du resto thaï, de celui italien, du petit bistro français caché dans la ruelle et du japonais qui a doublé ma commande de sushis sans que ce soit ma faute - qui l’aurait cru. Bon, elle est là dans les faits, juste de l’autre côté de la porte. Je sais pas je l’ai laissée là quand, sûrement entre la programmation de l'alarme numéro quatre et l'annulation de l'alarme numéro huit, mais quand j'entreouvre la porte rien que pour ricaner et lui voler un baiser, c’est aussi vite que je la referme sur son nez. Ça c’est figuratif, j’ai eu tellement peur de la lui avoir pris les doigts dans la penture que j’ai réouvert la porte de suite mais non, ses jointures vont bien et elle aussi.
« Encore dix minutes. » c’est pas de dix minutes que j’ai besoin, quand tout est prêt mais que je fais juste jouer à l’enfant à me mordre l’intérieur des joues à l’intérieur de la chambre d’hôtel. Je suis là, les bras ballants et l'oeil brillant, à l'imaginer se demander ce que je peux bien faire alors que tout est prêt depuis une bonne demie-heure déjà mais que je m’éclate trop à faire dans le procédural et à l’imaginer se bâtir mille scénarios à la minute. Par contre la réalité me frappe, et c’est en captant que si elle a tout ce temps-là pour réfléchir, elle risque aussi de se faire des tas d’attentes que je vais sûrement jamais arriver à atteindre. La voilà donc, la panique, celle qui me fait ouvrir de grands yeux, chercher tout ce qui cloche dans la scène, flipper d’un sens comme de l’autre, creuser des tranchées au sol comme ma propre tombe #sodramatik. « Okay non finalement je suis trop doué c’est prêt avannnnt - » que ma voix annonce, torse gonflé et genre de sourire confiant sur les lèvres.
L'ultime et dernière fois où j’ouvre la porte, c’est pour prendre sa main dans la mienne et l’attirer à l’intérieur de la pièce. J’aurais vraiment pu regarder plus de tutos sur Youtube pour réussir à faire des origamis de serviettes nice à poser sur le lit, mais en somme l’endroit ne fait pas pitié. Y’a à manger pour une armée, y’a du champagne au frais, y’a des films cheesy par dizaine qu’on va pouvoir regarder en sourdine pour faire les voix (elle est phénoménale en mec et moi je suis ridiculement con en nana) et surtout y’a elle et moi. Juste elle et moi. |
| | | | (#)Jeu 17 Déc 2020 - 2:47 | |
| Elle est étonnée, l’embrasse, ouvre la bouche pour articuler une phrase alors qu’en réalité ses lèvres ne rencontrent plus que le bois de la chambre d’hôtel. Quand il ouvre la porte de nouveau (la seconde qui suit), elle est trop occupée à croiser les bras et retrousser ses lèvres pour se souvenir qu’ils sont supposés fêter le Nouvel An. Elle est trop occupée à lui prouver qu’elle est réellement en train de bouder pour lui dire qu’elle s’en moque de tout ce qu’il peut ou non mettre en place, tant qu’il fait toujours partie de l’équation et que leur chambre avec vue sur la ville aussi.
« Encore dix minutes. » Pour peu elle voudrait faire une scène, piétiner sur place, se mettre en boule sur le sol et pleurer comme le ferait un bambin. L’idée était bonne et amusante au début, mais maintenant qu’elle l’entend tout remettre en ordre et bouger depuis de longues minutes, elle a presque peur qu’il ait réaménager toute la chambre. “Mais Mattttt -” « Okay non finalement je suis trop doué c’est prêt avannnnt - » C’est donc là, juste là, qu’elle se demande où est le catch. Il ne cède pas parce qu’elle boude ni même parce qu’elle étire son prénom avec une voix aigu - au contraire, il aurait trouvé ça amusant au point où il aurait continué à jouer de sa patience pendant longtemps encore. Il a son sourire satisfait qui fait place à sa mine paniquée, il a ses yeux éternellement brillants. Il a l’air presque normal alors que justement, il n’y a rien de normal dans le fait de passer la nouvelle année dans une chambre d’hôtel.
Par là, elle veut dire qu’elle n’aurait pas voulu être nulle part ailleurs et qu’avoir réservé cette chambre pour une semaine au lieu d’un soir - oups - est la bonne idée qui viendra clore leur année pleine de rebondissements. Dès qu’il ouvre de nouveau la porte plus d’une seconde, elle abandonne aussitôt toute idée de bouder et la voilà qui a de nouveau son visage orné du plus immense et sincère sourire qui soit. “C’est beau. C’est super. T’étais pas obligé, tu sais.” Elle parle en même temps que son regard se pose un peu partout dans la chambre et que sa main remonte déjà du bout des doigts de Matt jusqu’à sa paume, pour mieux venir y loger. Il n’était pas obligé de faire tout ça puisqu’elle aurait déjà été la plus heureuse du monde sans ; mais nier le fait qu’elle soit touchée de l’attention serait une grossière erreur. Il a prévu des choses pour leur soirée, elle en a prévu d’autres encore. Et toutes leurs idées s’accordent.
Éternelle enfant qui sait bien que la nouvelle année ne sera pas célébrée dans les minutes qui suivent, elle se permet donc de lui murmurer à l’oreille, l’embrassant au même endroit juste après. “Est ce que t’as déjà essayé tous les échantillons fancy de la salle de bain ? Et le mini-bar ?” Le champagne se marie très bien avec les tacos ; les horribles charlottes peuvent devenir des jeux incroyables. Ils ne perdront par leurs habitudes sous prétexte qu’elle ait aussi fait l’effort de se mettre sur son 31 ce soir - c’est le cas de le dire, ah ah. |
| | | | (#)Sam 19 Déc 2020 - 0:01 | |
| Elle fait semblant de bouder et je fais pas semblant de paniquer et on a l’air de deux idiots à ouvrir la porte et à la refermer et à se parler à travers. À monopoliser autant le couloir de nos voix qui s’entrechoquent que la cabine d’ascenseur quand tout à l’heure non seulement on l’a rempli de notre bouffe mais aussi de ses milliers de mélanges de parfums et d’odeurs. Quand (enfin) sa main est dans la mienne et que j’arrête de jouer à l’enfant surexcité comme si c’était la veille de Noël – on est après mais vous comprenez le concept, c’est une métaphore ça – c’est pour l’amener à l’intérieur de la chambre qui va aussi devenir notre antre et notre caverne et notre terrain de jeu pour le réveillon avec vue sur la ville.
“C’est beau. C’est super. T’étais pas obligé, tu sais.” « Blablabla fais au moins genre t’es heureuse là ça paraît pas. »
Je pouffe de rire, mais y’a pas un seul son qui quitte mes lèvres alors qu’elles sont occupées à se lover partout sur sa nuque. Mes bras la suffoquent maintenant que je me glisse dans son dos, lui laissant le temps de regarder un peu tout autour à quoi ressemble le mess que j’ai fait et qui doit ressembler à un carnage de merde avec la tente de couvertures aménagée entre le lit et le canapé en angle. Le pauvre personnel de l’hôtel va devoir tout ranger et tout gérer et j’en ai absolument rien à battre lorsque Lily sourit et que je souris avec elle. “Est ce que t’as déjà essayé tous les échantillons fancy de la salle de bain ? Et le mini-bar ?” le mini-bar est rempli de tas de petites bouteilles qu’une seconde elle trouvera trop cute pour les boire pour que la suivante elle les utilise toutes dans une recette de cocktail improvisé qui goûtera bon que gorgée et l’enfer la suivante. « Mais ouais, tu penses que je faisais quoi pendant tout ce temps? » un rire de plus, les échantillons sont tous classés par parfum dans la salle de bain, de ceux qu’elle va préférer à ceux qu’on va garder pour les donner aux clients qui donnent pas assez de pourboire au DBD. Les malfrats de bac à sable que nous sommes, que voulez-vous.
« On a Animal Planet. » à son oreille que je murmure, la laissant encore un peu fouiller des yeux la pièce avant de tourner son visage du bout des doigts vers la télévision comme s’il s’agissait du nouveau Graal. « Imagine les dix secondes avant minuit à compter les feux d’artifices, les tacos, et les bébés singes? » je sais définitivement pas ce qui pourrait être plus parfait que ça, mais pour la forme je bats des cils, jubile comme personne. Si on pouvait rester ici pour une vie aussi, je pense qu’on aurait l’essentiel sous la main. « Okay les adultes d’habitude ils font des toasts à des trucs importants. » entre un secret et un autre, je laisse un dernier (lol, dernier, à d’autres) baiser se caler contre son cou avant de me détacher pour lui servir du champagne. C’est la première bouteille, y’en aura d’autres pour les autres toasts et surtout celui de minuit et pour le moment de toute façon, c’est qu’un coup de pratique, c’est qu’une version test. « Moi je fais mon toast à ta robe. » parce qu’elle est belle Lily, parce qu'elle a joué le jeu de s’habiller en reine de la soirée autant que j’ai passé mille ans à m’assurer que le nœud de ma cravate allait aussi bien que l’agencement entre mon veston et les souliers qui vont avec. On a pas prévu sortir d’ici mais on a l’air prêts à le faire, c’est drôle, c'est décalé, c’est fun et je l’aime. Bien sûr que je l’aime. |
| | | | (#)Sam 26 Déc 2020 - 21:38 | |
| « Blablabla fais au moins genre t’es heureuse là ça paraît pas. » “Je le suis.”
Il n’y a pas à mentir un seul instant à ce moment précis. Elle n’a pas à mentir pour l’avant et encore moins pour l’après. Son sourire parle pour elle et personne ne saurait le remettre en question, surtout pas alors qu’elle y mêle des rires quand Matt, lui, prend son temps pour l’embrasser dans la nuque. La chambre est dans un désordre sans nom mais qui fait du sens pour eux. Elle y voit l’endroit où ils vont se perdre dans les couvertures, celui où ils vont improviser un cache-cache, celui où ils se poseront pour observer les feux et tenter de compter - presque au bon timing - les secondes avant la nouvelle année. « Mais ouais, tu penses que je faisais quoi pendant tout ce temps? » Ce sont ses lèvres qu’elle cherche en réalité, bien avant n’importe quelle blague pour savoir comment il a prévu de passer leur dernière soirée de l’année. “Je pensais que tu étais en train de tester quel côté du lit est le plus moelleux.” Ce qui ne fera aucune importance puisqu’ils ne savent pas chacun dormir de leur côté et qu’ils savent encore moins se réveiller à la place où ils se sont endormis.
« On a Animal Planet. » Et ils vont passer la meilleure dernière soirée de l’année que le reste du monde, c’est évident. Matt a ses idées et Lily a les siennes, elles n’ont rien de contradictoires et bien au contraire. Elle l’aime pour ça, aussi, parce qu’il est autant capable d’être impeccablement habillé de son smoking et romantique au possible alors qu’il ressemble aussi à un enfant qui veut absolument regarder la télévision et ses documentaires animaliers. « Imagine les dix secondes avant minuit à compter les feux d’artifices, les tacos, et les bébés singes? » - “On appelle ça le Paradis, non ?” Elle ne sourirait pas davantage s’ils se tenaient dans le véritable Paradis biblique, en tout cas. Elle serait incapable d’être plus heureuse qu’en cet instant, et il y est pour beaucoup. Il y est pour tout.
« Okay les adultes d’habitude ils font des toasts à des trucs importants. » Les doigts de l’infirmière ne se détachent pas de sa mâchoire qu’elle caresse doucement, indépendamment du fait qu’il l’embrasse ou non. Quand vient le moment pour lui de les servir, c’est à son tour de prendre le relais de ses baisers, prenant toutefois garde à ne pas faire tomber du Champagne. « Moi je fais mon toast à ta robe. » - “Mon toast est pour toi. Tou court.” Ce n’est pas de la surenchère et cela n’a rien à voir avec ça, bien au contraire. Lily est plus heureuse que jamais et après avoir fait tinter leurs verres entre eux, elle rapproche encore une fois ses lèvres des siennes. “Mais ta tenue en mériterait largement un aussi.” Et c’est justement pour cette raison que non, promis, elle ne compte pas le lui retirer tout de suite et qu’elle préfère encore jouer de sa cravate du bout des doigts pendant quelques temps encore. Cela lui rappelle leur mariage ; les bonnes parties de cette soirée.
Assise sur le rebord du lit, elle prend le temps de repérer la vue qu’ils ont sur la ville alors que le soleil n’est pas encore totalement couché. Ils ont encore de nombreuses heures avant de pouvoir faire un quelconque décompte. “C’est peut être la dernière fois que je vais pouvoir boire du champagne et ça sera pour la nouvelle année. Notre timing est parfait.” Lui aussi est parfait mais elle lui a déjà répété dix fois au cours de la dernière minute écoulée, peut-être qu’elle devrait plutôt calmer le rythme ? Ce qu’elle ne saurait calmer, ce sont les arguments pour cette soirée qu’elle prépare soigneusement depuis des jours et des semaines ; depuis qu’ils se sont promis d’y aller petit à petit et qu’ils ont respecté cette partie du contrat. Maintenant, elle sait que les bases de leur relation sont plus saines que jamais ; tout comme elle sait que s’ils veulent fonder une famille, ce soir serait parfait pour essayer. “Merci. Je suis heureuse.” Grâce à lui, uniquement grâce à lui. Pour sa présence d’une année, pour ses attentions, pour ce soir tout particulièrement. |
| | | | (#)Mar 29 Déc 2020 - 4:50 | |
| “Mon toast est pour toi. Tout court.” « Ouh, t’es douée, vraiment douée. » “Mais ta tenue en mériterait largement un aussi.” « T’étais à ça que je porte plus jamais de cravate. »
La vérité c’est que je rage parce qu’elle m’a piqué mon idée de toast. Alors ma vengeance - dans la plus grande logique de la chose - sera d’embrasser sa nuque et ses tempes, ses joues et ses lèvres. De couvrir chaque parcelle de sa peau de mes lèvres rien que pour l’empêcher de me voler encore mes idées et de parler par-dessus mes discours larmoyants. Non mais pour vrai ce soir personne ne va pleurer - sauf peut-être quand la maman orang-outan va retrouver ses deux bébés perdus dans la forêt tropicale et que je jure que les allergies seront fortes cette année.
On a investi le lit, maintenant. Trop grand, immense et à mille places, donc parfaitement taillé pour nous. Une seconde on est à gauche, l’autre à droite. À un moment elle est à plat ventre et je suis affalé sur elle. Au final, peu importe la gymnastique de la chose, on finit par foutre le bordel dans les couvertures et les coussins rien que pour se retrouver dans un cocon de plus. “C’est peut être la dernière fois que je vais pouvoir boire du champagne et ça sera pour la nouvelle année. Notre timing est parfait.” elle a une mèche qui flotte, que je repasse derrière son oreille en lâchant pas ses yeux des miens. Elle m’a jamais caché le fait que son envie d’avoir des enfants ne s’était pas envolée malgré nos dernières semaines plus compliquées. Qu’elle renouvelle en douceur par ci par là, qu’elle réitère qu’elle en veut avec moi, ça suffit pour que mes prunelles donnent l'impression de caresser son profil autant que mes doigts le font contre son épaule. « On a des litres, tu vas en être blasée je te jure les adieux seront plus faciles. » on renouvellera la liste des cocktails virgin qu’on avait saignés pendant le confinement, on en inventera des nouveaux par dizaines de milliers. On parce que j’ai pas prévu une seule fois faire quoi que ce soit qu’elle pourra pas faire, le jour où elle tombera enceinte pour de vrai. Si notre faculté à être une équipe a été confirmée à plusieurs reprises entre nous par les pires pactes de merde et les poignées de mains secrètes qui vont avec, ça aussi c’est inévitablement part of the deal. « Et promis je te tiendrai les cheveux. » que je chuchote à son oreille, mes doigts les lui resserrant en une queue-de-cheval lâche une seconde de plus comme si ça allait lui prouver mes bons et loyaux services au cas où on l’échappe.
J’ignore qui embrasse le plus l’autre, comme j’ignore combien de couleurs ont les papillons arc-en-ciel de la savane à l’écran. “Merci. Je suis heureuse.” « T’as l’air. » et ma voix souffle, le sourire remonte un peu plus. Elle l’est et elle en a l’air et je le suis aussi et pour une fois, vraiment et sans le moindre doute, je peux souffler parce que tout va vraiment bien. On a trouvé notre rythme, il se situe quelque part entre le pad thaï et les raviolis, entre le champagne et les mignonnettes de rhum ambré. « Je t’aime. » au cas où ça ne paraisse pas, entre mes attaques de baisers, mes bras lovés autour de sa silhouette et les rires que je laisse aller chaque fois où elle invente un nouveau cri à un animal sauvage qu’on connaît pas du tout. On va être le duo de l’enfer pour notre groupe à l'ascension du Kili, clairement.
« On peut descendre si tu veux. » y’a absolument aucune chance qu’on descende en bas, au bar de l’hôtel. Y’a absolument aucune chance mais je le propose quand même, en prenant une pour la forme, déculpabilisant le futur Matt et la future Lily quand ils réaliseront qu’ils ont vraiment passé toute leur soirée du nouvel an blottis sous des kilos de plaids et d'oreillers. « Dans genre cinq minutes je serais prêt. » prêt comme dans les seuls mouvements que je peux bien faire sont de laisser mes lèvres papillonner contre son cou et son épaule, sa mâchoire au passage. « Peut-être dix mais pas plus que quinze max. » mes bras se resserrent, au même moment où un énième rire remonte. C’est bon, maintenant on jette les remords et les regrets à la poubelle. |
| | | | (#)Lun 4 Jan 2021 - 12:24 | |
| La chambre sent la rose. Elle est certaine que la chambre sent la rose. « T’étais à ça que je porte plus jamais de cravate. » Mais de toutes les odeurs qui soient, seule celle de Matt lui avait manqué - quand bien même elle le soupçonne de lui avoir volé son parfum à quelques reprises au cours des mois écoulés. Son sourire remonte, même s’il n’était jamais reparti, et ses doigts s’immiscent doucement dans le nœud de sa cravate pour la desserrer lentement. Après tout, elle ne voudrait pas qu’il devienne traumatisé des cravates et cela ne l’empêche en rien de trouver le jeu amusant et continuer à l’embrasser. « On a des litres, tu vas en être blasée je te jure les adieux seront plus faciles. » Elle a volé sa cravate, entre l’instant où ils sont restés bloqués à la porte et celui où ils sont malencontreusement tombés dans le lit. Elle trône comme un trophée autour de ses épaules et Lily ne saurait être plus fière qu’en cet instant, ni plus heureuse non plus alors qu’elle a l’impression qu’ils ont toujours été aussi fusionnels. Les épreuves des dernières semaines et mois sont rapidement oubliées, mais pas au point qu’elle puisse reproduire les mêmes erreurs. « Et promis je te tiendrai les cheveux. » Lily rigole dans la seconde qui suit, elle qui trouve qu’une queue-de-cheval ne lui va de toute façon absolument pas. “How romantic.” Les débuts de grossesse ne sont peut être pas les meilleurs souvenirs de sa vie sur un point mais à bien d’autres égards, elle ne souhaite pas revenir en arrière et nier leur existence. Aux côtés de son mari, elle n’a jamais été aussi confiante dans la possibilité d’avoir un enfant et surtout, elle n’en a jamais eu autant envie. Il serait parfait à tous les niveaux.
Puisqu’elle est sincèrement et pleinement heureuse, donc, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de partager ce sentiment à Matt. Elle sait avoir la bien trop mauvaise habitude de tout garder pour elle et c’est ce qui a conduit leur couple (et leur mariage) dans bien des problèmes. Elle ne souhaiterait jamais avoir à revivre de telles choses, raison pour laquelle elle s’est promis de faire des efforts et non plus de passer ses nerfs sur ses proches et tout leur reprocher. « T’as l’air. » Il ne remet pas ses paroles en doute et bien au contraire, il les appuie un peu plus. C’est ce dont elle avait besoin, parmi bien des choses. « Je t’aime. » Elle a la soudaine envie de lui prouver qu’elle l’aime davantage mais là n’est même pas le sujet. Éternelle enfant mal assurée, elle est bien trop heureuse qu’il soit le premier à avoir dit ces mots ce soir pour s’y accrocher comme le sourire au bout de ses lèvres. Ses lèvres qu’elle repose une fois de plus contre les siennes et ses doigts contre ses joues. Même les bébé animaux du documentaire n’arrivent pas à garder son attention.
« On peut descendre si tu veux. » “Hm, hm, ouais.” Ils ne descendront pas, elle sait qu’il en a autant envie qu’elle : c’est à dire pas envie du tout. Peut-être qu’à un moment ils iront à la piscine de l’hôtel, celle qui est digne des meilleures photos d’influenceurs. Elle l’embrasse pour marquer un peu plus à quel point elle n’a pas la moindre envie de sortir de la chambre, au cas où ce n’était pas assez évident jusque-là. « Dans genre cinq minutes je serais prêt. » Vivre avec lui lui manque. Ces instants avec lui lui manquent. Leur routine, leur appartement, leur vie. Tout ça, ça lui manque terriblement. Matt, surtout. C’est lui qui lui manque le plus, bien évidemment, et puisque leur quotidien est encore mal assuré, elle ne compte pas le laisser s’éloigner plus loin que là où ses lèvres peuvent venir le quérir. “J’en doute pas.” Le ton n’est pas moqueur mais son sourire veut tout dire, elle qui ne croit pas un seul instant qu’il s’apprête à sortir, ni dans cinq minutes ni dans mille. « Peut-être dix mais pas plus que quinze max. » Y’a une portée de bébés tigres à la télé. Et y’a l’attention de Lily qui ne suffit pas à être attirée par l’écran, surtout pas alors qu’il resserre son bras autour de ses hanches et qu’elle se retrouve à malencontreusement nouer une jambe autour de la sienne pour basculer sur lui (sans même l’écraser, quelle prouesse) non sans manquer de laisser sa longue chevelure s’immiscer entre leurs baisers. “T’es sûr de ça ? Genre sûr sûr sûr ?” Parce qu’elle compte tout faire pour que ce ne soit pas le cas, en commençant par lui préciser dans le creux de l’oreille que l’instant serait idéalement choisi pour mettre en place leur plan diabolique faisant d’eux des parents. How romantic partie deux, donc, mais cela ne l’empêche pas de ne jamais quitter ses yeux des siens et appuyer son front contre le sien, déboutonnant un à un les milliers (au moins) boutons de sa chemise en débutant par le col. “La prochaine fois on fera juste semblant de bien s’habiller.” Lily rigole et se moque, elle s’amuse d’un rien maintenant qu’elle a pleinement retrouvé toute son aisance à ses côtés et qu’elle se sent on ne peut plus à l’aise. “Ils ont l’air d’avoir les peignoirs les plus confortables du monde, en plus.” Pour le moment encore, elle est sûre que sa chemise l’étouffe, elle est sûre qu’il a un peu trop chaud quand bien même la clim est parfaitement réglée et elle est sûre qu’il a lui aussi perdu le compte des minutes et des heures et que l’excuse de la nouvelle année n’en devient que moins crédible à chaque seconde qui passe et ses baisers qui s’égarent contre les parcelles de sa peau nouvellement découvertes. |
| | | | (#)Lun 11 Jan 2021 - 2:09 | |
| “Hm, hm, ouais.” je sais même pas comment elle fait pour entendre ce que j’ai bien pu dire, tant mes lèvres sont parfaitement occupées à l’embrasser plutôt qu’à me laisser articuler convenablement. Elle prend le relais Lily, elle est fourbe et elle éparpille des baisers partout où elle peut, et comme elle peut partout la liste est facile à faire. À ses doigts qui chatouillent les miens caressent aussi doucement que possible, autant d’arguments à ajouter à la pile des “ouais non finalement faut prendre l'ascenseur et y'a tellement de gens dans l’hôtel qu'on risque d’attendre full longtemps avant qu’il remonte okay on ira plus tard au bar plus tard comme dans jamais”. “J’en doute pas.” son sourire fait écho au mien ou alors c’est l’inverse, l’important là de suite c’est qu’on sourit tous les deux et que ça fait du bien. Ça fait du bien, d’être heureux, aussi stupide que ça puisse être de le dire là de suite. Ça fait du bien d’être ensemble et heureux, aussi, amoureux avec. Ceux qui ont le timing et l’amour en même temps et qui sont pas foutus de le réaliser sont que des idiots doublés d’imbéciles. Parce que moi je le réalise un peu plus à chaque fois que ses lèvres se mélangent aux miennes, je le réalise et mes paumes se font un peu plus douces contre sa silhouette avec.
Jusqu’à ce que Lily décide de jouer les figures de force, et qu’à la télé le rugissement des bébés lionceaux rende la scène bien plus mignonne que combative. Elle se redresse sur mes cuisses, je me cale contre le matelas, rattrape un oreiller pour le caler derrière ma tête quand la seconde d’après mes doigts remontent comme du lierre le long de ses hanches. “T’es sûr de ça ? Genre sûr sûr sûr ?” qu’elle déboutonne ma chemise semble être une nouvelle épreuve aux Olympiques tellement elle y met de la concentration. Ses sourcils se froncent au même moment où je me relève sur mes coudes, ne lui rendant pas pas la tâche facile mais m’excusant en silence dès qu’un nouveau baiser se perd sur son sourire figé d’être trop concentrée. “La prochaine fois on fera juste semblant de bien s’habiller.” de ses lèvres je glisse à son cou, notant chaque terminasion nerveuse et chaque frisson associé. “Ils ont l’air d’avoir les peignoirs les plus confortables du monde, en plus.” oui, oui, le bain et les peignoirs et les minuscules bouteilles de shampooing et les chemises qui finissent par tomber au sol et les robes de soirée qui reçoivent des toasts une seconde pour s’envoler la suivante et et et et -
- et elle est belle, quand elle est amoureuse Lily. Elle est belle quand elle est amoureuse de moi.
*** « Fuck. » j’éclate de rire, rendant le drame de l’interjection chuchotée contre la peau de son épaule bien moins pire que ça semblait l’être. Ce sont les restes de feux d’artifice dehors qui nous ont réveillés, alors que sa silhouette est encore confondue à la mienne sous les draps. Ses mèches sont emmêlées par ma faute, sa nuque est rosée d’amour, et ses doigts sont toujours enlacés aux miens quand c’est son dos que mon torse réchauffe. « On a manqué le décompte. »
Un rire de plus, étouffé entre deux baisers, et son alliance tinte à la mienne quand mon bras la ramène un peu plus non sans feindre une moue de gamin aussi dépité que prêt à faire la part des choses si le compromis est de la sentir un peu plus proche encore de moi. « Merde j’avais tout prévu juste pour ça. » la bouffe, le champagne, le discours, la chorégraphie, les jeux, la totale. « Okay faudra le refaire. » dans une minute, dans une heure, dans une vie on devra reprendre le plan originel. Celui actuel par contre, me plaît parfaitement. |
| | | | (#)Dim 17 Jan 2021 - 1:59 | |
| C’est dans ses bras qu’elle se sent le mieux et elle n’arrive même pas à s’imaginer à quel point tout sera plus parfait encore lorsqu’ils auront retrouvé un appartement et auront de ce fait l’occasion de réellement recommencer leur vie à deux. Leur mariage fêtera bientôt sa première bougie mais à ses yeux, leur relation ne fait que commencer. Ils ont encore une infinité de choses à vivre et de projets à mettre en place, à deux, juste eux deux. Cette fois-ci plus rien ni personne ne se mettra en travers de leurs lendemains. Pour sa part, elle a appris de ses erreurs et surtout de toutes les conséquences qui s’en sont suivies et qu’elle a dû observer sans pouvoir rien faire. L’observer aller de mal en pire tout en sachant en être la cause lui a fait bien plus de mal qu’elle ne serait capable de l’expliquer alors aujourd’hui elle s’applique à renverser la tendance du mieux qu’elle le peut.
« Fuck. » Son subconscient se plaint faiblement à base de ’les gros mots, Matt’ alors qu’en réalité elle sourit surtout face au vide, ses doigts se resserrant un peu plus contre les siens dès qu’ils comprennent qu’ils sont toujours liés. On en revient au fait qu’elle ne voudrait être nulle part ailleurs, quand bien même les draps blancs lavés à de bien trop nombreuses reprises ont tout d’un personnel. Matt contrebalance tout, et il le fait mieux que personne. Il dit ‘fuck’, elle comprend ‘je t’aime’. C’est du pareil au même, non ? Une femme qui a passé toute sa vie à enjoliver la réalité ne peut se refaire en un claquement de doigts. « On a manqué le décompte. » Ils ont déjà l’air de parents fatigués puisant des minutes et heures de sommeil partout où ils le peuvent. Si elle avait effectivement été enceinte au moment où elle le pensait, c’est sans doute un rôle qu’ils seraient réellement en train de tenir. En réalité, ils ne sont qu’un couple qui a perdu bien trop de temps pour accorder dix secondes à un décompte dont ils se moquent. “On fait semblant d’être dans un autre pays, on change de fuseau horaire, et on recommence.” Le plan est parfait, ils devraient profiter de faire partie des premiers au monde à fêter la nouvelle année.
Il l’embrasse dans le cou, elle en fait de même contre ses doigts avant de juger que non, vraiment, ce n’est pas suffisant. Les instants comme celui-ci se font encore trop peu nombreux alors elle compte bien en profiter autant qu’elle le peut et l’embrasser losqu’elle le peut, ce qu’elle fait alors qu’elle se retourne et pose son front contre le sien. « Merde j’avais tout prévu juste pour ça. » Les gros mots Matt, les gros mots. « Okay faudra le refaire. » Les voilà qui sont d’accord sur ce point, cela va de soi. Elle accepte sa proposition d’un sourire parce que oui, promis, c’est suffisant pour donner son accord. “Les feux sont pas terminés.” La brune se relève sans crier gare, emmenant au passage avec elle une partie des draps pour se couvrir les corps. Toute son attention est utilisée pour ne pas marcher dessus et risquer de tomber, ce qu’elle arrive miraculeusement à faire jusqu’au balcon de leur chambre qu’elle ouvre pour mieux observer les feux d’artifice.
Là, simplement, comme ça, elle est heureuse. Lily n’a pas la vie dont elle rêve très exactement mais l’un n’empêche pas l’autre, c’est ce qu’elle est en train d’apprendre. Les feux la font sourire ou peut être que c’est la présence de Matt ; peut être qu’il est la cause de sa chair de poule ou peut être que c’est plutôt le cas du léger vent frais de la nuit. “Maintenant, on peut le refaire.” Ses yeux retrouvent les siens avec un sourire nouveau au coin des lèvres. Ils peuvent rater le décompte mille fois encore qu’elle n’en serait même pas triste, surtout si elle est à la place toujours blottie contre l’être aimé qu’est son mari. |
| | | | (#)Mer 27 Jan 2021 - 14:34 | |
| C’est comme quand on te dit que tu vas avoir du dessert mais dans cinq heures. C’est comme quand tu réalises que c’est Noël mais dans deux mois. C’est comme si j’avais tout planifié, tout imaginé, tout mis en place ce soir pour qu’on laisse 2020 derrière avec l’espoir que 2021 serait véritablement meilleure - et qu’on l’avait raté. “On fait semblant d’être dans un autre pays, on change de fuseau horaire, et on recommence.” t’es con Matt, t’es qu’un idiot. C’est pas du tout ça le point, c’est pas du tout un signe de quoi que ce soit. Lily et sa voix enrouée d’une sieste improvisée, Lily et sa peau bouillante que je réchauffe quand même de mes lèvres juste parce que. Les hivers à Londres m’ont appris à craindre le froid des soirées comme celle-là. Pauvre petit australien habitué à marcher pied nus et à toujours être en mesure de trouver le meilleur point d’eau, de sable à portée. « Ferme les yeux alors, qu’on recommence pour de vrai. » t’es con Matt, respire, profite. Le réveil est loin, la déception de bac à sable avec, dès lors qu’elle se retourne et fait volteface, que ses yeux collés sont quand même bien plus brillants que les feux d’artifices qui pétaradent dehors.
À son front qui s’ancre au mien s’ajoutent mes doigts qui remontent le long de sa colonne vertébrale. Elle a la peau douce Lilly, veloûtée. Je suis sûr qu’elle n’a même pas besoin de faire le moindre effort, qu’elle a toujours été aussi parfaite, aussi douce, aussi belle. Pourtant je jurerais qu’elle l’est encore plus à l’instant. “Les feux sont pas terminés.” on les entend, mais on entend encore plus le soupir de gamin gâté que je lâche quand elle se lève d’un bond. Laissant le lit glacé de son absence, c’est comme un idiot aussi amoureux qu’épris que je finis sur le dos, yeux plaqués au plafond et mine outrée qui dure deux secondes à peine top chrono. « Y’avait du budget. » et y'a aussi ses pas qui titubent mais se rattrapent. Elle file vers le balcon, la brune enroulée au beau milieu de draps qui couvrent sa silhouette qu’elle n'aurait pas eu besoin de cacher le moindrement, qu’elle ne devrait pas. Lorsque je me relève rien que pour m’appuyer sur mes avant-bras et la voir se dessiner au loin, les feux qui n’ont pas arrêté et elle, juste elle, me confirme que tout va bien.
“Maintenant, on peut le refaire.” j'ai apporté du champagne, une bouteille ouverte je sais pas quand avec des bulles qui doivent avoir pris congé depuis le temps. Les flûtes dans une main, ses hanches lovées au creux de l’autre, j’arrive à lui servir sa coupe entre un sourire et un baiser perdu contre sa nuque, à travers ses mèches d’ébène. « J’avais un discours de prévu, mais j’ai toujours été meilleur pour improviser. » que je chuchote à son oreille, le menton calé à la commissure de sa clavicule. « On pourrait être dans un autre pays, on pourrait changer de fuseau horaire, on pourrait recommencer à tous les jours que ça me déragerait pas. Si c’était avec toi. » qu’elle regarde les feux, qu'elle y voit la même magie qui avait illuminé son regard à Diwali. Et surtout, qu’elle me dise oui. « Dis-moi que j’ai pas raté ça. » on l’oublie, le discours. On l’oublie - encore - le décompte. Quand le plan de base est raté, mais que celui-là brille sous ses iris bleuté. |
| | | | (#)Lun 1 Fév 2021 - 0:58 | |
| « Ferme les yeux alors, qu’on recommence pour de vrai. » C’est comme si c’était fait. Dans l’oreillette, Joseph demande l’astuce pour que Lily obéisse aussi rapidement et docilement, sans même penser à sa revanche à venir. La véritable astuce, c’est qu’elle veuille recommencer à zéro plus que tout au monde.
Avec Matt, il n’a jamais été question de bataille, pas même d’ego, et près du balcon elle lui fait naturellement une place sous les draps blancs dérobés du lit. Elle inventera une histoire farfelue pour expliquer les tâches noires dessus, quand bien même personne ne lui posera jamais la question. Les verres tintent entre eux lorsque les rires éternellement enfantins de la trentenaire ne sont pas plus forts. Il ne fait que l’embrasser dans le cou mais elle a l’impression d’être au Paradis, après avoir séjourné bien plus longtemps que de raison en Enfer. Ses doigts glissent amoureusement contre sa peau dénudée qu’elle souhaite préserver des affres du froid (tout relatif) de la nuit mais en réalité, elle est simplement rassurée de pouvoir le serrer à nouveau contre elle.
Son mari reprend pourtant et il a des mots qui valent bien plus son attention que la vue atypique sur la ville. « J’avais un discours de prévu, mais j’ai toujours été meilleur pour improviser. » Ils n’avaient pas prévus de se faire le moindre discours, pourtant, n’est ce pas ? Lily n’oublie jamais ce genre de choses et avec Matt, elle est certaine de n’absolument pas avoir évoqué un tel sujet. Ils n’ont rien à fêter, de toute façon, si ce n’est un renouveau qui semble plutôt bien se concrétiser. Ce n’est pas parce que cela vaut tout l’or du monde aux yeux de la jeune femme qu’elle lui demanderait qu’il en pense de même. « On pourrait être dans un autre pays, on pourrait changer de fuseau horaire, on pourrait recommencer à tous les jours que ça me déragerait pas. Si c’était avec toi. » Oh, Matt. Elle se nourrit de romans à l’eau de rose et de rêves de contes de fées, Lily, et elle ne pouvait rêve d’un meilleur mari pour lui dicter de discours plus mielleux encore. Son sourire s’agrandit alors qu’elle se demène pour retrouver ses yeux noirs dans la nuit. « Dis-moi que j’ai pas raté ça. » Déjà, ses joues lui font mal parce qu’elle sourit trop largement et que ses pupilles ne savent plus si elles préfèrent se poser sur lui ou sur la bague qu’il tient entre ses doigts. “T’as pas raté ça.” Ni ça ni rien d’autre, si jamais il veut une réponse plus complète. Il n’a rien raté, absolument rien, et ses yeux brillent tant grâce à son intention qu’à la finesse de la bague qui correspond parfaitement à ses goûts.
Après l’avoir délicatement embrassé au milieu de son inlassable sourire, la jeune femme fait passer leur alliance de mariage de la main gauche à la droite, parce que bien qu’elle continue de signifier beaucoup à ses yeux, elle reste pourtant bien trop impersonnelle car choisie par une équipe de tournage qui ne souhaitait que faire de l’audience. Elle est bien plus attachée à la bague que lui avait déjà offert Matt, à l’époque du jour de leur mariage. Elle l’est tout autant à celle d’aujourd’hui, laquelle elle le laisse faire glisser le long de son annulaire. Les principes, les habitudes, les croyances, les mœurs ; elle ne s’en éloignera jamais beaucoup. “J’ai le droit de dire “oui” combien de fois encore ?” Oui, je veux me marier avec toi. Oui, je veux qu’on se fiance de nouveau. Oui, je t’assure que je souhaite me fiancer avec toi. Elle pourrait le répéter une centaine de fois encore sans jamais s’en lasser ni douter à aucun moment de la forme que pourrait avoir sa réponse. Elle souhaitait se marier avec lui il y a un an et elle le souhaite aujourd’hui encore, scellant ses paroles entre deux baisers, deux étreintes, deux caresses entre ses cheveux. “Elle est magnifique.” Enfin, elle précise, bien décidée à lui faire part de la moindre de ses émotions et même ses sentiments pour que plus jamais des non-dits ne puissent les séparer. “Est ce qu’elle va dans l’eau, tu crois ?” Lily murmure à son oreille, malicieuse et loin d’avoir oublié la baignoire et les dizaines de produits à essayer.
La jeune femme le retient pourtant à ses côtés quelques secondes encore, ses doigts accrochés à son poignet pour ne pas qu’il puisse fuir trop loin. Une dernière fois, elle plonge ses yeux dans les siens, toujours aussi émerveillée et émue. “Je t’aime." Elle ne le lui avait pas assez rappelé aujourd’hui encore, elle prend donc de le faire avec son éternel sourire. |
| | | | (#)Lun 1 Fév 2021 - 19:02 | |
| Bon ben si jamais on vous demande, oui, j’ai froid. J’ai tellement froid qu’il faut absolument que ma silhouette se confonde avec la sienne sous les draps, j’ai tellement froid que c’est absolument invivable de vivre ma vie sur le balcon sans avoir le moindre tissu, partagé avec Lily – on s’entend, les priorités – qui s’enroule autour de moi. Je suis frigorifié au point où même Ginny serait étonnée de sentir la température de mes doigts ou de mes orteils. Mais c’est absolument pas à elle que je pense ni même à qui que ce soit d’autre, quand y’a Lily qui se contorsionne et qui devient la meilleure gymnaste du lot rien que pour planter ses prunelles dans les miennes. “T’as pas raté ça.” la bague. La bague qui hurlait son nom quand je suis passé devant la vitrine, la bague que j’ai traitée comme si elle était le véritable Graal à la seconde où je l’ai achetée. La bague qui a vécu la pire vie au monde à être cachée à un nouvel endroit chaque jour que Dieu fait de peur que Lily la trouve et que la surprise soit gâchée. La bague que j’ai toujours gardée proche au cas où le moment se prêtait plus que quoi que ce soit. Ce soir, j’ai l’impression que j’aurais eu beau planifier le truc en long et en large – comme ça l’était à la base – c’est le résultat vaut tout l’or du monde. Elle brille, la pierre. Mais pas autant que les prunelles de ma femme, et à nouveau fiancée. Promis, c’est pas du tout compliqué.
Y’a toute une chorégraphie qui se passe alors qu’elle bouge ses bagues, change ses alliances, y va avec un doigté de chirurgienne quand je suis persuadé qu’à tout moment une des alliances va finir en vol plané en bas du balcon. J’aurais pouffé de rire si c’était arrivé, j’aurais embrassé sa nuque, j’en aurais même pas eu le cœur brisé parce que la bague n’est qu’un symbole de plus – je pourrais lui en acheter des dizaines d’autres, une à chaque jour s’il le faut, ça reste que le geste vaut beaucoup plus que le reste. Elle le sait. Elle le sait tellement. “J’ai le droit de dire “oui” combien de fois encore ?” la voilà ma moue ridiculement sérieuse, cassée à la seconde prêt par un grand sourire de conquistador qui resserre au passage ses bras un peu plus contre sa taille. Comment elle fait pour avoir encore des parcelles de peau glacées quand il fait 40 000 degrés sous notre microcosme de draps ça je sais pas du tout. « J’hésite entre mille milliards et mille milliards de milliards – tu sais compter jusqu’où? » en attendant, je lui monterai je sais compter jusqu’où, moi, alors que mes baisers se multiplient tout autant contre ses épaules, ses clavicules. “Elle est magnifique.” le « non, toi t’es magnifique » transpire de tous les pores de ma peau, mais par gain de cause je la garde dans ma manche, la carte du petit ami épris, du futur mari éperdument amoureux, pour quand on pourra faire baver notre amour au grand jour encore une peu. “Est ce qu’elle va dans l’eau, tu crois ?” son murmure s’assure d’éparpiller une traînée de frissons de la naissance de mon crâne tout au long de mon dos et c’est suffisant pour que je laisse aller un rire de plus. Elle saura jamais à quel point je l’aime. « Faudra tester l’eau ici, et l’eau à l’océan pour voir j’pense. Quel drame. » un drame qui n’aura jamais goûté aussi doux que lorsqu’il se mélange au parfum de sa peau.
“Je t’aime." c’est doux, c’est pas forcé. C’est synonyme que même si les feux ont fini depuis longtemps et même si la ville célèbre déjà la nouvelle année comme si de rien n’était, nous on prend toujours nos marques. J’ai pas l’impression que le passif est disparu, mais j’ai l’impression qu’il est réglé. Il l’est pour moi – pardonné. C’est une fissure, c’est une encoche. C’est une cassure mais c’est ce que ça a pris au final, pour réaliser que non, on allait pas juste prendre tout ce qu’on a vécu pour le jeter après. On va pas juste se dire que c’était bien, le temps que ça a duré, et que maintenant ce sont les souhaits de bonne vie qui prônent sur le reste. Lily sait aussi bien que moi que quand je suis all in dans quelque chose, je le suis pour vrai. Et depuis la seconde où elle est entrée au café y’a deux ans et des poussières de ça, je le suis. Ça a pas été facile et je suis pas con, je sais que ça ne le sera pas toujours autant que ça semble l’être maintenant. Mais je pourrais promettre sans le moindre doute que me battre pour elle ça sera toujours ce qui restera au programme. Autant si quelqu’un lui refuse son extra caramel au beurre dans son popcorn au cinéma parce qu’elle en a demandé 4 déjà, que pour lui faire comprendre à chaque jour que c’est elle que j’ai choisie. Elle et personne d’autre. « Redis-le encore une fois. » Matt le connard qui ne lui laisse aucune chance de le faire par contre, dès lors que mes lèvres lui coupent tout air d’aller, l’embrassant une nouvelle fois au plus cliché des moments. Le soleil qui se lève sur l’horizon. |
| | | | (#)Mar 2 Fév 2021 - 17:49 | |
| Les feux d’artifice sont déjà terminés ?« J’hésite entre mille milliards et mille milliards de milliards – tu sais compter jusqu’où? » Jusqu’à l’infini. Pour lui, elle peut compter jusqu’à l’infini. C’est au moins le nombre de fois qu’elle a envie de lui répéter qu’elle l’aime, qu’elle est désolée, qu’il la rend heureuse comme elle ne l’a jamais été. Elle vit enfin la vie dont elle a toujours rêvé, elle qui commençait à douter que cela puisse un jour se réaliser. Ce soir, elle s’est perdue sous les draps et entre ses baisers, elle ne sait même plus où est ce qu’elle a pu poser sa main ou son pied. C’est une partie de Twister improvisée, le genre qui lui permet d’embrasser son mari encore et encore sans jamais discontinuer, parce que jamais elle ne sera capable de s’en lasser non plus. Elle ne pourra jamais lui dire à quel point elle l’aime, mais elle peut encore le lui montrer. « Faudra tester l’eau ici, et l’eau à l’océan pour voir j’pense. Quel drame. » Ils testeront l’eau ici, ils testeront l’océan ici. Elle l’enlèvera lorsqu’ils iront surfer, pourtant, parce qu’elle est du genre à s’attacher aux objets et qu’elle serait inconsolable si jamais elle venait à perdre la bague entre deux vagues et courses folles. Elle la remettra dès que ses pieds seront plein de sable à nouveau, c’est promis, c’est juré. “Quel programme chargé.” Et eux, ils ont tout le temps du monde. Quelques heures ce soir, quelques jours ici encore, et une vie l’un avec l’autre. C’est ce que disent leurs vœux faits à l’église, c’est ce que disent les papiers qu’elle aurait voulu signer avec un stylo rose, c’est ce que disent ses lèvres à chaque fois qu’elles retrouvent les siennes ou, à défaut, sa peau.
« Redis-le encore une fois. » Il est le pire des meilleurs maris qui soit, à lui donner un ordre pour mieux s’assurer qu’elle ne puisse pas l’exécuter ensuite. Lily a toujours été la première à ployer le genou face aux figures d’autorité devant elle mais tout est différent avec lui et la seule raison qu’elle a de lui répéter qu’elle l’aime, c’est parce qu’elle le pense réellement. “Tricheur.” La jeune femme articule finalement entre deux rires, baisers et sourires. S’il en était réellement un, il ne serait pas le moins du monde inquiété par une Lily qui est trop occupée à l’aimer de tout son coeur plutôt qu’à penser à lui reprocher quoi que ce soit. “Je t'aime.” Elle a gagné, là, non ? |
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