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 mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you

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mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you Empty
Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptyDim 20 Déc 2020 - 10:51



@mia mckullan & geo caulfield



Plus d’un mois s’était écoulé depuis la dernière fois que Geo avait vu Mia. Plus d’un mois sans la voir pouvait sembler anodin, connaissant leur relation. Mais c’était également plus d’un mois sans appel, sans message, sans signe de vie. Geo avait bien sûr tenté d’appeler Mia. Une seule fois, deux semaines après les évènements, il avait composé son numéro. Les tonalités avaient retentis dans le vide. Longues notes atones, torturant son esprit, torturant son corps. Il s’y attendait, il commençait à la connaître, Mia. Sa petite avait un caractère bien trempé. Mais même sans cela, comment le lui repprocher ? Il l’avait trahie. Il lui avait menti. Alors qu’elle avait placé en lui une si grande confiance. Elle lui avait confié tant de choses, à lui qui avait promis de la protéger. Il était le seul responsable. Il devait assumer, désormais. Mais la douleur était si grande. Alors oui, juste une fois, il avait craqué. Il avait composé son numéro. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle décroche, il était réaliste. Mais au moins, cela lui avait permis, rien qu’une fois, d’entendre sa voix. Le message enregistré par la jeune femme sur sa messagerie lui avait, l’espace d’un instant, réchauffé le coeur. Et puis le bip annonçant le début d’enregistrement du message avait retenti. Il avait fermé les yeux et raccroché. Jamais sa maison ne lui avait semblé si silencieuse et son coeur si vide.

Les jours défilaient et il restait sans nouvelles de Mia. Du côté d’Andrew, même chanson. Aucune nouvelle, aucune visite. Encore une fois, il ne pouvait blâmer personne. Mais qu’est-ce qu’il avait mal, qu’est-ce qu’il regrettait que tout se soit déroulé de la sorte. Il avait beau faire et refaire l’histoire dans sa tête, il ne trouvait qu’une seule solution pour ne blesser personne. Ne pas mentir, jamais. Mais pour cela, il aurait fallu qu’il ne fasse pas partie du club. Et qu’il refuse de tenir sa promesse à Mia. Mais ainsi, aurait-ils pu construire ensemble tout ce qu’ils avaient avant que tout ne s’effondre ? Beaucoup trop de questions, pas assez de réponse ni de whisky pour y remédier.

Alors il luttait et repoussait les limites tant qu’il le pouvait. Il déchantait, il avait mal, il avait besoin d’oublier qu’aujourd’hui, il n’avait plus rien. Ce qu’il avait mit si longtemps à comprendre, à acquérir et à chérir, tout s’était évaporé, évanoui dans l’obscurité. Alors après son service à l’Emporium Hotel, lorsque le Club n’avait pas besoin de ses services, il vagabondait. Il se rendait dans sa planque, en haut de la falaise. Il y avait conduit Mia, une fois. Elle avait été subjuguée par la vue. Si seulement elle savait comme il avait luté pour ne pas se laisser mourir ici. Tout aurait été plus simple. Finies, les souffrances. Elles auraient été absorbées par la houle, noyées dans l'écume. Mais cet acte terriblement lâche l’aurait empêché de la revoir. De revoir Andrew. De vieillir à leurs côtés. Parce qu’il croyait, au fond de lui, que tout n’était pas perdu. Qu’on ne jette pas des années d’amitié à la poubelle en un revers de main. Il refusait de croire ça. Alors aussi mince soit-il, il se rattachait de toutes ses forces à cet infime espoir. Après tout, c’est tout ce qu’il lui restait, désormais.

Mais tout ce silence le rendait fou. Il n’en dormait presque plus. Il ne pouvait pas attendre après le bon vouloir des McKullan. Et puis, c’était à lui de réparer les pots cassés. Cela lui avait prit des jours avant de rassembler tout le courage nécessaire pour aller la voir. Pour tenter de lui parler, même un instant. Alors il s’était rendu chez elle un soir, après son travail. En principe, il devrait la croiser avant qu’elle ne remonte chez elle. A mesure que les minutes passaient, l’envie de rebrousser chemin apparaissait. Il savait que cela serait difficile, mais il devait tenir bon. Pour lui, pour elle. Appuyé contre sa moto, à quelques mètres de l’entrée de son immeuble, il guettait. Enfin, il vit apparaître sa silhouette au détour d’une rue. Il sentit son coeur se serrer dans son torse. Il inspira profondément et se dirigea vers elle. Il resta toutefois à bonne distance. Son but n’était pas de l’effrayer. « Bonsoir Mia. » lui lança-t-il. Il savait qu’il allait s’en prendre plein la gueule, si toutefois ils arrivaient à échanger plus de deux mots. « Je sais que me parler est la dernière chose dont tu as envie. Mais laisse-moi une chance de t’expliquer. » demanda-t-il. Laisse-moi une chance de t’expliquer pourquoi j’ai tout bousillé entre nous. Laisse-moi une chance de t’expliquer pourquoi je n’ai pas pu faire autrement. Laisse-moi t’expliquer à quel point j’ai besoin de toi. « Je ne te demande pas d’accepter et encore moins de me pardonner. J’ai simplement besoin que cette fois-ci, tu m’écoutes. » Rien ne l’obligeait à accepter. Mais Geo espérait qu’elle accepte, juste pour cette fois-ci, de lui prêter une oreille attentive. Parce que si la savoir en souffrance était difficile, ne plus la voir du tout était insupportable.
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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptyMar 22 Déc 2020 - 0:45

♛ Cause you're a part of me and I'm a part of you

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Je me souviens encore de ce moment où mon écran de téléphone s’est allumé pour laisser apparaitre son nom. Geo calling. J’ai soupiré, je n’étais pas prête. Pas prête à lui parler après avoir découvert qui il était lui aussi. Pas prête à argumenter de longues heures pour qu’au final, on sache comment ça se terminerait. J’étais las, fatiguée, épuisée de toutes ces déceptions en chaîne. J’en avais assez de cette vie qui semblait tourner en rond, cercle vicieux duquel je ne parvenais à me défaire. Une journée sans fin, ainsi serait le parfait titre pour définir ma vie. Alors dans cet état de fatigue, je n’ai pas pu. Je n’ai pas pu lui répondre, entendre le son de sa voix, même si j’aurai pu décrocher ne serait ce que pour lui dire qu’il aille se faire voir. Seul un soupir était sorti d’entre mes lèvres et j’avais machinalement retourné le téléphone, pour ne plus voir son nom…

Je n’ai pas eu le courage de retourner vers Geo. Tout comme j’ai été incapable de retourner vers Alec. Parce qu’ils m’ont déçu tous les deux et que je voulais les rayer définitivement de ma vie autant l’un que l’autre. Je leur avais dit, clairement, parce que ce que j’ai découvert était tout simplement pas quelque chose que je pourrais accepter. Découvrir leur appartenance à ce Club, organisation illégale qui était mêlée à des histoires de trafics de stupéfiants et surement d’autres choses que je préférais ignorer, avait été un coup dur, une déception immense. Mensonges sur mensonges, voilà à quoi se résumait ma relation avec eux. Les deux n’ont jamais été honnête, me cachant bien des choses sur qui ils pouvaient être vraiment…

Geo… Il a toujours été mystérieux, un peu renfermé sur lui, très peu démonstratif de ses sentiments. Pourtant, c’est ainsi que je l’ai connu cinq ans plus tôt et que je l’ai accepté aussi. Pour moi, c’était son histoire personnelle qui l’avait rendu ainsi…Une histoire personnelle dont il m’a très peu parlé. Mais finalement, il y avait bien plus que ça. Il n’a pas jugé bon de m’en parler quand moi, en retour, je me suis livrée à lui sans filtre. Une confiance que je lui ai accordée, peut-être trop rapidement, voyant en lui un père. Un père pour remplacer celui qui m’a abandonné dix ans plus tôt. Un rôle de père à distance qu’il a su tenir par rapport au mien, décrochant au moindre appel, attentif à tout ce que j’avais à lui dire, toujours de bons conseils, n’hésitant pas à me remuer, à me dire les choses quand cela était nécessaire. La déception est bien trop grande… Une déchirure, parce que, même si je ne lui ai jamais dit, je l’aimais comme un père…

Alors quand je rentre du bureau ce soir, déjà bien perdue dans mes pensées parce que je n’ai pas envie de rentrer dans cet appartement définitivement vide, et que j’entends « Bonsoir Mia », mon sang se glace et je me fige. Il se tient devant moi, il semblait m’attendre, sûrement pour discuter. Mais je ne suis pas prête à l’affronter… « Je sais que me parler est la dernière chose dont tu as envie. Mais laisse-moi une chance de t’expliquer ». Un regard méprisant apparait au moment où il devine très bien que je n’ai pas envie de lui parler. Deux solutions s’offrent à moi à ce moment même : soit je prends la direction de la porte de l’immeuble qui se trouve à quelques pas, qui répondrait clairement à sa question, coupant court à la discussion et il repartirait aussi vite qu’il était sûrement arrivé. Ou alors, je reste là devant lui et accepte de l’écouter sans grande conviction. Parce qu’au fond, je sais que je vais entendre le même discours que j’ai eu quelques jours plus tôt par Alec… Et cette dernière rencontre m’a suffisamment éreintée sans en rajouter une autre qui se finira mal, quoi qu’il en soit… C’est la dernière option que je choisis cependant, lui faisant face en soupirant. « Je ne te demande pas d’accepter et encore moins de me pardonner. J’ai simplement besoin que cette fois-ci, tu m’écoutes ». Mes bras se croisent sur ma poitrine, un sourcil s’arquant sur mon visage « Pour une fois ? Je t’ai déjà écouté un nombre incalculable de fois, surtout ce fameux jour au Mexique où j’ai fait ta connaissance… J’aurai dû m’abstenir ». Catégorique, voilà comment sort cette affirmation. Pas de peut-être, pas d’hésitation, elle annonce la couleur sur mon humeur et sur ma prédisposition à écouter. Et surtout sur les regrets que je peux avoir vis-à-vis de lui et surtout sur notre relation « Qu’est-ce que tu vas me dire Geo ? Que tu regrettes de ne pas avoir été honnête ? Oh non, attends j’ai eu mieux » Je reprends les mots prononcés par Alec « "Comment tu crois que j’aurais pu te le dire ?". Ou alors tu vas me sortir que c’était pour me protéger, comme tu me l’as dit dans cette ruelle ? ». Ton sarcastique, visage fermé. Voilà ce à quoi doit faire face Geo en voulant me parler ce soir.


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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptyLun 4 Jan 2021 - 5:30



@mia mckullan & geo caulfield



Il le savait, Geo, que ça ne serait pas une mince affaire, d’arranger les choses avec Mia. Après tout, il avait foutu un sacré bordel. Tout ce qu’elle pensait savoir de lui s’était envolé dans cette ruelle, un soir morose de novembre. Comme si elle avait besoin qu’une nouvelle personne l’abandonne. Comme si Geo avait besoin de perdre la fille McKullan en plus du père. Il devait faire avec, maintenant. A trop jouer avec le feu, on finit par se brûler. Il avait tant et tant repoussé l’inévitable qu’il s’était pris un retour de bâton colossal en pleine gueule. Il se croyait prêt, il se croyait solide. La vérité, c’est qu’on n’est jamais assez prêt pour ce genre de choses. Sans même le toucher, Mia l’avait mis à terre.

Il en avait passé des journées entières à ruminer, à errer dans Brisbane, flotter dans son boulot. Quoi qu’il fasse, il y avait toujours une pensée ou une image qui le ramenait à sa petite. Il ne pouvait pas rester ainsi indéfiniment. Il s’était laisser couler longtemps, parce que lorsque l’on a mal, que l’on est fatigué, c’est le plus simple à faire. On trouve une certaine douceur dans les abîmes. Mais s’il voulait arranger les choses avec Andrew, avec Mia, il devait agir. Les deux McKullan étaient inestimables, aux yeux de Geo. Ils étaient sa famille. Il irait voir Andrew, prochainement. Pour l’heure, il avait prit la direction de l’appartement de Mia, à Spring Hill. Après un petit moment, il l’aperçu au coin de la rue. En la saluant, elle se figea. Elle n’en plaça pas une avant qu’il n’ai terminé de parler. Il s’y attendait. Il la connaissait, la demoiselle.

Lorsqu’elle se décida à l’ouvrir, ses piques ne se firent pas attendre. « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » nuança-t-il. Non, il n’avait pas insinué que leur écoute était à sens unique. Il avait bien conscience que s’il avait été là pour elle, l’inverse était également vrai. D’ailleurs, il voyait bien que Mia était toujours sous l’emprise de la colère. Cela se lisait dans son regard, ses expressions, ses paroles. Il s’efforça donc de ne pas tenir compte de sa dernière phrase, au sujet de leur rencontre au Mexique. Venant de n’importe qui, il s’en serait foutu comme d’une guigne. Mais pas venant de Mia. C’est peut-être pour ça qu’il serra les dents. Il encaissait. Dans sa voix, aucune hésitation. Elle frappait juste et fort. « Tu ne penses pas ce que tu dis. » rétorqua-t-il. Il ne comptait pas laisser passer ça comme s’il s’en fichait. « J’ai toujours aucune explication au fait que j’ai ressenti ce besoin de garder contact avec toi. J’en aurais surement jamais. Tu pourras dire ce que tu veux, je ne changerait ça pour rien au monde. » conclut-il. Ces moments avec elle, il les chérissait. Rien ni personne ne les lui arracherait, pas même elle.

Visiblement, Mia avait déjà eu une conversation similaire, il y a peu. Son ton témoignait d’une certaine lassitude. Celle de la jeune femme trahie par tous. Père, ami, amant. Tous lui avaient menti à différents degrés. Pas étonnant que son coeur ne soit plus qu’un amas informe et sanguinolent. Pas étonnant qu’elle soit si cinglante. Elle était humaine, et il était humain de chercher à protéger le peu qu’il restait d’elle. Son sarcasme enveloppait sa douleur. Elle pouvait lutter pour le cacher, cela fonctionnerait sans doute sur d’autres personnes. Mais pas sur Geo. En plus de cinq ans, il commençait à bien la connaître. « Je pourrais te dire tout ça. Que j’ai voulu tout te dire des centaines de fois, pour éviter qu’on se foute dans une situation comme celle-ci. Pour t’épargner, pour que tu saches ce que je fais tous les jours. Pour que tu ne sois pas surprise de me voir disparaître du jour au lendemain. » Il s’interrompit. Jamais encore, au sein du Club, il n’avait été en danger de mort. Mais Geo savait que cela faisait partie des risques du métier. « J’ai jamais réussi. Parce que s’il existe mille raisons pour lesquelles je devais tout te dire, il y en a mille autres pour lesquelles c’était impossible. » ajouta-t-il. Il ne la quittait pas des yeux, ses yeux clairs plantés dans les siens. Il inspira profondément, réfréna l’envie de s’allumer une cigarette. « Je t’ai menti, beaucoup. Je ne vais pas répéter ce que tu sais déjà, on gagnera du temps. » lança-t-il. Il était lucide sur Mia, ce qu’elle ressentait, ce qu’on lui avait également surement déjà dit. « Avant Brisbane, il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres. Tu dois t’en douter, mais toutes ces cartes postales… Mon tour du monde est différent du tien. J’ai toujours prit le temps pour toi, autant que nécessaire. Tu en as prit aussi pour moi. J’ai passé sous silence ce que je fais de ma vie, car j’en suis pas fier. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut scander fièrement. » poursuivit-il. Ca, Mia le savait, au fond d’elle. Geo ne cherchait pas à la convaincre sur ses activités criminelles, ce n’était pas nécessaire. Il voulait parler à sa petite, celle qui savait que jamais il ne lui aurait tourné le dos. « J’ai toujours su que t’étais pas une gam… Une jeune femme ordinaire. Une part de toi savait pour tout ça. Je le sais, car jamais tu n’as cherché à savoir, te contentant de réponses évasives. Et ça m’arrangeait, au fond. Car ce qu’on avait toi et moi, ça passait au-dessus de tout ça. » Maladroitement, il se livrait. Parce que c’était Mia et qu’il aurait tout fait pour ne pas la perdre. Il pouvait baisser les armes et les masques, face à elle, se risquer à se montrer vulnérable. « Et j’ai envie de croire que ce n’est pas perdu. Parce que... Tu es ma famille, Mia. Je te l'ai déjà dit, je découvre ce que c'est, d'avoir une famille. Je me battrai pour la garder. » conclut-il. Aussi lourds soient les mensonges ou les trahisons, il préférait crever que de baisser les bras.
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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptySam 9 Jan 2021 - 20:52

♛ Cause you're a part of me and I'm a part of you

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« Ce n’est pas ce que j’ai dit » Je n’apprécie pas cette façon qu’il a de me demander de l’écouter cette fois-ci. Comme si les fois précédentes, je n’avais jamais été attentive. Automatiquement, cela me renvoie surtout à cette confrontation au Mexique, où je l’avais accusé d’être louche parce qu’il nous suivait Lukas et moi. Ce même jour, il m’avait demandé de l’écouter parce qu’il avait voulu prendre la défense de mon père ou du moins, me faire entendre certains arguments notamment celui que j’allais regretter de rester sur mes positions un jour ou l’autre. C’est à ce moment là aussi, lorsque j’ai accepté de l’écouter, que notre lien s’est créé avec Geo. Ses paroles ont eu des répercussions sur moi. Parce que oui, depuis le retour de mon père, les paroles de Geo au Mexique ont raisonné en moi. Et c’est peut-être aussi pour ça que j’ai accepté de laisser une petite porte ouverte à mon père pour que, progressivement, il refasse partie de ma vie. Cependant voilà, je viens à clamer que je regrette cette rencontre, cinq ans plus tôt, que j’aurai préféré ne jamais croiser son chemin et donc le connaitre à ce point. Car oui, il fait partie d’une déception de plus dans ma liste déjà bien fournie. « Tu ne penses pas ce que tu dis ». Il a surement raison mais je ne le dirai pas, parce que la colère revient quand je le vois, que celle contre Alec revient aussi. « J’ai toujours aucune explication au fait que j’ai ressenti ce besoin de garder contact avec toi. J’en aurais sûrement jamais. Tu pourras dire ce que tu veux, je ne changerais ça pour rien au monde ». Mon regard est ancré dans le sien alors qu’il prononce ses paroles. Il peut y voir de la colère. Pourtant, ses paroles me touchent. Et là encore, si je ne réponds rien, c’est pour ne pas en arriver à dire des choses que je pourrais regretter… parce qu’évidemment je ne changerai ça pour rien au monde aussi. Pourtant, je suis déçue, il ancre son nom dans cette blessure que je ne parviendrai certainement plus à panser…

J’accepte donc de l’écouter, mais évidemment je fais déjà des suppositions sur ce qu’il va bien pouvoir me dire et lui balance en pleine face. J’ai eu cette conversation similaire avec Alec quelques jours plus tôt, c’est à son tour désormais. Je n’ai pas envie d’entendre les mêmes choses, les mêmes excuses que je n’accepterai pas. Il me connait, je me suis livrée à lui pendant cinq ans, sans artifices, sans prétention, sans semblant. Et pourtant, il m’a menti pendant tout ce temps… « Je pourrais te dire tout ça. Que j’ai voulu tout te dire des centaines de fois, pour éviter qu’on se foute dans une situation comme celle-ci. Pour t’épargner, pour que tu saches ce que je fais tous les jours. Pour que tu ne sois pas surprise de me voir disparaitre du jour au lendemain ». Et quand il dit ça, c’est comme un coup de poignard. Parce que finalement son affirmation peut avoir double sens : celui de la fuite qui expliquerait qu’il disparaisse soudainement ou l’autre sens, celui de la mort. Parce qu’évidemment, les activités qu’il mène sont dangereuses, et même si je n’en connais que les contours, qu’il ne me dira pas exactement en quoi consiste les activités du Club, je ne peux que m’en douter « Tu ne serais pas le premier, c’est peut-être pour ça que tu as décidé de ne rien dire, tu t’es dit elle est habituée ma petite après tout » Ma petite, j’utilise volontairement ce terme, peut-être pour lui faire du mal. Surnom qu’il m’a donné depuis son retour à Brisbane et qu’il utilise à tout va à mon encontre. Mon regard est toujours mauvais sur lui, limite méprisant. Mon ton est cinglant. « J’ai jamais réussi. Parce que s’il existe mille raisons pour lesquelles je devais tout te dire, il y en a mille autres pour lesquelles c’était impossible ». J’en ai assez de ses excuses qui n’ont pas de valeurs, qui n’arrangent rien à la situation « Dans ce cas, puisqu’il t’est impossible d’être honnête avec les gens qui comptent pour toi, abstiens-toi. Abstiens-toi d’avoir des personnes qui tiennent à toi si tu ne peux pas être honnête. Trace ta route tout seul ! ». J’élève le ton, faisant un pas de plus vers lui de colère.  J’appuie, je le sais, j’appuie là où ça peut le blesser, comme pour lui rendre la pareille. Là encore, je repense à cette rencontre où j’avais lu dans ses yeux que c’était un homme indéfiniment seul et souffrant de cette solitude du fait de la carapace qu’il s’était forgée. Mais aussi, maintenant que je suis au courant, de la vie qu’il a décidé de mener. Je retrouve cet exact même expression dans ses yeux quand je lui balance ces derniers mots en pleine figure. « Je t’ai menti, beaucoup. Je ne vais pas répéter ce que tu sais déjà, on gagnera du temps ». Je roule des yeux, et recule d’un pas en soupirant. Il valait mieux, je n’avais pas envie d’entendre encore et toujours les mêmes excuses.

« Avant Brisbane, il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres. Tu dois t’en douter, mais toutes ces cartes postales… mon tour du monde est différent du tien. J’ai toujours pris le temps pour toi, autant que nécessaire. Tu en as pris aussi pour moi. J’ai passé sous silence ce que je fais de ma vie, car j’en suis pas fier. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut scander fièrement ». Il ne m’apprend rien de ce que je sais déjà, hormis le fait que tous ses précédents voyages étaient liés aussi à des activités illégales elles aussi. « J’ai toujours su que t’étais pas une gam… une jeune femme ordinaire. Une part de toi savait pour tout ça. Je le sais, car jamais tu n’as cherché à savoir, te contentant de réponses évasives. Et ça m’arrangeait, au fond. Car ce qu’on avait toi et moi, ça passait au-dessus de tout ça ». Un mélange d’émotions encore du fait de ses derniers mots, partagé entre le mal que ça fait de l’entendre utiliser le passé sur ce que nous avions et la colère qu’il pense qu’au fond de moi je le savais. « Qu’est-ce que je pouvais en savoir que tes silences cachaient en réalité des activités minables ? J’ai été encore trop naïve, voulant accorder ma confiance bien trop facilement. Si tu savais à quel point je le regrette ! Tu vaux vraiment pas mieux que mon père ! ». Je crache mon venin, encore et toujours, j’en tremble même. Parce qu’évidemment, j’ai mal, mal de me dire que je le perds lui aussi, que notre relation est désormais réduite à néant… « Et j’ai envie de croire que ce n’est pas perdu. Parce que… Tu es ma famille, Mia. Je te l’ai déjà dit, je découvre ce que c’est, d’avoir une famille. Je me battrai pour la garder ». Mon regard se pose à nouveau dans le sien, des larmes apparaissent, commençant à rouler sur mes joues alors que je l’observe silencieusement quelques secondes. Mon ton est monotone et ferme alors que  je reprends la parole « Tu pourras te battre autant de temps que tu le veux Geo, mais je ne pourrais jamais accepter ce que tu es, la vie que tu as choisi. Alors, ne perds pas ton temps, ne me fait pas perdre le mien non plus, et va t-en. Oublie moi, oublie cette relation que nous avions tous les deux ». Ca me fait mal de prononcer de tels mots. Je soupire et avance d’un pas vers lui en ajoutant, la gorge serrée, mon ton devenant plus agressif « Tu étais comme un père pour moi Geo ! Pourquoi il a fallu que tu merdes toi aussi ?! ». Mes larmes s’échappent, roulent et s’écroulent même au sol sans ménagement, tout en gardant le courage d’ancrer encore et toujours mon regard dans le sien.
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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptyMar 9 Fév 2021 - 8:28



@mia mckullan & geo caulfield



Comme il s’y attendait, Geo se confrontait à un mur. Ou à un glacier, plutôt. Enfin ça, c’était en apparence. Elle avait beau cracher son venin, soutenir mordicus le contraire, il savait que tout ceci n’était pas vrai. Ca ne pouvait pas être vrai, n’est-ce pas ? On ne pouvait pas jeter aux oubliettes plus de cinq ans d’une amitié, d’un lien hors du commun. Mia, c’était comme sa fille, à Geo. Il n’avait certes aucune idée de tout ce que cela représentait concrètement, mais il savait qu’il donnerait sa vie pour cette gamine. Alors elle pourrait lui tenir tête, lui lancer des propos froids ou haineux, il tiendrait bon. Elle pourrait le pousser ou le frapper, il ne cillerait pas. Parce qu’il méritait tout ça et qu’il préférait que Mia déverse sa haine plutôt qu’elle la ronge.

Toutefois, ils avaient commencé leur échange sur un quiproquo. Cela n’allait pas aider, il le savait, mais tant pis. C’était un élément de l’équation, et il devait composer avec. Il ne cacha pas son jeu, toutefois. Il lui dit ouvertement qu’il pourrait se confondre en excuses, qu’il avait juste cherché à la protéger pour éviter de se retrouver dans une situation comme celle qu’ils vivaient maintenant. Il lui dit aussi qu’il ne le ferait pas. Il était certes sincèrement mal que la situation ai évolué ainsi, mais il récoltait ce qu’il avait semé. C’était à lui d’arranger les choses maintenant, mais il allait avoir besoin que Mia le veuille. Autrement, il aurait beau s’échiner, rien n’en ressortirait, si ce n’est davantage de souffrances, de nuits blanches et d’idées noires. « Tu ne serais pas le premier, c’est peut-être pour ça que tu as décidé de ne rien dire, tu t’es dit elle est habituée ma petite après tout » répliqua la jeune femme. Il savait qu’elle avait enchaîné les déceptions, de ce point de vue. A commencer par son père, Alec, lui. Ca lui faisait mal, ça la blessait et elle lui faisait bien savoir. Et lui n’était pas dupe, il savait bien qu’il avait l’étiquette de la déception scotchée au front. Il se devait de l’assumer, il avait provoqué tout cela. Mais de là à prétendre que tout ceci avait été calculé sans jamais prendre en compte les sentiments de la jeune femme, c’était trop. Il ne comptait pas laisser passer ça. « Je refuse de croire que c’est ce que tu penses vraiment. Je refuse de croire que tu te limites à ça. » rétorqua-t-il, s’efforçant de ne pas trop montrer sa douleur. Car Mia faisait partie de ces personnes capables de l’atteindre avec de simples mots. De là à ressortir volontairement ce surnom, son surnom. Ce n’était pas anodin, c’était un couteau volontairement lancé. Qu’elle se prépare toutefois, Geo en avait vu d’autres et si cette douleur était l'une des plus difficile jamais affrontées, il était toutefois hors de question qu’il tombe au premier coup.

Mais même en se préparant à encaisser les coups, en recevoir fait toujours mal. Qu’importe, il ne cillerait pas. « Dans ce cas, puisqu’il t’est impossible d’être honnête avec les gens qui comptent pour toi, abstiens-toi. Abstiens-toi d’avoir des personnes qui tiennent à toi si tu ne peux pas être honnête. Trace ta route tout seul ! » Qu’aurait-il dû faire ? Ne jamais intervenir, ce soir-là, dans ce bar au Mexique ? Ne jamais lui laisser son numéro ? Ne jamais la laisser lui demander de garder le secret aux yeux de son père, concernant leur lien ? Et qu’est-ce qu’il était d’ailleurs, ce lien ? Une amitié ? Geo avait eu quelques connaissances, jamais de véritables amis en dehors d’Andrew. Il savait toutefois faire la différence entre ça et la relation qui les unissait, lui et sa petite. C’était plus que ça. Elle lui avait fait tenir des heures la nuit au téléphone. Fait traverser Brisbane bien trop vite pour la retrouver à l’hôpital, le jour de son accident. Il était prêt à remettre sa vie entière entre ses mains. Elle n’était pas son amie. Elle était sa famille. « Parfois, c’est parce qu’on tient à ces personnes qu’on en vient à prendre des décisions comme celles-ci. Tu sais quoi ? Elle est merdique, je le sais. On le sait tous. Et j’ai pas assez de temps ni de mots pour te dire comme j’aimerais n’avoir jamais fait ça. Mais c’est fait, je ne peux rien y changer. Comme je ne peux rien changer au fait que mon meilleur ami ne veuille plus m’adresser la parole depuis qu’il a appris que j’ai un lien avec sa gosse pendant plus de cinq ans. » Il marqua un temps de pause, cherchant le regard de Mia. Il se dit alors qu’elle prendrait sans doute cela comme un reproche. Il s’y attendait. Et il ne voyait rien de mal à ce qu’elle réagisse ainsi. Ce n’était toutefois pas là où il voulait en venir. « Avant que tu ne dises quoi que ce soit, ce n’est pas un reproche. Mais voit qu’il nous arrive à tous de faire de mauvais choix. » ajouta-t-il avant qu’elle n’en place une. Il connaissait le tempérament de feu de sa petite, et il savait qu’elle réagirait sans doute plus fortement encore. Qu’importe, il fallait qu’il la mette devant le fait. On commet tous des erreurs, à différents degrés. S'ils en payaient le prix aujourd'hui, nul doute que cette cachotterie à son père vaudrait également à Mia un retour de bâton, un jour. « Si on remontait le temps et que tu me proposais la même chose, j’accepterai. Parce que sans ça, je n’aurais pas appris à te connaître. » Il inspira profondément et soupira. Lutta avec force pour en pas s’en griller une. Il s’apprêtait à se livrer, et ça n’allait pas être chose aisée. « Tu m’as changé, Mia. Tu m’a rendu meilleur. Alors je ne suis peut-être pas à la tête d’un centre social. Je ne suis peut-être pas l'homme que tu t'imaginais. Mais tu m’as fait réaliser qu'il y a des choses dans la vie pour lesquelles il vaut la peine de se battre. Tu m’as montré ce que c’était que d’avoir quelqu’un sur qui compter. Quelqu’un pour qui on souhaite le meilleur. » Nouveau temps de pause. « Tu m’as montré ce que c’était que d’avoir une famille. » Et dans une famille, ce n’est jamais tout noir ou tout blanc, encore moins tout rose. Bien entendu, on ne parlait pas là de cent dollars volés ou d’une robe bousillée. Non, c’était bien plus grave. Il l’avait profondément brisée, avait ravivé ses blessures. Tout ce qu’il souhaitait, c’était avoir l’opportunité de la réparer. Il se dit alors que peut-être, jamais ne retrouverait-ils le même lien, ce lien si atypique, si fusionnel. Il voulait essayer. Parce que Mia valait qu’on s’en donne la peine. « Qu’est-ce que je pouvais en savoir que tes silences cachaient en réalité des activités minables ? J’ai été encore trop naïve, voulant accorder ma confiance bien trop facilement. Si tu savais à quel point je le regrette ! Tu vaux vraiment pas mieux que mon père ! » … Même si ça signifiait essuyer de sacrés tempêtes. En le comparant avec son père, c’était un sacré coup qu’elle lui assénait. S’il avait été physique, Geo verrait probablement une myriade d’étoiles à l’heure actuelle. En lieu et place, ce sont ses entrailles qui se serrèrent douloureusement. Elle envoyait voler tout ce qu’il disait aussi aisément qu’une pincée de sable. Il ne lâcherait pas. Il était debout, il douillait, mais il ne bougerait pas. Il fit non de la tête. « Tu pourras te battre autant de temps que tu le veux Geo, mais je ne pourrais jamais accepter ce que tu es, la vie que tu as choisi. Alors, ne perds pas ton temps, ne me fait pas perdre le mien non plus, et va t-en. Oublie moi, oublie cette relation que nous avions tous les deux » C’en était hors de question. Comme s’il pouvait effacer ce qu’ils étaient. Comme s’il pouvait effacer qui elle était. Comme s’il le voulait. Il n’eut même pas le loisir d’ajouter quoi que ce soit que Mia asséna ce qui ressemblait en tout point à un coup de grâce.


« Tu étais comme un père pour moi Geo ! Pourquoi il a fallu que tu merdes toi aussi ?! » Tu étais comme un père. Quelques mots, d’apparence anodine, qui lui firent l’effet d’une bombe. Cela avait toujours été un peu tabou, entre eux. Geo n’était pas le père de Mia, il n’avait jamais eu la prétention de devenir un père de substitution. Pourtant, au fil des mois, des ans, des cartes postales, des larmes essuyées, et des rires partagés, force était de constater que s’ils n’étaient pas de simples amis, c’est parce qu’ils mimaient, malgré eux, une relation père-fille. Sans doute parce que Mia, aussi catégorique pouvait-elle sembler à l’époque, avait besoin de son père. Sans doute parce que Geo avait besoin de quelqu’un à protéger, besoin d’une raison d’être. D’une certaine manière, ils se complétaient et pansaient mutuellement leurs blessures. « Non. » répondit-il sans davantage de cérémonie. Un non froid, catégorique, implacable. « Je ne peux pas t’oublier. T’es la seule chose de bien qui me soit arrivée en… Je ne saurais même pas te dire. C’est pas une vie parfaite. C’est pas une vie dont on peut se vanter. On en revient toujours au même point; si j’avais fait d’autres choix. Si, si, si. Ca ne marche pas comme ça. J’ai merdé, on le sait. C’est fait. C’est de maintenant, dont on doit parler. » Il marqua une courte pause. « J’ai énormément de choses à remettre en ordre dans ma vie. J’en suis conscient. Ne croit pas que je reste assis à me morfondre en attendant que le vent tourne. » et ils savaient aussi bien l’un que l’autre que ce n’était pas dans la nature de Caulfield de laisser défiler le temps dans l’attente d’un potentiel changement de la donne. « Je t’ai fait énormément de mal, et je m’en voudrais toujours. Mais j’ai envie de croire que tout n’est pas perdu, même si je ne suis pas un exemple à suivre. » Il ne quittait pas sa petite des yeux. Elle avait ce pouvoir incroyable sur lui. Elle l’affaiblissait autant qu’elle le rendait fort. Ce soir, toutefois, il allait devoir avancer seul. « J’aimerai que tu me laisses encore un peu vieillir avec toi. Je te laisserait le temps qu’il te faudra. De toute façon, on sait tous les deux que tu ne m’en donnera pas le choix, et il faudrait que je suis sacrément con pour m’y opposer. » Oui, il la connaissait, quoi qu’elle en pense, quoi qu’elle dise. Il était aussi borné qu’elle, parfois. Il n’était pas certain de grand chose dans la vie, mais s’il était sûr d’une chose, c’était de l’importance de cette femme dans sa vie. « Tu m’as donné une raison de me battre. Ne me retire pas ça. »
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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptySam 13 Fév 2021 - 19:59

♛ Cause you're a part of me and I'm a part of you

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Les déceptions ne cessaient de s’enchaîner, à croire que ma vie était désormais résumée de la sorte. Bien trop de personnes qui comptaient à mes yeux finissaient inévitablement par en repartir aussi vite qu’elles y étaient entrées. Une impression qu’un mauvais sort m’a été jeté le même jour que mon père a décidé de partir. Il a été le premier, celui qui a créé cette blessure que je n’arrivais plus à panser désormais et que je serais sûrement incapable de panser un jour. Pourtant, ce mal ne semblait pas me servir de leçon, me laissant aller à faire entrer de nouvelles personnes dans ma vie, sans réfléchir, sans craindre que le schéma ne se répète à nouveau. Le résultat est pourtant sous mes yeux, ce soir avec Geo, face à moi. Mais finalement, est-ce que cela me surprend encore ? Au fond, non, car, comme je lui dis, il ne serait pas le premier à disparaitre de ma vie du jour au lendemain. Il y en avait eu d’autres avant lui, il y en aura sûrement d’autres à venir « Je refuse de croire que c’est ce que tu penses vraiment. Je refuse de croire que tu te limites à ça ». Je hausse les épaules montrant que c’est uniquement à ça que je résumais mes relations personnelles. Et rien pour le moment ne me poussait à penser le contraire. Les personnes restées présentes dans ma vie se font trop rare et bien trop peu nombreuses… Je ne préfère pas répliquer, parce que ça ne servirait à rien de débattre à ce sujet quand je refuserais quoi qu’il en soit  d’entendre raison.

Il n’a pas été honnête et c’est ce que je lui reproche sans ménagement. Au point d’en venir à lui dire qu’ils s’abstiennent d’avoir des personnes qui tiennent à lui, parce que la déception évidemment était bien trop difficile à supporter… « Parfois, c’est parce qu’on tient à ces personnes qu’on en vient à prendre des décisions comme celles-ci. Tu sais quoi ? Elle est merdique, je le sais. On le sait tous. Et j’ai pas assez de temps ni de mots pour te dire comme j’aimerai n’avoir jamais fait ça. Mais c’est fait, je ne peux rien y changer. Comme je ne peux rien changer au fait que mon meilleur ami ne veuille plus m’adresser la parole depuis qu’il a appris que j’ai un lien avec sa gosse pendant de plus de cinq ans ». Il marque un temps de pause et j’ai l’impression qu’il a des regrets quant au mensonge fait à mon père à propos de cette relation entretenue pendant cinq ans derrière son dos. « Avant que tu ne dises quoi que ce soit, ce n’est pas un reproche. Mais voit qu’il nous arrive à tous de faire de mauvais choix ». « De toute façon, ce lien n’existe plus » Je lance du tac au tac, catégorique, sur le coup de la colère qui s’est accrue en moi au fur et à mesure que je l’écoutais. Les mots sont forts, mais il est certain que quelque chose s’est brisé au moment même où j’ai découvert la vérité. Une brisure qui aura sûrement une incidence sur la suite de ce lien indéfinissable si nous parvenions toutefois à mettre cette histoire derrière nous… « Peut-être que ton meilleur ami acceptera de le redevenir. Après tout, il ignore lui aussi qui tu es, je suppose. Et tu t’abstiendras de lui dire, évidemment. Puisque tu estimes que mentir est une bonne chose, et que les mauvais choix peuvent l’être aussi ». Parce que je ne suis pas certaine que mon père accepterait que son meilleur ami traîne dans des affaires aussi louches que celle du Club. Et encore moins en sachant qu’il puisse mettre en danger sa fille avec tout ça. Donc, il est certain que cela était sûrement, à ses yeux, un excellent argument pour ne rien dire. « Si on remontait le temps et que tu me proposais la même chose, j’accepterai. Parce que sans ça, je n’aurai pas appris à te connaitre ». Il me montre qu’il a aucun regret d’avoir menti à mon père, à son meilleur ami. Et même si cela pourrait me toucher, je ne réponds rien et ne reviens pas sur ma décision… « Tu m’as changé, Mia. Tu m’as rendu meilleur. Alors je ne suis peut-être pas à la tête d’un centre social. Je ne suis peut-être pas l’homme que tu t’imaginais. Mais tu m’as fait réaliser qu’il y a des choses dans la vie pour lesquelles il vaut la peine de se battre. Tu m’as montré ce que c’était que d’avoir quelqu’un sur qui compter. Quelqu’un pour qui on souhaite le meilleur. Tu m’as montré ce que c’était que d’avoir une famille ». Les mots passent difficilement, je sens ma gorge se nouait parce qu’évidemment ils ont un impact. Un impact bien trop grand que j’essaye pourtant de laisser enfouie. Parce que je n’arrive pas, à ce moment-là, devant lui, à me dire que je pourrais lui pardonner aussi facilement. « Peut-être que pour ta véritable famille, si tu parviens à t’en construire une, tu retiendras les leçons de celle que tu as laissé échapper ». je lance alors encore une fois sans délicatesse, aucune.  Il espère par ses mots que cela me fera changer d’avis, que je pourrais lui donner une chance de se racheter en quelque sorte. Mais je n’y parviens pas et je ne le ferai pas. Je viens à le comparer à mon père, en lui disant qu’il ne vaut pas mieux que lui, ce à quoi il ne répond rien si ce n’est un non de la tête, confirmant mes paroles et cette comparaison blessante. Les mots s’enchainent dans ma bouche, ils l’attaquent plus fortement, au point d’en arriver à m’approcher de lui, comme pour l’affronter davantage, et le mettre devant le fait accompli de ce qu’il venait de briser. Parce que pour moi, il était comme un père et je ne comprenais pas comment il avait pu lui aussi foutre tout en l’air… « Non ». Cette négation me fige quelque peu, un non qui a la même incidence que celui d’un père… « Je ne peux pas t’oublier. T’es la seule chose de bien qui me soit arrivée en… Je ne saurais même pas te dire. C’est pas une vie parfaite. C’est pas une vie dont on peut se vanter. On en revient toujours au même point ; si j’avais fait d’autres choix. Si, si, si. Ça ne marche pas comme ça. J’ai merdé, on le sait. C’est fait. C’est de maintenant, dont on doit parler. J’ai énormément de choses à remettre en ordre dans ma vie. J’en suis conscient. Ne croit pas que je reste assis à me morfondre en attendant que le vent tourne ». A ça j’arque un sourcil, car je ne suis pas convaincue que ce soit réellement le cas « Qu’est-ce qui a changé pour toi depuis cinq ans hein ? Lorsque je t’ai connu, j’avais devant moi une personne morne, solitaire et sans lumière. Tu estimes vraiment avoir changé depuis ? Et ne trouve pas l’excuse de ma présence dans ta vie. Peut-être que je t’ai apporté quelque chose, mais pas suffisamment pour que tu ne restes pas la même personne que j’ai rencontré cinq ans plus tôt ». Je marque une pause, ravalant mes larmes tellement la colère reprenait le dessus, les essuyant d’un revers de main alors que je fais un nouveau pas vers lui « Il n’y a plus de maintenant sur lequel se concentrer, il n’y a plus de présent à parler. C’est terminé Geo. J’en ai assez de tout ça, j’en ai assez de ces déceptions, j’en ai assez de me battre ». Je déverse toute cette rancœur accumulée, que ce soit contre Geo, contre mon père, contre Alec, contre Lukas, contre Mason… Une jeune femme épuisée, voilà l’image que je renvoyais à ce moment-même, une image que je montrais que très peu « Je t’ai fait énormément de mal, et je m’en voudrais toujours. Mais j’ai envie de croire que tout n’est pas perdu, même si je ne suis pas un exemple à suivre ». Je tournais la tête doucement de gauche à droite, parce qu’il semblait ne pas vouloir comprendre… « J’aimerai que tu me laisses encore un peu vieillir avec toi. Je te laisserai le temps qu’il te faudra. De toute façon, on sait tous les deux que tu ne m’en donnera pas le choix, et il faudrait que je suis sacrément con pour m’y opposer ». Je le fixe, les larmes refont surface malgré tout. Pourtant, rien ne me fera changer d’avis « tu m’as donné une raison de me battre. Ne me retire pas ça ». Et de colère je brise les quelques centimètres qui nous séparent et finit par le repousser, bien que cela n’est aucune incidence sur lui « Va-t’en ! Je ne veux plus te voir ! Plus jamais ! ». J’ai l’impression de remonter quelques mois en arrière, lorsque mon père a refait surface sans crier gare. La même sensation se manifeste en moi, un mélange de colère et de tristesse que je suis incapable de supporter une minute de plus. « Trouve toi quelqu’un d’autre pour qui te battre. Je ne veux plus être cette personne. Va t’en ! ». Je crie avant que mes bras retombent le long de mon corps, las, ne parvenant plus à bouger d’un millimètre, comme totalement éteinte subitement. La mince lueur qui pouvait encore exister en moi se volatilise définitivement pour laisser place à une noirceur dont je ne pourrais certainement plus jamais me défaire…

CODAGE PAR AMATIS

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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptyJeu 25 Fév 2021 - 7:55



@mia mckullan & geo caulfield



« De toute façon, ce lien n’existe plus »

Ses mots lui firent l’effet d’une bombe. Il s’efforçait de faire face, Geo. Cela ne faisait que quelques minutes qu’ils échangeait tous les deux. Quelques minutes certes, mais des minutes intenses. Des minutes à la fois terriblement lente sous le poids de la douleur. Mais aussi si vives, si rapides, si tranchantes. Ces minutes sont le résultats de semaines à ruminer, à nourrir une noirceur, une incompréhension, une déception. Ce n’est plus que ce que qu’il est, aujourd’hui, aux yeux de Mia. Une déception de plus. Un nom de plus sur une liste déjà bien trop longue. Pourtant, il s’échine à penser le contraire, de résister, contre vents et marées.

Il ne craquera pas. Pas entièrement. Il veut bien supporter toutes les fêlures, tous les stigmates possibles, pour elle, pour eux. Il veut bien plier. Mais il refuse catégoriquement de craquer. Et c’est précisément ce qu’il souhaite lui faire passer, comme message, à travers ses paroles. Il sait que ses paroles sont motivées par une colère et une douleur innommables. Il le sait, mais rien ne saurait atténuer la douleur. Elle était plus crue à chaque instant. Qu’importe, il ne craquerait pas. Plier, ne pas craquer. Il ne la quitte pas du regard malgré son ton catégorique. Il sait que ce lien existe toujours. Il ne peut en être autrement. Pouvait-elle vraiment renier toutes ces années, tout ces moments ? Occultait-elle la sincérité de ses gestes, de ses paroles ?

« Peut-être que ton meilleur ami acceptera de le redevenir. Après tout, il ignore lui aussi qui tu es, je suppose. Et tu t’abstiendras de lui dire, évidemment. Puisque tu estimes que mentir est une bonne chose, et que les mauvais choix peuvent l’être aussi » Nouvelle réponse, nouveau coup de couteau. La violence appelle la douleur. Geo avait envie de croire, en cet instant, que cette escalade de douleur finirait par l’anesthésier complètement. Qu’il deviendrait plus dur, que ça ferait moins mal. Elle a raison toutefois sur ce point. Andrew ne connaissait pas précisément les activités de Geo. Il s’en doutait surement, toutefois. Ces années passées à chercher son fils à l’aide de « contacts utiles » devaient lui avoir mit la puce à l’oreille. Il ne connaissait pas l’intégralité de ses agissements, cependant. Bien sûr qu’il allait devoir avoir une conversation avec lui. Mais à chaque jour suffit sa peine, et aujourd’hui, il avait eu plus que la dose quotidienne. Il devait à présent composer avec les deux McKullan plus remontés que jamais. Et si le père venait à apprendre qu’indirectement, sa fille était mêlée aux affaires d’un gang, il ne passerait surement pas la nouvelle année. « Tu me paraît bien sûre de toi. » souffla-t-il. Bien sûre d’elle sur le fait qu’il garderait ça secret. Bien sûre d’elle sur le fait qu’il acceptait de mentir sur tout, parce que mentir était une bonne chose. Il secoue la tête. Cette situation s’envenimait et tout y était prétexte.

« Peut-être que pour ta véritable famille, si tu parviens à t’en construire une, tu retiendras les leçons de celle que tu as laissé échapper » ajouta-t-elle. Peut-être, si, véritable, échapper. Cette phrase était terriblement acide, piquante. Les mots de Geo avaient un peu cheminé en elle. Mais il était trop tôt. Il n’en attendait pas moins, aujourd’hui. Mais la part d’égoïsme en lui rêvait qu’un espoir transparaisse. Juste un peu, juste un instant. Mais elle enfonçait là davantage le clou, au contraire. Encaisser, plier, ne pas craquer. Alors il lâcha un « non » catégorique. Ce n’était pas une supplication. Il refusait de l’oublier, de laisser tout ce qu’ils étaient derrière eux. A cet instant, il crut voir quelque chose dans son regard. Difficile de dire quoi. Il était légèrement voilé, teinté d’émotions. Mais ce n’était pas tout. Il y avait autre chose, une étincelle. Une étincelle qui s’essouffle aussi vite qu’elle était apparue. « Qu’est-ce qui a changé pour toi depuis cinq ans hein ? Lorsque je t’ai connu, j’avais devant moi une personne morne, solitaire et sans lumière. Tu estimes vraiment avoir changé depuis ? Et ne trouve pas l’excuse de ma présence dans ta vie. Peut-être que je t’ai apporté quelque chose, mais pas suffisamment pour que tu ne restes pas la même personne que j’ai rencontré cinq ans plus tôt ». Il pinça ses lèvres. Une personne morne et solitaire, voilà l’image qu’il renvoyait ? Il s’en foutait. Ce dont il ne se moquait pas, cependant, c’était l’image qu’elle avait de lui. Il savait que la colère prenait le dessus, qu’elle était profondément blessée. Mais quand bien même, les mots n'en restaient pas moins difficiles à accepter. « Tu as raison. Je n’irais pas chercher d’excuses. J’aurais dû reste à Brisbane quelques mois, un an, tout au plus. Je n’ai pas pu partir. Mais n’y voit rien de personnel. » répondit-il, atone. Avoir renoué avec Mia après cinq ans d’appels et de cartes postales était l’une des plus belles choses qui lui soit arrivé ces dernières années. Et puis, il y avait Andrew, avec lequel il n’avait pas passé d’aussi bons moments depuis des années. Certes, il y avait le Club. Ce Club qui les divisaient tous. « Il n’y a plus de maintenant sur lequel se concentrer, il n’y a plus de présent à parler. C’est terminé Geo. J’en ai assez de tout ça, j’en ai assez de ces déceptions, j’en ai assez de me battre » bien sûr qu’il y en avait un. Il refusait de penser le contraire. « J’arrêterais pas. Je me battrais pour deux. » Il allait avoir besoin d’elle, il ne pourrait pas reconstruire leur relation seul. Mais il était conscient que c’était bien trop tôt pour parler de ça. Il ne reviendrait pas sur ses positions pour autant. Il lui explique qu’il est un sacré con, dans l’histoire. Qu’il aurait des remords à jamais, qu’ils étaient tous les deux marqués au fer rouge. Mais il ne pouvait pas faire machine arrière pour autant. A mesure qu’il parlait, ses barrières cédaient. Une larme roula sur sa joue puis une seconde. Ses yeux brillaient intensément. « Va-t’en ! Je ne veux plus te voir ! Plus jamais ! » Lança-t-elle en joignant le geste à la parole. Il baisse la tête sur ses mains contre son torse. Cela ne lui laisse qu’un goût âpre, indéfinissable. « Trouve toi quelqu’un d’autre pour qui te battre. Je ne veux plus être cette personne. Va t’en ! » Il ne parvient pas à la quitter du regard, comme si un voile magique allait subitement révéler que tout ceci n’était qu’une supercherie. Mais il n’en était rien. C’était la réalité et il devait faire face. Elle crie, elle donne libre court à sa colère, épuisant ses dernières ressources.

Il crevait d’envie de la prendre dans ses bras. De la serrer contre lui et de la garder contre lui jusqu’à ce qu’elle soit apaisée. Mais il ne le fit pas. Parce que ce soir, tout avait volé en éclat. Le puzzle n’en serait que plus difficile à reconstruire. Mais pièce après pièce, qu’importe que cela doive lui prendre un siècle, il s’y appliquerait. Parce qu’il avait découvert la véritable signification d’une famille. Il ne lâchait plus de rires mauvais à ceux qui disait pouvoir tout faire « par amour ». Parce qu’il savait désormais ce que cela impliquait.

Il crevait d’envie de la prendre dans ses bras, mais son esprit lui intimait de faire demi-tour. Se précipiter n’était pas bon. Il avait peur, au fond. Pour elle, pour lui, pour eux. Mais il ne devait pas flancher. Pas maintenant. Il avait besoin d’elle, et il avait envie de croire, malgré tout, qu’elle aussi avait besoin de lui, ne serait-ce qu’un peu.

Il crevait d’envie de la prendre dans ses bras mais sa vue se brouilla. Il fit un pas en arrière, serrant le poing pour ne pas attraper la main de sa petite. Ne fait pas ça.

Il crevait d’envie de la prendre dans ses bras, mais la seule qu’il enlacerait ce soir, serait la solitude. Sa bouche s’entrouvrit pour prononcer quelque chose, mais aucun son n’en sortit. « Attends-moi. » Il fit demi-tour et disparu dans la pénombre. Seul le bruit de la cylindrée noire était encore perceptible après son départ.

« Je t'aime, petite. »
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Message(#)mia ○ cause you're a part of me and I'm a part of you EmptySam 27 Fév 2021 - 0:50

♛ Cause you're a part of me and I'm a part of you

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« Tu me paraît bien sûre de toi » J’ai ce regard un peu hautain, qui montre que je suis sûre qu’il n’aura pas le courage de dire à mon père, son meilleur ami, qui il est vraiment. Ce regard qui l’inciterait presque à me prouver le contraire, à avoir le cran de dire qu’il traîne dans des affaires louches, qu’il appartient à un gang à celui pour qui il a indéniablement des secrets. Le secret, déjà bien trop lourd à porter, et pour lequel mon père lui en veut toujours de ne pas lui avoir dit qu’il était restée en contact avec sa fille depuis cette rencontre au Mexique, qu’il a pris, sans le vouloir, cette place de père qu’il n’a pas réussi à garder, lui. Ce secret, non, n’aidera pas Geo à être honnête avec son meilleur ami qui ne le pardonnera sûrement jamais en plus du précédent. Alors, oui, je suis sûre qu’il ne le fera pas, qu’il ne le fera jamais. J’ai cet air qui va lui crever le cœur encore un peu plus quand ce regard que je lui jette montre à quel point je le dénigre à ce moment-même.

Je sais où appuyer pour l’atteindre. Je le fais volontairement, comme pour me venger du mal que j’éprouve du fait de son mensonge à lui, mais aussi de celui d’Alec. Il paye injustement aussi les blessures déjà bien trop présentes depuis des années, à cause du départ de mon père. Approfondies par d’autres, comme ses ex dont je lui avais parlé, Lukas, qu’il avait rencontré déjà au Mexique ou encore Mason. Le seul à qui j’ai parlé de ma relation avec le frère de Dylane. Mais la douleur est bien trop vive depuis plusieurs jours, depuis ce soir où j’ai découvert la vérité. Alors, je souligne le fait qu’il a laissé échapper la seule famille qu’il n’aurait peut-être jamais. Et je lui balance en pleine face une perception bien négative de sa personne, celle que j’ai pu avoir lors de notre première rencontre, lui faisant penser que, depuis, ma perception n’avait pas évolué. « Tu as raison. Je n’irais pas chercher d’excuses. J’aurai dû rester à Brisbane quelques mois, un an, tout au plus. Je n’ai pas pu partir. Mais n’y vois rien de personnel ». La colère est toujours présente dans mon regard, il peut le voir, ces mots ne font que l’alimenter davantage. « Je ne te retiendrai pas » je lance alors. Mais si je cherche à le blesser lui, je me blesse aussi en disant ça. Parce que je ne veux pas le voir partir, bien que je prétende le contraire, notamment en disant que je ne voulais plus me battre quand, de toute évidence, tout était terminé, qu’il n’y avait plus rien à sauver « J’arrêterais pas. Je me battrais pour deux ». Il me montre qu’il veut que les choses s’arrangent et je préfère ignorer sa remarquer pour accentuer le fait qu’il serait le seul à le faire. J’en ai plus la force, j’en ai plus l’envie. Pas quand, à chaque fois, tout finit par s’écrouler.

Alors je le repousse, physiquement mais aussi verbalement, pour lui demander de partir. Définitivement. Pourtant, je reste figée devant lui, épuisée par cet échange qui n’a duré que quelques minutes. Comme si j’attendais un geste de sa part. Je ne sais pas lequel quand je ne veux plus avoir affaire à lui, que quoi qu’il tente, je le repousserai sans fin. Peut-être une étreinte, une seule, pour m’aider à m’apaiser. Même si elle ne changera rien à la perception que je pouvais avoir de lui, de notre relation, réduite à néant. Une étreinte, une dernière, pour apaiser le mal qui va s’en suivre quand je remonterai dans cet appartement, définitivement vide. Quand je ne pourrais appeler personne pour en parler parce que je lui ai promis de garder le secret. Une étreinte dans l’espoir que celle-ci réparerai tout… parce qu’il me manquait. Parce que j’avais envie au fond de tout oublier pour retrouver notre lien… ce lien indéfinissable. L’inviter à monter avec moi, reprendre là où nous nous étions arrêtés un peu trop précipitamment ce fameux soir où j’ai décidé de le suivre… Où j’aurai peut-être dû m’abstenir.  

Je suis incapable de faire ce pas en avant pour fondre en larmes dans ses bras, pour lui dire combien je regrette toutes ces horreurs que j’ai pu prononcer à son encontre. Je suis incapable de faire ce pas en avant pour lui dire que je lui pardonne parce que j’ai inlassablement besoin de lui dans ma vie. Je suis incapable de faire ce pas en avant pour lui montrer à quel point il compte pour moi, à quel point je l’aime comme un père…

Et puis il fait ce pas en arrière, qui marque la fin de cette discussion et sûrement la fin de tout… Je le regarde faire, ravalant mes larmes, essuyant d’un revers celles qui ont osé s’échapper. Il n’y a que de la colère qui transparait jusqu’à mes gestes alors qu’il tourne les talons et que j’en fais de même pour rejoindre l’entrée de l’immeuble. La porte se referme derrière moi, j’entends sa moto s’éloigner et je n’ai pas un regard en arrière alors que les regrets sont déjà là. Alors que le mal me ronge et que la soirée et la nuit ne sera que trop longue, seule dans cet appartement.

THE END.
CODAGE PAR AMATIS

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