Que Charlie aille se faire voir, avec son armée de mecs prêts à débarquer. Léo n'a pas de temps à lui accorder, lui qui passe une énième soirée mêlé aux étudiants des autres filières. Ils sont tous des étrangers ou presque, maintenant qu'il ne met plus vraiment les pieds à l'université. Charlie, elle peut bien s'attacher à tous les mecs qu'elle veut, Léo virera ses affaires dès demain. Enfin, encore faut-il qu'il se souvienne de cette résolution. Il n'a pas l'air parti pour. Elle n'a pas laissé grand chose de toute façon, probablement trop occupée à courtiser tout ce qui bouge. Il faut dire que Léo n'a pas été très disponible ces derniers mois, plus occupé par des kilos de chocolat que par Molly - sa femme, celle qui lui procure des papiers et une présence rassurante, quand elle n'est pas occupée à passer du temps ailleurs.

Comment s'est-il retrouvé avec toute une marée d'étudiants péteux occupés à parler de politique et de choses aussi futiles que l'économie mondiale ? Qui est rendu coupable de l'avoir traîné ici, lui qui ne connaît personne et encore moins les organisateurs de la soirée ? Il y a longtemps que Léo n'était plus sorti de sa grotte alors, bien sûr, il n'est plus très à la page. Tous ses prétendus amis ont filé à l'anglaise - tiens donc - bien malheureux de ne plus avoir leur agenda personnel des fêtes auxquelles s'incruster. Ils ont trouvé quelqu'un d'autre, probablement. Deux verres en main, le jeune homme déambule à travers la foule. Il s'est trouvé un joint - a volé un joint - et passe une bien meilleure soirée depuis. Le charabia des losers s'est depuis transformé en quelque chose d'encore moins clair, mais qui a le mérite de faire rire le canadien qui évite soigneusement de donner son avis à quiconque se risque à lui demander. « Regarde où tu- » Le verre manque de se renverser sur une gamine aux cheveux roses, sur laquelle il exhale une partie de la fumée contenue dans ses poumons.

Elle a au moins eu le mérite de l'arrêter dans sa course. Les yeux de l'étudiant se posent sur une pauvre petite brebis aux cheveux clairs. Léo ne l'a jamais vu mais soudain, le verre qu'il tient dans la main gauche lui est destiné - c'est décidé. Le joint aussi, peut-être s'il sait se montrer coopératif et moins ennuyeux que ses pairs. Appartient-il vraiment à leur monde, à tous ? Il a de plus jolies fringues et Léo lui attribue tout de suite une école de commerce. Il en lèverait presque les yeux au ciel si ces derniers n'étaient pas occupés à détailler le visage du jeune homme.

L'instant d'après, un mouvement de foule pousse Léo du côté du jeune homme esseulé. Deux type ont décidé d'en venir aux mains. Soûls comme des cochons, ils ne sont pas bien sûrs de leurs mouvements. « Je mets dix dollars sur celui au tee-shirt rouge. » qu'il lance, tendant son verre au gamin à sa gauche. Est-il majeur, au moins ? « Et si c'est tee-shirt vert qui gagne, je te dois un autre verre. » Ce soir, il se sent généreux. D'un geste entendu, Léo tend le verre qu'il a en double au jeune homme. « Celui-là, c'est juste pour t'amadouer. » Lui a déjà plongé son nez dans le verre qui lui appartient. Léo alterne, l'air nonchalant, entre la boisson et les bouffées blanches qu'il souffle dans la pièce - malgré les regards de travers jetés dans sa direction.

they try to
tell us all that
we will lose

@léo ivywreath

***
« Je mets dix dollars sur celui au tee-shirt rouge. »

Elle était nulle et vraiment pourrie, cette soirée. Damon ne savait même pas comment il en était arrivé là, mais pourtant ses yeux ne pouvaient lâcher désormais les deux abrutis qui avaient décidé de se mettre dessus pour une raison ou pour une autre - il s’était arrêté simplement parce-que le spectacle se promettait intéressant, pas pour les raisons qui les avaient poussé à agir de la sorte. A voir la façon dont leurs gestes étaient désordonnés et leurs paroles presque incompréhensibles, il y avait fort à parier de toutes façons qu’eux même ne connaissaient pas la raison qui les avait poussés à en venir aux mains.

« Hm ? » Qu’il vint cependant murmurer à l’attention du jeune homme qui était venu perturber sa contemplation, alors que son regard se tournait vers ce dernier - oh, il ne l’avait finalement pas tant dérangé que ça. « Et si c'est tee-shirt vert qui gagne, je te dois un autre verre. » Les doigts de Damon vinrent agripper le verre que le brun venait de lui tendre, alors qu’un sourcil se haussait un brin sur son visage et que ses lèvres s’étiraient de juste ce qu’il fallait en un coin. « Et celui là ? » « Celui-là, c'est juste pour t’amadouer. » Le sourire de Damon ne fit alors que s’agrandir. Le verre n’était même pas nécessaire pour venir l’amadouer, il l’était déjà à partir du moment où ses pupilles avaient croisé celle du jeune homme dont les lèvres ne cessaient de recracher la fumée blanchâtre du joint qui pendait entre ses doigts. « Je mets alors dix dollars à mon tour sur tee-shirt vert. » Il n’avait même pas vérifié les couleurs des fringues portées par les deux abrutis, là n’était en réalité pas la question. « Et si c’est tee-shirt rouge qui gagne, c’est moi qui te paie un verre. » Et comme ça, il n’était pas question qu’aucun des deux ne reparte d’ici sans avoir bu un second verre alors l’autre. L’idée était plutôt maligne, et la façon dont le brun s’était avancé vers lui semblait s’accorder à cette façon de penser.

Et puis, finalement, Damon vint attraper d’entre les lèvres de son nouveau partenaire de soirée le joint qui s’y accrochait. Pas qu’il était un grand habitué - menteur -, mais cela lui permettait également de venir voir s’il était partageur en plus d’être d’humeur généreuse. Et puis, c’était le premier qu’il voyait avec une telle chose au bout des doigts. A croire que les australiens étaient sages à en mourir - et après, il s’était parfois que l’administration de la Columbia lui ait demandé d’aller prendre l’air plus loin, quelque-part comme de l’autre côté de la planète. « T’es nouveau ou ancien, ici ? »

« Je mets alors dix dollars à mon tour sur tee-shirt vert. » Voilà qui devient intéressant. Que dix dollars, alors, même s'il a une tête à pouvoir parier beaucoup plus. Sa mine angélique ne trompera personne et certainement pas Léo, qui se fait une joie de passer un peu de temps avec lui. « Et si c’est tee-shirt rouge qui gagne, c’est moi qui te paie un verre. » « T'es pas original, t'aurais pu mettre autre chose en jeu. » Il fait à peine dans le sous-entendu, Léo, que l'alcool rend plus audacieux qu'il ne sait habituellement l'être. Pas qu'il ne faille au canadien beaucoup de verres pour aborder toutes les personnes présentent dans la pièce de toute façon. Le combat n'est pas très intéressant. En revanche, le garçon qui accepte éhontément le verre offert par le canadien l'est. Elle est vraiment nulle, cette soirée, mais le peuple qui la compose n'est finalement pas si inintéressant. Ils ne partagent pas leur herbe et tout le monde a dû venir avec son alcool - une soirée de gens de droite, donc ? - mais Léo y trouvera peut-être un peu d'amusement, même s'il n'est plus aussi rompu à l'art de la sociabilisation qu'avant.

Le gamin lui pique justement son précieux joint d'entre les doigts. Ce ne sont pas des manières, mais Léo est d'humeur généreuse, surtout quand il est question d'un aussi joli minois. Les soirées comme celles-ci rappellent beaucoup à Léo sa rencontre avec Charlie, bien que la leur se soit déroulée dans un endroit beaucoup moins guindé. Ici, les garçons portent des polos même si la chaleur est étouffante, dehors, et les filles portent des jolies petites chemises. L'interlocuteur de Léo a un peu plus de goût, mais c'est écrit dans ses cheveux : il appartient à leur monde. Le sourire aux lèvres et dodelinant de la tête de désapprobation, Léo observe son interlocuteur. Au milieu de ce troupeau, on pourrait probablement lui attribuer le rôle du dealer et le canadien ne serait pas étonné de voir débarquer ces gamines qui prennent de la coke dans les toilettes de l'appartement - personne n'est dupe - pour lui acheter quelques grammes. Léo ne touche pas à cette merde là, mais probablement aurait-il pu leur vendre du sucre glace ou de la farine, juste pour le plaisir de devoir s'enfuir à vélo et d'amuser un peu son nouvel ami. « T’es nouveau ou ancien, ici ? » « Dans ce pays ? Nouveau. » Quatre ans bientôt qu'il a mis les pieds sur cette île immense, peuplée de trop d'insectes et de gens au drôle d'accent, qu'il a appris à apprécier plus que les siens restés au Canada. Quatre ans, mais toujours la sensation d'être un éternel nouveau.

D'un geste, Léo reprend son bien de la bouche du jeune homme. « T'as pas un accent d'ici non plus. » qu'il note, portant son regard sur tee-shirt vert qui décoche un crochet du droit à son adversaire. Son attention reste pourtant solidement accrochée au blondinet qui se tient à ses côtés. « Et dans ton monde, j'y suis pas. » Il y était autrefois, quand son connard de père lui faisait porter des chemises et rêvait pour lui d'une grande faculté, ou d'études de finances. Sa main libre se porte sur le col du jeune homme et Léo fronce les sourcils en en éprouvant le tissu. « Je pourrais peut-être vouloir de ce tee-shirt si mon poulain gagne. J'aime bien la couleur. » Et le type dans le tee-shirt, aussi, mais c'est trop tôt. N'est-ce pas ? Il n'est jamais trop tôt pour les regards en biais, en tout cas.

they try to
tell us all that
we will lose

@léo ivywreath

***
« T'es pas original, t'aurais pu mettre autre chose en jeu. » Oh, qu’il allait lui en mettre des t’aurais pu mettre autre chose en jeu s’il continuait sur cette pente là. Il était jeune, Damon, mais pas né de la dernière pluie. La subtilité ne semblait pas au programme de la soirée, à en croire le regard que le brun vint faire ajouter à ses paroles, et ce serait mentir que de dire qu’il n’aimait pas ça plus que de raison, l’italien. « T’as plus qu'à rester jusqu’à la fin pour voir si j’augmente mon pari, alors. » Damon savait aussi également parfaitement bien que dans ce type de soirées, beaucoup de jeunes hommes parlaient plus qu’ils n’agissaient, souvent par simple curiosité de la nouveauté, et que peu nombreux étaient ceux qui osaient ressortir de ces lieux avec l’intention d’aller au bout de leur idée. Dans tous les cas, ce serait plus intéressant que la soirée initiale que de jouer à ce petit jeu là - alors sans réticence aucune, il vint mordre à l’hameçon.

Il ne vint pas s’offusquer, celui qui portait l’air malicieux, alors que Damon lui subtilisait le joint d’entre les doigts - d’entre les lèvres surtout, bien plus intéressant. Un bon point de son côté, de nouveau. « Dans ce pays ? Nouveau. » Il n’était donc pas le seul à être à sa place sans la trouver ici, alors. Le Williams n’aimait pas spécialement par contre la façon dont il appréciait l’idée de ne pas être le seul dont le moule ne voulait pas, lui qui avait toujours réussi à se sentir chez lui partout ailleurs qu’ici. « T'as pas un accent d'ici non plus. » « C’est parce-que je suis pas d’ici. » Vérité. « Et dans ton monde, j'y suis pas. » « Tant mieux alors. » Vérité de nouveau. Son monde, Damon n’en voulait même pas. Il représentait tout ce qui lui avait gâché ses souvenirs et son enfance, tout ce qui avait forcé chez ses parents à lui imposer des lignes de conduites qu’il prenait soin progressivement de venir effacer par la force des événements. « C’est un monde pourri. On devrait pas y rester trop longtemps, d’ailleurs. » Action - la partie la plus intéressante de n’importe quel jeu.

Oh, il devait avoir les idées qui se rapprochaient des siennes, le brun, alors que ses doigts venaient se glisser contre le tissu du col de son tee-shirt. « Je pourrais peut-être vouloir de ce tee-shirt si mon poulain gagne. J'aime bien la couleur. » Action également de son côté, touché. « Sous les couleurs d’un soleil levant, elle irait parfaitement avec tes yeux. » Il lui donnerait bien plus que son tee-shirt, s’il le désirait - son temps, sa nuit, son sourire également. Il était beau, son sourire, à l’inconnu venu rendre sa soirée déjà bien plus agréable. Depuis qu’il avait débarqué à Brisbane, les soirées avec les étudiants de l’université auxquelles il avait participé s’étaient presque toutes révélées sans intérêt, lui qui avait connu bien plus divertissant au bord de l’Atlantique. Il sentait que le vent allait facilement tourner dès qu’ils auraient mis les voiles de ce endroit désolant. Finissant son verre d’une seule gorgée, Damon vint hausser un sourcil en direction du jeune homme. « On va devoir aller se resservir avant la fin du combat. C’est moi qui invite. » Parce-qu’il avait raison sur un point: c’était son monde et il savait de quelle façon s’y faufiler pour s’en sortir - il avait feinté ce comportement toute sa vie.

« C’est parce-que je suis pas d’ici. » Oh, tant mieux alors. Léo opine du chef, content d'avoir trouvé dans la foule un autre type qui ne vit pas sur sa terre natale. Avec les autres expatriés, il se retrouve quelques accointances, des atomes crochus qui ne s'expliquent pas. Le garçon n'est pas d'ici et Léo non plus, pas de ce monde là non plus bien qu'ils s'y fondent admirablement. Ils sont peut-être venus pour la même raison : l'alcool ? Les filles - et les garçons ? Ce n'est certainement pas pour l'ambiance en tout cas et Léo a l'habitude des soirées bien moins contemplatives que celle dans laquelle ils se trouvent actuellement. Dans un coin, des gens papotent. La musique n'est plus vraiment si forte et le manque d'ambiance se fait sentir. Cependant, la bagarre tient toujours l'attention des moins ivres captive. Les yeux du canadien, eux, n'ont pas beaucoup lâché le minois de son nouvel acolyte. « C’est un monde pourri. On devrait pas y rester trop longtemps, d’ailleurs. » Voilà au moins un point sur lequel ils ne peuvent que tomber d'accord. Léo trinque, boit une gorgée, et se reconcentre un instant sur la bagarre. « Il faudra traverser le champ de bataille. » Et le jeune homme n'a définitivement pas assez bu pour prétendre que cette soirée était rentable.

Où sont-ils, d'ailleurs, les amis de ce gamin ? Il faut être fou pour le laisser sans surveillance. Ce n'est pas pour déplaire à Léo, en tout cas, qui a abandonné la finesse au profit de sous-entendus grivois. « Sous les couleurs d’un soleil levant, elle irait parfaitement avec tes yeux. » « Un poète ? » Les sourcils de Léo se haussent, laissant deviner la surprise dans laquelle le plonge le blond. Les doigts du brun cessent leur course sur le col du jeune homme. Il accroche son regard surpris aux yeux bleus de son interlocuteur. « Attention, je vais finir par penser que tu me dragues. » A regret, Léo écarte sa main du tissu. A quelques centimètres près, il aurait pu éprouver la peau diaphane du blond - dont ses mains sont déjà avides. Ses mains, ses lèvres, toute sa peau voudrait éprouver celle de cet étranger qu'il rencontre tout juste. Une sensation en dormance qu'il croyait avoir quittée en épousant Molly - et en abandonnant Charlie et son harem. Les pensées de Léo le quittent en même temps que l'objet de son attention se met de nouveau en mouvement, vidant son verre d'une admirable façon. « On va devoir aller se resservir avant la fin du combat. C’est moi qui invite. »

En effet, les bruits de l'altercation reviennent se heurter aux tympans de Léo, qui suit le blond à travers la foule. Ils vibrent tous d'un même cri, à l'unisson, qui ameute toute la pièce et déclenche un raz-de-marée de téléphones : fight, fight, fight. Alors qu'ils se resservent un verre, cependant, le combat semble atteindre l'acmé. « Ouh, je crois que tu vas devoir me donner ton tee-shirt. » Léo a inventé la règle en même temps qu'il observe son poulain détruire la mâchoire de son adversaire. Peu importe l'issue du combat, il se sait gagnant. Il n'a pas le prénom de son interlocuteur, mais sa présence lui suffit - pour l'instant.

they try to
tell us all that
we will lose

@léo ivywreath

***
« Un poète ? » Oh, Damon ne se prétendait en rien de ce gabarit là mais si le brun le voulait poète ce soir, il se faufilerait dans le bon costume et répondrait au bon rôle pour lui plaire. « Attention, je vais finir par penser que tu me dragues. » Le sourire en coin qui vint étirer légèrement les lèvres du Williams n’était en rien moqueur, mais plutôt joueur. La subtilité n’avait jamais été invitée à cette table, et il aimait la façon dont le jeune homme passait ça pour une presque maladresse de sa part. Comme s’il était assez maladroit pour avoir ce type de comportement, Damon. « J’ai hâte de connaître la suite de tes pensées alors. »

Et parce-qu’ils étaient bien mignons, à se battre au milieu du salon de la résidence dans laquelle ils se trouvaient, mais l’italien n’avait pas prévu de passer le restant de ses heures ici - surtout maintenant qu’il avait trouvé bonne compagnie. Alors, il vint l’inciter à descendre et à se rendre de nouveau vers le bar, vers un autre endroit - et s’il lui suggérait dès maintenant d’aller voir un peu plus loin si la lune brillait autant, Damon sauterait sur l’occasion. « Ouh, je crois que tu vas devoir me donner ton tee-shirt. » Les yeux du jeune blond vinrent s’attarder un instant sur le combat toujours en cours, alors que tee-shirt vert était en train de se faire mettre à terre par son adversaire. Oh, qu’il avait presque envie de perdre dès maintenant le pari pour montrer au brun que son tee-shirt était bien mieux mis ailleurs que sur son corps. « Ne pars pas trop confiant… » Qu’il vint lui glisser à l’oreille, alors que la foule semblait de nouveau en délire alors que tee-shirt vert reprenait l’ascendant sur son adversaire, le mettant la seconde d’après K.O en un coup dans la mâchoire. Haussant un sourcil amusé en direction du jeune homme, Damon vint passer son regard sur la totalité de son corps. « Je sens que c’est toi qui me doit ton tee-shirt, du coup ? » Cela ne faisait pas partie des règles initiales, mais le jeu était donnant-donnant dans la situation.

Et si le spectacle était terminé, cela voulait également dire que leur présence ici n’était plus requise. Damon n’avait en rien envie de rester un instant de plus ici, et il était persuadé que sa rencontre du jour ne serait pas contre voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Alors, attrapant deux bouteille de champagne dans le seau prévu à cet effet - que quelqu’un vienne lui dire quelque-chose, il n’en avait rien à faire -, avant de venir faire un clin d’oeil à l’homme dont le tee-shirt ne resterait pas longtemps en place et en lui faisant un signe de tête de le suivre. « Allons nous amuser ailleurs. »

Allumer le feu !
WIN - Un taxi passait devant la maison à ce moment là, ils montent dedans en lui laissant le choix de la destination.
MEH - Ils partent à pieds.
ECHEC (et mat) - Une voiture avec deux jeunes aillant l'air bien plus cools que ceux de la fête passe devant à ce moment là, et leur proposent de venir avec eux à une autre soirée.

« J’ai hâte de connaître la suite de tes pensées alors. » Léo lui rend son sourire et aussitôt, le combat qui se lance sous leurs yeux n'a plus aucune importance. Il faudra au jeune homme des trésors de concentration pour détourner ses yeux du visage de son interlocuteur, qui rentre dans la danse du pari avec une facilité absolument déconcertante. « Ne pars pas trop confiant… » Et bien sûr, la salve de frissons déclenchée par le chuchotement à l'oreille de Léo ne peut lui faire qu'oublier qu'il est effectivement en train de perdre son pari. Le garçon au tee-shirt vert finit bientôt à terre, mis au sol par un adversaire qui a malgré tout le sang au bord des narines. Ce dernier hurle un grand coup, bras en l'air en signe de victoire. Mais Léo ne l'entend pas. « Je sens que c’est toi qui me doit ton tee-shirt, du coup ? » « Tais-toi. » qu'il laisse échapper, le sourire jusqu'aux oreilles.

Et bientôt, la soirée reprend, animée par les jeunes gens qui s'extasient encore sur la victoire du jeune homme au tee-shirt vert, qui boit à sa victoire. Les amis du perdant l'entourent et tentent de le réveiller, hilares. Bientôt, l'inconnu file à travers la foule et se déleste de son verre pour s'emparer de deux bouteilles de champagne. Léo n'a pas le temps de se poser de questions que le voilà entraîné par une poignée de mots: « Allons nous amuser ailleurs. » Aussitôt, le canadien laisse tomber son verre et prend la suite du jeune homme. Derrière la porte de l'appartement ils sont seuls et le bruit de la soirée est aussitôt étouffé. « Tu as vraiment des goûts bourgeois. Du champagne ? » qu'il rit, prenant le chemin de l'ascenseur. Rien ne l'amuse plus que de voir le jeune homme se trimballer ses bouteilles de champagne. Arrivés un étage plus bas, la musique de la soirée est complètement inaudible. On n'entend plus que les battements réguliers des basses à travers les portes de l'ascenseur. Aussitôt les portes fermées, Léo s'est pourtant rapproché de l'inconnu au champagne - quelle jolie manière de le décrire - et s'empare de ses lèvres sans autre forme de procès. Le baiser a un goût d'alcool, et un goût de nouveauté aussi. Les chiffres de l'ascenseur défilent, mais le brun n'en a cure. Rien n'importe plus, sinon les lèvres de l'inconnu. Sourire aux lèvres, Léo recule. Ses doigts se perdent un instant dans le blond de ses cheveux. « Je m'appelle Léo. »

Le ding familier de l'ascenseur indique que les deux jeunes gens sont arrivés à destination. Léo s'empare d'une bouteille et file en direction de l'extérieur de l'immeuble, bien décidé à respirer un peu d'air frais. Sur la chaussée, deux filles montent en voiture. Elles chantent à tue-tête et Léo ne les interrompt que parce qu'il les reconnaît de la soirée que lui et son nouvel ami viennent de quitter. Les négociations ne durent qu'une seconde avant que Léo ne pousse ce dernier en voiture. Deux minutes plus tard - et dans un chaos total - la musique bat son plein et la voiture roule dans les rues de Brisbane. Sur la banquette arrière, Léo ne cesse de lancer des regards amusés à son comparse. « Elles nous emmènent à une grosse fête en périphérie, mais si tu veux, on peut s'arrêter chez moi. » La proposition, chuchotée à l'oreille du blond, n'a rien d'innocent. Il le sait, Léo le sait. « On pourra y partager le produit de ton méfait... » Ses doigts désignent la bouteille que le jeune homme tient encore en main. « ...et je te prêterai mon tee-shirt, si tu y tiens tant. » En espérant que la prochaine décision du jeune homme ne soit justement pas d'abattre la bouteille sur la tête de celui qui, pour ce soir, s'est entiché de lui sans même connaître son identité.

they try to
tell us all that
we will lose

@léo ivywreath

***
« Tu as vraiment des goûts bourgeois. Du champagne ? » Au moins, cela eut le don de venir le faire rire autant que cela vint faire lever les yeux au ciel à Damon. Bien sur qu’il avait des gouts de bourgeois, n’importe qui en le regardant plus d’un instant de haut en bas aurait deviné ça sans aide de la part du dit-bourgeois lui-même. Il était différent, le brun, et dégageait un parfum particulièrement enivrant. Si Damon pouvait avancer une telle idée, ce fut car, à peine les portes de l’ascenseur fermées, parce-que le brun vint s’emparer de ses lèvres sans aucune cérémonie. Oh, qu’elles étaient douces et fruités, les lèvres du brun, alors que le blond lui mourrait d’envie de se débarrasser des dites bouteilles de champagne désormais encombrantes afin d’agripper le corps du jeune homme contre le sien un instant de plus. « Je m’appelle Léo. » - « Et moi Damon. » Qu’il réussit à lui glisser, alors qu’il tentait de reprendre son souffle après son baiser - son souffle, ses esprits aussi par la même occasion, et le sens de l’orientation également; ou était-ce du à l’alcool qui parcourait librement ses veines, l’équilibre manquant à l’appel ?

Rapidement, l’italien vint cependant suivre Léo jusqu’à une des voitures sur le parking, dont la musique se faisait surement bien plus entendre à l’extérieur qu’à l’intérieur - endroit où il fut projeter les secondes qui suivirent, sans avoir réellement compris ce pour quoi il venait de signer, le gamin. « Elles nous emmènent à une grosse fête en périphérie, mais si tu veux, on peut s'arrêter chez moi. » L’attention de Damon était de nouveau totalement alerte sur les paroles de brun, alors qu’un petit sourire se faisait déjà voir aux coins de ses lèvres. Entre passer le reste de la soirée avec des inconnus - des vrais, inconnus - ou la continuer en compagnie d’une beau jeune homme, la décision était déjà prise depuis le moment où il était venu lui proposer le pari, avant la baston des égos des hommes aux tee-shirts de couleurs. « On pourra y partager le produit de ton méfait… et je te prêterai mon tee-shirt, si tu y tiens tant. » Les yeux de Damon vinrent dévisager, de haut en bas, le dit-tee-shirt qu’il comptait bien effectivement emprunter - lire ici que Léo ne reverrait jamais la couleur de son habit et qu’il n’avait pas réellement intérêt à tenir de trop. Venant poser sur un coin de la banquette arrière de la voiture la bouteille de champagne, afin d’avoir les deux mains libres cette fois-ci, Damon haussa un sourcil. « J’y tiens beaucoup, à ce tee-shirt, tu sais. » Il avait surtout envie de pouvoir découvrir ce qu’il recouvrait. « T’as qu’à leur indiquer où s’arrêter, et je te suis les yeux fermés. » Son souffle contre l’épiderme de Léo, là juste à côté de son oreille pour qu’il puisse être le seul à entendre ce qu’il venait de lui dire.

Bien sur que Damon vint repartir, quelques heures plus tard et alors que le soleil pointait timidement le bout de son nez, avec le tee-shirt de Léo en guise de trophée - il n’était pas vilain et lui avait tout de même laissé le sien en guise de cadeau de fin de soirée. La bouteille de champagne n’avait, de toutes manières, pas fait long feu de son côté.