| (GINNER #1) sweet emotions |
| | (#)Dim 20 Déc 2020 - 13:18 | |
| Ginny et Auden ont eu leur bébé. Je devrais être heureux pour elle, je me force à me persuader que c’est le cas alors que j’entre dans cet hôpital nerveusement. Je n’ai aucune envie de tomber sur Jill, ou même sur Matt. Aucune envie de subir des questions sur le pourquoi je n’adresse plus la parole à Jillian depuis la dernière fois que je l’ai vue et pourquoi je me sens bien incapable de la regarder dans les yeux aujourd’hui. Alors lorsque je monte dans l’ascenseur pour me mener au numéro de la chambre que m’a indiqué Matt, je ne peux m’empêcher de prier pour qu’elle ne soit pas là.
Je suis là pour Ginny, pour être témoin de son bonheur à elle et m’émerveiller de la nouvelle petite tête dans cette famille. La porte est ouverte et elle est seule dans la chambre, il n’y a que moi et peut être un peu elle, pour entendre mon soupir de soulagement. En une demie seconde pourtant le sourire est de nouveau affiché sur mon visage je fais mine de frapper sur une porte invisible. « Toc toc, c’est ici la huitième merveille du monde ? » Je m’approche et remarque que la merveille du monde semble dormir dans le couffin de l’autre côté du lit. Je garde pourtant mon regard planté sur Ginny, incapable de regarder son fils pour le moment.
Elle a l’air heureuse Ginny, terriblement heureuse et cela me renvoie à la première fois où elle avait été enceinte et où la vie de notre petit groupe s’était écroulée au départ des Mcgrath pour Londres. Les choses sont différentes cette fois et je peux sentir le bonheur qui se dégage de cette pièce. Mon sourire s’élargit. « J’t’ai ramené des chocolats trop mignons. » J’ai réussi à lui trouver la boite de chocolat la plus niaise au monde avec écrit « Best Mum » dans une jolie calligraphie que chaque bonbon. Non vraiment c’est niais et ridicule et tellement mignon que je suis sûre qu’elle va aimer parce que la boite est colorée et qu’en plus de ça j’ai un énorme ours en peluche sous le bras, qui est vraiment disproportionné par rapport à la taille du bébé mais qui a l’air vraiment très doux. Je m’approche pour venir déposer un baiser sur sa joue et lui placer le paquet de chocolats entre les mains. « Comment tu te sens ? Tout c’est bien passé ? »
@Ginny Mcgrath-Williams
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| | | | (#)Jeu 24 Déc 2020 - 13:59 | |
| Ce sont les moments que je préfère. Ceux où tout est calme, où tout est simple, doux. Sloan dort à poings fermés – littéralement, ses poings sont repliés l’un sur l’autre, ses micros minuscules doigts se confortent les uns les autres. C’est en remontant la couverture sous mon menton que je prends toutes les précautions du monde, mon temps au ralenti. Aucun mouvement ne doit déranger le petit garçon à quelques heures à peine de vie ; le plus longtemps il peut rester insouciant et blotti au possible le mieux. « Toc toc, c’est ici la huitième merveille du monde ? » la voix de Pete est douce, lorsqu’il se gratte une petite place dans un matin qui s’étire autant que les rayons du soleil qui s’immiscent par l’immense fenêtre dans la pièce. « Chuttt, j’essaie de l’empêcher de prendre la grosse tête comme son père, c’est un travail de longue haleine. » je pouffe, d’un murmure à un autre. Pete et ses joues rosies par l’excitation de rencontrer le nouveau membre de notre famille élargie m’attendrissent à un niveau que je n’avais encore jamais véritablement estimé. « Même quand il dort et qu’il fait rien je l’aime. Je suis ridicule avoue. » le secret suivant vient dans un sourire, alors que je me redresse dans un geste totalement calculé, glissant derrière mon dos fatigué un oreiller de plus.
« J’t’ai ramené des chocolats trop mignons. » il nargue et il est drôle, le frère d’une autre vie, lui et sa boîte avec les chocolats aux inscriptions les plus clichées possibles. Il a dû payer un prix de fou pour le cadeau mais la blague est marrante. Elle me rappelle surtout que je ne suis pas seule, à l’autre bout du monde à avoir donné la vie dans un hôpital à Londres. Il me rappelle qu’ici je suis en Australie chez moi, entourée de ceux qui m’aiment et surtout, Sloan l’est également. Aucune pièce ne manque au puzzle aujourd’hui. « T’es l’enfer. Merci tellement. » un chocolat pour moi et un pour lui, et un autre pour moi en plus. Si quelqu’un râle, je dirai que les hormones de grossesse ont encore bousillé ma perception de ce qui est bien et de ce qui ne l’est pas.« Comment tu te sens ? Tout c’est bien passé ? » mes dnts sont tartinées de cacao, j’ai les doigts recouverts de caramel. Ginny dans son habitat naturel, en une simple petite leçon. « Épuisée, mais d’une bonne fatigue. » l’accouchement n’a duré que quelques heures à peine. A la seconde où on a mis le pied à l’hôpital, tout s’est enchaîné rapidement au point où j’ai l’impression de n’avoir que claqué des doigts pour m’être finalement retrouvée maman à nouveau. « Tout s’est super bien passé, Auden a presque pas menacé tout l’étage, et Matt a réussi à ne pas se déshydrater à force de pleurer. » comme à l’habitude et sans même le savoir, je laisse la carte de Jill en suspens. Elle est passée, elle a vu Sloan, elle est repartie aussi vite. Ce sera à Pete de me dire d’un sous-entendu aussi implicite que le mien s’il veut parler d’elle, ou pas du tout.
En attendant, ma silhouette se décale et ma paume tape sur le matelas à mes côtés. « Viens, y’a un mauvais film à la télé et j’ai personne avec qui faire les doublages idiots. » ça a toujours été notre truc à tous les deux, dans les bons comme dans les pires moments. En espérant qu’aujourd’hui en soi un bon autant pour moi que ça l’est pour lui. |
| | | | (#)Ven 1 Jan 2021 - 3:30 | |
| Elle a l’air heureuse Ginny. Elle rayonne avec son fils dans ses bras. Je ne l’ai pas vue à l’accouchement de son premier et pourtant je sais que celui là était bien moins heureux car j’ai vu son visage avant qu’elle ne monte dans cet avion pour Londres, le visage de celle à qui on prenait tout et qu’on abandonnait à la solitude d’une certaine façon. Cette fois-ci est différente, cela se ressent dans l’atmosphère de la pièce, dans ce matin qui s’étire lentement, dans le soleil dehors et dans ce bébé qu’elle tient dans ses bras, apaisée. « Chuttt, j’essaie de l’empêcher de prendre la grosse tête comme son père, c’est un travail de longue haleine. » Mon rire est silencieux, mes yeux pétillent et je souffle. « Je crois que t’es mal barrée si c’est génétique. » Je me moque mais je n’ai que du respect pour Auden et sa peinture, Auden et son talent et si j’ai toujours apprécié ce couple qu’ils forment elle et lui c’est sans doute parce que sur ça ce sont eux avec qui j’ai toujours pu parler d’art, ce sont eux qui comprennent sans doute le mieux ma passion pour l’architecture, pour le dessin. « Même quand il dort et qu’il fait rien je l’aime. Je suis ridicule avoue. » A ca mon sourire perd un peu de sa saveur, tout simplement parce que je suis incapable de poser mon regard sur son fils, parce que mon regard passe sur lui sans s’attarder là où il devrait être le centre de la pièce.
Je préfère me concentrer sur ce que je lui ai ramené, des chocolats tous plus niais les uns que les autres. « T’es l’enfer. Merci tellement. » J’en prend un elle en prend deux ce qui fait s’agrandir mon sourire automatiquement. Elle a l’air bien Ginny, malgré les cernes, ses yeux brillent. « Epuisée, mais d’une bonne fatigue. Tout s’est super bien passé, Auden a presque pas menacé tout l’étage, et Matt a réussi à ne pas se déshydrater à force de pleurer. » Pas de mention de jill. Remarque-t-elle mon regard qui fuit ? Sait-elle que je ne lui adresse plus la parole, va-t-elle me poser la question ? Je sais que Matt a remarqué mais j’ai pour l’instant réussi à éviter les questionnements en espaçant mes visites au DBD, fuyant comme j’avais toujours réussi à le faire. Mais avec Ginny j’ai toujours eu du mal à fuir, peut-être est-ce son regard si sincère, peut-être parce que j’ai plus de mal à lui mentir. « Et Jill ? » Je demande dans un souffle sans croiser son regard, parce qu’elle me manque et que je lui en veux, parce que je me demande si comme moi elle ressasse notre dernière conversation sur ce bébé qu’elle n’aura jamais eu et qu’elle n’aura jamais voulu avoir avec moi.
Ginny tape d’une main sur le matelas, me laissant une place. « Viens, y’a un mauvais film à la télé et j’ai personne avec qui faire des doublages idiots. » Je souris plus faiblement que d’habitude, peut être parce que mon regard s’est posé sur Sloan qu’elle tient dans ses bras et qui me met plus mal à l’aise que je le suis habituellement en présence de bébés. Mais c’est Ginny et je n’ai jamais rien su lui refuser alors je m’assois à côté, m’installant à ses côtés et mon air moqueur reprend vite le dessus. « Tu sais que je vais te manger tous tes chocolats si je reste hein ? » J’annonce déjà et mon regard inévitablement finit par tomber sur Sloan dans ses bras. « Il est tout mignon. »Je souffle malgré moi, craquant un peu. « T’as toujours été sûr que tu voulais des enfants Gin ? » je lui demande sans la regarder, parce qu’à présent je me demande si je serais un jour père et l’idée fait battre mon cœur trop vite.
@Ginny Mcgrath-Williams
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| | | | (#)Dim 10 Jan 2021 - 20:05 | |
| « Et Jill ? » ce que j'aime véritablement de Pete, c'est qu'il ne passe pas par quatre chemins, jamais. Même si ses prunelles fuient les miennes, il n'y a absolument rien dans son ton qui mente ou qui cache quelque chose. Il veut simplement savoir. Alors je lui donne l'info le plus naturellement du monde. « Elle est passée hier. Si tu regardes bien tu risques de trouver les restes de cupcakes qu’elle a amenés dans son sillage. » et par restes, je parle bien sûr des quelques bribes de miettes minables qui ont survécu à l'appétit des deux soeurs McGrath et d'un gamin de bientôt onze ans qui a décidé que sa poussée de croissance n'était financée que par pléthores de desserts sucrés.
Parlant de sucre. « Tu sais que je vais te manger tous tes chocolats si je reste hein ? » « C’est un risque avec lequel je suis prête à vivre. » ma paume tapote le lit, pousse les coussins, tire les couvertures. Il traîne de la patte Pete, mais finit par venir s'installer à mes côtés comme le grand frère adoptif qu'il a toujours été. Les années à Londres font mal, quand je m'attarde à détailler son profil et que j'y vois les marques du temps passé avec un océan comme frontière entre nous deux.
Ce qui peut bien jouer à la télé, j'ai déjà oublié d'y accorder la moindre attention. C'est que Sloan joue les vedettes et que je ne m'en plaindrai pas une seule seconde. « Il est tout mignon. » bien sûr qu'il l'est. Mes doigts caressent ses mèches ébouriffées, les prunelles de Pete font pareil tant je les sens brûler l'épiderme de mon fils avec toute la douceur du monde. « T’as toujours été sûr que tu voulais des enfants Gin ? » sa question sort de nulle part, mais il a tous les droits de la poser. Il n'y a jamais eu de tabous entre nous deux, de toute façon. « Tu veux le prendre? Je vais te guider, c’est pas compliqué quand tu sais comment. » mes murmures remontent, mettant son interrogatoire sur pause le temps de dédier un coup d'oeil vers Pete, de le rassurer au mieux.
« Pas du tout. » et voilà que je reprends, entre une inspiration et une autre. « Je veux dire, c’est pas que j’en voulais pas ou que j’en voulais vraiment. Mais juste, j’étais pas fixée sur le fait que j’étais peut-être douée ou absolument pas pour tout ça. » un fin sourire en coin s'est niché sur mes lèvres, mes fossettes ont reprtis leur place au creux de mes joues. « C’était pas prévu, Noah, au début. Et pourtant je le regrette pas une seule seconde depuis. » le pourquoi du comment a fait mal, longtemps. Aujourd'hui j'en ai fait la paix, aujourd'hui je réalise que même si le besoin comme l'envie étaient nébuleux à l'époque, ils n'était pas moins discrédités. C'est bien ce qui a justifié le fait de vouloir avoir un second enfant, pour de vrai, avec Auden. « Des fois faut juste se faire confiance. » c'est souvent ce qui bloque au final ; de ne pas se sentir à la hauteur. |
| | | | (#)Lun 11 Jan 2021 - 13:01 | |
| « Elle est passée hier. Si tu regardes bien tu risques de trouver les restes de cupcakes qu’elle a amenés dans son sillage. » Alors mon regard cherche lesdites miettes en question, part à la quête de l’écho de sa présence ici à défaut de la voir elle, à défaut de pouvoir la regarder dans les yeux. Je fuis Jill, mais je n’ai jamais fui Ginny, peut-être parce que sa douceur m’a toujours incitée à m’ouvrir. Je ne sais pas vraiment. Je ne commente rien sur son passage, tout comme elle ne m’a pas demandé pourquoi je voulais savoir.
Elle me propose de rester et je sais déjà que ce sont les chocolats qui en feront les frais autant l’en informer tout de suite. « C’est un risque avec lequel je suis prête à vivre. » Je lui souris, finissant par craquer, allant m’installer à côté d’elle, mettant un coussin derrière ma tête pour être plus confortable. « Tant mieux. Je peux du coup ? » Air goguenard, main tendue, déjà prêt à lui piquer son cadeau. « Tu sais que je te les ai offerts juste pour te les piquer hein ? » Mon ton est narquois, mais mon regard ne pétille pas de malice comme habituellement, plus terne, tout ça me semble un peu forcé.
Évidement que le nourrisson dans ses bras attire mon attention. Je regarde le bébé endormi, craquant malgré tout de tendresse, malgré le fait que je ne voulais pas poser mon regard sur lui quelques instants plus tôt. « Tu veux le prendre? Je vais te guider, c’est pas compliqué quand tu sais comment. » Voit—elle mon air de panique immédiat, le non qui menace de sortir de mes lèvres, parce que je ne sais pas comment, et par peur des souvenirs ? « D’accord. » Je finis pourtant par dire, la laissant me mettre Sloan dans ses bras écoutant ses conseils, jusqu’à ce que le petit soit callé contre moi et qu’immédiatement je me sente plus calme. « Pas du tout. Je veux dire, c’est pas que j’en voulais pas ou que j’en voulais vraiment. Mais juste, j’étais pas fixée sur le fait que j’étais peut-être douée ou absolument pas pour tout ça. » Elle sourit et je l’écoute, lui jetant de temps en temps des regards.
« C’était pas prévu, Noah, au début. Et pourtant je le regrette pas une seule seconde depuis. » Mon regard se détourne sans que je ne comprenne réellement la source de cette douleur. Est-ce le fait de savoir que Jill n’avait pas voulu du bébé qui aurait pu être, ou une plus ancienne, le fait d’avoir été moi-même un enfant regretté, laissé à son sort dans un hôpital comme celui-ci. « Des fois faut juste se faire confiance. » A ca je ris légèrement, d’un rire un peu jaune, parce que j’avais une confiance débordante dans beaucoup d’aspect de ma vie et pourtant parfois j’avais l’impression que je ne serais jamais suffisant. Mon pouce caresse la petite main endormie du bébé que je tiens dans les bras et là soudain, la question sort, sans que je ne puisse la retenir. « Tu le savais, que Jill a été enceinte de moi ? » Je relève mon regard vers elle et j’ai dû mal à cacher la peine alors dans mes yeux.
@Ginny Mcgrath-Williams
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| | | | (#)Mer 13 Jan 2021 - 12:51 | |
| « Tu sais que je te les ai offerts juste pour te les piquer hein ? » « Alors l’élève a dépassé le maître. »
J’avance, sourire en place et étincelles dans les yeux. S’il y a bien quelqu’un de nous deux qui devrait avoir peur de ne pas assez manger de chocolats c’est bel et bien lui et certainement pas moi. Après tout j’ai neuf mois à ne pas pouvoir manger de sucre qui s’accumulent, et la preuve vient avec les deux nouvelles truffes que je gobe à la seconde où il baisse sa garde le temps de jouer avec les oreillers pour s'installer à mes côtés. Ginny : 1, Pete -1000.
« Faut que tu fasses attention à la tête, que tu la tiennes tout le temps. » tout redevient calme, tout sonne différent et même ma voix, dès lors qu’il n’y a plus la moindre pointe de malice et que chaque mot est articulé doucement. Sloan bat des paupières mais est encore suffisamment dans les vapes pour ne pas réaliser qu’il passe de mes bras à ceux de Pete, c’est donc en capitalisant sur des murmures soufflés à l’oreille de mon ami que je guide les prochaines étapes une à la fois. « Ton avant-bras va supporter son dos. » il prend ses marques et il a tout le temps du monde, je ne presse absolument rien. Sloan lui, semble être confortable sans rien forcer. « Et, et tes doigts viennent juste ici, et là. » mes doigts à moi calent les siens à lui, entre un baillement et un autre de mon fils qui finit dans un soupir par se rendormir comme si de rien n’était.
Pete, c’est un naturel - et j’allais lui dire avant qu’il ne brise le silence. « Tu le savais, que Jill a été enceinte de moi ? » oh seigneur que j’ai bien fait de me taire. Sa voix est marquée d’un trémolo, ma tête elle, se pose sur son épaule alors que mes yeux dérivent vers l’écran de télévision allumée au son diminué. Je ne lui imposerai pas un regard de plus. Aborder ce sujet-là doit lui faire du mal à un point où il a besoin de le vivre à son rythme et certainement pas au mien. « Je m’en doutais, mais elle m’a jamais rien dit. » du bout de l’index, je joue avec l’un des chocolats au caramel de la boîte sans jamais le prendre. L’appétit s’est envolé. « Elle me disait rien, quand vous étiez proches. » ce n’est un secret pour personne que pour mon aînée, j’ai toujours été celle à tenir à l’écart. Elle n’a commencé à vraiment me parler qu’il y a quelques mois et à ce moment-là, elle était mariée à Bailey et enceinte de leurs jumeaux. L’avant a des airs de trous noirs. « Comment tu as su? » parce qu’à mes yeux, Jill ne lui aurait certainement pas dit à l’époque. S’il le sait aujourd’hui, je ne sais même pas si ça peut bien venir d’elle.
« Comment tu te sens? » si la question est chuchotée, c’est bien évidemment pour lui éviter d’avoir à répondre. Lui permettre de feindre ne pas avoir entendu s’il est trop tôt pour en parler, s’il ne veut rien dire non plus. |
| | | | (#)Dim 17 Jan 2021 - 17:26 | |
| « Alors l’élève a dépassé le maître. » Je souris, allant m’installer auprès d’elle. Je la vois du coin de l’œil, manger les chocolats avant même que je n’ai eu le temps de prendre ma place auprès d’elle. « Je t’ai vuuue ! » Je gronde malgré moi, parce qu’elle va tout dévorer et que j’ai tout autant envie de sucre, mais mon sourire est malicieux, après tout le cadeau est pour elle, pas pour moi, même si je suis bien content de pouvoir lui en piquer.
Elle me propose de prendre Sloan dans ses bras et c’est avec hésitation que j’accepte. « Faut que tu fasses attention à la tête, que tu la tiennes tout le temps. » Tout devient calme soudainement. Même mon regard un peu paniqué s’apaise lorsqu’elle me met le bambin dans les bras. Les secondes ralentissent, ma respiration aussi et Sloan bat à peine des paupières et je prie pour qu’il ne se réveille pas. « Ton avant-bras va supporter son dos. » Je suis ses conseils, concentré à la tache. « Et, et tes doigts viennent juste ici, et là. » Et ça y est, l’enfant est dans mes bras, toujours endormi et je le regarde un peu surpris parce qu’il me semble tellement minuscule et tellement fragile. Tout de suite l’affection est immense alors que je n’osais pas le regarder quelques minutes auparavant.
Mais voir ce petit visage dans mes bras ne me rappelle que cette conversation douloureuse et cette autre vie qui aurait pu être, cette vie avec Jill où peut être qu’elle et moi aurions pu être heureux et ensemble. Ma voix vient briser le silence, prononçant ses mots avec une étrange facilité pour quelqu’un qui a toujours été incapable de parler de ses émotions, peut-être parce que ma relation avec la plus jeune des Mcgrath a toujours été un peu plus spéciale, emplie d’une douceur qui me pousse à m’ouvrir. Sa tête se pose sur mon épaule et je déglutis, conscient de la douleur qui me serre le cœur. J’ai peur qu’elle me dise qu’elle le savait, peur parce que je n’aurais rien à dire et pourtant j’aurais l’impression malgré moi d’être un peu trahi. « Je m’en doutais, mais elle m’a jamais rien dit. » La tension se relâche de mes épaules, mon regard reste posé sur son fils, et un de mes doigts vient se glisser dans sa petite main. « Elle me disait rien, quand vous étiez proches. » J’hoche la tête avec un sourire triste. Jill et moi n’aurons finalement été qu’un secret derrière des portes fermées, qu’un jeu de plus qui n’avait aucune importance pour elle quand ça en avait eu un peu trop pour moi. « Comment tu as su? » Un rire silencieux secoue un instant mes épaules alors que mon regard se lève un instant vers la télévision et ma voix est faible pour ne pas réveiller le petit. « On est sortis, elle était bourrée elle a gaffé. Elle a jamais eu l’intention de me le dire. » Ma voix est amère sur ces derniers mots comme si la confiance avait été brisée, comme si je me rendais compte que j’avais été le seul à l’avoir aimée de cette façon.
« Comment tu te sens? » Un chuchotement. Un chuchotement que je pourrais ignorer. Une question à laquelle j’aurais normalement répondu avec un sourire accompagné de paroles rassurantes et indifférentes où j’aurais prétendu que tout allait bien. Avec elle pourtant je murmure « Pas bien. » Et les mots manquent de s’étrangler dans ma gorge. « C’est stupide mais tu sais…j’ai toujours pensé qu’un jour elle et moi on se retrouverait et que la vie qu’elle a avec Bailey…elle l’aurait eu avec moi. » Je souffle d’une voix à peine plus haute qu’un murmure. Mais Jill n’aura finalement jamais rien su de mes sentiments qui sont cachés depuis bien trop longtemps, n’ayant jamais été assumés au grand jour en dehors de ces huit clos avec la dernière des Mcgrath.
@Ginny Mcgrath-Williams
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| | | | (#)Ven 22 Jan 2021 - 10:07 | |
| Sloan se retrouve aussi vite déménagé de bras qu’à nouveau endormi. Quand Pete relève la tête une fraction de seconde pour attraper mes yeux des siens, c’est un mélange de fierté et de tendresse que j’arrive à y lire. Il est beau, lorsqu’il se laisse une chance d’apprendre, de tester, d’essayer. Ses doigts se perdent contre les draps, les miens ramènent la couverture sous le menton de ma petite merveille du monde. Lorsque j’embrasse son front, le secret que les épaules de Pete supportent depuis trop longtemps seules finit par cruellement remonter jusqu’à mes oreilles. « On est sortis, elle était bourrée elle a gaffé. Elle a jamais eu l’intention de me le dire. » je ne jugerai jamais, ni elle, ni lui. Je ne serai jamais celle qui se placera entre les deux et qui usera d’un quelconque libre arbitre pour décider qui a eu raison, qui a eu tort, qui a fait le plus de mal à l’autre, qui mérite des excuses. Pourtant, ma tête se redresse et finit par se poser doucement contre celle de Pete. Le peu de réconfort que je peux lui donner viendra ici, comme ça.
« Ça fait longtemps? » qu’elle aurait pu avoir ce bébé. À quand remonte l’épisode, à quel moment est-ce qu’ils auraient pu être parents, à quel instant est-ce qu’elle en a décidé autrement? Les questions remontent et je devrais arrêter, je devrais le laisser parler, confier ce qu’il a besoin de dire, laisser dans l’ombre le reste. À la place, j’essaie de l’aider à expier ce qui brûle encore si fort, quand bien même la rage et la peine prennent toute la place. Ce qui est important, c’est comment il peut bien se sentir, maintenant. « Pas bien. » évidemment. « C’est stupide mais tu sais…j’ai toujours pensé qu’un jour elle et moi on se retrouverait et que la vie qu’elle a avec Bailey…elle l’aurait eu avec moi. » « C’est pas stupide, dis pas ça. » que je m’entends m’interposer. Mes doigts effleurent à peine le revers de sa paume, une manière comme une autre de lui rappeler qu’il est ici, qu’il n’est pas perdu dans une faille de leur passé. Il s’y perd et il regrette, il est bourré de remords. S’il y a bien quelque chose que j’ai appris à aimer Auden toute ma vie peu importe les hauts et les bas qu’on a pu vivre, c’est qu’autant on peut avoir mal, autant on peut être heureux, autant on ne contrôle rien, rien du tout. « Je pense qu’elle t’a vraiment aimé, tu sais. » à sa façon. Probablement qu’elle l’aime encore. « Mais ça prend les deux. L’amour et le timing. Votre timing n’a jamais été le même. » deux lignes parallèles qui se croisaient pour mieux se repousser ensuite. |
| | | | (#)Lun 25 Jan 2021 - 16:11 | |
| L’enfant dans mes bras, endormi, je me prends à réécrire la réalité, à imaginer ce futur qui aurait pu être quand il était clair que je n’avais jamais eu les épaules pour être père et que je ne les aurais sans doute jamais. Je m’ouvre à Ginny, les yeux rivés sur Sloan. Sa présence apaise la douleur sourde qui se répand dans mon cœur lorsque j’avoue que Jill a été enceinte de moi et qu’elle l’a perdu, qu’elle n’aurait dans tous les cas jamais eu l’intention de le garder. Elle ne juge jamais Ginny, c’est peut-être la douceur qui se dégage de chacun de ses gestes qui me fait ouvrir les barrières de mon cœur pour lui montrer les morceaux qu’il reste, moi qui n’ai jamais trop su être vulnérable, préférant les sourires et les faux semblants.
« Ça fait longtemps? » Une autre vie. « Ouais… 2009, à Londres.. » j’étais venu plusieurs fois leur rendre visite et Jill et moi avions retrouvé le même lit pas qu’une seule fois, même si comme toujours c’était pour mieux trouver d’autres amants par la suite.
Mon pouce caresse la petite main minuscule du nouveau-né, y cherchant un réconfort que je ne trouve pas. Je lui explique alors, ce que je n’ai pas osé exprimer jusqu’ici, l’espoir futile qu’au fond on finirait par se retrouver un jour, que si elle devait avoir des enfants ça serait avec moi. « C’est pas stupide, dis pas ça. » Ses doigts contre ma peau me ramènent un peu au présent, attire mon regard vers ses yeux, les miens sont humides de larmes qui ne couleront jamais.
« Je pense qu’elle t’a vraiment aimé, tu sais. » A ça je ris, parce qu’à présent je suis persuadé qu’elle ne m’a jamais aimé. Qu’il n’y a rien eu de vrai, juste les faux semblants qu’on a entretenus. Une amitié améliorée mais pas d’amour avec un grand A. « Mais ça prend les deux. L’amour et le timing. Votre timing n’a jamais été le même. » Sa voix douce n’arrive pas à me convaincre.
« Elle m’a jamais aimé Gin. J’ai été un mec de plus sur sa longue liste tout au plus. Un défi, le pote de son frère qu’elle avait pas le droit de pécho tout au mieux. » Je soupire. « Mais qu’est ce que je peux dire, je m’en serais peut-être rendu compte avant si j’avais eu le courage de lui avouer. » Mes sentiments et tout le reste.
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| | | | (#)Jeu 28 Jan 2021 - 11:43 | |
| « Ouais… 2009, à Londres.. » on a tous mal quand on parle de Londres, quand on parle de cette époque-là. On a tous des stigmates qui restent collés à notre peau, Matt, Jill, moi - et maintenant Pete. De l'entendre le dire en soufflant ne me convainc que d'une seule et unique chose : l'importance de caresser du bout de la pulpe des doigts le front d'un Sloan endormi. C’est stupide, c’est naïf, c’est risible non? Que j’ai l’impression que cet enfant est un peu la confirmation qu’à partir de maintenant, tout ira bien. C'est de lui mettre énormément de poids sur les épaules, mais c’est aussi le signe que mes parents sont enfin sortis de notre vie, qu’ils ont arrêté de décider avec qui je devais fonder une famille. De qui Matt devait m’éloigner, à cause de qui Jill décidait qu’elle ferait pire de tous bords et de tous côtés pour diffuser leur attention à eux deux. Maintenant on joue véritablement aux adultes parce qu’on en a le coffre. Mon frère se (re)marie, ma soeur se tâte à la vie de famille. Je me suis enfin donné le droit d’être avec l’homme de ma vie et Pete - et Pete assume ce qu’il s’est toujours interdit.
Elle l’a vraiment aimé, dans le fond comme dans la forme. Elle l’a aimé comme Jill aime c’est-à-dire mal, trop fort, quand elle le décide, aux risques et périls de la personne face à elle qu’elle voit presque toujours contre sa cause. Elle l’a aimé et elle l’aime encore ; mais je ne sais pas si elle l’aime comme lui, il l’aime. Il en doute. « Elle m’a jamais aimé Gin. J’ai été un mec de plus sur sa longue liste tout au plus. Un défi, le pote de son frère qu’elle avait pas le droit de pécho tout au mieux. » elle donne toujours cette impression-là, lui mieux que quiconque devrait le savoir. Jill qui met de la distance, Jill qui dicte les règles. Jill qui plus elle aime plus s’assure de tout casser sur son chemin, ça au moins elle peut le contrôler. Ça au moins, elle sait que ça lui permet de contrôler le résultat. Elle a toujours été celle qui a rompu, toujours été celle qui a tourné le dos, qui est partie. Probablement de peur de se le faire faire un jour. « Mais qu’est ce que je peux dire, je m’en serais peut-être rendu compte avant si j’avais eu le courage de lui avouer. » courage, courage, courage. Ma tête se cale un peu plus contre sa joue, je suis persuadée que je le chatouille de la plus horrible et enfantine des façons ; pourtant, il ne bouge pas, alors moi non plus.
« Tu regrettes? » de ne pas lui avoir dit, d’avoir attendu. De ne pas avoir eu le courage et finalement, d’y avoir cru. « Ce que vous avez vécu. » mais surtout ça. Malgré tout ce qu’ils ont pu se faire de mal, malgré tout ce qu’ils ont pu se faire l’un à l’autre : est-ce qu’il regrette ça, tout autant que la finalité derrière? |
| | | | (#)Dim 7 Fév 2021 - 17:30 | |
| Elle ne m'a jamais aimé et comment est-ce que je pourrais lui reprocher ? Je ne suis pas celui avec qui on reste, avec qui on pourrait envisager une famille ou un futur tout simplement parce que je n’ai jamais été ainsi. J’ai préféré fuir toutes relations sérieuses, les briser dès qu’elles le devenaient un tant soit peu, blesser plutôt que d’aimer, fuir plutôt que de rester. Je préfère me convaincre que je n’ai pas besoin d’attaches, que je préfère continuer cette quête du désir et de la curiosité, que des inconnus dans mon lit me suffisent. Peut-être au fond si je l’ai aimée c’est parce qu’on a toujours été bien trop similaires elle et moi, à jouer, à aimer un jour pour partir le suivant. L’ironie veut que ce soit à elle que j’ai décidé de donner une partie de mon cœur, que c’est avec elle que j’ai imaginé une route différente tout simplement parce que j’avais toujours eu l’impression qu’elle me comprenait. Qu’elle me comprendrait toujours mieux que Molly à qui je ne pourrais jamais offrir la vie dont elle voulait. Mais Jill a changé sans même que je ne m’en rende compte, Jill a choisi Bailey et une autre vie, Jill a grandi et moi je suis resté sur le bas-côté de la route, bloqué dans une illusion qui n’aura été que ça…une illusion.
« Tu regrettes ? » Est-ce que je regrette de lui avoir dit ? Sans doute. Je regrette de ne pas l’avoir enfermé au fond de mon cœur comme j’ai réussi à enfermer tout le reste. Je regrette presque de l’avoir à avouer à quiconque, même à Ginny dont les cheveux chatouillent ma joue. Ca aurait été plus facile de prétendre que cette histoire ne m’affecte pas si personne n’était au courant. « Ce que vous avez vécu. » Malgré tout j’entends son rire dans mon esprit, je revois nos aventures au milieu de la nuit, je la revois elle, miroir de ce que je suis. « Oui. » mais la réponse vient trop vite, mensonge causé par la douleur. « Non. » j’admets dans un soupire, presque à contre cœur. Comment pourrais-je regretter quand elle et moi nous étions mieux compris que beaucoup de gens ? Comment pourrais-je regretter quand avant d’être quoique ce soit de plus, elle était mon amie, elle était ma famille. « Je sais pas. » je dis finalement, ce qui sans doute le plus proche de la vérité, le plus honnête. Parce qu’en cet instant je n’ai qu’une envie c’est l’effacer de ma vie et ne plus jamais la revoir. Faire disparaître son visage de mon esprit, ne plus entendre sa voix alors qu’elle me dit qu’il n’y aurait plus jamais rien entre nous.
Je caresse doucement la petite main du bébé sans la quitter du regard. « Le pire Gin, c’est que c’est le karma. » Un rire silencieux secoue mes épaules. « Ca fait dix ans que je fais des faux espoirs à Molly, dix ans, que je brise toutes les promesses que je lui fait, dix ans que je lui fais miroiter quelque chose qui n’aura jamais lieu. Est-ce que je peux vraiment en vouloir à Jill pour ça ? Encore plus quand on ne s’est jamais rien promis ? » Mais surtout est ce que ces questions ont de l’importance quand je lui en veux malgré tout. « Je m’attendais à quoi ? A ce qu’elle me le dise et qu’on ait ce bébé ? Putain je serais le pire père sur terre, le pire mari sur terre. » Ma voix est à peine plus haute qu’un murmure et elle est la première à qui j’ose avouer cela, à qui je laisse apparaître un peu de ce qui ne va pas, sans trop savoir pourquoi.
@Ginny Mcgrath-Williams
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| | | | (#)Lun 8 Fév 2021 - 23:09 | |
| Oh, Peter. Une seconde il hésite. La suivante, son regard brille. Il les revoie leur souvenirs, n’est-ce pas? « Oui. » j’y crois pas un seul instant. « Non. » mes doigts se resserrent, un peu trop sans même le réaliser. C’est qu’on se reconnaît, entre cœurs brisés. « Je sais pas. » « Y’a pas de bonne ou de mauvaise réponse, y’a juste la réponse que tu seras capable d’assumer à partir de maintenant. » juste ça. Pourtant, ma voix le dit avec toute la douceur qu’il me reste, incapable de vouloir le brusquer à choisir un camp si les trois lui conviennent. Il peut le regretter un jour comme s’y raccrocher le lendemain. Il peut douter d’eux comme d’elle et de lui à travers, aussi. Qu’il le sache est plus important que tout le reste à mes yeux.
« Le pire Gin, c’est que c’est le karma. » mes sourcils se froncent une fraction de miette de soubresaut, je les relâche de suite de peur qu’il voit dans ma réaction la moindre forme de jugement. Je ne comprends pas. Comment est-ce que le karma pourrait s’acharner sur lui comme ça? « Ca fait dix ans que je fais des faux espoirs à Molly, dix ans, que je brise toutes les promesses que je lui fait, dix ans que je lui fais miroiter quelque chose qui n’aura jamais lieu. Est-ce que je peux vraiment en vouloir à Jill pour ça ? Encore plus quand on ne s’est jamais rien promis ? » qu’il relativise fait mal. L’amour est compliqué, l’amour est difficile. L’amour fait faire des horreurs comme du beau, du mal comme du bien. L’amour n’est pas lisse ; s’il l’était, jamais on ne se mettrait dans de tels états. « Je m’attendais à quoi ? A ce qu’elle me le dise et qu’on ait ce bébé ? Putain je serais le pire père sur terre, le pire mari sur terre. » « Tu triches là, tu peux pas dire ça sans avoir jamais tenté. » que j’en viens à chuchoter, même si mes mots sont si proches de son oreille qu’il aurait tout entendu même dans un silence de plus. Est-ce qu'il abandonnera le projet d'être père un jour à cause de tout ça?
« C'est peut-être du karma, ou peut-être pas. Je pense juste que si Molly reste et que si elle t’aime, c’est qu’elle aime autant le bon que le mauvais. Comme toi, avec Jill. » Molly savait ce dans quoi elle s’embarquait en s’amourachant de lui, tout comme il était au courant de ce dans quoi il mettait les pieds en s’autorisant à aimer ma sœur. Le parallèle est loin mais il est là, quand je pense à tout ce qu’Auden et moi on a pu endurer. Tout ce qu'on a pu bien vivre pour se retrouver là où on est aujourd’hui. Brisés par les années mais plus forts encore à chaque jour qui passe. Quand on aime, on aime tout, on s’en donne le droit. Personne ne peut décider qui on n’aime, qui on n’aime pas. Ou comment on y réagit. Personne ne peut le comprendre non plus.
Il a bien pu agir de manières qu’il regrette, il a bien pu faire du mal et se faire faire mal du revers. « Je suis pas là pour te dire de faire quoi que ce soit, c’est pas mon genre. » n’en reste que s’il me dit tout ça, que s’il se vide le cœur ici, c’est qu’il réalise d’autant plus qu’il accepte que ça laissera des séquelles, des salves de dommages collatéraux. « Mais c’est pas une course Pete. » et c’est ce qui me fait peur, dans son discours et dans ses pensées. Il saute vite aux conclusions Peter, il veut que tout avance, il veut presser le pas dans l’espoir que plus il ira vite, plus vite ce sera derrière lui. « Et un jour sans que tu le réalises ça fera encore mal quand tu te réveilleras, mais un peu moins. » mais contre les peines d'amour, le temps peut être le pire des ennemis comme le meilleur des alliés. |
| | | | (#)Dim 14 Fév 2021 - 16:12 | |
| « Y’a pas de bonne ou de mauvaise réponse, y’a juste la réponse que tu seras capable d’assumer à partir de maintenant. » Ses doigts serrent un peu plus les miens, sa voix si douce aide combler le précipice devant moi, m’offrant un autre chemin, un pont pour avancer doucement. Mes yeux sont incapables de quitter le nouveau-né endormi, il n’est aucunement marqué par la vie, comme neuf et je ne peux m’empêcher de me demander comment on en arrive là. Comme on passe d’une petite bouille si innocente aux personnes que l’on est Ginny et moi.
Je me suis perdu dans mes pensées, repensant à ma relation avec Jill, à mon absence de courage.
« Tu triches là, tu peux pas dire ça sans avoir jamais tenté. » Son chuchotement me chatouille les oreilles mais je secoue la tête de droite à gauche. « Tu me connais Gin. » Je n’ai jamais su rester, j’ai toujours été bien trop égoïste, j’ai toujours fui. Ca ne changera pas, ce qui me fait dire que je serais le pire des pères. « C'est peut-être du karma, ou peut-être pas. Je pense juste que si Molly reste et que si elle t’aime, c’est qu’elle aime autant le bon que le mauvais. Comme toi, avec Jill. » J’appuie ma tête contre celle de Ginny, comme pour me rassurer. Pour quelqu’un qui a fui toute relation pendant des années, j’ai quand même l’impression de m’être fait avoir, de m’être fait broyer mon cœur sans même réellement m’en apercevoir avant qu’il ne soit trop tard.
« Je suis pas là pour te dire de faire quoi que ce soit, c’est pas mon genre. Mais c’est pas une course Pete. Et un jour sans que tu le réalises ça fera encore mal quand tu te réveilleras, mais un peu moins. » Je reste silencieux, tout simplement parce que je ne sais pas quoi répondre. Je m’accroche avec à ses mots, j’espère qu’elle a raison. Mais je ne sais plus vraiment à quel stade en est la douleur en réalité, tant je l’anesthésie avec l’alcool, tant je cherche à la cacher. Je dépose un baiser sur le front de Ginny comme pour la remercier et je pose de nouveau mon regard sur Sloan. « Elle est belle ta merveille Gin. Je devrais pas être supris, il vient de toi. » Un petit sourire, parce que je ne veux plus penser à tout ça, je veux profiter de cet instant, du petit dans mes bras, de la joie qu’elle doit ressentir et j’espère au fond que cela m’aidera à penser à autre chose qu’à cette peine qui reste un peu trop présente.
@Ginny Mcgrath-Williams
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| | | | | | | | (GINNER #1) sweet emotions |
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