La résonance de ses talons vient briser le silence qui règne dans cette ruelle tout juste éclairée. Erin retient ses larmes, mais la moitié d'entre elles se déverse sur ses joues. Il ne la rattrapera pas, elle la bien comprit… Surement trop fier pour le faire. Foutu fierté oui. Qu'il reste dans l'ombre ! Qu'il reste loin d'elle ! Pourtant une partie d'elle voudrait tourner les talons et courir dans ses bras. Mais il ne le mérite pas. Pas après ce qu'il vient de lui faire subir. Il n'a pas idée à quel point, ses mots ont été dur à entendre pour elle. Sanders flanque sa portière violemment et se met à crier toute sa peine en s'agrippant à son volant. Elle crie, elle frappe son tableau de bord jusqu'à se faire mal et déplacer la douleur. Son front vient se plaquer contre son volant. Elle lâche prise Bonnie. C'est un flot de larmes qui vient l'envahir. Incapable de conduire dans cet état, et pourtant. Elle sèche ses larmes d'un revers de bras et démarre pour quitter bien vite cet endroit maudit.
En sursaut, elle se redresse en position assise dans son lit. La sueur sur son front témoigne de cette bataille quelle mène dans ses cauchemars. La main à son cou, elle tâte à la recherche de son médaillon. Malheureusement, l'absence de celui-ci témoigne que tout cela n'est pas qu'une illusion. C'est bien réel. Blasée, elle s'en va dans la salle de bain malgré l'heure très matinale. De toute façon, elle ne parviendra pas à se rendormir. Pas maintenant. Ça fait des jours qu'elle se bat avec sa couette pour seulement quelques heures de sommeil. Erin a beau vouloir le chasser de sa tête, son visage, ses dernières paroles finissent toujours par apparaître dans un coin de sa tête. Elle regrette tellement d'avoir chevauché sa moto. D'un pas lasse, elle se dirige dans la salle de bain et se glisse dans la cabine de douche. L'eau ruisselle sur son visage. Les yeux clos, elle reste un moment-là pour soulager ses maux.
Ce soir, elle doit réaliser un spectacle pour les enfants de l'association. À l'occasion des fêtes de Noël, Erin deviendra Elsa pour le bonheur des plus petits. En temps normal, elle aurait sauté de joie. Elle serait même terriblement impatiente. Pourtant, face à la robe qu'elle doit porter, l'enthousiasme est peu présent. Elle caresse le voile d'un air pensif. Il n'est pas question de se dégonfler. Ils comptent sur elle. Bonnie enfile donc sa jolie tenue. Puis elle vient s'asseoir face à sa coiffeuse pour se maquiller. Elle toujours eu le cœur à se faire jolie, mais là encore, c'est sans grande conviction qu'elle saupoudre ses paupières. Après une petite heure de préparation, Erin quitte enfin sa chambre. Elle embrasse son frère puis quitte l'appartement pour rejoindre sa voiture sur le parking. Elle conduit jusqu'au centre-ville, de suite elle affiche son poker face pour ne pas qu'on lui pose de question. Ses amis l’accueil grand sourire. « ça va ? Pas trop stressé ? » Erin hausse les épaules. Ce n'était pas son premier spectacle. Mais c'est bien la première fois qu'elle n'est pas passionnée parce qu'elle doit faire. « Non, non, à ça va le faire. Je m'inquiète pas. » Machinalement, elle cherche son médaillon. Quand elle stresse, elle aime bien le serrer dans le creux de sa main. Mais là elle n'obtient que du vide, tout comme ses espoirs qui ont été réduits à néant ce soir-là. Peu à peu, le soleil laisse place à un ciel étoilé. Les jeux de lumières sont mis en place. L'immense sapin s'illumine de mille feux sous les applaudissements des personnes présentes. Sanders retrouve un semblant de sourire sincère face à la magie de Noël. Assise sur le petit banc, elle enfile ses patins. Les gens sont invités à quitter la piste pour qu'elle s’exécute. Erin s'avance vers le milieu de la piste. Elle patine avec une telle facilité qu'elle donne l'impression de flotter sur la glace. Depuis qu'elle petite son frère aime bien l'amener à la patinoire. Contrairement à lui, elle réussit à elle à devenir à l'aise sur ses lames. Pas de quoi devenir une patineuse artistique. Mais assez pour mener ce modeste spectacle.
Les premières notes de piano retentissent. Sa silhouette est d'un coup éclairé par un spot. La main sur le cœur, elle commence à chanter les premières paroles. « Je sens déjà mes mains trembler, mais je n'ai pas peur, tout semble familier, Comme un chant, un poème appris par cœur, Je sais tu es là ... » Elle commence à patiner à un rythme encore lent. Sous les feux des projecteurs, Erin commence à prendre plaisir. Au fur et à mesure que la chanson progresse, ses figures deviennent plus structuré. Elle n'hésite pas à aller vers son jeune public pour venir au contact. « Je te cherche, pour toi j'irai partout, je te cherche, Montre toi, Toi qui hante mes jours et mes nuits depuis longtemps, Je te cherche, j'ai besoin de toi ... » C'est comme si cette chanson était le reflet de ce qu'elle pensait au plus profond d'elle. Or ce n'est qu'un pur hasard. À l'heure actuelle ça serait plutôt, « Je te fuis, va t-en, je ne veux plus te voir ». Sa voix cristalline résonne sur la place de la grande ville. Elle fait écho avec les imposants bâtiments qui entourent cette nappe de glace éphémère. Les yeux mi-clos, Erin chante avec son cœur. Elle a toujours adoré le faire depuis qu'elle n'est qu'une enfant. Son père lui disait de la fermer, car il n'arrivait pas à bosser. Alors la petite Sanders s'en allait dehors et s'asseyait sur sa balançoire sans oser l'ouvrir. C'est seulement en vieillissant qu'elle commença à libérer ses cordes vocales sans en avoir honte. Le public ne l'effraie pas temps qu'il est jeune et insouciant. Bonnie continue son interprétation en effleurant les mains des plus petits. Alors qu'elle s'autorise une pirouette, elle a comme un flash. Un visage, une silhouette qui lui glace le sang. Elle regarde à nouveau mais rien. Juste des visages d'enfants souriant. Un peu perdue, la blondinette s'éloigne du bord pour revenir vers le fond de la piste et chanter ses dernières paroles en venant s'accroupir sur la glace. « Je te cherche, la promesse est si belle, je te cherche, moi l'oiseau sans ailes, C'est la réponse que tu attendais, que j'espérais (tu espérais.), Oh, je te cherche » Le visage rivé sur la glace, elle relève doucement son visage sous l'applaudissement de ses fans. L'organisation autorise les enfants à la rejoindre sur la glace. Erin leur ouvre alors les bras pour des tas de câlins et bisous sincère. Bon nombre lui réclame une photo. Sanders enchaîne les selfies. Puis au bout d'un petit quart d'heure le calme revient. Elle parvient enfin à se redresser et à faire quelques tours de patins sur la piste. Mais elle se stoppe net en le voyant. Ce n'était donc pas son imagination. Son regard s'assombrit. Elle le fixe dans le blanc des yeux sans le moindre sourire. « Qu'est-ce que tu fous là ? Tu t'es perdu ? » Mais avant qu'il ne réponde, elle est déjà à l'autre bout de la patinoire. Elle n'a envie de lui accorder la moindre intention. Et encore moins se taper la discute avec lui. Si c'est pour la jeter une deuxième fois, elle n'en voit pas l'intérêt. Pourtant, son cœur se fend en prononçant ses paroles … Mais elle ne laisse rien paraître. Du moins, elle lui tourne le dos pour ne pas qu'il voit son visage. Parce que face à lui, Bonnie est définitivement transparente. Il est sa faiblesse. « Va t-en ! » Qu'elle lui râle sans se retourner.
Oublie le …. oublie le … Qu'elle se répète dans sa tête alors qu'elle pense l'avoir vu parmi cette foule immense. À trop penser à lui, Erin à l'impression de le voir partout. Et quand elle ne le voit pas, elle l'entend… Va t-en. Ces deux mots lui glacent le sang à chaque fois qu'elle y pense. Pourquoi fallait-il qu'elle s'attache à cet homme sortit de nul part. C'est complètement con. Elle ne connaît même pas son nom … - Concentre toi - Le spectacle bat son plein. Sanders file sur la glace et libère ses cordes vocales en chantant des paroles qui vont à l'encontre de ses envies. Elle ne le cherche pas du tout. Depuis leur dernière rencontre, madame s'enterre comme une ermite solitaire dans le fond de sa chambre. Plus de sortie, et encore moins de Tinder ! Elle n'a même pas osé revenir au pub pour y chercher son collier. Trop peur de le croiser. Elle rase les murs la blonde. Tellement que son entourage se pose des questions. Son frère le premier. T'es malade ? Qu'il lui avait demandé. Malade de chagrin ouais … Mais Erin s'était contenté de sourire comme elle sait si bien le faire. Et elle lui avait répondu qu'il fallait seulement qu'elle révise pour ses examens. Belle connerie oui. Ça fait deux semaines qu'elle n'arrive pas à mettre le nez dans ses livres. Pire, elle avait carrément pété un câble lorsque la musique de Bonnie and Clyde avait retenti dans son autoradio. Agacée, elle avait coupé le son dans la seconde. Mais le pompon c'est quand elle avait pris son ticket pour patienter au guichet du restaurant japonais. Le numéro huit évidemment … Bonnie n'a même pas pris la peine de récupérer sa commande. Elle s'est barré bien vite. Ça la hante beaucoup trop. C'est flippant. C'est perturbant. Elle secoue la tête vivement pour chasser tout ça de sa tête, et exécute une petite pirouette en faisant voler son voile avec légèreté. Les enfants l'admirent avec des yeux rêveurs. Ils ont l'impression de voir leur héroïne danser rien que pour eux. Elle prend même le temps de venir caresser leurs mains. Sanders joue son rôle à fond. Son statut de bénévole lui tient à cœur. Elle a toujours eu le cœur sur la main. Elle est comme ça Bonnie. Le bonheur des autres passe avant le sien. Le spectacle est sur le point de se terminer. Elle fait un dernier tour de piste en surfant sur la glace avec grâce. Pour ensuite venir se poser au milieu et chanter le dernier couplet. Un tonnerre d'applaudissement vient la récompenser de sa prestation. Mais sa meilleure récompense, ce sont tous ces enfants qui viennent l'enlacer avec tendresse. Elle n'hésite pas à leur ouvrir les bras et à leur glisser quelques recommandations pour que le père Noël n’oublie pas leurs cadeaux. Sanders a toujours eu la fibre maternelle avec les enfants. Ça passe toujours crème avec eux. Elle a sûrement hérité ça de sa mère. Ou c'est simplement un manque qu'elle a subi elle-même petite et qu'elle comble à sa façon …
La séance câlin terminé, elle se redresse sur ses patins et part se dégourdir les jambes en bravant la glace. L'esprit léger, elle sourit en balayant du regard le monde qui l'entoure. Le sapin est magnifique. La décoration de la place est juste magique. Ajouter à cela une petite musique de Noël et c'est presque parfait. Il manque juste quelques petits flocons pour parfaire tout ça. Sur le sol australien, c'est plutôt rare. Et ce n'est pas comme si les températures frôlaient les vingt-cinq degrés. Son regard se stoppa net sur une silhouette qu'elle connaît que trop bien. Erin se fige tout en le fixant droit dans les yeux. Son sourire s'efface pour laisser place à un regard sombre et plein de rancœur. Qu'est-ce qu'il foutait là ???!! Comme si ça ne lui faisait pas assez mal de ressasser cette soirée en boucle. Il fallait qu'il se pointe là ce soir. Sèchement, elle lui fait clairement comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Puis elle s'éloigne bien vite en lui crachant un Va t-en en lui tournant le dos. « Eh ! » Qu'il gueule à son égard. Elle serre les dents Bonnie. Elle se retient de ne pas lui sortir des atrocités car il y a des gosses de présents et elle ne veut choquer personne. Mais ça la démange à un point. Au lieu de ça elle ne se retourne pas et s'éloigne un peu plus de lui. Erin reste volontairement dans le fond de la piste en espérant qu'il finisse par partir. Il va bien se fatiguer d'attendre à force ? Elle peut bien rester là toute la nuit. Avec sa tête de lard, Sanders n'est pas décidé à céder. Alors qu'elle se rapproche de la sortie, Clyde revient, mais avec des patins cette fois. Il est sérieux ? Prise au piège, elle rebrousse chemin. Mais curieuse, elle le regarde discrètement en tournant légèrement sa tête pour le regarder en biais. Il galère … Ce qui ne manque pas de la faire sourire. Au fur et à mesure qu'il avance, elle s'éloigne doucement en y prenant un malin plaisir. Ce petit manège pouvait encore durer longtemps. Première chute. Elle rit discrètement en cachant son visage. - Nan mais il n'avait pas le droit de la faire sourire ! - Ce privilège lui était désormais interdit. - Ne flanche pas Sanders! - Mais à sa deuxième chute son sourire s'élargis d'avantage. - Bordel ! - Agacée de se sentir si faible. Erin accélère et s'autorise un tour gratuit. Elle lui montre ce que c'est que de patiner avec élégance. On pourrait presque croire qu'elle le nargue. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait. La petite blonde s'amuse à tourner autour de lui comme une abeille autour de son miel. Mais pas question de venir butiner ! Elle ne lui fera pas ce plaisir. Monsieur contemple les étoiles comme si c'était l'endroit idéal pour le faire. La piste se vide peu à peu. Elle pourrait partir et le laisser là dans sa galère. Mais ça ne semble plus être sa priorité. Et elle est bien curieuse de savoir pourquoi il insiste tant pour la voir. Clyde aurait-il des regrets ? Encore faut-il qu'elle accepte ses excuses … ! Bonnie s'avance et penche sa tête vers celle du brun. Ce n'est plus les étoiles qu'il observe mais le petit minois de la blonde. Elle se gratte la gorge tout en le fixant. « Tu sais qu'il a un meilleur endroit pour contempler les étoiles ... » Elle en connaît un mais elle se garde de préciser l'endroit. Il a qu'a chercher ! - Mais pourquoi tu lui tends la main ? « Je peux savoir pourquoi tu te donnes tant de mal ? T'as des remords ou t'as juste envie de m'achever ? » Qu'elle lui dit tout en lui tendant la main. Mais elle est capable de la lui lâcher en plein vol si jamais il donne la mauvaise réponse. Elle redoute déjà ce contact. Sa présence suffit à la troubler. Mais elle tente de le cacher en fronçant faussement les sourcils. Elle ne lui avouera pas Bonnie, mais elle est contente de le revoir. Même ça la brise-tout ça. Elle ne comprend pas trop ce qu'il se passe et ça l'angoisse.
Aujourd'hui est un jour un peu spécial. Elle a soufflé ses vingt-six bougies. Elle a même fait un vœu. Le cœur n'y était pas mais ses amis ont insisté pour marquer le coup. Erin est un peu blasée depuis quelques jours. Elle se refait la scène dans sa tête en boucle et ça la saoule. Tout le ramène à lui sans arrêt. Et elle ne saisit pas vraiment pourquoi Sanders. Clyde l'a gentiment envoyé paître, il faudrait être stupide pour vouloir persister. - Ok, elle est stupide – Cette 'histoire' la perturbe. Elle devait s'arrêter avant même d'avoir commencé. Mais il a fallu qu'ils se croisent à nouveau. Il a fallu qu'elle s'attache Bonnie. Elle aura beau dire ce qu'elle voudra, Clyde ne la laisse pas indifférente. Il a ce truc qui la fait flancher à chaque fois. Lorsqu'il l'interpelle, son sang se glace. Le voir était déjà un supplice mais l'entendre … Erin ne se retourne pas. Ça serait lui faire trop plaisir. Elle n’oublie la souffrance qu'il a engendré en la repoussant. Elle n'en est pas totalement remise. Il lui fallait plus de temps pour guérir. Mais il était bel et bien là. C'est trop tôt, trop prématuré. Pour se protéger, Sanders prend ses distances en espérant qu'il perde patience et qu'il s'en aille. Elle se pensait hors d'atteinte sur cette patinoire. Enfin, ça s'est avant qu'elle le voie avec des patins aux pieds. D'abord surprise puis très amusée de le voir en galère. Il avait l'air bien déterminé à vouloir lui parler et ça commençait à éveiller chez elle sa curiosité. Elle ne va pas pour autant lui faciliter la tâche. Ho que non. Bonnie prend plaisir à tourner autour de lui en patinant avec finesse. Elle l'observe du coin de l'oeil non sans sourire. - Rah mais arrête de sourire bêtement comme ça – La blonde reprend bien vite un air plus sérieux en s'approchant de lui. Il a le cul planté dans la glace et il semble s'y plaire. Ou pas. Peu importe. Elle lui crache son venin en essayant de se montrer désagréable avec lui. Après tout, il le mérite. Qu'est-ce qu'il fout là ? Si ce n'est pas pour la faire souffrir davantage. Encore un joyeux pervers qui prend plaisir à jouer et à jeter ses jouets quand il s'en lasse. Mais qui est le jouet de qui ? Tel est est la question ? La main tendue, elle se décider à vouloir l'aider à se relever. Vu comment il galère à tenir debout, se relever semble impossible sans son aide. « T’as raison, je ne suis qu’un enfoiré qui adore faire souffrir les gens. C’est bien ce que tu as retenu, hein ? » Elle soupire en fronçant les sourcils. Mais sa main reste tout de même tendue. Elle persiste même si ça lui coûte d'avoir ce geste envers lui. Elle voudrait lui gueuler qu'il a raison. Que c'est un gros connard qui ne mérite même pas qu'elle lui adresse la parole une nouvelle fois. Pas après ce qui lui fait subir le dernier soir. Et pourtant … Bonnie à la sensation que ce n'est qu'une façade. Tout comme son poker face qu'elle aime afficher à son entourage quand elle n'a pas le courage de s'expliquer. « Rahhh !! Arrête un peu de te plaindre. Tu m'énerves. Tu croyais quand même pas que j'allais te sauter dans les bras ? Allez bouge, tu vas attraper la mort sur cette glace. » Sanders aurait pu le laisser croupir là comme un rat mort. Mais c'est plus fort qu'elle. Elle a de la compassion pour cet homme. Les conversations qu'ils ont eu l'ont beaucoup touché. Clyde a l'air d'un gros con au premier abord mais Erin voit un lui un homme bon et profondément blessé. Pour qui ? Pourquoi ? Elle l'ignore encore. Mais ils se ressemblent plus qu'il n'y paraît… « Rassure-toi, je ne vais pas te déranger très longtemps. » Bonnie serait presque déçue. Encore une fois, il parle de partir … À peine revenue qu'il cherche déjà à fuir. Est-ce qu'elle était aussi toxique que ça ? Faut croire. Au lieu de prendre sa main, monsieur décide de faire son grand et se débrouiller seul. Trop fier certainement. Elle le regarde faire en faisant attention qu'il ne chute pas de nouveau. Car oui … Elle l'apprécie - plus qu'elle ne le pense - encore assez pour ne pas vouloir qu'il se blesse. Elle attrape son bras sans attendre qu'il l'autorise à le faire. Puis elle maintient son équilibre en tentant de conserver la sienne. Le voilà enfin debout. « Désolé. » qu'il marmonne dans sa barbe. Elle le regarde puis lève les yeux au ciel en secouant la tête. « Désolé de quoi ? T'inquiètes pas va. Tu n'es pas le premier et tu ne sera pas le dernier. C'est la vie … c'est comme ça. Faut pas être désolé. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. C'est ce qu'on dit hein ... » Et pourtant elle n'en était pas si sûr. À force de se ramasser des échecs, Sanders se sent sombrer dans un trou béant où elle ne pourra plus jamais en sortir. Elle ravale et repose les yeux sur lui en croisant ses bras à sa taille. « J’ai quelque chose qui t’appartient. » Clyde se met à trifouiller dans sa poche. Erin plisse les yeux tout en fixant sa main enfouit. Qu'est-ce qu'il peut bien cacher là. Il ne compte quand même pas lui rendre la balle ? Ça serait le pompon. C'est à ce moment qu'elle voit son pendentif flotter dans le vide. Instinctivement, ses mains viennent se poser sur son buste, là où il devrait être. Un sourire se dessine enfin sur ses lèvres. « Mais … je pensais ne jamais le retrouver. » Ce collier était tellement important à ses yeux. Le regard qu'elle porte au brun change du tout au tout. Ce n'est plus de la haine mais de la reconnaissance. « Tu l’a perdu, le soir où… » Doucement, elle se rapproche en posant sa main en dessous pour mieux l'admirer. « Merci … » Dit-elle tout bas en levant ses yeux bleu/vert dans les siens. Un merci sincère. Clyde aurait pu le balancer ou le laisser là où il l'avait trouver. Mais il lui a ramené... « Tu avais raison. » Elle le regarde en arquant un sourcil. De quoi il parle ? « Pour ? » Demande t-elle en cherchant de quoi il pouvait s'agir. « Tu ne chantes pas si mal. » Un petit rire s'échappe de ses lèvres. Un compliment venant de lui relève du miracle. Alors le 'Pas si mal' elle s'en contente. Le brun venait d'admettre qu'il avait aimé l'entendre chanter et ça c'était assez pour la satisfaire. « Pas si mal ? Hmmm … » Bonnie pivote pour se trouver dos à lui pour qu'il puisse lui remettre sa chaîne. Elle décale ses cheveux sur son épaule pour ne pas le gêner. Le sentir si proche ne la laisse pas indifférente. Ses paupières se ferment quand elle sent ses doigts effleurer sa nuque. Une sensation agréable. Elle pourrait rester là des heures à attendre qu'il lui rattache ce foutu collier. « Je ne pouvais pas rêver mieux comme cadeau pour mon anniversaire » Lui ou le collier ? Peut-être les deux finalement. Elle se retourne en lui souriant tout en tenant son pendentif dans le creux de sa main. Il avait réussi à la combler pour ce soir. « T'as jamais fait de patin de ta vie hein ? Allez viens » C'était sa façon de lui dire merci. Une initiation au patin à glace, avec elle. Sanders à un moment d'hésitation, puis finalement elle cède à lui reprendre sa main. Tant pis si ça fait mal. Aujourd'hui, c'était son anniversaire. Elle avait le droit à un peu de baume au cœur. Elle le tire avec lui mais déjà il agite bien trop vite ses bras. Un rire s'échappe de ses lèvres. « Tiens toi à moi gros bêta » Dit-elle en se mordillant la lèvre. Ils s'aventurent au milieu de la piste pour être tranquille. Clyde manque plusieurs fois de se cranter. Elle ose le laisser tout seul pour un tour toute seule. Elle vole sur la glace et tourne sur elle-même en faisant voler le voile de sa robe avec volupté. Elle avait besoin de libérer ce trop plein bonheur éphémère. Son rire fait écho. Elle se sent pousser des ailes Bonnie maintenant qu'il est là. Elle revient vers lui un peu vite. Sans le vouloir elle le bouscule et le brun commence à gentiment perdre l'équilibre. Mais elle le rattrape en tirant sur son tee-shirt. « Ha non ! Tu restes avec moi ! » Dit-elle avec un brin d'humour. La magie de Noël semble être avec eux. Un flocon vient se poser sur le bout de son nez. Elle louche dessus en souriant avant de lever les yeux au ciel. Évidemment qu'il ne neige pas en plein été ! Mais la ville avait eu l'idée ingénieuse de louer un canon à neige pour rendre les lieux un peu plus féerique. C'est donc une ribambelle de petits flocons qui viennent voler au-dessus de leur tête. Euphorique, Erin embarque Clyde avec elle pour une valse en tenant fermement ses deux mains pour ne pas qu'il tombe. « Plus viiteee plus vitteee » Dit-elle avec un large sourire aux lèvres. Et voilà qu'elle se laisse encore flancher … C'était son petit mirage... Elle voulait y croire Bonnie.
Les miracles, elle n'y croyait plus vraiment. En soufflant ses bougies aujourd'hui, Erin avait pensé très fort à un vœu sans vraiment se faire d'illusion. Elle a d'abord cru à un mirage en le voyant noyé dans la foule. Mais elle réalise très vite qu'elle ne rêve pas. Il est là … Il était revenu. Il la même peut-être cherché. Elle voudrait croire que c'est ça. Pourtant, sa première réaction fut de le repousser. La douleur qu'elle avait dû encaisser lors de leur dernière soirée ensemble était toujours présente. L'abandonner, c'est le pire qu'il aurait pu lui faire subir. Et il la fait … Pourtant elle lui avait dit Bonnie. Elle lui avait bien précisé que c'était sa plus grande peur. Il lui avait pris la main ce soir-là ... Sanders avait pensé que ça avait du sens. Il faut croire que non. Ou il avait un sérieux problème. Elle se demande bien ce qu'il peut lui vouloir. La blonde s'amuse à le faire tourner un peu en bourrique avant d'enfin venir à sa rencontre et lui tendre la main. Pas très étonné, Clyde refuse son aide. Elle soupire, mais elle l'aide quand même en posant ses mains sur lui pour maintenir son équilibre douteux. Il se dit désolé mais elle ne s'apitoie pas vraiment. Non, elle dit même que ce n'est pas grave. Elle en verra d'autre. Son père lui a appris à ne pas s'abaisser à son propre sort. Ça peut paraître dur comme ça mais c'est une manière comme une autre de se protéger. C'est sûrement le seul truc bien que son patriarche a fait. Aujourd'hui, sa fille est une tête brûlée, comme lui … Mais il est trop absent pour le constater. Clyde prétend avoir quelque chose pour elle. Erin se demande bien quoi. Jusqu'à ce que son collier face irruption sous ses yeux. Elle en oublie sa colère et admire son pendentif comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. Il est toujours aussi brillant et intact. Le brun en avait pris soin. Sourire aux lèvres, elle pivote et se laisse glisser vers lui pour qu'il lui remette sa chaîne. Elle lui souffle que c'est son anniversaire et qu'il n'aurait pas pu lui faire meilleur cadeau. « Sérieusement ? » Bonnie tourne légèrement sa tête pour lever les yeux vers lui. Un léger sourire s'étire sur ses lèvres. Elle était sérieuse oui. Cette journée avait mal commencer mais son vœu c'est réalisé. Elle penche la tête en avant et le laisse faire. Le froid de son médaillon vient se glisser sur son buste. Mais ce qui la fait frissonner le plus ce sont ses doigts qui glissent sur sa nuque. Bonnie ferme les yeux un instant et savoure chacune de ses caresses, infimes soit-elles. Erin se contente du peu. « Voilà… Erin. » L'entendre prononcer son prénom pour la première fois la laisse bouche bée. Jusqu'à maintenant, ils avaient gardé leur surnom comme une évidence. Elle ne connaissait même pas le sien...Ses lèvres se pincent quand elle sent son doigt caresser le fermoir. Ils ne pouvaient pas rester là. La blondinette fait volte-face pour le regarder droit dans les yeux. « Merci ... » Sa phrase reste en suspens. Libre à lui de lui donner cette information ou non. En tout cas, elle ne lui laisse pas vraiment choix pour l'initiation au patin à glace. Erin venait de balayer ses rancœurs d'un revers de mains. Elle ne lui pardonne pas pour autant. Mais aujourd'hui, c'est un jour un peu spécial pour elle. Elle a bien l'intention de profiter de son vœu.
La voilà qu'elle s'emballe dans une euphorie dont elle est la seule à en avoir le secret. Sans hésiter, elle lui attrape la main pour le traîner avec elle. Mais il la chasse. Il lui en faudra plus à Parker pour qu'elle lâche l'affaire. Il ne veut pas de sa main ? Il aura alors les deux sur ses hanches. Comme elle peut, elle maintient son équilibre pour ne pas qu'il chute une nouvelle fois. Il tombe, elle tombe. Ce n'est pas plus compliquer que ça. Elle le lâche deux petites minutes pour aller libérer sa fougue qu'elle garde en elle. Bonnie se met à voler sur la glace avec une facilité déconcertante. Elle prend plaisir à prendre de la vitesse puis elle pivote sur elle-même pour faire virevolter sa robe de princesse. Elle revient vers lui un peu vite et le bouscule légèrement. « Regarde où tu vas ! » Qu'il râle. Ça faisait longtemps ! Erin se mord la langue en lui souriant avec malice. Le jeu recommence. La musaraigne contre l'ourson. Le brun manque de valser au sol. Elle lui agrippe le tee-shirt en précisant qu'il devait rester avec elle en riant. « Ne dis pas ça… » Bonnie le regarde. Petit sourire en coin. Elle voulait défier les interdits sans lui demander son avis. L'envie de tourbillonner avec lui s’empare d'elle. Des flocons sortit de nul part tombent au-dessus de leurs têtes. Il n'en fallait pas plus à la demoiselle pour vouloir jouer les rossignols. Bonnie fredonne un chant de Noël qui passe dans les hauts parleurs au même moment. « I'm dreaming of a white Christmas. Just like the ones I used to knooowww » Sourire aux lèvres, elle le regarde sans s'arrêter de chanter. « S’il te plaît, arrête. » Supplie-il. Mais Erin ne veut pas s'arrêter. Elle en a marre de se poser sans arrêt des questions. Alors elle continue quitte à se brûler les ailes. « To hear sleigh bells in the snow. I'm dreaming of a white Christmas. With every Christmas card I write. May your days be merry and bright » Parce que c'est Noël. Parce que le mois décembre est signe de magie et d'espoir. « Je ne peux pas, Erin. C’est trop difficile. » Encore une fois, elle ne l'écoute pas et chante en passant ses bras à son cou tout en le fixant avec ses yeux vert. Qu'est-ce qui était le plus difficile finalement ? Céder ou résister ? « Je ne veux pas revivre ce qu’il s’est passé l’autre soir. » Elle non plus ne le voulait pas. Mais ce seize décembre c'était son jour. « Ne me fais pas ça.> Qu'il répète encore et encore. Bonnie vient poser son index sur ses lèvres. « Shutt...Tu parles trop » Elle se hisse sur la pointe de ses patins pour déposer ses lèvres sur les siennes. C'est rapide, c'est bref. Même elle n'a rien vu venir. Elle reste un moment-là à le fixer en se demandant ce qu'elle venait d'oser faire. Elle meurt d'envie de recommencer mais elle a peur qu'il la jette. Pourtant elle louche sur ses lèvres comme jamais. Bonnie le supplie du regard pour qu'il vienne à la charge. Il pouvait bien faire ça pour ses vingt-six ans. Bordel, de quoi avait-il peur ? La vie est trop courte pour se poser des questions. « Embrasse moi .. » Qu'elle murmure en espérant ça fasse mouche. Elle ne lui demande pas de l'épouser. Juste de l'embrasser. C'est dans ses cordes non ?
Dernière édition par Erin Sanders le Mer 23 Déc 2020 - 1:52, édité 1 fois
Elle pivote doucement et lui tourne le dos dans l'espoir qu'il lui remette sa chaîne. La tête légèrement penchée vers l'avant, elle repousse ses cheveux d'une main et patiente. Le corps froid de son médaillon glisse juste au-dessus de son décolleté. Instinctivement, elle le recouvre avec sa main. Jusque-là tout va bien. Mais quelque chose d'étrange se produit. Erin sent la main du brun se perdre sur le fermoir de sa chaîne puis dans son dos dénudé. Son cœur s'emballe sans qu'elle ne puisse rien n'y faire. Elle est pétrifiée. C'est à la fois perturbant et infiniment agréable. Elle se laisse apprécier l'instant en fermant les yeux. Doucement, elle glisse dans une bulle et oublie tous les risques que ça peut engendrer. C'est son anniversaire. Tant que minuit n'est pas passé, c'est sa journée. Et puis qu'est-ce qu'elle risque ? Erin ! Il vient de l'appeler Erin. L'entendre de sa bouche, ça la fait sortir de ses rêveries. Elle se retourne pour lui dire merci, en ayant l'infime espoir qu'il lui dévoile le sien. Mais sans grand étonnement, il reste silencieux. Un peu déçue. Mais elle ne le montre pas. Bonnie a bien compris qu'il n'était pas du genre à se confier. Il parle peu mais quand il le fait ses paroles sont percutantes. Elle n’oublie pas cette profonde discussion qu'ils ont eue dans ce trou. Elle n'oublie rien de ce qui s'est passé … Le premier regard qu'il a posé sur elle. Pas le meilleur certes. S'il avait pu l'envoyer bouler il l'aurait fait. Mais il n'a pas eu envie de la laisser entre les griffes de son bourreau. Puis il y a cette main qu'il n'a pas hésité à glisser dans la sienne quand il avait senti qu'elle en avait besoin. Sa veste qu'il a posée sur elle pour qu'elle n'ait pas froid... Sans oublier cette soirée au pub. La fin avait été fracassante mais le prélude fut plus intéressant. Clyde n'avait pas hésité à lui venir en aide en prétendant être son compagnon. Cette idée lui plaisait à Sanders. Bonnie and Clyde en chair et en os. Mais, pour elle ne sait quelle raison, il avait tout cassé ce soir-là. Elle ne pleure pas beaucoup Bonnie. Mais quand les larmes coulent le long de ses joues c'est que la tristesse est trop grande pour pouvoir la garder. Il lui avait fait beaucoup de mal en lui disant de partir. Pourtant aujourd'hui, il était bel et bien là. Et Erin a envie de croire que ce médaillon n'est qu'un bon prétexte pour faire le premier pas.
Sanders ne lui laisse pas vraiment le temps de réfléchir. Elle lui propose une initiation au patinage de but en blanc. C'est sa façon de le retenir. Elle ne voulait pas le voir disparaître. Alors elle l'embarque dans ce projet un peu fou. Il est aussi à l'aise sur la glace qu'un jeune faon dont nous tairont le nom. Il refuse sa main, mais elle ne se prive pas pour lui saisir les hanches et le pousser avec elle. Encore une proximité qui ne lui déplaît pas. Elle a l'avantage de maîtriser la glisse contrairement à lui. Il était un peu pris au piège sur cette étendue de glace. Et elle en profite Bonnie. La blonde se sent pousser des ailes. Si bien qu'elle le laisse un peu tout seul pour faire un tour à toute vitesse en riant. Mais l'envie de le retrouver est trop forte. Alors elle revient et se montre maladroite en le bousculant. Il râle mais au lieu de se vexer elle sourit de plus belle Bonnie. Sa main vient agripper son tee-shirt pour l'empêcher de tomber et c'est tout un jeu qui commence. Ne fais pas ça, ne fais pas ça, qu'il répète sans cesse. Mais elle ne l'écoute pas et chante comme un rossignol au petit matin. Plus il la supplie, plus elle se rapproche dangereusement. Erin se met à tourner avec lui. Une spirale infernale qu'aucun des deux ne maîtrise. Les supplications du brun ne font qu'accentuer son envie de devenir plus proche...Plus tactile. Quelque chose l'attire. La musique, les flocons et cette lumière tamisée la font doucement rêver. Ses bras s'enroulent derrière sa nuque. Une vague de chaleur l'envahie doucement. Bonnie se perd dans le bleu de ses yeux. Clyde lui plaît. Elle est totalement fan de ce bougre râleur. Pourtant, il a tout fait pour la dégoûter. À croire que ce qu'elle ressent pour lui ferait déplacer des montagnes. Son index vient se poser délicatement sur ses lèvres pour qu'il arrête de la contredire. Et ce n'est pas son mouvement de tête qui changera quelque chose. Elle lui demande se taire, il parle trop. Elle veut du concret Sanders. L'envie de goûter à ses lèvres se fait plus forte. Sans crier gare, elle se hisse du haut de son un mètre cinquante-six pour les atteindre. Un chaste baiser rapide comme un battement de cils. C'est divin. Ses lèvres lui manquent déjà. Elle le supplie de l'embrasser. Avec Clyde, Bonnie marche sur des œufs. Il est si imprévisible. La main de monsieur vient doucement se glisser sur sa hanche. Son autre main s'égare sur son visage. Elle sourit aux douces caresses de son pouce … Son corps vibre de plaisir. Bonnie se sent bercer dans une enveloppe charnelle qu'elle ne connaissait pas encore. C'est à ce moment précis qu'elle comprend qu'ils sont sur la même longueur d'onde sur ce point. Elle le voit se rapprocher. C'est la fois super stressant et trop lent à son goût. Pourtant elle ne bouge pas d'un millimètre. C'est à lui de réduire cette distance à néant. Ses paupières se ferment doucement lorsqu'elle sent son souffle se mélanger au sien. Ce n'est qu'une question de seconde. Son cœur manque un battement au contact de ses lèvres. Comme si quelque chose d'étrange venait de se libérer en elle. Jamais elle n'avait ressentit cela. Pourtant, ce n'est pas le premier homme qu'elle embrasse la petite Bonnie. Elle a fait tourner des têtes la blonde. Mais là ce baiser à une saveur différente. Elle le laisse chevaucher sa bouche. Ça change la donne quand leurs langues viennent danser ensemble. Erin vient aussitôt glisser ses mains dans ses cheveux et appuyer sa bouche un peu plus sur la sienne. Elle entrelace sa langue avec sensualité. Son corps tout entier est en alerte. Sa température corporelle monte d'un cran. Clyde vient d'allumer une flamme en elle qui la consume de l'intérieur. Leurs souffles commencent à manquer. Front contre front, ils savourent ce moment les yeux mi-clos. Elle sent les caresses de son pouce sur sa joue. Bonnie vient alors poser sa main sur la sienne. « Nel. Je m’appelle Nel. » Qu'il murmure. Erin vient embrasser sa main tendrement avant de lever les yeux sur lui. Il venait de lui confier son prénom de son propre grès. À ses yeux ça signifiait beaucoup. Car indirectement, il lui prouve que tout cela n'est peut-être pas que du vent. « Je suis heureuse de te connaître Nel » Qu'elle susurre juste pour lui. Elle l'enlace d'un bras tandis que l'autre se glisse derrière sa nuque. Elle s’agrippe à lui Sanders. Elle ne le laissera pas s'envoler cette fois. Elle relève son menton et lui dépose de doux baisers dans son cou. Un puis deux, puis trois … Elle flotte sur un petit nuage Parker. Doucement, elle est les faits tournés sur eux même en abordant un tendre sourire. « J'ai l'impression de rêver » Un petit rire s'échappe de ses lèvres. Ça la rend tout chose. Elle le tire avec elle en reculant jusqu'à la rambarde. Son petit corps percute celle-ci. Un large sourire se dessine sur son jolie minois alors qu'elle le regarde avec des yeux emplit d'étoiles. Erin vient prendre appui sur ses deux bras pour se hisser et ainsi s'asseoir sur le bord. Elle enroule ses jambes autour de lui et l'attire vers elle en passant ses bras autour de son cou. Sans la moindre hésitation, elle vient l'embrasser avec tendresse. Sa langue s'aventure dans la bouche du brun. Ses mains baladeuses se faufilent sous son tee-shirt. Elle le découvre un peu plus du bout de ses doigts et ça lui plaît. Nel est la clé qui lui manquait. Mais c'est encore tôt pour se l'avouer. Finalement, il avait défié à ses prétentions mieux qu'elle ne le pensait ...
La jolie Bonnie se surprend à se laisser porter dans cette vague de douceur. Nel l'enveloppe d'une chaleur qu'elle apprécie de plus en plus. La chaleur de son étreinte est indéfiniment agréable. Elle a envie de se laisser fondre dans ses bras et de ne plus jamais en sortir. C'est quelque chose qu'elle n'avait jamais ressentie avant ce soir. Mais là, elle se sent pousser des ailes Erin. Ils tournent ensemble sur ce manteau de glace. Elle sourit, elle rit aux éclats tout en appréciant cette proximité nouvelle avec lui. Elle ose même lui voler un chaste baiser dans un élan de folie. L'euphorie du moment peut-être. Toujours est-il que l'envie d'y retourner se fait forte. Elle le supplie de l'embrasser réellement. C'est à ce moment que la tournure des événements change du tout au tout. Erin sent une pression dans son dos qui la pousse gentiment, mais sûrement vers lui. Elle comprend alors qu'il va oser franchir le cap …
Je sens ses lèvres envelopper les miennes avec douceur. Je ne pensais pas qu'il oserait le faire. Avec lui c'est tout noir ou tout blanc. Pourtant j'ai osé parce que j'en avais envie … Cet homme ne me laisse pas indifférente. Ça m'effraie un peu. Pourtant je ne parviens pas à lui résister. J'ai beau vouloir freiner des quatre fers comme je le fais à chaque fois, je glisse toujours vers lui. Lorsque nos langues viennent danser ensemble, c'est un feu d'artifice qui explose en moi. À mon tour, je viens l'enlacer tendrement. Mes mains découvrent cette enveloppe charnelle pour la première fois. Un corps puissant qui semble avoir traversé bien des tempêtes. J'ai envie de lui offrir une infinie tendresse pour apaiser ses maux. Car je sens qu'il souffre à travers ses yeux. Il parle peu mais l'expression de son visage m'en dit long sur lui. J'aime qu'il me touche. J'ai envie de lui appartenir, de m'offrir à lui de tout mon être. Je veux être sa Bonnie. Mes doigts fins se glissent dans ses cheveux tandis que mes lèvres semblent sceller aux siennes. Ce n'est pas seulement mon médaillon qu'il m'a ramené ce soir mais peut-être la clé que je n'ai jamais cherché à trouver jusqu'à maintenant. Front contre front, je le regarde intensément en lui souriant. Sa main sur ma joue, je joins la mienne en prononçant son prénom. Nel. Trois lettres que je ne suis pas prête d'oublier. Il c'est confié à moi pour la première fois et ça me touche énormément. J'ai bien conscience que je dois être une privilégiée et j'ai envie de lui rendre la pareille en me montrant câline avec lui. Ce n'est pas qu'une histoire de physique, c'est plus que ça. Dans un élan de folie, je le fais tourner avec moi sur la glace. Une valse un peu risquée quand on sait comment il tient sur la glace. Mais je ne m'en préoccupe pas vraiment. Il tombe, je tombe volontiers avec lui. Mon anniversaire prend des allures qui me plaisent. Je n'aurais jamais cru qu'en souhaitant fortement le revoir, mon vœu se réaliserait en soufflant sur mes bougies. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé et je ne prive pas pour lui avouer. Et je n'exagère pas en disant cela. J'ai beaucoup de considération pour Nel. Je sens que je m'attache. Mais ce soir je n'ai pas envie de me poser des questions. Je veux profiter de chaque seconde avec lui. Et j'espère que sincèrement que ça se terminera sur une bonne note cette fois.
J'ai envie de l'embrasser de nouveau. Mes fossettes sont sûrement en train de me trahir. Et j'imagine que j'ai les yeux pleins d'étoiles. Ha la la je ne sais pas ce qui m'arrive mais je me sens terriblement bien. Je recule tout en le traînant avec moi en essayant de ne pas être trop rapide pour lui. Ça m'embêterai qu'il chute et qu'il se blesse. Je sens mon dos percuter la balustrade. Avec aisance, je prend appuie avec mes deux mains sur celle-ci afin de me m'asseoir à hauteur. Sourire aux lèvres, j'enroule mes jambes autour de lui pour le faire glisser vers moi. Je n'ai aucune hésitation à pencher mon visage sur le sien pour venir déposer ma bouche sur la sienne. Mon baiser se veut tendre car c'est ce que je ressens pour lui, de la tendresse, de la passion aussi. Mes bras s’enroulent à son cou tandis que mes doigts caressent sa nuque. Plus se baiser se prolonge plus je ressens une envie m'envahir. Je ne résiste pas à passer mes mains sous son tee-shirt pour venir découvrir son torse généreusement musclé. Je me sens prendre feu lorsque sa main effleure ma cuisse. J'en ai presque le souffle coupé. J'ai presque trop chaud. Mon cœur manque un battement. Mon dieu qu'est-ce qui me prend ? Finalement sa main remonte dans mon dos et ça calme un peu mes ardeurs. Notre baiser prend fin. Je le vois sourire. ENFIN !! Il sourit !! C'est con m'a ça m'embaume le cœur encore plus. Naturellement que je lui souris à mon tour. « C’est ton anniversaire, hein ? » Je le regarde avec espièglerie. Qu'est-ce qu'il mijote ? Nel avait don de me surprendre. « Il semblerait oui » Je dois avoir l'air un peu niaise à le regarder de la sorte. Qu'importe. Je n'avais pas envie de redescendre de mon petit nuage. « Laisse-moi te raccompagner. » Ha … Je m'attendais qu'il me propose de prolonger cette somptueuse soirée. Mais apparemment monsieur à d'autres plans pour ce soir. « T'es vraiment pas ordinaire toi ?! » Que je lui dis un brin amusé en sautant avec assurance de mon perchoir pour le rejoindre. « De toute façon, je crois qu’on doit dégager. » Mon regard se tourne vers le loueur de patin qui semble un peu blasé de nous voir si longs. En même temps c'était son taf hein. Bon ok... On était les derniers sur la piste depuis au moins vingt minutes. Mais c'était pour la bonne cause. « Et je risque d’en avoir pour un moment, sans ton aide. » Nel écarte ses ailes tout en me fixant. Un rire s'échappe de mes lèvres en voyant son manque d'assurance. Je viens me placer à côté et enroule mon bras dans son dos pour l'aider à se maintenir debout. « Accroche-toi à moi. À deux, on peut tout surmonter tu sais » Je le regarde brièvement en souriant. Cette phrase était à double sens. À lui d'en juger. Mais je suis sûr que les deux bras cassés que nous sommes, on peut arriver à faire quelque chose de sympa. Je l'amène avec moi hors de la piste. Retrouver mes escarpins n'est pas désagréable. Ce n'est pas Nel qui se plaindra de retrouver le plancher des vaches. « Je te sens tout de suite plus à l'aise ! Viens c'est par là » Ma petite coccinelle n'est pas garé bien loin. C'est bien dommage d'ailleurs. Je sens qu'on va devoir encore se quitter et ça me fend un peu le cœur. C'est pour mieux se retrouver hein ? Je l'espère … Je n'ai pas envie que ça s'arrête. Alors que nous marchons vers le parking isolé à l'arrière de la mairie, ma main se glisse dans celle de Clyde sans crier gare. Je fais entremêler nos phalanges pour ensuite refermer ma paume contre la sienne. Ma tête prend appuie sur son bras alors que je lève les yeux sur lui. J'observe, j'admire son visage. Je n'aurai jamais pensé en arriver là avec lui. C'était d'abord qu'un jeu puis finalement je me lui laissé perdre dans ses filets. À trop picoré dans sa main, il a fini par m'attraper. Ou je l'ai attrapé, je ne sais pas … Herbie est toujours garée là. Sa bouille si particulière attire toujours des petits curieux. Des gens se prennent en photo à côté. Ça me fera toujours autant sourire. Cette petite auto compte beaucoup à mes yeux car c'est un héritage de mon grand-père. Le jugement de Nel sur son compte m'avait un peu vexé. Puis finalement ça me passe au-dessus. Il en faut pour tous les goûts. Je m’assois sur l'aile de ma coccinelle tout gardant ma main dans la sienne. « C'est là qu'on est censé se dire au revoir ? À bientôt ? » Je me pince les lèvres en aillant un petit pincement au cœur. Ce qui m'attriste le plus c'est de ne pas savoir quand je le reverrais. Et je sais que nous deux ça n'a rien de banal. Et c'est peut-être aussi ce qui me plaît finalement. Que se soit différent …
J'ai le sentiment de me perdre un peu dans ses bras. Il me rend si vulnérable. Je devrais fuir comme je l'ai toujours fait jusqu'à maintenant avec tous les autres. Mais avec lui je n'y arrive pas. Mes pieds restent ancrés au sol. C'est différent … Tout est différent avec Nel. Ce baiser a une saveur particulière. J'aimerais qu'il ne prenne jamais fin. Chacune de ses caresses me fait un bien fou. Je frissonne en sentant ses doigts se perdre sur ma cuisse. Pourtant, Nel se montre raisonnable en ne cherchant pas à aller plus loin. C'est noble de sa part. Beaucoup d'homme n'auraient pas hésité à tenter d'atteindre mon intimité. Et une fois de plus j'aurai sûrement giflé l'opportuniste. Je n'aime pas que l'on me considère comme une fille 'facile'. Je ne m'offre pas à n'importe qui. Encore moins au premier venu. Nel me propose de me raccompagner. Je trouve sa proposition plutôt surprenante. Quand il mentionne mon anniversaire j'ai cru qu'il allait me proposer de prolonger la soirée. On aurait pu se promener main dans la main ou s'asseoir face à la mer en ne disant rien. Je devrais m'habituer avec lui. Il n'a rien de commun. Et c'est peut-être pour cette raison que je l'apprécie autant. Allez savoir. Je saute de la balustrade pour ensuite l'aider à traverser cette étendue de glace en venant l'enlacer. Je n'ai plus d'appréhension à me montrer tactile avec lui. Ça me semble presque normal. Et j'avoue que je profite un peu qu'il ne me repousse pas pour une fois. Nous retrouvons la terre ferme pour son plus grand soulagement. Ce n'est pas le loueur de patin qui s'en plaindra. Il nous regarde comme si on avait abusé de sa patience. Peut-être un peu oui... Je lui offre mon plus beau sourire en lui rendant ma paire. Avec un peu de chance ça apaisera sa rancœur.
Mon cœur devient plus lourd en prenant la direction du parking. Je sais que ça sonne la fin de cette soirée et ça me chagrine un peu j'avoue. C'est toujours trop court quand il est là. J'aimerais rembobiner jusqu'à notre première rencontre et lui souffler à l'oreille « Amène moi au-delà de l'horizon » Alors que je me tenais à l'arrière de sa moto. Un jour qui sait … Ce soir je l'amène jusqu'à ma voiture et je doute qu'il ait envie monter à bord pour un road trip sans fin. Ses pas sont lent et ça me fait sourire secrètement. Je sens bien qu'il n'est pas pressé non plus qu'on se dise au revoir pour la troisième fois. Ma main vient rejoindre la sienne tandis que ma tête repose sur son bras. On s'échange un regard. Notre marche demeure silencieuse. Les mots ne sont pas nécessaires. Sa présence me comble. J'aurais voulu être garée à l'autre bout de la ville pour pouvoir marcher toute la nuit avec lui. Malheureusement ma coccinelle apparaît sous la lueur d'un lampadaire. Des petits curieux s'amusent à se prendre en photo à côté. Ça me fait sourire. Ils s'éloignent et cette fois c'est nous qui prenons place à ses côtés. Je m’assois sur l'aile de ma voiture en le fixant. Nos mains se détachent. Je pose mes yeux sur mon bras qu'il caresse d'un geste délicat avant de relever mon regard sur lui. Je me perds un peu dans tout ça. Je ne sais pas vraiment ce que tout cela représente. Je n'ai pas le temps réagir que déjà il s'approche et m'enlace tendrement. Aussitôt mes bras s'enroulent autour de sa taille tandis que ma tête vient se blottir contre lui. Les yeux clos, je savoure ce moment délicieux avec lui. Je ne veux pas que cette étreinte raisonne comme un adieu mais plutôt comme un bientôt. Je ne manque pas de lui dire en espérant que se soit réciproque. « Comme s’il était possible de t’éviter. » Il a le don de toujours se montrer ironique. À force que je commence à savoir décrypter tout ça. « C'est TOI qui est venue me chercher ce soir » Que je lui dis en plantant mon menton sur son torse tout en le fixant avec un léger sourire. Il m'avait cherché et il m'avait d'ailleurs très bien trouvé. Plus qu'il ne l’espérait certainement ! Ce n'est pas seulement mon médaillon qu'il avait ramené ce soir. Il se détache. Quand je le vois pincer ses lèvres ça me laisse perplexe. « Écoute, Erin. Je… » Inquiète je reste muette comme une carpe en ayant peur d'entendre la suite. « Je ne suis pas vraiment une très bonne personne. » Je fronce les sourcils. J'ai l'impression qu'il me refait le même scénario que la dernière fois et ça m'agace. « Non non non non Nel s'il te plaît. Tout sauf ça » Je n'ai pas envie qu'il me dise qu'il est mauvais pour moi. Je ne veux pas envie d'entendre qu'on doit en rester là alors qu'on vient tout juste de commencer. Je n'ai pas envie de sentir mon cœur s’émietter une nouvelle fois. Non, je ne veux pas tout revivre ça. « Alors, je ne sais pas si c’est une bonne chose. Mais…» Son 'Mais' me semble interminable. J'ai perdu mon sourire pour laisser place à un visage moins serein. Mon envie de le revoir est indéniable. Qu'il soit bon ou mauvais, ça met égale. J'ai l'impression de pouvoir traverser les flammes de l'enfer juste pour être avec lui. Alors ça m'importe peu qu'il prétende être une mauvaise personne. Il ne l'est pas à mes yeux. « On se reverra… J’en suis sûr. » « Je fais confiance au destin » ça peut semblait tirer par les cheveux pourtant j'ai envie de croire que nos routes ne se sont pas croisées par hasard. C'était écrit quelque part j'en suis certaine. Je le vois s'éloigner, jusqu'à disparaître au détour d'une rue. Mes mains se positionnent sur mes joues. Comme si j'avais besoin de sentir que tout cela n'était pas le fruit de mon imagination. J'incline ma tête vers le ciel remplit d'étoiles. Machinalement je sers mon médaillon en souriant. Il était bien là. Mes paupières se ferment lorsqu'une brise vient balayer mon visage. J'ai l'impression de sentir la douceur de ses lèvres sur les miennes. Non je ne rêve pas. Non je ne suis pas en train de m'attacher à un homme dont je ne connais pratiquement rien...
Spoiler → Samedi 26 décembre 2020 « Pub Mctavish » Le Pub est déjà bien emprunté. Les places au comptoir sont difficiles à obtenir. Pourtant un habitué n’a aucune difficulté à se frayer un chemin jusque là « Hey toi, j'ai un truc pour toi » Le barman lui fait signe avec sa main. Il sort un petit bout de papier de sa poche et le tend à son client. « Ne me demande ce que c'est j'ai rien compris. C'est une petite blonde qui m'a dit de te donner ça. Mignonne d'ailleurs … » Il lui sourit et s'éloigne servir ces autres clients.
Tu marchera trente pas vers le sud pour rejoindre le cuir d'un animal. Te voilà installé confortablement face à Dan Cutie Pie Smith en plein concert Mais si tu es là ce n'est pas pour fixer ce mur mais plutôt pour t'intéresser à ce qui se trame dans ton dos. Sois curieux …
*Le petit carnet se cache dans le dossier du fauteuil en cuir, qui se trouve dans le fond du bar à l'abris des regards trop curieux*